Je regardais Clyde, qui semblait bien remonté. Maintenant que j'étais là, face à lui, il me disait qu'il n'avait peur de rien face à ces gars-là et qu'il n'hésiterait pas. Je n'aimais pas du tout ça, même si c'était juste une preuve qu'il veuille me protéger, et rien d'autre. J'étais face à lui, dans l'ombre et je le regardais, sans savoir quoi répondre de plus. Il était bien campé sur ses positions. Je savais que je ne pourrais pas le faire changer d'avis, quoique je dise. Je jouais avec mes mains, ne sachant pas le lâcher des yeux. Faut dire, il m'a tellement manqué. Je voulais profiter de l'avoir devant moi à présent, comme toutes ces journées où nous étions inséparables que je regrette tant. D'ailleurs, monter à sa fenêtre comme ça m'avait un peu rappelé nos années folles ensemble et il me le faisait rappeler d'ailleurs, avec un petit rire qui me fit du bien. Je ne riais pas souvent, faut dire, et encore moins souvent de manière aussi sincère. Rire avec Clyde c'était naturel, comme si j'avais été faite pour ça dès ma naissance. Alors évidemment, son rire m'était très communicatif et me réchauffait le coeur, je pouvais le sentir. Enfin, ça ne dura pas longtemps car malheureusement la réalité nous avait déjà rattrapé. Je devais lui expliquer l'histoire, dans les grosses lignes et je le voyais déjà un peu heurté. Quand il me demandait alors les questions fatidiques : pourquoi je ne l'avais pas appelé, mon coeur se mit à se serrer de toute part. Je sais Clyde.. s'il te plaît.. dis-je baissant la tête et jouant avec mes mains, serrant ma gorge pour ne rien laisser passer. Je relevais la tête doucement. Je ne voulais pas te mêler à ça, je ne voudrais pour rien au monde que tu sois dans ma situation à courir de villes en villes de droite à gauche à faire oublier aux gens que tu existes.. Ce n'est pas une vie et je voulais le meilleur pour toi. dis-je alors les sourcils plissés, le regard sincère. Je m'en voulais qu'il ait tant souffert de ma faute, mais je n'avais rien pu y faire. Bon, qu'est-ce qu'on fait? On va bouger ce corps? Histoire qu'ils n'aient plus de traces, peut-être? De preuves? Je ne sais pas quoi faire.. dis-je alors le regardant, cherchant un plan.

Retrouver ta meilleure amie te faisais le plus grand bien, et quelque part cela te rassurais : tu étais tout sauf fou. En effet, ces derniers temps, ses apparitions t'avaient rendu complètement barge, au point de songer à te faire interner tant tu avais l'impression de voir des fantômes. Elle disparaissait aussi vite qu'elle n'apparaissait autant dire que cela portait à confusion. Mais aujourd'hui tu réalisais qu'elle était bel et bien réelle, et tu étais heureux de le savoir. Par contre, ce que tu appréciais moins, c'était de connaître désormais la cause de sa disparition soudaine et longue. Tout ce que tu voulais désormais c'est réussir à mettre la main sur ces enfoirés qui ne méritaient que de souffrir, mais ça, tu ne te faisais aucun souci là dessus, si tu venais à mettre la main sur l'un d'entre eux, voir sur tous, tu leur ferais la peau à chacun. Bon, Siobhän n'était pas vraiment de cet avis, ne souhaitant pas te mêler à tout ça, mais à l'heure actuelle tu te fichais pas mal de ce qu'elle puisse te dire car tu le fais pour Siobhän, mais tu le ferais également pour quiconque qui oserait toucher à l'un de tes proches. Autant tu étais sur la réserve, autant tu ne supportais pas que l'on puisse s'en prendre aux gens que tu aimes. D'ailleurs, la principale question que tu te posais était celle de savoir pourquoi elle ne t'avais jamais appelé durant cette année. Elle te disait que tu lui manquais, mais alors pourquoi t'a-t-elle laissé penser qu'elle était morte plutôt que d'essayer de te contacter. C'est alors qu'elle t'expliquait le pourquoi du comment. Tout ce qu'elle voulait s'était te protéger, elle ne voulait en aucun cas que tu sois en cavale toi aussi, bien que tu n'aurais pas été comme elle étant en homme, tu aurais affronté la chose, mais tu comprenais pourquoi elle était partie en cavale. Tout ce que tu aurais voulu, c'est pouvoir être là pour elle. Mais malheureusement, on ne peut pas revenir en arrière, mais désormais, maintenant qu'elle était de retour, tu n'hésiterais pas à prendre sa défense, et la protéger si quiconque voulait s'en prendre à elle. « La différence c'est que moi je suis un homme, et ces connards ne me font pas peur, de toutes les façons, je ne leur laisserais jamais rien te faire. Te toucher à toi, c'est comme toucher ma soeur, ce n'est même pas envisageable » Siobhän s'était à la fois ta meilleure amie et ta soeur. Entre vous, c'était depuis toujours, une amitié solide