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bellannah

“these words are knives”

ien n'allait. J'avais l'impression que cela faisait des lustres que je n'avais pas eu ne serait-ce que la moindre petite nouvelle d'Hannah. Nous avions passé une merveilleuse journée au lac et puis, pouf, presque du jour au lendemain, plus de nouvelles. Elle était partie pour New York et m'avait laissé cet étrange message… Tu passeras le bonjour à Mathias de ma part. Ça m'avait énormément intrigué, au début, et je n'avais pas trop su comment le prendre. Y avait-il un message caché derrière, ou étais-je juste trop parano et était-ce simplement une demande ? Mais sa réaction m'avait convaincue que non, je n'étais pas parano et qu'il y avait effectivement de l'eau dans le gaz. J'aurais dû m'en douter dès qu'elle m'avait annoncé son départ pour la grosse pomme, bordel. Qu'est-ce que je pouvais être con, par moment ! Hannah était déjà partie à New York à l'improviste, comme cela, parce que j'avais été odieux avec elle. Généralement, son truc, c'était de se casser quand les choses commençaient à tourner mal. Sur ce point, nous étions bien différents. Je trouvais que fuir les problèmes comme elle le faisait en permanence était incroyablement lâche, mais bon, elle faisait ce qu'elle voulait. Un petit vent de panique avait commencé à souffler. J'en étais parvenu à la conclusion qu'elle savait pour Mathias et moi. Mais je ne savais pas comment diable elle avait pu réussir à le savoir. Mathias m'avait promis de ne rien lui dire et honnêtement, même si je ne l'appréciais pas plus que cela, je le croyais. C'était tout autant dans son intérêt de ne rien dire que dans le mien. De plus, les choses n'allaient plus du tout entre eux et ils ne se parlaient plus vraiment. À part lui, qui savait pour nous ? Personne. À moins que quelqu'un nous ait vu ou entendus… Ce que je ne pensais pas possible. En tout cas, je m'étais fait la promesse intérieure que je ferais la peau à la personne ayant vendu la mèche, même si après tout j'étais le seul responsable. Si je ne lui avais pas menti délibérément, nous n'en serions pas là aujourd'hui. La rage ne m'avait pas quitté depuis le départ d'Hannah. J'étais sincèrement en colère contre le monde entier. Rien ne me calmait et je m'étais retrouvé à me faire mon premier shoot d'héro depuis trois ans que j'avais arrêté cette merde. Après tant d'années d'arrêt, ça m'avait fait tout drôle. J'avais oublié à quel point ce truc était puissant.

           J'avais appris qu'Hannah était ENFIN de retour à Miami après sa petite escapade, aussi étais-je décidé à aller la voir. Il fallait absolument que je lui parle. Contrairement à elle, j'étais bien décidé à affronter mes problèmes. Néanmoins, j'appréhendais sa réaction. Que pensait-elle de moi ? Je savais qu'elle était ouverte d'esprit et que le fait que je sois bisexuel ne la dérangerait peut-être pas plus que cela, mais je ne lui avais jamais dit. Tout comme ma relation avec Mathias. Mais en même temps, qu'aurais-je pu lui dire ? "Oh tiens, Hannah, faut que je te dise, j'ai couché avec ton meilleur ami ! Et oui ! Il est passé avant toi ! Du coup, j'suis bi, j'espère ça te dérange pas ?". Ç'aurait été pathétique. Mais au final, peut-être que ça l'aurait été moins que ce que je vivais actuellement. En train de replonger dans les méandres de l'héroïne… C'était ce truc qui m'avait ruiné le cerveau, sans rire. Et pourquoi ? Pour une fille… Une fille que j'aimais plus que tout et que j'avais une peur bleue de perdre, après tout ce que nous avions vécu. Et par ma faute, en plus. Honnêtement, j'en avais plus qu'assez de foutre la merde dans notre couple mais c'était comme si c'était plus fort que moi. Je lui avais menti en pensant la protéger et voilà ce qui arrivait. Bravo, Bell', bien joué. La raison pour laquelle je ne me m'embarquais jamais dans des relations sérieuses m'était revenue : parce que j'étais strictement incapable d'en avoir. Comme si ça n'était