let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Après une longue journée derrière mon bureau, je me suis enfin décidé à rentrer. Edward est là mais aucun mot n’a été échangé. Je pense bien que nous ne sommes plus sur la même  longueur d’onde. En fait, je pense même que nous ne l’avons jamais été. Depuis les premiers jours, nos rapports sont étranges. Quelle idée Kenneth a eu de me proposer de reprendre sa coloc… On peut dire ce que l’on veut mais ce n’est pas facile de supporter quelqu’un qui n’a pas l’air de nous apprécier.

Plus tard dans la soirée, en sortant de ma douche, je me suis regardé nu dans le miroir de la salle de bain. J’ai une belle cicatrice. Les chirurgiens auraient pu faire pires et je m’estime tout de même heureux d’être encore en vie. J’étais vraiment à deux doigts de la mort, à deux doigts de ne plus exister… Seulement le destin en a décidé autrement. L’hôpital, c’est maintenant derrière moi. Je suis sorti depuis quelques jours et tout semble aller. J’ai repris mon travail à l’université même si j’aurai dû rester en convalescence et j’ai même recommencé à surfer. Je ne devrai pas, je le sais mais c’est plus fort que moi. Lorsqu’on a une passion et qu’on a besoin de quelque chose pour continuer de vivre, on brave souvent les interdits. C’est humain, c’est naturel et les docteurs ne pourraient pas m’en vouloir pour ça.

Cependant, j’avais l’air de m’en vouloir. Plus je regardais le miroir et plus je pensais à elle. Je n’ai pas arrêté d’y penser cette semaine. Dès que mes yeux s’ouvrent le matin, je pense à elle. Dès que je suis dans mon bureau, je rêve de la voir franchir le seuil de ma porte. Quand je rentre à l’appartement, je rêve de la voir là parce que même si elle vient voir Edward, j’aurai la satisfaction de l’apercevoir. La satisfaction de pouvoir admirer sa chevelure blonde, la satisfaction de sentir son doux parfum et la satisfaction de l’avoir à quelque pas de moi. Elizabeth a marqué mon esprit depuis le premier jour où je l’ai vue et à chaque fois que j’y pense, j’ai l’impression que c’était hier. Je suis allé lui ouvrir la porte avec une serviette autour de la taille. Je n’oublierai jamais l’expression sur son visage. C’était amusant et mignon à la fois. Oui, je n’oublierai jamais notre première rencontre.

Et la seule chose que je suis en train de me demander devant ce miroir, c’est : qu’est-ce que j’attends pour aller la voir ? Je suis sorti depuis plusieurs jours et je ne l’ai pas encore revue. Qu’est-ce qui cloche chez moi ? J’ai cette fabuleuse femme, pleine de vie et de timidité qui occupe toutes mes pensées, qui est à quelques mètres de moi et je trouve le moyen d’être encore devant mon miroir.

C’est pourquoi, après un soupire visant à symboliser ma stupidité, je partis dans ma chambre. J’ouvris mon placard afin d’y sortir ma plus belle chemise, mon plus beau jean et mes plus belles chaussures. Je voulais être beau, je voulais plaire… rectification, je voulais lui plaire. Et une fois habillé, parfumé et apprêté à sortir, je pris les clés de ma moto et mon portefeuille.  « Je sors. » Dis-je a Edward qui était affalé sur le divan comme un cachalot à manger de la nourriture malsaine. Ca ne l’intéressait pas mais j’avais un minimum de savoir vivre. Au moins il saura qu’il est seul et il pourra vaguer à ses occupations aussi particulières sont-elles.

Une demi-heure plus tard, je fus devant la porte de son appartement, un bouquet de fleur en main.  Je me mis à inspirer doucement avant de frapper à la porte, oubliant complètement la sonnette. Je venais vraiment de travailler ma respiration ? J’avais vraiment cette sensation de stress ? Cette sensation qui me donnait presque envie de faire demi-tour ? Je lui ais vraiment acheté des fleurs ? Mais les fleurs c'est ringard! Pourquoi je fais toujours tout de travers avec elle ? D'habitude je fais les bonnes choses... Sauf que d'habitude, je ne ressens pas ça. C'est la première fois que je ressens ça. J'ai encore mal aux abdos. «  Aller courage Jojo, courage. » Dis-je doucement en regardant la porte, les épaules relevé, le dos bien droit. Fidèle à moi-même, je pris sur moi, je n’allais pas laisser mes impressions et mes sensations me contrôler. Je suis là pour Elizabeth, j’ai fait le chemin jusqu’à elle et ça, c’est une première.  

