It had to happen a day

Un verre à la main, je maudissais encore mon père. Pourquoi, pourquoi fallait-il toujours que je participe à ce genre de soirée des plus barbantes. Des vieux croutons, voilà ce que l’on pouvait voir à ce genre d’évènement. Parmi ces hommes la plus part devaient avoir entre 40 et 50 ans. Il y avait peu de jeunes de mon âge présent et le peu de présent qu’il y avait pourrait faire de la concurrence aux thons, et encore je crois que je prendrais le thon. Non, mais c’est vrai regardez-le à me reluquer de la sorte avec ses yeux bouffis, sa tête plus petite que le reste de son corps et les boutons partout sur le visage. Une horreur, je détourne rapidement le regard pour éviter de recracher la gorgée que je venais de boire. Décidément, je n’aime vraiment pas ce genre de soirée, j’ai vraiment l’impression que mon père m’expose comme un trophée pour rendre les gens jaloux. Grotesque, complètement absurde, si vous voulez mon avis.

Si seulement, je pouvais remonter quelques heures avant et faire la morte, la malade afin d’échapper à cela. Ma mère avait bien réussi à y échapper elle, la raison ? Sois disant, elle avait une soirée pour l’association dont elle fait partie. Mensonge, c’était hier soir, mais je savais qu’elle ne voulait pas faire semblant d’être heureuse, puisque mes parents s’étaient enguirlander le matin même pour une raison que j’ignore. Mais j’imagine bien que le fait que mon demi-frère soit à Miami, n’y est pas pour rien. Cela reste la faute de mon père, ma mère n’y est pour rien, si mon père n’est pas fichu de garder sa saucisse dans son calbut. C’est uniquement pour cette raison que je me suis tue, et aussi parce que je n’avais pas envie de me mettre à dos la seule personne capable de me soutenir si un jour, je décidais de prendre mon envol dans ce que je souhaitais. Oui, j’aurais vraiment dû faire la malade, avoir la grippe A, j’en sais rien…

Trois heures de préparation, autant de temps pour être parfaite aux yeux de mon père. Il est certain que si j’avais pris une robe quelconque dans mon armoire, cela n’aurait pas été convenable, alors j’avais été récupérée la robe qu’il avait choisie pour moi chez un commerçant de la haute couture. Encore une Gucci, Chanel ou encore Dior, oui, il ne fallait surtout pas mettre de sous-marque. Mon père étant blindé d’argent, trouvait cela normal de l’afficher en toute circonstance. Je n’aimais pas cela non plus. J’aurais préféré une robe simple et chic, qu’une robe de grande couture. Alors je n’ai pas eu le choix, j’ai dû mettre cette robe en satin rouge de forme asymétrique, elle était plus courte à l’avant que derrière. Laissant entrevoir mes jambes jusqu’au niveau des genoux. Puis il y avait aussi une ceinture en satin argenté brodé sur la robe. Je devais bien avouer qu’elle était jolie cette robe, mais alors je ne me souvenais plus de la marque. Après la robe, il avait fallu passer à la coiffure et aux maquillages. Une fois prête, il était l’heure de partir et maintenant, cela faisait bien une heure que j’étais dans mon coin à siroter mon cocktail, ne parlant à personne.

Je commençais sérieusement à désespérer quand il fit son entrée comme à son habitude, avec un charme fou, une attitude assez snobe, de ces personnes qu’on n’ose pas approcher. Ce qui était mon cas, je ne lui avais encore jamais adressé un mot au contraire de mon père qui avait déjà dû lui échanger quelques mots. Alors qu’avec sa sœur Tia, j’arrivais à converser sans problème. Oui, Sebastian McKay venait de faire son entrée dans la salle somptueuse du Hilton Hôtel et j’hésitais à aller dans sa direction ou rester sur ma position.

It had to happen a day

Les McKay avaient été conviés à cette fameuse soirée mondaine afin de récolter de l'argent pour une quelconque association. Est-ce que j'étais du genre à me taper ce genre de soirée à la tonne? Un peu trop à mon goût. Bien que j'aimais la classe et l'extravagance de ces soirées, les gens y étaient plutôt pincés. Je savais toujours que j'allais tomber sur des filles de luxe bien que la majorité ait déjà des cheveux blancs. Père m'invitait seulement pour faire bonne figure parce qu'il en avait pas grand chose à faire de son fils... Tout était une question de réputation dans ma famille, du moins, depuis plusieurs années. L'orchestre présent faisait entendre de la musique classique et les verres de champagnes étaient bus par tous. Je ne perdis pas de temps avant de m'en envoyer un verre cul sec pour démarrer cette soirée en beauté. Mon père se pencha vers moi pour me murmurer à l'oreille.