et durable, comme quoi, vous étiez la preuve que les amitiés garçons filles étaient possibles. Entre vous, il n'y avait jamais eu un soupçon d'ambiguité. C'était purement pas envisageable puisqu'à tes yeux elle était comme une soeur. Ce qu'elle te proposait par la suite était risqué, mais en même temps, tu étais prêt à tout pour l'aider, et si déterrer ce corps et le changer de place était ce qu'elle voulait, alors tu ne lui refuserais jamais ça. Tu étais le genre d'ami fidèle, et surtout prêt à tout pour tes amis, et si il fallait déterrer un corps, bien que ce soit glauque tu le ferais. « Tu es sûre de savoir où est son corps actuellement ? Je veux dire, ces mecs n'auraient quand même pas été capable de changer le corps de place ? Il faut tout imaginer... Mais, si tu sais exactement où se trouve le corps, allons-y on verra bien, façon on a rien à perdre après tout » Ce n'était pas forcément une idée qui t'enchantais, mais cela semblait être quelque chose qui tenait à coeur Siobhän afin de détruire les preuves que ces cons avaient d'elle.

Il fallait qu'on commence par quelque part, et il se trouve que je pensais à bouger le corps de place. En pleine nuit, comme ça, alors que ça faisait longtemps que je n'avais plus reçu de menaces, je me disais que peut-être on aurait une chance. Pourtant, je me réveillais à trois heures du matin pleine de sang, une pelle à la main et pleine de terre, sans Clyde.

Quand nous étions partis de chez lui, il faisait nuit noire et nous ne risquions rien. Je marchais vers l'endroit reculé de la ville, accompagné de mon meilleur ami, vers où j'avais enterré Octavia. Je regardais à droite à gauche, ayant peur de tout ce qu'on pourrait croiser, mais rien. Je trouvais ça bizarre, mais je me disais que peut-être il fallait que je commence à me dire qu'il en avait marre de me menacer. Je regardais mon meilleur ami, me disant aussi que je devais me sentir en sécurité avec lui, pas l'inverse. Je prenais une grande respiration, le regardant toujours puis j'avançais. Dans un jardin voisin, je volais une pelle et je rejoignais Clyde. Elle doit être là soufflais-je montrant un bout d'herbe reculé dans cette résidence lointaine dans Miami. Je commençais à creuser. Je regardais Clyde alors, qui vérifiait que personne n'était là. Allez, détends toi Sio, on va changer ta vie. Je commençais à être noire de terre quand je touchais le sac. elle est là soufflais-je alors. En même temps, je n'aurais jamais pu oublier où je l'avais enterrée. Avant que je le découvre, il me dit qu'il allait faire un tour pour être sûr que personne n'était là, que je ne devais pas bouger. C'était les dix minutes les plus longues de ma vie, mais Clyde revint indemne. Alors, on prenait le corps qu'on mettait sur un plateau d'une camionnette que j'empruntais dans la rue - on ne change pas les bonnes vieilles habitudes et puis, c'est plus prudent quand on transporte un corps emballé. On allait ailleurs, bien plus loin après avoir bien rebouché le trou existant pour aller en refaire un plus loin dans la ville. C'est là que les choses se sont compliquées. On sortait de cette camionnette et on allait cacher le corps dans des bois, plus discrets et on entendrait si quelqu'un arrivait. On le brûlera dès qu'on pourra dis-je alors qu'on commençait tous les deux à creuser. Puis Clyde décidait de refaire une tournée pour voir et c'est là que j'ai pris le coup à la tête.

Quand je me réveillais, du sang était sur moi, j'avais toujours cette pelle à la main et Clyde n'était toujours pas là. Alors, je me mettais à courir. Plus de corps, plus rien. Je paniquais que quelque chose soit arrivé à Clyde. Mais je tombais sur lui de plein fouet, il ne semblait rien comprendre, comme si rien ne lui était arrivé. COURS lui dis-je alors. Avec mon état, il devait deviner sans trop de difficultés. Mon portable vibrait. Je jurais que ça devait être eux. Ils avaient vu Clyde. On s'enfonçait dans le bois et sortaient sur une rue complètement différente où on volait des vélos pour faire des tours et des tours pour être sûrs de pas être repérés avant que je lui dise d'abandonner les vélos, de prendre une voiture et de rentrer. Tout de suite dans la voiture pendant que Clyde conduisait, j'envoyais un message à mon boss pour faire disparaitre nos traces, comme toujours. J'étais paniquée, paniquée parce que j'avais eu peur pour Clyde mais aussi que j'avais peur d'ouvrir le sms. Une fois fait, chez Clyde, en sécurité, je fondais en larmes. Je suis désolé Clyde.. ils t'ont vu et ils ont le corps.. dis-je alors malgré mes larmes. J'étais couverte de boue, j'avais du sang sur la tête mais peu importait.

