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 it was supposed to be an easy kill. (BELLAMY)

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(#)Sujet: it was supposed to be an easy kill. (BELLAMY)  |   Ven 29 Avr - 2:31
it was supposed to be an easy kill

BELLAMY & ANTEYNARA

Anteynara se traîna jusqu'à son ordinateur, une tasse de café dans sa main droite, glissant ses pieds nus sur le parquet du salon. Elle s'installa sur le canapé et but une gorgée de café avant de poser la tasse sur la table basse et de se concentrer sur les mails qu'elle avait reçus. L'un d'eux lui sauta directement aux yeux, sortant du lot rien que par le bout de titre qu'elle pouvait lire. Elle l'ouvrit et le lut en se concentrant autant que le lui permettait l'heure matinale. C'était un job très simple, un truc classique qui la faisait presque sourire. Aller chez le mec, tuer le mec. Classique. Le commanditaire était un criminel mexicain pour qui elle avait dû travailler une ou deux fois par le passé, et avant même de se renseigner sur ce... Bellamy, elle avait déjà cerné le personnage. Ce type s'était certainement mêlé de ce qui ne le regardait pas, s'était enfoncé bien profondément dans un merdier duquel il ne sortirait jamais. C'était triste, mais elle ne pouvait rien faire pour lui. Il avait même de la chance que ce soit Anteynara qui fut envoyée pour le tuer. Elle comptait abréger ses souffrances sans se prendre la tête. Quelqu'un d'autre aurait certainement pu s'amuser à passer quelques heures à le découper en petits morceaux avant de l'achever. Faut dire que les mexicains n'étaient pas connus pour être particulièrement soft. Elle imprima les pièces jointes et retourna dans la cuisine pour s'empiffrer d'un beignet au chocolat pendant que les documents sortaient de l'imprimante. Une fois de retour, elle s'installa à nouveau et étala les feuilles sur la table. Il y avait tout ce dont elle avait besoin sur cette table, elle n'avait même pas à aller fouiller elle-même. L'adresse, des photos de sa belle gueule (et merde, c'était franchement dommage qu'il soit condamné), et tout un tas d'autres détails qu'elle lut avec attention, qu'elle garda en mémoire et nota dans un petit coin de son cerveau, toujours prêt à servir si besoin. Anteynara passa ainsi la matinée à analyser tout ça, puis fit une sieste, et se réveilla un peu avant dix heures, prête à se mettre au boulot.

Elle gara sa voiture dans une rue où aucune caméra de surveillance ne risquait de la filmer, et s'assura que son arme était bien chargée, le silencieux en place. Anteynara sortit de la voiture et termina son chemin à pied, toujours sur ses gardes, sachant exactement par où passer pour être invisible. Elle faisait ça depuis plus de cinq ans, Antey, elle n'était pas débutante dans le métier. Lorsqu'elle arriva enfin devant l'immeuble, elle le contourna pour monter sur l'escalier de secours, doucement, se faisant légère à chaque fois que ses pieds se posaient sur le métal. Elle arriva enfin à l'étage de l'appartement de Frobisher. Elle avait appris son plan par coeur, elle connaissait chaque détail, savait quoi faire et où aller. Il y avait une fenêtre facile à atteindre, et elle grimpa sur le garde-fou, tendit un peu le bras, et ouvrit facilement la fenêtre sans trop de bruit et avec de la patience. Une fois la fenêtre entrouverte, elle se glissa à l'intérieur et se retrouva dans ce qui ressemblait à une chambre. La pièce était sombre, à peine éclairée par la lune à travers la fenêtre, et un filet de lumière qui passait sous la porte. C'était silencieux, et l'arme était lourde dans la main d'Anteynara. Mais quelque chose, une fois qu'elle fut habituée à l'environnement, la perturba. Une respiration, autre que la sienne. Elle dirigea son regard vers le lit, et là, il y avait quelqu'un, un corps sous les couvertures. Elle s'approcha un peu, l'arme baissée mais sa main serrée. La personne était étrangement petite, ça ne pouvait pas être Bellamy. Et un pas de plus lui permit de voir la petite tête dépasser des couvertures. C'était une gamine qui dormait là. Une gamine. Et ça, ce n'était pas prévu. Ce n'était pas dans ses plans. En fait, ça n'avait pas été mentionné dans un seul des documents qu'elle avait reçu. Et pourtant, ce n'était pas petit ou insignifiant comme information, l'existence d'une gosse. Quelque chose se serra dans le ventre d'Anteynara. Bellamy avait une fille, il y avait une enfant dans l'appartement de celui qu'elle allait tuer. Elle resta plantée là, les yeux vers l'enfant et le flingue vers le plancher. En cinq ans, ça ne lui était jamais arrivé. Ca ne lui était jamais arrivé de se retrouver face à un môme. Et ça ne lui était jamais arrivé qu'un client s'amuse à omettre ce genre d'information. Alors il lui fallut un moment, pour réfléchir, pour penser, pour faire le tri dans les pensées par milliers qui se bousculaient dans sa tête. Et là, la porte s'ouvrit, baignant la pièce de la lumière du couloir. Elle n'eut pas à réfléchir plus longtemps, et son bras se leva instinctivement pour pointer son arme en direction de celui qui venait d'arriver. Elle se tenait entre le lit dans lequel dormait la petite, et la porte tout juste ouverte par Bellamy. « Stop » elle lui dit simplement, d'une voix autoritaire mais assez basse pour ne pas réveiller la fillette. Et c'était horrible parce que cette situation était totalement nouvelle et inconnue. Anteynara adorait les surprises, l'imprévu, mais pas ça. Pas ce truc qui commençait déjà à la bouffer de l'intérieur alors que tout ce qu'elle faisait, c'était se tenir droite avec une arme encore entièrement chargée.
