Mais que faisait t-elle là? C'est la première pensée qui lui vint à l'esprit en se retrouvant dans cette salle d'attente bondée. Elle devrait déjà être au travail à cette heure-ci, au lieu de ça, elle se retrouvait à attendre qu'un médecin la prenne en charge. Il n'y avait sûrement rien de grave, un peu de repos aurait été suffisant pour sa cheville, enfin c'est ce qu'elle espérait. Parker n'était pas du genre à rester allongé toute la journée pendant des semaines. Tout avait commencé quelques heures plus tôt alors qu'elle avait été forcé de descendre les escaliers, l'ascenseur étant en panne. Elle avait glissé sur une marche et avait tenté de se rattraper comme elle pouvait. L'ennui, c'est que la cheville en avait semble t-il prit un coup puisqu'elle avait été incapable de marcher l'instant d'après. Un voisin qui habitait un appartement au dessus l'avait croisé et s'était inquiété de son sort, peut être même un peu trop puisqu'il souhaitait la déposer à l'hôpital. Elle avait tenté d'y échapper, mais il lui avait rapidement remis les idées en place : Il ne la laisserai pas partir dans cet état. Il avait donc prit soin de l'aider à monter dans sa voiture, et l'avait accompagné jusque dans la salle d'attente des urgences. Elle l'avait remercié pour son aide, bien qu'elle finissait pas regretter. Ça faisait déjà un petit moment qu'elle patientait, ça devenait trop long à son goût. D'autant plus lorsqu'on connaît son avis sur les hôpitaux... "Elisha Parker?" Cette dernière leva le regard sur la femme qui tenait son papier dans la main."Suivez moi s'il vous plaît". AhAh..Elle était bien drôle. Elisha tenta donc de la suivre, avec quelques difficultés, on ne vas pas se le cacher, elle se retrouva dans une salle de consultation. "Quelqu'un va venir s'occuper de vous" lâcha t-elle avant de refermer la porte derrière elle.. Elisha en profita pour observer cette pièce. C'était tellement froid comme ambiance... La porte s'ouvrit finalement, mais elle prit un certain temps avant de relever le regard vers l'interne qui allait s'occuper d'elle. Lorsqu'elle le fît, elle fût surprise de voir que ce visage ne lui était pas inconnu. Oh que oui... Il s'agissait de William, un homme dont elle avait fait la connaissance au bar il y a 3 jours. Elle l'avait servi à de nombreuses reprises et ce dernier, n'ayant plus les idées très claires avait tenté à plusieurs reprises de la séduire. Rien de bien déplacé, c'était même plutôt mignon. Mais savoir qu'il travaillait au sein de l’hôpital maintenant était assez déconcertant. Il paraissait tellement plus...sérieux que lorsqu'il l'avait abordé. Elle ne savait pas si lui la reconnaissait mais lorsque leurs regards se croisèrent, un doute s'installa. Ne voulant pas le mettre mal à l'aise, elle commença.

"Je pensais que tu étais pilote d'avion..." Un léger sourire moqueur s'installa sur son visage. S'il ne se souvenait pas de cette soirée, elle allait se faire un plaisir de lui rappeler.

« Armstrong, t’as une patiente qui t’attends. Un truc de cheville. » Je venais d’arriver, j’étais dans la salle d’employé en train d’enfiler mon uniforme. Je plaçai mon stéthoscope autour de mon cou en riant. « Pas encore une nunuche qui est tombée en bas de ses escarpins trop haut? Ça arrive beaucoup trop souvent! » Mon chef était partit, je passai plutôt mon commentaire à un autre interne dans la salle qui se mit à rire avec moi. Le pire dans tout ça, c’était qu’il savait beaucoup trop que je disais la vérité. Le nombre de filles qui arrivait ici en pleurant à cause de ce genre de cas… c’était juste ridicule. Le pire dans tout ça, c’était que je devais avoir l’air professionnel et essayer de ne pas me foutre de leur gueule. Pas facile pour métier! Ce qui était le plus drôle je croyais bien, c’était le gars qui était arrivé avec un tournevis dans les fesses. Les gens ont des drôles de pratiques à l’intime et dans ce genre de situation, il vaut mieux ne pas poser de questions. Bien qu’on n’en pense pas moins. BREF! Quoi qu’il en soit, j’avais fermé mon casier et après m’être lavé les mains, je me dirigeai dans le couloir en sifflant quelque peu. J’attrapai le dossier de cette jeune femme que je lisais en me rendant jusqu’à la salle où elle attendait. Je trouvais ça bien drôle qu’elle porte le même nom que mon ex petite-amie, Leyla. Mais je n’en fis pas un cas. Le nom Parker ne lui était pas uniquement réservé.