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Après avoir travaillé trois jours de suite au café, j’avais enfin eu une petite journée de congé. J’étais heureuse car toute l’économie que j’avais faite – et qui m’avait permis de payer le voyage aux îles turquoise – Parce que oui, j’économisais depuis très longtemps pour mes études… puis j’avais eu cette idée assez tragique de vouloir disparaître. Et quand je disais disparaître, oui… c’était dans le sens le plus triste du terme. J’avais ce qu’on appelait : le mal de vivre. C’était une lutte avec moi-même depuis très longtemps. Je résistais… et je rechutais. Les marques sur mes poignets en étaient un bon signe d’ailleurs. Après il ne fallait pas se demander pourquoi je portais très souvent des chandails à manches longues. Là… il ne s’agissait que de cicatrices pas très évidentes à voir, heureusement… mais quand même. J’avais honte de ce que j’arrivais à me faire à moi-même de temps en temps. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour extérioriser tout le mal intérieur que j’avais… je me faisais mal extérieurement, pour m’éviter de craquer encore plus. Je savais que ce n’était pas la meilleure chose à faire… mais c’était difficile d’arrêter. Bien que là, ce n’était pas arrivé depuis plusieurs mois et j’en étais très fière.

J’étais assise à la table de ma salle à manger. Ça devait faire 3h heures que je dessinais sans arrêt. J’avais mis un peu de musique pour m’inspirer. Je n’avais besoin que  de ça pour me rendre heureuse en cette journée de congé. J’étais tellement concentrée que je sursaute lorsque j’entends cogner à la porte. Je n’attendais personne alors que je trouvais ça assez étrange. Je m’étais d’abord dit que c’était peut-être Joana qui n’avait pas ses clés avec elle. Je me levai donc en posant mon crayon sur le dessus de mon oreille tout en me dirigeant vers l’entrée dans le but d’ouvrir la porte. Je restai plus que surprise en faisant face à face avec ce charmant jeune homme qui me regardait avec un bouquet de fleurs dans les mains. « Jordan! » dis-je avec surprise en souriant automatiquement. « C’est une belle surprise… entre. » Je n’allais quand même pas le laisser ainsi à l’extérieur. J’étais un peu timide de le voir… quand c’était assez imprévu et je ne savais pas trop la raison de sa venue ici. J’avais refermé la porte derrière lui aussitôt qu’il avait mis les deux pieds à l’intérieur. Je l’avais regardé en souriant toujours, croisant les bras contre mon ventre. Je ne savais pas trop si je devais mentionner les fleurs… je les avais vu… mais j’étais un peu gênée d’amener le sujet. Peut-être que ce n’était pas pour moi non plus… je ne savais pas trop. « Je… je suis heureuse de voir que tu sembles bien te porter… ça fait changement du lit d’hôpital! Enfin tu... tu vas bien? » Il avait le don de m'intimider complètement tellement il était beau... je devais avoir l'air tellement bizarre à chercher mes mots et avoir les rouges rouge.

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

J’avais bien songé à faire demi-tour mais j’étais beaucoup trop courageux pour renoncer. Au pire des cas, qu’est-ce qu’il se passera ? Elle me regardera et je comprendrai que je ne suis pas le bien venue. Au meilleur des cas, elle me fera rentrer chez elle. Dans la vie, il faut prendre des risques ou on risque d’être déçue. Je ne veux pas me demander continuellement ce qui se serait passé si j’avais été sonné chez elle avec ce bouquet de fleur pour me faire pardonner. Je le fais et je serais. Il n’y a que comme ça que la vie fonctionne.

Elle ouvrit la porte. Son beau visage était surpris mais souriant. A première vue, elle était heureuse de me voir. Je me sentais soulagé et cette petite douleur que je ressentais à l’estomac s’était quant à elle apaisé quelques secondes avant de reprendre. C’était donc bon signe. J’étais moi-même heureux de la voir puisque sans m’en rendre compte, j’affichais ce grand sourire sur mon visage. Le genre de sourire stupide qui apparait sans demander. Un seul regard avait suffi, vraiment et je pense que si je pouvais me regarder, je serais frusté. C’est vrai quoi, ce n’est pas dans mon habitude d’être comme ça. Je suis toujours prêt à séduire, à l’affut d’une occasion pour montrer mon sex-appeal.  «  Je sais que je passe un peu à l’improviste mais j’avais envie de te voir. » Lui souriais-je alors en entrant à l’intérieur de son appartement. Je la regardais fermer la porte et je pus constater qu’elle avait un joli crayon de papier au-dessus de son oreille. Je trouvais ça intriguant et mignon. Je me demandais bien ce qu’elle était en train de faire avant que je ne frappe à sa porte. « Je m’en remets bien. C’est surement grâce à ce joli ange blond qui prenait soin de moi lorsque j’étais dans le coma. » Plaisantais-je en la regardant droit dans les yeux. Elizabeth n’a jamais été mon style de fille mais dès la première que je l’ai aperçu, j’ai eu ce petit truc que je n’ai jamais ressentie jusqu’à présent.

