Tiens, ça faisait longtemps que tu t'étais pas défoncé la gueule. Trois jours exactement. Remarque l'ironie dans mes propos. T'es vraiment qu'un pauvre crétin. T'as une vie de merde. Au lieu d'essayer de t'en sortir, tu t'enfonces, c'est comme si t'étais toi-même entrain de creuser ta propre tombe. Visiblement, ton overdose ne t'as pas fais peur, puisque tu recommences. Ca t'apportes quoi de te défoncer la gueule comme ça ? Non mais clairement. A part avoir les pupilles dilater, les yeux éclatés, la tête retournée, les mouvements au ralenti, tu vas finir par griller tous tes neurones avec ces merdes là. Quand est-ce que tu vas décider de te prendre en main. De te foutre un coup de pied au derrière. C'est vrai quoi, y'a pas si longtemps, tu semblais plus clean, tu fumais moins, tu touchais moins à toutes ces substances, et subitement tu reprends de pus belle. Depuis que tu l'as revu. Depuis qu'elle a officiellement déclaré te détester. Pourtant, c'est bien ce que tu voulais non ? Qu'elle te déteste de tout son être, de tout son corps. C'est réussi, je te félicite pour tant de persévérance, mais tu y es arrivé. Tu devrais être fier de toi. D'ailleurs, toi aussi à l'heure actuelle tu la détestes. Parce que si tu ne l'avais pas revu, tu n'aurais jamais pensé à elle. Enfin non, ça c'est un mensonge puisque malgré tout, tu ne l'as jamais vraiment oublié. Disons que tu n'aurais pas pensé à elle de cette manière là. Tout ce qu'elle t'as dit ne te prendrait pas autant la tête.
Quoi qu'il en soit ce soir, c'est au night club que tu te rendais complètement défoncé. Tu t'enquillais verres sur verre, allant de temps à autre danser parmi les filles sur la piste de danse. Au bout d'un moment, l'envie de fumer un bon petit joint se fit ressentir. Ce n'est pas comme si ton dernier joint remontait à une heure environ. Qu'importe, tu t'en fichais pas mal après tout, tu en avais envie, et tu n'allais pas te priver. Tu te calais dans un petit coin tranquille pour te rouler ta petite douceur. Une fois chose faite tu te faufiler parmi la foule, bousculant une jeune fille au passage, tu t'excusais brièvement avant de regagner l'extérieur afin de respirer l'air frais. Ah une bonne bouffée d'oxygène, ça te faisais le plus grand bien. Tu te posais en retrait contre le mur de la boîte de nuit, puis tu portais ton petit bijou entre tes lèvres, allumant ce dernier. Tu tirais une longue latte, ah putain ce que c'était bon. Ca faisait tellement de bien. Quelle frustration cela aurait été si tu n'étais pas sorti pour fumer. C'était vraiment un besoin, voir même une nécessité. Ce que cela pouvait émerger en toi. Tu fermais les yeux, appréciant la brise de vent s'échouer sur ton visage. Un peu de frais ne faisait pas de mal, vu la chaleur qu'il faisait à l'intérieur de la boite. Ah t'étais bien là.

