J’avais pu imaginer chacun de ses mouvements, allé dans la cuisine, entendre le verre se remplir. Aller dans la salle de bain, entendre l’eau couler, le bruit de la brosse à dent. J’attendais avec impatience de voir sa tête, juste pour voir s’il avait quelque chose à se reprocher ou non. Il a débarqué peu de temps après dans la chambre, silencieux, comme si de rien n’était. Il s’installe sur le lit, retirant son haut et puis son pantalon avant de prendre place à mes côtés, la chaleur de son corps envahissant le lit. Je reste silencieuse à mon tour, quelques instants, je prends sur moi. Je croque la page de mon livre avant de le refermer et de le poser sur ma poitrine. Je prends une grande inspiration avant de soupirer. «  C’était bon ? » Dis-je simplement essayant de prendre la voix la plus neutre possible, impossible.
Je sais que j’exagère, ou pas, mais je suis comme ça et il le sait. Après tout s’il ne s’est jamais rien passé entre eux je ne dis pas … - et encore – mais là, ils se sont quand même embrassés, même si c’était avant. Merde, ce n’est pas rien. Alors déjà que j’avais fait un effort considérable pour qu’elle suive ma grossesse en me disant que c’était du passé et voilà pas qu’elle l’invite à souper. Après tout elle aurait bien pu m’inviter aussi, c’est quoi son problème ? Parce que clairement si elle m’avait fait comprendre qu’elle voulait que les tensions s’apaise lors de notre rendez-vous pour ma première échographie, c’est loin d’être le cas. Elle ne cherche que les enmerdes en vérité.
J’essaye de prendre une tête genre la fille qui s’en fou et qui est redescendue d’un étage mais rien à faire, je n’y arrive pas. Je boulle à l’intérieur de moi et mes dents viennent choper ma joue intérieure, instinctivement. Signe de nervosité imminent.  

Ouais, j’ai bien mangé. Dit-il alors qu’il pose mon regard sur moi. Et toi, tu as mangé quoi ? Logan n’a pas eu trop de mal à s’endormir ? Nan mais je rêve. « Moi ? Merci de te soucier de moi James. J’ai juste mangé de la soupe. Et non Logan s’est endormi comme un ange. » Je n’en reviens pas qu’il détourne le sujet aussi facilement mais il me connait assez bien pour savoir que ça ne marchera pas et que quand ça doit péter, ça pète. Je pose mon livre sur ma table de nuit, ça ne sert strictement plus à rien ce soir, je lis un mot sur deux et je suis déjà à la 30 ème page sans avoir compris la moitié. Je me sens énervée et même si James est maintenant à mes côtés, je sens que la nuit va être longue et que je ne vais pas dormir beaucoup. « Tant mieux si c’était bon, tu as du passer une excellente soirée, en charmante compagnie. » Finis-je par dire, sèchement. Je me rends compte que j’exagère peut-être un peu la situation et je me sens coupable de cette situation – je déteste les conflits et je fais toujours tout pour les éviter et la, clairement, c’est moi qui commençait les hostilités. Mais c’est plus fort que moi et les hormones n’arrangeaient pas les choses, loin de là. Je suis a fleur de peau et surtout à bout de nerf.

C'était juste un dîner Joy. Elle me devait un repas, voilà on est à égalité maintenant. Ça reste mon amie. « Ton amie ? Tu l’as embrassé moi je n’embrasse pas mes amis. Je ne sais pas merde mets-toi un peu à ma place, tu fais quoi si j’embrasse un homme et qu’après je vais dîner chez lui, sincèrement James ? Regarde-moi dans les yeux et réponds moi sincèrement, ne me dit pas que tu le prendrais avec le sourire car ça, je ne te crois pas. Surtout que j’ai dû te tirer les vers du nez pour savoir ce qui te faisais ce soir, sinon tu ne m’aurais pas dit. Je pense quand même que je suis en droit de le savoir. Et puis je ne trouve pas ça sain, c’est tout. »
Dis-je dans un soupir. Qu’est-ce que je pouvais bien faire après tout ? Il me connaît je suis comme ça et je ne changerai pas, maintenant si ça ne lui plait pas il n’a qu’à me le dire je fais mes valises et je m’en vais. Certes il n’avait pas de compte à me rendre mais je prenais cette situation comme un manque de respect total. Pendant que moi je l’attends sagement à la maison il prend du bon temps avec cette…femme. Oui merci, j'ai passé une très bonne soirée et en plus de ça en très bonne compagnie. Et le pire c’est qu’il faisait tout pour me rendre complétement barge et moi je rentre dans son jeu. Je grince des dents. « Tant mieux, c’est à refaire plus souvent alors. » J’en reviens pas quand même. Mais bon que soit, demain est un autre jour, en attendant je dois penser à mon bébé et surtout me calmer.

Entre temps j’avais reprit mon livre, juste pour faire genre discutions terminée, je n’ai plus rien à ne te dire. Oui mon amie. Nan mais attends, c'était avant, quand t'es revenu j'étais perdue, voilà ça s'est passé ! Mais aujourd'hui, je suis avec qui !? Hein ! Avec moi justement, il était avec moi et pas célibataire. Et si je ne t'ai rien dis c'est justement pour éviter ces crises de jalousies a deux francs ! Je suis pas un gamin, j'ai pas besoin qu'on me flic ! Ouh …. «  Je ne te flic pas bordel je suis quand même en droit de savoir avec qui  est et que fait l’homme que j’aime, c’est le monde à l’envers. » J'en ai marre de toujours devoir me justifier, j'ai rien fais de mal en plus. Encore si j'avais fais quelque chose, ok «  Laisse tomber James je crois que tu comprends rien à rien. » Dis-je dans un soupire, après tout, nous les femmes, ont est compliquée mais je suis sûr que j’ai raison sur cette situation, je ne pense pas que beaucoup auraient acceptés.
Oh oui je compte bien le refaire, c'était très bien, et Lily-Anne est une femme formidable et fort intéressante si tu veux tout savoir ! Je crois que j’ai vu rouge, d’un coup. Je me redresse du lit brusquement, prenant mon livre et le jetant sur James, retombant juste à ses côtés dans un rebond. «  Ben tu sais quoi, va la voir ton amie si formidable et intéressante. Tu fais chier. »  Les larmes me montaient non pas de tristesse mais bien de colère de me mettre dans tous ses états pour rien. Je tourne les talons, quittant la chambre pour me retrouver dans la cuisine et prendre un verre de lait. Habillée d’un petit shorty et d’une blouse à fine bretelle, je m’adosse contre le plan de travail en essayant de me calmer, ma jambe gigotant de gauche à droite, mes pieds nus sur le parquet froid.
Finalement je décide de retourner à ses côtés, le cœur lourd. La chambre baigne dans le noir complet et je manque même de tomber en prenant mes pieds dans le tapis. Finalement je m’installe a ses cotés. «  Je suis désolée je n’aurais pas du réagir comme ça. mais essaye de me comprendre,  un peu ... »