Il reposa son téléphone portable sur la table en soupirant… Ce Derek était impossible ! Son premier message l’avait fait sourire et avait réussi à lui faire oublier la catastrophe de leurs dernières vacances : ravi, Thompson avait senti son cœur s’emballer et il s’était réjoui de cette soirée en sa compagnie, la première depuis un long moment. Ils ne se voyaient vraiment pas assez et il espérait que la villa serait bientôt prête, qu’ils puissent enfin y emménager ensemble. Enfin, si ce projet était toujours d’actualité…
Il se força à ne pas penser à ça, mais le second sms de Derek lui avait hérissé le poil et il s’était emporté : bon sang, pour une fois qu’il arrivait à penser à autre chose !

Maudit Derek et ses envies d’avoir toujours plus !
Maudit Derek et son incapacité à choisir !
Maudit Derek qu’il n’arrivait pas à quitter et qui lui manquait de plus en plus.

Il jeta un coup d’œil sur le petit paquet sur la table, qui attendait sagement qu’on le déballe. Il avait cru pouvoir faire le premier pas ce soir et offrir au milliardaire ce qu’il lui réclamait depuis des semaines… Il s’était décidé, avait cherché un petit quelque chose susceptible d’agrémenter leur soirée de Saint-Valentin, se disant qu’avec un peu de chance, le milliardaire la passerait avec lui, et non avec Lily-Anne, et… Et cet imbécile venait de tout gâcher.

Dire qu’il avait vraiment prévu de mettre les petits plats dans les grands : il avait même passé une heure entière avec le majordome de l’hôtel à envisager le parfait repas de Saint-Valentin qu’ils auraient pris dans sa chambre, mais…
C’était vraiment bête tout ça.

Il resta là quelques minutes, l’air songeur, ne sachant pas encore ce qu’il allait faire : Derek méritait une punition à la hauteur cette fois-ci et… On toqua : il se releva et alla ouvrir, curieux de savoir de quoi il retournait. C’est seulement en voyant la lettre qu’on lui tendit qu’il pensa à ce que Derek lui avait dit dans son sms. Curieux, il rentra, alla s’asseoir dans le canapé de la suite et l’ouvrit, se demandant ce qu’elle pouvait contenir.

Les mots lui allèrent droit au cœur. Déglutissant au fur et à mesure de sa lecture, la gorge de plus en plus nouée, il avait les larmes aux yeux quand il la finit, et incapable de calmer l’émotion brute qui s’était emparée de lui, il cacha son visage dans sa paume, se penchant pour poser son coude sur ses genoux.

« Maudit Derek…. Maudit Derek…. » répéta-t-il en boucle, sous le choc.

C’était la plus belle déclaration d’amour qu’on lui avait jamais envoyée. Il y avait tout là-dedans : le meilleur de Derek, le meilleur de leur relation, et une telle image de lui-même qu’il en était bouleversé. Aucune de ses précédentes épouses ne lui avait jamais dit cela, ne lui avait même jamais fait ressentir cela, et il sentit son petit cœur de romantique désespéré se remettre à battre. Pour cet homme qu’il aimait au-delà de tout.
Ramenant la lettre contre son cœur, il essuya ses larmes d’émotions.

« Oh comme je t’aime, grand bêta. » murmura-t-il, un sourire heureux sur le visage.

Il fallait croire que finalement, le milliardaire aurait sa surprise ce soir…

Derek et Thompson avait échangé plusieurs sms, d'abord parce que Derek s'ennuyait au travail, surtout que la plupart des publicités qu'il gérait ses derniers temps était des trucs a l'eau de rose. De St-Valentin, plongé en plein coeur de l'événement, Derek n'avait qu'une chose en tête. Celle de pouvoir s'occuper de son propre amour. Il ferma l'une des fenêtres qui montraient un jeune couple, publicité Adidas, il soupira avant d'attraper son téléphone pour confirmer que ce soir, Thompson était son élu. Une soirée sûrement des plus agréables. Derek avait envie de se donner a fond. Par contre, savoir que Thompson avait un amant en après-midi, lui fit grincer des dents. Saleté, il veut sûrement lui faire payer son histoire encore un peu trop flou avec Lily-Anne. Certes, si lui-meme avait une copine pourquoi Thomspon en aurait le droit ? Parce que putain, il s'envoi pas en l'air avec Lily-Anne. De toute manière, celle-ci avait tellement de travail, qu'eux n'avait même pas pu régler la question. Imaginer Thompson qui était avec un autre, le mit hors de lui. Cet imbécile, il allait le lui payer.