J’entrai dans la salle, la tête toujours penchée vers le dossier. « Bonjour, docteur Armstrong. » Je relevai la tête et je fus quelque peu surpris par la femme qui se trouvait devant moi. Elle était premièrement d’une grande beauté, il n’y avait pas à dire. Le visage de cette dernière changea au même moment et sur le coup, je ne pouvais dire pourquoi. Ce qu’elle me lança me déstabilisa un moment. Je lâchai uniquement un petit rire car je ne comprenais pas trop pourquoi j’avais le droit à ce genre de commentaire.  « Mhmm. Vos prédictions ne sont pas très juste mademoiselle Parker, j’ai le malheur d’avoir peur des hauteurs.  »  Je lui fis un sourire poli en regardant à nouveau son dossier, probablement de manière plus longue en me rémunérant ce qu’elle venait de me dire. Pourquoi est-ce que son visage ne m’était pas inconnu? Ni-même ce qu’elle venait de me dire? La manière dont elle posait ses yeux sur moi signifiait clairement que ce n’était pas la première fois qu’on se rencontrait. C’était familier et je souhaitais de tout cœur que ça ne soit pas une fille avec qui j’avais couché il y avait quelques années et dont je m’en souvenais plus.

Je pris une grande respiration d’une manière qui se voulait le plus discret possible afin qu’elle perçoive le moins possible mon exaspération face à la situation et aussi probablement pour reprendre sur moi. Je relevai la tête vers elle, posant le dossier sur le comptoir. « Vous pouvez allonger votre jambe. » Je m’approchai en relevant doucement le bas de son pantalon afin de voir correctement sa « blessure » que j’examinai en prenant soin de ne pas lui faire mal. Je relevai la tête vers elle, son regard se plongea au mien. C’était troublant ce qui se passait, je me rappelais de ces yeux, de ce regard.  « Que s’est-il passé exactement? » Je me raclai la gorge. « Enfin… qu’est-il arrivé à votre cheville? » Car bon, ça pouvait porter à confusion, ou peut-être que c’était juste moi.

Elisha n’aurait jamais imaginé qu’elle mettrait les pieds dans un hôpital aussi vite depuis son arrivé  Miami, elle n’était pas du genre à se blesser. Elle était même plutôt prudente en temps normal. Elle s’était fracturée une fois le poignet à l’âge de 6ans, et depuis plus rien. Elle ne se sentait pas à l’aise pour autant dans cet endroit. C’était froid, hostile, et l’établissement lui évoquait plutôt la mort que les naissances. Peut être parce que sa grand mère s’était éteinte dans l’un d’eux, quoiqu’il en soit, moins elle y passait de temps, et mieux c’était pour elle. Le problème, c’est que souvent, on sait quand on y rentre, mais on sait jamais quand on y ressort! Les urgences sont toujours blindées de monde et les médecins paraissent complètement inaccessible. Peut être que tout cela n’est qu’une mascarade et qu’en faites ils jouent aux cartes dans une pièce annexe afin de se faire désirer. Heureusement pour elle, son tour fût enfin arrivé, et bien que la femme qui l’avait amené dans cette salle stérile ne lui semblait pas commode, elle l’avait remercié.

