believe me, please

Mackéo

En l'échange d'un service déjà rendu, j'avais une dette à payer. Aujourd'hui, je devais voler quelques bijoux dans une boutique assez côtée de la ville. Ce n'était pas une grosse mission pour moi, pas insupportable non plus, car je savais que je le ferais même les yeux fermés. J'étais un homme d'honneur, malgré tout et il fallait que je le fasse. Alors cette après-midi, je profitais de savoir que je verrais Mackenzie en fin de journée pour me lancer. En effet, je vais profiter pour prendre un petit truc pour elle.. que je paierais. Ce qui fera passer la chose plus facilement, j'en étais sûr. On ne se méfiait pas d'un homme qui payait déjà un bijoux de voleur d'une dizaine d'autres, sûrement pas. J'entrais donc dans la boutique, faisant un tour, repérant quelque chose de magnifique, et de significatif par rapport à Mackenzie. J'appelais donc la conseillère, discutant avec elle, riant avec elle avec l'anecdote de pourquoi je choisissais ça. Elle trouvait l'histoire adorable et était sûre que ça plairait à ma petite amie. Oui, ma petite amie. Je me râclais la gorge à cette pensée. Je la remerciais tandis qu'elle allait me préparer tout ça en arrière salle et je profitais donc pour refaire un tour et discrétement, ayant maintenant repérer les caméras lors de mon premier tour, ouvrir les tiroirs avec la clef qu'elle avait laissé en prenant de quoi faire plaisir à celui à qui je devais ce service, revenant en place, remettant la clef exactement au même endroit, comme si je n'avais rien fais. J'étais un véritable professionnel, maintenant. Elle me tendait le paquet et me fit payer, dos à la vitrine. Je la remerciais et sortais. Là, je me dirigeais à une quinzaine de minutes à pieds dans un coin plus reculé du quartier, où m'attendait le groupe. L'homme, en charge de tout ça me tendit un sac, sans même discuter je mis le tout caché dans mes poches dans le sac en question. alors, j'ai entendu dire que tu avais même réussi à décevoir tes parents.. ils ne doivent pas être fiers, d'où ils sont. me dit-il. Je levais la tête, sentant la rage monter en moi. C'était la phrase de trop. J'en venais aux mains sans attendre. On me rendait les coups, m'empêchant de m'en prendre à lui. Je mettais les deux hommes de main par terre finalement, me mettant face au dernier homme, je lui crachais à la figure. je ne serais jamais ta victime lui dis-je alors avant de partir, toute la marchandise avec moi. C'était un vieil homme, il ne me courrait pas après. Il me connaissait, j'étais un homme de parole. Mais dès qu'on dépassait la ligne, c'était fini avec moi. Il venait de fermer les portes.

Je rentrais alors chez moi, posant le sac pour Mackenzie sur la table, abîmé. Il fallait que je le remplace vite, ce que je fis. Puis, j'étalais ce que j'avais volé sur la table, il faudrait que je m'en débarrasse. J'allais à la salle de bain me débarrasser du sang sur mon visage aussi, mais il me restait quelques coups qui pourront être justifiés par quelque chose d'innocent pour sûr. Je voyais Mackenzie après, et je ne voulais pas qu'elle sache ce que je pouvais bien faire quand elle n'était pas là. C'était ma façon de survivre, et je savais très bien le faire. Mais, j'avais peur que Mackenzie ne comprenne pas ou, veuille me faire arrêter tout ça. je ne pouvais pas, j'y arrivais pas. Je contactais, avant d'aller la chercher à la sortie des cours à mon habitude, un pote à moi qui viendrait me prendre tout ça, on ferait 50/50. Je prenais le tout que j'emmenais avec moi en allant vers l'université de ma petite amie. Il faisait beau, c'était agréable, cette fin de journée. Je me disais qu'on pourrait peut-être aller quelque part, après avoir mangé à la maison. Il ferait encore beau et chaud. Puis le soir, il y aurait un ciel clair pour les étoiles. Sur la route, mon pote me rejoint pour prendre la marchandise et m'en débarrasser. Puis, j'attendais Mackenzie, bras croisés contre un lampadaire fleuri près de la sortie de son université. Le soleil sur son visage l'illuminait et me fit sourire automatiquement quand je la voyais. J'avais même oublié mes quelques effleurements sur mon visage. Coucou toi dis-je m'approchant d'elle l'embrassant sur la joue. comment ça va aujourd'hui? demandais-je caressant une de ses mèches de cheveux. A chaque fois c'était la même chose, elle me manquait horriblement. Mais Mackenzie avait un rythme de vie bien plus hardu que le mien. Avec les cours, je ne pouvais vraiment la voir que le week-end en règle générale, surtout qu'il ne fallait pas que je perdre son frère de ma poche, même si j'avais failli le soir où elle avait dormi chez moi sans prévenir.