Un nouveau message, pour révêler que ce n'était qu'une blague. De très mauvais goût, si vous voulez l'avis de l'homme d'affaire qui se gratta la nuque. En même temps, embêté d'avoir pu croire Thompson. Bien que, il n'avait rien a se reprocher. Il avait toujours fait confiane en cet homme. On le prévient qu'il allait recevoir bientôt un beau cadeau et on retourna a nos courriels et téléphones.

Quelques temps plus tard, une réponse fut recu, derek la lu, une première fois, non il avait du mal lire. il relu phrase par phrase. Il avait bien un je t'aime dans tout cela. Et la suite, son coeur en était tout recrovillé sur lui-même. Il rougit même avant de rigoler, un petit rire embêter avant qu'il ne repose le téléphone. Il allait pas y répondre, il ne savait pas quoi y dire. Le pire, il resta figé là. La main sur l'appareil, et il finit par se lever pour aller vers le bureau de son adjoint et homme de main.

''- Georges, donner la journée de congé pour tous. Je paierai les heures, mais qu'il prenne juste leur journée. On ferme le bâtiment. C'est la St-Valentin que diable, on ne va pas travailler toute la journée. Ah... et... aussi acheter un bouquet pour votre femme de ma part. Sur ce, je règle mes affaires et je pars.''

C'est ainsi qu'une heure plus tard, le voila à l'hôtel, pas changé, encore vêtu de son costard de travail. Un parfum qui sentait fort l'homme, mais rien de sensuel et romantique comme ce qu'il avait prévu. Et s'était loin d'être les vêtements décontracté et le sans sous-vetement qu'il avait précisé. Il frappa deux coups a la porte, mais il possédait aussi une carte magnétique. Il s'en servit donc, arrivant complètement essouflé dans la suite de cet hôtel.

Il fouilla la pièce, et en quelques instant, il retrouva Thompson. Il se jeta sur ce dernier, lui saisit la nuque pour l'embrasser avec passion. Diable, cet homme venait vraiment de lui dire qu'il l'aimait et Derek en était tout chamboulé.

Il s’était repris quand Derek arriva enfin, mais il fallait avouer que sa lettre l’avait tellement tourneboulé qu’il se sentait plus fébrile que jamais… En réalité, il avait l’impression d’être redevenu un adolescent qui se rendait à son premier rencard… Et c’était troublant de se dire que c’était avec Derek : Derek qui lui avait écrit une lettre où chaque mot transpirait l’amour, Derek avec qui il avait ce passé tellement sulfureux et houleux, mais d’où ils en étaient sortis grandis tous les deux, Derek qui lui retournait le cœur comme personne.
Avait-il seulement réellement aimé ses précédentes épouses ? Il commençait à se le demander, surtout quand il comparait ce qu’il avait pu ressentir pour elles et ce qu’il ressentait actuellement pour Derek : peut-être était-ce pour cela qu’elles l’avaient quitté d’ailleurs ? Qu’elles avaient compris sa fausseté et ses mensonges, qu’il se faisait à lui-même, persuadé à chaque fois d’être tombé sur la bonne personne… ?
Mais la bonne personne, il l’avait découvert dans l’endroit le plus improbable du monde et depuis… Oh tout n’avait pas été toujours beau : il n’était au début que pour l’argent avec lui. Il avait tout supporté par avarice et avidité, même les coups quand Derek était rentré trop saoul et qu’il ne se contrôlait plus. Uniquement pour l’argent, parce qu’il ne voulait plus dormir de nouveau dans la rue.
Mais pourtant, il y était retourné à la rue, malgré tout. Derek s’en était allé et alors, là, il avait compris tout ce qu’il avait raté à ses côtés, tout ce dont il ne s’était jamais rendu compte avant qu’on ne lui mette le nez dans la merde. Littéralement.
Et depuis qu’il l’avait retrouvé, il n’avait pas pu contenir son cœur, ce maudit cœur qui l’avait embarqué dans trois mariages ratés. Sauf que cette fois, il ne comptait rien rater : surtout pas avec Derek. Parce que cette fois, ce qu’il ressentait était plus fort que le passé et plus fort que tout ce qu’il avait connu.