Mon regard ne la lâchait pas… J’aimais observer ses yeux et les traits fins de son visage. Seulement, je sortis assez vite de mes esprits et heureusement, je repris les choses en main. « Tiens, ces fleurs sont pour toi. » Lui dis-je en lui tendant doucement, le sourire aux lèvres. Je me retrouvais bien là. Je repris le dessus rapidement en retrouvant mon assurance. « Je ne t’en voudrai pas si tu me dis que les fleurs c’est démodé… C’est un moyen pour moi de m’excuser de ne pas être venue te voir plus tôt et surtout pour avoir été un con à l’hôpital. » Avouais-je finalement en la regardant. Je suppose que j’ai agis stupidement parce qu’Elizabeth a un impact beaucoup trop étrange sur mon esprit. Je fais des choses étranges…

Mes yeux s’étaient ensuite tournés pour observer les alentours. C’était bien la première fois que je venais chez elle… Je savais où elle habitait puisqu’elle n’habite pas bien loin de moi mais je n’étais jamais venue. Je suppose qu’il faut une première fois à tout. « Et toi ? Comment tu vas ? Je ne te dérange pas ? Sinon je peux repartir et puis on se rappellera... » Demandais-je à la chaîne. Je trouvais même que je parlais un peu trop. Chose très inhabituel chez moi.

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

Je ne m’attendais pas à recevoir personne chez moi. C’était bien pour ça que j’avais pensé tomber sur Joana en ouvrant la porte. Ce n’était pas comme si j’avais des tonnes de fréquentation non plus, qui connaissait mon adresse en plus. Ça se faisait assez rare disons-le. J’avais été plus que surprise de voir Jordan debout devant moi. J’avais figée l’espace de quelques secondes avant le saluer. Il avait une petite chemise et des fleurs à la main. Je ne comprenais pas ce qu’il faisait là… mais je pensais bien être heureuse de le voir. Même s’il me prenait un peu au dépourvu. Ce dernier m’expliqua qu’il avait eu envie de me voir. Je trouvais ça vraiment mignon de sa part et je n’avais pas pu m’empêcher un petit sourire bien timide. Je ne comprenais pas trop ce qu’il pouvait me trouver d’intéressant mais je me comptais chanceuse qu’il veuille bien être ami avec moi.

Je l’avais donc fait entrer chez moi dans le but de continuer notre conversation. Il avait l’air bien et j’étais heureuse de le voir de nouveau sur pied. La dernière fois que je l’avais vu, il était toujours dans son lit d’hôpital et là… il avait l’air bien et très charmant aussi. J’avais laissé échapper un petit rire en secouant la tête, cette dernière penché un peu vers le sol. « Mais non… ce n’est pas comme si j’avais fait quelque chose. Tu t’en es sorti comme un champion. » J’avais relevé le regard pour croiser le sien. Il avait une manière de me regarder assez déstabilisante et mon cœur fit un petit saut lorsqu’il me donna les fleurs qu’il tenait dans les mains. J’avais les fleurs dans les mains et je les regardais en souriant alors qu’il continuait à me dire qu’il comprenait si ça ne me plaisait pas, si je trouvais ça démodé. Je n’avais rien ajouté d’autre que : « C’est la première fois qu’on m’offre des fleurs… » J’approchai mon nez pour humer leur odeur. Elles sentaient si bon! « Merci, c’est… vraiment gentil!!! Mais tu n’avais pas à t’excuser… pas du tout même, tu avais besoin de temps pour toi. » Je n’étais pas fâchée, mais pas du tout.

« Mais non.. mais non.... ne pars pas surtout… ça serait bête. Oui, ça va…! T’as été occupé dans les derniers jours? » C’était peut-être pour ça qu’il ne m’avait pas donné de nouvelle? Je ne savais pas trop… après tout, s’il n’avait pas voulu me voir avant aujourd’hui je pouvais comprendre, je ne lui en voulais. Même que je trouvais ça tout à fait normal sachant que je n’étais pas la meilleure des compagnies. On se retrouva dans la salle à manger où ma table était couverte de crayons et de papiers. « J’étais en train de dessiner un peu… désolée pour… le… le bordel. » dis-je en commençant à ramasser un peu mes trucs après avoir posé mes délicatement mes fleurs.  Je ne fus pas assez rapidement toutefois, Jordan eu le temps de s’emparer d’un papier pour regarder ce que je faisais. J’étais un peu mal à l’aise qu’on voit ainsi mes dessins… c’était quelque chose de très personnel et je n’avais pas trop confiance en mon talent. « Hum… mouais… c’est que des croquis… rien de bien sérieux. »

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

C’était quand même étrange d’être là… Dans le sens où je ne suis jamais venue ici auparavant. Mais le plus étrange, c’était la sensation qui parcourait mon corps en ce moment. Je ne savais pas ce que s’était, je ne savais pas comment le gérer. J’essayer d’être comme d’habitude mais c’était une mission difficile. Néanmoins, je ferai surement tout ce que je peux pour continuer de vivre avec ça. « Il fallait bien que quelqu'un te donne la chance d’avoir cette première fois. » Souriais-je. Ma phrase semblait donner un tout autre sens… Un rire nerveux mais gêné avait donc fait son apparition. «  Les fleurs… Enfin je veux dire, la première fois qu’on t’offre des fleurs. Bref, tu m’as compris. Ricanais-je en la regardant.

