Le jour se levait sur Miami Beach en ce matin de septembre. Le ciel était rosé, signe d'un vent léger mais d'un temps ensoleillé qui se profilait. J'étais comme d'habitude de bonne humeur et enclin à m'amuser toute la journée. Tous les éléments étaient réunis pour... Aller à la fête foraine ! Bon d'accord on avait convenu ça depuis longtemps avec Alayna. Mais bon... C'est mieux quand il fait beau quoi. Bref.

En effet, la miss et moi même avions conclu qu'aujourd'hui on aller manger des pommes d'amour, tirer à la carabine, se faire peur dans le train fantôme et nous secouer les miches dans la chenille. Si je suis trop vieux pour tout ça ? Bien sur que non, y a pas d'âge ! Et puis malgré mes 40 piges passées, je pète encore largement la forme, et jusqu'à que je sois en vie, j'irais passer des journées à la foire. En revanche, elle semblait avoir quelque chose à me dire d'important. J'espère que ce n'est pas grave. Nous avions décidé de nous rejoindre directement là-bas. N'habitant pas tout prés, j'avais décidé d'y aller en moto (ohh yeah ). Je ne passais jamais inaperçu quand je prenais ma moto. En effet, en plus de faire un bruit à tomber à la renverse, elle était assez voyante. Elle était de type Racing, peinte en rouge et arborant la marque Erik Buell. C'était la plus belle moto que je n'avais jamais eu. J'avais tendance à exposer ma richesse, mais plutôt malgré moi que par volonté de vraiment dire aux gens "vous avez vu ? je suis plus fortuné que vous.". Je ne m'en rendais pas vraiment compte à vrai dire. J'achetais juste les choses qui me plaisaient.

Les différents manèges et autres attractions ouvraient à 10h. J'avais donc un peu de temps pour moi. J'ai donc commencé par prendre un bon petit déjeuné avant de prendre une douche et de me préparer. J'étais extrêmement content de voir ma petite Alayna. Je savais qu'avec elle je pouvais déconner sans complexe, et aujourd'hui je comptais bien être tout sauf sérieux.

10h, je décolle de ma petite villa. Laissant mon toutou une nouvelle fois seul , il faudrait que je pense peut-être a acheter un autre chien... ça lui ferait de la compagnie. Je roule tranquillement, faisant vrombir mon moteur de 185 cv à chaque feu rouge. Finalement, j'arrivais quelques minutes plus tard sur le parking, où je n'eus aucun mal à me faufiler pour trouver une bonne place. J'accrochais mon casque à ma moto pour ne pas être encombré et me dirigea vers la foire. J'avais repéré la jolie rouquine au loin. Elle, ne m'avait pas vu. Alors je m'approchais doucement sans bruit avant de cacher ses yeux avec mes deux mains. Alors je m'exclamais :

Devine qui c'est !

C'est quelques minutes plus tard que j'arrivais au lieu de rendez vous. Je m'étais légèrement vêtu d'un short et d'un t-shirt aux inscriptions geek pour l'occasion. Oui je sais, je suis venu en moto, si j'étais tombé je serais devenu un steak. Pas la peine de me le dire, je suis au courant. Cependant, je ne roule pas comme un fou et j'étais à quelques minutes seulement de chez moi. J'avais donc garé mon engin à deux roues sur le parking prévu à cet effet pour ensuite rejoindre la jolie Alayna, comme convenu. Je l’apercevais au loin, et comme j'aimais bien l'embêter, j'avais décider de faire le jeu du « devine-qui-c'est ». Un gosse ? Oui.

Mes deux mains cachèrent ses petits yeux noisettes. Je sentis ses pommettes montaient vers ses tempes, signe qu'elle souriait. Tout lui faisait rire, en tout cas, tout ce qui venait de moi et de mon esprit farfelu. Elle ne tarda pas à me répondre sur un ton taquin et rieur.

Je ne sais pas ça doit être un homme brun, plutôt fou, à qui je tiens beaucoup, est ce que je me trompe ?

Je souriais à grandes dents, elle se retourna vers moi, me regardant et agrandissant à son tour son beau sourire brillant de joie. Je lui répondis alors :

BING BING BING ! Bravo mademoiselle vous avez gagner le droit de me dire bonjour !

M'exclamais-je en tapant des mains pour accentuer mes mots. J’écartais mes bras pour qu'elle vienne m'enlacer et me donner une bise sur la joue. C'était ainsi qu'on se disait bonjour, comme deux amis complices qu'on était. Une fois notre accolade terminée elle ajouta :

J'espère que tu vas bien depuis tout ce temps, je te promets de t'avouer pas mal de choses aujourd'hui si tu me laisses le temps et qu'on alterne avec des temps où on laisse parler nos deux folies réunies.

 
Je bronchais, je savais qu'elle avait quelque chose à me dire, mais son visage avait peu à peu changer depuis quelques secondes. Elle devint alors toute penaude, comme quand elle a quelque chose à se reprocher. Pourtant je ne voyais pas pourquoi elle se comportait ainsi étant donné que je n'avais – pour l'instant, rien à lui redire. Elle jouait avec son pied, elle était gênée, elle baissa sa tête, ce qui me surpris encore d'avantage. Je me devais d'être rassurant, de rétablir la confiance mutuelle qu'on avait toujours eu depuis le premier jour. Je lui souriais gentiment, avec un regard doux comme du miel et particulièrement rassurant.

Écoute, laissons le temps au temps. Passons une journée ensemble, si tu as quelque chose à me dire tu me le diras, mais pour l'instant on est là pour s'amuser, ok ?

 
Disais-je en haussant mon sourcil et sur un ton calme mais enjoué. Je ne voulais pas lui mettre la pression inutilement, elle le faisait elle même déjà si bien. Elle soupira, reprenant du poil de la bête. Je lui souriais toujours, content qu'elle se reprenne, et elle enchaîna :

Tu es prêt à tenter le tire à la carabine ? Je veux une grosse peluche Disney, la plus belle de tout le parc que l'on trouvera. Sinon si tu préfères le train fantôme, je suis d'accord, j'adorerais t'entendre crier comme une fillette.

Je riais à sa réflexion. Elle avait du culot, j'allais donc tout faire pour que ce soit elle qui crie et non pas l'inverse qui ne risquait certainement pas d'arriver.

Alors nous nous dirigions vers le train fantôme. Discutant de tout et de rien, le beau temps, les petites nouvelles sans importance et autre potin de quartier. Cela faisait un bail que nous ne nous étions pas vu ou même croisé. On avait donc quelques temps à rattraper. Je m'avançais vers la caisse du manège, pris deux places et en donna une à la rouquine qui m'accompagnait. Il y avait un peu de monde avant que ce soit notre tour, alors je me mis à observer autour de moi. Je vus un homme d'une trentaine d'année commander une barbe à papa. Soudain une idée stupide me vint à l'esprit. J'avais décidé d'immédiatement en parler à Alayna, discrètement à son oreille.

Tu vois le type avec sa barbe à papa juste derrière moi ? Cap de l'obliger à te donner sa barbe à papa en parlant exclusivement en espagnol. Si tu y arrives je te gagne ta peluche, si tu rates, tu m'offres une barbe à papa. OK ?

Je savais que si je commençais ce petit jeu là, elle allait forcément le relancer et me donner un défi à mon tour. C'était assez marrant alors cela ne me dérangeait absolument pas. Et puis je suis un gamin, faut bien m'occuper...