late night writings

NESSA & ERWAN

Erwan s'était installé il y a quelques heures déjà dans un des studios du fond, le plus petit. Sa guitare était posée sur le canapé, laissée là en attendant qu'il en ait besoin. Des feuilles de papier recouvraient les tables de mixage, et il s'était mis à jouer quelques accords au piano, perdu dans ses pensées. Affalé dans son fauteuil, les pieds sur l'accoudoir gauche, un stylo entre les dents. Son inspiration s'était envolée il y un petit moment maintenant, et sa concentration... Très franchement, il avait dû la laisser chez lui en partant. Il avait revu Orel deux jours plus tôt et ne s'en était pas remis. Alors le voilà qui passait des heures ici, à attendre que l'inspiration lui tombe dessus, que quelque chose qui ne tournait pas autour de son "amour impossible" pointe le bout de son nez. Il avait bien réussi à griffonner quelques couplets, quelques pauvres phrases, mais tout le ramenait à Orel, et très franchement il n'avait juste pas la tête à ça. Ecrire de la musique était peut-être une échappatoire, mais pour le coup, il avait plutôt envie de dévorer un énorme burger, puis de s'étaler comme un gros tas sur son lit et de regarder les étoiles fluorescentes qu'il avait collées à son plafond. Il continua simplement à mâchouiller le stylo et à jouer au hasard avec le piano. L'horloge électronique posée sur la table indiquait 23:49 et vu son rythme de travail, il passerait certainement la nuit dans le studio. Au moins, il ne risquait pas de se faire hurler dessus pour être arrivé en retard. Il soupira et s'extirpa de sa rêverie. Erwan se leva et attrapa au hasard un des mugs vides qu'il avait utilisés durant la soirée, y mit un sachet de thé noir aux fruits exotiques, et remplit la tasse avec l'eau de sa bouilloire. Il se battit pendant un moment avec le pot de miel et réussit enfin à l'ouvrir, puis en mit une cuillère dans sa tasse. Il se retourna en baillant et fit un bond monumental en voyant Nessa plantée là, au niveau de la porte laissée ouverte. « Putain... Nessa » Il prononça son prénom avec un grand sourire, malgré la fatigue. Erwan plongea son index dans sa tasse, pour tester la température de l'eau, et le retira bien vite en poussant un petit cri aigu. Il le secoua à l'air frais, comme pour faire passer la douleur, et reporta son attention sur la jeune femme. « Je pensais pas qu'il y avait encore quelqu'un » ajouta-t-il en souriant malgré la douleur. Quel imbécile.

Composer n'était pas une tâche laborieuse pour Erwan. Au contraire, il avait passé son adolescence à ne faire que ça, puis quatre années à rêver de pouvoir à nouveau jouer comme il le faisait avant. Puis six mois, à composer ses chansons et les jouer dans des bars, à New York. Et ça, ça avait été le bonheur. Ce qui se rapprochait le plus de ce qu'il voulait faire de sa vie. Venir à Miami pour se donner une chance exceptionnelle, c'était un peu comme un rêve plein d'étoiles qui s'était confronté à la réalité dès l'instant où il avait mis les pieds en ville. Lui qui pensait que c'était enfin le moment de faire sa musique et d'avoir du monde pour le soutenir, l'opportunité d'enregistrer, d'être produit, de sortir un album. Mais il n'était plus certain que tout ça lui corresponde, alors qu'on lui demandait d'adapter sa musique à quelque chose de précis, à un moule préfabriqué. Erwan n'avait qu'une envie parfois, c'était de s'enfuir. Et pourtant il était passionné, déterminé, bosseur. Alors