J’ai été occupé oui, j’ai repris mon travail,  j’ai fréquenté des filles et j’ai même eu une libido très active. Wow, heureusement que je ne lui ai pas sorti ça. Ca aurait été maladroit. Elizabeth n’est pas le genre de femme à qui on parle de sexe. « J’ai repris mon travail, j’ai fait du sport. J’ai pris du temps pour reprendre le rythme de ma vie. » Souriais-je simplement en la regardant. « Je n’ai même pas été voir mes meilleurs amis. Il faudrait que je te les présente un jour. Ils sont vraiment cool mais il y a le temps pour ça, ce n’est pas pressé. » Ajoutais-je. Mes meilleurs amis me manquent. J’ai vraiment hâte de les voir.

En arrivant dans la salle à manger, je découvris ensuite plusieurs dessins un peu partout sur la table. Elizabeth semblait essayer de remettre de l’ordre dans tout ça mais ça ne m’avait pas empêché d’en saisir un pour l’admirer. Elle a du talent… beaucoup de talent. «  Tu dessines depuis longtemps ? » Lui demandais-je en continuant de regarder son beau dessin ou croquis comme elle l’appelle. « Tu as beaucoup de talent… Si jamais tu as besoin d’un modèle un jour, n’hésite pas. J’ai toujours rêvé d’avoir un grand portrait de moi dans la chambre d’Edward. » Plaisantais-je alors en lui tendant son dessin pour qu’elle l’attrape. Un sourire se dessina sur mon visage aussitôt que nos regards se croisèrent. Elle a quelque chose de spéciale… Ce regard, cette définition du visage… J’étais charmé. « Je pourrai t’obtenir une place facilement dans l’un des cursus liés à l’art si tu le voulais... » Dis-je simplement en ne quittant pas son beau regard. « Et même une bourse... à condition que tes résultats par la suite soient correct… »

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

« J’ai compris » avais-je en sentant la chaleur mon monter de nouveau à la tête tout en détournant le regard. C’était un peu bizarre comme tournure de conversation et je voyais bien que tous les deux, nous n’étions pas tout à fait à l’aise. C’est pourquoi j’avais décidé de contourner la conversation pour parler un peu de lui…Je voulais savoir comment il s’en sortait avec son retour à la réalité. Je me félicitai d’ailleurs intérieurement d’avoir été capable de reprendre la conversation ainsi… j’aurais plutôt été du genre à rien ajouter et tourner les talons. Maintenant, je voulais faire des efforts… je ne disais pas que c’était facile… mais depuis que j’étais à Miami, je le remarquais bien que j’avais changé pour le mieux et juste d’y penser… ça me donnait de plus en plus une petite once de confiance en moi. Ce n’était pas beaucoup… mais déjà tellement plus que ce que j’avais avant. Jordan se mit à me raconter qu’il avait repris le boulot et ses activités. Il n’avait pas encore eu le temps de revoir ses amis mais c’était une question de temps. Il voulait d’ailleurs me les présenter. Cette petite confidence me prit au dépourvu… pourquoi est-ce qu’il vouait faire ça? Je ne comprenais pas trop… et ça me rendait un peu toute bizarre à l’intérieur. Je ne pensais pas que ses amis allaient apprécier le genre de fille que j’étais. J’avais d’ailleurs déjà du mal à comprendre ce que Jordan lui-même, me trouvait… pourquoi est-ce qu’il voulait être mon ami quoi! « Cool! » avais-je lâché rapidement, rendant la conversation bizarre. Mais ça, c’était devenu ma spécialité.

J’avais tourné la tête pour continuer mon chemin dans mon appartement en me traitant de débile dans ma tête au moins une dizaine de fois. Comme si ce n’était pas assez, pour rajouter à mon malaise, Jordan avait remarqué mes dessins sur la table. Je tentai de ramasser le tout mais c’était un peu inutile, il en avait déjà vu beaucoup. « Depuis toujours… en fait, je n’ai jamais arrêté depuis que je suis toute petite. » Il y en avait qu’après 7-8 ans… les livres à coloriser et la peinture à numéro… c’était plus ce qu’ils les intéressaient. La console de jeux était beaucoup plus intéressante. Moi, j’étais restée figé à cette petite phase artistique que j’avais développée avec les années. Après tout… pendant 5 années à New-York… c’était pas mal tout ce que j’avais… un crayon et du papier dans ma chambre. Son petit commentaire par rapport au fait qu’il aimerait bin afficher son visage dans la chambre d’Edward me fit rire. « Je tâcherai de m’en souvenir… » Je n’étais pas particulièrement certaine que ça plairait à Edward d’avoir le visage de Jordan dans sa chambre en fait… mais c’était bien ça qui rendait le truc encore plus drôle.

