❝ A cry for help ❞J’avais fait tout ce que je pouvais. Je ne comprenais pas ce qui lui prenait.
Aloysia était partie se coucher, épuisée par le décalage entre le rythme d’Ana et le nôtre, et le fait de devoir s’en occuper constamment. J’avais mangé avec elles le midi et avais forcé Aloysia à se reposer. Elle avait résisté tout d’abord mais j’avais continué d’insister. C’est après qu’elle ait refermée la porte de sa chambre pour s’allonger que je me rendais compte de ma connerie. Depuis la sortie d’Aloysia, j’avais passé très peu de temps seul à seul avec Ana. Généralement, on se chargeait tous les deux de lui donner le biberon, de la laver, de la changer etc… A l’hôpital, j’étais encadré par les sages-femmes et Aloysia. Je n’avais jamais passé du temps uniquement avec elle. Et je ne savais pas comment je m’en sortirais.
Au début, tout s’était bien passé. Je lui avais donné le biberon et je lui avais même parlé d’une voix totalement niaise et stupide, j’espérais d’ailleurs qu’Aloysia se soit endormie profondément et qu’elle n’ait pas entendu ça. Et mon portable s’était mis à sonner, interrompant tout, j’avais posé Ana dans son parc avant de répondre. C’était au sujet d’un match mais j’avais dû rapidement raccrocher parce qu’Ana s’était mise à crier et à pleurer. J’espérais que ça ne réveillerait pas Aloysia. Je la pris alors dans mes bras, lui maintenant bien la tête. Mais elle ne voulait pas s’arrêter. Je lui parlais en marchant dans l’appartement, essayant de la bercer au passage mais rien n’y faisait. « Allez chut, calme-toi… » essayais-je une nouvelle fois. Les voisins allaient finir par appeler les flics pour maltraitance si ça continuait. Et puis je ne voulais pas passer pour un total nul si Aloysia se réveillait. J’avais alors essayé la technique du hochet qui la calma deux secondes avant qu’elle ne se remette à crier.
Je laissais alors ma fierté de côté et redéposais Ana dans son parc. J’entrais dans la chambre d’Aloysia et m’agenouillais à côté de son lit, près de son visage. Je posais une main sur son épaule, la bougeant un peu avant qu’elle n’ouvre les yeux. « Je vais avoir besoin de ton aide. » dis-je simplement. « Elle a pas de bouton marche/arrêt ».
❝ A cry for help ❞ Je devais avouer que c’était bien plus dur que ce que j’avais pu imaginer. Du moins physiquement. Je dormais très peu et quand Anastasia dormait, j’avais des tas de choses à faire ! Réviser pour mes derniers partiels, faire le ménage, la lessive. Je n’avais clairement plus une minute à moi. Je ne m’en plaignais pas, je l’avais choisi et puis la regarder me faisait oublier tous les désagréments causés mais j’avais peur que la fatigue s’accumule et qu’au final, je foire tout ! Blake était là pour m’aider mais il ne passait pas toutes les nuits chez moi et souvent il avait besoin que je sois à côté de lui pour lui dire si ce qu’il faisait était bien ou non. Il n’était pas vraiment à l’aise et avait peur de lui faire mal à chacun de ses gestes ! J’avais beau le rassurer, ce n’était pas gagner ! Alors oui, se reposer était quelque chose de difficile à faire.
En cet après-midi ensoleillée, Blake m’avait poussée ou plutôt obligée à aller me reposer. J’avais d’abord décliner son offre mais il ne m’avait pas laisser le choix. Au final, ce n’était pas plus mal. Cela me permettait de me reposer et lui de se rassurer sur ses capacités à s’occuper d’un enfant. Surtout que je l’avais vu faire et il savait faire ! Avec un peu de temps, il serait au top ! Quoi qu’il en soit, je ne dû pas dormir bien longtemps car réveillée par Blake. Cependant, cette mini-sieste m’avait fait du bien. Je rigolai avant de me relever, m’étirant au passage. « T’as regardé sa couche ? » Et à sa tête, je compris que non, cette idée ne lui était pas venue à l’esprit. A coup sûr, c’était ça. Je me rendis au salon où Anastasia pleurait et lorsque je la pris dans mes bras, l’odeur n’échappa pas à mes narines. « Hum… t’as le nez bouché ou quoi ? » le taquinais-je avant de me rendre dans la chambre d’Anastasia où je posai cette dernière sur la table à langer que j’avais finalement monter seule. « Allé, au boulot ! » dis-je à Blake qui avait encore beaucoup de chose à apprendre.
