Jules Mike Avery

I'm untouchable darkness, a dirty black river to get you through this. In the mouth of madness, down in the darkness

Caractère

Si Jules était un proverbe, il serait sans aucun doute "méfie-toi de l'eau qui dort". Jules est dangereux mais cela ne se voit pas forcément. C'est une sale bête. Il est dangereux car on ne dirait pas qu'il l'est, voyez le paradoxe ? Qui pourrait se méfier de lui, avec son physique gringalet et son air paumé ? Jules est charismatique, c'est un leader, le genre de type qu'on a facilement envie de croire et de suivre ; il est malin, intelligent et toutes ces qualités font de lui un excellent manipulateur. Il cerne très rapidement les gens et les utilise pour parvenir à ses fins. Parce que pour lui, la fin justifie les moyens. Il y a très peu de choses qu'il ne ferait pas pour obtenir ce qu'il veut, et le pire dans l'histoire est qu'il ne regrette jamais. Jamais. Jules a un coeur de pierre, si tenté qu'il ait un coeur bien évidemment. Un manipulateur insensible est sûrement la pire chose qui puisse exister. Alors ajoutez à cela son physique de grand gamin paumé, duquel il sait très bien tirer avantage, et vous obtiendrez un monstre. Et puis Jules n'a aucun honneur, non plus. Il n'hésite pas à faire des crasses à n'importe qui sans avoir aucune honte. Il n'a aucune éthique, aucun code morale. Il n'obéit à aucune règle.

Jules a une peur panique de l'abandon, même s'il ne se l'avouera jamais. C'est pourquoi il est incroyablement possessif. Il ne supporte pas que ses amis proches puissent côtoyer d'autres personnes. Quand il était avec Hayden, il trouvait cela intolérable qu'elle puisse voir d'autres garçons. Il ne la voulait qu'à elle. Cette possessivité quasi-maladive résulte aussi peut-être de son égo assez surdimensionné. Monsieur n'a pas eu une vie facile mais monsieur a quand même réussi à s'en sortir, alors monsieur estime qu'il est un valeureux héros. Jules n'a même pas conscience d'être un connard. Il pense être le meilleur et il n'a jamais pu supporter toute forme d'autorité ; c'est donc tout naturellement que s'est installé en lui cet instinct de chef, ce besoin excessif de tout commander et contrôler lui-même, car il ne supportait pas que quelqu'un le fasse à sa place. Il est également très susceptible et se moquer de lui revient à signer son arrêt de mort. Il lui arrive même de prendre mal les taquineries de ses amis.

Jules est violent, Jules cogne tout ce qui bouge et même ce qui ne bouge pas quand il est énervé. Homme ou femme, il s'en fiche, puisqu'il n'a aucun code d'honneur. Il n'a pas honte de voler le sac à main d'une pauvre grand mère ou de prendre la place d'une femme enceinte. Non, tout ça lui passe au dessus de la tête. Jules n'est pas quelqu'un de recommandable mais peu s'en rendre compte, parce qu'il a la capacité de donner une toute autre image de lui. Au fond, qu'est-ce qu'il est vraiment ? Sûrement un gosse qui était profondément malheureux, qui a peur d'être seul et que sa vie a transformé en un parfait petit abruti.