Cela faisait bien une semaine que tu ne t'étais pas rendu à ta formation. En même temps, vu l'état dans lequel tu te mettais... Il n'était pas étonnant que tu passes tes journées à dormir. En fait voilà ce à quoi se résumer ta vie ces derniers jours. Drogue. Alcool. Lit, canapé, tout ce qui était utile pour dormir. Voila voila. Tu n'avais pas de quoi être fier de toi. Tu étais pourtant parvenu à retrouver une vie saine. Tu prenais moins de substances, tu suivais ta formation avec assiduité, tu travaillais à côté de ça, tu lisais des livres pour en apprendre plus, et tu cherchais un petit boulot pour pouvoir gagner un peu d'argent, outre que vendre illégalement de la drogue. Mais voilà que tu étais retombé dans cette spirale infernale. A croire que tu considérais la drogue comme un échappatoire du genre "j'ai un problème, et si je prenais cette merde pour arranger ça". Non mais tu penses très sincèrement que ça t'aides tout ça ? A part être complètement stone, à rien comprendre à la vie, ah bah là c'est clair que t'es pas emmerdé par les problèmes puisque tu te retrouves sur une autre planète, celle des éléphants roses. Regardes toi là, perdu dans cette boîte de nuit. Complètement avachi sur cette banquette à rouler ton bédot. Les yeux complètement éclatés. Quelle vie tu mènes. Une vie de débauche. C'est désolant quand on sait pertinemment que tu pourrais avoir une vie meilleure, plus saine, mais pour ça, il faudrait déjà que tu es le mental, là est tout le problème. Tu as beau joué les mecs forts, froids, sûr de soit, en réalité, dès que quelque chose se produit et a un quelconque impact dans ta vie, tu fonces droit dans le mur. C'est ce qui s'était produit avec le décès de Siobhän, ce qui pouvait se comprendre, perdre un être cher, une personne proche de soi comme pouvait l'être cette dernière, on peut tout à fait comprendre, en revanche, il faudrait que tu essais de remonter la pente, elle n'aimerait surement pas savoir ce que tu deviens à l'heure actuelle. Et le face à face avec Savannah, c'était le pompom sur la Garonne. Ses avoeux, et votre dispute avait été le coup de grâce. En parlant d'elle, tu venais de la bousculer sans même t'en rendre réellement compte.
Adossé contre un mur à l'extérieur de la boîte, tu appréciais ton joint. Putain tu me donnais la nausée Van Acker. Une brise de vent vint caresser ton visage tout chaud. Qu'est-ce que cela faisait du bien. Tu respirais un grand coup, quand tout à coup deux personnes passaient devant toi, tu ouvrais instinctivement les yeux, tu aurais reconnu sa voix même à des mètres et des mètres. Non mais clairement, c'était voulu, ce n'est pas possible. Avant de la revoir, tu allais n'importe où sans croiser son chemin, mais subitement, tu la revois la semaine dernière, et bim, vous vous retrouvez encore au même endroit, à croire que c'était fait exprès. Cependant, elle se retrouvait aux côtés d'une personne qui t'étais familière. Ce type t'avais déjà vendu de l'herbe. N'étant pas dans ton état normal, tu fonçais tête baissé saluer le type, bien qu'il y ait Savannah avec lui. Non mais qu'est-ce qu'il te prenait ? Tu vois, t'étais complètement con sous l'emprise de la drogue, il n'y avait pas d'autres mots. Etant sobre, tu n'aurais jamais fait ça, tu n'aurais jamais été les emmerder, pour la simple et bonne raison que votre dernière discussion avait été pourtant clair. « Tiens salut Joe, lâches-tu complètement défoncé avant de lui faire un check. Ca va ou quoi ! Ca faisait un moment » Tu titubes légèrement avant de te caler contre une voiture qui se trouve juste derrière toi. Tu n'arrives même pas à tenir debout. T'as envie de t'adresser à Savannah, mais étonnamment tu arrives à te retenir. Ton joint qui se consume entre tes doigts s'éteint subitement. C'est alors que tu te mets à chercher ton feu. « Putain j'ai encore perdu mon feu, t'as pas du feu s'te plaît ? » Il te lance un briquet que tu attrapes en plein vol. Joint entre les lèvres, tu rallumes ce dernier, qu'est-ce que c'est bon. Par moment ton regard dévie sur la jeune fille se trouvant à ses côtés. Merde arrêtes de la regarder. « Bon je vais peut être vous laisser, vous avez surement d'autres choses à faire » lâches-tu de manière désinvolte. « Fais quand même attention à elle » Oops. C'est sorti tout seul. Ca s'était tout sauf volontaire. Tu aurais préféré le garder pour toi, mais étant sous l'emprise de substances illicites, tu n'étais plus vraiment maître de toi-même. Très souvent cela avait cet effet sur toi. T'étais à la fois arrogant, mais ça te faisais également parler. En fait c'était bizarre. Soit ça te faisait en dire plus que tu ne voulais, soit au contraire tu te refermais comme une huître, enfin ça, c'était presque ton état normal en fait. Tu lançais un dernier regard en direction de la jeune fille avant de t'éloigner. Heureusement que le mur était là pour te tenir.