❝ A cry for help ❞Aloysia faisait une sieste bien méritée. Anastasia avait un rythme de sommeil bien à elle et il était encore difficile de s’y adapter. Elle avait beau dormir énormément, il y avait beaucoup de choses à faire à côté, sans parler des moments pour soi. Alors je lui avais dit qu’elle pouvait se reposer. Je la remplacerais avec Ana. Heureusement alors qu’elle avait refusé de donner le sein, ce genre de moment aurait été moins possible.
Aucune difficulté ne s’était présentée au premier abord. Tout c’était très bien passé. Ana avait bien gazouillé et moi j’avais bien parlé dans le vide. Mais après l’avoir mis dans le parc, la situation dérapa rapidement. Anastasia s’en donna à cœur joie, pleurant et hurlant en même temps. Et je m’étais retrouvé totalement impuissant face à cette situation. Je ne savais pas comment agir pour la calmer. J’avais essayé différents trucs avant de venir réveiller Aloysia. Elle se redressa et s’étira avant de me parler de la couche. Je devais sérieusement avoir l’air d’un idiot. Je n’avais pas regardé sa couche. J’ouvris la bouche et secouais la tête avant de me lever et de me rendre au salon avec Aloysia. Celle-ci avait eu raison, c’était bien la couche. Elle fit d’ailleurs une remarque sur mon odorat. Je ne répondis rien mais lui fit clairement comprendre que j’étais vexé.
Elle prit Ana et je la suivis alors qu’elle la posait sur la table à langée, me disant de me débrouiller. « T’es sûre que tu veux pas continuer à jouer super maman ? » demandais-je tout de même, espérant éviter cette tache encore un peu. Mais son regard m’indiqua que non, c’était à moi de m’y atteler. « Génial » grommelais-je. Je me lavais les mains avec une lingette avant de lui détacher sa couche. Je me débarrassais alors du plus gros avec la couche. Je soulevais ensuite Ana et repliais la couche pour la placer sous ses fesses. Avec une lingette, je me mis à la nettoyer. J’essayais de reproduire du mieux que je pouvais les gestes des sages-femmes et d’Aloysia. « Comment je me débrouille ? » demandais-je à Aloysia.
❝ A cry for help ❞ J’aurais pu dormir encore un long moment, voir tout l’après-midi si Blake n’était pas venu me réveiller en panique. Anastasia pleurait et apparemment il ne savait pas pourquoi. Si elle pleurait c’est que quelque chose la gênait. Elle avait peut-être faim, ou avait besoin d’être changée. Malade ? Je n’y croyais pas trop sachant qu’avant ma mini-sieste elle n’avait montré aucun signe allant vers cette hypothèse. Je demandai alors pour la couche et il se décomposa sur place. Signe qu’il avait oublié de vérifier ce détail et qu’il se sentait à présent horriblement idiot ! Et probablement encore plus lorsque je confirmai cette hypothèse. Il sembla prendre ma remarque plutôt mal. En même temps il faisait un tas d’efforts pour être au top et moi, en trente secondes, je cassais tout ça ! J’allais devoir être plus vigilante à l’avenir.
Arrivée à la chambre d’Anastasia, je décidai de laisser la place à Blake. La pratique était le meilleur moyen d’apprendre. « Non, au boulot ! » répétais-je alors qu’il montrait clairement son mécontentement. « Mon dieu ! On dirait que je t’envoie à la mort ! C’est juste une couche à changer ! Tu crois que ta mère faisait quoi quand t’étais petit ?! » C’est vrai, ce n’était pas la mer à boire ! Puis avec toutes les couches qu’il allait devoir changer, autant qu’il commence maintenant. Le début était prometteur mais cela se dégrada bien vite. Je n’osais rien dire de peur qu’il le prenne encore mal. Il me demanda alors comment je trouvais qu’il s’en sortait. Je me mordis la lèvre inférieur ne sachant pas trop comment lui dire. « Beh… on va dire que t’es meilleur pour donner le biberon que pour changer une couche… » dis-je simplement en espérant que cela passe mieux. « C’est trois fois rien, rassure toi… Tu commençais bien mais… tu as oublié de lui mettre la crème pour l’irritation, la couche est à l’envers, le body est aussi à changer et… tu as de la merde sur le poignet. » dis-je plutôt cash. « Mais ne t’en fait pas, d’ici deux semaines, tu seras au top aussi pour l’atelier couche ! » souriais-je, avant de le rejoindre pour lui montrer une nouvelle fois les gestes à adopter.