crackle bones

Derrière l'écran

Histoire

Jill Avery aurait pu devenir une brillante avocate. Elle aurait pu gagner tout un tas d'argent et vivre confortablement dans une luxueuse demeure, sur la côte ouest ; elle se serait marié avec l'un de ses associés et aurait eu de beaux enfants, intelligents, aux cheveux blonds, avec lui. Elle se serait assise face à la mer, au soleil couchant, et elle se serait remémorer sa vie toute entière, sans omettre aucun détail, et elle serait parvenue à la conclusion qu'elle pouvait être fière d'elle, du chemin qu'elle avait parcouru. Elle aurait passé une vie calme, douce, auprès de son mari et de ses enfants et petits-enfants. Oui, Jill Avery était bien partie pour mener une vie telle que celle-ci. Elle avait toutes les clés en main. Mais parfois, de façon inexplicable, la vie prend des virages à trois cent soixante degrés sans que vous puissiez vous en rendre compte. Vous rencontrez une personne, qui vous paraît généralement anodine, et celle-ci change votre vie à tout jamais. À cette époque, Jill était âgée de vingt ans. Boursière, elle étudiait le droit et excellait dans ce domaine. Pour se faire un peu d'argent afin de payer le loyer, elle travaillait le week-end et certains soirs dans un bar en tant que serveuse. Car Jill était orpheline ; ses parents étaient morts quand elle était adolescente, et sa vie n'avait pas été facile depuis lors. Elle avait du se battre sans cesse car elle n'avait plus l'aide de papa et maman. Et puis, faire son deuil avait été dur. Mais Jill possédait une incroyable force de caractère et elle avait réussi à s'en sortir. Maintenant, elle était décidée à vivre sa vie à fond et elle était déterminée à devenir avocate, un métier qui la fascinait depuis toujours. Malheureusement, le sort avait d'autres plans pour la jeune femme. Jill est tombée enceinte. Le père ? Une rencontre d'un sort, un homme qui l'avait attirée, dont elle ne connaissait absolument rien. Celui-ci était routier et était reparti le lendemain matin. Où pouvait-il être désormais ? N'importe où. C'est là que Jill a compris que sa vie venait de voler en éclats. Que tous les projets qu'elle avait bâti ne verraient sans doute jamais le jour. Mais c'était une battante, et exactement comme elle l'avait fait après la mort de ses parents, elle a décidé de se battre. De tout faire pour ce gosse qu'elle aimait déjà plus que quiconque. C'est ainsi que Jules est né. Sur son acte de naissance, il est écrit père inconnu. Mais encore une fois, Jill se trompait quand elle pensait qu'elle parviendrait à s'en sortir avec Jules. Il lui a fallu abandonner travail et études, car elle n'avait personne pour garder le petit. Éternelle optimiste, elle pensait que ses économies et le peu d'argent qui lui restait de ses parents permettraient de tenir jusqu'à ce que Jules rentre à l'école. Là, elle pourrait reprendre un travail. Pour une fois, ses projets ne tombèrent pas à l'eau. Elle réussit à vivoter, réduisant au maximum ses dépenses, jusqu'à ce que le petit garçon rentre à l'école. Là, elle se remit à chercher du travail, mais personne ne voulait l'embaucher. Elle n'avait pas fini ses études et, comme le sort s'acharnait sur elle, aucun bar n'embauchait à cette période. Bientôt, l'argent se mit à manquer. Mais Jill refusait que son fils n'ait pas de quoi vivre convenablement et souhaitait à tout prix qu'ils gardent un niveau de vie correct. Alors, elle a commencé à voler, sans savoir que Jules gardera ce défaut héréditaire. Et puis, cela ne suffisait plus. Jill a commencé à changer, sa bonne humeur la quittait. Rien n'allait. Contrainte à nourrir et élever seule son fils, Jill a sombré dans la prostitution et dans la drogue. Jules était la seule chose qui la gardait vivante. Grâce à ce nouveau "travail", leurs caisses se sont renflouées et leur niveau de vie aurait pu s'augmenter si Jill n'avait pas commencé à se droguer. Toujours trop défoncée pour s'occuper convenablement de son foyer. Jules, qui avait toujours connu une vie comme celle-ci, ne trouvait rien à redire au comportement de sa génitrice. Un matin, il l'a trouvé morte, allongée dans son lit. Ses yeux et sa bouche étaient encore tout grand ouverts. La cause de sa mort n'a jamais pu être déterminée. Jill s'est endormie et était morte, tout simplement. Elle avait quitté ce monde qui lui avait fait trop de mal. Elle s'était endormie en repensant à tout ce qu'elle aurait pu être si Jules n'est pas arrivé. Sa dernière nuit fut remplie d'un rêve où elle vivait sur la côte ouest, dans une somptueuse demeure de style colonial, avec un mari et des enfants. Sa vie rêvée, en somme. Jules n'en faisait pas partie.