Il entendit les petits coups à la porte mais n’eut pas le temps de changer de pièce que déjà, Derek était sur lui et le capturait dans ses bras pour un baiser passionné. Un baiser d’amoureux.
Le cœur retourné, Thompson y répondit avec avidité, sentant l’émotion le gagner de nouveau. Ses mains agrippèrent la veste de l’homme d’affaire, cette veste qui portait encore l’odeur du bureau qu’il détestait tant parce qu’il lui volait son homme toute la journée, et il se colla à lui pour approfondir le baiser, se refusant à le lâcher…
Et quand ils durent respirer, quand leurs lèvres s’écartèrent à peine pour pouvoir respirer, il murmura en posant son front sur celui de Derek :

« Cette lettre…. C’était juste merveilleux, je… Je n’aurai pas pu rêver meilleure Saint-Valentin tu sais. »

Il leva sa main et la passa en une douce caresse sur la joue de Derek, plongeant son regard dans le sien avec une tendresse presque palpable :

« Alors tu m’aimes vraiment… Toi, milliardaire, qui pourrait avoir n’importe qui et t’offrir les plus belles choses de cette terre, tu m’aimes moi, un moins que rien, un… un ‘minus’. »

Il rit doucement en murmurant cela à la fin, sentant ses yeux se remplir à nouveau de larmes d’émotions.

Derek avait écrit une pleine page de belle parole, des mots doux qui remontaient jusqu'à leur début. Depuis, ces premiers temps où il était tombé amoureux. Par la suite, on avait laissé libre cours à nos émotions pour pondre un texte des plus romantiques pour cette St-Valentin. Derek était un romantisme, et il se n'était pas pour le plaisir qu'il avait cela. Il avait envoyé les mots, car il avait eut besoin de laisser s'échapper cet amour. Ne pas le laisser en lui, de peur qu'un débordement ne se produise. Imaginer une fumée rose lui sortir par les oreilles. Non, il était mieux que par petit moment, cet amour et ses émotions soient partager. Sinon, s'était d'implosion. La lettre écrite, on l'avait posté pour s'assurer qu'elle arrivait le jour du 14,peut-être aurait-il dû y rajouter des fleurs, mais non, c'était à un homme qu'on avait envoyé le tout. N'en faisons pas trop. Les fleurs auraient été pour ce soir, mais hélas, avec ce dernier sms, Derek était partit trop rapidement du bureau. Il n'avait plus penser aux fleurs et à la boîte de chocolat.

Une fois ''chez'' Thompson, le géant s'était jeté dans les bras de son amoureux pour échanger un long.... trèsssss.... ttrreeeesssss llonnnnnggg baisé. Qui dura jusqu'à plus air, et là, on se recula enfin pour reprendre son souffle. « Cette lettre…. C’était juste merveilleux, je… Je n’aurai pas pu rêver meilleure Saint-Valentin tu sais. » Est-ce donc qu'il rêvait peu? Derek pourrait imaginer bien mieux.

''- C'est tout ce qu'il te faut? Une simple lettre? Car si c'est tout ce qu'il te faut, je vais repartir.''

Sourire en coin, amusé, il le narguait, lui n'avait aucunement l'intention d'aller où que ce soit. « Alors tu m’aimes vraiment… Toi, milliardaire, qui pourrait avoir n’importe qui et t’offrir les plus belles choses de cette terre, tu m’aimes moi, un moins que rien, un… un ‘minus’. »

''- Multi-milliardaire, je ne veux pas m'offrir quiconque, parce que je pense avoir trouver l'émeraude qu'il me faut. Une petite émeraude, tu as raison.''

On lui fit une petite grimace, avant de venir passer ses bras autour de sa taille pour coller leur bassin. Non pas pour un acte de sexe, mais seulement pour avoir ce beau rapprochement.