pas fait pour moi. Y'avait toujours un truc qui tournait mal et j'me retrouvais à souffrir comme un débile. Mais bordel, Hannah, je l'aimais, et j'espère que malgré tout elle ne doutait pas de cela. En même temps, comment pouvait-elle toujours me faire confiance ? Je lui avais menti sur Mathias et sur ma sexualité, mais il y avait encore d'autres trucs qu'elle ignorait et je ne me sentais franchement pas le courage de lui avouer tout cela maintenant. Cela faisait bien un quart d'heure que j'attendais devant sa porte, ne sachant que faire. Est-ce que c'était une bonne idée de venir ? Sûrement pas, mais je me devais d'avoir le coeur net. J'avais pris une dose d'héro ce matin, et les effets étaient encore bien présents. Cependant, la situation était grave et je gardais les pieds sur terre. Finalement, je frappais et Hannah vint m'ouvrir. La première chose que je remarquais était le fait qu'elle avait beaucoup maigri, alors qu'elle aurait dû au contraire avoir pris du poids. Elle était enceinte, merde, elle ne pouvait pas se permettre de mettre la vie du bébé en danger ! Elle m'avait quand même terriblement manqué. Je m'étais fait un sang d'encre pour elle. « Très intelligent de partir comme ça. J'me suis sacrément inquiété » marmonnai-je d'une voix grave. J'étais sacrément énervé contre elle, mais je comprenais bien que ce n'était pas à moi de faire des reproches aujourd'hui. « Oui, j'ai couché avec Mathias, et oui, j'suis bi. Voilà. T'es contente ? Comme ça, c'est dit » balançai-je. Je n'avais pas envie de m'attarder sur cela. Je n'avais pas envie qu'on en parle, en fait. J'étais complètement défoncé et mes idées n'étaient pas claires.

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a tête me tournait sévèrement. J'avais presque oublié quelle sensation la drogue provoquait. J'avais toujours continué le cannabis et la coke, mais mon corps y était tellement habitué que cela ne me faisait plus rien, sauf cas exceptionnels. Fut un temps, l'héro perdait de ses effets quand j'en prenais beaucoup. Mais là… Ouah. C'était comme un coup de fouet. Mon corps n'y était plus du tout habitué et à vrai dire, je ne savais pas si j'appréciais cela ou non. Ce n'était pas une bonne défonce. Avant, je le faisais surtout pour m'amuser et aussi pour ne donner un genre, je devais l'avouer. Mais là, je le faisais parce que j'étais triste et que rien d'autre ne parvenait à me faire oublier Hannah. Pas que je voulais l'oublier, loin de là. Non, je voulais oublier les mauvais moments, les disputes, les mensonges, bref toutes les merdes que nous devions traverser. Notre route était semée d'embuches et c'était moi qui en était le responsable. De quoi je me plaignais, en réalité ? Avais-je au moins le droit d'être malheureux alors que j'étais le coupable ? Ces questions tournaient sans cesse dans ma tête et résonnaient douloureusement. Je n'avais pas résisté bien longtemps. J'étais d'un naturel fort et courageux, je ne me laissais pas faire ; je ne m'abattais jamais. Mais là… Je ne me reconnaissais plus. Où était passé le Bellamy qui avait toujours le sourire aux lèvres, celui qui racontait conneries sur conneries dans le seul but de se la raconter ? J'étais devenu en l'espace de quelques jours un garçon tristounet et hagard. Ah, la drogue. Ça détruit tout. Une vraie connerie, moi je vous le dis, mais une connerie vachement attrayante. La drogue vous vend des illusions. Elle vous détruit tellement les neurones que vous pensez pendant un temps avoir oublier vos problèmes. Vous voulez les oublier parce que vous êtes soit trop lâche pour les affronter, soit trop faible pour passer outre. Pour ma part, j'étais faible. Hannah me rendait faible. Lâche, on ne pouvait pas dire que je l'étais. J'avais quand même ramené ma pomme jusque chez Hannah pour que l'on ait une discussion, alors que j'étais pratiquement certain que j'allais me faire traiter de tous les noms. Et par la femme que j'aimais. Ce qui n'était pas franchement agréable.

