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k e n n e t h . m c c a l l i s t e r . f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

Ce n’est pas toujours simple de se projeter dans l’avenir. Cela requiert un certain recule  et aucune barrière. Il faut être honnête avec soi-même pour réellement se projeter dans l’avenir, dans nos souhaits, dans nos désirs. Et pour faire simple, dans dix ans, j’aimerai me voir heureuse dans une vie où rien ne cloche parce que j’ai l’impression que ma vie est un total chao depuis toujours et que rien n’a jamais été normal.
Après avoir répondu à sa question assez sérieusement finalement, je m’étais mise à sourire en l’écoutant réagir.  « Je suis certain que tu seras chirurgienne même si j’étais persuadée que tu aurais répondu mariée avec au moins trois enfants. » Mon sourire étai cohérent. En effet, c’était un sourire amusé mais aussi un sourire nerveux. Bien entendu, j’aurai aimé avoir un enfant. Trois, je ne sais pas mais un, oui cependant les forces de la nature ne sont pas d’accord pour ça. Quant au mariage, je l’ai déjà été dans une situation qui n’aurait pas dû exister et c’est bien là l’un de mes plus gros regrets. « Ma fausse couche à provoquer quelques dégâts internes pour faire simple. Je ne peux plus concevoir pour le moment alors il n'y aura même pas un seul enfant. Je suis sous traitement pour que je redevienne fertile mais c’est un traitement expérimental donc je garde mes espoirs dans ma poche. » Lui répondis-je dans un premier temps en laissant un petit sourire sur mon visage. Je ne réussissais pas à être triste pour moi dans la mesure où j’ai mis une distance entre cette idée de faire un enfant et moi. Le seul point positif de tout ça, c’est qu’au moins, je n’ai plus besoin de prendre la pilule. « Et pour ce qui est du mariage, j’ai fait une croix là-dessus aussi pour plusieurs raisons.  La première c’est que j’ai déjà été mariée une fois et disons que cette expérience m’a dégoûté de moi-même. C’était encore à l’époque où je n’avais pas fait le deuil de ma sœur et que j’étais odieuse. J’étais une horrible femme, vraiment. J’ai fait subir à mon ex-mari une situation invivable et avec le recul, je me demande comment il a réussi à me supporter malgré tout et à supporter mes caprices. » Continuais-je sur un ton doux. Je n’étais pas pleine de regret mais j’étais surtout objective. Je préfère mettre des distances avec certaines choses plutôt qu’être déçue. « Et puis la deuxième raison c’est tout simplement le fait que je ne puisse plus concevoir parce que même si le traitement marche, il y aura toujours 95% de risque que je fasse encore une fausse couche ou que la grossesse ne se passe pas bien. Donc franchement, qui serait assez fou pour s’embarquer là-dedans et épouser une femme qui ne serait même pas capable de concevoir un seul enfant ? » Terminais-je en riant légèrement.
Souhaitant apaiser l’ambiance et montrer à Kenneth que je n’étais pas affectée par ça, je lui avais retournée la question. « J’en sais rien. Je n’arrive même pas à savoir ce que je vais faire demain. Une de mes anciennes clientes m’a proposé un job sur son yacht. Ce serait pour les petites sorties, les soirées mais aussi les voyages. Elle m’a même déjà promis de faire ma pub à ses amies. Je ne sais pas si je vais accepter sa proposition mais… qui sait ? Peut-être que dans dix ans, je m’occuperais toujours des riches mais sur des yachts.. » Me dit-il dans un premier temps. Je dois bien avouer qu’entendre ça ne me fessait pas sauter au plafond. Je l’écoutais sans rien dire mais je pensais à cette ancienne cliente. Je n’ai jamais été à l’aise avec son dernier métier. Savoir qu’il a couché avec des femmes en tant qu’escorte provoque toujours un sentiment étrange chez moi et du coup, je suis amenée à penser que cette cliente a des idées derrière la tête. Néanmoins, je n’ai pas l’intention de dire quoi que ce soit là-dessus. Après tout, Kenneth est assez grand pour savoir ce qu’il fait. « Ce n’est pas toujours simple de se projeter mais je suis certaine que tu trouveras ton chemin un jour ou l’autre. Et puis je pourrai toujours t’engager pour être mon cobaye. Je me vois bien expérimentée des choses avec ton corps au nom de la science !  » Riais-je alors qu’il s’était appuyé sur le rebord pour remonter dessus.
Quant à moi, je m’étais simplement retournée pour prendre sa place et me mettre entre ses jambes. « C’est plutôt beau ici. » Me dit-il par la suite. J’étais d’accord avec lui, c’était plutôt charmant. « Oui. Aspen est un endroit magnifique et ressourçant je trouve. » Dis-je doucement avant d’ajouter : « Soit c’est une escorte, soit c’est sa maitresse et il trompe sa femme ou alors elle est avec lui pour son argent. » Lui dis-je alors en regardant le couple s’installer dans l’eau avant d’observer la jolie jeune femme mêler sa langue à cet homme assez âgé. Naturellement, je m’étais mise à rire aux éclats avant de me retourner rapidement pour faire face à Kenneth et tenter de ne pas attirer l’attention sur moi. « Ca me dégoûte. » Riais-je alors en posant mes mains sur ses cuisses.

