Ma mère pouvait sembler froide avec Blake mais, elle voulait juste le tester. J’avais l’impression qu’elle se doutait de quelque chose, même si Blake et moi étions plutôt discret. Elle avait fait en sorte que nous ne partagions pas le même palier le soir venu. J’avais bien pensé à le rejoindre durant la nuit dans sa chambre qui se trouvait au rez de chaussée, mais j’y avais vite renoncer. Je me serais certainement fait chopper par ma mère. Oui, j’avais l’impression d’être une adolescente de 15 ans surveillée sans cesse par sa mère ! Blake m’avait donc proposé une escapade loin d’ici, pour que nous puissions avoir un peu d’intimité et fêter à notre manière la saint valentin. Je devais avouer que je ne m’attendais pas à recevoir ce genre de propositions de la part de Blake si rapidement ! Si c’était ça son rythme, cela me convenait parfaitement.

Pour le trajet, Blake avait décidément bien pensé à mon confort personnel et cela me plaisait bien ! Moi j’avais pensé à un détail tout autre : la nourriture. J’essayais de manger équilibré et à des heures régulières mais il m’arrivait bien souvent de manger en dehors des repas. Tant pis pour mon corps, je le récupérerai après la grossesse ! Du moins, c’est ce que je me répétais sans cesse pour déculpabiliser. « Tout dépend ce que tu appelles petit-déjeuner. Si des granola ou des cookies te suffisent, alors oui, j’ai le petit-déjeuner, sinon… non » rigolais-je. J’avais pris ce qui trainer dans les placards, donc pas de chocolatine ou de croissant tout chaud !

Nous ne perdîmes pas de temps pour prendre la route et Blake m’informa immédiatement qu’aucune réponse ne serait donné concernant mes questions sur la destination. Ça, je m’en doutais bien malheureusement ! J’abordai donc je sujet de sa mère. L’avait-il mise au courant ? Il m’informa que oui, elle savait tout, pas comme ma mère… J’en étais surprise. Je ne pensais pas que Blake parlerait de notre relation si rapidement à sa mère. « Et… comment a-t-elle réagi à propos de tout ça ? » demandais-je intéressée. « Je suppose que je dois m’attendre à recevoir un appel de sa part dans la semaine qui vient. » rigolais-je. Néanmoins, cela devait faire beaucoup d’informations à digérer en peu de temps pour elle. « Attends, attends, quand tu dis qu’elle t’a aidé pour aujourd’hui, c’est pas parce qu’on va passer la journée chez elle, rassure moi ?» Pas que je n’appréciais pas sa mère, bien au contraire, mais quitter ma mère pour me retrouver chez la sienne n’avait rien d’excitant ou de romantique !

Il me demanda donc quand est-ce que je comptais parler de notre relation à ma mère ou mon frère. Touchée… « Je sais pas… j’ai besoin de temps pour ça, même si je suis sûr que ma mère se doute de quelque chose et que notre départ ne va rien arranger… J’ai besoin de voir si ça marche entre nous. » avouais-je. C’était très maladroit de dire cela, cela donnait l’impression que je partais perdante dès le départ, or ce n’était pas le cas. Je voulais nous protéger nous. « Okay, je me suis peut-être mal exprimée. Ce que je veux dire, c’est que j’ai pas envie qu’on nous prenne la tête en nous posant plein de questions. Pour l’instant ce qui compte c’est « nous », les autres seront au courant en temps voulu. » dis-je dans un léger sourire. Quoi que, mon frère n’était pas bête et mon changement de comportement lui mettrait forcément la puce à l’oreille… Peut-être que finalement mes proches seraient au courant plus tôt que prévu. « M’en veux pas, c’est pas contre toi. » dis-je en déposant un tendre baiser sur sa joue pour le rassurer. Je ne voulais pas qu’il croit que c’était à cause de lui. J’avais toujours agit ainsi avec mes deux anciens petits-amis. Présenter à sa famille, la personne qu’on aime, n’est pas chose aisé même si là, tout le monde connait Blake.

Je me mis à bailler à plusieurs reprises et décidai donc d’arrêter de lutter contre la fatigue qui m’envahissait. « Okay, je vais dormir un peu, sinon je vais jamais tenir. Si tu veux qu’on échange nos rôles d’ici deux heures, tu me réveilles. Mais, je me doute que tu ne voudras pas, pour ne pas que je connaisse la route. Et si tu t’inquiètes pour ta voiture, promis je l’abimerai pas cette fois-ci ! » souriais-je. Je me calai alors au fond du siège, prenant une position confortable pour dormir.

