I got a lot to say !
 Aloysia & Blake
 
 

« Rien, mais tu semblais traumatiser par l’image de la bombe de chantilly entre les seins de ta belle-mère ! ». Sa remarque me fit grimacer et j’imaginais de nouveau la scène. Horrible. C’était une situation qui me donnait envie de vomir. Je voulais pas savoir et je voulais surtout pas avoir ce genre d’image en tête. Eurk… Mais ça ne m’empêcha pas de lui bander les yeux quand même. Sans faire de commentaires supplémentaires. Je voulais qu’elle ait la surprise parce que je savais qu’elle reconnaitrait immédiatement les lieux une fois qu’on s’approcherait de la patinoire. Je l’avais mené à l’intérieur du bâtiment et Aloysia était allée nous chercher des patins. Je n’étais pas tout à fait pour au début puis j’avais cédé. Nous nous remémorions alors les moments qu’on avait passé ici et aussi notre adolescence. Je trainais dans cette patinoire avec ma bande de potes quand Aloysia m’avait rencontré. Ils avaient été longtemps sur mon dos après ça et certains avaient essayés de tenter leur chance avec elle. Je ne savais pas que l’un d’entre eux avait réussi.

- Il m’en a jamais parlé, dis-je en essayant de me souvenir. Un idiot celui-là… C’est donc moi qui suis allé le plus loin finalement…

Ça pouvait donner l’impression que c’était un concours entre mecs mais ce n’était pas ce que je voulais dire. Je voulais juste faire une sorte de bilan parce que tout avait bien changé depuis ce temps-là. Nous n’étions plus les mêmes qu’à l’époque. Et comme elle le disait, nous avions – enfin surtout moi – prit un sacré coup de vieux. Malgré ça, cette idée lui plaisait et c’était tout ce qui comptait. Nous fîmes quelques tours en discutant avant que je ne lui propose de choisir ce que l’on pouvait faire ensuite.  Elle décida de faire un tour de ville et nous nous arrêtons dans un café pour prendre notre petit-déjeuner. Comme elle insistait à nouveau pour que je dorme, je cédais et lui disait que je dormirais dans la voiture après avoir mangé. Pendant ce temps-là, elle pourrait faire ce qu’elle voulait. Mais elle me parla plutôt de réviser. Je hochais la tête et commandais.

Le serveur arriva et je devançais Aloysia pour payer nos deux petit-déjeuner. Je remerciais le serveur d’un sourire avant qu’il ne s’éloigne de nous puis j’entamais la discussion. Aloysia parut étonnée que j’aborde le sujet de la grossesse et des jumeaux.

- Pour la peinture, je peux aider aussi, proposais-je. Et d’accord pour l’après-midi achat, ce sera plus simple si on y va à deux !

Je lui avais aussi parlé de la question « organisation » après que les jumeaux soient nés. Après tout, nous ne vivions pas ensemble.

- D’accord, de toute façon on verra comment ça se passe et ce qui est le mieux sur le coup je pense, dis-je en réfléchissant. Tu auras un cours de préparation à l’accouchement ? demandais-je ensuite.

Ma gaufre finie, j’attendis qu’Aloysia finisse à son tour pour me lever et reprendre la direction de la voiture que j’avais laissé dans le parking de la patinoire. J’avais pris place sur mon siège, le faisant basculer pour que ce soit plus confortable. Je n’avais pas mis longtemps à m’endormir et j’avais préparé mon portable pour le réveil. Deux heures plus tard, mon réveil sonna et j’ouvrais les yeux, me redressant et me tournant vers Aloysia.

- Bien révisé ?

Il allait falloir repartir pour plusieurs heures de route. Je n’avais pas eu le choix de la seconde escale. Si ça avait pu se dérouler plus près, j’aurais préféré. Mais ce n’était pas le cas alors il faudrait encore rouler, pendant toute l’après-midi. Je nous avais fait nous arrêter pour manger le midi et j’avais aussi fait de nombreuses pauses dans l’après-midi. La nuit était tombée et nous arrivions enfin à destination. J’avais garé la voiture dans une rue avant d’en descendre.

- Pas de bandeau cette fois. Mais pas de chantilly non plus.

Après plusieurs rues, nous rejoignîmes un groupement de personnes qui se tenaient au milieu d’une grande place.

- Je te l’avais proposé pour ton anniversaire, j’ai un peu de retard mais bon…

Beaucoup avaient déjà leurs lanternes volantes en main, certains écrivaient leurs vœux à l’intérieur, d’autres attendaient, prêts à les allumer puis à les laisser s’envoler.