Non, ce n’était pas à cause des talons qu’elle avait chuté mais plutôt parce qu’avait ce trait de caractère appelé communément « Impatience » qui la caractérisait assez bien et qui l’avait forcé à presser le pas pour ne pas perdre de temps. L’arrivée du médecin dans la salle attira toute son attention. « Bonjour, docteur Armstrong. » Le son de sa voix lui avait alors rappelé cette soirée il y a trois jours. Une soirée comme une autre, elle avait fait la fermeture du bar, et s’était retrouvée à partager ce moment avec lui. Un moment agréable dont il semblait ne pas se souvenir. Ou alors peut être cherchait t-il à l’ignorer. « Mhmm. Vos prédictions ne sont pas très juste mademoiselle Parker, j’ai le malheur d’avoir peur des hauteurs.  »Elle posa son regard dans le sien, et attendit qu’il en fasse de même afin de juger si son attitude volontaire ou si réellement il ne se souvenait pas d’elle. Elle resta silencieuse, s’il jouait la comédie, autant dire qu’il réussissait à merveille sa tâche. « Vous pouvez allonger votre jambe. » Elle hocha de la tête, se résignant à obéir.

 « Que s’est-il passé exactement? » Elle s’apprêta à répondre à la question, oubliant presque qu’elle était pour sa blessure« Enfin… qu’est-il arrivé à votre cheville? » Elle hésita et répondit finalement à la question qui n’était autre qu’une façon d’en savoir plus sur sa chute « J’ai glissé sur une marche d’escaliers » Elle le regarda à nouveau, réalisant qu’elle le fixait toujours un peu plus et reprit : « Vous faites ça avec toutes les filles que vous rencontrez? Vous faites mine de les ignorer… ? . Oui, Melle Parker se sentait vexée qu’il ait cette attitude froide et professionnel alors que quelques jours auparavant il lui avait sorti son incroyable jeu de séduction. Avec cette remarque, elle n’en disait cependant pas plus sur ce qu’il avait pu se passer entre eux, mais elle estimait qu’il le savait, il voulait juste nier. Elle peinait à se souvenir de son prénom, qui lui échappait de peu. Le trouver aurait pourtant aidé à briser cet entretien qui ressemblait plus à un échange patient/ Médecin qu'autre chose.

Cette Elisha Parker me disait clairement quelque chose. J’essayais de me rappeler mais tout était tellement flou. Je tentais de rester professionnel. J’étais quand même sur mes lieux de travail et j’étais interne, je pouvais être coupé à tout moment pour écart de conduite. Pourtant, la présence de cette dernière me troublait au point où j’avais bien envie de la bombarder de questions. Je faisais abstraction en disant que je ne voyais pas de quoi elle parlait et pourtant! Je devais passer pour un beau salaud mais je continuai à m’occuper d’elle… de sa cheville en faisant comme si de rien n’était, posant des questions mais en l’écoutant à peine, j’avais la tête ailleurs. Ma patiente m’informa qu’elle avait glissé dans l’escalier, c’était assez typique comme raison pour une entorse dans son genre. « C’est très enflé. Nous allons devoir vous passez en radiographie pour voir si un os a été fracturé ou si c’est uniquement une entorse ou un déchirement au niveau des ligaments. » Je jetai un dernier coup d’œil à sa blessure.

Puis, sans que je me doute de quoi que ce soit, mademoiselle Parker me fit un commentaire des plus surprenant. J’avais aussitôt relevé la tête vers elle. Elle me confirmait donc qu’on se connaissait, qu’on s’était rencontré. Je m’en étais bien douté et je me trouvais franchement stupide de me retrouver dans cette situation. Je passais pour quoi moi? Un vrai con!  « Je ne comprends pas? Je suis… » Je plissai les yeux en la fixant quelque peu. Des flashs de ma soirée me revinrent peu à peu et je fermai les yeux alors, soupirant quelque peu. Je n’en revenais pas que ça se produisait. Habituellement, j’abusais de l’alcool mais je me souvenais relativement de tout. J’étais découragée… moi je pensais que j’avais retrouvé un certain contrôle sur moi et voilà que ces souvenirs m’avaient échappés. J’avais l’impression de revivre mes moments d’absences et d’égarement de l’été dernier où mon problème pour l’alcool s’était développé beaucoup plus sérieusement.

