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 you're all i have (joana)

 :: Sujets et autres

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(#)Sujet: you're all i have (joana)  |   Mar 15 Déc - 21:36

 

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Il fallait vraiment que je mette les choses au clair avec Joana. Lui cacher depuis si longtemps mes réels sentiments à son égard devenait malsain. Cela me ronger ; je n'étais plus capable de retenir ça en moi. Surtout que mes sentiments s'étaient amplifiés, ces derniers temps. Nous nous étions énormément rapprochés. Joana était l'une des rares personnes qui étaient venus me voir à l'hôpital. Je lui étais énormément reconnaissant de toute l'aide psychologique qu'elle avait pu me fournir pendant cette douloureuse période de ma vie. Enfin, de toute façon, mon béguin pour elle ne datait pas d'hier. Nous nous connaissions depuis longtemps ; nous étions déjà amis à Washington. Il y avait toujours eu quelque chose avec elle, et pourtant... Je ne lui avais jamais rien dit. Joana était si différente de toutes les filles que j'avais pu fréquenter ! Elle était incroyablement intelligente, elle était douce et gentille. En fait, c'était une fille terriblement simple, et c'était peut-être ça que j'aimais le plus chez elle. Après tout ce que j'avais enduré, j'avais simplement besoin de stabilité. Malheureusement, la vie s'était interposée entre nous et nus avait temporairement éloigné. Son père, June... Ça n'aurait pas dû finir comme cela.

Enfin, j'avais décidé de lui donner rendez-vous au lac. Je savais qu'elle adorait cette endroit, et je comptais bien lui faire plaisir. J'attendais déjà depuis quelques minutes, mais j'avais décidé d'arriver un peu avant pour me mettre les idées au clair. Je sortais de l'hôpital le lendemain. C'était une véritable victoire pour moi. J'avais passé plus d'un mois dans cet horrible endroit. Aujourd'hui, je pouvais véritablement dire que j'étais sur la voie de la guérison. Rien n'était simple, évidemment, mais en général, j'étais bien entouré. Je commençais à reprendre contact avec ceux que je n'avais pas vu depuis des lustres, et puis il y avait Prunille... Et surtout Joana. Sans elle, rien n'aurait été possible. Je lui en étais infiniment reconnaissant. Au bout d'un bout d'un certain temps, Joana finit par me rejoindre. Nous étions assis sur un banc en face du lac, qui scintillait à la lumière du soleil. « Hey ! Merci d'être venue » commençai-je par dire en souriant. « Je tenais à te remercier d'avoir été là pour moi, ces derniers temps, ça m'a vraiment aidé » Je ne savais pas trop par où commencer. « Je sais ce que tu vas me dire, tu vas dire que c'était normal... mais crois-moi, vu comment je me suis comporté envers toi, je n'aurais pas cru que tu saurais aussi génial avec moi, donc vraiment, merci » Je ne savais pas comment lui parler de ce que je ressentais pour elle. C'était le moment de le dire, je le savais, mais nous n'avions jamais été doués pour parler de nos sentiments profonds. « Enfin, je ne t'ai pas donné rendez-vous juste pour te dire ça... ».
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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Dim 20 Déc - 19:18



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Hey ! saluais-je avec un grand sourire en prenant place sur le banc.

Cela faisait déjà quelques temps que je n'avais pas sourit comme ça. La soirée organisée par Nightmare me laissait encore un goût amer dans la bouche. Ce n'était pas la soirée en elle-même le problème mais bien le cyclone Veronica. J'avais bien cru y passer ce soir-là. Ma vie n'avait même pas eu le temps de défiler devant mes yeux, tout s'était passé tellement vite.. Tout était flou dans ma tête. Je n'avais rien vu venir. C'était après qu'il avait fallu faire un bilan, m'interroger sur tout ce que j'aurais pu perdre, me remémorer toutes les occasions loupées. Une longue réflexion qui m'avait amené à me payer un billet d'avion pour rendre visite à mon père en prison dans la semaine à venir. Il fallait que je lui parle, que je le revois parce que malgré tout il me manquait.

Et il y avait Charlie bien sûr... Beaucoup trop compliqué en ce moment, j'avais préféré faire l'impasse sur mes sentiments parce qu'ils n'étaient très clairement pas les bienvenus. Il fallait juste oublier pour se concentrer sur le plus important : essayer d'aller mieux. Ça avait été mon objectif à atteindre et je voulais qu'il l'atteigne aussi. Et j'aurais aimé faire plus, tellement plus pour tenter de l'aider. J'avais juste l'impression d'être présente sans réellement pouvoir faire quelque chose. Et pourtant ça semblait l'avoir aidé. « Hey ! Merci d'être venue. Je tenais à te remercier d'avoir été là pour moi, ces derniers temps, ça m'a vraiment aidé. Je sais ce que tu vas me dire, tu vas dire que c'était normal... mais crois-moi, vu comment je me suis comporté envers toi, je n'aurais pas cru que tu saurais aussi génial avec moi, donc vraiment, merci. »

Je suis contente d'avoir pu être utile Charlie, tu n'as franchement pas à me remercier pour ça. Et concrètement, on ne peut pas dire que j'ai fait grand chose, j'aurais voulu t'aider plus. Mais, pour éviter un débat, on va dire que j'accepte tes remerciements ! lui répondis-je avec un sourire. Moi je te remercie de ne pas m'avoir claqué la porte au nez quand j'ai essayé de te parler.