 

© ACIDBRAIN

 

I got a lot to say !
 Aloysia & Blake
 
 

Il y avait peu de monde dans le café où nous nous étions installés car il était encore assez tôt dans la matinée. Nous avions commandé et j’avais devancé Aloysia pour payer l’addition, ce qu’elle ne sembla pas apprécier puisqu’elle s’imposa pour payer la prochaine fois.

- On verra ça, dis-je en levant les yeux au ciel.

Voulant ne pas être pris de court avec toute cette histoire de grossesse, j’entamais la discussion là-dessus pour voir si tout était au point. Et bien sûr, je me proposais pour l’achat même si elle préférait pouvoir se débrouiller financièrement. Mais j’avais choisi d’assumer. Nous irions donc faire les magasins lorsque nous serons de retour à Miami. Je lui proposais aussi de l’aider pour la peinture de la chambre des jumeaux mais elle me répondit que James lui avait déjà fait la proposition.

- Vaut mieux pas que je vienne dans ce cas.

Je poursuivais mon interrogatoire en parlant des cours de préparation à l’accouchement. Elle en aurait un dans quelques semaines mais je n’étais pas obligé de venir. Je ne savais pas trop quoi répondre. J’avais mon rôle dans tout ça mais, comme l’échographie, ça donnait beaucoup trop de réalisme à la situation.

- Ben…je dirais que ça dépend de si tu as besoin de moi pour ça…

Nous étions ensuite retournés à la voiture pour que je me repose enfin, sinon Aloysia continuerait de s’inquiéter pour moi et de me demander si je n’avais pas besoin de dormir. Je m’étais donc laissé deux heures de sommeil avant de repartir pour la plus longue partie du trajet. Malgré les nombreuses pauses, je sentais que ça commençait à devenir compliqué de rester assit comme ça. Ce n’était pas très pratique mais il valait mieux éviter l’avion pendant la grossesse. Au moins, ce trajet-là nous rapprochait de Miami même si nous aurions de la route le lendemain, si elle acceptait de rentrer bien sûr.

Arrivés à destination, nous rejoignîmes la place où beaucoup de personnes s’étaient déjà réunis et je m’excusais du retard qu’avait pris cette surprise plus que je l’avais logiquement prévu à son dernier anniversaire. Mais elle ne semblait pas s’en plaindre et je répondais à son baiser avant de la mener à travers la foule pour qu’on puisse prendre notre lanterne.

- Je n’oublie jamais rien, me défendis-je quand elle me dit que j’avais oublié cette sortie. Enfin quasiment. Je crois. Ok non oublie ce que je viens de dire.

Je lui pris la main et la fit me suivre à l’écart de toute cette foule de gens. Beaucoup d’autres avaient fait de même mais c’était moins oppressant et on pouvait libérer le passage.

- Tu as déjà fait ça avant ? demandais-je. Tu veux écrire un vœu ? C’est pas obligé mais j’en ai vu beaucoup le faire.

Le moment n’était pas encore venu de les allumer pour les laisser s’envoler mais ça ne tarderait pas. Différents petits groupes s’étaient formés sur la place, attendant le bon moment.

- Tu n’as pas trop froid ? demandais-je avant de poser la lanterne au sol et de l’enlacer.

 

© ACIDBRAIN

I got a lot to say !
Aloysia & Blake

J’étais certainement la dernière personne que James voulait voir arriver pour passer un après-midi à peindre la chambre d’enfants. C’était une question de temps avant qu’il ne s’habitue selon Aloysia. J’avais du mal à y croire. Il voulait le bien et le bonheur de sa sœur. Sauf qu’il aurait préféré que ce soit avec quelqu’un d’autre que moi. Il aurait voulu que je refuse d’être le géniteur des enfants parce qu’il n’était pas certain que j’assumerai jusqu’au bout. Je n’étais pas fiable. Ni stable. Je n’étais pas bon pour sa sœur. Il n’apprécierait certainement pas d’apprendre que nous étions ensemble à présent. Mais ce n’était pas à lui de décider. Il fallait juste qu’il s’y fasse. Alors, il réussirait, ou non. Ce n’était pas mon problème. Même si ce serait plus agréable, surtout pour Aloysia, si on réussissait enfin à s’entendre. « On ira à petites doses… Il faudra déjà lui dire pour nous, ça sera pas simple. » dis-je avant d’engouffrer le dernier morceau de ma gaufre. Je l’avais ensuite interrogé à propos des cours de préparation à l’accouchement qu’elle aurait et elle me répondait que ce n’était pas forcément nécessaire que je vienne moi aussi. J’hochais la tête, je verrai bien le moment venu.