Voilà qu’il était inquiétant puisque c’était la première fois que ça se produisait dans la dernière année. Il fallait bien que tout ne tourne pas rond dans ma vie présentement. Je me passai une main au visage, lâchant sa jambe au passage. « Je disais que j’étais pilote d’avion… et que j’avais les compétentes pour te faire monter au 7ième ciel… » Lâchais-je en poussant de nouveau un soupir. Il n’y avait pas de quoi être fier, bien qu’en soit… cette phrase de drague était très drôle et je me surprenais moi-même d’avoir été en mesure de lui sortir un truc du genre.  « Pardon... Ça me revient peu à peu… j’étais dans un état un peu irrécupérable. Elisha Parker… tu me disais quelque chose aussi! Mais j’étais incapable de te replacer… maintenant, tout est plus clair. » Je me levai en lui tendant la main. « Je suis William Armstrong, je suis un connard et accessoirement, un interne en médecine. Et surtout... terriblement désolé. »

Le regard qu'il pouvait lui lancer parfois n'était pas innocent. Non, il savait qui elle était, ou alors il avait le sentiment de la connaître. Pourtant, même face aux souvenirs qu'elle tentaient de lui remémorer, il niait. Et qu'est ce que c'était agaçant! L'homme drôle et attachant auquel elle s'était adressée l'autre soir n'était définitivement pas lui. Pour certain, l'alcool rend méchant, son cas nécessitait qu'il se fasse une perfusion de Vodka régulière parce qu'il était aussi froid que la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Bien qu'elle avait été ravie, dans un premier temps, de le retrouver ici, ce sentiment laissait place à une certaine déception. Il avait honte d'avoir pu s'adresser à une femme qui se contente de servir des verres! C'est ce qu'elle s'imaginait en tout cas. Il devait estimer qu'elle n'était pas assez bien pour lui, qui travaillait dans un hôpital et qui "sauver" des vies, alors qu'elle se contentait de mettre une mini-jupe pour faire le sien son boulot. « C’est très enflé. Nous allons devoir vous passez en radiographie pour voir si un os a été fracturé ou si c’est uniquement une entorse ou un déchirement au niveau des ligaments. » Elle soupira, comme si la situation n'était déjà pas assez gênante, il fallait qu'elle prolonge sa venue ici le temps qu'on lui fasse un examen complémentaire. Et elle allait devoir donc supporter la présence du jeune homme un peu plus longtemps que ce qui était prévu.

Elle prit sur elle, mais ne put finalement se retenir face à son attitude qui l'avait particulièrement vexée. La remarque qu'elle fît attira son attention.« Je ne comprends pas? Je suis… » Elle haussa les sourcils, se demandant s'il se moquait d'elle intentionnellement ou pas. Mais son comportement changea tandis qu'il fuyait son regard. Les souvenirs de cette soirée remontaient t-il enfin à la surface? Il fallu un petit instant pour qu'elle le sache. « Je disais que j’étais pilote d’avion… et que j’avais les compétentes pour te faire monter au 7ième ciel… » Elle ne put se retenir de sourire. Ca paraissait encore plus grotesque maintenant qu'il le disait vêtu de sa blouse...Mais ça restait amusant pour elle. C'était bien la première fois qu'un homme l'avait oublié après une soirée arrosée. Si elle semblait soulagée, il n'en était pas de même pour lui qui semblait s’apitoyer sur son sort. Il semblait d'ailleurs embarrassé désormais. Il n'avait pas à l'être. Bon, certes, ce n'était pas flatteur. Mais elle préférait cela à l'homme qui niait tout en bloque et auquel elle avait cru faire face les premières minutes.