À première vue, Hannah n'avait pas du tout l'air ravie de me voir. Quelques jours auparavant seulement elle m'aurait sauté au cou et nous nous serions embrassés. C'était dingue comment les choses pouvaient changer en si peu de temps. Comment tout ce que vous aviez essayé de cacher peut ressurgir d'un coup au moment le plus inopportun qui soit. Je ne savais toujours pas comment Hannah avait pu apprendre tout ça. Nous avions été prudents, avec Mathias. Nous avions fait une sorte de pacte de ne rien révéler à Hannah. J'avais été à la fois rassuré de savoir mon secret bien gardé mais aussi terriblement désolé de faire cela. De devoir lui cacher ce que j'étais réellement parce que… Pourquoi, d'ailleurs, essayais-je de lui cacher ma bisexualité ? Merde, je n'en n'avais aucune idée moi-même. Peut-être parce que l'on m'avait poignardé pour cette raison. Parce que selon Hamri les homosexuels ne méritaient pas leur place sur terre. Hm. Cette expérience m'avait marquée et j'en avais conclu qu'il valait mieux que je reste pour toujours dans le placard. C'était un endroit bien confortable, au final. " Bellamy je crois tu tombe vraiment très mal alors rentré chez toi " me salua-t-elle. Elle essaya ensuite de claquer la porte mais, aussi défoncé que j'étais, j'avais pris soin de mettre mon pied en travers. Elle venait littéralement de m'exploser le pied mais au moins, elle était obligée de me parler. Elle ne pouvait plus fuir. Je lui avouais ensuite d'une façon, je l'admets, un peu crue, que j'étais bi et que j'avais couché avec Mathias. Je n'étais pas d'humeur à m'attarder en politesses, comme souvent d'ailleurs, mais la drogue exacerbait tout. Je voulais que cette discussion se passe le plus vite possible et surtout, que l'on ne parle pas trop de moi. " Alors tu crois que suis en colère parce que tu as baisé avec lui ? et parce que te bi ? " Elle n'allait pas me dire que ça ne lui faisait rien, quand même. Je comprenais que c'était plus le fait que je lui avais menti qui lui déplaisait, mais à sa place, je serais quand même un peu perturbé d'apprendre que mon mec avait couché avec mon meilleur ami, alors que j'ignorais complètement sa bisexualité. " J'en est tellement rien à foutre je supporte pas qu'on me prenne pour une conne tu fait que de me mentir tu crois je suis stupide tu penses parce que je suis pleine de fric je sais pas réfléchir par moi-même " Pour le coup, je ne compris pas pourquoi elle me parlait de son argent. Décidément, ce terme était récurrent dans nos conversations, même lorsque nous abordions des sujets très éloignés de cela. Je restais silencieux, me disant que de toute façon je n'étais pas en droit de dire quoi que ce soit. Hannah avait parfaitement le droit de déverser sa colère sur moi, quand même. Et puis, j'essayais vainement d'aligner trois phrases dans mon esprit embrumé. " Tu n'est qu'un putain de menteur tu dis que tu m'aimes mais tu mens tout temps et tu penses que je vais y voir que du feux alors que moi je te toujours tout dit " Ses paroles faisaient mal. C'était exactement ce que j'avais craint. Qu'elle ne me croit plus du tout. Après tout, elle avait raison ; elle avait perdu ma confiance car j'avais tout fait pour. Je lui avais menti sur cela, et qui pouvait dire que je ne lui mentais pas sur autre chose ? Bordel, j'étais dans une merde sans nom. « Hannah, tu dois me croire sur ce point. J'admets que j'ai merdé, que je t'ai menti sur trop de choses et que je n'aurais pas dû. Je te demande pas de me pardonner… Parce que c'est beaucoup demandé. A ta place, honnêtement, je sais pas si j'en serais capable. Je ne te demande qu'une chose, en vérité. Je te demande de me croire quand je te dis que je t'aime. Crois-moi, c'est une invariante. Ça ne changera jamais. Je ne t'ai jamais, jamais menti sur ce point. Tu sais que ce n'est pas mon genre de dire cela sans le penser. Aussi tu dois me… » Je m'interrompis. Hannah me regardait d'une façon étrange. J'avais parlé d'une voix traînante et sans beaucoup articuler. Je n'étais pas dans l'état de bien parler. J'avais d'ailleurs mis beaucoup de temps à dire tout cela tant les mots s'emmêlaient dans mon cerveau. Hannah avait l'air effrayé. « Quoi ? » demandai-je. Elle se recula un peu, comme si j'étais un pestiféré. " TU A PRIS QUOI BELLAMY" Okay, je ne savais pas que j'avais l'air si stone que ça. Merde. Évidemment. Hannah n'aimait pas la drogue et surtout elle n'aimait pas que j'en prenne. D'ordinaire, c'était très dur de voir quand j'en avais pris étant donné que ça n'avait plus aucun effet sur moi. Mais là… Je doutais qu'elle m'ait déjà vu dans un tel état. Elle n'avait pas connu le camé que j'étais trois ans auparavant. Andrea m'avait fortement aidé à diminuer. « Rien, je suis juste fatigué… » marmonnais-je avant de me rendre compte que je n'étais pas du tout crédible. Et nous étions actuellement en train de nous embrouiller à cause de mes mensonges. J'aurais gagné à être honnête, en fait, actuellement. « J'ai peut-être pris un peu de drogue. Mais t'en fais pas pour moi, ça va ».