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La vision de l’avenir de Madison n’était pas telle que je l’imaginais. Je le lui avais très rapidement fait comprendre. Même si j’étais certain qu’elle deviendrait une grande chirurgienne, je me souvenais aussi de son envie d’être mère. A une époque, j’étais même persuadé qu’elle voulait être enceinte. Peut-être que son passif avec son ancien copain Hayden avait changé la donne. Il faut dire que ce n’était pas évident de perdre un enfant. Le pire étant que j’en étais un peu responsable. Si Madison s’était fait agressée par Sébastian, c’était entièrement ma faute. Par conséquent, elle avait perdu son bébé à cause de moi. S’il ne m’avait pas rencontré, elle serait sans doute mère à présent. « Ma fausse couche à provoquer quelques dégâts internes pour faire simple. Je ne peux plus concevoir pour le moment alors il n'y aura même pas un seul enfant. Je suis sous traitement pour que je redevienne fertile mais c’est un traitement expérimental donc je garde mes espoirs dans ma poche. » Avait-elle fini par répondre. Malgré son sourire, je n’arrivais pas à admettre ce que je venais d’entendre. Non seulement, je me sentais encore plus coupable mais je n’avais aucune idée de ce que je pouvais lui dire pour la réconforter. Je n’en avais aucune idée et connaissant Madison, elle n’avait pas dû le dire à beaucoup de gens. J’arrivais difficilement à croire que voir des bébés comme celui de Geane, ne lui faisait rien. Je n’étais pas du genre optimiste et même si je l’étais le terme « expérimental » ne me donnait pas vraiment confiance en la suite des événements. Mon regard s’était perdu dans l’eau, un moyen pour moi de ne pas avoir à la regarder. « Et pour ce qui est du mariage, j’ai fait une croix là-dessus aussi pour plusieurs raisons.  La première c’est que j’ai déjà été mariée une fois et disons que cette expérience m’a dégoûté de moi-même. C’était encore à l’époque où je n’avais pas fait le deuil de ma sœur et que j’étais odieuse. J’étais une horrible femme, vraiment. J’ai fait subir à mon ex-mari une situation invivable et avec le recul, je me demande comment il a réussi à me supporter malgré tout et à supporter mes caprices. » J’avais oublié qu’elle s’était déjà mariée une première fois. « Et puis la deuxième raison c’est tout simplement le fait que je ne puisse plus concevoir parce que même si le traitement marche, il y aura toujours 95% de risque que je fasse encore une fausse couche ou que la grossesse ne se passe pas bien. Donc franchement, qui serait assez fou pour s’embarquer là-dedans et épouser une femme qui ne serait même pas capable de concevoir un seul enfant ? » Ajoute-t-elle. En gros le traitement était presque inutile. Il y avait très peu d’espoir à l’entendre parler. Je n’avais pas dit un mot. Il y avait l’adoption mais ce n’était pas la même chose. J’aurais certainement pu la rassurer en disant que beaucoup d’hommes voudraient d’elle-même si elle ne peut pas concevoir un enfant. Seulement, la vérité c’est que les hommes étaient idiots et bizarres. Ils ne veulent pas d’enfants les premières années mais change d’avis un jour ou l’autre. La nature humaine.
Heureusement, la question avait fini par revenir sur moi et évita un silence embarrassant. J’avais essayé tant bien que mal de répondre à la question. Toutefois, je n’avais pas vraiment de réponse. Je n’y avais jamais réfléchis et ma vie était déjà trop instable en ce moment pour que je puisse m’imaginer un futur. « Ce n’est pas toujours simple de se projeter mais je suis certaine que tu trouveras ton chemin un jour ou l’autre. Et puis je pourrai toujours t’engager pour être mon cobaye. Je me vois bien expérimentée des choses avec ton corps au nom de la science !  » Me dit Madison en riant. Elle trouvait toujours une bonne façon de relativisé les choses et je n’avais pas été capable de le faire quand elle s’était ouverte à moi. J’étais partagé entre l’envie de rire et celle de me frapper pour me remettre les idées en place. Un couple assez atypique avait fait son entrée dans la source. Voir une femme aussi jeune embrasser un type aussi vieux m’amusait beaucoup. J’espérais que je ne renvoyais pas cette image lorsque j’avais été escort boy. La remarque de Madison avait même réussi à me faire rire. Mes mains s’étaient posées sur les siennes avant que je ne reprenne la parole. « Je propose qu’on les laisse en amoureux et qu’on rentre à la maison se préparer. Que penses-tu d’un restaurant pour ce soir ? C’est moi qui régale ! » Déclarais-je en me relevant avant de lui tendre la main pour l’aider à sortir.


La fin de la journée s’était plutôt bien passée. Nous étions tous les deux repartis au chalet pour enfiler une tenue plus correcte avant de descendre un peu plus bas dans la montagne pour rejoindre un petit restaurant sympa. Je m’étais littéralement goinfré avec une énorme raclette. J’avais tellement mangé que même si j’avais bien ris avec Madison, j’avais préféré écourté le repas avant le dessert à cause d’un mal de ventre. Au moins, j’en avais eu pour mon argent. Je n’avais pas tardé à aller le coucher. Toutefois, le sommeil n’était pas jamais arrivé à moi. J’avais vu chaque secondes de chaque minute de chaque heure passer aux ralentis. Mon mal de ventre était en train de passer mais je n’arrêtais pas de penser à ce que Madison m’avait confié un peu plus tôt dans la journée. Je n’avais pas assuré. Il était deux heures du matin ou peut-être trois lorsque je m’étais décidé à sortir de mon lit pour rejoindre la chambre de Madison. Je n’avais pas pris la peine de demander la permission de rentrer. Je m’étais simplement glissé à m’intérieur avant de m’allonger sur son lit. « Tu dors ? » demandais-je en gardant les yeux rivés sur le plafond. Sans attendre sa répondre, j’avais repris la parole. « Je suis désolé. » commençais-je dans un premier temps. « Tout à l’heure, j’aurais sans doute dû te dire que tu trouveras facilement un homme qui voudra de toi même si… Un homme qui t'aimera pour ce que tu es et qui se fichera de savoir que tu ne peux pas... Tu mérites d’être heureuse. » Concluais-je un peu maladroitement. « Je sais que tu es réveillée. Je n’entends pas tes ronflements. » Ajoutais-je en souriant.

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Je n’avais pas tellement eu de mal à lui confier mon opinion. Nous avons tous un rêve, une image de ce qu’on aimerait mais dans mon cas, j’avais aussi l’image de ce que je n’aurai pas. J’avais en quelque sorte cessé de me battre. Un enfant ? C’est ce que dans l’idéal, j’aurai souhaité dans le futur. Je suis faite pour l’être, j’ai la fibre maternelle mais quelque part, je me suis obtinée à croire que le destin ou que la vie, appelez ça comme vous voulez, ne souhaite pas que je mette un jour au monde ma descendance. Et c’est pourquoi, j’ai laissé toutes les pensées positives et l’espoir que j’avais dans ma poche. Je ne veux pas m’infliger ça… cette souffrance inutile… Parce que oui, l’espoir, c’est beau mais ça peut nous rendre beaucoup plus malheureux qu’on l’imagine.