believe me, please

Mackéo

J'attendais Mackenzie, après une après-midi un peu mouvementée. J'avais dû aller piquer des choses dans une bijouterie et les amener à un trafiquant qui m'avait cherché et j'avais du me battre avec ses gardes, du coup j'avais de sales coups au visage. Mais bon, je savais que je trouverais de quoi justifier ça auprès de Mackenzie, plus tard dans la journée. Je nettoyais ça au maximum avant donc de déposer la marchandise à un pote pour qu'il m'en débarasse, de prendre le véritable cadeau de Mackenzie et d'aller la chercher comme promis devant les portes de son université.
Quand elle apparut, je souris automatiquement. J'avais oublié toute mon après-midi pourrie, je n'avais qu'une envie : être avec elle. Pourtant, l'après-midi que j'avais vécu était tout sauf être celui qui mérite Mackenzie. Je continuais mes trafics, mes manigances, parce que je ne savais pas quoi faire d'autres dans la vie. Je n'avais presque jamais été à l'école vraiment, je n'avais pas de diplômes officiels, rien. Je faisais ce que j'ai toujours fais, du coup. Je ne pouvais pas prétendre à avoir un travail normal, comme les autres. Du moins, je n'avais toujours pas trouvé comment en trouver un qui me convienne et m'accepte. Je l'embrassais alors sur la joue à peine arrivée. Tout de suite, bien que je ressente tout le bien que ça pouvait faire de la revoir, je sentais qu'elle était froide et distante. Je fronçais légèrement les sourcils, prêt à lui demander ce qui n'allait pas mais elle leva la main à la joue, me demandant ce que c'était. Wow. Record. Il fallait que je trouve un truc, maintenant, pas d'hésitation, pas de mini silence, faut foncer. Oh ça, j'avais oublié. dis-je alors avec un sourire aux lèvres, amusé. Avec mon pote Clyde on est un peu des gamins alors une partie de baseball ça vire vite à l'attaque de balles en pleine tronche ou à mange toi du sable.. du coup bon.. c'est pas grave, t'inquiètes pas. dis-je riant légèrement. En même temps, c'était vrai. Mon pote Clyde et moi on était les pros pour les conneries, alors, je ne mentais qu'à moitié. Cette histoire aurait pu être la vraie. Mais je ne pouvais pas attendre pour lui offrir mon cadeau. Je prenais sa main. On va s'asseoir au parc? Tu veux une gaufre ou une glace? proposais-je. C'était notre rituel, ce parc, comme les premières fois où elle m'avait tapé dans l'oeil. Cela n'avait pas changé. Je souriais, sans pouvoir m'en empêcher, maintenant qu'elle était là. J'ai un cadeau pour toi. lui dis-je une fois sur un banc un peu éloigné des enfants et autres bruits. Je sortais mon petit paquet, et lui tendais. Je ne savais pas trop quoi t'offrir, mais je voulais absolument t'offrir quelque chose. Alors en voyant ça, je me suis dis que ce serait aussi significatif pour nous qu'un coeur pour d'autres. En effet, il s'agissait d'un pendentif en or qui représentait le signe "Leo" en astrologie. J'avais choisi ça pour le clin d'oeil au fait qu'on aimait regarder les étoiles, tous les deux. Au début, j'avais voulu prendre la vraie constellation Leo mais, je trouvais ça plus discret, que ce serait comme un signe qu'on ne comprendrait qu'entre nous, et bien moins culcul que les coeurs ou les prénoms gravés. ça te plait? demandais-je alors. J'y avais mis du coeur et, je ne voulais vraiment pas que ça la déçoive. J'étais même prêt à aller chercher autre chose, si ça n'allait pas.