J’avais bien entendu penser à la nourriture. Il faut dire que j’y pensais constamment en ce moment ! Je passerais mon temps à manger si je m’écoutais, mais je tentais d’être raisonnable. J’avais donc emporté de quoi grignoter. Rien de grandiose, mais nous nous en contenterions. Je profitais de ce début de trajet pour le questionner sur sa mère. Etait-elle au courant pour les jumeaux ? Apparemment oui, et elle savait bien plus. Du moins plus que ma mère. Je rigolais aux propos de Blake. Oui, j’imaginais très bien sa mère. Depuis les fameuses photos parues il y’a quasi un an, elle était persuadée que nous étions ensemble et elle adorait cette idée. Nous avions bien tenté de lui faire comprendre le contraire mais… sans succès, alors j’imaginais qu’elle devait être plus que satisfaite maintenant que tout cela était vrai. J’allais sûrement avoir de ses nouvelles dans la semaine qui venait. « Bon le principal c’est qu’elle le prenne bien ! » souriais-je. Ce qui serait peut-être plus difficile avec ma mère, du moins au début ! Maintenant que sa mère était au courant, ma mère n’allait pas tarder à l’être ! Nous avions laissé trop d’indices derrières nous et j’imaginais bien la mère de Blake appelait ma mère pour lui en parler ! Puis je repensais à ses paroles, et j’espérais soudain que notre destination ne soit pas l’habitation de la mère de Blake. Il se moqua bien entendu de moi, sans pour autant me donner le moindre indice de notre destination. « Te moques pas ! Ca aurait pu ! » répliquais-je.

Par la suite, je tentai de lu expliquer pourquoi je n’avais rien dit à ma mère. Je l’avais bien entendu senti surpris la veille lorsque j’avais sorti un gros mensonge à ma mère sur la présence de Blake. Je n’étais pas du genre à avouer mes relations dès le début. J’avais besoin de temps et ce que je tentais d’expliquer à Blake. Ce qui comptait à ce moment, n’était pas les autres, mais plutôt nous. « Te fais pas de soucis, entre notre départ et ta mère, la mienne sera au courant demain ! » rigolais-je.

Sentant la fatigue me gagner, je décidai de dormir un peu. 2-3 heures, manière de me reposer. Lorsque je me réveillai enfin, tiré par la douce voix de Blake, je me rendis compte que le soleil se levait et qu’il était presque 7 heures. « Putain j’ai dormi 6 heures ! T’aurais dû me réveiller ! » Je m’en étais pas rendu compte que j’avais dormi aussi longtemps. Je ne dormais jamais autant, alors c’était surprenant que ce soit le cas en voiture ! La route avait dû me bercer. Je me redresser légèrement avant de me tourner vers Blake. « Bien sûr que je viens ! » souriais-je avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres. J’attrapai ma veste qui se trouvait à l’arrière et l’enfilai avant de sortir. Cela faisait du bien de se dégourdir les jambes ! Je marchai quelques minutes avant de rejoindre Blake sur le plaid. « Sincèrement aucune idée ! J’aurais pas dû dormir, j’aurais au moins eu l’indice des panneaux. » rigolais-je. Il me demanda ce que je voulais faire, car le programme pouvait toujours être modifié. « Non, non, non on suit ton programme ! J’ai hâte de voir où tu m’emmènes ! Je sais que tu veux pas me dire où on va, mais on devrait inverser les rôles. Je devrais prendre le volant. T’as conduit toute la nuit et tu devrais dormir un peu. » Je pris alors un cookie que je commençai à grignoter. « Il reste combien d’heure de route là ? » demandais-je avant de porter mon regard sur le soleil qui se levait et qui nous laissé admirer un spectacle magnifique !

Blake avait déjà tout dit à sa mère pour notre relation et je dois avouer que cela me semblait rapide. J’aimais prendre mon temps pour ce genre de chose et pour le coup je ne pourrais pas le prendre. Ma mère se doutait déjà de quelque chose et elle en serait bientôt sûre. Quant à mon frère, je n’aurais d’autres choix que de lui parler à mon retour à Miami. Quoi qu’il en soit Blake me rassura sur la destination. Nous n’allions définitivement pas chez sa mère ! « Ouais enfin la mienne ne nous aurait pas lâchés, comme cet après-midi pour la promenade ! » A 16 heures, nous avions décidé de nous balader au bord du lac, mais c’était sans compter sur ma mère qui avait décidé de se joindre à nous pour, je cite, « nous tenir compagnie ».