Ce n'était pas la même Siobhän que tu retrouvais là. C'était une Siobhän angoissée, craintive, loin d'être ce qu'elle était auparavant : sûre d'elle, ne se laissant pas marcher sur les pieds. Tu comptais bien l'aider à retrouver en assurance, mais avant ça, tout ce qu'elle voulait, et tout ce qui l'obsédait c'était de retrouver le corps de son ex petite amie, et de le sortir de là, car cette bande de traqueurs savaient pertinemment où le corps était enterré, et c'est par le biais de photos et vidéos qu'ils passaient leur temps à la menacer. Selon toi, ce n'était pas la meilleure idée, mais si c'est tout ce qu'elle voulait, tu la suivrais qu'importe ce qu'il faudrait faire. Aussitôt accepté, aussitôt vous quittiez ton appartement te rendant à l'endroit où cette dernière se souvenait avoir enterré cette fille. Tu restais malgré tout bienveillant, et surveiller à droite à gauche sait-on jamais. Dans le fond de ta poche se cacher un petit couteau, c'était une habitude de dealer ça. Tu t'éloignais d'elle pour aller faire un tour, gardant ton téléphone dans la main, que si elle avait besoin, tu restais disponible. Après avoir fait tout le tour de la résidence, et du petit bois, tu revenais auprès d'elle, cette dernière étant muni d'une pelle. Ce que vous vous apprêtiez à faire été la chose la plus folle que t'ai jamais fait, et pourtant, des choses complètements barges et tordues, avec Sio durant votre enfance, vous en aviez fait, mais là, ça relevez de la connerie, mais bon, tu ne pouvais pas aller contre ce besoin qu'elle avait, même si tu savais que ça lui ferait surement plus de mal que de bien. « C'est bon, y'a personne » déclarais-tu à l'attention de la jeune fille, en prenant un ton rassurant, histoire de ne pas la stresser d'avantage. Elle se mit alors à creuser, de plus en plus prudemment au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait dans la terre, et là, tu l'aidais à sortir cet emballage dans lequel dormait le corps de cette fille. Putain c'était carrément glauque cette scène. Tu essayais de ne rien laisser paraître même si dans le fond, tu voyais bien que ta meilleure amie n'était pas bien, tu ne pouvais pas te permettre de faiblir à ton tour. C'est alors qu'elle te fit signe de poser le corps dans le derrière d'une camionnette. Camionnette qui n'était bien entendu ni à l'un ni à l'autre, enfin, piquer un véhicule, ce n'était pas la première fois que cela vous étiez arrivés. Tu conduisais ce dernier après avoir réussi à le démarrer, dieu merci tu savais comment faire, et vous vous dirigiez vers l'endroit où souhaitez Siobhän. C'était son ex petite amie, alors elle avait le droit de choisir où elle pouvait l'enterrer de nouveau. Arrivé à destination, vous vous enfonciez dans un petit bois où tu creusais une nouvelle fois un trou pour y déposer le corps, tu n'osais même pas imaginer ce à quoi il ressemblait un an plus tard. « Comment tu te sens ? Rassurée ? » Tandis que tu avais l'impression qu'une présence vous observez, tu te retournais vers Siobhän. « Je vais quand même aller faire un petit tour, ne bouges pas de là ok ? Si besoin j'ai mon tel avec moi » Tu t'éloignais alors d'elle.
