J'ai la vision trouble, je regard autour de moi comme si je tentais par tous les moyens de reprendre contact avec la réalité. Je dormais, je pense... je dormais tellement bien que en fait, ça m'insulte un peu d'avoir été tirer de mon sommeil ainsi. Pour quelle raison on osait me déranger alors que j'étais si bien étendu? Puis, je sens une brûlure à ma main et bien que tout semble tourner autour de moi et que j'entends rien à part des bourdonnements, je regarde ma main qui tremble et qui est rouge. Qu'est-ce qui se passe? On se penche vers moi, je vois une main passer devant mes yeux et lorsque je relève définitivement la tête, je vois ces trois quatre personnes me regarder avec inquiétude. Qu'est-ce qui se passe? On s’affole autour de moi alors que je suis toujours à l'ouest à essayer de comprendre ce que je fais étendu au sol avec la main brûlante et ce mal de tête qui me donne juste envie de dormir.

SAM :« SKY... SKY EST-CE QUE TU M'ENTENDS? »  

Je hoche la tête en me relevant doucement en position assise. Deux employés viennent aussitôt m'aider en me tenant le dos. Une autre personne parle au téléphone mais ça... je ne comprends pas encore ce qu'elle me dit. Je réalise que je suis dans le petit salon des employés... là où on peut manger, se reposer et se faire du café. Au bout d'un petit instant à me faire bombarder de question, je prononce enfin mes premiers mots.

SKY : « Ça va, ça va...je suis fatiguée... on retourne travailler. »

Et pourtant, comme je tente pour me mettre sur mes pieds, on me retient. Je ne dois pas bouger... je fronce les sourcils et juste l'effort de me lever me fait tourner la tête. Je prends une grande respiration, on m'apporte de l'eau que j'accepte. Je prends quelques gorgées avant d'y tremper littéralement ma main qui m'élance.

CLAIRE : « Sky, tu ne peux pas retourner travailler. L'ambulance et ton mari arrivent d'une minute à l'autre. Tu t'es évanouie pendant une bonne douzaine de minutes. C'est inquiétant. En plus, en tombant... tu t'es brûlée avec ton café.. »

Voilà que bien des choses s'expliquent. Et comme Claire le dit, tout ça m'est bien inquiétant. Je me contente donc de hocher positivement de la tête en ne bougeant plus. En fait, ça me fait peur... et j'ai mal... et j'ai juste envie de pleurer mais je me retiens. Je me retiens jusqu'à ce que je vois Colton arriver très inquiétant dans la pièce. Comme si ça me fait un bien énorme de le voir, comme si c'était le réconfort que j'attendais... j'éclate en sanglot en prononçant son prénom.

Rares sont les fois où je suis seul à la maison. Il y a longtemps que je ne me suis pas retrouvé seul à ne rien faire. Quand je dis ne rien faire c'est carrément ne rien faire. Les enfants sont à l'école et à la garderie alors que ma femme est au travail. Elle travaille beaucoup à mon goût et ça je lui ai dit à quelques reprises. Sa mère voudrait d'ailleurs qu'elle travaille encore plus. Sérieusement, sa mère est folle. Oui, j'ai bien traité ma belle-mère de folle, mais ça reste entre nous. Bref, nous en revenir à nos moutons, je disais que je suis à la maison et que je ne fais rien. Je suis assis sur le canapé à somnoler. Je me laisse tranquillement emporter par le sommeil lorsque mon téléphone me sort de celui-ci. Le numéro de téléphone du bureau de Sky apparait sur l'afficheur. Je souris et je réponds :

COLTON : « Que puis-je faire pour toi ma douce fleur de printemps? Avant que tu me parles, je tiens à te préciser que non, je ne m'ennuie pas tout seul. Bon, j'aimerais que tu sois présente, mais ce n'est pas grave, je t'aime mon coquelicot. »

La voix qui me répond n'est pas la voix de ma femme. Je mets quelques secondes avant d'assimiler le tout. Ma femme est tombée sans connaissance et elle s'est brûlée avec son café? C'est ce que je comprends à l'instant même. Je savais qu'elle travaille trop. Je suis même déjà dit de se reposer, de dormir plus longtemps avec moi le matin lorsque je ne suis pas dans l'obligation de me lever pour le travail et que les enfants ne sont pas à la maison. Bref, j'informe mon interlocuteur, une personne que je ne reconnais pas d'ailleurs, que je m'en viens.