une autre partie de lui se battait, se disait que c'était le début et qu'une fois la machine lancée, il serait plus libre. Ce sont toutes ces pensées qui se bousculaient dans sa tête alors qu'il essayait de se concentrer, de trouver quelque chose, les accords parfaits, les paroles qui feraient tout. Il se prépara un thé, et sursauta lorsque Nessa le surprit en se tenant juste là. « ouais, moi non plus. » répondit-elle alors qu'il essayait d'oublier qu'il venait de se foutre le doigt dans l'eau presque bouillante de son thé. La jeune femme s'avança et se prépara une tasse pour elle aussi. « quel genre de chantage est-ce qu'on a bien pu te faire pour que tu reste ici si tard ? » Nessa le connaissait plutôt bien, et pourtant Erwan n'était pas en ville depuis des lustres. A force de passer du temps ensemble, de se croiser sans arrêt, de bosser à quelques mètres l'un de l'autre, et de faire partie des quelques jeunes musiciens particulièrement prometteurs de Miami, quelque chose de fort avait fini par se créer. Un peu comme entre les membres d'une troupe de théâtre. Alors oui, Nessa était bien au courant des petites difficultés d'Erwan. Il ne put s'empêcher de rire un peu. « J'avais besoin de faire quelque chose » dit-il en haussant un peu les épaules. « Je me suis dit qu'en restant ici je pourrai mieux me concentrer, mais bon... » finit-il en soupirant. Il la vit se diriger vers le piano et regarder les pages noircies, parfois entièrement, parfois par deux pauvres lignes. Il se mordit la langue en la voyant faire, à la fois méfiant et rempli d'appréhension, mais s'empêchant en même temps de lui demander de ne pas regarder. Elle se plongea dans l'un des textes en particulier, et Erwan porta sa tasse à ses lèvres, très lentement. « ça a l'air bien. » Il trempa sa lèvre pour tester la température et, satisfait, but une gorgée.

Burn our memories to the ground, let the ashes crumble all around, taste the sweetness and the loneliness, baby let us fill this emptiness. Erwan relut un couplet en se penchant par-dessus l'épaule de son amie. Ne sachant pas trop comment répondre au compliment, il haussa les épaules, sans réaliser qu'elle ne pouvait le voir s'il se tenait ainsi derrière elle. Et très franchement, il avait un peu de mal à comprendre comment elle pouvait trouver ça bien. Lui-même n'était pas convaincu, et ça sortait directement de sa petite tête. Pour l'instant, ce n'était qu'un ensemble de vers qui ne voulaient pas dire grand-chose. « J'ai pas encore de mélodie, et c'est carrément brouillon. Je vais surement changer la moitié et remettre tout dans l'ordre pour que ça ait un peu de sens... Je sais pas » expliqua-t-il en buvant un peu de son thé entre ses phrases. Erwan n'était pas un débutant, ni dans le chant, ni dans la composition ou l'écriture. Il avait fait ça pendant plus de la moitié de sa vie. Il avait pris des cours de chant pendant son adolescence, et le processus de création était à présent gravé en lui. Il savait bien que le produit fini ne ressemblait jamais au premier jet. Il aimait se dire que quelque part, la technique qu'il avait en lui depuis des années, c'était son point fort. Quelque chose qui le rendait indépendant. Erwan retourna près de la table où se trouvait le thé pour rajouter encre un peu de miel dans son mug. « T'as bossé jusqu'à maintenant ? » demanda-t-il à Nessa, lui tournant le dos, concentré sur sa tasse, prenant soin de ne pas en mettre partout.