La laissais seule n'était peut être pas forcément la meilleure idée, mais en même temps, ces bruits tu aurais juré que quelqu'un était là. Tu faisais alors le tour encore et encore des bois, putain ce qu'ils étaient grands. Tu tombais sur un homme, plutôt chelou. Il te regardait, mais t'avais du mal à voir son visage. Non, arrêtes de penser à ce genre de chose. Ta mâchoire se crispait, puis ton portable sonnait, tu t'en emparais et le mec disparaissait, il valait mieux. Bon, ce n'était pas Siobhän, mais après avoir fait plusieurs fois le tour, tu décidais de retourner voir Siobhän, seulement voilà, alors que tu marchais tranquillement, cette dernière te percutait de plein fouet te faisant reculer de quelques mètres et bordel, elle t'avait défoncé le thorax! Alors que tu la regardais, tu la voyais en sang. Seulement tu n'avais pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle te disait de courir, alors tu l'écoutais et fonçais, traçant en plein bois à vive allure, pour sortir dans une ruelle où vous preniez vélos puis voitures pour te rendre chez toi. Siobhän était encore plus paniquée qu'en temps normal. Toi t'étais complètement épuisé, t'en pouvais littéralement plus, tu soufflais comme un boeuf tant vous aviez couru comme des barges. Arrivé chez toi, tu t'apprêtais à lui parler, mais c'est alors qu'elle fondait en larmes suite au message qu'elle venait de lire. Elle t'apprenait alors que visiblement les mecs t'avais vu. « Oh tu vas te calmer Sio', j'en ai rien à foutre qu'ils m'aient vu, ils ne me font pas peur, peut être que ça me permettra de les chopper tôt ou tard ces fils de pute! t'exclames-tu alors dans un premier temps. Puis là le plus important c'est ta tête, t'as vu qui t'as fais ça ? Vas prendre une douche, laves toi les cheveux que je te soigne parce que là c'est pas possible, ça a collé avec tes cheveux ! Et selon la gravité, on aura pas le choix que d'aller à l'hôpital » Tu essayais de chercher mais tu n'avais aucun chirurgien dans tes contacts à faire venir à la maison puisque Siobhän était toujours en cavale et présumée morte. Tu la laissais deux minutes pour aller attraper un jogging et un tee-shirt qui lui iraient surement trop grand mais c'était mieux que rien. « Aller go, avant que tu te vides de ton sang ! » La laissait s'effondrer ? Hors de question, tu étais plus là pour la booster qu'autre chose.

A cet instant précis je suis... tétanisée. C'est ça. Je tremble, je pleure, j'ai mal, je ne sais plus bouger. Et pourtant face à moi j'ai un meilleur ami qui hurle, qui s'en moque, qui n'a peur de rien. Avant, j'étais comme ça et je me revoyais à travers lui, les premiers jours de leurs menaces, à dire que je les aurais, que je leur ferais la peau et aujourd'hui comment étais-je? Une petite poule mouillée qui tremblait au moindre bruit. Je savais très bien que ce n'était pas l'attitude de la vraie Siobhän et que je mettrais sûrement des mois à la retrouver si tout se finissait - mais je ne pouvais pas faire autrement que de réagir ainsi. Tu ne sais pas ce que tu dis, Clyde. lui dis-je alors qu'il hurlait, montrait les poings, jurant qu'il leur ferait la peau. Puis il parlait de ma blessure à la tête, que j'avais oublié en fait. Je portais ma main là, qui ressortit pleine de sang et qui du coup réveilla la douleur, j'eu une grimace. Il m'ordonnait d'aller me laver les cheveux, pour y voir plus clair, et m'annonça que ce serait l'hôpital. Là, il a dit ce qu'il ne fallait pas dire. J'avalais doucement alors qu'il me donnait des vêtements à lui. Il me laissait peu de temps pour les mettre, et pourtant je profitais de ce peu de temps pour m'enivrer de l'odeur de mon meilleur ami, l'une des seules personnes sur cette Terre à qui je sois vraiment attaché. Une larme coulait, car j'avais une idée en tête qui ne me plaisait pas du tout, mais que je me résolvait à faire dans quelques minutes. Je regardais autour de moi, serrant le vêtement sur moi contre moi encore plus, imprimant ces images dans la tête. Puis il apparu, me pressant pour y aller. Sur le coup, je le regardais longuement avant de le suivre, pour aussi ré-imprimer son visage dans mon esprit, même si ce n'est pas le meilleur portrait de Clyde que je puisse connaître. Même si j'avais la tête qui saignait, je ne pouvais pas aller à l'hôpital. Ils me demanderaient une carte vitale, une couverture sociale,.. Alors que j'étais présumée morte pour la justice pour l'instant et si je refaisais surface, ils le sauraient et balanceraient les images et ma vie serait foutue. A peine sortis de chez lui, Clyde devant moi, je soufflais un : je suis désolé à peine audible, histoire peut-être de me le dire à moi-même et que je sache que je le lui avais adressé et puis une larme coulante je me mettais à courir dans la direction opposée, pour qu'il perde ma trace, tout ça en pleurant car c'était la pire chose que je pouvais faire : m'éloigner de mon propre meilleur ami, le fuir. Je ne pouvais pourtant pas lui faire vivre ça, même s'il semblait si sûr de lui à s'en sortir, je ne pouvais pas. Il ne saisissait pas la gravité de la chose, et je savais que mon boss soignerait mon truc au black sans soucis. Je courais alors dans un endroit où je savais pouvait trouver quelqu'un du réseau du boss, sans regarder derrière moi pour voir si Clyde me suivait.