J'allais lui expliquer plus en détail mon état, histoire de surenchérir sur mon côté honnête (ce qui était vrai en plus : je détestais mentir d'ordinaire, mais comme je l'ai déjà beaucoup dit, j'étais un autre homme avec Hannah), mais cette dernière se mit à saigner du nez. Et pas qu'un peu. C'était d'énorme gouttes. Merde, qu'est-ce qui se passait maintenant ? Elle n'allait quand même pas me faire un malaise là maintenant ? J'étais même pas en état d'appeler les secours, et si oui, ils m'emporteraient sûrement avec pour me mettre en cellule de dégrisement ou me faire suivre une cure de désintox. Puis, mes yeux se posèrent sur son ventre rond et mon inquiétude grandit. Une femme enceinte est avant tout une femme fragile ; la moindre chose peut avoir de lourdes conséquences sur le bébé. Je me précipitai vers elle, du moins aussi vite que je le pouvais, mais elle me repoussa lourdement. " Ne me touche pas " Eh, je n'avais pas la gale. Enfin, ce n'était sûrement pas le moment de faire ce genre de plaisanteries. Le moment n'était clairement pas à la rigolade. Sa maigreur me faisait franchement peur. Elle avait dû aller très mal ces derniers temps, et me dire que j'étais le responsable me faisait mal. J'avais envie de me claquer. Je sortais avec une fille si merveilleuse et tout ce que je faisais, c'était de la faire souffrir. Elle méritait tellement mieux que moi ! Peut-être qu'Eliam aurait su lui apporter plus de bonheur… Enfin, quoi qu'il en soit, je m'approchais d'elle même si elle reculait au fur et à mesure que j'avançais, si bien que la distance entre nous restait constante. « Hannah, fait pas l'enfant. T'as besoin d'aide. Je vais pas te manger ». Voyant qu'elle refusait toujours que je la touche, je sortis de ma poche un paquet de mouchoirs neuf et lui tendis. « Prends ça, au moins ». Je lui faisais peur. J'étais drogué, défoncé, cuit, détruit. Elle ne m'avait jamais vu comme ça. Et je l'effrayais. Alors, pourquoi à son avis lui cachais-je tant de choses ? Parce que celui que j'étais avant, et que je serais toujours au fond de moi, n'était pas beau à voir. Et qu'elle ne pourrait jamais aimer ce Bellamy là.

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e commençais à être vraiment fatigué de tout cela. Des disputes incessantes. C'est vrai, depuis que nous étions ensemble, nous avions passé plus de temps à nous disputer qu'à être heureux. Merde. Ça commençait à m'énerver franchement. Je n'étais pas en colère contre elle. Hannah n'avait rien fait de mal. J'aurais même dit que sa réaction était normale, saine. Je l'avais blessée et elle se défendait. Elle ne se laissait pas faire et j'appréciais cela. Simplement, j'en avais marre de tout faire foirer en permanence. J'étais dans le noir le plus complet quand il s'agissait de relations amoureuses et malheureusement, je faisais tout le temps tout de travers. Je ne le faisais pas exprès… Ou du moins, je n'avais pas de mauvaises intentions. J'aimais vraiment Hannah, ça me tuait. Je mentais pour la protéger et parce que j'avais peur qu'elle ait une mauvaise image de moi si elle savait tout… Étais-je autant que ça dans le tort ? Est-ce que c'était mal de vouloir la protéger ? J'en savais rien, bordel de merde. Ça m'énervait. Parfois je me disais que je me fatiguais pour rien, que ça ne servait à rien que je me batte pour nous puisque tôt ou tard, je ferais tout foirer de manière définitive. Et pourtant, je ne pouvais pas me résoudre à baisser les bras. J'étais un battant. Je ne pouvais pas abandonner Hannah. J'étais beaucoup trop attaché à elle pour cela. Je ne la laisserais pas s'en aller sans rien faire, ça non. Je pense que je serais prêt à tout pour qu'elle me laisse une deuxième chance. Putain. C'était dingue l'emprise que ce petit bout de femme pouvait avoir sur moi. Alors quoi, le grand et dur Bellamy se laisse attendrir par une fille maintenant ! Et bien oui, je devais l'admettre, Hannah était mon point faible. Celle pour qui j'aurais tout fait. Elle m'était extrêmement précieuse. Ce qui me faisait sans doute le plus mal, c'était son regard plein de rage qui parvenait à traverser les brumes de mon esprit. Jamais elle ne m'avait lancé un regard si rempli de dégoût et de haine. Jamais je n'aurais voulu qu'elle me regarde de cette manière. C'était terrible, de penser que la personne que vous aimiez le plus au monde puisse vous détester à ce point. Par votre faute, en plus.