Je prends rapidement mes choses et je saute dans ma voiture pour me rendre au centre-ville, endroit où travaille Sky. Je me gare dans le stationnement sous-terrain de l'entreprise et je prends l’ascenseur pour me rendre à l'étage où travaille mon épouse. Les portes de l'ascenseur s'ouvre et on m'indique où se trouve ma femme. J'entre dans la salle de repos et je vois mon coquelicot avec une main dans l'eau. Je ne peux dire quelque chose que Sky se met à pleurer. Cette réaction de sa part me laisse présager que c'est grave, que ce n'est pas uniquement un manque de repos.

COLTON : « Qu'est-ce qui s'est passé chérie? »

Je m'approche d'elle et je prends son visage entre mes mains pour essuyer ses larmes. Voir ma femme pleurer me fait tellement de peine. Même si je ne le montre pas, je suis un homme sensible.

Je ne suis vraiment pas tombée au bon moment – haha le jeu de mots poche –. En fait, je suis tellement occupée que ça me frustre plus qu’autre chose que ce contretemps viennent jouer sur ma planification de la journée. Bon, on ne décide pas quand ce genre de chose là arrive malheureusement. Naturellement, on espère que ça n’arrive jamais mais j’ai la santé fragile et voilà ce que ça donne. Je suis perdue pour la peine et je retrouve un peu mes esprits en voyant mon mari entrer dans la pièce. En fait, le voir me fait aussitôt pleurer car je me sens en sécurité, bien que je reste vraiment inquiète. Toujours assise au sol, le dos contre le mur, je le regarde se pencher vers moi pour prendre mon visage à deux mains.

SKY : « J’ai… »

Je suis incapable de prononcer quoi que ce soit, je suis en sanglot et je cours après ma respiration. C’est pourquoi la jeune femme toujours à mes côtés en train de me frotter le dos prends la parole à ma place. De toute manière, elle était là quand ça s’est produit, elle est plus en mesure que moi de répondre à sa question au final. Il me regarde et je vois bien qu’il est inquiet et je n’aime pas ça le voir comme ça.

CLAIRE : « Elle a perdu connaissance pendant une bonne dizaine de minutes. On vient d’appeler les urgences, ils devraient être là bientôt. »

D’une main tremblante, je viens essuyer les larmes sur mes joues et je prends de grandes respirations. Si je continue à pleurer ici, je ne serai jamais capable de parler. J’ai eu peu honte d’ailleurs que mes employés me voient dans cette situation mais bon je n’y peux rien. Je n’ai certainement pas demandé à tomber dans les pommes. Colton est toujours accroupi devant moi et je le regarde avec inquiétude. Ça annonce rien de bon tout ça, je le sais beaucoup trop.

SKY : « Je ne comprends pas… ce qui se passe… je ne comprends pas pourquoi c’est arrivé. »  

Je panique un peu… ce qui est normal dans ce genre de situation.

Je ne pensais jamais vivre une tellement chose aujourd'hui. Ma fille perd connaissance alors que ça matin, avant de partir, elle allait bien, du moins c'est ce qu'elle démontrait. Peut-être n'allait-elle pas bien et qu'elle ne voulait pas me le dire. Je suis certain que tout cela est dû au fait qu'elle travaille un peu trop avec la compagnie et son studio de photos. C'est bien d'avoir des projets, mais il ne faut que ceux-ci viennent mettre sa santé en danger. Le visage entre mes mains, je tourne la tête vers Claire et je l'écoute attentivement. Je n'ai pas ce que j'entends. Perdre connaissance pendant dix bonnes minutes ce n'est pas rien. Je repose mon regard sur mon épouse.