Nous avons repris la route après que je me sois reposé quelques heures pour calmer un peu Aloysia. Ça avait été une longue loooongue route… La surprise avait plutôt intérêt à lui plaire. Logiquement oui vu que ça lui avait fait plaisir quand j’en avais parlé pour son anniversaire. C’était dommage qu’il faille faire autant de route. La place était déjà bondée quand nous arrivions mais nous avions tout de même réussis à nous faufiler parmi la foule pour récupérer une lanterne. On pouvait dire que c’était une première pour moi aussi, ma mère m’y avait déjà emmené mais j’étais très jeune à l’époque et il ne m’en restait que de vagues souvenirs. Je lui parlais des vœux et elle sortit un feutre pour écrire. « Tu as oublié la réussite, et la santé pour ces deux-là » dis-je en indiquant son ventre avant de l’ajouter. Je ne pensais pas que les vœux étaient voués à se réaliser, c’était juste un encouragement, que si on voulait vraiment qu’ils se réalisent il faudrait mettre toutes les chances de son côté et donc agir pour. Si on voulait quelque chose, il fallait aller le chercher. Mais c’était particulier cette fois. L’ambiance était particulière.

Je la pris dans mes bras, m’excusant par le manque de chaleur de cette soirée, nous étions très loin du temps de Miami. Je répondais à son baiser en la collant un peu plus à moi, même si c’était plus compliqué avec son ventre. Elle me demanda alors si on reprenait la route après ou si on pouvait passer une vraie nuit de semaine. « T’inquiètes pas, on va pouvoir passer la nuit dans la maison de campagne de mon cher nouveau beau-père. Rien que tous les deux », précisais-je vu qu’elle avait quand même cru que l’on passerait la journée avec ma mère.

Quelqu’un se mit à parler plus fort pour attirer l’attention de tout le monde et les conversations cessèrent. Je me détachais d’Aloysia pour ramasser la lanterne que j’avais laissé à terre. Je sortis le briquet et le tendais à Aloysia pour qu’elle allume le brûleur. La lanterne s’élevait alors, accompagnant les autres lanternes dans les airs.

© ACIDBRAIN

I got a lot to say !
Aloysia & Blake

S’il y avait bien quelqu’un qui n’apprécierait pas notre relation, c’était bien James. Il n’appréciait pas mon comportement de base, alors me savoir avec sa sœur ne lui plairait certainement pas. Même si je m’en fichais, je savais que ce serait beaucoup plus simple s’il acceptait notre relation, et je savais aussi qu’Aloysia en serait heureuse. Mais nous savions très bien tous les deux que ce serait compliqué. C’est pourquoi j’hochais vivement la tête quand elle précisa que ce serait à elle de lui en parler, et certainement pas au téléphone. « Oh je m’attends déjà à ce qu’il réagisse mal… » soufflais-je.

Notre deuxième escale arriva enfin. Nous avions traversé la place pour récupérer une lanterne puis nous étions à nouveau éloignés. Aloysia avait sorti un feutre et nous avions pu mettre des vœux à l’intérieur. Je n’y croyais pas mais l’ambiance donnait envie de se prêter au jeu. Je l’avais ensuite pris dans mes bras et elle me demanda où nous dormirions pendant la nuit, espérant que ce ne serait pas dans la voiture. J’en avais moi-même marre alors heureusement que j’avais prévu le coup et téléphoné à ma mère pour organiser tout ça. Un hôtel aurait pu faire l’affaire mais je trouvais ça un peu impersonnel, en plus de ça Aloysia aurait certainement insistée à nouveau pour payer. Au moins là, nous n’aurions pas cette discussion en dormant dans la maison de campagne de mon beau-père. « Je crois qu’il a beaucoup de mal à ne pas céder face à ma mère. » dis-je avec un grand sourire. « Du coup, tu veux qu’on rentre à Miami demain ou tu préfères que je te ramène chez ta mère ? » demandais-je.

Nous fûmes interrompus quand on nous annonça qu’il était temps que les lanternes s’élèvent dans le ciel. Je laissais Aloysia faire avant de lever le regard pour voir toutes les lanternes s’envoler. C’était un beau spectacle, impressionnant. On resta là à regarder vers le ciel quelques temps avant de suivre le reste de la foule pour quitter la place et rejoindre la voiture à nouveau. Le trajet serait bien plus court cette fois. Arrivés devant la maison de mon nouveau beau-père, Aloysia fit un commentaire sur sa taille. Pourquoi se priver quand on en avait les moyens ?! Et il en avait clairement les moyens. Je pris la main d’Aloysia et m’approchais de la porte d’entrée, je trouvais un double des clés caché dans un pot de fleurs comme on me l’avait dit et j’ouvrais la porte. « Oh non. » soufflais-je avant de fermer les yeux. Ma mère avait placé des bougies un peu partout dans la salle. Et il n’y en avait certainement pas que dans la salle. Cette sortie avait beau être une sorte de remplacement de la Saint-Valentin, je n’en aimais pas plus tout ça. « Je pense que tu as tout de suite deviné que je n’ai pas demandé tout ça. » .