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(#)Sujet: Re: it was supposed to be an easy kill. (BELLAMY)  |   Dim 1 Mai - 9:06
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BELLAMY & ANTEYNARA

J'ouvris les yeux avec difficulté, ce matin là. Un bref coup d'oeil à mon téléphone m'indiqua qu'il était largement temps que je me lève si je ne voulais pas être en retard en cours. Je mis néanmoins un certain temps avec de sortir de ma torpeur pour enfin m'éveiller complètement. J'étais littéralement exténué. Non loin de moi, Charlotte dormait dans son lit. Il devenait trop petit pour elle, et pourtant, je n'avais ni les moyens ni la place de lui en fournir un plus grand. La vue de mon enfant endormie dans ce petit lit étriqué me rendait malade. J'aurais aimé qu'elle ait tout pour elle, les meilleurs jouets, le meilleur environnement... Et je n'étais pas sûr d'y arriver. Elle était ballotée de foyer en foyer, tantôt chez ma mère, puis chez l'appartement que je partageais avec Cassidy, parfois chez Hannah, et enfin chez Adela, sa mère, qui venait tout juste de s'installer à Miami. Est-ce que je lui procurais un foyer chaleureux, une enfance stable ? Je n'étais pas sûr. En fait, je doutais en permanence. Je voulais lui donner une belle vie. Je voulais qu'elle soit heureuse, qu'elle grandisse dans un environnement sain. Pas comme moi. J'aurais voulu être un modèle pour elle. Il fallait pourtant que je fasse face à la réalité : j'étais pitoyable. C'était cette pensée qui m'accompagna tandis que je me préparais pour ma journée de cours. Mon sac fait, je préparais rapidement les affaires de la petite et la pris doucement dans mes bras, craignant de la réveiller. Je l'installai ensuite dans ma voiture -qui n'était pas vraiment la mienne, en fait, mais celle de ma mère. Aujourd'hui, Charlotte passerait la journée sans moi. Comme tous les autres jours, en réalité. Une fois la petite déposée chez ma mère, je fonçais vers l'université. Et la journée se déroula comme toutes les autres. Je ne m'en plaignais pas, c'était pas plus mal de connaître une certaine routine. C'était rassurant. Oui, c'était ça ; je menais désormais une vie relativement tranquille et rassurante. Ce qui n'avait jamais été le cas auparavant. Les cours s'enchaînèrent, les professeurs défilèrent. Finalement, la journée se termina. Je repris la vieille voiture cabossée de ma mère et conduisit jusque chez elle, où Charlotte m'accueillit avec joie. Roxanne, l'une de mes sœurs, était en train de jouer avec. C'était dingue comme je me sentais bien, ici, entouré de ma mère et de mes sœurs. J'aurais voulu rester là pour l'éternité. Ici, j'avais l'impression de ne plus avoir de responsabilités. Tout semblait plus simple. Mais il était temps de partir. Je pris Charlotte dans mes bras après que nous ayons salué toute la famille, puis nous rentrâmes à l'appartement. La petite était exténuée et s'était endormie dans la voiture. N'ayant pas envie de la revoir dans son petit lit étriqué, je la couchai dans mon propre lit et m'en retournai à la salle de bain. J'en sortis une dizaine de minute plus tard.