J’avais détourné la tête en riant puis, en reprenant peu à peu mon sérieux, mon regard se perdit l’espace d’un moment le sien. C’était déstabilisant de se faire regarder ainsi. Je me demandais bien à quoi est-ce qu’il pensait… Jordan m’intriguait beaucoup et j’avais énormément de mal à me faire une idée de sa personne. Ce dernier commença à me parler d’étude en arts. Je me souvenais qu’il était le directeur de l’université de Miami. C’était assez impressionnant comme travail quand même, surtout étant donné son âge si peu avancé. On avait l’habitude de s’imaginer un vieux monsieur grisonnant ou une dame avec trop de rouge à lèvre sur les dents…. Pas un homme si charmant! Jordan se mit à m’offrir son aide concernant de futures études… Mon cœur se mit à battre à une vitesse folle dans ma poitrine. J’arrivais à peine à croire ce qu’il était en train de me dire… je comprenais bourses, cours lié à l’art… bonnes notes….Je voyais bien où il voulait en venir mais c’était irréel pour moi. « Non tu…. » Je secouai la tête en le regardant. Je n’arrivais pas à croire ce qu’il était en train de me dire. « Tu… ferais ça? Vraiment? » Je bégayais… je perdais encore plus mes mots qu’à l’habitude. J’étais complètement dépassée par les évènements. C’est d’une main tremblante que je tenais toujours des feuilles et qui s’étaient mises à faire un peu trop de bruit, c’est pourquoi je les avais redéposés sur la table pour me passer une main dans les cheveux. J’étais muette depuis maintenant quelques secondes. « Excuse-moi c’est juste que… » J’avalai ma salive en prenant une grande respiration. « C’est que j’économise depuis tellement longtemps pour ça… pour retourner à l’école… et faire tout ça… et je ne pensais pas ça possible avant un moment encore et je… » J’avais une boule à a gorge dont j’étais incapable de me départir. Je baissai le regard en sentant mes yeux se remplir d’eau… je me pinçai les lèvres puis regardai de nouveau Jordan. « Merci… c’est même… c’est beaucoup trop… » soufflais-je en apportant mes mains sous mes yeux dans le but de sécher mes larmes.

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

J’étais impressionné par le talent d’Elizabeth. Elle réussissait encore à me surprendre et à me faire ressentir des choses que je n’aurai jamais imaginé pouvoir ressentir. Quand je regarde ses dessins et que je la regarde, je comprends rapidement que je ne la connais pas vraiment.  Il y a tant de chose que j’ignore sur elle et que j’aimerai découvrir. Elle semble si réservé et si insociable que parfois, je ne comprends pas. J’ai par moment la sensation de marcher une un fil raide qui pourrait craquer à tout moment. C’est la sensation quelle me fait ressentir. Par contre, ce n’est pas la seule chose qu’elle me fait ressentir. Par moment, je la sens douce, je la sens presque affectueuse et sa gentillesse m’encourage à essayer de faire les choses bien. Elizabeth, c’est en quelque sorte une nouvelle porte qui mène dans un endroit inconnu. Le genre d’endroit mystérieux et obsédant. Le genre d’endroit où j’irai sans réfléchir parce que je ne reculerai pas avant d’y être allé.  « Je ferai ça pour toi. Lui dis-je simplement en affichant un petit sourire. « Pas parce que tu es jolie ou pas parce que ta présence me fait quelque chose à chaque fois… mais parce que tu as du talent Eli. Sérieusement, regarde tes dessins… J’ai vue des étudiants en art qui n’avait pas la moitié de ton talent ! Tu dois accepter mon offre, je ne te laisserai pas refuser. » Dis-je en m’approchant un peu d’elle mais vraiment très légèrement parce que pour la première fois de ma vie, je ressentais de la timidité. Je ne savais pas vraiment comment bouger mon pied là. C’était une situation assez floue. J’avais envie d’avancer vers elle et même de la toucher, je suis tactile. J’aurai même été capable de plus, je me connais bien mais là, c’est totalement différent. J’ai mal au ventre, j’arrive plus à avancer vers elle et je crois même que j’ai envie de courir dans le sens inverse. Ouai, vers la sortie. Mais non, je ne vais pas courir, je ne vais pas fuir. Je suis un homme. Je vais affronter ça comme un homme même si j’ai vraiment mal au ventre et que j’ai envie de me plaindre… comme un homme. On passe notre temps à se plaindre, je le sais mais là, je ne peux pas. Elle penserait quoi ? Que je suis faible ? Je ne peux pas me plaindre mais bon sang qu’est-ce que j’ai mal au ventre. J’ai l’air d’être handicapé intérieurement.  C’est pareil, depuis que je me suis arrêté, j’arrive plus à parler. Je pourrai bien sortir un mot ou deux mais je serais entrain de bégayer. Ce n’est pas moi ça et pourtant, j’en suis là. Mais le pire dans tout ça, c’est que je ne comprends pas pourquoi ça me fait ça. Je suis devant Elizabeth… elle ne va pas me manger.

