Le temps passe...

Avec Aloysia

Il ne pût cacher son sourire face à sa réponse. Ca semblait logique de voir les choses de cette faon. Mais Joshua semblait avoir plus de mal que les autres à devenir plus responsable. Quelques annes auparavant il ne se sentait pas prêtre à avoir une relation sérieuse, alors qu'aujourdhui, il s'en empêchait simplement, par peur de souffrir. Il savait pourtant qu'il suffisait qu'il soit en présence de la bonne personne pour se laisser aller finalement, et bien qu'il redouterait ce moment pour la raison évoqué précédemment, il savait que s'il venait vraiment à aimer cette femme qui viendrait le troubler au plus profond de lui, il ferait tout pour lui donner l'amour et le respect qu'elle mérite. Cet avenir dans lequel il se voyait se marier et fonder une famille ne lui semblait plus si lointain et l'effrayait moins qu’à l’époque de leur relation. Et ça, c’était un grand pas pour un homme comme lui! Le fait de voir Aloysia lui rappelait de bons souvenirs, parce qu’ils impliquaient les sentiments qu'il avait éprouvé à son égard lors de leur relation. Il n'y avait plus pensé depuis si longtemps, mais c’était agréable de la revoir là, maintenant. En l'observant, il comprenait pourquoi il avait craqué sur elle, bien que leur première rencontre ne relevait pas d'un grand niveau. Ni l'un ni l'autre n'aurait imaginé à l’époque que ça déboucherait sur une histoire damour plutôt sérieuse.

Il avait finalement complimenté la jolie blonde. Et il le pensait. Son caractère avait beau être parfois agaçant, c'est ce qui faisait qu'elle était si particulière. Il préférait être accompagné d'une femme qui ait assez de cran pour lui tenir tête et l'envoyer balader plutôt qu'une fille superficielle qui est en accord avec tout ce qu'il peut dire. C'est ce qu'il lui fallait, sinon c'est exactement le genre de fille qui le faisait fuir. « Ah t’es toujours autant adorable ». Il ne l’était pas toujours, et surtout pas avec nimporte qui. Elle devait s'en souvenir. Joshua pouvait être un salaud parfois, il pouvait être extrmement agaçant, et surtout très solitaire. C’était tout même agréable d'entendre qu'elle l'avait perçu de cette façon, bien que ce n’était pas toujours le trait de caractère qui le définissait le plus. Face à elle, il imaginait un instant où ils en seraient s'ils avaient prit la peine de s'accorder plus de temps et de ne pas rompre. C’était assez difficile d’avoir une idée précise sur le sujet. Mais maintenant que les années avaient passé et que les raisons de leur rupture n’étaient plus si présentes, il était plaisant de croire que le futur pourrait leur réserver bien des surprises. Qui sait, peut être que le fait de se retrouver des années après était un signe du destin, peut être devaient ils se laisser une seconde chance.

Le sourire qui s’était installé sur les lèvres laissa place à  une mine perplexe alors qu'Aloysia peinait à  trouver ses mots. Elle y parvint finalement, provoquant un réel cataclysme chez le jeune homme. Lui pére? Ca semblait impensable, pas une seconde il avait songé à ce quil puisse l’être. «  Non, pas du tout ». Il l’observa avec attention, comme si tous les mots qui pouvaient provenir de sa bouche scelleraient son destin. Il semblait soulagé mais ne parvenait pas à l’être totalement. Et, les paroles qui suivirent le figèrent sur place. Elle avait avorté. Il déglutit, ayant l'impression de ne plus accorder trop d'importance aux explications de la jeune femme. « Te pardonner? » Lacha t-il avec une rancoeur indescriptible. Il aurait dû se sentir rassuré de savoir qu'elle n'avait pas elevé son enfant dans son dos, mais il ne l’était pas. Il était envahi d’une vague d’émotion plus contradictoire les unes que les autres. Bien sûr qu'il ne souhaitait pas être père à l’époque, mais cela méritait t-il de ne pas l'informer? Il se frotta le visage, ne parvenant pas à rester indiffrent face à la nouvelle. « Tu t’es jamais dit que cet enfant était le mien et que j’étais impliqué autant que toi dans cette grossesse? » Il tentait de garder son calme, mais le ton qu’il employait trahissait son attitude. Lui qui venait de la complimenter parce qu’il estimait qu'elle était une personne exceptionnelle tombait de haut. Comment avait t-elle pu? Qu'attendait t-elle de lui pour lui balancer un truc pareil des années après? « Je te remercie Aloysia d’avoir été si égoïste et de pas m'avoir assez considéré à l’époque pour garder ça pour toi ». Il était assez cru, peut être même trop, mais il ne parvenait pas à lui trouver d'excuse. Elle avait été trop loin, cette simple annonce remettait clairement en doute la relation la plus intense qu'il avait vécu. Une relation qu'il pensait sincère et vraie, une relation basée sur le mensonge et la trahison. Il se recula finalement, voyant que certains regards s'attardaient sur leur duo.« Maintenant tu m’excuses, mais j’ai besoin de prendre l’air ». Son monde venait de s’écrouler alors qu'il tentait de garder la face. Chaque regard qu'il croisa sur son passage pouvait deviner l'agressivité qui l'animait. Il etait hors de lui et devait s'isoler au plus vite. Il en avait besoin. Il le fallait! Les quelques pas pour quitter la pièce étaient interminables, il se sentait scruté comme s'il était écrit sur son front qu'il avait été prit pour un con. Sans plus attendre il poussa la porte battante avec une certaine agitation avant de disparaitre, sans même adresser un regard à la jeune femme qu'il avait laissé sur place.