''- Alors dis-moi, où caches-tu cet amant? Aurais-tu décider d'adopter un chat sans m'en parler? Un chien peut-être? Ou alors... c'est un objet? Mais si c'est le cas, alors ça deviendra notre amant.''

Au fond, en y repensant sérieusement, Thompson avait peut-être plutôt voulu sous entendu qu'il avait acheté quelque chose qui allait pimenté leur nuit, ou devoir partager leur vie d'amoureux. Soit un petit animal qu'on allait en partager l'amour. Derek avait sûrement mal réagir, il devait bien l'avouer.

Evidemment… Multi-milliardaire… Thompson faillit éclater de rire, retrouvant avec bonheur et émotion son Derek à lui, celui qui ne changeait jamais, qui se vantait toujours autant et pavanait comme un paon, pire qu’un gamin de l’école primaire qui affirmait haut et fort être le plus solide de tous les enfants de la récréation. Et c’était tellement adorable ce petit défaut, cette vantardise devant laquelle Thompson fondait à chaque fois !

Il se laissa attraper et collé un peu plus au corps de son amant, ravi d’être ainsi son prisonnier. Il le serait resté toute la vie entière, pourvu que jamais le cœur du brun ne change. Il avait connu trop de désillusions et de désespoir dans sa vie : il savait d’ores et déjà que si Derek le quittait un jour, il ne pourrait jamais s’en remettre. Pas après avoir connu l’amour entre ses bras et y avoir pris goût à ce point. Pas après une telle lettre, qui signerait alors la fin de toute vérité et de tout espoir.

Par contre, il releva un sourcil amusé, esquissant son petit sourire malicieux quand Derek lui reparla de sa blague de mauvais goût. Il vint nouer ses bras autour de son cou, s’accrochant à lui avec tendresse.

« Pas d’amant, pas de chat ni de chien, et encore moins de squelette dans le placard. Ce n’était qu’une blague stupide et… Pour les objets, je te fais entièrement confiance mon chéri. Là-dessus tu as plus d’expérience que moi. »

Il vint cependant déposer un petit baiser au coin de ses lèvres, quémandant davantage de son attention avant de lui murmurer, terriblement taquin :

« Par contre, moi aussi j’ai une surprise pour toi. Je l’avais préparé depuis un petit moment et…. Je me suis dit que ce serait l’occasion rêvée. Et, heu… »

Il se mit à rougir : lui qui d’habitude était d’un aplomb déconcertant dès qu’il s’agissait d’embarrasser Derek en lui chuchotant des choses coquines, voilà qu’il se sentait soudain légèrement gêné. Cela dû se voir et il détourna le visage.

« J’ai fait préparer un succulent repas d’ailleurs, on devrait en profiter pendant que c’est chaud non ? Ta surprise pourra bien attendre le dessert, après tout nous avons toute la nuit devant nous. »

Et là-dessus, il échappa à l'emprise du géant pour attraper sa main et le conduire jusqu'à un coin réservé de la suite où se dressait une petite table pour deux, agrémentée de chandelles et de deux assiettes couvertes d'un dôme argenté pour préserver la chaleur.
Il s'en approcha et souleva un des dômes, révélant un fumet délicieux qui s'en échappa aussitôt pour venir chatouiller les nez des deux hommes :

"Ton plat préféré, tout spécialement pour toi. J'ai demandé à ce qu'on l'assaisonne comme tu le préfères, j'espère que ça ira. Tu dois être affamé après une telle journée..."

Un mystère régnait dans cette pièce. Derek était certain que Thompson lui cachait quelque chose. Un chat? Après tout, l'homme lui avait souvent dit se sentir seul. Pour lui, Thompson était un homme à chat. Non plus, un chien alors? Lui en voulait un dans quelques mois. Non? Un objet? Aller dites-lui que s'était un objet insolite qu'on pourrait s'amuser durant la nuit. Au final, il semblerait que tout cela n'avait été qu'une mauvaise blague. Bien que sceptique, on finit par chasser le tout de son esprit. « Pas d’amant, pas de chat ni de chien, et encore moins de squelette dans le placard. Ce n’était qu’une blague stupide et… Pour les objets, je te fais entièrement confiance mon chéri. Là-dessus tu as plus d’expérience que moi. »

''- Qu'est-ce que j'y peux? On m'a apprit à prendre du plaisir avec un homme et visiblement, mes petites fesses en sont devenus accro. J'ai dû souvent faire preuve d'imagination pour te remplacer. Le sexe sans toi était devenu d'un ennui mortel.''