J’enlevai don la couche pour mettre la crème oubliée par Blake, et Anastasia profita de cet instant pour faire pipi. Le temps que j’attrape la couche pour la lui mettre plus ou moins, mon tee-shirt fut trempé. « Okay, tu te venges parce que j’ai dit à papa qu’il était nul en couche. » dis-je en regardant Anastasia, comme si elle comprenait. « Oh, vas-y, rigole, t’attends que ça. » dis-je en regardant Blake. « Tu sais quoi ? recommence, je vais me changer. » dis-je en regardant mon tee-shirt complètement trempé.
❝ A cry for help ❞J’avais bien essayé de me défiler mais Aloysia me força à m’occuper de la couche d’Anastasia, me parlant même de ma mère changeant mes propres couches. Je soufflais en jetant un dernier coup d’œil à Aloysia avant de me lancer. J’avais essayé de reproduire le plus fidèlement possible les gestes d’Aloysia et des sages-femmes. Etape par étape. J’avais l’impression de bien me débrouiller mais je demandais tout de même l’avis d’Aloysia. Sauf qu’elle me fit quelques réflexions sur ma manière de faire. Je m’étais planté. Et ça m’agaçait. Elle essaya bien de se rattraper en me disant que dans deux semaines je serai bien meilleur mais ça ne m’empêchait pas d’être déçu tout de même. « Je laisse faire la pro’ » dis-je avant de me reculer. J’attrapais une lingette propre pour me nettoyer et regardais Aloysia faire, sans rien dire.
Alors qu’elle lui retirait sa couche, Anastasia en profita pour faire pipi, aspergeant le tee-shirt d’Aloysia par la même occasion. Un sourire étira mes lèvres mais je le retirais immédiatement quand Aloysia se tourna vers moi. Pour Aloysia, il s’agissait d’une vengeance d’Ana. Et ça ne me déplaisait pas, j’en étais même plutôt fier. Mais, même quand Aloysia me signala que je pouvais rire, je me retenais. « Ça aurait été bien plus intéressant si ça n’avait pas été de l’urine » dis-je en désignant son tee-shirt à moitié transparent. Elle s’éloigna ensuite, me laissant la remplacer à nouveau. « Tape-là championne » dis-je à Anastasia avec un grand sourire, tapotant sa petite main avec mon index. Je suivais alors les consignes d’Aloysia, changeant le body et mettant la couche dans le bon sens cette fois. « Eh voilà tu es toute belle toute propre maintenant ! » m’exclamais-je avant de la prendre dans mes bras. On rejoignit Aloysia dans le salon. « Tu veux retourner te coucher ? » lui demandais-je. « Maintenant qu’elle a bien fait pipi, je devrais plus avoir de problème ! » me moquais-je.
❝ A cry for help ❞ La bonne volonté était bien présente, malheureusement les gestes n’étaient pas encore au top. Bon bien entendu, ce n’était pas grand-chose. Je pouvais très bien lui laisser Anastasia sans qu’il y ait de réels soucis. J’avais totalement confiance en lui. Déçu, il me laissa la place. « Tu le seras toi aussi bientôt. »souriais-je avant d’enlever la couche à Anastasia pour la lui remettre à l’endroit. Geste que je n’eus pas totalement de finir puisque la jeune demoiselle décida que c’était le bon moment pour faire pipi. J’avais le tee-shirt trempé et je voyais bien que Blake jubilais intérieurement. Blake fit alors une remarque sur mon tee-shirt devenu transparent. Je levai les yeux au ciel avant de lui donner une petite tape sur l’épaule. « Tu me désespères parfois, tu le sais ? » dis-je dans un léger rire pour plaisanter.