Je décidai de dormir et lorsque je me réveillais enfin, le soleil était déjà en train de se lever ! Cela m’embêter que Blake ait conduit aussi longtemps alors que moi j’avais dormi tout le trajet ! Après mettre dégourdie les jambes, je vins m’installer près de Blake, proposant au passage de passer derrière le volant. Encore une fois je me heurtai à un non. Je rigolais à ces propos, croyant qu’il plaisantait, mais non il était bien sérieux. Me bander les yeux ? mais pourquoi faire ? « Ah carrément ! T’as vraiment mis le paquet pour que je ne sache rien. » répliquais-je avant de croquer de nouveau dans mon biscuit. « Notre première escale ? Y’en a donc plusieurs… » concluais-je. Bon okay, pour le coup cela m’intriguait énormément mais plus je réfléchissais et moins j’avais d’idée ! Il avait prévu de se reposer après ce premier arrêt. Je n’avais d’autres choix que de capituler et de le laisser conduire encore une fois. Sans que je m’en aperçoive réellement, je me retrouvai allonger sur le plaid, ses lèvres sur les miennes. Je profitai de ce moment qui s’arrêta bien trop rapidement à mon goût. « dommage… » dis-je à voix basse, car oui j’aurais pu rester comme cela un bon moment !

Nous regagnâmes alors la voiture et reprîmes la route lorsque mon portable se mit à sonner : ma mère venait de m’envoyer un sms. Je décidai de le lire à haute voix « « Tu crois vraiment que je suis aussi stupide pour croire que vous partez loin de la maison pour parler de ta grossesse ! Tu aurais pu m’en parler dès son arrivée, j’aurais compris ! Enfin bref, amusez-vous bien et dis à Blake que s’il ose encore te faire souffrir je le castre moi-même ! Je vous embrasse fort ! <3 » Bon beh c’est ce qui s’appelle : avoir été grillé en beauté ! » rigolais-je avant de reprendre plus calmement « Bon beh finalement elle le prend bien, c’est cool ! Non franchement, elle a dit ça, mais elle t’apprécie beaucoup, elle a juste besoin de temps pour être sûr que tu vas pas encore partir. C’est ma mère quoi ! » dis-je pour le rassurer. C’est quelques instants après que Blake s’arrêta sur le bas-côté pour me mettre le foulard sur les yeux. « Les gens vont croire que tu nous fais un remake de 50 nuances de Grey » rigolais-je en faisant illusion aux voitures qui passaient à côté. Je détestais être comme ça, privée d’un sens !

Je sentis alors la voiture s’arrêter. « On est arrivé ? » demandais-je alors que la portière claquait, signe qu’il était déjà descendu. « Bien sûr que je te fais confiance ! » répliquais-je alors qu’il me guidait. « J’espère qu’il n’y a personne autour, car je dois vraiment avoir l’air d’une gourde ! » A l’intérieur, je ne mis pas longtemps à comprendre. L’odeur était caractéristique. « Je reconnaitrais cette odeur entre mille ! » avouais-je. L’odeur de la glace. Je me demandais bien pourquoi Blake m’avait emmener à la patinoire et je compris vite lorsqu’il retira le foulard de mes yeux. Ce n’étais pas UNE patinoire, mais LA patinoire. Je souris en me remémorant nos premiers entrainements ici et surtout notre première rencontre ! Je me tournai vers lui, alors qu’il affirmait que tout cela était probablement niais et débile. « Absolument pas ! » dis-je en me mettant sur la pointe des pieds pour pouvoir l’embrasser. « Je m’en souviens comme si c’était hier, t’étais en train de faire ton kéké avec tes potes pour épater les filles qui savaient pas alignées deux mouvements, mais t’étais doué ! » rigolais-je avant de me rapprocher la rambarde. « Avec du recul, je me rends compte que j’ai eu du culot de venir te voir comme ça pour te demander ça ! » avouais-je. Il n’y avait personne et c’est pour ça que je passai dans la salle où étaient entreposés les patins à glace pour en revenir avec deux paires à notre taille. « On est obligé là. » Mais Blake ne semblait pas très rassuré, probablement à cause de ma grossesse. « Juste 10 minutes et promis, je ne fais que quelques tours, rien de plus, aucune figure, rien ! » dis-je pour le rassurer avant de m’assoir sur le banc pour enfiler les patins. « Je suis pas retournée sur la glace depuis la soirée de nightmare…depuis notre dernier entrainement en fait. » dis-je en y réfléchissant. Autant dire que cela me manquait.