Le moment que nous partagions n’étaient pas devenu bizarre malgré tout. Il était même devenu assez drôle lorsqu’un couple, comme on en voit beaucoup de nos jours, fit son apparition.  Je trouvais ça assez drôle mais c’était beaucoup trop répugnant pour que je regarde leur spectacle de langue longtemps.  « Je propose qu’on les laisse en amoureux et qu’on rentre à la maison se préparer. Que penses-tu d’un restaurant pour ce soir ? C’est moi qui régale ! » Un sourire s’était alors dessiné doucement sur mes lèvres avant que je n’approuve sa proposition.
Nous étions donc rentré et bien entendu, je m’étais apprêté pour être aussi jolie que je pouvais l’être. J’avais même utilisé mon fer à boucler pour me faire quelques ondulations. En effet, même si mes finances ne sont plus ce qu’elles étaient, je continue de faire attention à mon apparence. C’est quelque chose qui me caractérise et qui ne changera sans doute jamais.
La soirée fut amusante, j’ai d’ailleurs passé un excellent moment en sa compagnie et je dois bien avouer que c’était très plaisant de me retrouver avec lui sans interférence. Pas de Sebastian, pas de Geane donc pas de mauvaise humeur et pas de soirée gâchée. C’était juste lui et moi devant une raclette. C’est si rare que ce moment a été plus qu’apprécié.  
Une fois couchée, je n’avais pas tardé à m’endormir en position de fœtus. La couverture recouvrait l’ensemble de mon corps et je dois bien admettre que j’avais l’impression d’être comme un poisson dans l’eau. Seulement, au cours de la nuit, j’entendis une voix. Ayant le sommeil léger, je n’avais pas eu de mal à entendre les premières paroles de Kenneth ni même à le sentir s’installer sur le lit. « Tu dors ?  » Naturellement, je fis mine de dormir encore. « Je suis désolé. » Commença ce dernier. Intriguée, je le laissais continuer en gardant les yeux fermés. « Tout à l’heure, j’aurais sans doute dû te dire que tu trouveras facilement un homme qui voudra de toi même si… Un homme qui t'aimera pour ce que tu es et qui se fichera de savoir que tu ne peux pas... Tu mérites d’être heureuse.  Je m’étais donc mise à sourire en entendant ça. Il n’arrivait pas à dire que je ne pourrai pas avoir d’enfant et je trouvais ça plutôt amusant malgré tout. Néanmoins, j’étais en accord avec ça depuis un moment et je ne lui en voulais pas du tout de ne pas avoir essayé de me réconforté.   « Je sais que tu es réveillée. Je n’entends pas tes ronflements. » Confia ce dernier en souriant. Amusée, je m’étais naturellement mise sur le dos pour être dans la même position que lui avant de soulever la couverture pour qu’il puisse la mettre aussi au-dessus de lui. « Ne t’inquiète pas pour ça. Je n’attendais pas que tu me réconfortes ou que tu fasses quelques choses dans le genre. Je suis en accord avec ça et je suis très bien comme ça, ne t'en fait pas pour moi. » Lui dis-je alors simplement. La vérité, c’est que je suis amoureuse du crétin qui se trouve à ma droite donc pour le moment, j'ai rien à demandé de plus que d'être dans ce lit avec lui et aussi loin de Miami. « Ne te prends pas la tête avec tout ça. »  Lui dis-je en me tournant vers lui pour le regarder. « Par contre, tu vas devoir te faire pardonner de m’avoir réveillé. »  Lui souriais-je en fessant avancer deux doigts un à un sur son torse. « Et je te préviens d’avance, tu vas devoir être convaincant si vous voulez que je vous pardonne monsieur Kenneth Jay McCallister. » Lui murmurais-je d’une voix assez sensuelle. Utiliser son nom complet, c’est quelque chose que je fais rarement mais que j’aime toutefois faire.

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Je n’avais pas vraiment réfléchit aux conséquences. A mes yeux, mon geste était totalement innocent. En rejoignant Madison dans sa chambre et en particulier dans son lit, c’était surtout pour m’excuser d’avoir agi comme un crétin un peu plus tôt dans la journée. Je n’avais jamais été le mec réconfortant sur qui on pouvait compter pour se confier. C’est sans doute pour cette raison que ma liste d’amis proches était courte et que j’avais perdu tout contact avec ma famille. Je n’en étais pas entièrement responsable mais j’en étais probablement l’une des causes avec mon attitude. Pour ma défense, sa révélation était plus que surprenante. Je ne m’étais pas du tout attendu à ce qu’elle m’avait annoncé. Elle le savait sans doute depuis longtemps mais elle n’avait rien laissé paraitre. Ou peut-être que si. Je ne pouvais pas le savoir de toute manière puisque j’avais pris la fuite après ce que Sebastian avait fait subir à Madison. Je n’avais pas pu me regarder dans un miroir et à présent, je ne savais pas si je le pourrais un jour. En sentant Madison se mettre sur le dos, elle venait de me confirmer que ma conversation n’était pas à sens unique. Certes, mes paroles étaient maladroites mais surtout sincères. Je m’étais glissé naturellement sous la couverture après sa proposition. « Ne t’inquiète pas pour ça. Je n’attendais pas que tu me réconfortes ou que tu fasses quelques choses dans le genre. Je suis en accord avec ça et je suis très bien comme ça, ne t'en fait pas pour moi. » M’avait-elle finalement répondu. J’avais soupiré. Elle ne devait pas être en accord avec ça. Elle devait se mettre en colère, crier ou pleurer. C’était la réaction la plus logique à une situation telle que celle-là. Surtout pour une femme qui voulait des enfants dans le futur. « Si j’avais pas mis le feu à la maison de Sebastian, tu serais mère. » déclarais-je en la regardant. Je n’avais pas réussi à me retenir mais c’était la vérité. « Tu serais peut-être même mariée avec Hayden. » ajoutais-je en tournant ma tête vers elle. Elle ne voulait pas que je me prenne la tête mais c’était impossible. Comment pouvais-je ignorer la vie qu’elle aurait pu avoir si je n’avais pas déconné ? En plus de ça, ce que j’avais fait été totalement inutile. Tout était partit de Geane et pourtant, aujourd’hui, elle était avec lui et loin de ma vie. La plus grande bêtise de ma vie. « Par contre, tu vas devoir te faire pardonner de m’avoir réveillé. »  M’avait-elle dit en souriant avant que ses doigts se posent sur mon torse. Je m’étais contenté de lui rendre son sourire en l’écoutant poursuivre. « Et je te préviens d’avance, tu vas devoir être convaincant si vous voulez que je vous pardonne monsieur Kenneth Jay McCallister. » murmura-t-elle. Je savais très bien où elle voulait en venir mais je préférais faire l’idiot. Mon visage s’était rapproché du sien avant que ma main ne glisse sous les draps pour se poser sur sa taille et qu’un murmure ne sorte de ma bouche. « Je suis assez nul pour me faire pardonner. » dis-je simplement. J’avais posé ma bouche sur son front pour lui faire un petit bisou puis je m’étais tout simplement retourné pour me mettre dos à elle. « Bonne nuit et essaye de ne pas ronfler trop fort. » lui dis-je amusé.