Il y avait quelqu'un. Ce fut la première chose qui me frappa lorsque j'arrivai dans le salon. Il y avait quelqu'un et ça n'était pas Cassidy. C'était surprenant la façon dont j'arrivais parfois à deviner une présence étrangère sans même l'apercevoir. Je m'arrêtai au milieu de la pièce, ne sachant pas vraiment que faire. Qui était là ? Et surtout où était l'individu ? Il fallait que je garde la tête froide. Merde. J'aurais pas pensé que les ennuis me suivraient jusqu'à Miami. Je ne savais pas de quoi il s'agissait mais j'étais pratiquement persuadé que cela avait un quelconque rapport avec mes agissements au Mexique. J'avais du quitter le pays a cause de ces histoires, et voilà qu'on entrait dans mon appartement... J'espérais sincèrement me faire des films et n'avoir à faire qu'à de simples cambrioleurs. Honnêtement, je n'avais plus ni l'envie ni la force de me battre de nouveaux dans les histoire de gang que j'avais cherché à fuir. Doucement, sans faire de bruit, je saisis un vase qui se trouvait sur une étagère en hauteur et en sortis un petit revolver, une arme de poing discrète mais efficace. Cassidy elle-même ignorait que j'avais planqué ça dans le salon. C'était une simple précaution, qui s'avérait aujourd'hui fort utile. Toujours aussi doucement, je m'avançai dans la pièce. Je n'avais pas peur. En vérité, j'avais toujours trouvé le danger excitant. C'était une sensation exceptionnelle. Et c'était probablement pour cela que j'avais cherché les problèmes pendant toute ma vie, juste pour retrouver cet incroyable sentiment d'exaltation et de puissance. Je tournai rapidement la tête. Tout semblait calme. Mais un détail me chiffonna quelque peu. La porte de la chambre était fermée, alors que j'étais persuadé de l'avoir laissée ouverte en allant à la salle de bain. Mon cœur se mit à battre à tout rompre. Ma pensée se dirigeait uniquement vers Charlotte, seule dans la pièce, et apparemment en compagnie de je ne sais quel voyou. J'ouvris la porte. Il y avait effectivement quelqu'un. Une femme. Au début, je ne compris pas. Je crus naïvement qu'il s'agissait d'Adela -elle était assez folle pour rentrer comme ça chez moi- avant d'apercevoir l'arme dans sa main. « Stop » eut-elle le culot de dire. Mon sang ne fit qu'un tour. Je plaquai mon arme contre son crâne. Elle me tournait le dos, et c'était peut-être mieux pour elle. Je sentais mon cœur cogner contre mes tempes, tout mon corps brûlait. Je venais de trouver une inconnue, arme à la main, face à ma fille, et cette garce osait me demander s'arrêter ? Sincèrement ? « Ne bouge pas. Ne bouge surtout pas ou je t'explose le crâne » dis-je doucement mais fermement. « On va reculer, doucement. Jusqu'au salon. Tu tentes la moindre chose et je tire ». Je lui saisis le bras gauche de ma main libre, et lentement, nous reculâmes jusqu'au salon. Une fois arrivé, je la retournai d'un coup sec. Mon arme était toujours pointée sur son front. J'étais très surpris. Je ne m'attendais vraiment pas à ça. Je ne connaissais pas du tout cette fille. Pourquoi voulait-elle me faire la peau ? Merde, maintenant même les inconnus semblaient vouloir me tuer. En réalité, je la trouvais un peu effrayante. Elle avait les yeux clairs mais terriblement froids. Et puis elle était jeune, terriblement jeune, trop jeune. J'avalai ma salive. « Mais bordel t'es qui toi ? » lâchai-je. « C'est quoi ton problème ? Quelqu'un t'envoie ?».
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(#)Sujet: Re: it was supposed to be an easy kill. (BELLAMY)  |   Lun 2 Mai - 22:32
C'était la faute de la gamine. S'il n'y avait pas eu la gosse, Anteynara aurait fait son boulot comme prévu. Elle serait rentrée, aurait trouvé Bellamy, aurait mis fin à son existence avant même qu'il n'ait le temps de penser à saisir son arme. Mais bien évidemment, il avait fallu qu'il y ait cette fillette, en train de dormir paisiblement, complètement inconsciente de ce qui se passait autour d'elle. Et jamais Anteynara ne s'en serait prise à un enfant, mais en plus de cela, elle savait maintenant qu'elle serait incapable de tuer son père. Alors la menace de son flingue dirigé vers lui était ridicule, et il eut très vite fait de se rapprocher d'elle et de la menacer à son tour. Elle se retrouvait à présent avec une arme collée à sa tempe, ce qui n'était pas particulièrement agréable, mais elle avait connu pire. Surtout que pour l'instant, il ne tirerait pas. Il venait de la trouver là, s'il était un peu malin, il chercherait d'abord à avoir des réponses, à savoir d'où elle débarquait. Et puis, ils étaient toujours dans la chambre, avec la petite fille à quelques mètres. Il ne comptait certainement pas descendre quelqu'un au pied du lit de sa fille. Enfin, elle essayait de ne pas baser ses suppositions sur des possibilités si facilement contredites que celle-ci. Elle ne pouvait pas être sûre. « Ne bouge pas. Ne bouge surtout pas ou je t'explose le crâne » lui dit Bellamy, toujours soucieux de ne pas réveiller la petite. Anteynara ne souhaitait pas voir sa cervelle partir en petits bouts et repeindre les murs de la chambre. Et