Tu avais beau être ce que tu étais, quand tes proches avaient besoin de toi tu répondais toujours présent. Et ce soir, ta meilleure amie était de retour, et avait besoin de toi pour déterré le corps de sa meilleure amie et l'emmener ailleurs. Dans un endroit où les personnes qui la traquaient ne sauraient pas. Ce n'était pas quelque chose d'évident. Déterré un cadavre. Il n'y avait rien de plus glauque, mais si elle y tenait, tu ne pouvais pas aller contre sa volonté. Tu étais son meilleur ami, et tu te devais de répondre présent quand elle en avait besoin. Mais très vite, cette situation tournait au vinaigre. Alors que le corps était enfin enterré au fin fond de la forêt, dans un endroit où personne ne serait susceptible de le savoir, tu décidais de laisser Siobhän l'espace de quelques minutes pour aller faire un tour dans la forêt, afin d'être sûr que personne n'ait pu vous voir, seulement voilà, lorsque tu revenais vers elle, quelqu'un te percutait de plein fouet en plein poitrail te faisait par la même occasion reculer de quelques mètres. C'était elle. En sang. Une image assez horrible. Qu'est-ce qu'il lui était arrivée ? Paniquée, elle ne te laissait pas le temps de lui poser une quelconque question et t'entraînais avec elle, te suppliant de rentrer au plus vite. Qui avait bien pu lui faire ça ? Les mecs en question vous avaient-ils suivi ? Et si le mec que tu avais croisé toute à l'heure faisait parti de la bande ? Tout en courant tu t'énervais contre toi-même, tu t'en voulais. Putain le mec était à deux mètres de toi, et tu n'avais pas été capable de réagir. Vous traversiez toute la ville en courant, en vélo, puis en voiture afin de rentrer chez toi. Dans la voiture, Siobhän était tétanisée, les larmes ne cessaient de rouler le long de ses joues. Tu ne l'avais jamais vu comme ça. Tout ce que tu essayais de faire, c'était la rassurer, lui dire que tu n'avais pas peur de ces hommes là, mais elle, elle était pétrifiée. Et elle l'était doublement lorsqu'une fois chez toi, elle prenait connaissance d'un message qu'elle avait reçu quelques minutes auparavant. Tu étais un homme, tu n'en n'avais strictement rien à faire, s'il fallait te battre, tu étais prêt à te battre. Dans ta vie, tu en avais vu passer des hommes bizarres, tu t'étais battu bon nombre de fois, ce n'est pas pour rien que ton corps était marqué de cicatrices, alors une de plus une de moins, cela ne te ferait pas peur. « J'en ai vu passer des connards, et aucun n'a été capable de m'achever, tu ne penses pas que je vais me laisser faire » affirmes-tu. Le plus important à l'heure actuelle était de soigner ta meilleure amie. Elle était prit un sacré coup sur la tête, et selon toi, au vue du sang qu'elle avait sur la tête, il fallait qu'elle aille à l'hôpital car il fallait surement recoudre tout ça. Mais avant ça, une douche s'imposait pour cette dernière, dont les mains étaient remplies à la fois de terre et de sang. Tu prenais soin d'aller lui chercher de quoi se vêtir, car elle ne pouvait surement pas re-enfiler ses vêtements actuels, à mon avis, elle ferait mieux de les mettre à la poubelle. Cependant, au lieu d'aller en direction de la salle de bain, elle se dirigeait vers la sortie, évidemment, il était hors de question que tu la laisses sortir seule, alors, tu la suivais, mais cette dernière s'excusait avant de prendre la fuite ? Etait-elle sérieuse ? Une chose est sûre, tu ne la laisserais pas s'en sortir aussi facilement, c'est pour cette raison que tu te mis à courir à ton tour pour la rattraper. Elle essayait de te semer en tournant dans des petites ruelles, mais fort heureusement, courir n'était pas un problème pour toi, tu avais eu l'habitude durant toute ta jeunesse de courir dans les rues de New York, pour éviter les flics, poursuivre un abruti qui ne t'avais pas payé le sachet de coke que tu lui avais vendu et j'en passe, du coup elle aurait du se douter que tu finirais par la rattraper. T'emparant de son poignet, tu la stoppais dans sa course, serrant fermement ce dernier. « Tu comptes aller où comme ça ? Tu comptes pouvoir te barrer aussi facilement ? Revenir pour ensuite te barrer ? Façon c'est trop tard, tu m'as dis qu'ils savaient qui j'étais, alors maintenant, on va assumer, et on va mettre la main sur ses enculés que tu le veuilles ou non ! Mais il est hors de question que tu te cavales encore ou que tu me laisses ensembles. Désormais on est dans la merde tous les deux, mais on va aussi réussir à s'en sortir tous les deux ! » Il était hors de question qu'elle te laisse une nouvelle fois. Tu venais à peine de la retrouver et tu n'avais pas envie que cela se reproduise. Bien que tu saches désormais qu'elle était vivante. « Maintenant tu vas te calmer, on va aller à l'hôpital, ou n'importe où mais tu vas aller te soigner, t'as besoin de points, et saigner de la tête ce n'est pas rien, donc qu'est-ce qu'on fait ? On va où ? » Avant toute chose il fallait la soigner, même si elle saignait beaucoup moins, il n'en demeure pas moins que ça blessure pouvait s'aggraver dans la nuit.