Un blanc s’était installé pendant quelques instants. Je me sentais presque idiot pour être honnête. Pourquoi ne disait-elle rien ? Peut-être qu’elle n’était pas contente après tout. Peut-être qu’elle voulait que je m’en aille.

Je fus rassuré quelques secondes après lorsque je l’entendis parler. Son visage avait accaparé mon attention autant que lorsque je sens son odeur. Elle a un parfum qui reste autour de mon nez. Un parfum que j’aime humer discrètement. «  Ce n’est pas trop… A vrai dire, ce n’est rien à côté de ce que tu as fait pour moi. » Dis-je en souriant bêtement. J’avais l’air d’être un adolescent amoureux. Heureusement que je ne pouvais pas me voir dans le miroir.

Je m’étais avancé d’un coup sans réfléchir. Je ne sais pas comme cela est possible mais je l’ai fait malgré cette boule au ventre, tout juste derrière mes abdos.  « Arrête de pleurer. Tu es plus jolie sans ces larmes.  » Lui dis-je en amenant mon pouce doucement vers son visage pour l’essuyer. Je ne sais pas ce qui m’a pris, c’était instinctif. Voir Elizabeth dans cet état, c’était difficile pour moi. Et aussi étrange que cela puisse être, je ne ressentais aucune envie bestiale. Ce n’était qu’un ressentis tendre et délicat que j’avais pour elle en ce moment.  «  Tu es resté près de moi chaque jours lorsque j’étais dans le coma.. Mes parents ne sont venu que cinq ou six fois sur ces deux mois. Même Nate et William, mes frères, mes meilleurs amis, sont venu moins que toi. Toi es tu es venue tout le temps et ça Eli… C’est quelque chose que je ne pourrai pas oublier. » Lui dis-je en ramenant ma main le long de mon corps. C’était bizarre mais j’étais en train de m’ouvrir un peu. Chose que je n’ai jamais fait auparavant avec une fille… sauf ma meilleure amie mais c’est différent. « Et personne ne m’a jamais offert de cadeau...  » Dis-je en sentant mes pieds bouger. Je voulais reculer. J’allais peut-être même le faire à un moment mais pour le moment, j’étais bien immobile devant elle. Je la regardais, je laissais même mon regard se lié au sien. Je ne voulais pas la quitter, je voulais juste la regarder. Je pourrai la regarder durant des heures sans bouger le petit doigt. Ouai, je pourrai juste la regarder comme ça sans rien faire. J’aime ça. J’aime la regarder. Elle est belle. « Je ne veux pas te mettre mal à l’aise… Prends juste ça comme un merci. »

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

J’étais réellement dépassée par la situation. C’était à ne rien n’y comprendre. Comment est-ce que je pouvais avoir la chance d’être tombé sur Jordan et qu’il me propose quelque chose d’aussi gros? Je n’avais jamais été du genre chanceuse… je n’avais jamais eu les chances de mon côté et voilà que le tout me souriait. Je ne savais pas comment le prendre… surtout qu’il continuait à me dire des choses. Ça me fit devenir aussitôt bien émotive. « Merci… je ne sais pas trop quoi… dire. Merci! Merci!  » Et voilà, c’était plus fort que moi, ma vision devint troublée par les larmes. Je ne voulais pas pleurer mais ce n’était pas des choses qu’on pouvait contrôler malheureusement. Je me figeai sur place en le regardant s’approcher moi dans le but de sécher mes larmes de son pouce. Je sentis tout mon être vibrer et je ressentais des trucs un peu bizarres dans mon ventre. Son contact était doux… ce n’était pas brusqué et bien que j’étais mal à l’aise… j’étais dans la mesure de me contrôler. C’était de l’affection… c’était ce que je devais me répéter dans ma tête.

Jordan se mit à me dire que ce n’était rien comparativement à ce que j’avais fait pour lui et honnêtement, je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire. Il dû remarqué qu’il me prenait de court avec cette remarque puisqu’il m’expliqua ce que j’avais fait pour lui pendant son coma. « Tu sais… c’était… normal. Je ne voulais pas que tu te sentes seul. On dit que quand quelqu’un est dans le coma… il peut ressentir ce qui se passe autour et je ne voulais pas que tu crois que tu étais seul parce que…ce n’était pas le cas et il fallait que tu t’accroches. » dis-je en sentant mes joues devenir rouge. J’avais chaud… et il était encore tellement près de moi que ça en était déstabilisant. « Et…c’était qu’un porte clé… et une bière…je te les avais promis pendant notre conversation skype. » Ajoutais-je souriant un peu. J’avais croisé mes bras contre mon ventre en ayant le regard un peu fuyant. Qu’est-ce que je pouvais dire maintenant? Ça devait se voir que la situation ne me rendait pas vraiment à l’aise puisque le jeune homme m’expliqua que son but était uniquement de me remercier. « Okay. » J’allais donc juste prendre le tout comme des remerciements… c’était beaucoup plus simple que de se mettre à se faire des histoires et s’imaginer des choses qui ne fallait pas. Je n’étais pas très douée pour bien interpréter les choses de toute façon.