COLTON : « C'est signe que tu as besoin de vacances Sky. Tu travailles beaucoup ces derniers temps. Ne mets plus ta santé en danger comme ça. »

Ça lui donnera peut-être une leçon. Elle écoutera peut-être un peu plus son corps à l'avenir. Elle aime son travail, mais je trouve qu'elle s'en met un peu trop sur les épaules. Je veux qu'elle se repose tout simplement, qu'elle prenne du temps pour elle sans penser à la compagnie ou à son studio de photos.

Je m'assieds à ses côtés contre le mur et je lui prends la main. Je suis loin de me douter ce qui nous attend dans les heures, les jours et les semaines à venir. Tout ce que je veux c'est que Sky se repose un minimum, qu'elle dorme la nuit, qu'elle reste un peu plus à la maison et qu'elle engage plus d'un assistant.

COLTON : « Je vais appeler ta mère et lui dire qu'elle doit venir te remplacer quelques semaines, d'accord? Je veux que tu te reposes, que tu coupes tout lien avec la compagnie un certain temps. »

Peut-être que Colton a raison concernant le fait que je dois prendre des vacances. En fait, il a raison et ça le don de m’énerver. Je ne veux pas prendre des vacances pour cause d’épuisement alors que je viens à peine de commencer mon nouveau poste. Je veux qu’on me prenne au sérieux et qu’on voie que je suis capable de prendre les commandes de la compagnie. Assit à mes côtés, je me laisse prendre la main par mon amoureux alors que les gens dans les pièces me regardent toujours avec inquiétude. Je me mets aussitôt à secouer négativement de la tête lorsque Colton me dit qu’il voudrait parler à ma mère de ce qui se passe et qu’il veut lui-même avoir une discussion avec elle.

SKY : « Non… NON. Colton s’il te plait, ne fait pas ça. Je ne veux pas... »

Il est hors de question que je le laisse parler avec ma mère. Si quelqu’un ici doit avec cette conversation avec elle, c’est bien moi. Pour le moment, je veux garder sa mère bien que ça va surement parler ici à propos de ce qu’il vient de se passer et qu’elle sera au courant assez rapidement. Je tiens à ce que ma mère voit que je suis capable de prendre sa place, je ne veux pas qu’elle me voie comme une faible mais comme une femme forte. Naturellement, ça je le dis pas à mon ami car je sais bien que ça le frustrerais. C’est à ce moment que les ambulanciers arrivèrent avec une civière.

AMBULANCIER : « On vous demanderait de bien vouloir vous éloignez s’il vous plait. » dit-il en regardant mon mari.

Je regarde également Colton avant de répondre aux questions des ambulanciers. J’étais encore tellement perdu que j’avais du mal à répondre convenablement, ont dû m’aider une fois de plus. On m’informe alors qu’on allait devoir m’amener à l’hôpital. Je secoue aussitôt la tête en tentant de me lever.

SKY : « Non, je n’ai pas besoin d’y aller… je vais bien. »

Et pourtant, le mouvement brusque pour me lever m’étourdit et ont dû me rattraper avant que je ne m’effondre au sol. La première chose dont je me rendu compte ensuite est que je me trouve sur la civière. Ma tête se tourne vers Colton et je lui rends la main, je veux à tout prix qu’il me suivre, je ne veux pas y aller seule.

AMBULANCIER : « Vous êtes de la famille? » demande l’ambulancier à Colton.

Ce n'est pas normal d'être autant mal en point. Pour que ma femme se retrouve dans cet état, ça doit faire longtemps qu'elle est fatiguée et, bien entendu, elle ne m'en a jamais parlé. Je lui en veux, mais qui suis-je pour lui en vouloir alors que moi-même je lui ai déjà caché des choses, comme cette histoire avec la DPJ qui était sur le cas de Loïc et sur mon cas?! Sky doit faire attention pour ne pas se rendre malade avec cette compagnie qui est beaucoup trop grande à gérer pour une personne seule. Sky a besoin d'aide et elle doit en parler à sa mère sinon je vais le faire moi-même, quitte à le faire dans son dos.