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S’il y a bien une chose que je ne veux pas, c’est que Kenneth se sente coupable de quoi que ce soit. Geane m’en avait parlé et avec le recul, je me dis que je n’ai pas du tout fait preuve d’intelligence en lui confiant tout ça. Je ne lui en ai jamais voulu une seule seconde donc je refuse qu’il s’en veuille et qu’il continue de se prendre la tête à ce sujet.  « Si j’avais pas mis le feu à la maison de Sebastian, tu serais mère. »  Ce n’était pas du tout ce que je voulais entendre. Il n’a pas à porter ce poids-là sur ses épaules d’autant plus qu’il n’est clairement pas responsable. Le seul responsable, on connait son nom et j’aime l’appelé Lucifer. « Tu serais peut-être même mariée avec Hayden. » S’était-il permis d’affirmer. Un rire nerveux et très amusé se manifesta ensuite parce que clairement, ça ne serait jamais arrivé. « Tu n’as pas à te sentir responsable. Sebastian est une personne instable, dépourvue de sens et de morale. C’est une erreur de la nature… »  Lui répondis-je tout d’abord très sérieusement avant de poursuivre : « Si Sebastian ne t’avait pas fait de crasse et s’il n’avait pas filmer ses ébats sexuels avec ta sœur, rien de tout ça ne serait arrivé. Et encore, ce n’est même pas certain puisqu’en dehors de tout ça, il m’a quand même drogué et fait croire qu’il m’avait… violé. »  Je voulais lui prouver qu’il n’avait pas à se rendre responsable de ce qui m’arrive. Il n’a rien avoir dedans et je refuse catégoriquement qu’il culpabilise. « Et pour ce qui est d’Hayden, ça ne serait jamais arrivé non plus pour la simple et bonne raison que tu es la raison de notre rupture.  Si je t’ai avoué que je t’aime avant de perdre connaissance, ce n’est pas par hasard. »  Souriais-je légèrement.
Cherchant ensuite à détendre l’atmosphère, j’avais plus ou moins fait des avances à Kenneth en laissant mes doigts se déplacer sur son torse. Ce dernier approcha son visage du mien et laissa entrer sa main sous le drap pour qu’elle s’installe sur ma taille. « Je suis assez nul pour me faire pardonner.. » Dit-il le plus simplement du monde alors que je laissais une expression amusée apparaître sur mon visage. Et sans que je ne m’y attende, ce dernier se retourna pour se mettre dos à moi après m’avoir embrassé le front. « Bonne nuit et essaye de ne pas ronfler trop fort. » Surprise et clairement prise au dépourvue, je m’étais mise à sourire. Quel enfoiré ! Comme si je ronflais moi ? Quoi qu'il en soit, ce n’était pas le genre de sourire heureux, non, c’était le genre de sourire qui voulait dire « je me suis fait avoir. » J'avais clairement affiché mon envie de remettre le couvert mais ce dernier n'a pas hésité à ce jouer de moi et il va le regretter, ça c'est certain. « Je serais silencieuse, c'est promis. »  Lui répondis-je en me mettant dos à lui également, cachant mon envie de rire.
En effet, je n’avais pas tardé à faire des petits bruitages pour simuler un ronflement. « Rrr pichh Rrr pichh Rrr pichh ! »  Lâchais-je amusée avant de rire légèrement et de reprendre. « Rrr pichh Rrr pichh Rrr pichh ! »  Et sans aucune gêne, je m’étais même permise d’intensifier le niveau sonore de cette mascarade et de gesticuler pour le déranger dans sa tranquillité.