Ça avait été ma plus grande angoisse quand je suis arrivée à Miami. On pouvait dire que c'était un grand pas qu'il ne m'ait pas rejeté. Parce qu'il aurait pu et tout ce serait passé différemment. « Enfin, je ne t'ai pas donné rendez-vous juste pour te dire ça... ». Je fronçais les sourcils, il semblait hésitant et ça m'inquiétait.

Y a un problème ? Un truc grave ? T'as parlé à Prunille ? Ou c'est à propos de l’hôpital ?

J'essayais de deviner ou bien même d'avoir des pistes sur ce qui se passait.

Euh... t'es pas obligé de m'en parler si...enfin voilà... 
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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Dim 20 Déc - 21:11

 

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Cela me faisait vraiment plaisir de voir Joana. J'ignorais comment retranscrit cette sensation avec des mots, mais quand j'étais avec elle, c'était comme si il n'y avait plus rien. Que nous formions une bulle d'oxygène loin des concepts d'espace et de temps. J'avais envie de sourire comme un idiot à chaque geste qu'elle faisait car ceux-ci me semblaient nouveaux et majestueux. Ouais, je me sentais terriblement niais dans ce genre de situation. Ce que nous avions vécu lors de la soirée de Nightmare, c'est-à-dire l'horrible cyclone qui avait ravagé Miami, m'avait fait réaliser que la vie était importante et malheureusement très fragile. Je n'avais pas arrêté d'imaginer ce que j'aurais ressenti si Joana avait perdu la vie, ce soir-là. J'aurais été bien sûr infiniment triste de la perdre, mais surtout, j'aurais du endurer une éternité de remords, ceux de ne lui avoir jamais dit à quel point j'appréciais sa présence, son rire, son caractère, bref, tout ce qu'elle était. Je commençais maladroitement par la remercier une énième fois de ce qu'elle avait fait pour moi, me disant que ce serait une bonne introduction.

« Je suis contente d'avoir pu être utile Charlie, tu n'as franchement pas à me remercier pour ça. Et concrètement, on ne peut pas dire que j'ai fait grand chose, j'aurais voulu t'aider plus. Mais, pour éviter un débat, on va dire que j'accepte tes remerciements ! Moi je te remercie de ne pas m'avoir claqué la porte au nez quand j'ai essayé de te parler. » fit-elle doucement. C'était sûr que lorsque je l'avais trouvé devant chez moi, j'avais eu envie de claquer la porte et de ne plus jamais la rouvrir. Plus par honte que par autre chose. J'avais honte de l'avoir laissée, et encore aujourd'hui, j'avais du mal à croiser son regard sans penser au mal que je lui avais fait. « Crois-moi, tu es celle qui m'a aidé le plus ces derniers temps. Vraiment, j'avais besoin de toi et t'as été là malgré tout... Et de rien, pour la porte. Je crois que je l'aurais énormément regretté si je ne t'avais pas ouvert » souris-je. Je tentai ensuite de rentrer dans le vif du sujet. Maintenant que j'étais devant elle, je n'avais plus envie de rien dire, mais je sentais qu'il fallait que je dise tout. Ce n'était pas bon de garder tout cela à l'intérieur de moi, je le savais, mais je craignais vraiment sa réaction. « Y a un problème ? Un truc grave ? T'as parlé à Prunille ? Ou c'est à propos de l’hôpital ? » Je trouvais sa réaction assez mignonne, même si le fait qu'elle n'ait rien remarqué à propos de mes sentiments pour elle me faisait craindre le pire. « Non, non, c'est pas grave ! Enfin, si, je reparle à Prunille, mais c'est une autre histoire » fis-je rapidement.

« Euh... t'es pas obligé de m'en parler si...enfin voilà... » me dit-elle. Je soupirai. Il était vraiment temps que je passe à l'action. « Il faut vraiment que je t'en parle » Je pris une grande respiration et me lançai, me plaignant intérieurement de n'être plus en primaire où l'on pouvait simplement demander à notre copain de dire ces choses-là à notre place. « Je t'aime vraiment bien, et je sais pas, j'avais le sentiment qu'il fallait que je t'en parle. Je crois que j'arrive plus à vivre avec ça en le cachant en permanence. Enfin, ça fait longtemps en plus... Des années sans doute. Mais il y a eu toutes ces choses, ton père, ma soeur, et puis j'me suis cassé et, bref, voilà, ça s'est jamais fait. Mais lors du cyclone, je me suis rendu compte à quel point tu comptais pour moi, et pour le peu que j'en sache, ça ressemble pas vraiment à de l'amitié. Enfin, c'est plus que ça. Je t'aime vraiment, vraiment beaucoup » fis-je très rapidement. J'avais très peur de sa réaction, et si elle se contentait de me rire au nez ? De me dire que j'étais un simple ami pour elle ?
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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Lun 21 Déc - 23:59