- Vas-y Seb, fais nous une autre de tes humiliations publiques!

J'avais soupiré à l'entendre et c'est pourquoi pour le provoquer, je pris une autre coupe pour engloutir le champagne à nouveau. Il me regarda d'un oeil noir et ma soeur en fit autant. Il ne fallait pas qu'ils croient que j'étais un pauvre petit toutou qui écoute. Déjà cette soirée, m’écœurait... Ma soeur et mon père partirent au loin me laissant le champ libre. Nous étions dans un hôtel, les chambres étaient à proximité! Il y avait tout pour me plaire, mais pas de jolies filles en vue. Il suffisait que de chercher un peu et j'imagine que ça pourrait faire. Elle? Non, elle a un gros cul, elle? Trop vieille et ratatinée... haaaa... une asiatique! Je tournai la tête pour l'observer de plus belle et je me mis à réfléchir à quand remontait mon dernier plat asiatique. Trop longtemps! Elle était jeune, elle semblait pimpante et elle allait être folle de moi bien vite. Je pris deux coupes sur le plateau d'argent d'un serveur et alla à sa rencontre.

- Bonsoir!

En me rapprochant de plus près, je dirais qu'elle faisait beaucoup plus jeune que je ne l'aurais pensé... Je ne sais pas si elle avait 15 ans. C'était embêtant quelque peu je dirais. J'allais pas me taper une mineure... bien que ça soit légèrement tentant. Je tendis une des coupes pour elle et elle semblait ravie.

- À moins que vous n'ayez pas l'âge de boire! Ajoutai-je avec le sourire pour avoir une idée de son âge. Loin de là de vouloir saouler une adolescente!

Finalement, je n'étais plus trop certain qu'elle était une bonne proie. Je me mis déjà à rechercher ailleurs si elle avait en bas de 18 ans. Ce que je voulais? C'était de me casser au plus vite de cet endroit et ainsi Père serait ravie que je en fasse pas toute une scène devant tout le monde. Mais ce qu'il avait voulu c'est que nous débarquions tous ensemble ici juste pour nous faire remarqué en tant que famille unie. Unie mon cul!

It had to happen a day

Tia McKay, une jeune femme brune, la sœur de Sebastian McKay était aussi présente ce soir. Contrairement à son frère, avec elle, je n’avais eu aucun souci pour échanger quelques mots lors des dernières soirées où j’avais remarqué son changement d’attitude. Bon, il fallait l’avouer aussi, Tia McKay n’était pas du tout mon type, il lui manquait ce petit quelques choses qui se dressent comme un soldat répondant à l’appel de son capitaine. Vous voyez bien de quoi je parle quand même. Bref, au lieu de rester planté ici comme une idiote, j’aurais éventuellement pu me diriger vers elle pour lui parler, seulement, il y avait aussi le père McKay. Je n’avais pas particulièrement envie de me présenter à lui, surtout qu’il avait l’air aussi aimable que mon père envers un pauvre, vous voyez un peu le dessin. Puis d’ailleurs, mon père serait venu se taper l’incruste pour parler des derniers investissements ou bien de l’évolution de la bourse. Que de sujets exténuants, selon mon avis. Il trouve toujours un sujet de conversation de toute façon en essayant de déstabiliser la personne qui lui fait face. Je finis par détourner le regarde la jeune sœur de l’homme de mes derniers fantasmes pour m’attarder sur ce dernier. À chaque fois, c’est le même refrain, je passe pratiquement la soirée à le regarder discrètement. Je devrais sans doute détourner le regard, s’il venait à me surprendre quelle excuse allais-je encore inventer ? Oh, oh, regarde ailleurs vite Teddie, pourquoi il regarde dans ma direction ? Non, cela ne doit pas être moi qu’il regarde. Non. Je tourne le regard discrètement autour de moi, mais on peut dire que je suis littéralement seule dans mon coin, donc à part s’il aime admirer le pan de mur, c’est bien moi qu’il regarde.

