Une semaine c'était passé depuis ma rencontre avec Louise ou nous avions discuté dans un café. Nous nous étions rencontrés lors d'une de ces fameuses réunions pour personnes en détresse, réunion auxquelles je n'assistais que pour mes parents. La réunion suivante ce passa exactement de la même façon, pas question que je dévoile mes souffrances à de parfait inconnus alors une fois celle ci terminée comme la dernière fois avec Louise on avaient décidés de ce prendre un petit moment tout les deux pour discuter. On s'était donné rendez vous au parc car le soleil était au rendez vous ainsi que la chaleur. J'avais donc étais chercher chez moi un sac avec de quoi grignoté, une serviette, de l'eau, de la crème solaire et quelques bouquin. N'habitant pas très loin du parc j'arrivais à notre point de rendez vous quinze minute plus tard et Louise était déjà la. « J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre... » Il y avait du monde ce qui n'était pas étonnant vu ce temps. Certaines personnes se trempaient même les pieds dans la fontaine installé en plein milieu. On ne se connaissait pas encore trop avec Louise mais on avait une chose en commun, on avait traversé une épreuve difficile et ça rapprochait automatiquement.  « On a qu'à ce mettre là regarde. » Il n'y avait presque personne à part un groupe de jeune qui faisait une partie de volley et un couple d'amoureux un peu plus loin devant qui n'arrêtait pas de ce bécoter. J'installais donc ma serviette sur l'herbe car s'il y avait bien une chose que je détestait c'était de poser mes fesses dans l'herbe sachant très bien que ça grouillait de petites bêtes la dessous. Une fois installé je sortis donc la crème solaire car j'avais tendance à cramer au soleil pendant que d'autres bronzait en claquant des doigts. « Tu en veux ? » demandais je à Louise en lui tendant le flacon.

Depuis l'agression, je ne suis pas beaucoup sortie. Si ce n'est pas du tout. La seule chose que je faisais finalement, c'était aller à ces réunions auxquelles j'ai rencontré Danaé. Je ne sais pas pourquoi je faisais ça, je détestais avec besoin de quelqu'un pour m'en sortir. Pourtant, j'y allais assez fréquemment. J'avais encore un peu de mal à parler, le bleu était loin d'être parti. Je portais encore un de mes foulards, un slim, des mocassins, et un pull léger en attendant Danaé sur cette herbe au parc. Je ne pouvais toujours pas me résoudre à laisser un centimètre de bleu sortir, même avec le soleil et la chaleur qu'il faisait. Je nouais mes cheveux que si j'étais sûre que mon foulard cachait bien le bleu de mon cou. Je l'attendais, regardant autour de moi, dans mes pensées. Je n'avais pas vu le temps passer. Elle arrivait et me fit sortir d'un coup de mes pensées, je sursautais légèrement. « Oh non je n'ai pas fais attention. » lui avouais-je alors la laissant s'installer près de moi. C'était un temps à sortir. D'habitude, je serais allé faire un plongeon à la plage ou quoi. Hors de question avec ce corps. Elle me proposa de la crème. Vu comment j'étais couverte, je ne risquais rien. « Non ça va merci. » lui dis-je avec un petit sourire, un de ces faibles sourires et uniques que je sais faire depuis ce soir-là. Je ne sais pas pourquoi Danaé s'attachait à la fille limite froide que j'étais maintenant. J'étais bien moins joviale, drôle, gaie, amusante. Il me faudrait un temps pour redevenir la vraie Louise, je pense. J'étais encore sous le choc. Je la regardais mettre sa crème, puis je regardais ailleurs, évitant du regad le couple qui ne se quittait pas d'une semelle pas loin. « C'est une chouette journée. » soufflais-je alors avant de lui lancer un petit sourire, la regardant à nouveau.

Danaé m'avait donné rendez-vous au parc. Il faisait beau, ça me ferait sans doutes beaucoup de bien. J'acceptais alors, me disant que c'était mieux que de rester enfermée chez moi à me plonger dans le travail comme une acharnée. Je la rejoignais alors et tout de suite elle mit de la crème et laissait sa peau apparaître. Je la regardais. Sa peau était lisse comme un bébé et sans doute douce, d'un coup je fus nostalgique de ne pas pouvoir le faire, vu la quantité de bleus que comportait mon corps à cet instant précis. Alors quand elle m'en proposa, je refusais. Elle n'y fit pas d'objections - et heureusement. Je regardais autour de nous - la vie était belle pour le reste de la population. Les enfants jouaient, les parents riaient, des couples s'aimaient. Rien n'avait changé. Je baissais le regard sentant que je m'affaiblissais. Ces derniers jours, j'étais plus faible que jamais. Je n'étais plus la Louise forte, souriante, drôle au maquillage parfait, aux robes magnifiques, aux escarpins de rêves, qui donne envie d'avoir le même corps de rêve.. Non, j'étais l'invisible petite Louise qui se terrait dans son trou sous des vestes, des slims et des converses ou autres genre de chaussures citadines de marque. Et puis il y avait quand même toujours, ça n'avait pas changé avec l'agression, ce poids de la solitude. Mais alors là accentué car je ne sortais même plus pour dire de me faire entourer. Danaé me sortit de mes pensées, me proposant de lui parler si je voulais. J'hochais la tête et considérait la chose. Je ne sais pas vraiment si j'avais envie de lui parler, à quique ce soit d'ailleurs, que de ça. « C'est un peu.. difficile pour moi d'en parler. » lui dis-je doucement alors, la regardant. Elle était gentille, je n'allais pas la remballer. Puis sa deuxième question me fit baisser les yeux. C'était sûrement l'autre question à ne pas poser. J'avalais un coup, me faisant mal à la gorge et relevais le visage, tâchant d'être forte. « Non. Je ne pense pas qu'un homme m'aimant me laisserait dans un état aussi médiocre... » soufflais-je tentant de changer un peu le sujet, de dériver du moins avec un pointe d'humour même si ça ne m'arrachait aucun sourire. « Tu as quelqu'un dans ta vie? » lui retournais-je alors, voulant changer de cible pour cette question douloureuse. Elle m'avait dit son histoire alors, je pense que trouver quelqu'un l'aiderait vraiment à reprendre confiance et force. Et puis elle est vraiment jolie alors, elle avait sûrement quelqu'un à ses pieds.