Hannah me traitait de menteur et je trouvais cela plutôt normal. Paradoxalement, je ne me considérais pas comme un menteur mais il était clair que je lui avais menti. Ou du moins, j'avais délibérément omis de lui dire la vérité. Disons que j'avais mes raisons. Elle doutait de tout, désormais. De chaque parole que j'avais pu lui dire, de chaque geste à son égard. Toutes les belles promesses que je lui avais faites s'étaient envolées. Pfiou. Comme ça, d'un coup. Je comprenais à quel point cela devait lui faire mal. Je devais l'avoir tellement déçue. Et en vérité, ça me faisait terriblement souffrir de deviner à quel point je lui faisais mal. Je m'étais juré qu'Hannah ne souffrirait pas à cause de moi. Mes proches avaient tous déjà été blessés par ma faute et je refusais qu'Hannah le soit également. J'avais voulu la protéger de mon univers, je l'avais défendue contre le monde extérieur. Mais qui aurait pu croire qu'en fait, c'était moi-même qui la blesserait ? Moi, celui qui voulait son bien ? Je pense que l'on aurait pu m'attribuer la médaille d'or du mec qui gâche tout. J'essayais de lui dire que j'avais toujours été honnête avec mes sentiments, mais évidemment, elle n'en croyait pas un mot. Comment pouvait-elle ne pas me croire…? Elle savait très bien que je ne disais pas cela sans le penser, que ça m'avait terriblement coûté de lui déclarer mon amour lorsque nous étions à New York. Elle ne se rendait peut-être pas compte à quel point ce n'était pas mon style de dire ces choses-là. Ou peut-être que si, elle le savait, fut un temps. Mais maintenant, plus rien ne comptait. Je l'avais trahie. " NON la ferme tu es un menteur tu sais quoi je crois que tu me mens depuis le début tu me manipules avec ton beau sourire tu me dis ce que je veux entendre et tu as fait de moi la pauvre conne que je suis regarde-moi putain Bellamy je souffre comme je n'ai jamais autant souffert de ma vie tu passes ton temps à me manipuler " Je ne trouvais rien à lui répondre. J'étais soufflé par toute la haine qui se dégageait de son attitude et de ses paroles. Pourquoi l'aurais-je manipuler ? Dans quel but ? Dans celui de coucher avec elle ? Ça ne tenait pas la route. Si j'avais simplement voulu coucher avec elle, je me serais barré depuis bien longtemps. Je n'aurais pas pris le temps d'affronter tous nos problèmes. Mais je décidais de me taire, car mes paroles n'auraient fait qu'envenimer la situation.