Je laissai donc une nouvelle fois la tâche du changement de couche à Blake. Je partis à la salle de bain pour me rincer rapidement avant d’enfiler un haut propre. J’allais m’installer au salon et Blake me rejoignit rapidement. « Non, ça va » souriais-je avant qu’il ne se moque ouvertement de moi. « Ahahah très drôle ! » ironisais-je avant de reprendre « surtout venant du mec qui doit avoir le nez constamment bouché. » oui, à mon tour je me moquais gentiment. Qui aime bien, châtie bien, non ? « Dis ça te tente ce soir on se commande un truc ? Y’a un petit italien qui a ouvert en ville et il parait que c’est super bon, puis ça m’évitera de faire un truc » avouais-je. Pas que cuisiner me dérangeait, bien au contraire, j’aimais ça mais je n’avais simplement plus trop le temps en ce moment.
❝ A cry for help ❞Aloysia avait pris la situation en main après les multiples bêtises que j’avais faite. Mais Anastasia se vengea à ma place. Enfin, je n’avais pas envie de me venger mais j’étais assez vexé. Le tee-shirt d’Aloysia fut rapidement mouillé et je plaisantais à propos de ça et j’accueillis sa réponse avec un immense sourire, assumant totalement ce que j’avais dit. Elle quitta la pièce et je me débrouillais comme un chef avec Anastasia. Enfin normalement. Je la félicitais aussi, longuement, très fier d’elle.
La petite maintenant toute propre, nous rejoignions Aloysia dans le salon et je me moquais encore un peu, juste pour le plaisir. Bien sûr, comme je l’avais cherché, elle se moqua à son tour. Je lui tirais la langue comme un gamin, ce que j’étais toujours par moment, et allais déposer Ana dans son parc tandis qu’Aloysia me proposait de commander italien. « Ouais pas de problème. » dis-je en haussant les épaules avec un sourire. Je me laissais tomber dans le canapé à côté d’Aloysia, passais mes bras autour de sa taille et commençais à embrasser sa mâchoire, mais elle me stoppa net en me demandant si on avait frappé à la porte. Elle se leva sans attendre de réponse et ouvrit la porte. Je me levais directement en voyant nos mères attendre dans le couloir. Avec leurs valises.
Ma mère me prit dans ses bras et je saluais ensuite la mère d’Aloysia. Elles rejoignirent ensuite Anastasia. Je pris les valises qu’elles avaient laissé en plan et poussais Aloysia pour qu’elle vienne avec moi dans la chambre. Je posais les valises et fermais la porte discrètement. « Tu crois qu’on peut encore s’enfuir ? » demandais-je tout bas. Mais elle ne semblait pas d’accord avec cette idée alors je me reprenais. « Je suppose qu’on peut dire adieu au repas à emporter… Je cuisinerai si tu veux… »
De retour dans le salon, je vis qu’Ana était entre de bonnes mains. Et de nouvelles peluches étaient apparus pour son plus grand plaisir. La mère d’Aloysia prit la petite dans ses bras et s’assit dans le canapé, rapidement suivie par ma mère qui ne les lâchait pas du regard. Je leur proposais donc de boire quelque chose et prévins Aloysia que je m’occupais de tout. « Alors les enfants, vous avez enfin décidé d’habiter ensemble ? » Merci maman, comment mettre les pieds dans le plat ? On se demandait de qui j’avais hérité parfois. « Euh non…, je suis juste de passage… » répondis-je mal à l’aise en posant les verres sur la table.
❝ A cry for help ❞ Le moins que l’on puisse dire c’est que changer la couche d’Anastasia n’avait pas été de tout repos et au final ce fut à Blake de finir la tâche pendant que moi je me changeais. Je profitais d’être dans la salle de bain pour lancer une machine. Le linge s’accumulait à une vitesse folle ces derniers temps. De retour dans le salon, j’en profitai pour proposer à Blake de commander à un petit restaurant italien pour le repas du soir. Cela m’éviterait de devoir à gérer ça. Blake s’était installé à mes côtés et m’avait prise dans les bras. Notre étreinte avait été de courte durée puisque nous avions des visiteurs. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant ma mère et ma belle-mère, les bras chargés de paquets et derrière elles, leurs valises! Okay, elle voulait voir leur petite-fille et ça s’était bien normal mais j’aurais préféré être averti ! Puis au vu de la taille de leur valise, elles n’étaient clairement pas là juste pour une nuit et même si elles prétendaient pouvoir prendre l’hôtel, cela serait malvenu de ma part de ne pas les inviter à rester. Les prochains jours risquaient d’être long, très long.