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Il faisait assez bon dehors alors que nous étions assis sur ce banc face au lac. C'était agréable, je me sentais bien là, à ma place. Je ne regrettais absolument pas d'être venue à Miami. Même si j'avais l'impression de ne pas avoir vraiment aidé, j'étais heureuse d'être auprès de Charlie. J'étais fière de ce qu'il avait accompli, même s'il y avait eu pas mal de bas il fallait bien en passer par là pour remonter la pente. Il semblait m'avoir demandé de venir pour me remercier, ce qui n'était pas nécessaire, d'autant plus que ça m'avait permit de rester avec lui. Pouvait-on vraiment remercier quelqu'un quand la personne y voyait elle-même un intérêt ? Mais dans ces cas-là, personne ne remercierait personne. J'avais quand même accepté en le remerciant à mon tour, parce qu'il aurait clairement pu refuser de me voir quand j'avais frappé chez lui, j'avais moi-même envisagé cette possibilité. « Crois-moi, tu es celle qui m'a aidé le plus ces derniers temps. Vraiment, j'avais besoin de toi et t'as été là malgré tout... Et de rien, pour la porte. Je crois que je l'aurais énormément regretté si je ne t'avais pas ouvert.  »

Ça aurait été difficile pour moi aussi si tu avais refusé de me voir...

Je baissais la tête en y repensant. Je m'étais préparé à l'éventualité qu'il me rejette. Je l'aurais mal vécu, très mal. J'étais habitué à sa présence auprès de moi. Nous avions vécu de beaux moments ensemble. Mettre une croix sur tout, ce n'était juste pas possible. Mettre une croix sur lui, c'était impensable. Je relevais le visage pour regarder le lac avant qu'il ne me dise qu'il voulait me parler d'autre chose. Ne pouvant tout simplement pas m'arrêter de m'inquiéter, j'avais imaginé le pire. Il avait bien reprit contact avec Prunille mais je n'osais pas poser plus de questions parce qu'il avait l'air pressé d'en finir avec ce qu'il devait me dire. « Je t'aime vraiment bien, et je sais pas, j'avais le sentiment qu'il fallait que je t'en parle. Je crois que j'arrive plus à vivre avec ça en le cachant en permanence. Enfin, ça fait longtemps en plus... Des années sans doute. Mais il y a eu toutes ces choses, ton père, ma soeur, et puis j'me suis cassé et, bref, voilà, ça s'est jamais fait. Mais lors du cyclone, je me suis rendu compte à quel point tu comptais pour moi, et pour le peu que j'en sache, ça ressemble pas vraiment à de l'amitié. Enfin, c'est plus que ça. Je t'aime vraiment, vraiment beaucoup. »

Wow Charlie... Euh...

J'attendais ce genre de moment depuis longtemps et maintenant je ne savais même pas comment réagir. Il y avait tellement de sentiments qui se mélangeaient en moi que je savais pas quoi en faire. J'avais envie de rire et de pleurer en même temps, de faire le tour du lac en courant, d'expulser tout ce que j'avais pu intérioriser pendant tout ce temps. Sauf qu'il fallait bien que je réponde quelque chose à tout ça, et quelque chose de cohérent serait le mieux.

Je...euh...

Un sourire m'échappa et je me cachais le visage dans mes mains. Je n'avais pas envie qu'il interprète ce long silence et ces bégaiements mais c'était très certainement trop tard pour s'en inquiéter. Je soufflais avant de prendre l'une de ses mains dans les miennes sans le regarder, je n'étais pas sûre de pouvoir croiser son regard là maintenant.

 — J'ai peur... j'ai peur que tu me dises tout ça parce que je t'ai aidé et que j'ai été présente pour toi. Parce que je t'aime vraiment beaucoup moi aussi et que...je veux pas.. je veux pas que ce soit pour de mauvaises raisons. Après tout ce que tu as vécu... Je veux pas que tu te méprennes, je suis vraiment heureuse que tu m'aies dit tout ça, et c'est totalement partagé mais...j'ai peur...
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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Mer 23 Déc - 10:44

 

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Et voilà, tout était dit. Je ne pourrais plus jamais faire marche arrière, désormais. C'était surtout ça, le plus effrayant : se dire que notre relation allait changer du tout au tout, même si sa réponse était négative. Si mes sentiments n'étaient pas partagés, notre amitié ne serait plus la même. De toute façon, je n'étais pas certain que nous puissions continuer d'être amis dans le cas de la non-réciprocité de mes sentiments. Cela me serait trop douloureux. Dans un sens, je me sentais soulagé de lui avoir dit ce que j'avais sur le coeur, même si mon expression était un peu maladroite. J'ignorais quels étaient les mots justes à mettre sur les émotions. Je n'avais jamais été très doué pour cela, tout simplement parce que je n'avais jamais éprouver quelque chose de tel pour n'importe qui. J'avais eu un certain nombre de copines, mais aucune n'avait été réellement importante pour moi. Avant ma dépression, j'étais incroyablement immature et je serais sorti avant pratiquement n'importe quelle fille. J'étais toujours passé à côté de Joana. La seule qui m'intéressait vraiment. Pourquoi elle, au fond ? Je n'aurais même pas pu expliquer ce qu'elle avait de plus que les autres tant elle me paraissait incomparable.