"Entre autre..." Lâcha t-elle en haussant les sourcils. Elle souhaitait dédramatiser la situation. " Tant pis, je me contenterai d'un simple interne" Ajouta t-elle avec une pointe d'ironie.« Pardon... Ça me revient peu à peu… j’étais dans un état un peu irrécupérable. Elisha Parker… tu me disais quelque chose aussi! Mais j’étais incapable de te replacer… maintenant, tout est plus clair. » Elle se redressa et glissa sa main dans la sienne alors qu'il lui présenta des excuses. William! Elle détenait enfin de nouveau son prénom!"T'es pardonné. Et puis, c'est pas comme si on s'était vraiment mariés finalement" Elle se pinça les lèvres, essayant de garder son sérieux face à la bombe qu'elle venait de lâcher. Si il avait réussi à la vexer auparavant, elle avait bien envie de prendre sa revanche...

J’étais littéralement confronté dans ma vie professionnelle avec des éléments de ma vie privée. Disons que je ne savais pas trop comment réagir face à cette femme qui semblait savoir parfaitement qui j’étais alors que moi, je ramais à essayer de me rappeler d’elle. Son visage me disait quelque chose, ce qu’elle pouvait me dire aussi mais tout était flou. Je savais très bien qu’à force de travailler avec le public, j’allais faire face à des personnes que je connaissais mais là… cette jeune femme avait le don de me troubler. C’est ce qu’elle me dit concernant mon métier de pilote d’avion me sonna directement une cloche. J’avais fermé les yeux en soupirant pour lui faire comprendre ensuite que je voyais bien le truc maintenant. Je me rappelais d’elle. C’était la barmaid du bar où j’étais sortis avec quelques amis il y avait trois jours de cela.

Je m’empressai de m’excuser auprès d’elle. J’avais l’air d’un vrai connard et pourtant, je n’étais pas ce genre-là. J’avais beaucoup de défaut mais pas celui-là. Je me présentai à nouveau à Elisha, en espérant qu’elle ne m’envoie pas balader. Sa réponse me fit sourire, elle allait se contenter de simple interne. « Pas n’importe quel interne quand même! » dis-je en la regardant, faussement choqué uniquement dans le but de la faire sourire.  Cette dernière glissa sa main dans la mienne ce qui me fit bien sourire. J’étais pardonné mais c’était une chance que nous nous n’étions pas mariés finalement. J’avais haussé les sourcils.  « Pourtant… je suis certain que mes vœux auraient eu le don de t’émouvoir. Je suis toujours d’un grand romantisme avec quelques verres de trop! » dis-je en riant, faisant référence au fait que je lui avais littéralement invité à vivre le 7ième ciel avec moi. Sacré William, j’avais le don de me surprendre moi-même, je ne savais pas trop si c’était une bonne chose d’ailleurs.

« Techniquement… je devrais te faire retourner à la salle d’attente le temps que quelqu’un se libère pour te faire les radiographies mais je vais te passer dès maintenant et m’en charger moi-même. On peut voir ça comme une manière de se faire pardonner! » déclarais-je, un petit clin d’œil au passage. Je pris le fauteuil roulant dans le coin de la pièce pour le pousser vers mademoiselle qui s’était redressé. Je l’aidai à bien s’installer, je me penchai devant le fauteuil pour bien arranger les supports pour ses pieds. Je relevai le regard vers elle. « Des radiographies et un verre ce soir. Après tout, tu as rencontré William le pilote d’avion, suffit de voir si l’interne est tout aussi intéressant, non? » Je lui offris mon plus sourire, peut-être pour essayer de la convaincre encore plus.