believe me, please

Mackéo

Je sentais bien que quelque chose n'allait pas. Elle était distante, froide même je dirais. Pourtant, d'habitude elle me souriait, parce que c'était ça, je la faisait sourire, c'était le deal. Nous allions dans le parc, on mangeait un truc avant d'aller à un endroit ensuite où nous aurions décidé. Mais le passage du parc était un rituel, parce que je savais que Mackenzie aimait ça et en avait besoin, d'ailleurs. J'avais beau avoir tout l'enthousiasme du monde, elle me répondait à peine, ou alors séchement, et elle était négative. J'allais lui offrir mon cadeau, me disant que peut-être ça passerait ce qu'elle avait dans la tête qui l'énervait tant. Je n'aurais jamais imaginé la vraie raison de cette distance soudaine, en fait. Je lui offrais mais c'est pareil, bien qu'avec toute la signification que j'y avais mis, elle était bien peu enthousiaste. Je fronçais alors les sourcils, perdant un peu mon sourire, me demandant vraiment ce qui lui passait par la tête. Mais rapidement, elle coupa court à mes interrogations. Elle était directe, me demandant pourquoi je lui mentais. Là, j'étais ahuri, parce que je ne comprenais pas. Elle continua en disant qu'elle savait ce que j'avais fais de mon après-midi, et savait d'où viennent ces blessures et ce bijou du coup. Je voulais lui reprendre les mains pour lui expliquer mais elle me repoussa, répétant sa question. Je déglutissais. C'est vrai, je lui avais menti, et je me détestais pour ça. Mais je n'allais pas lui dire comme ça d'entrée que j'avais voulu faire un marché avec un mec qui m'avait cherché ça avait mal fini et je revends moi-même les bijoux du coup, non. Pourtant, elle le savait apparemment et voulais l'entendre de ma bouche. Mackenzie je.. Je ne veux pas te mentir c'est juste.. Je baissais un peu les yeux, ne sachant pas comment dire ça. Je jouais avec mes mains, du coup. Cette partie de moi qu'elle avait vu était celle dont j'avais le plus peur. Le plus peur parce que j'avais peur de la perdre pour ça. Je relevais les yeux. Je n'allais pas te dire comme ça que j'avais un deal à finir avec un mec, que je suis allé volé des bijoux pour aller lui remettre, qu'il m'a cherché, que ça a mal fini que j'ai gardé les bijoux que j'avais volé pour les donner à un pote qui peut aller les revendre discrètement, si? dis-je alors d'une traite. Heureusement qu'on était dans un coin vide du parc, d'ailleurs. J'étais un peu.. énervé enfin, ce n'était pas le mot. C'était contre moi-même que j'étais énervé en fait. Mais ce bijou là je l'ai payé, je ne t'aurais jamais offert quelque chose que j'aurais volé, tu me prends pour qui?! Je ne te ferais jamais ça. dis-je alors un peu ahuri, parce que j'étais quand même un peu blessé qu'elle croit que j'étais capable de voler un truc pour lui offrir, alors que je lui avais bien dis que je voulais faire des efforts pour elle. Il commençait à pleuvoir légèrement alors je l'invitais à ce qu'on aille chez moi, à l'abri. Une fois la porte passée, je continuais la conversation interrompue. Tu sais très bien que je fais ce genre de choses tu sais très bien que ça fait sept ans que je fais ça pour survivre, et même si je t'ai promis que j'essaierais de faire quelque chose d'honnête de ma vie, j'y suis pas encore parvenu, d'accord? Ce n'est vraiment pas simple de se rendre compte qu'on sait rien faire à part ça, je suis presque pas allé à l'école moi j'ai pas été élevé comme ça Mackenzie.. Je suis désolé de te décevoir.. dis-je un peu la boule à la gorge, parce que cette histoire me pesait vraiment et ça depuis qu'elle était entrée dans ma vie. Je voulais être quelqu'un de bien pour la mériter et je n'y arrivais pas encore, ça me rendait fou quand j'y pensais. Maintenant qu'elle me le reprochait, c'était pire. Je tendais les bras au dessus du bord de la table de la salle à manger, me balançant d'avant en arrière, piégé dans cette pensée. J'étais foutu, à présent. Et si j'avais tout gâché? J'aurais dû sentir qu'elle me regardait.

believe me, please

Mackéo

Je savais très bien que j'avais merdé. Enfin, c'est parce qu'elle m'avait vu que du coup, j'avais merdé. Pourquoi y'avait-il fallu qu'elle me voit faire tout ça? Evidemment que je lui avais menti, je n'allais pas lui dire comme ça tranquillement que je m'étais battu avec une bande de gars pour un trafic.. Enfin jamais je ne pourrais lui avouer un truc pareil comme ça comme un cheveux sur la soupe. Elle me le reprochait et je comprenais quand même qu'elle ne voulait pas que je lui mente, c'était normal. J'étais tiraillé. Je prenais ma tête dans les mains, alors qu'elle continuait de parler. Puis, un silence horrible s'installait. Pas un silence bien à nous qu'on aimait, non. Un silence de dispute, dur et lourd, que je détestais. Alors je le coupais en renchérissant, en cherchant à me défendre. Pourtant, j'avais bien honte de lui avoir menti. Au moment où je l'avais fais c'était déjà horrible pour moi. Mais j'avais été obligé. Elle me répondit alors qu'elle aimait bien ce cadeau mais qu'elle ne voulait pas perdre sa confiance en moi, elle était plus calme, moins nerveuse, elle faisait peu à peu disparaitre cette tension, doucement. Je retirais ma tête de mes mains, me frottant les yeux. J'avais tellement peur de la perdre pour tout ça. ça me hantait, ça me faisait mal, vraiment. Je me retenais. Je la regardais. J'étais plus calme, moi aussi, elle m'avait apaisé. Je m'approchais d'elle. Je ne veux pas voir dans tes yeux quand tu me regardes, que je suis comme ça. Que je triche pour vivre, que je ne suis pas l'homme que tu mérites vraiment.. Je ne veux pas y voir la vérité.. Quand tu me regardes j'ai.. j'ai l'impression d'être celui que tu me feras devenir.. que je peux être mieux, plus fort, plus stable.. Et j'ai besoin de ça.. Alors oui je te mens pour ne pas.. ne pas.. ne pas te perdre. pardonne-moi, s'il te plait. je ne te mentirais plus, promis. soufflais-je lui prenant une main dans les miennes pour la caresser. je voudrais juste que tu aies le meilleur possible, tu sais.. et t'avouer tout ça.. bah c'est juste te dire "tu sors avec le pire.".. tu comprends? demandais-je alors dans un souffle. je voulais qu'elle comprenne.. pour le jour où ça recommencerait et je savais que ça arriverait puisque jusque maintenant je n'avais pas réussi à me défaire de cette vilaine manie.. je sais que je suis mauvais pour toi aujourd'hui et je ne veux plus l'être, sincèrement, ça me ronge, Mackenzie. lui dis-je un peu au bout d'un souffle, baissant les yeux. j'étais complètement perdu, en ce moment. Si j'essayais de lui cacher jusque maintenant, là je craquais un peu en le lui montrant.