Tout ce que tu espérais désormais c'était de ne plus avoir à la croise. Votre dernière conversation avait été plutôt catégorique. Tu étais parvenu à obtenir ce que tu voulais. Toute sa haine. Tu avais pu la lire dans son visage rempli de larmes. Elle te détestait enfin, désormais tout serait plus facile. Elle n'aurait plus cette envie de te rejoindre lorsqu'elle te croiserait en ville, dans un bar, au supermarché, près du lac. Mais quelque part, au fond de toi, tu avais cette envie de la revoir, encore. Ca ne tournait clairement pas rond chez toi. Tout ce que tu désirais le plus, c'était qu'elle te haïsse, mais maintenant que c'était le cas, tu ressentais ce besoin de la voir, besoin que tu détestais d'ailleurs. Depuis quand tu ressentais ce genre de chose ? Ca ne te ressemblais pas. Et bien pour oublier tout ça, c'est en boite de nuit que tu décidais de te rendre. Totalement défoncé, tu laissais ton corps agir au rythme de la musique et au gré de tes envies. Sur la piste, tu n'hésitais pas à faire du rentre-dedans aux demoiselles, danser coller-serrer avec elles. Mais l'envie de fumer un petit joint était beaucoup plus forte que celle de continuer à danser en charmante compagnie. C'est pour cette raison que tu t'écartais rouler ton petit bédo tranquille. Une fois à l'extérieur, tu profitais de ce moment pour te détendre. Contrairement à l'intérieur où il faisait une chaleur folle dû à la population qui s'y trouvait, ici il faisait vraiment bon, et les certaines brises de vent qui venaient caresser ton visage te faisait le plus grand bien. Adossé contre le mur les yeux clos, tu respirais l'air frais qui s'offrait à toi, avant de retourner à l'intérieur. Tu te sentais bien là, tu te sentais partir. Entre tes lèvres se trouvaient ton joint que tu prenais plaisir à aspirer sentant la fumée descendre le long de ta gorge avant de séjourner dans tes poumons. Tu recrachais ensuite le reste en t'amusant à faire des ronds.
Alors que plusieurs petits groupes se trouvaient à l'extérieur, certains à fumer, d'autre à attendre des amis, ou encore ceux qui sortaient uniquement pour prendre un peu l'air. Tiens. Lui il devait être bien plein pour vomir tant qu'il peut. Un sourire amusé se glissait sur tes lèvres. Ah les mecs qui tiennent pas l'alcool. En parlant d'alcool, l'envie d'un petit shooter se fit ressentir par tes papilles. Mais, alors que tu étais perdu dans tes pensées, deux jeunes gens passaient devant toi. Tu ouvris les yeux lorsque cette voix ne te laissais pas indifférent, tu avais besoin de voir que c'était vraiment elle. Putain. C'était elle. Avec ce mec. Peut être noyée-t-elle sa peine elle aussi. Comme toi qui la noyait en faisant n'importe quoi. Spontanément, tu te dirigeais vers eux, Joe étant l'une de tes connaissances puisque lorsque tu étais tombé en rade de cam', c'est lui qui t'en avais fourni. Il était malin ce petit, contrairement aux autres, il vendait le sachet moins cher de sorte à ce que l'on revienne, il devait se faire un sacré petit pactole mine de rien. Tu les abordais complètement défoncé, bon, Joe n'avait l'air d'être loin derrière toi, puisqu'il avait les pupilles aussi dilatées que les tiennes. La seule différence, c'est qu'il avait surement moins bu que toi, puisqu'il arrivait à aligner une phrase totalement logique et cohérente, contrairement à toi qui peinais à réussir à obtenir une phrase où tous tes mots se suivaient dans une suite logique. Tu essayais de ne pas trop prêter attention à la belle qui se trouvait à ses côtés, bien que cela te semblait plus difficile que cela en avait l'air. Tu ne leur fis pas perdre plus de temps que ça. Dans ton fond intérieur, c'était uniquement pour montrer à Savannah que tu étais là. Ordinairement, tu n'aurais jamais fais ça, mais là tu étais loin d'être dans ton état normal.