Elisha avait quelques à priori concernant le métier de serveuse. Certains s'étaient par ailleurs confirmés. On voit toujours des hommes au comptoir, tentant de séduire la serveuse et de filer par la porte de sortie avec elle... Eh bien c'était plus vrai qu'elle ne l'imaginait. Bon d'accord, ces hommes n'aspiraient certainement pas au grand amour avec la demoiselle, peut être même que pour la plupart des hommes ce n'était qu'un fantasme, le fait est qu'elle n'avait jamais été autant dragué que derrière un bar! Elle s'efforçait la plupart du temps de garder ses distances, bien qu'elle n'avait souvent pas d'autre choix que de supporter ce flirt sans avoir un mot à dire, alors qu'elle n'avait qu'une envie, c'était envoyer bouler celui qui lui faisait face. Malheureusement pour elle, le client est roi, et bien qu'elle n'avait pas été embauché dans ce bar pour faire la fille de joie, elle devait se montrait un minimum attentive et sociable avec ses clients. Elle n'avait pas eu besoin d'en faire tant pour William, tout d'abord parce que son physique était on ne peut plus agréable, et parce que même si elle s'était montrée distante dans un premier temps, l'humour et l'histoire de ce dernier ne l'avaient pas laissé indifférente. Il avait même égaillé cette soirée. Bon, à première vue il lui avait surtout menti sur quelques points, mais ses excuses suffirent à le lui faire oublier.« Pas n’importe quel interne quand même! » s'était t-il empressé lui répondre, lui soutirant un sourire amusé. " Ça c'est toi qui le dis". En faites, elle était persuadée qu'il sortait du lot. C'était rare de voir quelqu'un du corps médical poussait la porter du bar pour s’enivrer, flirter sans retenue avec la barmaid, et boire jusqu'à en oublier cette soirée. Sa main saisit la sienne, et elle ne put que constater qu'il avait les mains extrêmement douce« Pourtant… je suis certain que mes vœux auraient eu le don de t’émouvoir. Je suis toujours d’un grand romantisme avec quelques verres de trop! » Elle se mit à rire avec lui et plissa finalement les yeux." J'pense pas que tu aies une vision juste de toi, sans vouloir t’offenser" Elle hocha négativement de la tête. Ayant presque oublier la raison de sa venue ici. Elle était surtout ravie de voir que malgré la situation, il avait toujours l'humour de l'autre soir.

« Techniquement… je devrais te faire retourner à la salle d’attente le temps que quelqu’un se libère pour te faire les radiographies mais je vais te passer dès maintenant et m’en charger moi-même. On peut voir ça comme une manière de se faire pardonner! » Elle ne lui avait pas tenu rigueur de son attitude désinvolte, mais présenté comme ça, elle ne pouvait pas refuser. "Ça serait de bonne guerre, effectivement" Lâcha t-elle en souriant. Il venait de lui embellir la journée. Elle se voyait déjà repartir dans la salle d'attente, auprès de cas bien plus grave que sa cheville et attendre quelques heures de plus qu'une autre personne se charge de son cas. Elle lui en était reconnaissante, bien qu'elle n'était pas disposé à lui avouer clairement, fierté oblige. Il s'approcha d'elle avec un fauteuil roulant qu'elle observa avec une certaine répulsion, bien qu' elle n'était sûrement pas en état de marcher. Elle se leva et s'y installa, observant le jeune homme du coin de l’œil pendant qu'il s’affairait à régler l'engin. Il releva finalement le regard vers elle.« Des radiographies et un verre ce soir. Après tout, tu as rencontré William le pilote d’avion, suffit de voir si l’interne est tout aussi intéressant, non? » Elle se mordilla lèvre, hésitante et lâcha en souriant " Toi et moi? C'est pas contre le règlement de nos emplois respectifs de sortir ensemble?"

C’était la moindre des choses que d’offrir mes propres services médicaux à Elisha. Je me sentais mal de ne pas l’avoir reconnu aussitôt. Après tout, une si belle femme… ça ne s’oublie certainement pas. Il fallait bien que l’alcool ait été en jeu car j’avais généralement une bonne mémoire… surtout pour ce genre de situation avec la gente féminine. J’étais un gentleman moi, pas un gros connard! Bon, ce n’était pas l’image que j’avais donné et c’était bien pour ça que je tentais de me rattraper avec elle. Je voulais quand même qu’elle me perçoive d’une bonne manière car Elisha semblait le genre de fille qui en valait la peine. Pas le genre de nunuche sur qui on pouvait tomber dans un bar. Et puis quand même, j’avais resté dans le top de mes critères de sélection même complètement saoul. Je n’avais pas dragué n’importe qui dans le bar… non non! J’avais visé haut : la barmaid! Celle que tous les hommes rêvent de se ramener secrètement.