Joana parut assez surprise de ma révélation, et à vrai dire, je la comprenais. Tout cela était un peu inattendu. À sa place, je n'aurais pas vraiment su comment réagir. Cependant, j'aurais cru qu'elle avait quelques doutes, vu mon comportement de ces derniers temps. Ou peut-être n'avait-elle rien remarqué ? Cet élément ne jouait définitivement pas en ma faveur. Elle balbutia quelques mots, mais n'ajouta rien de plus. Son expression était indéfinissable. Mon coeur battait fort, trop fort. Je n'aimais pas n'avoir aucune réponse. Était-elle en train de chercher les mots justes pour me dire, sans trop me blesser, que ce n'était pas réciproque ? Je n'arrivais pas à m'enlever cette idée de l'esprit. Après tout, pourquoi m'aimerait-elle ? Elle m'avait vu au plus bas, et ces derniers temps, on ne pouvait pas dire que j'avais été particulièrement de bonne compagnie. Mais on avait vécu de chouettes moments auparavant, quand nous habitions encore à Washington, que son père était libre et ma soeur en vie. Je craignais, pour dire vrai, de me rattacher uniquement aux souvenirs. Mais pourtant, en la regardant, j'avais toujours mon coeur qui battait à la chamade et des envies niaises me venaient, comme celle de courir dans un champ avec elle, main dans la main.

Finalement, un sourire s'installa sur son visage. Je me rapprochai un peu, n'y tenant plus. Je voulais savoir. Sans rien dire et sans même me regarder, elle prit l'une de mes mains dans la sienne. J'étais assez abasourdi. Cela faisait des mois que je n'avais pas eu de réels contacts humain, et le fait de savoir que c'était celle de Joana, et dans un tel contexte... J'avais envie de bondir au plafond, si tenté que nous ayons eu un quelconque toit au dessus de nos têtes dans un parc. Sa main était petite et douce. J'aurais voulu ne jamais la lâcher. Enfin, elle parla. « J'ai peur... j'ai peur que tu me dises tout ça parce que je t'ai aidé et que j'ai été présente pour toi. Parce que je t'aime vraiment beaucoup moi aussi et que...je veux pas.. je veux pas que ce soit pour de mauvaises raisons. Après tout ce que tu as vécu... Je veux pas que tu te méprennes, je suis vraiment heureuse que tu m'aies dit tout ça, et c'est totalement partagé mais...j'ai peur.. » Son discours me laissait assez perplexe. Je comprenais ses craintes, car je m'étais posé ces questions à maintes reprises. Je l'avais fait beaucoup souffrir par le passé, aussi m'étais-je assuré de la réalité de mes sentiments avant de me déclarer. Joana était sûrement l'une des seules filles, avec Hannah et Nessa, à qui je ne ferais jamais de mal. Néanmoins, elle m'avait dit que mes sentiments étaient partagés, et c'était un bon début.

« T'as pas à t'en faire pour ça... Ça fait vraiment longtemps que j'éprouve cela... Avant l'accident de June. Je crois que ça n'est jamais réellement parti. Je sais que je suis une quiche pour montrer mes sentiments, surtout envers toi vu que j'étais assez gêné à ton retour... J'avais honte, honte de t'avoir laissé toute seule alors que j'aurais pu être là pour toi. Et pourtant, en te voyant à ma porte, je sais pas, ça a tout réveillé chez moi. » fis-je doucement. C'était assez difficile pour moi d'expliquer tout ça. J'étais encore assez fragile psychologique, et ces déclarations étaient perturbantes. « Moi aussi, j'ai peur. J'ai peur de ne pas être prêt à entamer une quelconque relation, j'ai peur qu'éprouver toutes ces choses me fasse plus de mal que de bien, j'ai peur de te faire mal... J'ai peur de beaucoup de choses. Mais je crois qu'à deux, on pourrait surmonter tout ça. On pourrait se prouver l'un l'autre que l'on a pas besoin d'avoir peur. » Sur ce, je serrais sa main un peu plus fort.
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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Ven 8 Jan - 16:22



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C'était...inattendu. Pas d'une mauvaise manière. Non, pas du tout même. C'était tout le contraire. C'était...c'était le genre de discours qui accélérait les battements de votre cœur, qui vous faisait vous demander s'il s'agissait bel et bien de la réalité, qui vous donnait envie de rire et de pleurer en même temps. C'était beau et surprenant à la fois. Tellement surprenant que je n'avais pas su quoi répondre. Je m'en voulais de faire durer le silence mais ça m'avait littéralement fait perdre mes mots.J'étais heureuse à cet instant. Mais un autre sentiment prédominait. Même si j'avais envisagé ce genre de possibilités, souhaité même, je ne pouvais pas m'empêcher de prendre peur. Avec tout ce qui était arrivé ces derniers temps, j'avais peur qu'ils me disent tout ça parce que j'avais été présente pour lui, c'est tout. Et je ne voulais pas ça. Parce que je l'aimais vraiment moi et que ça me blesserait. Mais ses mots me rassurèrent.

