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ALOYSIA & JAMES & ANTEYNARA

Cette histoire n’avait aucun sens ! Comment mon père avait-il pu priver Anteynara de sa famille et surtout pourquoi ? Là j’avais du mal à saisir… mon père était un connard et je le savais maintenant depuis plus d’un an mais avoir une double vie et faire passer sa fille pour morte était deux choses bien différentes ! Malgré tout ce qu’il avait pu faire, j’avais réussi à me convaincre qu’il avait tout de même aimé ma mère, mais là, je n’y croyais absolument plus. Quand on aime, on ne pense même pas à faire subir ça à cette personne… Mon père n’aurait jamais fait ça pour de l’argent. Il en avait bien assez pour ça ! Alors pourquoi ? Voilà la question que je me posais et qui n’arrêterait pas de me torturer l’esprit !

James était plus lucide sur la situation et avait besoin d’en savoir un peu plus. Moi j’étais trop naïve et sentimentale pour avoir trop de doutes, mais James me ramena à la raison. C’est vrai, pourquoi décidait-elle de venir nous parler maintenant ?! Elle avait perdu ses parents adoptifs il y a quelques années et n’était au courant de notre existence que depuis peu. Elle avait hésité entre lui faire payer et tenter une nouvelle vie avec nous. Pour ma part, les deux étaient envisagées mais la première était certaine ! Je ne savais ni comment, ni quand j’allais lui faire payer mais je ne pouvais pas tolérer qu’il m’ait privée de ma petite sœur durant toutes ces années ! La jeune femme s’était bien aperçue de notre réticence, surtout celle de mon frère, mais ce n’était pas contre elle. Cela faisait beaucoup d’informations à encaisser d’un coup ! « Ce n’est pas ça, c’est juste que ça fait beaucoup là… On a toujours cru que tu étais morte et on s’est fait à cette idée et là tu débarques et en plus d’apprendre que tu n’es pas morte, on apprend que notre père savait ça depuis le début… » Oui cela faisait beaucoup…

Il fallait en informer ma mère, mais ce n’était pas vraiment à moi de le faire. « Tu comptes en informer notre mère ?... » demandais-je hésitante. J’espérais que oui car je me voyais mal cacher ça à ma mère encore longtemps. De toute manière elle me connaissait parfaitement et elle savait quand je mentais alors c’était certain qu’elle verrait quelque chose.

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ALOYSIA & JAMES & ANTEYNARA

Je ne sais pas ce qui est le plus difficile à encaisser : le fait de découvrir l’existence d’une sœur cachée pendant 23 ans ou le fait d’apprendre qu’une fois de plus notre père s’est fichu de nous. Je n’arrive pas à savoir laquelle de ces deux options est la pire… Vingt trois ans … Toutes ses années nous avons vécu sans elle, sans cette petite sœur qui se présente comme tel aujourd’hui. Oui je suis plutôt distant… C’est comme ça, je suis comme ça… Je ne vais tout de même pas lui sauter au cou et faire comme si nous avions toujours vécu ensemble, que nous nous connaissons depuis toujours et non depuis quelques minutes… J’ai vu assez de choses au court de ma vie pour savoir qu’il ne faut pas faire confiance au premier venu. Toujours se méfier des gens, c’est ma devise à présent. On s’est trop souvent fichu des Mayer pour que je laisse quelqu’un briser cette famille si elle ment sur son identité. Bien que les papiers prouvent en quelques sorte son origine, je reste méfiant. Je sais à quel point Aloysia peut être naïve et encore plus enceinte alors je me dois d’être plus prévenant, pour nous deux. Je veux savoir ce qu’elle nous veut… Pourquoi maintenant ? << Mes parents sont morts il y a quelques années… >> Tout d’un coup je me sens bête d’avoir poser cette question mais j’ai besoin de réponses pour pouvoir accepter cette petite sœur. Je pense qu’au fond, Anteynara avait besoin de réponses elle aussi, d’où sa venue. << C’est en ma possession depuis pas très longtemps. D’abord, je voulais lui faire payer… mais au final je me suis dit que c’était peut-être un peu comme une seconde chance >> Un léger sourire se lit alors sur mes lèvres. C’est joliment dit que ça me touche, son histoire est notre histoire… Le plus dure à dû être pour elle surtout… Je dépose mes yeux sur Aloysia, attendri. Je me dis que oui, moi j’ai eu la chance de vivre avec elle, d’avoir grandit avec elle et avoir une relation si fusionne… Anteynara elle, n’a pas eu cette chance de vivre avec sa vraie famille, d’avoir des histoires de chamailleries entre frère et sœurs. << Enfin, si vous ne voulez pas de moi, je peux toujours partir. >> J’hausse les épaules restant silencieux, laissant Aloysia répondre. << Ce n’est pas ça, c’est juste que ça fait beaucoup là… On a toujours cru que tu étais morte et on s’est fait à cette idée et là, tu débarques et en plus d’apprendre que tu n’es pas morte, on apprend que notre père savait ça depuis le début… >> Je croise mes bras contre moi après avoir déposer les papiers sur la table. Je regarde mon petit garçon jouer, me disant que, j’aimerai pas qu’il soit rejeter par ses frères et sœurs… Je me retourne finalement vers les deux jeunes femmes. << Tu comptes en informer notre mère ? … >> Je fronce les sourcils un instant. Notre mère n’a jamais fait le deuil de cet enfant perdu et lui faire revivre ça allait être une terrible épreuve. Elle a déjà assez souffert avec notre père. « Même si ça va être dure, je pense que maman à le droit de savoir la vérité…. » affirmais-je. « Après… il ne faut pas trop m’en demander… Je ne t’en veux pas à toi personnellement, ce n’est pas de ta faute… Mais j’ai besoin de digérer pour ma part… » terminais-je. Je ne na rejetai pas, j’avais juste besoin de temps… Oui c’est peut être idiot quand on sait le nombre d’années que nous avons à rattraper… Mais je ne peux pas faire semblant et reprendre ma vie en me disant que j’ai deux sœurs, que j’ai toujours eu deux sœurs….