Je ne m’arrêtai pas à de simples radiographies. Je lui proposai également un verre car bon, elle semblait bien intéressant comme femme et je voulais apprendre à la connaitre en étant dans mon état normal. Je la regardai, en petit bonhomme devant le fauteuil alors qu’elle se mordit la lèvre avant de me sourire. Je secouai aussitôt la tête à sa question.  « Mais pas du tout! Ce règlement est aussi vrai que notre mariage!  À moins que ça te pose un problème à toi que de te voir en compagnie d’un simple résident en médecine? » Je lui fis un clin d’œil avant de me redresser complètement et de me mettre derrière le fauteuil roulant. J’étais pas du tout le genre de personne à juger les gens en rapport avec leur métier. C’était totalement stupide.

J’enlevai les freins de l’engin pour commencer à rouler un peu.  « Tenez bon Mademoiselle Parker, je vous amène droit sur le chemin de la guérison. »  ou des radiographique, bref. Nous sortîmes de la petite salle d’examen pour se diriger vers la section des machines à rayon X à l’étage du dessus. Je me dirigeai vers l’ascenseur en faisant un peu des zigzags avec le fauteuil. « Je suis peut-être pas un pilote d’avion… mais on a toujours dit que j’avais une sérieuse habileté digne d’un professionnel en matière de contrôle d’un fauteuil roulant. Je pense sérieusement que c’est ton jour de chance… Pas toi? » Le sourire aux lèvres, je m’arrêtai devant les portes de l’ascenseur pour appuyer sur le bouton et me tourner vers elle, toujours sagement assise.

Bien qu'Elisha s'était sentie offusquée dans un premier temps qu'il feigne l'indifférence, elle était vite passé à un échange plus sympathique avec lui. Il faut dire que souvent on l'aime ou on la déteste, mais on ne l'ignore pas. Heureusement pour elle, tout ça n'était qu'un concours de circonstance et William arrivait à se rappeler de cette soirée durant laquelle il l'avait courtisé sans retenue. Il faut dire que si ça avait été un vieil homme moustachu elle aurait sans doute préféré rester l'inconnue dont il ne se souvenait pas, mais là, venant d'un homme aussi séduisant que William s'était terriblement gênant.
Alors que la prochaine médicale approchait à grand pas, il en profita pour lui proposer un verre. La prenant un peu de cour. Elle aurait accepté sans hésiter dans d'autres circonstances, mais là c'était limite un peu tordu quand on pense à son état physique actuel et le passif du jeune Armstrong.Sans oublier la déonthonlogie. Ils l'enfreindraient dans les deux cas!« Mais pas du tout! Ce règlement est aussi vrai que notre mariage! À moins que ça te pose un problème à toi que de te voir en compagnie d’un simple résident en médecine? » Elle ne put retenir un rire. Il n'avait pas tort! Et puis qui tenait encore compte de ces fichues règles qu'imposaient leurs supérieurs? "Oh oui le rendez vous parfait! Moi vêtue d'une superbe robe avec des baskets aux pieds et des béquilles dans chaque main" Elle haussa les sourcils. Bien qu'elle le redoutait, il y avait effectivement des chances qu'elle reparte d'ici avec ces deux bâtons dont elle parvenait à peine à prononcer le nom tant elle les détestait d'avance. "Et puis y a t-il des chances que tu te souviennes de moi le lendemain?" Cette tacle fût plus forte qu'elle, mais il fallait bien qu'elle se venge de ce qu'il lui avait fait subir précédemment. Bon pas trop quand même, puisqu'elle était officiellement la patiente privilégiée du jour.