COLTON : « Il faut que tu lui en parles, regarde dans quel état tu es. »

Je la regarde et c'est alors que les ambulanciers arrive. À leur demande, je m'éloigne pour leur laisser toute la place. Je regarde mon épouse qui répond aux questions ainsi que les ambulanciers. Sky affirme qu'elle va bien, mais tout le monde voit bien que ce n'est pas le cas. Ça ne sert à rien de mentir, tout le monde désire le bien de Sky.  Je n'aime pas la voir dans cet état, j'ai peur.

COLTON : « Je suis son mari. »

Dis-je aux ambulanciers qui acceptent que je les suive. Nous quittons donc la compagnie et nous montons dans l'ambulance. Les ambulanciers prennent la pression artérielle de Sky et vérifient quelques petites choses. Nous arrivons à l'hôpital et voilà qu'un médecin prend la relève des ambulanciers. Je ne sais pas à quoi m'attendre et ça m'inquiète.

SKY : « Je lui en parlerai en temps et lieux. »

Donc en gros, je ne voulais pas qu’il commence à tout lui raconter immédiatement. Je veux d’abord penser à comment dire les choses, c’est important. Je veux pas qu’elle croit que je n’aime pas mon travail, je l’aime peut-être un peu trop et j’y mets trop de cœur c’est pourquoi je suis au bout de mon énergie. Les ambulanciers arrivent par la suite, me faisant monter sur la civière. Je ne veux pas à l’hôpital mais mon discours ne s’avère pas être très crédible puisque je suis puisque d’une nouvelle faiblesse. J’ai la tête qui tourne et j’entends Colton dire qu’il est mon mari. Je tends ma main dans sa direction.

SKY : « Reste avoir moi. » je prononce avant d’avoir un noir complet.

J’ouvre doucement les yeux, je suis couchée dans un lit à l’hôpital. J’ignore ce qui se passe réellement mais j’ai un médecin à mes pieds ainsi qu’une infirmière en train de placer les draps à mes pieds ainsi que mon mari. Je comprends donc que je viens possiblement d’arrivé dans ma chambre. Je m’empresse de retirer mon masque d’oxygène et on se dirige vers moi à toute vitesse en disant d’y aller doucement.

SKY : « Ça va… » dis-je simplement en regardant Colton avant de regarder le médecin.

On m’informe que nous allons devoir passer des tests, que je ne pourrai pas sortir d’ici étant donné mes antécédentes médicaux. Une infirmière viendra d’abord me prendre des prises de sang lorsque j’aurai un peu plus de force. On conseille à Colton d’aller me chercher des vêtements confortables puis, quelques secondes plus tard, je me retrouve dans le silence avec le père de mon fils. Il n’y a que le moniteur de ma fréquence cardiaque un peu élevé qui résonne dans la salle. Puis, après quelques longues minutes dans le silence, je regarde mon amoureux assit sur une chaise à côté du lit.

SKY : « Colton, il est de retour. »

Le cancer, pour ne pas dire son nom. Peut-être que j’ai l’impression que si je ne le dis pas concrètement, que si je ne prononce pas le vrai terme, ça rend le tout moins réel. J’ai la tête qui tourne, j’ai encore envie de dormir et on me dit que je ne peux pas, que je dois passer des tests. J’ai pas envie de passer de foutus tests, je veux juste aller dans mon lit dormir et faire comme si ne s’est passé et pourtant, on va me garder ici. Je vois bien que mon mari me regarde en ne sachant pas trop quoi dire il fait son possible pour me faire garder le moral mais je commence à être négative, c’est plus fort que moi.