Pour cela qu'en ce moment, il était devenu le plus fidèle des hommes car aucune autre personne n'avait su lui donner tout le plaisir dont il avait besoin. C'est pourquoi que depuis quelques mois, Thompson était devenus son seul amant dans le lit. « Par contre, moi aussi j’ai une surprise pour toi. Je l’avais préparé depuis un petit moment et…. Je me suis dit que ce serait l’occasion rêvée. Et, heu… » Pourquoi hésitait-il de la sorte? Depuis quand, monsieur McMillian démontrait-il une certaine gêne? Surtout aussi apparente. Derek commença a tourné la tête, cherchant la dites surprises. Il croisa des yeux une sorte d'emballage. Curieux, on voulut aller le chercher, mais on l'en empêcha. « J’ai fait préparer un succulent repas d’ailleurs, on devrait en profiter pendant que c’est chaud non ? Ta surprise pourra bien attendre le dessert, après tout nous avons toute la nuit devant nous. » Quoi? Après? C'est long, et Derek eut l'air penaud et bien triste. Il ne voulait pas attendre, et il eut un petit couinement plaintif. Comment Thompson pouvait être aussi sadique? Lui parler d'une surprise et l'éloigner ainsi? Un petit soupire et on suivit vers la table, très chic et où une cloche argenté était déposé sur la table.

Le contenu des assiettes était d'immense morceau de viande fumée et cuite à la broche. Derek se mordilla les lèvres, la viande était encore toute rosée, et juteuse. Un repas, qu'il n'avait plus partagé depuis qu'on s'était mis au régime. Cette viande était grâce, riche en protéine, et grasse. Il entrouvrit la bouche, salivant déjà d'avance devant se pêché mignon. Anciennement, Derek avait été un trop gros mangeur de viande et de Fast-food rapide, il avait dû changer cette alimentation qui aurait finit par lui donner des problèmes de cœur. Par contre, une fois de temps en temps, ce n'était pas la mort.

''- Tu sais, qu'avec un tel repas, je vais avoir besoin de me dépenser? ''

Le pire, les odeurs seules suffisaient à le faire frisonner. Et plus il respirait et pire cela devenait. D'un pas léger, il ira s'installer à table.

''- Mais question, si j'étais réellement arrivé a 18h, ce repas serait rester là? Ça aurait été froid.''

Suspicieux, Derek arrivait plus tôt, et le repas, lui était déjà servit.

''- Tu m'aurais pas espionner par hasard?''

Genre, glisser un mouchard? Ou pire, était-ce George qui avait avertit Thompson? Son homme de main serait-il de la partie? Étrange, car normalement, en arrivant plus tôt, ce repas n'aurait jamais dû être prêt et encore moins servit avec les bougies allumés.

En réalité, cela faisait un moment que Thompson avait réussi à copiner avec Georges : avec des petits cadeaux et autres amabilités, de grands sourires et des expressions qui lui donnaient l‘impression d’être indispensable dans la vie de Watts, Thompson avait fini par se le mettre dans la poche. C’était donc lui qui avait appelé le jeune homme quand Derek avait quitté son travail, ce qui lui avait permis d’obtenir un repas parfaitement à point pour son arrivée.
Il ne s’agissait ni de miracle ni de magie : Thompson était juste un fin manipulateur, et même le revêche Georges avait fini par céder à ses tentacules…
En tout cas il n’était pas mécontent car cela lui permettait de garder un œil – certes distant car Georges ne confiait que le strict essentiel et indispensable – sur Derek de loin. C’était même étonnant que le milliardaire ne se soit pas rendu compte que Thompson semblait toujours être prêt quand il arrivait : mais à vrai dire, le beau brun était tellement naïf que Thompson en profitait allégrement, s’amusant de le voir aussi crédule et aussi émerveillé à chaque fois de croire que son amant ne vivait qu’en l’attendant. Tout de même pas…
C’était un des nombreux charmes de Derek, celui-ci en plus de cette adorable petite moue déçue qu’il avait esquissé quand il avait compris que la surprise allait attendre. Par contre, Thompson ne s’était pas moqué de lui du tout : les morceaux de viande étaient les meilleurs qu’il ait pu trouver pour lui, et une entorse à son sacro-saint régime ne ferait pas de lui un obèse dans les jours à venir, alors il laissait carte libre à Derek pour profiter pleinement de sa soirée.