même si très franchement, elle se disait qu'elle avait une bonne chance de pouvoir désarmer Bellamy et lui enfoncer le visage à coups de crosse, la troisième personne dans la pièce l'en empêchait. Sa décision était prise, même si des envies meurtrières continuaient d'envahir son cerveau. Elle ne tuerait pas Bellamy. Pas ce soir en tous cas. Peut-être pas du tout. L'idée d'arracher son père à une gamine lui donnait envie de gerber, et pourtant elle n'était pas du genre à avoir des scrupules, en général. Alors, elle resta immobile, le bras tenant son arme légèrement levé, pour que Bellamy puisse garder son regard sur celle-ci. « On va reculer, doucement. Jusqu'au salon. Tu tentes la moindre chose et je tire » Elle ne savait pas trop s'il était totalement sérieux, s'il comptait le faire ou si c'était une menace, un peu comme son arme levée vers lui quelques instants plus tôt, mais c'était crédible. C'était franchement crédible. Il avait la rage, un truc bouillonant, et peut-être qu'au final, il était bel et bien taillé pour survivre. Sa main saisit le bras d'Anteynara, la faisant reculer, sortir de la chambre et aller ainsi jusqu'au salon. Elle le suivit sans résister, gardant toujours ses mains là où elles étaient visibles, et calqua ses pas sur ceux du jeune homme qui  la guidait. Il donna un coup dans le bras qui la tenait, et le corps d'Anteynara suivit le mouvement pour se retrouver face à lui. Là, en pleine lumière, il était exactement comme sur la photo. Il semblait un peu plus jeune, et ouais... clairement, c'était un gosse. Antey n'était pas bien vieille non plus, mais lui, c'était encore différent. Elle avait plutôt pour habitude de mettre hors d'état de nuire de vieux sacs trop pleins de fric et sérieusement dégoûtants. Les petits jeunes, c'était plus rare. Et ça rendait en général le boulot plus compliqué. Son problème, c'était qu'elle avait un coeur, et malheureusement elle ne pouvait pas faire sans. Celui-ci était indispensable à sa survie, mais elle lui en voulait parfois de se mêler de sa vie, de lui embrumer l'esprit et de clairement s'occuper de ce qui ne le regardait pas. Elle le fixait droit dans les yeux, essayant d'y lire quelque chose. Il n'était pas facile à percer, elle devait lui accorder cela, même pour elle qui avait l'habitude. Il était surpris, ne s'attendait pas à la voir, elle, ici. C'était compréhensible et totalement logique. « Mais bordel t'es qui toi ? » il demanda. Anteynara ne répondit pas, elle ne pensa même pas à lui répondre. De toute manière, il en avait sans doute rien à foutre de connaître son nom. Ce qui l'intéressait, c'était pourquoi, comment. Une explication. Quelque chose. Un truc utile, quelque chose qui à vrai dire ne la concernait pas du tout. « C'est quoi ton problème ? Quelqu'un t'envoie ? » continua Bellamy, enchaînant les questions. L'esprit professionnel d'Anteynara ne pouvait s'empêcher de noter que non, en règle générale, quand tu veux des réponses, tu choisis bien ta question, tu la poses, et tu presses encore et encore jusqu'à avoir une réponse, avant de passer à la suite. Mais soit Bellamy n'avait pas l'habitude d'être dans cette position, soit la panique le gagnait. Peut-être les deux. Probablement. Détail qu'elle aurait utilisé à son avantage si son idée à cet instant avait encore été d'envoyer valser son arme, de lui défoncer la figure et de laisser son cadavre dans une jolie flaque de sang. Que sa gamine aurait trouvé le lendemain au réveil.

Heureusement, ses plans avaient changé. Elle ne savait pas encore exactement ce qu'elle allait faire, mais ça comportait au moins 75% de chances pour Bellamy de sortir vivant de cette situation un peu merdique mais sans doute rattrapable. Elle était plutôt pleine de ressources, Antey. Sans détourner son regard des yeux de Bellamy, elle fit un pas pour déposer, lentement, son arme sur la table qui se trouvait près d'eux. Elle ne comptait plus s'en servir, et au moins à présent, elle pouvait laisser ses bras pendre le long de son corps sans avoir à les tenir levés dans une position inconfortable et franchement ridicule. Et puis si Bellamy comptait la descendre maintenant sans même avoir obtenu de réponse, alors il était plus idiot qu'elle ne le pensait et son espérance de vie baisserait dramatiquement à zéro. « Sans vouloir te faire flipper, ça s'annonce plutôt mal pour toi » Et, okay, ce n'était peut-être pas la meilleure façon de commencer. Très sérieusement, qui ne flipperait pas en trouvant une personne armée, juste à quelques pas de son enfant ? Non, Bellamy devait déjà avoir compris qu'il y avait de quoi être terrifié. Au moins, ça ne se voyait pas trop. Ca se devinait, ça se lisait un peu dans ses yeux et son attitude, mais il savait plutôt bien prétendre être totalement sûr de lui. « Quelqu'un te veut mort, et si c'est pas moi qui le fait, tu risques d'avoir une visite dans peu de temps » elle continua. Et peut-être que le suivant était déjà sur le coup. peut-être que le connard qui l'avait envoyée ici avait mis d'autres personnes sur le même job. Ca ne l'étonnerait pas plus que