Terminant ton joint, tu peinais à retourner à l'intérieur, t'avais l'impression que tout tournait. C'était drôle. Un sourire amusé s'affichait sur ton visage. Une chose est sûre, tu ne pensais plus à rien, à part t'amuser. Bon ok, ça tournait un peu trop, tu t'arrêtais alors, te maintenant contre le mur, un peu de plus et tu finirais par terre. Tu respirais et attrapais une cigarette maintenant. Tu l'allumais et la consumais en un rien de temps. Elle se retrouvait désormais face à toi. Tu la regardais, l'interrogeant du regard. Savannah n'était vraiment pas rancunière, avec tout ce que vous vous étiez dit quelques jours auparavant. « Détends toi c'est bon, j'ai le droit de saluer un pote ! » t'exclames-tu totalement hors sujet de ce qu'elle attendait réellement. Elle surenchérit en ajoutant que tu n'avais aucunement le droit de jouer les mecs qui tiennent à elle, en concluant que tu étais tout simplement pitoyable. Pour le coup, elle marquait des points. Tu l'étais vraiment, mais ça, tu le savais déjà. « C'est que maintenant que tu t'en rends compte ? Félicitations ! » t'exclames-tu de plus belle en exagérant le tout en tapant dans tes mains. « Ton petit ami, ton plan cul ou tout ce que tu veux ne va pas être trop jaloux que tu l'ai laissé un moment pour me rejoindre ? » C'est fou combien tu pouvais être désagréable au possible. Tu ne savais vraiment pas comment t'y prendre. Une chose est sûre, tu étais surement entrain d'agrandir sa haine envers toi.

L'ivresse te rendait complètement désinvolte. Si d'ordinaire on avait l'impression que tu te fichais littéralement tu restes du monde, mais alors là clairement... Tu ne dégageais aucune émotion. C'est comme si tu étais vidé de toutes émotions, tu ne laissais absolument rien paraître, comme si la vue de Savannah ne te faisais ni chaud ni froid. C'est fou comme tu pouvais être con. Quand tu le voulais, tu étais un véritable connard. Je ne sais même pas comment Savannah pouvait encore daigner t'adresser la parole. A sa place, je n'aurais pas perdu de temps te mettre une claque en pleine face, après tout, tu ne méritais que ça, au vue de ton attitude envers la demoiselle. Tu devrais avoir honte de toi. Peut être essais-tu de la protéger, ou... De te protéger toi-même finalement, mais ce n'est pas une raison pour agir de la sorte. Si tu voulais qu'elle te haïsse, franchement, tu tenais le bon bout là, vu comme tu te comportais, tu fiches clairement la nausée. Et ta remarque ironique envers Joe vis à vis de prendre soin d'elle, t'aurais mieux fait de te la garder, on aurait typiquement dit l'attitude d'un mec jaloux. Ah tu détestes quand on prétend que tu peux être jaloux. C'est quelque chose que tu n'aimes pas. Façon qu'est-ce que tu aimes dans la vie ? A part te défoncer la gueule à coup de drogue et d'alcool franchement ? Ah si, Siobhän, mais elle n'est plus là, et à l'heure actuelle, elle doit surement avoir honte et être déçue de toi, déçue de ton attitude envers Savannah. Elle était votre amie et actuellement, tu la mets plus bas que terre. Tout ça pour qu'elle s'éloigne de toi, parce que tu sais pertinemment ce que vous encourez si elle revenait dans ta vie. Mais comme tu ne voulais pas admettre la vérité en face, tu faisais tout pour la repousser.