« Te dépenser, vraiment ? Ca tombe bien, j’ai quelques projets pour toi. »

Il sourit et le laissa s’installer avant de prendre place en face de lui : la table était petite et ils n’étaient vraiment pas loin, à tel point que leurs pieds se touchaient presque, et cela permettait une intimité parfaite pour le couple d’amoureux.
Oui. Amoureux. Bel et bien amoureux tous les deux.

Il esquiva habilement la question sur l’espionnage d’un sourire mielleux, et déplia sa serviette qu’il laissa tomber élégamment sur ses genoux, avant d’attraper sa fourchette pour s’amuser à faire semblant d’en compter les dents.

« Tu travailles beaucoup en ce moment. Ca me laisse énormément de temps libre tu sais… Beaucoup trop de temps libre, alors je me suis dit que j’allais prendre quelques cours. Ce que j’ai fait. Histoire de ne pas mourir idiot, tu vois ? »

Il reposa sa fourchette et prit la bouteille de vin qui attendait à côté dans le seau réfrigéré, et la déboucha rapidement avec habileté avant d’en servir un verre à Derek : meilleur Bordeaux qu’il ait pu trouver et qui allait se marier à merveille avec la viande. Et tout en versant, le regard concentré sur le liquide qui coulait, il demanda l’air de rien :

« Tu ne me demandes pas quel genre de cours ? »

On pensait certainement que Thompson ne vivait que pour lui, qu'il l'attendait comme une bonne femme au foyer. Enfermer et qui ne sortait que pour faire les emplettes nécessaire. Peut-être pas aussi extrême, mais pour lui, la vie de son amant, ne devait guère être plus qu'un résumé de jour qui se suive et qu'on attends un message de la part de Derek. Une visite impromptue de la part de ce dernier. Preuve que trop souvent en l'attendait, jamais on n'avait pu arrivé à l'hôtel sans que Thompson n'y soit pas. Manque de chance? Aller savoir, on ne se posait guère de question à ce sujet. C'est seulement pour ce soir, avec ce repas, il se posait de forte question. Comment la viande pouvait être encore chaude et la table mise. Là, on a beau être naïf, mais fallait pas trop pousser. Derek opta pour une application cellulaire, où on pouvait savoir où l'autre se trouvait. Faudrait qu'il pense à regarder sur son appareil si on n'y avait pas glissé une telle chose.

Les deux hommes prirent place à la table, où Derek se sentit un peu coincé, les voilà dans un tête à tête des plus intimes et où leurs genoux se frappaient presque. Dans un sourire mielleux, Derek glissa les mains sur la table, volant ainsi la serviette que Thompson venait de poser sur lui. Que voulez-vous, on était bien enjoué ce soir. « Tu travailles beaucoup en ce moment. Ca me laisse énormément de temps libre tu sais… Beaucoup trop de temps libre, alors je me suis dit que j’allais prendre quelques cours. Ce que j’ai fait. Histoire de ne pas mourir idiot, tu vois ? » Petit froncement de nez, et Derek baissa les yeux vers le plat. Serait-ce des cours de cuisine? Il faut avouer que si c'était Thompson qui avait cuisiné le tout, la cuisson était faite à la perfection.

''- Dommage, moi j'avais le souhaite de mourir idiot et imbécile avec toi, tu ne m'accompagnes plus?''

Tendre regard, et on viendra goûté le plus si savoureux que Derek se lécha longuement les lèvres après la première bouchée. S'était vraiment trop bon, et voilà qu'il ne pu que replonger dans l'assiette. « Tu ne me demandes pas quel genre de cours ? » Il le fallait? Parce que Derek eut un morceau de viande pendouillant de la bouche en le fixant, l'air bien innocent.