Je courais, je courais le plus vite que je pouvais sans réfléchir, les larmes coulantes. Pendant cette course je pensais et je me torturais le cerveau avec tout ça. Je n'étais plus la même Siobhän, qui au début de ces menaces se défendait, savait pertinemment qu'ils ne m'aurait pas, qui se battait sans relâche, qui n'avait peur de rien, qui était forte. Non là je fuyais, je fuyais comme une peureuse qui mets sa queue entre ses jambes. C'est ce qu'ils voulaient, et moi comme une idiote je le faisais. Mais ce que je voulais le moins au monde c'est que Clyde ne soit embarqué dans mes affaires et c'était trop tard. Sauf si je fuyais. Si je fuyais, ils n'auraient aucune raison de s'en prendre à lui. Quoiqu'il dise, j'étais un danger pour mon meilleur ami. Mais il ne lui fallu pas longtemps pour me rattraper et m'engueuler comme un papa à sa fille. Je pleurais silencieusement, alors qu'il ne m'avait jamais connue aussi pleureuse. J'essayais d'arrêter ces larmes doucement, alors qu'il changeait de sujet disant qu'il fallait que je me fasse soigner. Tu crois que c'est si facile, Clyde? Tu crois que si c'était aussi simple je serais là à te fuir pour te protéger? Je ne suis pas idiote! lui dis-je alors, détestant tout de même qu'on me fasse des leçons de morales quoiqu'il en soit. On ne va pas à l'hôpital, ils vont me demander une assurance que je n'ai pas et une carte d'identité, de voir ma famille ou que sais-je. Tu sais très bien que je n'ai rien de tout ça! Non mon boss va me faire soigner "au black" comme à chaque fois. Mais s'il apprends que tu es entré dans cette histoire, il me tuera Clyde. Il fait tout pour moi mais y'a des conditions. Alors il faut que j'y aille seule. Il faut qu'on retrouve ce corps, Clyde, à tout prix. Je ne peux pas la laisser entre leurs mains et... Attends j'ai une idée. dis-je alors, le regardant. S'ils ont le corps, ça mets tout contre eux! Si on retrouve le corps chez eux, alors tout sera remis en cause. Clyde, il faut que tu trouves un moyen de les coincer dans ce sens là, et peut-être qu'on sera enfin débarrassé d'eux! lui dis-je alors, pleine d'espoir comme à chaque fois que je trouve un petit plan pour m'en sortir. Je vais voir mon boss pour qu'il arrange ça en attendant et je te promets que je reviens juste après. Je te le promets, Clyde. dis-je en le regardant dans les yeux. Une promesse est une promesse, surtout avec lui et il le sait. Alors je partais dans le sens dans lequel j'étais à la base et je disparaissais dans le noir.

Deux heures plus tard, soignée, je revenais chez Clyde, changée et douchée, ses affaires dans un sac. Je repassais par la fenêtre, entrant seule puisqu'il l'avait laissé ouverte. Je le trouvais assis. Alors, tu trouves? demandais-je m'asseyant près de lui, sans prévenir, sans un bruit avant, posant le sac sur son lit.