SKY : « Arrête de faire comme si tout allait bien, j’ai le sentiment que c’est ça… ça annonce clairement rien de bon. Moi qui pensais en être débarrassé…»  

Je ne sais pas ce qui se passe réellement et honnêtement ça me fait peur. J'ai peur, mais je ne dois pas le laisser paraitre. Je ne veux pas faire paniquer Sky davantage. J'espère que ma crainte n'est pas véridique, j'espère que je m'en fais trop pour rien. Tout cela ne peut pas nous revenir à la figure. Il ne faut pas parce que je ne sais pas ce que nous allons faire. Nous avons assez donné dans les tragédies tous les deux. Bref, je monte dans l'ambulance et nous partons en direction de l'hôpital. Je laisse Sky me serrer la main le long du trajet. Elle ferme les yeux et je reste silencieux. Plusieurs choses me passent par la tête, toutes sortes de scénarios se créent dans mon esprit.

COLTON : « Je suis son mari. »

Assis sur un fauteuil dans la chambre, je regarde Sky en la laissant "dormir". J'ai pris d'appeler les parents de Julia pour savoir s'ils ne peuvent pas aller chercher les enfants à la fin de la journée à l'école et à la garderie en leur explication la situation. Ils ont accepté avec plaisir. Il a fallu que je téléphone à l'école et à la garderie pour leur dire que ce sont leurs grands-parents qui viendront les chercher aujourd'hui. Bref, au moment où ma femme ouvre les yeux et qu'elle arrache son masque à l'oxygène, je me lève rapidement de mon fauteuil et je la regarde alors qu'on arrive vers elle en vitesse. Je reste un peu à distance des professionnels de la santé.

Après quelques observations de la par des médecins et des infirmières, ceux-ci sortent de la chambre. Je me retrouve seul avec ma femme. Le moniteur cardiaque est la bruit que nous entendons dans cette chambre aux quatre murs blancs. Je regarde mon épouse sans savoir quoi lui dire. C'est finalement elle qui rompt le silence la première. Les mots prononcés par Sky me fendent le coeur. Elle ne doit pas penser ainsi.

COLTON : « Je t'interdis de parler comme ça Sky. Il n'est pas de retour, c'est juste de la fatigue accumulée, d'accord? »

Dis-je en lui prenant la main doucement. Le cancer ne peut pas être de retour. Elle est trop jeune pour vivre encore le cancer. Le bon dieu ne nous ferait pas encore une telle chose. Nous ne sommes pas de mauvaises personnes, nous ne méritons pas une telle chose. Non, c'est uniquement de la fatigue. On la mettra probablement au repos pendant quelques semaines et tout ira bien par la suite.

SKY : « Crois ce que tu veux Colton. Si ça peut te faire plaisir… »

Je ne vais pas commencer à m’obstiner avec lui. Il peut prendre le rôle de l’optimiste si ça l’arrange, moi… je préfère rester avec ce que je ressens. Je ne veux pas me mentir à moi-même. Notre conversation est coupée court par une infirmière qui arrive dans la chambre avec de l’équipement. Visiblement, nous ne pouvons pas avoir la paix plus de 10 minutes ici.

INFIRMIÈRE : « Je passe prendre vos prises de sang. Je vais devoir vous amener par la suite en radiologie. Étant donné vos antécédents, nous ne voulons pas prendre de chance et passer un TDM question de s’assurer que tout est ok. Ça va? »  

Je hausse simplement d’un signe de la tête en levant la manche de mon chandail pour lui donner accès à mon bras facilement. Je suis de mauvaise humeur et ce n’est pas de sa faute. C’est la faute de personne donc je préfère me la fermer que d’avoir l’air désagréable. Elle doit déjà en avoir beaucoup des patients avec un caractère de merde la pauvre, je ne serai pas une de plus. On me prend du sang, ma tête tourne toujours mais miracle, je reste consciente. Par la suite, on me demande de mettre cette fameuse robe d’hôpital qui ne m’a pas manqué. L’infirmière me laisse me changer.