ça, Antey, étant donné qu'il était plein à ras-bord de thunes et qu'il avait caché une information capitale à Anteynara. L'existence de la gamine. En fait, Bellamy était dans une putain de merde, et elle ne savait pas s'il en avait conscience. Visiblement, il n'était pas particulièrement informé du fait que quelqu'un le voulait six pieds sous terre, mais il était tout de même méfiant au point de garder un flingue dans son appartement. Et pourtant, il vivait avec sa fille sans aller s'imaginer une seule seconde qu'elle pourrait être en danger. Anteynara eut envie de gerber en pensant rapidement que ça aurait pu être quelqu'un d'autre, ce soir, dans la chambre. Et que ce quelqu'un d'autre n'aurait pas hésité. Elle leva un peu les bras pour que Bellamy ne se fasse pas de film, et se dirigea vers la fenêtre, poussant un peu le rideau pour regarder les alentours. Elle n'avait rien vu en arrivant, mais on n'était jamais trop prudent. La rue était déserte, et elle ne savait pas trop si c'était bon ou mauvais signe. C'était toujours mieux qu'une horde d'assassins armés jusqu'aux dents. Elle retira son doigt et laissa le rideau tomber à sa place, tournant à nouveau son regard vers Bellamy. Il devait la prendre pour une folle, une fille dérangée. Arrivée chez lui cinq minutes plus tôt avec l'intention de le tuer, et se baladant à présent dans son salon sans trop se soucier de la fragilité du moment de trêve installé entre eux depuis quelques instants. « Ce bâtard m'a caché que t'avais une gamine » fit-elle enfin, plus doucement, se mordant la lèvre. Ca avait été volontaire, cette information capitale et pourtant effacée de tout ce qu'elle avait reçu. Elle le savait. Et elle n'arrivait pas à deviner pourquoi, peut-être parce que ce n'était pas prévu, que la fillette soit là, et qu'elle aurait ainsi fini son job sans se poser de question. Enfin, s'il y avait une chose qu'Anteynara détestait presque autant que rendre des gamins orphelins, c'était se faire prendre pour une conne. Et maintenant, elle était un peu coincée. Anteynara était impliquée, et la simple idée de se barrer, d'échapper à Bellamy et de prendre la fuite, de l'abandonner à son sort et sa fille avec, tout ça la rendait malade.
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(#)Sujet: Re: it was supposed to be an easy kill. (BELLAMY)  |   Jeu 5 Mai - 23:11
Il y avait quelqu'un chez moi et cette idée me rendait particulièrement malade. Je n'avais jamais trouvé ça très correct de s'introduire chez quelqu'un. J'avais eu beau trempé dans des histoires particulièrement louche dans ma prime jeunesse, entrer par effraction dans la demeure d'un autre ne faisait pas partie de mon tableau de chasse des actes répréhensibles par la justice. C'était peut-être un peu traditionaliste, mais j'avais dans l'idée que la demeure était un lieu inviolable, presque sacré. Un peu comme la famille. Des institutions un peu vieillottes qui pourtant étaient importante pour moi. Aussi détestais-je quasiment immédiatement cette personne qui avait osé s'introduire dans mon appartement. Ce sentiment se confirma quand il s'avéra que ladite personne -une femme- se trouvait dans ma chambre. Charlotte y dormait. Mon sang ne fit qu'un tour. Il m'était assez difficile de garder mon sang-froid quand ma fille était en danger. La jeune femme se trouvait devant moi et me tournait le dos. Immobile, elle avait senti ma présence. J'avais tout de suite remarqué qu'elle était armée ; c'était même la première chose que j'avais vérifié en la trouvant là. Honnêtement, je ne savais pas à quoi je devais m'attendre. J'étais curieux de savoir qui elle était, si elle était envoyée ou si je la connaissais. Et surtout, pourquoi. Que l'on veuille me tuer ne m'étonnait pas franchement, mais le motif, en revanche, m'importait. Savoir qu'est-ce que j'avais encore fait comme connerie qui me vaille la tentative d'assassinat. J'avais braqué mon arme contre son crâne. Évidemment, je ne comptais pas tiré. Elle dut s'en rendre compte. Ses muscles ne se crispèrent pas. L'inconnue resta parfaitement calme. C'était un signe qui ne trompait pas. Je savais les reconnaître. Moi aussi, j'étais du genre à garder mon calme même quand quelqu'un pointait une arme sur moi. Elle était habituée. Elle connaissait la violence. Et si c'était une professionnelle ? Pourquoi pas, après tout. L'arme que je tenais dans ma main n'était qu'un prétexte. Jamais, au grand jamais je n'aurais fait exploser le crâne d'une personne à quelques centimètres de ma fille endormie. De toute façon, tuer, plus globalement, n'était pas dans mes plans. Je lui ordonnais ensuite, d'un ton froid et ferme, de reculer. J'avais quelques questions à lui poser. De toute façon, elle n'allait pas s'en tirer comme ça. Arrivés dans le salon, elle se retourna. J'étais surpris. Elle était jeune, terriblement jeune. Trop jeune pour exercer ce genre d'activités, rentrer chez les gens, leur ficher une balle entre les deux yeux et repartir. Et pourtant, il y avait ce je ne sais quoi d'incroyablement froid dans ses yeux. Elle était terrifiante, d'une certaine manière.