Jules avait seulement dix ans quand il se retrouva complètement livré à lui-même. Seul. Il avait perdu la seule famille qu'il avait et les services sociaux, ne lui trouvant aucun parent vivant, le placèrent à l'orphelinat d'Atlanta. Il perdit donc tous ses repères, ses amis. Toute sa vie lui avait échappé. De la même façon que son arrivée avait bouleversé la vie de sa mère, la mort de celle-ci avait chamboulé la sienne. La réciprocité était belle. Quoiqu'il en soit, Jules n'avait que dix ans quand il a plongé, tête la première, dans cette solitude effrayante, de laquelle il n'est toujours pas sorti aujourd'hui. Les débuts furent compliqués. C'était un enfant compliqué, malheureux, qui se tenait à l'écart des autres. Quand on venait lui parlait, il fuyait ou ripostait violemment. Bouleversé et ne comprenant pas pourquoi sa mère l'avait quitté, toutes ses émotions ne parvenaient à sortir qu'en rage, qu'en colère, qu'en rancune. Finalement, il s'est peu à peu habitué à l'univers glauque et froid de l'orphelinat. Il se trouvait que Jules était loin d'être le seul enfant bouleversé et enragé de l'institution. Bientôt, ils étaient tout un groupe de gosses bagarreurs et nerveux, le genre qui faisaient courir les surveillantes dans tous les coins. Ils enchaînaient les bêtises, salissaient les couloirs, marchaient partout avec leurs chaussures crottées de boue, dessinaient sur les murs, tapaient les plus jeunes et les plus faibles. Et puis, deux ans après son arrivée, il rencontra celle qui serait la femme la plus importante de sa vie. Hayden. Elle venait de perdre ses deux parents et était complètement perdue. D'ordinaire, Jules ne prêtait aucune, mais alors aucune attention aux filles. Il ne les aimait pas, ce n'était que des pleurnichardes bonnes à rien. Mais Hayden l'intriguait. Elle était rousse, d'une longue et belle chevelure flamboyante. Il n'avait vu connu qu'une personne avec de tels cheveux, dans sa vie : sa mère, Jill. Convaincu qu'Hayden était une réincarnation de sa défunte maman, Jules s'est rapprochée de la petite fille effrayée, et la pris sous son aile. Il l'a intégré dans son groupe, malgré les réticences des autres garçons. Il lui a appris comment s'amuser sans se faire prendre, comment emporter de la nourriture hors du self et comment faire sortir les surveillantes de leurs gonds. Bref, il l'a façonné. Il en a fait le parfait petit soldat. Hayden, qui était alors à un stade très compliqué de sa vie, admirait Jules et le voyait un peu comme son sauveur.

À l'adolescence, toute cette histoire a très mal tourné. Les garçons de la petite bande (et Hayden, que les autres avaient fini par considérer comme un garçon) avaient grandi et leurs bêtises aussi. Ils ne se contentaient plus de faire tourner leurs camarades en bourrique, oh que non —même si cogner un petit s'avérait être un bon remède contre le stress. Désormais, ils fuguaient de l'orphelinat la nuit, et parfois même en pleine journée quand ils s'enhardissaient un peu, et faisaient toutes sortes de conneries une fois à l'extérieur. Vols dans les magasins, agressions diverses… Jules s'était très vite placé comme l'instigateur de tout cela. Foutre la zizanie et la panique partout où il passait était son passe-temps préféré. C'est à cette période qu'il a commencé à se faire appeler Mike, son deuxième prénom, comme si c'était son nom de super-vilain. Son rêve ? L'anarchie la plus totale. Un ado comme un autre, en somme, mais qui se donnait les moyens de réussir ses projets. Doté d'un très fort instinct de chef, il dirigeait les autres garçons, qui avaient très vite compris que Jules était le plus intelligent et obéissait sans trop poser de question. Si bien que Jules se salissait assez peu les mains, au final. Même si participer l'excitait vraiment. Hayden, quant à elle, portait une confiance aveugle au jeune homme qui l'avait sauvée. Sans lui, elle se serait sûrement retrouvée seule à l'orphelinat. Il l'avait intégrée dans leur groupe. Jules s'était très vite rendu compte qu'il avait une totale emprise sur l'adolescente et n'hésitait pas à en profiter. Le jeune homme a commencé à développer son talent de manipulation à cette période, en utilisant les membres de son groupe pour faire les sales besognes un peu risquée. Néanmoins, cela ne l'a pas empêché de se retrouver trois fois en centre de redressement pour mineurs, à l'instar de ses petits camarades. À dix-huit ans, Jules s'est enfui de l'orphelinat. Il a tout plaqué. Les règles, ils ne pouvaient plus les supporter. La plupart des membres de leur gang avait fui avec lui. Au début, c'était très compliqué. Ils avaient stoppés leurs études et ils n'avaient pas d'argent. Généralement, ils dormaient dans la rue. Poursuivant ce que les jeunes gens avaient commencé étant ados, ils continuèrent leurs vols, mais l'échelle changeait au fur et à mesure. Au début, c'était des épiceries de nuit, puis ce furent de plus grandes surfaces et plusieurs fois même, des banques. Des gars avaient réussi à se procurer des armes et le résultat était très efficace. La petite troupe devait sans cesse changer de ville pour ne pas se faire attraper, et c'est ainsi que Jules a parcouru la moitié du pays. Bientôt, le gang réussit à se faire une somme non négligeable d'argent.