C'était trop étrange, de débarquer ainsi en essayant de se faire une place dans une famille déjà construite, une famille qui ne l'avait pas attendue. Une famille qui avait un jour voulu d'elle, mais les années avaient passé depuis et ce n'était plus le cas. Maintenant elle était plus comme un souvenir qui revenait tout à coup. Un truc oublié ou enterré bien au fond, qui soudain refaisait surface. Ca la tuait un peu de l'intérieur, de savoir qu'elle n'était rien de plus que ça, pour James et Aloysia. Qu'ils souhaitaient sans doute qu'elle ne fut jamais apparue devant la porte ce jour-là. Ca aurait été plus simple, de vivre dans l'ignorance, de ne pas savoir. Du moins, Anteynara voyait les choses comme ça en regardant son frère et sa soeur à cet instant. C'était comme s'ils ne savaient pas quoi penser, quoi faire, comme s'ils n'osaient pas. Elle n'était plus sûre de rien, et elle savait très bien que même s'en aller maintenant n'arrangerait rien. Pourtant elle proposa cette solution, avec du regret dans la voix. « Ce n’est pas ça, c’est juste que ça fait beaucoup là… On a toujours cru que tu étais morte et on s’est fait à cette idée et là tu débarques et en plus d’apprendre que tu n’es pas morte, on apprend que notre père savait ça depuis le début… » lui avoua Aloysia, et Anteynara n'apprenait rien qu'elle ne savait pas déjà, mais cela eut le don de la rassurer. Rien que l'entendre de la part de sa soeur, et de savoir qu'elle n'était pas l'indésirable dans cette histoire, ça lui permit de souffler un peu, de se détendre. Elle hocha un peu la tête, avant de suivre James du regard, le voyant déposer les papiers et croiser les bras, puis observer son enfant, un peu plus loin dans la pièce. « Tu comptes en informer notre mère ?... » demanda Aloysia, et ça, Anteynara n'y avait pas pensé, pas énormément. Elle ne savait pas si elle avait le droit, mais maintenant qu'elle était là, une rencontre avec sa mère s'imposait. Une rencontre avec la femme qui l'avait mise au monde. « Même si ça va être dure, je pense que maman à le droit de savoir la vérité…. Après… il ne faut pas trop m’en demander… Je ne t’en veux pas à toi personnellement, ce n’est pas de ta faute… Mais j’ai besoin de digérer pour ma part… » dit James, et Anteynara hocha la tête une fois de plus. Elle n'était pas faite de cristal, elle savait encaisser les chocs et les refus. Même si ça la touchait un peu, elle ne se laissait pas atteindre ou déstabiliser par ces paroles. Elle comprenait, et même si James décidait qu'il ne voulait pas d'elle dans sa vie, elle l'accepterait sans se mettre dans tous ses états, et elle s'en irait. « Je comprends » elle répondit, d'une voix plus dure qu'elle ne le voulait. De toute façon, elle n'était pas du genre à s'ouvrir très facilement, et même avec eux, ça serait sans doute un peu difficile, laborieux. Mais elle y croyait. Si James voulait garder un peu de distance, ça lui convenait et elle ne comptait pas le lui reprocher. « Pour ce qui est de notre mère... je pense qu'on peut pas lui cacher ça, mais je me vois mal débarquer chez elle juste comme ça... » Toute seule. Elle aurait voulu leur demander de l'accompagner, d'être un peu comme un lien, parce que comment Anteynara pourrait-elle se rendre chez sa mère, celle qui lui avait donné la vie, et à laquelle elle avait ensuite été arrachée si vite et si tôt ? Elle ne pouvait pas s'imaginer faire ça. Aloysia et James, c'était déjà difficile, mais sa mère, c'était impossible.

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ALOYSIA & JAMES & ANTEYNARA

Je me sentais totalement perdue en apprenant la nouvelle. Pourquoi m’avoir privée de ma sœur ?! Quel monstre pouvait faire ça ?! …Mon père bien entendu ! C’était triste à dire, mais là, à cet instant précis, je ne rêvais que d’une chose, qu’il meurt dans d’atroces souffrances. Je me surprenais moi-même en pensant cela, mais… à cet instant précis, je ressentais tellement de haine envers lui, que j’aurais pu le tuer moi-même ! J’étais aussi triste pour ma mère… On l’avait volontairement éloigné de son enfant pendant 23 longues années. Elle s’était tellement sentie responsable de la mort de son bébé que j’avais peur de sa réaction en apprenant qu’elle avait une fille.