''- Hmmm? ''

On avala la bouchée avant de se redresser un peu, et délaisser cette assiette quelques secondes. Le repas était trop bon, et déjà l'envie de s'y remettre était vraiment très forte.

''- Quel genre de cours? Cuisine? Danse? Des cours d'étiquette?''

Son verre de vin fut remplit, mais comme à son habitude, Derek était toujours hésitant face à l'alcool. On lui avait servit un si bon repas, alors difficile de vouloir doubler son quota de mal nutrition. Alors, il préféra ne pas y toucher. Nous n'allions pas fausser son régime davantage. Sinon, demain il allait devoir doubler son entraînement et cela ne lui disait guère.

Il sourit en ne remplissant le verre de Derek qu‘à moitié : ce n’était pas de l’alcool fort mais il préférait éviter que le milliardaire retombe dans ses vieux travers, alors il y allait mollo et comptait bien le surveiller durant la soirée. Même si quelque part, il doutait fortement que Derek ait la tête à ne s’occuper que de son verre ce soir : pas le soit de la Saint-Valentin, surtout avec ce qu’il lui avait préparé.

Sa réplique comme quoi il voulait mourir idiot avec lui fit rire Thompson et il secoua la tête en le regardant : son Derek ne changeait pas et tant mieux ! Pour une soirée comme celle-là, il était prêt à passer des journées entières loin de lui à s’ennuyer fermement ! Ce qu’il ne faisait pas car Thompson ne supportait que très peu de rester sans rien faire, mais il aimait le laisser croire au milliardaire, histoire de le faire un peu culpabiliser quand il rentrait trop tard le soir… Généralement il trouvait toujours un moyen de pousser le brun à se faire pardonner au lit, ce qui lui convenait parfaitement.

Il reposa la bouteille après s’être servi, prit le verre et huma le parfum inimitable d’un grand cru avant d’y tremper les lèvres : contrairement à Derek il n’était soumis à aucun régime (cela dit, plusieurs années dans la rue avaient été suffisantes comme épreuve du feu en matière de régime) et il avait besoin de se donner quelques forces pour la soirée à venir.
Puis, sans même regarder Derek, baissant déjà les yeux vers son assiette encore pleine, il lâcha sa petite bombe :

« Des cours de strip-tease. »

Il attendit que l’information vienne percuter les neurones du milliardaire, qui devait probablement buguer, avant de reprendre le plus innocemment du monde :

« On donne des cours de tout maintenant, et je trouvais l’idée intéressante ! Après tout, c’est facile de se dire qu’on va faire un strip-tease à son homme, mais en réalité, il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte tu vois. »

Et fier de son petit effet, il continua son petit cours, qu’il s’était répété un nombre incalculable de fois dans sa tête pour paraître à la fois détaché et provocateur en même temps, devinant sans peine que Derek devait être en train d’additionner deux plus deux et de l’imaginer dans des positions toutes plus sexy les unes que les autres.

« La musique par exemple, la lumière aussi, et puis les vêtements sont essentiels ! Tu te vois commencer à te déshabiller et porter un vieux caleçon usé sous ton pantalon ? Etrangement je n’ai trouvé aucun livre suffisamment explicite sur la matière, alors je me suis carrément inscrit à ce cours… Il y avait pas mal d’inscrits d’ailleurs, ça semble passionner les foules que d’agiter son popotin devant son partenaire. Mon professeur était très fier de moi : elle m’a dit que j’avais fait d’étonnants progrès… »

Et il osa enfin relever les yeux vers Derek, impatient de voir sa réaction.

La nutritionniste de Derek allait sûrement lui en vouloir de tout ce repas trop copieux, et gageons que le dessert ne sera pas en reste. Sûrement quelques choses au chocolat, remplit de glucide, sauf que pour une fois, on allait se laisser tenter par ce repas offert, plutôt que la cuisine d'un grand chef. Derek mangeait trop souvent des rations, et là, toute cette viande en abondance, lui rappelait ses folles années. Il avalait bouchée après bouchée, même la conversation semblait guère l'attirer. Et pourtant, elle le devrait. Les informations qu'on lui donna était sûrement capitale, mais l'homme d'affaire n'en avait que pour cette nourriture.