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Je n’arrivais pas à m’enlever de la tête que j’avais une part de responsabilité dans tout ça. Elle avait perdu son enfant à cause de ma connerie et de mon envie de vengeance. De plus, elle ne pourrait sans doute plus jamais avoir d’enfant. Je l’avais pris comme un coup de massue en pleine tête. Difficile de ne pas voir que c’était en partie de ma faute. Toutefois, elle n’avait pas entièrement tort. Je n’étais pas le seul fautif. Sebastian était un connard et en ce moment, il devait dormir sur ces deux oreilles. Cet abrutit avait un enfant avec Geane pendant que Madison n’aurait jamais cette chance. J’étais persuadé qu’il s’en foutait complétement et ça me rendait dingue. La vie était vraiment injuste. Ce qu’il avait fait été inexcusable. Pourtant, il n’aurait pas de remord. Ce n’était pas dans sa personnalité. Il n’y avait rien de bon dans cet homme et je ne voyais pas ce que Geane pouvait lui trouver. Mais, ça, ce n’était plus mes affaires et ça ne me regarderait plus jamais à l’avenir. « Et pour ce qui est d’Hayden, ça ne serait jamais arrivé non plus pour la simple et bonne raison que tu es la raison de notre rupture.  Si je t’ai avoué que je t’aime avant de perdre connaissance, ce n’est pas par hasard. » Poursuivit Madison. Je me souvenais totalement de cet instant. Pris dans le feu de l’action, je n’avais pas tellement réalisé ce qu’elle avait dit et de toute manière, je ne l’avais pas prise au sérieuse. Pour moi, c’était comme une façon de me dire qu’elle m’aimait bien en tant qu’ami et que j’étais peut-être la dernière personne à qui elle allait parler avant d’arriver à l’hôpital. C’était un peu comme un adieu. Je ne m’étais jamais demandé pourquoi elle avait rompu avec Hayden. J’étais à des années lumières d’imaginer que j’en étais la cause. Je ne le voulais pas. Je n’étais qu’un escort boy à l’époque qui n’aurait jamais pu lui offrir ce qu’elle avait besoin dans la vie. Je n’arrive même pas à comprendre comment elle avait pu éprouver le moindre sentiment à mon égard. De toute manière, j’avais tout fait pour l’ignorer. Pas seulement parce que j’avais quitté la ville sans rien dire deux fois mais surtout parce qu’à chaque fois que ce genre de sujet arrivait sur le tapis, je fermais les yeux et je me bouchais les oreilles pour ne pas comprendre. C’est sans doute pour cette raison que je ne répondais pas. Impossible de fuir ou de me cacher mais impossible non plus de ne pas l’avoir entendu.
L’atmosphère avait radicalement changé lorsque Madison s’était rapprochée de moi. Je n’étais pas stupide pour ne pas comprendre qu’elle me faisait des avances. Pourtant, je trouvais ça beaucoup plus amusant de la taquiner en faisant mine de ne pas comprendre ou tout simplement de ne pas le vouloir. J’en avais même profité pour la tacler à propos de ses ronflements avant de lui faire dos dans le lit. Ce n’était pas méchant mais rien que d’imaginer sa tête, c’était assez jouissif. « Je serais silencieuse, c'est promis. » me répondit-elle finalement après un petit moment avant de se tourner à son tour. Elle ne mit pas longtemps avant d’essayer de me le faire regretter en simulant quelques ronflements. Son attitude m’avait tout simplement fait rire. C’est dans ces moments là que je me rendais compte à quel point elle me plaisait que je le veuille ou non. Naturellement, je m’étais tourné à nouveau vers elle avant de passer un bras autour de sa taille. Ma tête s’était posée dans sa nuque alors que mes yeux s’étaient fermé pendant un sourire se lisait sur mon visage. « Je sais quand tu fais semblant. » chuchotais-je à son attention avant de reprendre pour en remettre une couche. « D'habitude, tes ronflements ressemblent plus au bruit du moteur d’un camion. » ajoutais-je en riant en resserrant mon étreinte. « Mais tu as de la chance que je t’aime quand même. » lâchais-je sur le même ton avant de laisser le silence reprendre sa place dans la pièce puis de m’endormir quelques minutes seulement plus tard.
Le soleil avait fini par me réveiller au bout de quelques heures. Contrairement à hier, je n’étais pas le premier debout. Madison m’avait devancé et je n’avais pas mis longtemps à comprendre en entendant l’eau coulé qu’elle devait être en train de prendre une douche. Après une courte hésitation, j’avais fini par sortir du lit à mon tour pour rejoindre la cuisine. Je m’étais rapidement préparé un chocolat que j’avais chauffé au micro-onde avant de sortir pour m’asseoir sur un banc devant l’entrée du chalet. La vue était magnifique mais tout voyage a une fin. Il faudrait bien revenir à un moment ou à un autre à Miami où la réalité reprendrait sa place. Je ne savais pas trop combien de temps il nous restait ici. Une heure. Cinq heures. Dix heures. Madison avait tout organisé. En parlant de ça, il allait falloir que je trouve une idée pour la remercier. Après tout ce qu’elle avait pour moi, ce serait difficile d’être à la hauteur de tout ça.

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Il est vrai que le sens de l’humour de Kenneth m’amuse généralement beaucoup. Et c’est sans doute même pour cette raison que je n’ai pas eu de mal à l’apprécier lorsque j’ai commencé à apprendre à le connaître. C’est pourquoi, je n’hésite jamais à le taquiner et à essayer de le faire tourner en bourrique. Il a bien entendu d’autre qualités à son actif mais disons que son humour est l’une des choses que je préfère chez lui. C’est vraiment un trait qui me séduit facilement. Et puis comme on dit : « femme qui rit, à moitié dans son lit. ». Ok, concrètement, là, je suis entièrement dans son lit ou plutôt c’est lui qui est dans le mien mais l’idée est là.
Je m’étais donc mise à faire semblant de ronfler juste pour le rendre fou. C’était devenu un petit jeu entre nous maintenant. Souvent, l’un comme l’autre passions notre temps à nous chercher mutuellement. J’aimais le rendre fou autant qu’il aimait me rendre folle.  Et c’est bien pour ça que par moment, je fais des ronflements plus aigus, histoire de pousser le vice un peu plus loin.