Malheureusement, bien que tu tentes tout pour qu'elle te raye de sa vie, elle n'hésitait pas une seconde à laisser son partenaire pour te rejoindre titubant en pleine rue. Tu étais tellement plein que tu avais vraiment du mal à rester debout, tout tournait autour de toi. Tu décidais de faire une petite pause afin que le mur te tienne sans lui tu serais surement déjà par terre. Tu ne sais même pas comment tu parviens à tenir encore debout mais bon, mieux vaut ça sait-on jamais. Tandis que tu avais la tête légèrement relevé à regarder chaque rond de fumée sortir de ta bouche, tu sentis comme une présence, et lorsque tu baissais légèrement la tête pour prendre connaissance de la personne se trouvant face à toi, tu croisais le regard de Savannah. Ta gorge se serrait instinctivement. Tu pris une grande respiration. Tu détestais l'emprise qu'elle pouvait avoir sur toi. Cependant, et comme toujours, tu prenais ton air hautain et désinvolte. Ce que tu pouvais être détestable. Tu ne cessais de te moquer de ce qu'elle pouvait te dire, de jouer sur l'ironie. Putain mais Savannah, claque le! Alors que tu la poussais à rejoindre son pseudo mec, d'ailleurs, c'était plutôt intelligent comme question, c'était subtile, ça te permettais de savoir si c'était vraiment son mec ou pas. Pensant que tu avais gagné, la demoiselle devant toi se montrait encore plus déterminée en t'avouant ne pas vouloir tirer un trait sur toi. Elle avouait le fait qu'elle veuille que tu reviennes vers elle. C'est alors qu'elle te mettait sur le fait accompli en parlant de sentiment. Qu'elle ressentait quelque chose de vraiment fort pour toi. Et ça. Tu étais à dix mille lieux de t'y attendre. Tu restais clairement sur le cul. Et pour finir, elle ne comptait pas s'arrêter, elle terminait la conversation en te disant qu'elle ne pouvait pas te haïr, quoi que tu fasses, elle ne te détesterait jamais. Putain mais qu'est-ce qu'il fallait que tu fasses pour qu'elle te déteste ? Elle finissait cependant la conversation en disant qu'elle allait rejoindre son mec. « Ouais t'as raison, vas rejoindre ton copain ça vaut mieux ! » t'exclames-tu dans un premier temps. « Surtout, n'oublies pas de lui dire ce que tu viens de me dire, je suis sûr qu'il serait ravi de savoir que tu es avec lui, mais que tes pensées sont occupées ailleurs, que quand t'es avec lui, en fait tu penses à un autre » Tu tirais une longue et dernière latte de ta cigarette, avant de l'écraser contre le mur, soutenant le regard de cette dernière. Tu avais tout, sauf apprécier la dernière phrase qu'elle avait pu te dire, mais tu essayais de te retenir pour ne laisser rien paraître, ce n'était pas évident, mais c'était ton domaine, donc tu savais comment t'y prendre. Dans le fond, t'avais envie d'aller casser la gueule à ce crétin. Ce pauvre drogué qui baiser toutes les meufs qui passaient. « Ah oui, et surtout fais attention à toi, Joe, c'est la pute au masculin par excellence ! » Son bonheur, c'est ce que tu voulais ? Mais surement pas avec ce mec là. C'était peut être un pote à toi, mais tu ne le laisserais jamais avoir la chance de pouvoir parcourir le corps de la jeune fille.