Bien évidemment, elle ne se montra pas très coopérative. Elle ne répondit à aucune de mes questions, et sembla me jauger de son regard impartial. Comme si elle décidait si je méritais ses paroles ou non. Je gardais mon doigt sur la détente, prêt à agir si elle faisait le moindre mouvement brusque. Pourtant, j'avais l'étrange sensation qu'elle n'agirait pas. Ce serait trop dur de me tuer, maintenant que l'on se faisait face et qu'on échangeait des mots. Évidemment, anéantir l'existence entière d'un parfaite inconnu est simple. Mais maintenant, d'une certaine façon, on se connaissait. Elle me voyait, je lui parlais. Elle était chez moi, savait des fragments de ma vie. Et là, tout devenait plus compliqué. Je n'étais plus un parfait inconnu. De toute façon, si elle ne m'avait pas tué dans la chambre, elle ne le ferait pas ici non plus. Une atmosphère de méfiance réciproque s'était installée entre nous. L'inconnue aussi réfléchissait, se demandait ce qui m'empêchait de la descendre. Probablement pour la même raison qu'elle : la petite qui dormait à deux pas. « Sans vouloir te faire flipper, ça s'annonce plutôt mal pour toi » Finit-elle par dire d'un ton neutre. Je fronçais les sourcils. Que voulait-elle dire pas là ? Est-ce que ça signifiait qu'il y avait du nouveau dans ma situation ? Et puis croyait-elle vraiment que tout ça me faisait flipper ? Je me fichais éperdument de perdre la vie. J'étais assez tordu pour aimer les situations dangereuses et les prises de risques. Non, c'était pour les autres que je m'inquiétais. Hannah, Charlotte, ma famille. C'était ce qui m'avait poussé à quitter le Mexique, voilà bientôt deux ans. Je passai une main dans mes cheveux. « C'est pas une grande nouvelle que tu m'apportes. Les choses s'annoncent mal pour moi depuis que je suis né ». Le plus désolant était la véracité de ce propos. En y réfléchissant, on pouvait presque dire que je n'aurais pas pu être autre chose qu'un petit merdeux embourbé dans les problèmes. Le fait qu'une fille pénètre chez moi pour me tuer en était très représentatif. « Quelqu'un te veut mort, et si c'est pas moi qui le fait, tu risques d'avoir une visite dans peu de temps » Reprit-elle. Pour le coup, ça, ça me fit légèrement paniqué. Je n'avais pas envie de subir les attaques à répétition de tueurs fous. C'était fatiguant et pas vraiment ma tasse de thé. « Tout le monde me veut mort » bougonnai-je. Je ne savais pas quoi dire d'autre, en vérité. J'étais un peu sur le cul. Mon passé me rattrapait, finalement. J'avais quitté mon Mexique natal pour ces raisons, et on m'avait laissé tranquille pensant tout ce temps. La traque ne s'arrêterait donc jamais ? La jeune femme s'avança ensuite vers la fenêtre. Par réflexe, je pointai l'arme sur elle, mais je me rendis bien vite compte qu'elle vérifiait simplement que personne ne l'avait suivie. Une simple précaution. J'étais un peu perplexe. Alors elle venait pour me tuer, puis ensuite se préoccupait du fait qu'un autre vienne le faire ? « Ce bâtard m'a caché que t'avais une gamine » Fit-elle, plus doucement. Décidément, elle me déboussolait. C'était pas la tueuse sanguinaire et déterminée que j'avais pensé trouver. « Tu dois être une piètre tueuse à gage, alors, si une gamine de deux ans t'empêche de faire ton travail » commentai-je, un peu sarcastique. J'avais besoin de réfléchir.

Plus possibilités s'offraient à moi et je ne savais pas vers laquelle me tourner. Maintenant, l'inconnue savait que j'avais une fille, et qu'est-ce qui l'empêcherait ensuite de révéler cette information à ses commanditaires ? Ils s'en serviraient. Ils seraient capables de l'enlever et pis encore. Qu'est-ce que je devais faire ? Le plus sage aurait encore été de la buter, purement et simplement. Une balle dans son crâne et la chose était réglée. Le message aurait été clair. Et pourtant, non, je ne pouvais pas m'y résoudre. J'étais pas un tueur. J'avais peut-être tous les défauts du monde, mais j'avais du respect pour la vie humaine. Et qui me disait que cette femme n'avait pas un gosse, elle aussi, qui l'attendait chez elle ? Elle devait avoir une famille, des amis. Non, j'avais jamais pu tué personne de ma foutue vie, et ce même si ça m'aurait sauvé à de maintes reprises. J'allais pas commencer maintenant. « T'as pas intérêt à le leur dire, t'as compris ? Si jamais... J'apprends qu'ils savent, ou qu'il lui arrive quelque chose, je te jure, je te retrouve, et là, t'es morte. Morte. » crachai-je, pointant de nouveau l'arme sur elle. Je devais réfléchir, et vite. Soudain, une idée pour le moins saugrenue me vint. Elle était étrange, bancale et peu fiable, mais... Pourquoi pas ? Je gardai néanmoins toujours le revolver vers la femme. Je n'avais confiance en elle. « Et si je t'employais ? Si je te demandais de tuer ceux qui t'ont envoyé, tu le ferais ? » proposai-je. « Contre ce que tu veux. De l'argent, de la drogue, n'importe. De toute manière, tu ne me sembles pas franchement en position de refuser, si tu veux mon avis ». C'était complètement insensé, mais ça pouvait marcher. « Et puis, tant qu'on y est, qui t'envoie ? ». Je posai mon arme sur son front.