Nessa était une personne plutôt exceptionnelle et Erwan était content de pouvoir la compter parmis ses amis. Il ne lui en fallait pas des tonnes pour se mettre à admirer quelqu'un, mais pour le coup, cette fille avait toujours la pèche, et ça faisait du bien. Et puis très franchement, les gens normaux étaient rentrés chez eux à cette heure-ci. Mais Nessa non, elle restait pour lui tenir compagnie, et il ne savait pas comment exprimer sa gratitude. Nessa qui était une vraie pile électrique, toujours motivée, et Erwan aimait bien parfois se laisser faire. Lacher prise et se laisser traîner un peu. Se faire balader par ceux qui savent mieux, ceux qui ont assez d'énergie pour deux. Alors peut-être qu'avec Nessa juste là, il serait capable de sortir de ce studio avec quelques chansons bien avancées. De préférence des chansons qui conviendraient à son label. Des chansons qui lui correspondent un peu moins. Parfois, il en venait à se demander pourquoi on le laissait encore écrire ses propres chansons, si ce qu'il faisait n'était pas assez général pour faire un album qui passerait à la radio et se vendrait dans tout le pays. Il se demandait si ce ne serait pas plus simple qu'on lui fournisse des merdes déjà toute prêtes. Mais non, il était dans un bon jour, il comptait y rester. « t'es conscient qu'à plus tu va tenter de te forcer à pondre quelque chose et à moins tu y arrivera ? » Il haussa les épaules, ne sachant pas trop quoi lui répondre. Elle avait peut-être raison. Jusque là, il avait toujours pensé que l'inspiration venait spontanément. Il avait passé près de 4 ans sans pouvoir composer, et dès qu'il fut libre, il alla se réfugier dans la musique, alla donner tout ce qu'il fut forcé pendant quatre ans de garder pour lui. Mais ici, maintenant, tout semblait plus compliqué. Tout était différent. Et peut-être que passer des heures dans un studio jusqu'à ce que quelque chose se passe, c'était la solution, la façon de faire les choses à Miami, dans ce monde. « tu veut un coup de main ? » elle lui demanda, et il ne savait pas trop. Il ne voulait surtout pas la retenir ici, et il avait pris l'habitude de travailler seul. La dernière fois qu'il avait vraiment pris le temps de bosser sa musique avec quelqu'un... c'était avec Orel, il y a des années. Alors là, comme ça, c'était étrange. Mais elle avait certainement des choses à lui apporter. « mhmh. j'ai un agent qui avait décider de me faire souffrir, ce soir. » répondit-elle à sa question avant qu'il ne se décide. Il l'entendit s'approcher alors qu'il lui tournait le dos. Il tourna la cuillère dans sa tasse quelques fois avant de faire face à Nessa, à présent installée dans un fauteuil. « moi je pense que tu es sur un bon truc, bouclette. faut creuser ça. » Le compliment le fit rougir, il baissa les yeux vers le plancher, et le surnom qu'elle employa le poussa étrangement à lever un doigt vers ses cheveux et à enrouler nerveusement une mèche autour de son index. « et puis ça se voit que tu écris sur du vécu, ça se sent. » Erwan se mordit la lèvre, haussant les épaules au passage, voulant donner l'impression d'une nonchalance totalement fabriquée. Il ne comptait pas s'étendre sur son "vécu" et ses chansons en disaient assez long, ces mots-là étaient les seuls qu'il laisserait s'échapper. Il saisit la guitare qui trainait sur le canapé et s'y installa, jouant un début de mélodie et plaçant les premières paroles dessus. C'était une balade, quelque chose qu'il aurait pu jouer à New York, dans l'un des bars qui le voyaient débarquer plusieurs fois par semaine. Quelque chose de simple, un peu glauque et torturé, dont on ne voudrait certainement pas pour son album. Il s'arrêta brusquement en écrasant sa main sur les cordes pour les faire taire. « Ils veulent un truc plus upbeat » Erwan dit en soupirant, essayant de cacher sa frustration sans vraiment y parvenir. « Si je propose ça, ça va finir remixé » continua-t-il avec une grimace traduisant son dégout face à cette idée. « J'ai toujours chanté qu'avec mon piano et ma guitare, et puis j'ai rien de particulièrement joyeux à raconter alors voilà... » il termina, faisant une moue en réalisant que c'était bien vrai tout ça. Qu'il n'avait rien de très joyeux à raconter et que sa vie jusque là était plutôt une succession de déprimant, de bof, de ça peut aller, et de déprimant de nouveau. Nessa était juste là, et cette fille avait beau être un rayon de soleil, il n'était pas certain que ça puisse l'aider.