Elle remarqua ensuite que je n'étais pas dans mon état normal, et je décidais de jouer la carte de l'honnêteté. Je lui avais assez menti comme ça. Nous n'avions jamais réellement parler de mon problème de drogue avec Hannah. De toute façon, même si j'en consommais, je n'étais jamais défoncé. Là, c'était différent. J'étais dans un sale état. Je savais ce que pensait Hannah de cette cochonnerie, et je savais qu'elle prendrait mal le fait que je suis venu chez elle défoncé. En vérité, elle ne savait rien de moi. Elle ne savait pas que j'étais un camé, ou du moins, que je l'avais été et que j'étais en phase de le redevenir. J'étais tout fait pour qu'elle ne connaisse pas cette partie de moi mais je venais de me trahir tout seul. " Tu te fou de ma gueule ? tu prends de la drogue et tu me dis que tu vas bien et que je dois pas m'en faire ? " me lâcha-t-elle. Au moins, cela prouvait qu'elle se faisait encore un peu de soucis pour moi. « Je te jure que je vais bien, ne t'occupe pas de moi ». Son nez se mit à saigner et je craignis pendant un instant qu'elle ne tournât de l'oeil. Je m'approchais d'elle pour lui donner un mouchoir mais elle se recula. Ce geste me fit de la peine. On aurait cru que je lui faisais peur. En même temps, je devais effectivement avoir une tête effrayante. Elle se tamponna doucement le nez et continua. " Je peux plus Bellamy ... je peux plus sa deviens trop dur ... j'ai aimé Eliam sincèrement mais rien à voir avec l'amour que je te porte je suis amoureuse de toi depuis le premier jour ou j'ai croisé ton regard . Au début je pensais que sa me passerais je n'étais pas du genre à tomber amoureuse comme mais avec le temps j'ai appris à te connaitre et j'ai vu l'homme avec qui je voulais partager ma vie celui qui m'apporterait tout, celui avec qui je me sentais en sécurité et tu as brisé tout cela avec tes mensonges j'aurais pu renoncer à tout pour toi Bellamy " Pourquoi me parlait-elle constamment d'Eliam ? Merde, parfois j'avais l'impression qu'elle n'avait pas encore tourner la page. Que j'étais peut-être un lot de consolation. Mais ce n'était pas le moment d'avoir de telles pensées. Je me fichais pas mal d'Eliam, je ne le connaissais pas et je ne savais même pas où il se trouvait. Elle non plus d'ailleurs. « Je ne te demande pas de renoncer à la moindre chose pour moi. Je t'aime, Hannah, et… ça m'tue de dire ça mais ça se passe toujours comme ça. Y'a toujours un moment où j'merde, tu vois ? J'sais pas aimer correctement, c'est comme ça, et j'en suis désolé. Vraiment. T'imagines même pas à quel point ça m'fait chier qu'on en soit arrivés là. Je veux… J'aimerais que tu me laisses une seconde chance. Je sais que j'en demande beaucoup mais j'ai merdé, j'en suis conscient, et je suis prêt à tout pour me faire pardonner mon erreur. J'veux t'prouver que j'suis sincère avec toi. J'attendrais le temps qu'il faudra pour que tu me pardonnes ». J'étais vraiment dans de beaux draps. " Je vais vendre la maison et le magasin je repars pour NY de toute façon Wayne ne voudra jamais rien avoir le bébé " Quoi ? Elle était sérieuse ? Encore fuir ? Elle n'en n'avait pas marre de faire tous ces allers-retours, tout ça parce qu'elle n'osait pas affronter ses problèmes ? Une vague de colère monta en moi. « Attends un peu là, tu comptes vraiment repartir encore une fois ? Laisser tout en plan ? Tu sais quoi, je refuse que tu mettes en danger ta carrière à cause de moi, de Wayne, du bébé ou je ne sais quoi. Il en est hors de question. Je te laisserais pas gâcher ta vie. Hannah, tu peux pas fuir tes problèmes éternellement. Ça sert à rien. Et puis ça changerait quoi que tu sois à New York, hein ? Ça ne les effacera pas. Tant que tu ne règles pas tes soucis, t'auras jamais la conscience tranquille, j'peux t'en dire quelque chose. Reste à Miami, soit forte et bat-toi. Et puis Wayne, tu l'emmerdes. S'il voulait pas de bébé, eh ben merde, il avait qu'à se protéger. C'est tout ».