Je retirai ma veste pour ne pas être gênée dans mes mouvements et allai sur la glace. Cette sensation m’avait manqué même si on ne peut pas dire que j’exploitais toutes mes capacités. J’étais simplement en train de patiner comme une personne x ou y. Blake me rejoignit alors et je partis me poster devant. J’attrapai ses mains que j’enlaçai aux miennes avant d’avancer à reculons. « Alors, tu comptes faire quoi toi ? » demandais-je en parlant du patinage ou du hockey. Le hockey restait sa première passion et il pourrait facilement trouver une équipe s’il en avait envie.

J’étais curieuse de nature et même si j’adorais être surprise, ma curiosité prenait le dessus ! J’avais besoin de savoir et j’essayais tant bien que mal de faire parler Blake sans grand succès. Ce qui m’embêtait le plus c’est qu’il avait conduit la nuit et qu’il devait probablement être très fatigué ! « Aucun. Un point pour toi, mais t’as conduit toute la nuit, alors je me demande simplement si c’est prudent. T’es pas trop fatigué ? » demandais-je pour être sûr qu’il était apte à prendre la voiture. Nous nous retrouvâmes alors allongés sur le plaid, lèvres contre lèvres. Un petit moment de douceur qui se termina trop rapidement à mon goût, mais nous avions encore de la route ! « J’y compte bien ! » répliquais-je alors qu’il affirmait que nous nous rattraperions.

Dans la voiture, je reçus un sms de ma mère. Une personne de moins à prévenir… Elle menaça gentiment Blake et celui-ci pris la peine de me répondre à moi. Je savais qu’il n’avait que de bonnes intentions mais cette promesse … c’était un peu trop pour moi… Pas de promesse qu’on était sûr de pouvoir tenir… Je ne voulais pas le vexer, voilà pourquoi je me contentai de lui adressai un léger sourire. On s’arrêta alors sur le bas-côté pour que Blake me bande les yeux. Je plaisantai à ce sujet. « Hum non, t’as oublié la chantilly pour ça ! » rajoutais-je dans un léger rire, faisant référence à notre dernière soirée en voiture lors de mon anniversaire.

La voiture s’arrêta rapidement et Blake me guida jusqu’à que je découvre le lieu. Le lieu où l’on s’était rencontré il y a presque dix ans ! Je m’en rappelais plutôt bien de notre rencontre ! Il faut dire que ce jour-là, je n’avais pas manqué de culot ! Moi, la petite timide, avais pris son courage à deux mains pour aller lui parler. Je rigolai aux paroles de Blake. Je me souvenais très de ces potes, qui à l’époque, m’avaient semblé immatures ! Avec du recul, c’est moi qui était trop mature à l’époque. J’avais 15 ans et seul le patinage comptait ! « Ahaha ! A l’époque, t’aurais pu être Brad Pitt que tu m’aurais pas intéressé quand même ! » rigolais-je avant de dire plus calmement. « Mais faut croire qu’au fond, ils n’avaient pas tout à fait tort ! … Quasi 10 ans déjà, ça nous rajeunit pas ! » Il s’en était passé des choses en dix ans, mais revenir ici me faisait prendre conscience que j’étais de retour à la case départ… Les compétions me manquaient !

Je m’éloignai quelques instants pour revenir avec des patins. Ils n’étaient pas aussi confortables que les miens, mais ils feraient l’affaire. Retourner sur la glace me faisait le plus grand bien. J’enlaçai mes mains à celles de Blake avant de le questionner sur son futur professionnel. Nous n’en avions jamais vraiment reparlé depuis notre dernier entrainement et cela remontait à plusieurs mois. « C’est pas parce tu seras absent, que tu n’assumeras pas. Ta vie, c’est le patin, quel qu’il soit. Te prive pas pour moi ou pour eux, sincèrement. » souriais-je. Je m’en voudrais, s’il se privait de pratiquer par ma faute. D’un autre côté, je comprenais son point de vue parce que nous l’avions déjà vécu. Le sport à haut niveau engendrait beaucoup de déplacements et concilier boulot et vie de famille n'était pas chose aisée..

