gonna save you
         

Quand il y a quelqu'un en détresse, il faut bien que je sorte ce/cette dernier(ère) de là, non? C'est mon rôle après tout, de déjouer les obstacles qui pourraient être immenses pour certains, qui ne le sont pas du tout pour d'autres. Alors sortir une connaissance de l'hôpital psychiatrique pour Léo Mills, c'est un jeu d'enfant.

Cela faisait plusieurs semaines que je pautassais sur l'affaire. Violette avait été internée pour tous ses problèmes.. mais elle n'avait pas besoin de ça. Je ne voyais pas pourquoi on l'empêchait de faire ce qu'elle voulait, franchement. La seule qui pouvait construire sa vie, c'était elle. Il fallait faire des erreurs pour trouver le droit chemin, j'étais l'exemple même de ça. C'est en faisant des erreurs qu'on avance, pas autrement. Alors pourquoi la retirer du chemin pour aller la rendre encore plus folle entre quatre murs, lui dire qu'elle n'est pas cinglée alors que c'est un endroit pour les cinglés... Je ne pouvais pas la laisser vivre tout ça, impossible. C'était mon devoir de la sortir de là, et si elle avait besoin d'aide ce serait avec ses amis, sa famille qu'elle la trouverait pas dans un internat pour cure de désintox ou que sais-je. Perso, j'étais tombé dans de nombreux problèmes et j'avais toujours été seul pourtant, et je m'en étais sorti. On est peut-être jeunes, mais pas idiots. Je refusais qu'on l'empêche de vivre comme elle le souhaitait. Du coup, j'avais monté tout un plan. D'abord, j'avais hacké leur système pour apparaître sous un faux nom évidemment comme employé de l'internat. Je m'étais fais une carte d'accès, une de leur tenue affreuse. J'étais là comme assistant psychologue. Parfait pour avoir une discussion privée avec elle, sans qu'aucun infirmier ou que sais-je ne sois là. ça, c'était fait. Ensuite il fallait un chemin de sortie dans lequel personne ne nous verrait. Malheureusement, il fallait passer par un couloir avant de prendre un chemin d'évacuation isolé. Ce serait la partie la plus difficile. Il faudrait que je fasse comme si je la faisais sortir parler à l'air, qu'elle en aurait besoin, et que personne ne regarde quand on emprunterait ce chemin là. J'avais faussé toutes les caméras de ces couloirs pour ne pas qu'on nous voit partir. Une voiture nous attendrait à la sortie de secours, derrière le bâtiment à côté des déchets et autres. Je laisserais une fausse autorisation de sortie, disant qu'un ami est venu la chercher, qu'elle était capable de sortir et que son séjour a été payé.

Tout cela préparé, je me mettais en route. La première étape de l'authentification de la carte, c'était ok. Un autre "collègue" m'arrêtait, me demandant qui j'allais voir, ne me reconnaissant pas sûrement. « je vais discuter avec Melle Watts de ses addictions, les infirmiers ont été prévenus de mon entrevue privée » dis-je montrant ma carte d'authentification et mon "faux" dossier la concernant. Il hésita mais me laissa y aller. J'entrais dans la chambre, les infirmières étaient toujours là. « veuillez nous laisser s'il vous plait » leur dis-je, ne regardant pas Violette, restant dans mon rôle. Je fermais la porte derrière eux. Puis doucement je me retournais vers Violette. Je savais que peut-être à travers la porte, on entendrait le ton de nos voix, il ne fallait pas qu'on s'excite mais qu'on garde un ton de voix normal d'une conversation normale entre patient et docteur. « Violette, il va falloir que tu prennes un timbre de voix aussi normal que possible mais, tu sais que je suis là pour que tout ça ne soit qu'un mauvais souvenir. » lui dis-je alors m'asseyant sur le lit, sortant la feuille de mon dossier. Je levais les yeux vers elle, avec un petit sourire. « Pensais-tu vraiment que je te laisserais dans cet état là? »

         