Sa bras passa autour de ma taille quelques temps après avant que son visage ne vienne se loger sur mon cou. Naturellement, je m’étais mise à sourire un instant mais je n’avais pas cessé mes faux ronflements. Il ne m’aura pas aussi facilement.  « Je sais quand tu fais semblant. D'habitude, tes ronflements ressemblent plus au bruit du moteur d’un camion. »  Dit-il en resserrant son étreinte. Mes lèvres se pincèrent lorsque je sentis son corps se collé d’avantage contre le mien. Je me sentais même étrange, comme si je pouvais être capable de lui sauter dessus. Néanmoins, je repris les ronflements pour ne pas lui rendre la tâche facile. « Mais tu as de la chance que je t’aime quand même. » Termina le jeune homme. Mes ronflements s’étaient instantanément arrêtés. C’est la première fois qu’il me dit qu’il m’aime. C’est aussi choquant que déstabilisant et pour le coup, les ronflements n’avaient pas repris. J’étais très clairement stupéfaite. Mais un sourire s’installa finalement sur mon visage. J’avais attendue si longtemps avant qu’il l’avoue enfin. « Tu sais que tu viens de me dire que tu m'aimais ? »  Lui demandais-je en continuant d’afficher un petit sourire sur mes lèvres. Seulement, lorsque je sentis sa respiration sur ma nuque, je compris sans difficultés qu’il venait de s’endormir.   « Super… T’es quand même incroyable Kenneth. T’es un homme incorrigible. Les choses ne sont jamais normales avec toi. Tu t’endors juste après m’avoir dit ça. T’es grave. Je te déteste, t’es moche et j’ai envie de te donner des coups.  »  Souriais-je alors amusée. Bien entendu, c’était de la taquinerie puisqu’il ne m’entendait pas.  
L’une de mes mains s’était alors posé sur celle qu’il avait fait passer au-dessus de ma taille avant de m’endormir à mon tour quelques minutes plus tard. J’étais si apaisée que je n’avais pas du tout eu de mal à m’endormir.  
Au petit matin, mes yeux s’étaient ouverts doucement à cause du soleil. Nos positions n’étaient plus du tous les mêmes. Ma tête était contre son torse, ses bras étaient relâchés comme si Kenneth fessait l’étoile. Et sa jambe droite était quant à elle au-dessus de la mienne. Je ne sais pas comment on a fait pour en arriver là mais oui, on en est bien là. Amusée de bon matin, je pris mon téléphone qui se trouvait sur la table de nuit pour faire plusieurs selfie. Nous n’avions pas fait de photo et je voulais bien garder un souvenir de ce bon séjour passé ensemble.  Je m’étais même d’ailleurs fait plaisir lorsque j’ai pris certaine photo. En effet, sur l’une d’elle, le sexe de Kenneth est en érection. Chose que je trouvais assez drôle sur le moment. C’est pourquoi, je l’ai pointé du doigt en tirant la langue sur le côté avant d’appuyer sur le bouton pour prendre la photo. Voilà comment passer un agréable moment sans l’aide de personne, ou presque sans l’aide de personne.
Je m’étais ensuite dégagée délicatement pour ne pas le réveiller afin d’aller tout droit dans la salle de bain. J’avais le sourire, j’étais heureuse et je crois bien que ça ne m’était pas arrivé depuis extrêmement longtemps.
En sortant de la douche, j’ai pris soin de me coiffer et de me maquiller correctement puisqu’on rentre à Miami dans quelques heures. Je me suis d’ailleurs vêtue d’une robe au tissus plutôt léger même s’il fait froid ici. Il fera surement très chaud à Miami et je ne veux pas débarquer dans une tenue qui me fera transpirer.
Lorsque je fus prête, je pus constater que Kenneth n’étaient plus dans le lit. J’en avais donc profité pour retirer les draps et les mettre dans la panière à linge sale. Même si ce n’est pas à moi de le faire, je préfère le faire. J’avais simplement replié la couverture puisqu’elle était bien trop épaisse pour que je la mette avec le drap. Et sans plus attendre, j’ouvris la fenêtre pour aérer et contempler la vue quelques instants avant de descendre jusqu’à la cuisine pour me faire un chocolat chaud et rejoindre Kenneth sur le banc devant d’entrée du chalet. « Ah oui, il fait plutôt froid ici. »  Souriais-je légèrement en m’assaillant à côté de lui. « Il ne va pas falloir tarder à préparer nos affaires, notre jet part dans 4 heures. »  Ajoutais-je en commençant à boire mon chocolat chaud ou plutôt la mousse que j’avais réussi à faire au-dessus.

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L’air frais me faisait un bien fou. Et que dire de ce paysage face à moi ? La vue me donnait l’impression d’être coincée dans une carte postale. Mon tour du monde m’avait permis de voir beaucoup de belles choses mais je n’avais jamais mis encore les pieds à Aspen. Sans doute à cause de mon obsession à éviter les riches et tous mes anciens préjugés. Je ne suis pas certain d’avoir totalement laissé mes préjugés sur ces gens de côté mais on ne pouvait pas dire que je n’avais pas fait des efforts. En y pensant, Madison en était la principale cause. Et aujourd’hui, je pouvais profiter de cet endroit aussi grâce à elle. Mes yeux fixaient au loin les montagnes couvertes de neige. Si j’avais su, j’aurais pris un appareil photo pour immortaliser ce moment. D’un autre côté, c’était sans doute mieux comme ça. En deux jours, j’avais quand même enfreins pas mal de règles que je m’étais fixé. Notamment celle de ne pas coucher avec Madison. Elle était mon point faible. Ma tentation. J’y avais succombé seulement quelques secondes à peine après être rentré dans ce chalet. Quel imbécile. Incapable de garder sa braguette fermée au moins pendant une heure. Même si nous étions mis d’accord tous les deux pour que ce qui se passe à Aspen reste à Aspen, je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée. Madison avait des sentiments pour moi. Elle me l’avait fait très clairement comprendre. C’était un geste impulsif qui pourrait à l’avenir nous porter préjudice à tous les deux. Une partie de moi souhaiterais savoir ce qu’elle en avait pensé ou comment elle interprétait les choses. Peut-être même qu’elle le regrettait. Toutefois, je ne lui demanderais rien. J’avais bien trop de fierté pour ça et je ne voulais surtout pas avoir ce genre de conversation gênante. Cela entrainerait des questions de sa part aussi et je ne savais pas ce que je pourrais bien répondre au sienne. Est-ce que je regrettais d’avoir couché avec elle ? Qu’est-ce que j’avais ressenti ? Est-ce que je voulais recommencer ? Est-ce que je partageais ces sentiments ? Avais-je envie de plus que ça ?