Mais deux ans après sa sortie, Jules était de retour à Atlanta. Et pas pour rien. Pour Hayden. Ils avaient grandi ensemble, et celle qu'il voyait initialement comme une sorte de petite soeur qu'il n'avait jamais eu avait obtenu une nouvelle place dans son coeur. Jules aimait Hayden, il ne pouvait pas le nier. Mais c'était un incapable des sentiments et pendant toute son adolescence, il n'avait jamais su comment le lui dire. Et puis, il avait un peu peur de la réaction des autres membres du groupe, qui considéraient tous Hayden comme un garçon. Mais il était là, quand Hayden posa le pied dehors. Il ne voulait pas la laisser seule. Et finalement, ça s'est fait tout seul. Jules aussi avait changé dans le coeur d'Hayden. Le jeune homme en était follement amoureux d'Hayden, mais à sa manière. Leur relation était malsaine. Jules ne se gênait pas pour utiliser Hayden et l'amour inconditionnel que celle-ci lui portait. C'était tellement pratique ! Il n'avait qu'à claquer des doigts pour qu'elle fasse ce qu'il voulait. Il l'a entrainé dans ses vols et braquages, dans les mauvaises histoires. Jules n'éprouvait aucun remords à utiliser sa dulcinée pour tout cela. S'il trouvait que quelque chose était trop risquée, il convainquait Hayden d'y aller à sa place. C'était aussi simple que ça. Tout cela s'est empiré avec le temps. Très possessif et jaloux, Jules a fini par faire de la vie d'Hayden un cauchemar. Il l'empêchait régulièrement de sortir, de faire ce qu'elle voulait, de voir d'autres gens. Hayden, elle était à lui, point final. Ils sont restés ensemble quelques années, la situation de la jeune fille s'empirant à cause de lui mais il s'en fichait. Il vivait de ses vols et braquages, dealant occasionnellement. Mais un jour Hayden lui annonça qu'elle voulait reprendre ses études, sur les conseils de cette stupide Lily-Anne. Forcément, le jeune Avery le prit très mal. C'était une trahison. Elle n'avait aucun droit de faire ça, de l'abandonner ainsi. Non, pas elle. Elle n'avait pas le droit de le laisser. Elle allait rencontrer d'autres garçons, des mieux que Jules, des gentils sans histoires. Jules n'avait aucune confiance. Parce qu'Hayden était belle, jeune, intelligente. Mais surtout, elle n'en démordait pas. Alors, Jules a pété un plomb. Il a frappé Hayden. Il l'a cognée, tabassée. Il a défoulé toute sa haine sur elle, la personne qu'il pensait ne jamais faire de mal de sa vie. Peu de temps après cela, Hayden est partie du jour au lendemain. Quel effet cela lui a fait. Comme une bombe. Il n'en dormait plus tant il était énervée. De quel droit se permettait-elle de jouer à la pétasse comme ça ? Ne parvenant pas à se calmer, il a décidé de passer ses nerfs sur un gosse de douze ans. Le pauvre gamin passait dans la rue, allait acheter des légumes pour sa grand-mère souffrante, mais il a eu le malheur de tomber sur un Jules les nerfs à vifs. Sans plus de politesse, Jules l'a attrapé et l'a cogné jusqu'à ce que quelqu'un intervienne.

Pour la première fois de sa vie, Jules se retrouva en prison, après l'avoir tant de fois évitée. Il s'était pris un an et demi pour agression sur mineur. La vie carcérale n'était pas si terrible qu'il l'avait cru, au final. C'était en majorité des types comme lui, des petits haineux, avec un peu trop de sang, qui avaient commis des erreurs. Et puis, ce n'était que pour un an et demi. Son avocate avait réussi à lui réduire sa peine en plaidant l'irresponsabilité. En effet, Jules était orphelin, avait trouvé sa mère morte, avait été placé dans un orphelinat ; n'était-il pas un enfant bouleversé ? De plus, ses mauvais résultats scolaires prouvaient son retard intellectuel. Ouais, tout était bon pour réduire la peine. Jules sortit de sa prison doré en janvier 2015. L'eau avait coulé sous les ponts et il ne savait foutrement pas quoi faire sans son petit gang, désormais éparpillé à travers le pays. Et sans Hayden, mine de rien. Alors, il a décidé de la retrouver, coûte que coûte. Il a retrouvé sa trace à Miami, où il s'est immédiatement rendu. Hayden était à lui, qu'elle le veuille ou non. Il la voulait, il l'aurait, point final.

crackle bones