Honnêtement, je ne sais pas ce que tu lui as fais, mais la jeune fille n'a franchement pas l'intention de baisser les bras aussi facilement. Quoi que tu puisses faire, elle s'accrochait à toi. Tu avais beau être méchant, mauvais, la repousser, mettre tout en oeuvre pour qu'elle te déteste, rien n'y faisait. Toi-même tu ne comprenais pas vraiment, tu ne savais plus quoi faire pour qu'elle parvienne à te détester. C'est comme si elle pardonnait chacun de tes faits et gestes. Elle devait vraiment tenir beaucoup à toi pour y parvenir, car si ce n'était pas le cas, elle t'aurait surement lâché depuis un bon bout de temps, mais non, elle s'accrochait comme si elle était persuadée qu'un jour tu puisses craquer. Seulement de ton côté, tu faisais tout pour que cela n'arrive pas, ce n'était pas évident, mais il le fallait car quoi qu'il arrive, bien que tu paraisses si sûr de toi, au final, tu manquais cruellement de confiance en toi, tu ne voyais que les aspects négatifs de ta personne. Mais pourtant, tu avais également des aspects positifs. Tu étais quelqu'un de très protecteur, de doux, c'est tout simplement que tu ne savais pas comment t'y prendre en règle général avec le monde qui t'entoure. Alors, la seule facilité pour toi, c'était de te mettre le monde à dos pour être tranquille, mais surtout pour te protéger. Tout ce qu'elle pouvait te dire ne te laissais bien entendu pas indifférent. Cela te faisait quelque chose, et encore plus sous l'emprise de tout ce que tu avais pu t'enquiller ce soir. Si tu étais sobre, tu ne serais pas resté là à l'écouter, malheureusement totalement ivre, tu n'étais pas capable de marcher droit, et de tenir sur tes jambes, alors autant dire que pour prendre la fuite, c'était nettement plus compliqué. Cependant, tu n'avais pas échappé à une bien belle gifle en plein visage. On pouvait même voir la marque de cette dernière sur ta joue gauche. Alors celle-là, tu ne t'y attendais vraiment pas. Tu n'aurais jamais pensé qu'elle en soit capable, et pourtant, elle l'avait fait. Mais putain au lieu de te cracher tout son venin au visage, elle ne cessait de s'accrocher à toi. Mais fuis Savannah, fuis avant qu'il ne soit trop tard. Elle se faisait tellement de mal là. Plus de mal que de bien. « La seule salope ici c'est ton mec » lâches-tu alors tout en maintenant son regard. Ta mâchoire se resserait. Putain c'est qu'elle n'y avait pas été de main morte, elle t'avait carrément fait mal à la joue, et tes cervicales en avaient prit un coup du au choc, ta tête ayant suivi le mouvement de sa main. « T'es complètement malade Savannah. Je sais même pas ce que tu fais encore là ! Putain mais vas-t-en, fais quelque chose ! Pourquoi tu t'accroches comme ça à un raté! » t'exclames-tu. Evidemment que tu n'en n'avais pas rien à foutre d'elle. Bien au contraire, si tu réagissais de la sorte, c'est qu'il y avait bel et bien quelque chose. Le problème avec toi, c'est que t'es un handicapé de la parole, tu ne sais pas parler, tu ne sais pas t'exprimer. Tu n'es même pas capable de garder les personnes proches de toi. Voilà pourquoi tu t'es construite cette carapace, elle permet de te protéger, de ne rien laisser paraître, et de ne rien laisser entrer. « Tu mérites mieux Savannah. Tu mérites d'être heureuse » finis-tu par lâcher, avant de détourner le regard, et de craquer tes doigts, un sale tic que tu avais lorsque tu étais nerveux. Un joint putain, un joint. C'est la seule chose qui puisse te détendre. Un mec passe, et tu ne peux te retenir de lui piquer son joint pour en tirer une latte, sans plus attendre, tu lui rends ni vu ni connu. « Ca va me r'gardes pas comme ça, la prochaine fois je te filerais une latte du mien t'inquiètes » C'était la seule manière de te détendre. Quoi que t'étais vraiment une gaufrette, heureusement que le type ne t'étais pas rentré dedans. Imagines la loose, une bagarre pour un joint, ridicule, admets le. Tu jetais un furtif coup d'oeil en direction de la jeune fille, elle semblait vraiment toucher par toute cette histoire, et par cette situation actuelle. Et toi, tu n'étais même pas capable de lui adresser quelques mots gentils, alors qu'elle avait juste besoin de toi, que tu sois là pour elle, que tu la rassures.