L’arrivée de Madison avait mis un terme à mes interrogations. Je ne savais pas si la voir me faisait du bien ou me rendait quelque peu nerveux. C’était un peu comme si j’avais été pris sur le fait alors qu’elle ne pouvait pas savoir à quoi je pensais exactement en ce moment. « Ah oui, il fait plutôt froid ici. » constata-t-elle en prenant place à côté de moi. Automatiquement mes yeux s’étaient posés sur sa robe. J’essayais de ne pas trop la déshabiller du regard mais ce n’était pas évident. D’autant plus, que ça faisait vraiment tâche dans le paysage. « Il ne va pas falloir tarder à préparer nos affaires, notre jet part dans 4 heures. » ajoute-t-elle. J’avais hoché la tête pour répondre que j’avais bien compris. « Je voulais te remercier pour… tout ça. » commençais-je simplement avant de reprendre. « J’ai passé un bon moment et ça m’a fait du bien. Toi et moi, on ne vit plus sous le même toit mais tu pourras toujours compter sur moi si tu as des problèmes. N’hésite pas. » Concluais-je en la regardant avant de finir ma tasse de chocolat chaud. Être à ses côtés avait répondu à un grand nombre de questions. Je ne regrettais pas d’avoir couché avec elle. Je m’en voulais de ne pas avoir résisté mais je ne pouvais nier que j’avais aimé ce moment. Tout comme j’avais apprécié m’endormir avec elle. Je l’avais fait pendant des semaines sur le canapé d’Eliott. J’en avais même peut-être trop pris l’habitude. « Je vais prendre une douche aussi avant de préparer mes affaires pour partir. » déclarais-je avant de me lever pour rejoindre l’intérieur.

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En arrivant près de lui, même si je n’avais rien dit à ce sujet, je ressentis l’impression d’interrompre quelque chose. Il était perdu dans ses pensées, c’était évident. Néanmoins, je ne comptais pas lui demander à quoi il pensait. Disons que je ne voulais pas être trop pesante. Ce n’est pas mon genre d’être sur le dos de quelqu’un et la situation était si nouvelle entre nous que je ne savais pas trop où je m’étais les pieds. Donc par mesure de précaution, j’ai gardé mes interrogations pour moi.  « Je voulais te remercier pour… tout ça. »  Dit-il simplement. Un petit sourire s’était alors installé sur mon visage. Je trouvais ça gentil. « J’ai passé un bon moment et ça m’a fait du bien. Toi et moi, on ne vit plus sous le même toit mais tu pourras toujours compter sur moi si tu as des problèmes. N’hésite pas. » Ajouta le bel homme en me regardant avant de reprendre la dégustation de sa tasse de chocolat. « C’est gentil, merci. »  Lui répondis-je alors en gardant ce sourire sur mon visage. J’aurai pu lui dire qu’il n’avait pas à me remercier mais je ne voulais pas le faire. Kenneth n’est pas le genre d’homme qui dit facilement ce qu’il ressent et c’est pour ça que j’apprécie autant son geste. Et puis savoir qu’il voulait être présent pour moi en cas de problème, disons-le clairement, c’est sexy et c’est digne de l’idée que je me fais d’un homme, d’un vrai… D’autant plus qu’il grogne donc à mon sens, il n’a plus grand-chose à faire pour me convaincre à ce sujet-là. « J’ai aussi passé un très bon moment. C’était bon de pouvoir t’avoir uniquement pour moi tout un week-end. »  Terminais-je sur un ton doux en regardant ensuite devant moi.  Mes jambes se croisèrent alors afin d’éviter au froid de pénétrer sous ma robe. J’étais bien consciente que la tenue n’était pas adaptée aux températures actuelles mais je ne voulais pas arrivée à Miami dans une tenue inconfortable. « Je vais prendre une douche aussi avant de préparer mes affaires pour partir. » Dit-il avant de se lever. Je lui avais simplement souris avant qu’il n’entre à l’intérieur. Quant à moi, j’avais continué de regarder le paysage en fermant les yeux pour profiter de l’air pur. J’avais froid, j’aurai surement un rhume demain mais ça valait le coup.
La tasse en bouche, je repensais au moment où Kenneth m’a dit qu’il m’aimait. Cette phrase était survenue à un moment surprenant. J’ai même été très surprise qu’il le dise. Et quand je vois à la vitesse où il a filé, je ne peux pas m’empêcher de me demander s’il ne regrette pas ses paroles. C’est vrai… Le jet part dans un peu moins de quatre heures, il n’était pas à cinq ou dix minutes près. Finalement, peut-être que sa phrase « ce qui se passe à Aspen reste à Aspen » est en train de prendre tout son sens. Peut-être qu’en revenant à Miami, les choses seront radicalement différentes. Tellement d’interrogation et si peu de réponse.
Quoi qu’il en soit, j’avais fini par regagner le chalet pour laver la tasse que Kenneth avait déposé sur la table et ma tasse ainsi que la vaisselle qui restait à faire avant de rejoindre ma chambre. Je pris ma valise pour la poser sur le lit et y intégrer peu à peu mes affaires.


Installée dans le jet, face à Kenneth, j’avais fini par laisser mes yeux s’ouvrir lorsque j’entendis le capitaine annoncer le temps de trajet restant avant d’atterrir sur l’aérodrome de Miami soit une quinzaine, voire une vingtaine de minutes. « Nous voilà de retour. » Dis-je en souriant légèrement avant de retirer ma ceinture. Je n’étais pas censée le faire, c’est vrai mais certains risques valent la peine d’être pris « J’espère que je n’ai pas ronflé tant que ça durant le vol. »  Plaisantais-je pour le taquiner. Je ne voulais pas que notre retour soit étrange. Je n’avais pas l’intention de compliquer les choses. Je pense qu’elles le sont déjà bien assez.
Je sentais déjà la chaleur pénétrer l’appareil. Je sentais la chaleur caresser doucement mes jambes pour se faufiler à l’intérieur de ma robe. On était bien de retour en Floride, ça ne fait aucun doute. « Monsieur McCallister, nous avons vingt minutes devant nous environs. Je dirais même plutôt dix-neuf. » Lui dis-je de façon amusée en m’approchant de son siège pour appuyer sur le bouton afin de retirer sa ceinture. « Et je pense qu’on devrait s’occuper pour que le temps passe plus vite. Mais ne t’en fait pas, ce qui se passe dans ce jet, reste dans ce jet. »  Souriais-je en passant mes mains en dessous de son t-shirt pour le retirer sans plus attendre. Je ne l’ai jamais fait dans un Jet privé et clairement, j’ai bien envie de le faire ici et maintenant.