« Mais… hum Jordan… je crois qu’on devrait… un peu parler toi et moi. » Bon, je savais très bien que ce genre de phrase annonçait rarement quelque chose de bon mais il ne devait pas s’en faire… ce n’était pas lui… c’était moi. Bon, encore là… ce genre de phrase pouvait faire peur. Je me raclai la gorge en prenant place sur la chaise et je l’invitai à faire de même… sur une autre chaise, naturellement.  « Est-ce que tu sais comment j’ai rencontré Edward? » Ce dernier secoua la tête négativement. Je me mordis un peu la lèvre en regardant mes mains jointes sur la table. « Dans un groupe de rencontre pour gens ayant des problèmes de toute sorte. C’était un truc d’entraide et tout bonnement… on s’est trouvés car on avait les mêmes… complications. Edward a la chance d’être capable de toucher maintenant … moi j’ai encore de la difficulté. Il faut dire que la provenance de notre haptophobie ne vient pas des mêmes raisons mais bon… » Je n’avais pas regardé une seule seconde Jordan en disant ça… c’était assez spécial pour moi de lui faire part de toute ça car je n’avais pas l’habitude de le faire. Je préférais que les gens pensent que j’étais juste bizarre. Et pourtant, je voyais bien que Jordan s’attardait à mon cas en plus d’être gentil avec moi. On pouvait dire qu’il était mon ami… et je me devais d’être honnête avec lui-même si ce problème ne me rendait pas très fière, même qu’il me compliquait la vie. « T’inquiètes pas, je ne dis pas ça parce que tu as été déplacé ou quoi que ce soit… mais je tenais à ce que tu comprennes pourquoi je peux sembler un peu, hum, étrange… je ne suis pas très tactile comme personne, hum… ouais, voilà. » dis-je un peu timidement avant de croiser de nouveau son regard.

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

L’attention qu’elle m’a porté m’a touché. Elle est restée près de moi durant mon coma et c’est quelque chose que je ne peux pas minimiser. Même Nate et William ont été moins présent qu’elle. Même eux. Ça signifie donc beaucoup pour moi. Eli m’a touché et c’était normal de lui faire comprendre. Seulement, je l’avais senti mal à l’aise. Elle avait l’air un peu figée, un peu perdu et étrange. J’ai même eu peur d’avoir fait quelque chose de mal sur le coup. Je ne me sentais plus aussi confiant soudainement. J’étais même un peu désorienté.

« J’ai dit quelque chose de mal ? Demandais-je un peu surpris. Elle voulait soudainement parlé et ça n’avait pas l’air d’être quelque chose de bon. Ce n’est jamais bon d’entendre cette phrase. Elle me demanda si je savais comment elle avait rencontré Edward. Bien sûr que non, Edward et moi, on se parle à peine. J’avais donc secoué la tête négativement en attendant la suite.

Cette suite eut le don d’agrandir mes yeux. J’étais plutôt surpris et je me sentais stupide. Combien de fois je l’ai touché, combien de fois j’ai été tactile avec elle alors qu’en réalité, c’était surement une torture pour elle. Et je comprends mieux ce malaise à l’hôpital, ce malaise ici. J’ai merdé ! « Je suis désolé Elizabeth. Excuse-moi. Si j’avais su ça, j’aurai fait attention. » Et Edward ? Pourquoi il ne me l’a pas dit ? Il cherchait surement à ce que je fasse cette erreur pour qu’Elizabeth me tourne le dos. Je sais bien qu’il n’aime pas nous voir ensemble. Il est vraiment plus malin qu’il en a l’air. Il m’a bien eu.

«  J’ai quand même été un boulet avec toi Eli. Je suis de nature tactile et les gestes ont toujours été instinctifs. Mais maintenant que je sais tout ça, je ferai l’effort pour toi. Je ne te toucherai plus tant que tu ne m’auras pas donné ta permission. C’est promis. » Dis-je en bougeant mes doigts sur la table. Oui, je tapotais la table pour ne pas poser ma main sur la sienne. « Tu vois, là, je tapote la table avec mes doigts pour ne pas les déplacer sur ta main. Ca va être difficile de ne pas laisser ma manière d’être prendre le dessus mais pour toi, j’y arriverai.  Je ferai tout pour. »  Dis-je avec le sourire en la regardant. Je voulais détendre l’atmosphère pour qu’elle comprenne que je n’étais pas dérangé par son aveux. Je ferai avec.