« T'as pas à t'en faire pour ça... Ça fait vraiment longtemps que j'éprouve cela... Avant l'accident de June. Je crois que ça n'est jamais réellement parti. Je sais que je suis une quiche pour montrer mes sentiments, surtout envers toi vu que j'étais assez gêné à ton retour... J'avais honte, honte de t'avoir laissé toute seule alors que j'aurais pu être là pour toi. Et pourtant, en te voyant à ma porte, je sais pas, ça a tout réveillé chez moi. Moi aussi, j'ai peur. J'ai peur de ne pas être prêt à entamer une quelconque relation, j'ai peur qu'éprouver toutes ces choses me fasse plus de mal que de bien, j'ai peur de te faire mal... J'ai peur de beaucoup de choses. Mais je crois qu'à deux, on pourrait surmonter tout ça. On pourrait se prouver l'un l'autre que l'on a pas besoin d'avoir peur. »

Je le regardais alors en souriant, ça me faisait plaisir d'entendre tout ça. Je ne voulais pas le faire souffrir, même si ma présence devait toujours avoir un peu cet effet-là malgré tout. Mais je voulais que l'on passe par-dessus tout ça, qu'on s'entraide, que l'on soit là l'un pour l'autre.

J'en ai vraiment envie Charlie... Je pense qu'après ce qu'on a vécu, on en est capable. Et... je veux qu'on rattrape ce temps perdu. Même si c'est compliqué, je veux essayer aussi. 

Je m'approchais de lui avant de poser mes lèvres sur les siennes doucement puis me reculais, un peu gênée par mon propre geste même si ça faisait longtemps que j'en avais envie.

Euh... Je pars pour Washington la semaine prochaine , dis-je pour changer de sujet. Est-ce que...tu te sentirais prêt à y retourner ?

Il était temps pour moi de rendre visite à mon père, ce que j'avais un peu trop longtemps repoussé mais je ne préférais pas le dire explicitement.  
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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Sam 9 Jan - 20:13

 

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Je me sentais terriblement fébrile. Comme un gosse qui se retrouve face à sa première amoureuse et qui ne sait pas du tout quoi lui dire. Pourtant, c'était Joana ! J'avais peur de quoi au juste ? Ce n'était pas comme si elle allait se moquer de moi ou quoi que ce soit. Au pire, elle me disait que ce n'était pas réciproque, mais il n'y avait pas de quoi avoir si peur. C'était sans aucun doute le fait de me mettre à nu de cette façon qui m'effrayait tant. Exprimer ce que je ressentais était, de base, très compliqué pour moi. Même quand il s'agissait d'un sentiment banal. C'était comme ça ; j'intériorisais tout et ça ne ressortais que très rarement. Or, là, je devais m'exprimer à coeur ouvert sur quelque chose de très secret et que j'avais tout fait pour oublier lors de son arrivée à Miami : mes sentiments pour Joana. C'était sûrement la première fois de ma vie que je ressentais quelque chose d'aussi fort pour une fille. À ma plus grande surprise, Joana m'avoua que c'était réciproque, après un long silence. Elle était adorable quand elle était gênée ou surprise. Ici, c'était un peu un mélange des deux. Gênée, surprise et surtout, heureuse. Je ne savais pas pourquoi ni comment, mais j'arrivais à le voir dans sa façon de me regarder. Cela lui faisait plaisir que je lui dise cela. Je ne pus retenir un petit sourire.

Elle me fit cependant part de ses doutes. Elle craignait que je ne dise ça uniquement parce qu'elle s'était occupé de moi pendant mon hospitalisation. Je comprenais cela, et ses craintes étaient parfaitement légitimes. Je m'étais aussi posé beaucoup de questions. J'avais évidemment peur que ces émotions, cet espèce d'amour que je ressentais pour elle, ne me fasse péter un plomb. J'avais peur de ne pas suivre. Mais je ne savais pas ce qui était le plus néfaste : lui avouer mes sentiments ou tout garder pour moi ? Tant pis. Je lui expliquai, pour la rassurer, que mes sentiments ne dataient pas d'hier. C'était étrange d'avouer tout cela maintenant, d'avouer après tant d'années qu'au fond, je l'avais toujours un peu aimée... J'avais perdu beaucoup de temps à garder tout ça enfoui en moi. « J'en ai vraiment envie Charlie... Je pense qu'après ce qu'on a vécu, on en est capable. Et... je veux qu'on rattrape ce temps perdu. Même si c'est compliqué, je veux essayer aussi » me répondit-elle. Ses paroles me comblaient de joie. Enfin, il ne fallait pas être trop optimiste, car tout ne serait sûrement pas facile, mais au moins, elle était dans le même état d'esprit que moi. Nous avions souffert en même temps de la même chose, et malgré cela, nos sentiments n'avaient pas changés. J'étais persuadé que nous pourrions nous aider mutuellement. Avant que j'eus le temps de rien faire, elle s'approcha doucement de moi et déposa un baiser sur mes lèvres. Et je crois qu'aucun baiser n'eut jamais cet effet là sur moi. Des papillons dans le ventre, pour un simple baiser, tendre et pur. Ouah. J'aurais voulu la prendre dans mes bras, sauter au plafond ou faire le tour du lac en courant et en riant, mais bon, ce n'était peut-être pas le moment.

Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire comme un idiot, et je me sentais vraiment con, pour le coup. J'avais attendu ce moment depuis si longtemps...! « On va essayer, je te promets. Je ferais de mon mieux » déclarai-je. J'étais bien décidé à faire des efforts pour que cela marche. Désormais, en voyant son visage, je ressentais plus d'amour que de haine, contrairement à autrefois où je ne pouvais plus la voir sans repenser à son meurtrier de père. En parlant de lui, elle m'annonça une nouvelle qui me fit frissonner. « Euh... Je pars pour Washington la semaine prochaine. Est-ce que...tu te sentirais prêt à y retourner ? » me demanda Joana. Même si elle ne l'avait pas dit, je savais qu'elle allait voir son père. Et c'était normal, d'ailleurs. Même si il avait commis une erreur, ça ne faisait pas de lui un monstre et surtout, il restait son père. Je me sentais toujours un peu mal de le savoir derrière les barreaux, comme si c'était de ma faute. Je me rassurais en me disant qu'il n'avait à vivre ça que pendant quelques années, alors que June était prisonnière pour l'éternité. « Euh... Je ne sais pas trop honnêtement... » balbutiai-je. Je n'étais pas retourné à Washington depuis mon départ précipité suite à la mort de June, au début de l'année 2015 —cela faisait bientôt un an qu'elle était décédée— et je ne savais pas si j'allais avoir la force de revoir tout cela. « J'imagine qu'un jour il faut bien affronter ses pires peurs... Peut-être que ça m'aiderait à repartir du bon pied » pensai-je à voix haute. L'idée d'y aller avec Joana réchauffait cependant mon coeur. « Et puis, j'veux être là pour toi. Tu l'as été pendant toutes ces semaines, à mon tour maintenant. Il faut que tu ailles parler à ton père. » fis-je d'un ton décidé. « On pourrait loger chez mon père. Il y a largement la place maintenant » continuai-je d'un ton un peu plus sombre. Avec la mort de June et de ma mère, le départ de Prunille pour New York, mon père devait se sentir bien seul lui aussi. C'était l'occasion pour moi de le revoir également. « Va pour un voyage à Washington, alors. Rendez-vous avec nos pires démons » conclus-je d'un ton plus léger. Je souris, et ne put m'empêcher de redéposer un baiser, un peu plus long cette fois, sur les lèvres de Joana. J'avais l'impression de nager en plein rêve.
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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Dim 17 Jan - 20:08



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 « On va essayer, je te promets. Je ferais de mon mieux. » Je voulais y croire, j'espérais que tout se passerait bien. Je savais que ce ne serait pas aussi simple, nous n'étions pas dans le monde des bisounours. Nous avions déjà bien galéré pour en arriver là et ce n'était pas fini. Mais je voulais croire à ce qu'il avait dit, que nous pouvions réussir si on s'entraidait, si on était présent l'un pour l'autre. Ça j'y croyais. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle j'étais venu à Miami, même si le doute restait. Ma présence pouvait faire autant de mal que de bien, et c'était toujours le cas d'ailleurs. « Je ferai de mon mieux aussi. Et je voudrais que... que tu me dises si...si ça ne va pas, si ça devient trop compliqué... Moi aussi j'ai peur de te faire du mal. » Néanmoins j'étais heureuse, et j'étais contente de le voir sourire. C'était rare. Et ça me donnait le sourire à moi aussi. Je me sentais bien là assise sur ce banc avec lui. Et ça me rassurait que l'on ait pu mettre les choses au clair entre nous.