SKY : « Est-ce que tu peux m’aider… s’il te plaît? »

J’ai beau dire que ça va… ce n’est pas vraiment le cas. Je n’ai pas la force de me changer moi-même. Mon mari m’aide donc à me lever et c’est en me tenant à la rampe du lit que je le laisse retirer mes vêtements dans le but de me changer. Cette situation m’irrite au plus haut point. À mon âge, mon mari devrait techniquement me retrier mes vêtements pour me faire l’amour toute la suite, pas pour m’enfiler une robe laide dans le but d’aller voir si je vais mourir du cancer dans quelques mois. Mon moral est à zéro, je veux juste rentrer chez moi. C’est dans un soupire que je prends place dans la chaise roulante et c’est Colton qui m’amène là où se trouve mon rendez-vous. J’attends, très longtemps… j’ai soif. Colton va me chercher à boire… j’ai envie, Colton m’aide à m’y rendre. J’ai l’impression de le prendre pour mon esclave et encore une fois, je déteste ça. C’est FINALEMENT mon tour après près d’une heure à attende. Avoir su… je serais resté plus longtemps dans le – non – confort de mon lit. On m’installe dans cette grosse machine qui fait peur pour passer les tests. J’arrête de respirer quand on me le dit et au bout de quelques minutes, c’est fait. Je retourne donc à ma chambre pour regagner mon lit. Un plateau de nourriture est posé sur une table devant moi et juste de regarder le contenu, j’ai mal au cœur.

SKY : « Je tuerais pour de la pizza. » dis-je simplement en fermant le couvercle.

Puis, au bout de quelques minutes, un médecin cogne à la porte avant d’entrer. Un dossier à la main, il prend d’abord de mes nouvelles. Je me contente de soupirer en appuyant sur le bouton pour relever mon lit.

SKY : « C’est mes résultats que vous avez là? »
MEDECIN : « Seulement ceux des prises de sang. » Je le regarde en silence, ce dernier se racle la gorge. « Il y a un effectivement des anomalies que nous serrons capable de mieux cerner avec les résultats du TDM. Ce qui nous préoccupe présentement est que vos résultats sanguins montrent que vous êtes enceinte. »

Je ne veux pas que ma femme soit négative à ce point. Elle ne devrait pas penser au pire parce que je suis certain que ce n'est rien de plus que de la pure fatigue... du moins c'est ce que je tente de me faire croire parce que je sais qu'il y a un risque que ce soit lié à son cancer. Je ne veux pas croire à une récidive parce qu'elle est jeune, qu'elle est ma femme et que nous nous aimons. Nous avons un enfant ensemble, le bon dieu ne nous ferait pas une telle chose quand même!

Je préfère ne pas répliquer à mon épouse parce que je sais qu'elle a la tête dure et qu'elle est difficile à faire changer d'avis. Je la regarde et rapidement une infirmière entre dans la chambre pour procéder à une prise de sang. Je m'éloigne un peu pour laisser cette infirmière faire le travail comme il faut. Je n'aime pas la voir dans un tel état. Ce n'est pas juste, le monde est injuste. Je prends une grande respiration et je ferme les yeux avant que l'infirmière quitte.

Devant aller en radiologie, j'aide Sky à mettre la jaquette d'hôpital et par la suite nous nous y rendons. J'attends mon épouse dans le dalle d'attente et par la suite Sky est remonter à sa chambre. Je souris à la réaction de Sky face à son repas.

COLTON : « Je suis certain que ce n'est pas si pire que ça. Mange sinon ce sera froid et là ça ne sera pas très bon. »

Il faut cesser de dire que la nourriture d'hôpital n'est pas bonne. Je suis convaincu que ça pourrait être bien pire. Bien entendu, ce n'est pas du cinq étoiles et c'est normal au nombre de gens qui sont ici. Je laisse mon épouse manger et un peu plus tard un médecin arrive. En entendant le mot "enceinte", je regarde Sky un instant avant de regarder le médecin.

COLTON : « Pardon? »

Je regarde de nouveau mon épouse.

COLTON : « Étais-tu au courant? »