Et puisque le moment est destiné aux aveux, j’ai moi aussi quelques choses à lui dire. «  Le plus important dans tout ça, c’est que je chercherai jamais à te mettre mal à l’aise. Parce que le truc, c’est que tu me plais beaucoup Eli. Ne me demande pas pourquoi mais quand je te regarde, j’ai mal au ventre. C’est bizarre comme sensation. Je manque un peu de fierté sur ce coups-là c’est vrai mais c’est ça le truc Eli. Tu me fais avoir des réactions bizarres. Je ne me reconnais pas tant que ça. Je découvre une nouvelle facette de moi-même. Tu me fais penser à d’autres choses, tu me donnes envie de sourire sans raison. T’es lumineuse. Tu es belle. Et tu me fais craquer. Ton petit sourire angélique me fait craquer. Je vais être franc avec toi. Tu es ma première amie fille. Je n’inclue pas ma meilleure amie pour certaine raison mais toi, tu es ma seule amie fille. T’es différente, je l'ai ressentie la première fois que je t'ai apperçu à l'appartement. J'ai sentie quelque chose. Mon crush est né à ce moment-là. Quand j'ai ouvert la porte, j'ai ressentie quelque chose. Ca ne me ressemble pas du tout ça et quelque part, tu me rends différent. »  Je n’arrive pas à y croire. Je viens vraiment de dire ça ? Je me comporte comme un puceau. Ce n’est pas moi. Je dois me reprendre. Qu’est-ce qu’il m’arrive. Ok Jordan, c’est le moment de fuir. « Tu as une belle décoration.»

let me show you who i am.

e l i z a b e t h & j o r d a n .

« Tu ne m’as jamais touché de manière déplacé ni même qui m’a rendu vraiment mal à l’aise mais… je tenais à t’avertir et je te remercie de respecter tout ça. » En plus, il ne posait pas de question et il était prêt à attendre. J’étais vraiment touchée par tout ça et qu’il fasse des efforts. Bien que j’aie du mal à comprendre son besoin de vouloir me toucher… c’était inhabituel en tout cas, me concernant. Puis, alors que je ne m’en doutais pas du tout, Jordan se lança dans les confessions. Je le regardai sans bouger… je ne disais peut-être rien mais j’étais attentive à tout ce qu’il me disait. Mon cerveau roulait à vive allure. Est-ce qu’il était en train de me dire qu’il m’aimait comme amie ou bien qu’il était intéressé à plus? Le mot « crush » me troublait beaucoup et tout ça… eh bien ça portait à confusion. Je ne savais pas comment prendre le tout. « Ma décora… quoi? » J’étais complètement déconnectée après tout ce que je venais d’entendre. J’avalai difficilement ma salive en tapotant sur la table. « Ah… la… la décoration, eh bien…. Merci… » Je jetai un petit coup autour de nous. En fait, ce n’était pas plus beau que chez lui. Il voulait surement être gentil ou changer le sujet après tout ce qui venait de me dire mais bon, c’était un peu difficile de faire comme si rien ne s’était passé.  

« Je sais que je dois dire quelque chose concernant tout… ça. » dis-je en ramenant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille en prenant une grande respiration.  Le problème était que je ne savais pas comment le dire, ni même possiblement quoi dire et quoi… ne pas dire. « C’est… très joli et certainement la première fois que quelqu’un me dit quelque chose comme ça. Je n’ai… jamais été le genre de fille qui intéressait qui que ce soit…. Tu sais, je … je suis dans mon coin, je reste dans l’ombre et ça me dérange pas plus que ça. Alors que toi… c’est tout le contraire… donc j’ai beau…beaucoup de mal à comprendre ce que tu as pu… voir en moi. Mais je suis touchée… vraiment je…. Ouais, c’est gentil… c’est nouveau. » Wow, je n’étais tellement pas cohérente et ça ne voulait strictement rien dire. « Mais tu sais je… je ne suis pas vraiment le genre de personne qu’on veut réellement dans sa vie. Je ne suis pas digne de qui que ce soit. J’ai…des problèmes. » Des problèmes qui me poursuivaient continuellement. J’étais brisée, tout simplement. « Je me compte déjà tellement chanceuse d’être ton amie… mais comme je t’ai dit, je ne suis pas digne de toi… t’es Jordan et moi je suis juste… moi, juste Eli. Et juste Eli aimerait être la hauteur mais…. Elle n’a pas l’impression qu’elle le sera un jour. » J’avais baissé le regard avant de soupirer en fermant les yeux. « ARGR. J’ai… » Je me levai d’un coup de ma chaise en me reculant de la table. « Je veux dire des choses mais… je suis incapable de bien m’exprimer. Je ne veux rien gâcher… donc je vais arrêter de parler car ça ne sort pas comme je le veux. Je veux juste que tu saches que… ça me touche tout ça, sérieusement et t’es l’un des gars les plus merveilleux que je connaisse et si on peut continuer à apprendre à se connaître… ça serait vraiment bien. » Je pris une grande respiration. Voilà… c’était dit.