Alerte maximum, il se déplace, que dis-je, il vient même dans cette direction. Non, non, ne pas regarder, faire genre, je n’ai rien vu. Inspire, expire, inspire… Rester totalement impassible. « Bonsoir » Mon cœur rate son battement, Sebastian McKay venait de me dire bonsoir. Un simple bonsoir et je suis déjà toute déboussolée. Je n’aurais pas dû prendre d’alcool, je vais vite perdre le fil de la conversation. Je fais quoi ? Je lui réponds, je fais la sourde ? La muette ? Je déguerpis loin, très loin ? Où bien, je prends mon courage à deux bras et je réponds simplement à son bonsoir ? A force d’être plongée dans mon subconscient à savoir qu’elle était la meilleure stratégie, je n’avais remarqué qu’il avait continué à me parler. Les mots que j’ai pu entendre de la fin de sa phrase furent : vouloir saouler une adolescente ?

Je remonte mon regard vers lui et remarque qu’il me tend une coupe de champagne, je finis par la prendre, bien que j’avais toujours mon autre verre avec moi. Un peu encombrant tous cela. Après une gorgée de champagne, je m’adresse à mon interlocuteur dans un calme olympien, bien que ce soit dur de contrôler ma nervosité. « Je ne suis sans doute pas majeure, mais je n’ai pas non plus 13 ans. Dans quelques mois, j’aurais 21 ans, ce n’est pas bien dramatique si je bois un peu d’alcool. » Si c’est complètement dramatique, je vais encore chanter ou me retrouver à faire n’importe quoi avec n’importe qui. Bon vite, trouvons quelques choses à dire. « Vous avez l’air d’apprécier votre père » fis-je sur un ton ironique. « Cela nous fait toujours un point commun. » Regardant par-dessus l’épaule du jeune homme, je remarque mon père qui fait un petit sourire en ma direction. Je souffle d’agacement, hors de question qu’il s’imagine des choses. « Non pas que je n’apprécie pas la soirée, en fait, si, serait-il possible de se rendre ailleurs ? Je n’ai pas l’intention de faire le trophée pour mon père toute la soirée. Au passage, je me nomme Teddie Kelley. » Ajoutais-je d’un trait sans reprendre mon souffle, entre la nervosité et le moulin à paroles, on avait le choix ce soir. Je venais de me présenter, mais je n’avais pas envie de parler de la société de mon père, alors je n’avais pas mentionné l’appartenance, mais s’il était intelligent, il ferait le rapprochement seul comme le grand garçon qu’il est.

It had to happen a day

La jeune asiatique avait plus que 18 ans ce qui me laissait le champ libre pour coucher avec elle si elle en avait envie. J'allais vite le savoir, sinon je passerait à une autre proie et je pourrais filer d'ici. J'avais tout de suite offert une coupe de champagne à la jeune femme bien qu'elle soit déjà en train de boire quelque chose. Même si elle n'avait pas l'âge de boire, je m'en foutais bien, elle faisait ce qu'elle voulait. Quand elle signala que j'avais l'air d'apprécier mon père, j'avais arqué un sourcil en sa direction et elle me mentionna que c'était la même chose pour le sien. De l'ironie bien sûr, cela me décrocha un faible sourire. J'avais découvert une petite rebelle alors, ça me plaisait bien. Puis, contre toute attente, c'est elle qui me fit la proposition de quitter la soirée. Voilà qui me plaisait encore plus.

- Kelley? La fille de Kelley?

J'étais plutôt surpris... son père avait une grande réputation en affaire et je dois dire que je vais de tomber sur le gros lot quand même. Mon père faisait affaire avec le sien. Autant unir nos deux familles d'une quelconque façon. Je terminai ma coupe de champagne avant de la déposer sur un plateau d'un serveur et je tendis mon bras à Teddie pour qu'elle s'y accroche. Autant partir en beauté de cet endroit. Celle-ci fit ravie et je la conduisis jusqu'au hall d'entrée pour trouver la réception et y louer une chambre.

- Faites-monter deux bouteilles de champagne, un plateau de nourriture également!

Je payai d'avance et je quittai la réception pour rejoindre Teddie et l'amener vers l’ascenseur.

- C'est vrai qu'être la fille de Kelley ne doit pas être reposant. Je vais bien m'occuper de toi... comme ça, tu pourras dire à ton père que tu as passé une excellente soirée

Son père avait la réputation d'être un vrai requin, de même que pour mon père, mais bon, on se comprenait bien dans un sens. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et nous y pénétrâmes. J'appuyai sur le bouton 4 et c'était partit. La jeune asiatique semblait ne pas être insensible à mon charme et je dois dire que ça me plaisait vraiment. J'étais plutôt bien tombé en posant mes yeux sur elle. J'avais l'intention de manger asiatique ce soir.