gonna save you
         

J'avais tout prévu pour sortir Violette de là. J'avais un plan de fou, même si je savais que je rencontrerais quelques problèmes sur la route. J'avais déjà eu le problème du psychologue qui m'avait retenu sur la route. Mais j'arrivais à entrer dans la chambre pour voir Violette. Elle m'attendait, elle savait qu'elle pouvait compter sur moi. J'aimais cette impression, ce ressenti. Cette sensation que quelqu'un compte sur moi. Cela me manquait, je pense. C'était quelque chose qui m'étais limite indispensable, d'avoir quelqu'un à protéger, à sauver. Je savais qu'elle n'était pas là de son gré et qu'elle avait tous les droits de sortir de là, alors je ne sais pas pourquoi je ne le ferais pas. Elle se prépare alors, se change. Elle me fait me retourner, je rigole. Elle veut savoir comment tout cela a se passer, et je la comprends, elle a hâte. Je ne tiendrais pas une heure ici, personnellement. Je sors le papier faussé mais qui a l'air tout à fait authentique. C'est une autorisation de sortie signée pour Melle Watts et une preuve de versement de son séjour. L'hôpital n'avait donc rien à dire de ce côté là - aujourd'hui y'a que le fric qui compte pour eux de toute façon. « N'en fais pas trop, faut pas qu'on se fasse remarquer. » dis-je de dos, rangeant tout ça. « Je t'explique. On va sortir faire comme si tu avais envie de prendre l'air là dans cet endroit horrible : on prendra donc le couloir vers où j'ai coupé les caméras de surveillance. On prendra les couloirs de secours, en priant pour que personne ne nous voit les prendre : ils mènent vers une porte de derrière où la voiture nous attends là près des poubelles. Si tout se passe bien, on est parti dans dix minutes. Mais faut vraiment que tu me prennes pour un psychologue qui vient discuter avec toi, d'accord? » dis-je gardant le jeu de voix prévu. Je me retourne quand elle est prête. « Ah oui tu es mieux comme ça. » dis-je lui lançant un clin d'oeil. « Prête? » dis-je allant vers la porte, reprenant mon dossier, mon stylo pour jouer le jeu. J'ouvre la porte, une infirmière derrière : j'avais gagné. « Melle Watts a besoin d'aller sur la terrasse pour discuter, je l'y emmène, merci pour elle. » dis-je clairement, sans demander la permission : pas avoir l'air coupable quoi. Je laisse Violette passer et nous prenons ce fameux couloir qui mène vers une issue de secours. Je prends des notes jouant le jeu : « Les rêves sont normaux? » lui demandais-je alors qu'on nous croisait et nous regardait de manière accusante. On nous arrêtait alors sans prévenir. « Melle Watts est-elle disposée à sortir, docteur? » demandait l'homme en blanc. « Je ne pense pas qu'elle ait caché de bouteilles, de téléphone ou de drogue sur la terrasse, cher collègue. Je suis avec elle, de toute façon. » lui dis-je sûr de moi, de manière à ce qu'il arrête tous soupçons, gagné. Nous continuions notre route. Je voyais la porte à gauche que nous devions prendre. Sauf qu'une infirmière était là. Je faisais tomber son stylo discrètement. « Vous avez fait tomber votre stylo, mademoiselle. » lui dis-je alors pour entamer la conversation. « Pouvez-vous passer voir Mme Franmes? Elle avait l'air d'avoir besoin de quelque chose, tout à l'heure. » lui demandais-je alors, ayant remarqué un nom sur une porte. Elle le fit. « On y va » soufflais-je à Violette allant vers la porte pour l'ouvrir.

         

gonna save you
         

En général, mes plans fonctionnent toujours. Là, j'étais quand même dans un hôpital pour sortir une amie de là : une amie qui ne méritait pas le traitement dans lequel elle avait été mis. Certes elle avait peut-être sombré d'un mauvais côté, mais pas de quoi l'enfermer ici. Elle sortirait de là peut-être sevrée mais pas dans un meilleur état, au contraire. Je refusais de la laisser là dedans et je m'étais juré depuis que j'avais appris qu'elle y était de l'en faire sortir. Je travaillais des semaines à un plan parfait pour y arriver et ça semblait fonctionner. Nous étions à la fameuse porte de la liberté à présent et j'avais évité chaque obstacles de notre passage. Je la regardais, voir comment elle réagissait. Elle avait du mal avec la lumière, ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. Encore une fois, je me demandais comment pouvait-on faire une chose pareille..? Refuse la lumière du jour à une jeune femme comme Violette. Je la laissais s'y habituer et lui prenais le bras pour l'emmener à la voiture. Il fallait faire vite, on pouvait encore nous rattraper à l'heure qu'il était. Bon normalement pour eux, tout était réglé et ils pouvaient faire passer ça pour une sortie anticipée pour ne pas perdre de l'image envers les patients potentiels, donc ils ne devraient pas trop en faire une histoire. Par contre le père de Violette, qui l'avait mise là, c'était une autre histoire. Quand elle demandait où on allait, je conduisais jusque chez moi. Je savais qu'elle était très amie avec Nessa et - déjà que ça n'allait plus trop avec elle de mon côté - c'était un endroit trop simple pour retrouver Violette. Son père ne me connaissait pas - je ne pense pas en tout cas - alors il n'y aurait aucune piste qui mènerait à moi pour l'instant, elle pouvait y rester un peu. « Tu peux rester quelques nuits chez moi, tant que tu voudras et on va te trouver un endroit tout payé où tu pourras vivre comme tu en auras envie, ça te dit? » lui proposais-je. Au final, je ne voyais pas pourquoi elle ne pourrait pas vivre indépendante. Elle était bien plus que majeure à l'heure actuelle et pouvait prendre sa vie en main. J'allais l'aider à y arriver un moment, pour qu'elle puisse prendre ensuite le cours de sa vie avec ses propres moyens. J'arrivais chez moi. « Je suis allé te chercher quelques habits, je pense que ça ira. Il faudrait que tu restes ici on ne sait pas sur qui on peut tomber. Il ne faut pas que tu te fasses prendre dans les 24heures où ils peuvent te reprendre. Passé ce délai, tu seras libre comme l'air. Tu peux faire comme chez toi, à manger, la musique la télé les jeux vidéos mon chat, Skittles. Fais ta vie, c'est cadeau. On va passer ce temps là à te trouver ta toute nouvelle vie, qu'en dis-tu? » lui dis-je l'embrassant sur le front.