Je refermais la porte derrière nous et entrainais Aloysia pour lui faire visiter cette grande maison. Je n’y étais venu qu’une fois mais je me souvenais d’à peu près tout. « T’as peut-être faim non ? C’est enfin le moment de sortir la chantilly. » dis-je en passant mes bras autour de sa taille avant de l’embrasser.

© ACIDBRAIN

I got a lot to say !
Aloysia & Blake

Peu avant d’allumer les lanternes pour les laisser s’envoler dans les airs, je demandais à Aloysia si nous repartions sur Miami le lendemain ou si elle souhaitait retourner chez sa mère. Elle choisit l’option Miami. Et ça m’allait tout à fait. Pas que je n’aimais pas sa mère mais ça aurait été vite énervant qu’elle passe son temps à nous séparer, et aussi à s’inquiéter pour la santé de sa fille. J’avais aussi expliqué à Aloysia que ma mère avait réussi à convaincre mon nouveau beau-père de nous prêter sa maison de campagne pour la nuit. Personne ne nous dérangerait là-bas car ils étaient tous ensemble à New York pour le moment. Mais, bien sûr, ma mère avait voulu tout préparer avant notre arrivée…

A peine entrés dans cette superbe maison que j’étais déjà exaspéré. Des bougies étaient placées un peu partout dans l’entrée, et dans les autres pièces à coup sûr. Je soupirais et expliquais à Aloysia que je n’étais pas l’initiateur de tout ça. J’aime ma mère mais des fois elle devrait plutôt s’abstenir d’intervenir. Aloysia les éteignit alors une à une. « Oh je sais qu’elle veut bien faire mais là c’était un peu trop…pour moi du moins. T’étais pas obligé de les éteindre si ça te plaisait. » dis-je avant de l’entrainer pour la visite guidée. J’avais passé une semaine ici, j’avais été obligé, pour connaitre un peu mieux mon beau-père et ses enfants. J’avais cédé et ça s’était plutôt bien passé.

Nous étions ensuite revenus dans la salle et je demandais à Aloysia si elle avait faim, précisant en parlant de chantilly. Elle me rappela alors l’épisode de son anniversaire. « Faut plus me parler de ça…à chaque fois j’ai plutôt la vision de mon père tartinant sa nouvelle copine de chantilly. Je veux plus avoir ce genre d’image dans la tête. » dis-je en fermant les yeux avec une grimace de dégout. C’était bien le genre d’image qui pouvait m’enlever toute envie. Ce n’était pas le cas-là, sauf qu’Aloysia m’annonça qu’elle était fatiguée. Euh ok…Je la laissais alors s’éloigner sans rien dire avant de la suivre finalement. Je ne la voyais plus devant moi et je compris vite pourquoi. Elle était vite réapparue pour m’asperger de chantilly dans la figure. Je fermais les yeux en me reculant, ne m’attendant pas à ça. Elle porta ensuite un doigt sur ma joue et prit un peu de chantilly pour la manger.

J’étais toujours assez surpris mais elle m’apprit qu’elle avait menti, qu’elle n’était pas fatiguée en fait. « Oh je vais me venger tu sais… » dis-je en m’approchant d’elle pour la prendre dans mes bras et lui faire partager la chantilly qu’il y avait sur mon visage. J’en étalais sur son visage et dans son cou avant de lui piquer la bombe de chantilly des mains pour la poser. Je la plaquais alors contre le mur de la salle et léchais la chantilly restante en souriant. Mes mains se posèrent sur ses hanches avant de passer sous son haut pour caresser son dos. Mais il était difficile de presser nos corps l’un contre l’autre, son ventre déjà bien arrondi compliquant la situation. Je ne pensais vraiment pas que ce genre de chose m’arriverait un jour, n’ayant jamais voulu avoir d’enfants. Je me reculais alors et la regardais un instant. Je la pris par la main et l’entrainais vers la chambre que nous avions déjà visitée auparavant. Il restait encore des bougies dans la pièce et je ne fis aucun autre commentaire par rapport à ça. Je plaquais immédiatement mes lèvres contre les siennes, approfondissant le baiser en nous faisant basculer sur le lit.

© ACIDBRAIN