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(#)Sujet: Re: it was supposed to be an easy kill. (BELLAMY)  |   Ven 6 Mai - 13:12
Ca aurait été tellement simple s'il n'y avait pas eu la fillette. Elle serait rentrée, aurait tué Bellamy avant même qu'il ne se rende compte de sa présence, et serait sortie. Il serait mort à l'heure qu'il est. Mais maintenant elle lui faisait face, et elle n'avait plus vraiment envie de lui tirer dessus. C'était incroyablement lâche, de savoir qu'elle était capable du pire quand elle n'avait pas besoin de regarder sa victime dans les yeux. Mais debout face à lui, en train de lui parler, l'envie de meurtre lui était passée. Si on pouvait appeler ça une envie plus qu'une obligation. Anteynara n'aimait pas particulièrement tuer, mais disons que la plupart du temps, ceux qu'elle mettait hors d'état de nuire étaient des gens qui ne méritaient pas mieux. Bellamy était peut-être l'une des exceptions. Et s'il avait été quelqu'un d'autre, avec du sang sur les mains et ce jusqu'aux coudes, alors elle n'aurait pas hésité. Elle l'aurait désarmé et lui aurait fait sa fête. Mais le problème était que Bellamy n'était pas comme ça. Il était jeune, il avait une fille, et il n'avait pas l'air de vouloir faire du mal aux autres gratuitement. « C'est pas une grande nouvelle que tu m'apportes. Les choses s'annoncent mal pour moi depuis que je suis né » C'était un peu comme une piqûre de rappel pour Anteynara. Elle aussi elle avait grandi dans la merde sans jamais être destinée à s'en sortir un jour. Entre sa mère droguée, son père trafiquant de tout ce qui se trafiquait. Le réveil avait eu lieu le jour où elle retrouva leurs cadavres en rentrant du lycée, ce fut là qu'elle sembla réaliser que les choses allaient en s'empirant, et pas l'inverse. Enfant, elle avait été persuadée que l'adolescence apporterait de nouvelles choses, mais non. Puis après ça il y avait eu la suite, tout le reste. Et même si elle arrivait à faire semblant de s'être trouvé un peu de stabilité, un chemin qui l'aurait menée hors de ses galères, elle était toujours tout aussi submergée. Au final, elle aurait pu finir comme Bellamy, lui aurait certainement pu finir comme elle. Ce serait drôle, tiens, d'inverser les rôles juste pour voir si la différence était frappante. Elle se surprit à sourire un peu en pensant à tout ça. Elle lui expliqua très vaguement avec ses mots qu'elle n'était certainement pas la seule, que d'autres personnes viendraient pour le tuer si elle-même ne finissait pas le job. Il n'avait pas l'air d'apprécier l'idée, et elle put lire dans ses yeux une vague réaction. « Tout le monde me veut mort » l'entendit-elle répondre. Elle n'avait rien à lui dire, à part peut-être un "oui" qui ne lui aurait servi à rien et qui était franchement un peu déplacé. Parce que oui, elle était entrée chez lui dans le but de le tuer et se souciait à présent de ce qui était déplacé ou pas. Disons qu'Anteynara n'avait pas envie d'en rajouter à une situation qui n'était déjà pas particulièrement réjouissante. Elle s'était avancée vers la fenêtre pour observer la rue, sentant l'arme de Bellamy qui la suivait. Satisfaite lorsqu'elle ne vit rien dehors, elle se tourna à nouveau. « Tu dois être une piètre tueuse à gage, alors, si une gamine de deux ans t'empêche de faire ton travail » il répondit, sur un ton qui puait le sarcasme. C'était une atteinte directe à ce qui faisait toute sa fierté. Il ne la connaissait pas, il ne savait rien d'elle. Il n'était qu'un petit imbécile qui pensait que c'était si facile de refaire sa vie dans un autre pays sans qu'il n'y ait jamais de conséquences. Aurait-il peut-être préféré qu'elle le fasse, son travail ? Alors elle aurait descendu et le père et la fille et aurait laissé leurs deux corps pourrir dans cet appartement jusqu'à ce que quelqu'un tombe dessus. Pour la première fois depuis le début de leur petite conversation, elle se retenait de lui envoyer son poing dans la figure. Au lieu de ça, elle le fusilla du regard. Elle n'avait pas besoin de lui expliquer qu'il avait eu de la chance que la gamine l'empêche de faire son travail, comme il disait. Il s'en rendrait bien vite compte quand le prochain débarquerait et mettrait fin à leurs jours, à tous les deux, sans se demander si c'était juste ou non de s'en prendre à une gosse. « T'as pas intérêt à le leur dire, t'as compris ? Si jamais... J'apprends qu'ils savent, ou qu'il lui arrive quelque chose, je te jure, je te retrouve, et là, t'es morte. Morte. » Elle ne comptait pas aller raconter quoique ce soit à ces types, de toute façon. Ca ne la regardait pas, et elle ne comptait pas se mêler de ça. Le détail qui la dérangeait, c'était qu'ils savaient peut-être déjà pour la gosse. Anteynara n'en savait rien, mais c'était possible. Elle n'en savait rien du tout. Pendant un moment, elle hésita, elle se demanda si elle devait faire part de ses questionnements à Bellamy. Au final, elle se dit que non, ce n'était pas la peine. De toute façon, tout allait sans doute partir en couille à présent. Bellamy n'avait pas l'air de s'en rendre compte, mais la réalité se pointerait sous peu, et il ne serait plus en mesure de l'ignorer.