Il se plaça finalement derrière le fauteuil, prêt à l’amener vers de nouvelles aventures.« Tenez bon Mademoiselle Parker, je vous amène droit sur le chemin de la guérison. » Elle sourit. Il rendait ça plus facile parce que rappelons-le, la demoiselle détestait cet endroit plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Grâce à lui, ça permettait de remonter la cote qu'elle avait des hôpitaux en général. William s'amusait d'ailleurs plus que prévu avec ce fauteuil tandis qu'elle se tenait fortement aux accoudoirs.« Je suis peut-être pas un pilote d’avion… mais on a toujours dit que j’avais une sérieuse habileté digne d’un professionnel en matière de contrôle d’un fauteuil roulant. Je pense sérieusement que c’est ton jour de chance… Pas toi? » Elle lâcha un rictus "Oui si cela inclus le sac de vomi à la fin du voyage, on peut dire que t'es le roi des sensations fortes". Elle sourit en l'observant, attendant que l'ascenseur s'arrête à leur étage. "Bon alors Roméo, où comptes tu nous emmener ce soir?" S'il avait des doutes concernant sa réponse pour le fameux rendez-vous qu'il lui avait proposé, il venait d'en avoir la confirmation.

« Et puis? Je suis certain que tu serais magnifique quand même! » Je lui offris mon plus beau sourire. Ce n’était pas des béquilles qui allaient affecter quoi que ce soit sur sa beauté. Elle était clairement le genre de femme qui pouvait être sexy enroulé dans un sac poubelle ou dans du papier journal. Puis, sa réflexion sur le fait que j’allais me souvenir d’elle le lendemain m’arracha un petit rire. Je secouai la tête en haussant les sourcils. « Oh et puis… je vais essayer fort de me souvenir de toi, oui. » Je lui fis un clin d’œil par la suite. « C’est clair que ma mémoire ne me jouera pas des tours cette fois, parole d’interne! » Je levai la main, en signe de promesse. Ce fut ensuite le temps de conduire la demoiselle jusqu’à la salle de radiographie. Je me ferais littéralement tapé sur les doigts à savoir que j’avais fait une préférence pour elle mais ça, personne n’était obligé de savoir. Et puis, les supérieurs étaient tellement occupés que personne n’allait s’en rendre compte.

Devant les portes de l’ascenseur, la belle Elisha me posa des questions tant qu’au déroulement de la soirée. J’étais bien heureux d’avoir pu atteindre sa curiosité quelque peu.  « Oh, ça c’est un secret! » Je lui souris en la regardant alors qu’elle affichait également un petit sourire en coin. Je félicitais intérieurement le moi « saoul » qui avais bon goût. Après tout, ce n’était pas surprenant de voir les critères de certaines personnes baissés avec un verre de trop dans le sang.  « Vous n’avez pas encore remarqué que je suis un homme de surprises mademoiselle Parker? » Je haussai les sourcils en croisant les bras mais ne restai pas bien longtemps dans cette position puisque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Je contournai donc le fauteuil pour pousser ma jolie patiente à l’intérieur et appuyer sur deux étages au-dessus de nous où nous arrivâmes bien rapidement.

« Armstrong? Depuis quand tu fais les radiographies? » C’était Nicolas Hoffman, mon collègue qui me dévisageait quelque peu. Je poussai toujours Elisha et je haussai les épaules. « Madame est une patiente spéciale. Elle doit prendre l’avion bientôt et le pilote ne sera pas bien content si elle arrive en retard! » L’autre médecin ne comprenait strictement rien mais je savais bien que j’avais réussi à faire rire la demoiselle. Hoffman m’informa que la salle numéro trois était libre et je lui fis un signe de la tête avant de m’y rendre. Je fermai la porte derrière nous et je regardai la jolie jeune femme. « Bon, je ne fais pas ça habituellement mais tu as le droit au traitement spécial. » Elle comprit ensuite ce que j’allais faire. Je la soulevai comme une princesse du fauteuil pour la poser plus loin. Je lui indiquai comment se placer sur la petite table. « Maintenant, il ne faut plus bouger jusqu’à ce que je donne la permission. Sinon, on va devoir recommencer et tu vas devoir continuer à endurer le docteur chiant que je suis! »