A peine tu venais de la retrouver qu'elle fuyait de nouveau. Non mais quand est-ce que ce cauchemar allait se terminer. Dans une même nuit, en l'espace de quelques heures, tu étais passé par tellement de sentiments et d'émotions à la fois. Le tout réuni te faisait littéralement péter un câble. Si elle pensait que tu allais la laisser s'en tirer aussi facilement, elle était mal tombée. Il était hors de question que tu la perdes une nouvelle fois, c'est pourquoi tu te mis à lui courir derrière. Cette situation était vraiment invraisemblable. Depuis quand Siobhän te fuyais de la sorte ? Tu te fichais royalement que ces mecs connaissent ton identité. Au moins, ils savaient à qui ils avaient à faire. Toi, tout ça ne te faisais pas peur, loin de là. Tu avais vécu tellement de choses dans le passé que tu n'étais plus à ça près. Et quand bien même il t'arriverait quelque chose, c'est que malheureusement la vie était ainsi faite. Cependant là, tout ce que tu pensais, c'était la rattraper une nouvelle fois. Il était impossible de la laisser disparaisse. Tu avais vécu un an sans ta meilleure amie, celle que tu considérais comme une soeur, il était impossible de devoir avoir à faire d'avantage sachant désormais qu'elle était vivante. Mine de rien, sa cavale lui avait permit d'apprendre à courir vite, mais pas suffisamment puisque tu parvins finalement à la rattraper. Ta main attrapait son poignet pour la stopper dans sa course et la retourner face à toi. Les larmes ne cessaient de couler le long de ses joues, et la voir aussi mal était loin de te réjouir. C'était bel et bien la première fois en une vingtaine d'année que tu la voyais dans un état pareil. Et pourtant, il lui était arrivé de ne pas être bien, ou paniquée parce que vous aviez fait le con, mais elle ne s'était jamais mit dans un état pareil. Tu pouvais lire la peur dans ses yeux. C'était pourtant quelque chose de ... peu commun chez Siobhän. Elle t'avait toujours suivi dans tes combines, et elle s'était souvent foutue dans des situations plutôt emmerdantes, et pourtant, elle n'avait jamais eu peur des conséquences, ou des représailles, elle était plutôt du genre à foncer dans le tas, comme toi finalement. Ce n'est pas pour rien que parfois tu avais l'impression qu'elle était ta soeur jumelle, tant vos ressemblances étaient flagrantes. Ton regard planté dans le sien, tu essayais de lui prouver avec persuasion que tu n'avais pas peur de ces hommes là, et que de toutes les manières, vous finiriez par les chopper. Elle ne semblait pas être de cet avis. C'est fou ce qu'elle pouvait être têtue par moment, ce trait de caractère ne t'avais presque pas manqué. « Je t'interdis de fuir de toutes les façons » rétorques-tu en maintenant son regard. Il était hors de question que la perdes une seconde fois. Maintenant, vous étiez deux, et vous serez deux contre cette bande d'incapables, de lâches. Oui, lâches de s'en prendre à une fille de la sorte, et de la persécuter autant, au point de fuir le monde entier pour être tranquille. Toujours aussi bornée, elle refusait d'aller se faire soigner à l'hôpital prétextant que son "boss" avait des connaissances qui pouvaient la soigner. Tu la regardais d'un air dubitatif. Etait-elle entrain d'essayer de te rouler dans la farine ? Elle lançait ensuite une idée qui n'était pas du tout mauvaise. Pensant que si le corps de son ex petite-amie était retrouvé chez les personnes qui la traquaient, alors cela remettrait tout en cause, et pourrait l'innocenter. C'est donc d'un signe de la tête que tu approuvais ses dires. Elle te promit alors qu'une fois qu'elle serait aller chez son boss se faire soigner, elle reviendrait te voir. Tu restais sceptique. « J'te jure que si tu reviens pas, c'est moi qui vais t'faire ta peau Watson » lâches-tu en la regardant droit dans les yeux à toi tour. Et le pire, c'est que t'étais sérieux. Elle avait surtout pas intérêt à te lâcher une nouvelle fois. La première fois, tu voulais bien comprendre, mais là, tu lui en voudrais éternellement. Tu essayais tout de même de la croire, de lui faire confiance, une promesse était une promesse, et Sio était de parole. Quand elle disait quelque chose, elle faisait tout pour tenir.