S'il y avait une chose qu'il ne fallait pas oublier à propos d'Anteynara, c'était qu'avant de travailler pour tel ou tel mec, elle travaillait surtout pour elle-même. Elle servait ses propres intérêts, et la seule personne à laquelle elle était totalement fidèle dans le travail, c'était elle-même. Ce qui signifiait qu'elle n'était loyale à personne, qu'elle n'obéissait à personne, que si un jour quelque chose ne lui convenait pas, elle claquait la porte en laissant un grand mot dissuadant de venir l'emmerder. Une décision s'était formée peu à peu dans sa tête, alors que Bellamy s'excitait et balançait des menaces qui ne lui faisaient ni chaud ni froid. Il y avait toujours un plan de secours, un moyen de s'en tirer, même si c'était sale et pas très catholique. Anteynara évitait en général de s'embarquer dans des histoires qui n'avaient pas de porte de sortie. Elle avait appris avec les années à ne faire confiance qu'à elle-même et à se laisser une chance. « Et si je t'employais ? Si je te demandais de tuer ceux qui t'ont envoyé, tu le ferais ? Contre ce que tu veux. De l'argent, de la drogue, n'importe. De toute manière, tu ne me sembles pas franchement en position de refuser, si tu veux mon avis » proposait alors Bellamy, son arme toujours dirigée vers Anteynara. Il n'était pas idiot, mais Anteynara n'était pas persuadée que ça fonctionnerait. Le principal problème étant qu'elle ne connaissait pas l'identité de celui qui avait demandé la mort de Bellamy. Sa dernière phrase la fit presque sourire, parce que très franchement, Anteynara refusait ce qu'elle avait envie de refuser, et ce n'était pas pour lui qu'elle allait changer ses habitudes. Elle était assez grande pour prendre ses propres décisions et si elle disait non, ce serait non, tout simplement. Après, il pourrait toujours s'amuser à lui trouer le crâne si ça lui faisait plaisir. Elle n'allait certainement pas se forcer à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas faire. Elle sentit l'arme se coller sur son front, mais elle était toujours tout autant persuadée qu'il ne la tuerait pas là, à quelques mètres de sa fille. « Et puis, tant qu'on y est, qui t'envoie ? » il demanda. Elle n'en avait absolument aucune idée. Il risquait d'être déçu quand il l'apprendrait. Elle était sûre qu'il se faisait déjà une joie de savoir, de pouvoir s'imaginer libéré de l'emprise de cet homme. Elle haussa un peu les épaules, faisant tout de même de son mieux pour ne pas bouger, au cas où un geste trop sec lui faisait presser la gâchette. « J'en sais rien. Il utilise pas de nom, juste un numéro. » répondit Anteynara, sincèrement. Elle ne voyait pas en quoi mentir aurait pu être utile. Elle ne connaissait pas son nom, juste une suite de chiffres qui avait déjà fait appel à ses services par le passé, et elle avait cru comprendre qu'il faisait son business principalement au Mexique. Comme beaucoup de monde, à vrai dire. Du coup l'idée de partir à la recherche de ce type qui ne devait pas être facile à atteindre, ça ne l'enchantait pas spécialement. « J'me vois mal aller chercher à buter quelqu'un sans savoir qui il est et où le trouver » répondit-elle en haussant un peu les épaules. Mais son problème allait plus loin. Si elle s'était décidée à ne pas s'en prendre à Bellamy, ce n'était pas pour laisser le suivant faire le boulot à sa place. Du coup, elle était un peu coincée dans une situation de merde. Elle se sentait impliquée, et elle avait beau tuer des gens pour gagner sa vie, elle avait tout de même un coeur, et maintenant qu'elle était personnellement enfoncée dans cette histoire, elle ne comptait pas s'en aller tranquillement et faire comme si rien de tout ça n'était arrivé. « On peut attendre que le prochain débarque. Y'a des chances qu'il en sache plus que moi » elle proposa en dirigeant son regard dans celui de Bellamy. Elle jouait un peu avec le feu, mais elle ne lui mentait pas. C'était possible que l'assassin qui serait envoyé après Anteynara ait plus d'informations qu'elle sur celui qui l'avait envoyée ici. Antey se sentait franchement coincée dans cette histoire, et l'idée de ne pas avoir toutes les pièces du puzzle la dérangeait particulièrement. Mais s'il suffisait d'obtenir ce qu'elle voulait, et d'aller descendre un criminel au Mexique, tout ça pour régler cette histoire et sortir Bellamy de sa merde, elle était partante.
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