Sur un coup de tête, je lui avais proposé de m’accompagner à Washington. J’avais déjà prévu d’y aller seule mais il n’y avait rien à perdre à lui demander s’il voulait venir aussi. J’aurais totalement comprit qu’il refuse s’il ne se sentait pas prêt, c’était à lui de décider et je ne voulais pas lui imposer quoi que ce soit. « Euh... Je ne sais pas trop honnêtement... J'imagine qu'un jour il faut bien affronter ses pires peurs... Peut¬-être que ça m'aiderait à repartir du bon pied. Et puis, j'veux être là pour toi. Tu l'as été pendant toutes ces semaines, à mon tour maintenant. Il faut que tu ailles parler à ton père. » Bien sûr, il avait compris ce qui me poussait à repartir sur Washington. Mon père me manquait. Le départ de ma mère nous avait éloigné tous les deux, j’aurais préféré que ce soit différent. Mais il n’empêchait pas que c’était mon père, que je l’aimais malgré tout et que je voulais recréer des liens avec lui. Et pour ça il allait falloir que je lui rende visite en prison. « Je veux pas te forcer si tu te sens pas prêt, tu as toujours le temps de changer d'avis. Et tu n’as rien à me rendre, je t’assure. J’ai l’impression de te causer plus de soucis qu’autre chose depuis que je suis arrivée à Miami. »

« On pourrait loger chez mon père. Il y a largement la place maintenant ». Je fermais quelques secondes à sa remarque. Peut-être que ce n’était pas vraiment une bonne idée. C’était encore trop tôt, c’était encore dur pour lui. Après la mort de June, la mort de sa mère… D’un côté, je me disais que ça pourrait l’aider et que ça ferait du bien à son père de le revoir, et que ce serait bon aussi pour lui de voir son père. Ils devaient se soutenir dans ces épreuves. D’un autre côté, ça pouvait empirer la situation, rendre tout ça tellement plus réaliste, voir cette maison dans laquelle il avait toujours vécu vide. C’était un grand pas pour lui. Il avait fui Washington, y retourner serait véritablement compliqué. Ce serait un peu comme revenir en arrière, affronter tout ce qui l’avait poussé à partir, faire face à tous les souvenirs qui ressurgiraient forcément. Mais, à un moment ou à un autre, il aurait fallu le faire. Etait-ce trop tôt ? Seul l’avenir nous le dirait. J’espérais que ça l’aiderait aussi de pouvoir parler à son père, comme ça me ferait du bien de parler au mien. Dans tous les cas, je voulais être présente pour lui, continuer à le soutenir. « Tu sais que tu peux compter sur moi. »

« Va pour un voyage à Washington, alors. Rendez-vous avec nos pires démons » Je lui serrais la main en souriant avant qu’il ne m’embrasse. Je prolongeais le baiser en posant une main sur sa nuque puis m’écartais. « Au fait… Tiens. » Je lui tendis les places de concert que j’avais acheté pour son anniversaire. « Je n’avais pas trop d’idées alors j’espère que ça te va… »  Je n’avais pas non plus énormément d’argent, et j’en avais déjà dépensé pour le trajet jusqu’à Washington mais ça me faisait plaisir de lui offrir au moins quelque chose.  « On marche ? » demandais-je en me levant. « Tu m’as pas dit alors, comment ça s’est arrangé avec Prunille ? »


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(#)Sujet: Re: you're all i have (joana)  |   Mer 27 Jan - 16:04

 

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Je n'arrivais pas à croire que tout cela était vrai. Cela semblait surréaliste. Moi et Joana, au bord du lac, en train de s'embrasser ? Je n'aurais pas cru cela possible il y a quelques mois à peine. J'avais longtemps considéré la jeune femme comme une excellente amie, jusqu'à ce que je me rende rapidement compte que j'éprouvais des sentiments pour elle. Et des vrais. Joana n'était comme aucune autre fille que je connaissais et c'était probablement cela que j'aimais le plus chez elle. Elle était extrêmement intelligente —largement plus que moi et je n'avais pas honte de l'admettre—, douce, calme, et compréhensive. De toute façon, je en serais pas parvenu à lui trouver un seul défaut. J'avais aussi dans l'idée que tout ce que nous avions vécu, les bonnes mais surtout les mauvaises choses, nous avaient aidé à nous rapprocher. Peut-être que si son père n'avait pas tué ma soeur cette nuit-là, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Alors évidemment, j'aurais préféré que tout cela ne se produise pas, mais c'était la première fois depuis des lustres que je frôlais le bonheur, et c'était grâce à Joana. Elle craignait que mes sentiments ne soient dû qu'au fait qu'elle ait été présente pour moi à ce moment douloureux de ma vie, et j'en avais un peu peur aussi, mais je savais que l'origine de mes sentiments était bien plus antérieure que toutes ces histoires. « Je ferai de mon mieux aussi. Et je voudrais que... que tu me dises si...si ça ne va pas, si ça devient trop compliqué... Moi aussi j'ai peur de te faire du mal. » me confia-t-elle. Je me demandai comment elle pourrait bien me faire du mal, franchement. Et puis, qu'est-ce qui pouvait encore me faire du mal, après tout ce que j'avais vécu cette année ? Pas grand chose. Mais je me tus, ne voulant pas trop enfoncer le couteau dans la plaie.