« je pense pas qu'ils devraient te remixer. c'est vrai, c'est les titres qui sortent du coeur qui sont les meilleurs. et puis, s'ils voulaient vraiment que tu sorte des chansons pop sans le sens, ils te fileraient des cd déjà tout fait. » lui répondit Nessa alors qu'il lui confiait ses doutes et son mal-être. Il n'avait pas pour habitude d'être aussi franc dans ce qu'il pensait, et ça faisait du bien d'avoir pu faire sortir tout ça, là, au moins une fois. Il médita ses paroles, se disait qu'elle avait peut-être raison, que s'il avaient décidé de lui donner une chance à lui et pas un autre, il devait y avoir une raison. Ils aimaient certainement ce qu'il faisait, sa musique, ce qu'il écrivait, sa sensibilité, quelque chose. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec ses boucles brunes et ses yeux verts. Elle reprit la parole. « rejoues ça en un peu plus rythmé, moins... suicidaire et plus énervé. faut que ça parle au public, tout en restant ce que toi tu veut leur montrer. » Il se mordit un peu la lèvre et fronça les sourcils en se concentrant. En essayant de comprendre ce qu'elle voulait dire, de façon à en faire quelque chose, à savoir ce qu'il devait faire exactement avec cette chanson. Il rejoua la mélodie plusieurs fois, changeant certains détails, accélérant le rythme, essayant de nouvelles choses. Il pourrait essayer de garder le son torturé, tout en prenant un rythme plus soutenu. Alors qu'il grattait ses cordes à la recherche de quelque chose qui lui plaisait, il écouta Nessa parler attentivement. « tu sais, j'ai sans doutes beaucoup moins d'expérience que toi. à la base, j'suis danseuse pas musicienne, mais c'est un mec comme toi qui m'a fait évoluer et m'a refiler le syndrome. d'ailleurs, ce mec là ce serait jamais laisser emprisonner dans une case qui ne lui convenait pas. » Il leva les yeux vers elle en entendant cette phrase. Il aurait voulu se braquer et lui dire que non, il ne se laissait pas emprisonner, qu'il savait très bien ce qu'il faisait, qu'il n'était pas une petite chose faible sans volonté. Mais au fond, elle voyait sûrement les choses très justement, parce qu'il s'était laissé dépasser et ses rêves grands comme la planète associés à sa timidité faisaient de lui quelqu'un de naïf. Quelqu'un qui espérait peut-être que le destin se chargerait de faire fonctionner les choses comme il le voulait, sans qu'il ait besoin de s'en mêler. « chante ce qui te plaît, ce qui t'inspire, sinon ça ne sert à rien la célébrité. j'ai la chance d'avoir un agent artistique qui nous laisse nous exprimer comme on le souhaites, tu veut que je lui en parle ? » elle proposa, alors qu'il semblait commencer à trouver quelque chose, ses doigts jouant soudain avec plus d'assurance. Il la regarda avec de grands yeux, surpris, pris au dépourvu. Il ne savait pas si c'était une bonne idée, il ne savait pas ce que ça ferait, ce que ça changerait. Est-ce que ce serait bon ou mauvais ? Il n'avait pas envie de s'attirer des ennuis, ou d'impliquer Nessa dans ses histoires un peu merdiques. Vraiment. « Je euh... Je sais pas » répondit-il avec ses grands yeux levés vers elle. Il resta en arrêt sur image un moment, se sentant idiot, un peu comme un gamin qui n'avait aucune idée de ce qu'il voulait dans la vie. Erwan il voulait vivre de sa musique, jouer devant un tas de monde. Alors la célébrité et les photoshoots et la promo et les émissions de télé, ça le dépassait un peu. Un peu beaucoup même. « Tu crois que ce serait une bonne idée ? » demanda-t-il en grimaçant un peu, posant réellement la question. Quel idiot, si elle pensait que c'était une idée ridicule, elle ne l'aurait pas proposé. Il se mordit la lèvre -encore- et se redressa d'un coup sans attendre sa réponse. « Ecoute ça, c'est mieux nan ? Je la garderais acoustique mais j'ajouterais bien une basse derrière » dit-il tout à coup avec un grand sourire, en jouant une version plus rapide, plus entraînante.