         

gonna save you
         

J'avais voulu sauver absolument mon amie, Violette. Si elle s'était retrouvée dans ce centre de désintox, ce n'était pas par sa propre volonté. Personne ne peut juger pour la vie de quelqu'un, surtout quand elle est majeure et responsable. Je décidais qu'il était temps que quelqu'un fasse ça pour elle. Je montais mon plan. Maintenant qu'elle était près de moi, loin de tout ça, je me sentais mieux pour elle. Je me garais devant chez moi, lui disant qu'elle pouvait rester chez moi tant qu'elle voudrait. On montait et je lui donnais des vêtements que je lui avais acheté quelques temps plus tôt, préparant sa fuite. Elle devrait rester un peu enfermée le temps que ce soit légal qu'elle soit dehors et qu'on ne la cherche plus et puis elle sera libre. Elle avait l'air vraiment reconnaissante et j'étais heureux de cela. Elle me remerciait encore, je lui souris. Elle me raconta que de toute façon après elle allait rejoindre Nessa.. Je serrais la mâchoire. Ma relation en ce moment avec Nessa était vraiment vraiment tendue. Elle avait l'air de chercher la guerre et je me demandais si je n'allais pas la déclarer. Même si elle mentionna de m'offrir un restaurant plus tard. Je fis oui de la tête, ne l'écoutant plus vraiment. « Oui on trouvera le moyen d'y aller sans qu'il puisse te mettre la main dessus. » dis-je avec un peu moins d'enthousiasme. Le prénom de Nessa avait effacé toute ma joie de l'avoir sorti elle de là. Je rangeais ma veste et j'allais me changer dans ma chambre pour redevenir Léo. Je ressortais, la regardant. « Tu veux manger quoi, pour ton premier soir de liberté? » lui demandais-je. Elle était déjà installée, ça me faisait plaisir de voir qu'elle allait bien.

         

gonna save you
         

En ce moment, valait mieux pas me mentionner Nessa, c'est vrai. En même temps, elle m'avait pas mal énervé ces derniers temps à être si égoïste parfois. Je ne m'étais jamais disputé avec Nessa à vrai dire mais là c'était de trop. Elle voulait me faire regretter ou je ne sais quoi alors qu'il n'y avait rien à regretter ou à se faire pardonner, alors je ne vois pas pourquoi je devrais répondre à tous ses besoins et désirs parce que madame veut me dicter ma vie. Enfin avec elle c'était blanc ou c'était noir, et au bout d'un moment c'est fatiguant, c'est fatiguant d'avoir à se battre pour avoir une relation normale avec quelqu'un. Certes je tiens énormément à elle et même je pourrais dire que je l'aime, mais je préfère la savoir loin de moi comme ça que près de moi à me blesser sans cesse parce que si ou ça. Elle a décidé de faire sa grande et de chercher la petite bête, je n'entrerais pas dans ce jeu. Malgré tout, ça me faisait mal de devoir en arriver là, à devoir faire le méchant avec elle. Du coup, quand Violette parlait d'elle je perdais un peu de ma joie de vivre actuelle. Elle le remarquait, évidemment. « Non non ça va c'est.. c'est pas à propos de toi, t'inquiètes. » lui dis-je lui lançant un petit sourire et lui proposant ce qu'elle voulait manger. Je ris à son envie. « Ok je commande ça. » dis-je alors prenant mon téléphone pour me mettre à l'action. Elle voulait beaucoup manger mais c'était normal après tout, déjà c'était une gourmande de nature mais elle devait bien peu manger là-bas. « Oui bien sûr je t'en prie. » lui dis-je à propos de la télé. Après tout, je lui avais dis de faire comme chez elle le temps qu'elle devrait rester ici. Je finissais la commande et vint voir ce qu'elle regardait. « Je suis content de te voir comme ça, ça m'ennuyait trop de te savoir là-bas à vrai dire. » lui avouais-je alors, regardant vers la télé.