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La valise n’avait pas été compliquée à faire. Il faut dire que je ne l’avais pas tellement touché du voyage. Non, ce qui avait été le plus difficile c’était de quitter le chalet et de mettre un terme à tout ça. J’avais toujours su que ce cadeau de la part de Madison ne serait pas éternel et j’avais hâte de pouvoir sentir le soleil de Miami sur ma peau. Toutefois, cette pause m’avait fait énormément de bien. Je devais reconnaitre que son geste m’avait touché. Elle m’avait permis de réaliser que voyager me manquait terriblement et que je ne pouvais pas continuer à faire comme si cette envie faisait uniquement partie de mon passé. Au contraire, il me restait encore plusieurs pays ou villes que je rêvais de visiter. Certes, j’avais fait de nombreuses erreurs à Miami et en Thaïlande. Peut-être que je n’étais tout simplement pas prêt à m’installer de manière définitive dans une ville. Ou peut-être que je n’avais pas fait assez d’efforts. Au fond, je ne sais pas ce qui m’a pris de revenir à Miami après ma cure. J’aurais pu aller dans tellement d’autres endroits et même suivre Bailee au bout du monde. J’en avais l’opportunité. J’avais préféré choisir la difficulté. Une sœur qui me haïssait et dont le sentiment était réciproque. Une pourriture de riche. Une fille que je n’arrivais pas à regarder en face et qui préférait me frapper plutôt que de revoir ma tronche. En réalité, le seul heureux de me voir à nouveau était Edward. Mais m’en aurait-il voulu si j’avais gardé le contact simplement à distance ? Mes pensées n’arrêtaient pas de se bousculer et de s’entrechoquer depuis que Madison avait fini par trouver le sommeil dans le jet privé. Je n’avais pas réussi à en faire de même. Il faut dire qu’il ressemblait étrangement à celui de Sébastian. Ce dernier m’avait ramené une première fois à Miami. Je me souvenais parfaitement de mon état pitoyable à ce moment-là. Encore une fois, j’étais revenu pour Edward. Pour le faire sortir de son asile de dingues. Là, encore, j’avais fait des mauvais choix pour arriver à mes fins. Je me considérais comme une bombe à retardement prête à exploser pour la énième fois en faisant un maximum de dégât sur son passage. Je ne savais faire que ça. Faire du mal autour de moi. Et en regardant Madison, je savais que je ne tarderais pas à tout fâcher avec elle. Certes, j’avais couché avec elle alors que je connais parfaitement ses sentiments à mon égard mais, ce n’est pas ce qui me faisait le plus peur. Je craignais surtout de voir grandir en moi ce que je ressentais en sa présence. Les frissons qui parcouraient mon corps dès que je touchais. Mes yeux qui ne pouvaient pas se détacher d’elle lorsqu’elle était dans les environs. Son odeur que je ne cessais d’humer quand je dormais dans le même lit qu’elle. Je détestais ressentir ça pour elle et en même temps, je ne voulais pas que ça s’arrête. Un sentiment contradictoire qui me bouffait sérieusement l’existence. Et sans m’en rendre compte, j’avais passé la totalité du voyage à la regarder. Je l’avais même vu se réveiller avant que le pilote nous annonce qu’il ne restait que vingt minutes avant l’atterrissage. « Nous voilà de retour. » déclara Madison en retirant sa ceinture. J’avais posé ma tête contre le hublot pour voir l’extérieur avant de reporter mon attention sur elle. Je ne savais pas si j’étais heureux ou nostalgique vis-à-vis de ce retour. « J’espère que je n’ai pas ronflé tant que ça durant le vol. » plaisanta-t-elle provoquant un rire de ma part. Elle m’avait tendu la perche et je ne me ferais pas prier pour l’attraper. « Un vrai moteur. J’ai même cru l’espace d’un instant qu’on allait s’écraser. » La taquinais-je avec un sourire au coin de mes lèvres. Je ne mis pas longtemps avant de réaliser qu’elle était debout et qu’elle se rapprochait de mon siège. « Monsieur McCallister, nous avons vingt minutes devant nous environs. Je dirais même plutôt dix-neuf. » J’avais froncé les sourcils ne comprenant pas vraiment où elle voulait en venir avant qu’elle ne retire ma ceinture. « Et je pense qu’on devrait s’occuper pour que le temps passe plus vite. Mais ne t’en fait pas, ce qui se passe dans ce jet, reste dans ce jet. » Il n’y avait plus vraiment de doutes sur ces intentions. L’idée de la repousser une nouvelle fois pour la provoquer était arrivée jusqu’à mon esprit. Cependant, je m’étais rapidement ravisé en sentant ses mains sous mon tee-shirt avant qu’elle ne le retire. « Dix-neuf minutes ? » répétais-je en la regardant avant de me lever de mon siège pour lui faire face. Mes mains s’étaient posés sur le tissu de sa robe alors que mon regard ne l’avait pas quitté. « Voyons tout ce qu’on peut faire en dix-neuf minutes alors ! » déclarais-je avec un petit sourire. Difficile de résister. Après tout, les choses seront sans doute différentes quand on posera un pied sur le sol de Miami. Ma décision était prise et il n’y avait pas de temps à perdre. Mes mains s’étaient chargées de lui retirer sa robe avec une si grande facilité que je ne cachais pas ma satisfaction qu’elle est choisi cette tenue. « J’ai toujours rêvé de le faire dans un avion. » lui confiais-je en murmurant avant de poser mes lèvres sur les siennes. « Prête à monter au septième ciel ? » - J’ai pas pu m’en empêcher xD – lui demandais-je en déposant mes lèvres dans son cou alors que mes mains se chargeait de retirer son soutien-gorge pour libérer sa poitrine.