« Des cours de strip-tease. » Avait-il bien entendu? Des cours de strip-tease? Le mot cous suivi du strip était une mauvaise combinaison. Tentons de les mettre à l'envers. Strip-tease et cours. Non, ce n'était guère mieux. Son homme s'était-il réellement dévêtu devant un professeur? Son cerveau tiqua du côté droit, il n'en croyait pas ses oreilles et eut un air de dégoût, avant de reposer sa fourchette. « On donne des cours de tout maintenant, et je trouvais l’idée intéressante ! Après tout, c’est facile de se dire qu’on va faire un strip-tease à son homme, mais en réalité, il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte tu vois. » Parce qu'en plus il devait s'expliquer? L'idée lui avait parut intéressante? C'est bien de retirer ces vêtements devant une autre personne? Bouger son corps de manière des plus sensuels? Derek parut de plus en plus énervé. « La musique par exemple, la lumière aussi, et puis les vêtements sont essentiels ! Tu te vois commencer à te déshabiller et porter un vieux caleçon usé sous ton pantalon ? Étrangement je n’ai trouvé aucun livre suffisamment explicite sur la matière, alors je me suis carrément inscrit à ce cours… Il y avait pas mal d’inscrits d’ailleurs, ça semble passionner les foules que d’agiter son popotin devant son partenaire. Mon professeur était très fier de moi : elle m’a dit que j’avais fait d’étonnants progrès… » Ne pouvait-il pas arrêter? Déjà que Derek avait du mal a concevoir que Thompson avait dansé pour un autre que lui. La haine se fit de plus en plus présente. Il serra les poings avant de se mettre a transpiré. Devrait-il prendre le temps de respirer? De reconnaître que le points de vue se défendait ou bien d'attaquer sans vergogne et lui dire sa manière de pensée. Lui dire ce qu'il avait sur le cœur à ce propos. Cette nouvelle n'enchantait guère le brun qui voulait attaquer Thompson. Lui dire que pourtant avec toute les années où il a dû vendre son corps, les techniques avaient dû lui être apprise à l'époque où il jouait la pute. En fait, si Thompson en savait sûrement autant, c'était que son passé avait dû révélé ce genre d'information. Avait-il dû jouer d'ancienne connaissance pour trouver où prendre ce genre de cours? Était-ce un pute qui lui avait apprit le tout? Et comment était la relation avec son professeur? Était-ce professionnel? La complicité était-elle de mise entre eux? Étrangement, Derek avait de plus en plus envie de mettre Thompson a l'intérieur de sa cage doré.

''- Je... je ne sais pas trop comment prendre la chose... Je me dis que pourtant tu devais bien en faire à l'époque... Si c'est le cas... peut-être as-tu voulu améliorer les lacunes... et d'un autre côté... je suis jaloux. As-tu …. comment dire... dû enlever tout tes vêtements? Et comment as-tu trouver ce genre de cours? Tu as appelé d'anciennes amies? Tu aurais pu me demander mon avis... il me semble que j'aurai eut mon mot à dire. Je n'apprécie guère de savoir que tu te trémousses pour d'autres personnes.''

Le milliardaire était jaloux, souhaitait que Thompson ne lui ait jamais dit. Ou du moins pas avant d'avoir fait la danse. Là, Derek aurait pu se demander pourquoi il était si doué, mais de savoir qu'il avait suivi ce genre de cours, le mit hors de lui. À tel point, qu'il en eut l'appétit coupé.

''- Et tu sais quoi. Je doute avoir vraiment envie de te voir danser pour moi. C'est quelque chose que je n'ai aucunement envie de voir.''

Derek n'arrivait pas du tout a envisagé qu'il danse pour lui, juste de savoir qu'une autre personne en avait profité, lui levait le cœur et cette fois où repoussa même vaguement son assiette. Ce genre de détail ne lui plaisait aucunement et il lança des regards des plus colériques à Thompson.

''- Avoir su, je ne t'aurai... pas...''

Choisit lui ? N'allons pas jusque là. Derek n'était pas aussi mesquin.

''- Permis d'utiliser mon argent comme bon te semblait. Je ne peux pas croire que tu investisses là-dedans.''