❝ A cry for help ❞Nos mères venaient de débarquer chez Aloysia, totalement à l’improviste. Trop surpris pour faire le moindre commentaire à ce propos, on les laissa entrer avec leurs valises. Elles nous saluèrent rapidement avant de se jeter littéralement sur Ana pour la cajoler et la couvrir encore de cadeaux. J’en profitais donc pour prendre leurs valises, mais surtout nous isoler avec Aloysia afin de discuter tranquillement. Comme je m’en doutais, Aloysia ne voulait pas que l’on s’enfuis. Mais bon…qui ne tente rien n’a rien après tout. Je soufflais donc, acceptant la présence de nos mères mais aussi le fait qu’on devrait faire à manger ce soir, et non pas commander comme on l’avait prévu au départ.
On ressortit de la chambre avant de rejoindre nos mères tranquillement installées sur le canapé du salon avec Anastasia. Je posais les verres sur la table quand ma mère nous demanda si on s’était décidé à vivre ensemble. Il était vrai qu’avec la présence d’Ana maintenant, c’était beaucoup plus simple que l’on soit tous les deux là pour l’encadrer à chaque heure de la journée. Mais je ne m’en sentais pas prêt. J’étais habitué à cette indépendance. Même si je vivais actuellement avec Charlie, je savais d’avance que ce ne serait pas pareil si je vivais avec Aloysia. Avec Charlie, la plupart du temps on ne faisait que de se croiser, d’autant plus qu’on avait la fâcheuse manie de ne pas parler des sujets les plus importants, même si ça c’était un peu arrangé de ce côté-là. Mais là, la relation serait différente. C’était toute autre chose et je ne pensais pas être préparé. Je préférais donc y aller doucement. D’abord apprendre à m’occuper d’Ana et maintenir ma relation avec Aloysia. Et on verrait pour ça plus tard. D’autant plus que l’on n’en avait absolument pas discuté avec Aloysia alors mettre ce sujet sur le tapis allait certainement la faire s’interroger. On en discuterait obligatoirement tous les deux, après que nos mères soient parties.
« C’est vrai que ça serait plus simple oui… » répondis-je à la mère d’Aloysia. « Mais je pense qu’Ana ne doit pas être une raison pour que l’on précipite les choses entre nous. » On aurait été un couple sans enfant, je ne pensais pas que le fait d’emménager ensemble au bout de quatre mois de relation se serait présenté aussi rapidement. « Et oui, je suis souvent ici » dis-je cette fois-ci à ma mère. « Mais ça ne pose pas de problème mes allers et retours » ajoutais-je en me tournant vers Aloysia. Vu que nous n’en avions pas discuté, je ne savais pas comment elle voyait les choses. Et peut-être qu’elle avait quelque chose à ajouter.
❝ A cry for help ❞ Nos mères étaient là comme si de rien était ! Cela me faisait plaisir de les voir et surtout qu’elles puissent profiter d’Anastasia mais en ce moment j’avais beaucoup de choses à gérer sans avoir à penser au repas à préparer et tout ce qui allait avec leur venue chez moi. Entre la petite, mes derniers examens et ma reprise prochaine du patinage, c’était compliqué de prendre du temps pour moi et là cela serait encore pire. Quoi qu’il en choix, ni Blake, ni moi avions le choix. Enfin surtout moi puisqu’elles restaient dans mon appartement !
Nous nous étions installés dans le salon pour boire un coup lorsque la mère de Blake mis un sujet fâcheux sur le tapis. A nous voir ici, tous les deux dans mon appartement, elle avait fait la supposition que finalement, nous avions décidé d’habiter ensemble, ce qui était totalement faux. En même temps, c’est un sujet que nous avions jamais abordé. Si on ne prenait pas en compte la variable Anastasia, nous n’étions ensemble que depuis moins de 4 mois. Ce qui était clairement trop tôt pour envisager de vivre ensemble. Je ne savais même pas si Blake avait déjà vécu ce genre d’expérience et moi, pas depuis Aaron. Ce qui faisait un long moment ! J’avais peut-être besoin de temps… En fait, je n’en savais rien. J’avais déjà pensé à cette possibilité depuis la naissance d’Anastasia mais, je n’en avais jamais parlé au principal concerné. Il avait raison dans le fond. Nous ne devions pas précipiter les choses à cause d’Anastasia. Enfin quand on dormait 10h par nuit, c’était facile de dire ça !