Ses mains se posèrent sur ma taille alors que les miennes s’enroulèrent autour de son cou. J’avais le choix de la suite de ce début de journée. « Il vaut mieux qu’on bouge, sinon, je me connais, le patinage va prendre le dessus sur la raison. » souriais-je avant de l’embrasser furtivement pour regagner la rambarde. Nous enlevâmes nos patins avant de regagner la sortie. « Merci, ça m’a fait plaisir de revenir ici ! » dis-je sincèrement. On se dirigea donc en ville, où nous commençâmes à nous balader dans les rues piétonnes. « Je te propose un vrai petit déjeuner, parce que ces deux-là, ont encore faim ! » expliquais-je pour défendre le gargouillement de mon ventre. On s’installa donc à une table d’un café pour commander. Pour ma part ce serait une crêpe ! « T’es sûr que tu veux pas te reposer un peu ? » demandais-je une nouvelle fois.

Malgré toutes mes supplications, ce fut finalement Blake qui prit le volant ! On s’arrêta une petite minute afin que Blake me bande les yeux. « Rien, mais tu semblais traumatiser par l’image de la bombe de chantilly entre les seins de ta belle-mère ! » rigolais-je.

Blake m’avait donc emmené au lieu de notre première rencontre ! Certains diraient que c’était un peu trop « cucul » mais personnellement, j’adorais l’idée ! Ca me permettait de voir le chemin que nous avions parcouru. Nous étions montés très haut, pour redescendre très bas, du moins pour ma part… J’essayai de ne pas trop me miner le moral par cette dernière pensée ! J’allais reprendre le patinage et avec un peu de chance et beaucoup de travail, je pourrais prétendre à nouveau aux podiums ! Je me remémorais alors le moment où je m’étais avancée vers Blake sans gêne pour lui proposer un essai. Ça aurait pu ressembler à de la drague, mais à l’époque ça n’avait pas été ça. « Juste voulu ? » Non, il n’y en avait bien un qui avait réellement tenté. « Pour un, ça a dépassé clairement la volonté. » avouais-je avant de reprendre. « Je suis sorti un soir avec Mathieu, mais l’invitation à la pizzeria, l’addition pour moi et surtout les 3 heures à entendre parler de jeux vidéo m’ont suffi pour ne plus répondre à un seul de ses textos. » rigolais-je. Le jeune me demanda alors si cette sortie me plaisait. « Oh c’est surtout pour toi le coup de vieux ! » le taquinais-je, lui rappelant ainsi que de nous deux, c’était lui le plus vieux. « Mais ça me touche énormément d’être ici. C’est une très belle surprise ! » souriais-je.

Après avoir enfilé nos patins et avoir fait quelques tours, je me risquai à lui parler de son avenir professionnel. Un peu par ma faute, Blake se retrouvait à présent sans rien. Je savais que le hockey comptait énormément pour lui et je ne voulais pas qu’il se stoppe pour moi ou pour les jumeaux. Ce serait égoïste de lui demander ça et une passion devait être vécue à fond. « De rien, ça me semble normal. » souriais-je avant de décider qu’il était temps pour nos de sortir d’ici. Faire un tour en ville me semblait être une bonne option pour attendre la deuxième escale. On s’installa alors sur la terrasse d’un café pour prendre un petit-déjeuner digne de ce nom ! Une nouvelle fois, je proposai à Blake de se reposer. Il n’avait pas dormi de la nuit et ce n’était clairement pas prudent. Il céda enfin, mais je voyais que cela était dans le simple but de me faire plaisir. « J’ai une tête à faire les magasins toute seule? » rigolais-je avant de reprendre. « Non, j’en profiterai pour réviser un peu »

Le serveur arriva avec notre commande et je tendis un billet pour le payer. Et alors que je prenais une première bouchée de ma crêpe, je fus surprise de la tournure de la discussion. Je ne m’attendais pas à ce que Blake aborde le sujet des jumeaux de lui-même. « J’ai absolument rien acheté, si ce deux, trois vêtements mais c’est plus du craquage que de l’utile. Je préférais attendre un peu… on sait jamais… J’ai même pas commencé à peindre la chambre !» avouais-je. Il avait encore aborder son envie de m’aider financièrement et je comprenais qu’il voulait simplement m’aider. « Si tu veux, quand on sera rentré à Miami, on se bloque une après-midi et on y va ensemble… » proposais-je dans un léger sourire. Je ne voulais pas qu’il se sente obliger de me suivre pour acheter le nécessaire. « Pour ton autre question, j’en ai aucune idée… Je pense que le plus dur sera au début. Après quand ils feront leurs nuits, ça sera plus simple ! Tu pourras toujours venir dormir de temps en temps à l’appartement… » là encore, je préférais prendre des pincettes pour ne pas que mes paroles soient mal interprétées. « Après si tu as d’autres idées, je suis preneuse » souriais-je avant de croquer à nouveau dans ma crêpe.