believe me, please

Mackéo

Elle me prenait la main et mon corps reprenait sa température corporelle. Avant ça, j'avais eu l'impression que tout un monde s'était effondré parce que j'avais l'impression qu'elle s'éloignait de moi et même mes organes s'étaient mis à mourir petit à petit d'être loin d'elle. Je serrais alors sa main tendrement, tandis qu'elle me disait ces si belles choses qu'elle seule savait me dire. Elle avait ce pouvoir de me faire croire que je pouvais être n'importe qui, faire n'importe quoi. Pourtant, malgré tout, je n'y arrivais pas dès qu'elle tournait le dos. J'essayais pourtant, juste pour elle, juste pour qu'elle ait à ses côtés quelqu'un de vraiment bon. Mais même en sachant tout ce que j'étais, tout ce que je faisais, Mackenzie arrivait encore à voir le bon dans tout ça. Elle prétendait que tant que rien ne lui arrivait, elle ne pourrait pas m'en vouloir de faire quoique ce soit. Je fronçais légèrement les sourcils, je détestais l'idée que quelqu'un puisse l'approcher pour la mettre en danger, de toute façon. Quiconque le ferait je serais capable de le tuer. J'essayais d'effacer cette idée de mon esprit afin qu'elle ne s'aperçoive pas des ondes négatives qui avaient traversés mon esprit. Elle restait si sérieuse, si elle, qu'elle finit par me faire doucement sourire, sa façon d'énumérer ce qui pouvait lui arriver sur ses doigts, sans flancher, c'était si "elle". Celle que j'aimais, en somme, si mignonne et frêle que je pouvais protéger. Vite, elle me rappela les blessures sur mon visage, ajoutant tout de même que ça, elle n'aimait pas. Je fronçais alors les sourcils, les yeux plantés dans les siens. Je n'allais pas encore répété que j'étais désolé, mais c'était ce qui me passait par la tête. Je pris alors sa main que je ramenais à ma bouche pour y déposer un baiser et lui promettre par le geste que ça n'arriverait plus. Elle me faisait confiance et je ne voulais pas briser ça, pour rien au monde. Je la prenais alors dans mes bras, l'entourant d'un seul coup de mes muscles, comme pour lui remettre ma "bulle protectrice" que j'avais l'impression d'avoir perdu sur elle, et aussi pour reprendre une dose de son odeur si douce, le nez dans ses cheveux. Tu l'aimes vraiment, mon collier, hein? lui demandais-je tout de même, me rappelant de mon cadeau qui n'avait pas fait, du coup, l'effet escompté. Je me reculais alors un peu, malgré moi, pour la regarder. Je voulais qu'on aille au cinéma ou je ne sais pas faire un bowling ou.. enfin je voulais t'emmener quelque part où te changer les idées après cette semaine de cours, si tu le veux toujours.. Sinon on peut refaire ce jeu de cartes, ou bien juste discuter jusqu'à l'endormissement, faire un autre jeu, enfin je suis tout à toi, je veux me faire pardonner. soufflais-je alors caressant sa joue doucement, finissant mon geste par un doigt dans ses cheveux d'or. Tu m'as manqué. soufflais-je alors la regardant dans les yeux. Doucement, je m'approchais pour poser mes lèvres sur les siennes, un peu pour me rassurer qu'elle me pardonne vraiment et aussi pour la rassurer elle, après tout ça, avec un baiser tendre et amoureux.