« c'est mieux oui, je pense que c'est ça qu'ils recherchent. » dit Nessa en se redressant. Erwan ne put s'empêcher de sourire après ça. Peut-être qu'elle était là, la clé, ce truc qui ferait que tout irait mieux. Peut-être qu'il venait de trouver sa voie, son chemin, son destin. C'était totalement surexcitant à cet instant précis. « je sais que c'est pas simple au départ, t'avais l'habitude de jouer seul, jouer ce qui te plaisait sans te soucier de l'avis des autres. mais je te promet, en contre parti de ce petit sacrifice, de leur faire plaisir, tu va avoir pleins d'avantages. » Il l'écouta, lui offrit toute son attention tout en gardant les yeux fixés sur la guitare. Il se demandait bien quels étaient ces avantages. Parce que les fringues hors de prix et les restos gastronomiques, c'était cool, vraiment, mais est-ce que ça valait le coup ? Et est-ce que ce n'était pas mieux au final de rester quelqu'un d'insignifiant, de vivre caché dans l'ombre. Il ne savait plus ce qu'il voulait, de toute façon. Il ne s'était toujours pas remis de cette rencontre avec Orel, et le reste ne comptait plus vraiment. « toute cette musique m'a donner faim, et si tu veut que je continue à t'aider il va falloir nourrire la bête. » annonça Nessa en s'approchant. Erwan releva le regard vers elle, souriant doucement en entendant la fin de sa phrase. Et puis, ils avaient bien bossé, ils méritaient une pause. « mh, pizza ou burger ? » Il ne prit pas trente ans à se décider, contrairement à ses habitudes. « Burger ! » s'exclama Erwan avec un peu trop d'entrain. S'en rendant compte, il se calma bien vite et déposa sa guitare sur le canapé.

Nessa était à son téléphone, et Erwan en profita pour mettre un peu d'ordre dans ses feuilles. Il fit quelques piles, rapidement, laissant son esprit divaguer un peu. De toute façon, il pouvait divaguer autant qu'il le voulait, il finissait toujours par revenir à Orel. Orel qu'il n'avait pas vu pendant quatre ans, qu'il avait croisé dans un studio photo il y a un peu plus de 24 heures. « Je suis tombé sur mon meilleur ami de quand j'étais ado » il dit soudain à voix haute. Il ne s'en était pas rendu compte immédiatement, mais lorsqu'il réalisa, il se dit que peut-être Nessa était la bonne personne à qui en parler. De toute façon, il n'avait pas cinquante amis ici, ou même en général... Et il avait besoin d'évacuer, de faire sortir, d'en parler à quelqu'un et d'être un peu rassuré. Ce n'était pas qu'il avait peur, il était juste... perdu. Après s'être fait planter là dans une rue au milieu d'une ville qu'il ne connaissait pas, en train de chialer comme un gosse. Alors après cette expérience traumatisante, il était certain qu'il voulait revoir Orel, même s'il ne savait pas s'il survivrait à un second rendez-vous. « Il est parti y'a quatre ans » il continua, sans trop réfléchir, les yeux fixés sur la table de l'autre côté de la pièce. « J'ai rêvé qu'il m'embrassait » Ca ne devait pas avoir beaucoup de sens, dit comme ça, par morceaux qui ne collaient pas vraiment les uns avec les autres. Erwan se recula et alla se coller contre le fond du canapé. Il avait beau essayer de se sortir Orel de la tête, il en était incapable. Alors peut-être que s'il disait ses pensées à voix haute, alors elles sortiraient pour de bon. Et il faisait confiance à Nessa. Elle était cool, Nessa.