Joana me demanda ensuite si je voulais l'accompagner à Washington, prochainement. J'hésitai quelques instants. Elle avait besoin de voir son père et je voulais réellement l'aider, l'accompagner ; et puis cela me permettrait également de revoir ce qui restait de ma famille. Cependant, je savais que ça n'allait pas être de tout repos. Je n'avais pas remis les pieds dans la capitale depuis mon départ pour Miami, il y a environ un an. J'ignorais quelle allait être ma réaction. Revoir ces rues, la maison familiale... Aller voir la tombe de June, aussi. Ma mère, quant à elle, avait été enterrée au Québec, selon ses dernières volontés. Je ne savais pas si j'étais mentalement prêt, mais ce dont j'étais plus certain encore, c'était que je ne pouvais pas fuir éternellement. Tant que je continuerais de classer cela comme "dangereux", le danger existerait ; mais dès lors que je cesserais, il disparaîtra. Je me devais d'être fort et surtout d'aller de l'avant. Et puis, Joana serait avec moi. Quelle meilleure alliée pouvais-je avoir ? « Je veux pas te forcer si tu te sens pas prêt, tu as toujours le temps de changer d'avis. Et tu n’as rien à me rendre, je t’assure. J’ai l’impression de te causer plus de soucis qu’autre chose depuis que je suis arrivée à Miami. » J'ignorais pourquoi elle avait cette tenace impression. Certes, nos débuts ici avaient été compliqués, mais c'était de l'histoire ancienne désormais. « Je n'ai jamais été plus heureux que depuis que tu es là » souris-je doucement. Il fallait qu'elle se sorte cela de la tête. « Tu sais que tu peux compter sur moi. ». Cela me fit sourire. Elle était définitivement adorable. Cela me faisait chaud au coeur de voir que quelqu'un en avait réellement quelque chose à foutre de moi, et surtout, que je puisse être absolument sûr de sa sincérité. Je ne doutais pas du tout de Joana, alors que j'étais d'une nature assez méfiante. « Et tu peux compter sur moi également » précisai-je. J'avais beau avoir des soucis peut-être un poil plus grave qu'elle, il n'empêchait que ce voyage serait dur pour elle et que je me devais d'être là pour la soutenir.

Je l'embrassai, ensuite, et j'avais encore une fois l'impression d'être dans un rêve. Merde, je réalisais pas ce que j'étais en train de faire là. Et pourtant, cela semblait si naturel ! Comme si c'était l'ordre normal des choses. Pourquoi avions-nous attendus si longtemps pour nous déclarer, franchement ? Nous avions perdu un temps fou. Joana me tendit ensuite deux tickets. Étonné, je constatai qu'il s'agissait de deux places de concert pour un groupe que j'adorais. « Je n’avais pas trop d’idées alors j’espère que ça te va… » Je ne pouvais pas arrêter de sourire comme un imbécile tant j'étais touché. Cela faisait des lustres que personne ne m'avait plus offert quelque chose, et le fait que cela vienne d'elle me touchait encore plus. C'était à peine si j'avais moi-même pensé à mon anniversaire... Mon premier sans June et ma mère, je n'avais pas eu spécialement l'envie de le fêter. « T'imagine même pas à quel point ça me fait plaisir, merci! Et moi qui ai complètement happé ton anniv, mon dieu, excuse moi » fis-je en relevant la tête. Nous étions plus ou moins en froid au moment de son anniversaire, mais quand même. Elle proposa ensuite que l'on marche un peu, et je me levai pour la suivre. « Tu m’as pas dit alors, comment ça s’est arrangé avec Prunille ? » Prunille... J'eus comme des frissons en entendant son nom. Elle était récemment partie pour New York, où on lui avait offert un travail qu'elle ne pouvait pas refuser. Après notre réconciliation, ce départ était un coup dur pour moi. Très, très dur. Je l'avais vécu comme un abandon, dans les premiers jours. « Euh, eh bien, elle a appris pour... pour ma... » Je n'arrivais toujours pas à le dire tant cela me semblait être un acte absurde et dénué de sens désormais. « Enfin, elle a appris quoi. Elle a débarqué chez moi, et au lieu que l'on se prenne le chou comme d'habitude, je sais pas, on est littéralement tombés dans les bras l'un de l'autre. Je crois qu'on en avait tous les deux marre depuis longtemps, mais que par fierté ou je ne sais quoi, nous n'osions plus faire le premier pas. Nous prenions notre mauvaise relation comme un acquis, mais ce que j'ai fait... disons que l'on s'est rendu compte que l'on ne pouvait pas continuer comme ça. Qu'on avait besoin l'un de l'autre » Je me stoppais. J'étais assez ému d'évoquer ma soeur en ces termes, surtout à la pensée qu'elle était désormais partie et que j'ignorais quand j'allais la revoir. « Enfin, elle n'est plus à Miami maintenant » fis-je rapidement. Je changeai ensuite de sujet. « Mais et toi alors ? Tu fais quoi maintenant ? Tu étudies toujours ? » demandais-je, un peu gêné de ne jamais avoir posé la question. Pendant mon hospitalisation, on parlait surtout de moi ou de ce qui passait à la télé, ce genre de trucs. Joana ne parlait pas beaucoup d'elle. « Si tu as des problèmes d'argent, tu sais... je peux t'aider » dis-je doucement.
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