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étais sincère, terriblement sincère. Je lui parlais à coeur ouvert de ce que je ressentais vraiment, au plus profond de moi. J'essayais tant bien que mal, avec mon anglais un peu maladroit, de lui faire comprendre à quel point la situation me faisait souffrir. Peut-être que je n'y arrivais pas bien, que mon vocabulaire n'était pas joli, mes paroles confuses et mon élocution saccadée. Mon discours n'était sûrement pas parfait mais il était sincère, vrai. Hannah savait que ce n'était pas mon genre de me livrer comme cela, de dire ce que je ressentais réellement. Je cachais toujours tout, c'était précisément ce qu'elle me reprochait. Et là, j'étais en train de me livrer. Pourtant, Hannah me rembarrait. Elle me rejetait et je la sentais qui s'éloignait de moi au fur et à mesure. Elle ne me croyait pas, elle ne me croyait plus. Comment aurais-je pu lui en vouloir ? Comment pouvait-elle avoir de nouveaux confiance en moi ? Cela me mettait dans une colère folle, une colère viscérale que je ne comprenais vraiment pas. J'étais défoncé, mon esprit était ailleurs et je peinais à aligner deux pensées cohérentes. La drogue expliquait peut-être mon état. Mais ce que Hannah ne comprenait pas, c'était que j'étais à bout de nerfs. Au bout du rouleau. Que cette dispute me faisait mal. Oui, je devais l'admettre, j'avais mal. Je souffrais. J'étais complètement perdu, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Depuis quand je souffrais pour quelqu'un, hein ? Vraiment, je ne me reconnaissais plus du tout quand il s'agissait d'elle. Où était passé l'homme dur et fort que je m'étais toujours efforcé d'être ? Effacé, balayé, par le seul sourire d'Hannah Mills. Merde. J'étais autant en colère contre moi que contre elle. Et cette colère que je ressentais pour elle n'était nourrie que par celle que j'avais contre moi-même. C'était un putain de cercle vicieux dont je n'arrivais pas à me sortir depuis un certain temps déjà. En vérité, c'était à peine si je regrettais mes actes. Je n'étais pas certain de regretter d'avoir menti à Hannah, puisque je continuais toujours à penser qu'elle l'aurait mal pris. J'étais toujours convaincu qu'en lui mentant sur moi, sur ma vie, je la protégeais. Hannah s'en était rendue compte et elle refusait catégoriquement cela. Je ne savais plus comment lui faire comprendre que c'était pour son bien.

Peut-être qu'il était temps que je me remette en question, après tout. Or, je savais très bien que je ne le ferais jamais. C'était très clairement au dessus de mes forces, au dessus de tout ce que j'étais. Je ne me remettais jamais en question, c'était l'une de mes règles. Pas le temps pour les regrets, pas le temps pour les remises en question et les états d'âmes. C'était comme ça que je fonctionnais et c'était pour moi le secret du bonheur. Au fond, il en résultait que j'étais devenu un petit connard égoïste qui ne pensait qu'à son cul, mais un connard heureux. Mais maintenant, j'étais dans une relation, une relation sérieuse, et je devais faire face à l'évidence : je ne pouvais plus me comporter comme un égoïste. Je n'étais plus seul, j'étais avec Hannah. Nous étions deux. Nous devions partager. Je me rendais bien compte de tout cela, enfin, vaguement. Mon cerveau était trop embrumé pour que je puisse réfléchir correctement à tout cela, mais enfin, je comprenais les enjeux. Allais-je être capable d'accepter cela ? D'accepter l'idée que je n'étais plus seul, après tant d'années de solitude ? Je n'en savais trop rien. Je savais que c'était nécessaire si je voulais continuer avec Hannah, et franchement, je le désirais de tout mon coeur, mais je n'étais pas du genre à changer la moindre chose chez moi. Mon égo et ma fierté étaient beaucoup trop énormes pour cela. Je réfléchissais à tout cela pendant qu'Hannah me dévisageait. Elle avait bien vu que je n'étais pas dans mon état normal. Comment avais-je pu croire que je parviendrais à cacher cela ? Elle me connaissait trop bien. " Cesse dont de me mentir tu crois pas que tu fais déjà assez ? Putain mais quand vas-tu commencer à me dire la vérité ? Tu crois que la drogue et une solution ? " fit-elle, énervée. Je savais que si il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était la drogue. Je me demandais intérieurement ce qu'elle détestait le plus : ça ou le mensonge. Sachant que je combinais les deux, j'étais mal parti. « Je ne crois pas que le moment soit le mieux choisi pour avoir une discussion sur la drogue » marmonnai-je. Je n'étais pas d'humeur à subir une leçon de morale sur ce sujet. Et je n'étais franchement pas là pour ça.