Anteynara ne se sentait pas la bienvenue entre mon frère et moi qui étions très fusionnels. Je pouvais très bien la comprendre, mais j’espérais qu’elle ne le prenne pas mal. Cela faisait juste beaucoup à encaisser d’un coup ! Je parlai alors de notre mère qui selon moi devait être mise au courant. Elle aurait dû même l’être avant James et moi, mais Anteynara avait dû penser que cela serait plus facile de parler à des gens de son âge d’abord. « Je comprends… Elle viendra pour la naissance de ma fille, ça serait peut-être la bonne occasion… » dis-je simplement. Bon cela retardait l’échéance à plus d’un mois mais je pouvais comprendre qu’Anteynara est besoin d’un soutien moral. Ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait sa mère.

Quoi qu’il en soit, James et moi avions besoin de temps pour encaisser la nouvelle. Je me levai donc et dit « Je veux pas te mettre à la porte mais là… j’ai besoin de temps et toi aussi je pense ? » je me tournai vers mon frère qui acquiesça par un hochement de tête. Je la raccompagnai à la porte avant de griffonner mon numéro sur une bout de papier. « Appelle moi d’ici deux jours, j’aurais eu le temps de digérer la nouvelle. » dis-je dans un léger sourire. Je ne voulais pas que la jeune femme pense que je ne voulais pas d’elle dans ma vie. C’était tout le contraire en réalité.

Après avoir refermé la porte, je retournai auprès de mon frère qui n’avait pas bougé d’un centimètre. « Tu crois qu’il en cache encore combien d’enfants ?! » Cela aurait pu être de l’humour, seulement là, aucun de nous n’avait envie de rire. « J’arrive pas à y croire… Je comprends pas pourquoi il nous a fait ça et surtout comment il a pu faire ça à maman ! Elle a mis des mois à s’en remettre… »

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ALOYSIA & JAMES & ANTEYNARA

Je trouve ça tellement irréel d’avoir une fois de plus une sœur qui débarque. Une fois d’accord, mais deux fois là c’est trop… Trop pour moi. Cette fois c’est encore pire. Nous connaissions l’existence de cette sœur mais nous n’avons pas grandit avec elle étant donné qu’elle a été déclarer morte à sa naissance. Nous étions encore tout petits Aloysia et moi, mais nos parents nous on longuement expliqué que ce bébé dans le ventre ne viendrait jamais jouer avec nous. Finalement si elle aurait pu venir s’amuser avec nous si notre paternel n’avait pas encore une fois tout fichu en l’air. J’avais mit les choses à plat. Pour moi c’était bien trop tôt. Je suis pourtant très famille mais là… Je ne peux pas dire que cette femme fait partie de ma famille. J’ai déjà eu du mal a accepter Alayna… Voilà que maintenant elle nous a abandonner pour faire le tour du monde. Comment faire confiance aux gens si a chaque fois qu’on leur accorde notre confiance ils fuient ? << Pour ce qui est de notre mère… Je pense qu’on ne peut pas lui cacher ça, mais je me vois mal débarquer chez elle juste comme ça. >> Notre mère… C’est si… si difficile d’entendre ça de la bouche d’une inconnue. J’en veux au monde entier à ce moment précis. J’ai envie d’exploser, tout casser mais je ne peux pas. Je ne peux pas, je me dois de rester fort face à cette nouvelle. « Ca va la détruire… » lâchais-je dans un souffle. << Je comprends… Elle viendra pour la naissance de ma fille, ça sera peut-être la bonne occasion…>> Je reste silencieux, n’ayant plus grand choses à dire. Je préfère rester en retrait plutôt que de dire des choses que je regretterait. << Je ne veux pas te mettre à la porte mais là. J’ai besoin de temps et toi aussi je pense ? >> J’hoche la tête affirmant ma position. Je retourne alors près de mon fils, m’accroupissant à ses côtés le temps que ma sœur raccompagne… notre sœur.
A son retour dans le salon, je me relève passant rapidement ma main dans les cheveux du petit garçon. << Tu crois qu’il en cache encore combien d’enfants ?! >> J’hausse les épaules. On aurait pu rire de la situation, j’aimerai pouvoir en rire d’ailleurs tellement cette histoire était dingue… Mais non. << je n’arrive pas à y croire… Je ne comprends pas pourquoi il nous a fait ça et surtout comment il a pu faire ça a maman. Elle a mit des mois à s’en remettre. >> Je me place à ses côtés posant mes mains sur ses épaules. « Maintenant tu vois pourquoi il faut définitivement couper les ponts avec lui… Ne pas le laisser s’approcher de ta fille. Et pour ce qui concerne cette… femme. Ne t’emballe pas trop… On n’est sûr de rien encore. » lâchais-je. Ok il y avait bien les papiers posés sur la table... Mais c’était trop simple.