Hannah m'annonça ensuite la pire des nouvelles, du moins, celle que je trouvais la plus stupide. Elle comptait vendre son magasin et repartir pour New York. Pour le coup, j'oubliai tout le reste. Il était hors de question qu'elle reparte. C'était bien du Hannah tout craché, ça, se barrer dès que les choses commençaient à devenir compliquées. Je ne supportais pas cette attitude défaitiste et faible qu'elle adoptait dans ce genre de situation. Je détestais la faiblesse, je ne la comprenais pas et ne l'acceptais pas plus, surtout pas venant d'Hananh. La fille que je connaissais et aimais était forte, courageuse, elle se battait pour ses idées. Il était hors de question qu'elle gâche tout pour des histoires de coeurs. Bon, oui, il y avait le bébé, mais c'était de la folie. Elle avait tellement travaillé pour obtenir tout cela ! Et elle voulait tout plaquer comme ça, sur un coup de tête ? C'était n'importe quoi. Le chagrin devait lui faire perdre la raison. Elle n'allait pas pouvoir fuir continuellement. Personnellement, je n'aurais pas la conscience tranquille à sa place. Non, en vérité, je ne parvenais vraiment pas à comprendre cela. J'étais du genre à toujours tout assumer, à faire face à mes problèmes. La preuve, j'étais venu jusque chez Hannah alors que je savais parfaitement que j'allais y passer un très mauvais moment. " Non tu me demandes pas de renoncer à quoi que ce sois mais j'y renonce malgré moi putain ouvre dont les yeux une seconde je suis amoureuse de toi tu crois je suis genre de fille à tomber amoureuse de chacun garçon que je fréquente . Je pensais que nos différences serait notre force qu'on allait pouvoir s'aimer et être ensemble malgré tout mais je me rend compte qu'on avait tort Bellamy tu vas continuer à me mentir et ne pas totalement me faire entrer dans ta vie alors que moi je n'ai jamais pu te mentir " me dit-elle en me regardant droit dans les yeux. Je n'aimais pas qu'elle fasse cela, plonger son regard dans le mien. Ça me mettait terriblement mal à l'aise et je ressentais un grand sentiment de culpabilité. Pendant tout ce temps, j'avais simplement voulu la protéger mais tout ce que j'avais réussi à faire était de la blesser. Je ne savais pas quoi répondre. Elle avait raison, j'avais merdé. Elle avait été sincère et moi pas. C'était comme ça. Je n'avais rien à répondre parce que je ne pouvais pas répondre de mes actes. C'était aussi simple que cela. " J'ai plu confiance en toi et tu m'as fait comprendre une chose dans tout cela cette enfant mérite que je me batte pour lui alors je le ferais avec ou sans toi ... " Pour le coup, ses paroles me firent un drôle d'effet. Comme un coup de couteau. Elle n'avait plus confiance en moi. Cela voulait en dire beaucoup. Je me doutais bien de cela, mais l'entendre le dire de cette façon, cela me faisait mal. « Si je comprends bien, tu ne veux plus de moi dans ta vie… je me trompe ? » demandai-je d'un ton neutre. Cela ne devait pas se voir sur mon visage, mais j'avais terriblement peur qu'elle me réponde positivement. Qu'elle m'annonce qu'elle ne voulait plus me voir. " Bien sur que s'il s'agit du bébé je peux plus faire comme si il n'était pas là je refuse de le perdre surtout si c'est de ma faute alors oui je vais rester après tous mes problèmes seront toujours là mais je reste pas pour toi ni pour Wayne où pour qui que ce soit je resté parce que ma place est ici, chez moi " Allez, deuxième claque dans la figure. "Je ne reste pas pour toi". Autrefois, j'aurais clairement été celui qui l'aurait fait rester. Plus maintenant. J'avalais difficilement ma salive tant ma gorge était nouée, mais gardais cette expression impassible sur mon visage. « Voilà la Hannah que je connais. Tu sais quoi, j'ai envie qu'on se batte. Toi, tu vas te battre pour ce gosse, même si je ne suis pas là et que Wayne non plus, tu vas te battre et tu surmonteras tout ça. Je sais que tu y arriveras, et que tu seras une chouette mère. Moi aussi j'vais me battre. Crois-moi. J'vais pas abandonner. J'vais me battre pour regagner ta confiance, j'vais me battre pour retrouver cette lueur dans tes yeux quand tu me voyais. J'vais me battre pour te montrer qu'on en vaut la peine, Hannah. Je le sais ». Je marquais une pause. « Tu peux même me poser des questions. Vas-y, je t'en prie, pose moi n'importe quelle question et je te répondrais en toute honnêteté ».

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