Partie de son côté, tu en fis de même pour regagner ton appartement. Au passage, tu ouvrais la fenêtre, c'est sans doute par là qu'elle passerait, elle ne prendrait surement pas le risque de croiser quiconque dans l'immeuble. Installé confortablement sur le canapé, tu zappais les chaînes à la télé, putain à 3h du mat', y'avait rien de chez rien. Tu soupirais, et te mis un film via une clé USB sur la télé, mais alors que ce dernier se terminait et que tu t'apprêtais à en mettre un autre, bien que tu n'ai pas vraiment suivi le premier, ayant la tête ailleurs. Quelqu'un passait par ta fenêtre. Rien d'étonnant c'était encore elle. Visiblement, elle avait tenu sa promesse. Soit ta menace avait fonctionné mais tu en doutais, soit elle ne pouvait tout simplement pas laisser son meilleur ami derrière elle une nouvelle fois, ce qui te plaisait d'avantage. Inutile de mettre play, de toutes les façons, vous n'écouteriez pas, la télé marcherait surement pour les murs, alors tu éteignais cette dernière. « Ils te joignent uniquement par numéro masqué ou ils t'ont déjà contacté avec leur propre numéro ? J'approuve totalement ton idée de les piéger de la sorte. Je pense qu'il faudrait que l'on laisse le corps quelques jours, tout en surveillant avec une petite caméra cet endroit. Je devrais bien trouver ça dans toutes mes fréquentations. Il suffit qu'on récupère la petite carte SD qu'on la montre aux flics et le tour est joué » C'était peut être plus plausible, car tu doutais fortement que ces crétins aient pu lui envoyer des messages en laissant paraître leur numéro de téléphone. En revanche, l'idée de la petite caméra cachée n'était pas si bête, et ça allait peut être même pouvoir vous aider, sachant qu'ils connaissaient l'endroit de la cachette. « Quoi qu'il en soit, je pense que laisser le corps là où on l'a mit, c'est le mieux à faire, car ils connaissent l'endroit maintenant » ajoutais-tu attendant une quelconque réaction de la part de Siobhän. Espérant que ton idée lui convienne.

Je revenais chez Clyde, ramenant ses vêtements en passant, puisque je m'étais changée. Il fallait qu'on trouve un moyen d'avoir ces enculés, et Clyde avait l'air d'être à fond sur le dossier, tant mieux. Maintenant que je l'avais mêlé à ça de toute façon il n'avait plus trop le choix. Bien que je déteste cette idée, il fallait que j'y fasse et que je continue. Sur le canapé, je m'asseyais près de lui, l'écoutant attentivement. C'est toujours un numéro masqué, malheureusement. Ils ne sont pas cons. dis-je alors regardant par terre, mes pieds, avant de revenir à lui. C'était la routine pour moi ce genre de conversation, depuis un an j'essayais de les coincer. Il proposait l'idée d'aller installer une caméra, puis de laisser les choses se faire et d'aller amener la vidéo à la police. Ce n'était pas bête comme idée, je fis "oui" de la tête, intéressée. Oui pour le corps, c'est trop tard. Mais il faut qu'on y retourne pour la caméra.. et maintenant qu'ils savent où on peut être.. je me mettais à réfléchir, je le regardais. Je ne disais rien, pensant à tout et à rien. Je reprenais mon souffle avant de continuer : faudrait qu'on soit super camouflés.. je me dis qu'on devrait attendre pour moins de risques mais j'ai peur qu'ils aient tout fait disparaitre d'ici là.. faudrait y aller à pieds ou en vélo quelque chose qui ne fasse pas de bruits.. Assez de bavardages, il fallait y aller. Je me levais en trombe et let's go à l'endroit qu'on avait quitté en courant plus tôt. Fais moi la courte échelle soufflais-je alors pour aller accrocher la caméra haut dans les arbres, bien cachée. Jusque là, on avait l'air de s'en sortir plus indemne. Personne à l'horizon, pas de bruits. Puis d'un coup, sans un seul bruit audible, je tombais sur le sol, m'écrasant comme une vieille merde. J'avais mal, terriblement mal mais je levais la tête et vit du sang.. de Clyde. Ni une ni deux j'étais sur mes jambes et je sautais comme un puma sur l'aggresseur qui ne devait pas croire que je me lèverais si vite et j'attrapais l'arme qu'il avait levé sur mon meilleur ami. Un couteau. J'essayais de ne pas penser à ce que ça avait pu faire sur Clyde et je l'utilisais contre l'homme cagoulé pas une, ni deux, ni trois fois mais cinq fois avant qu'il ne s'écroule et que, toujours le couteau à la main je vins faire appui sur Clyde pour partir de là, l'homme écroulé sur le sol. mon dieu mon dieu mon dieu Clyde dis-je tremblante, le laissant s'étaler par terre et appelant mon boss. ça y'est, il ne voudrait plus de moi après avoir sauvé la mise à Clyde. Je tremblais comme une feuille, alors qu'il m'annonça qu'il serait là dans moins de deux minutes qu'on aurait intérêt à vite monter pour ne pas nous faire suivre. Ils arrivent Clyde respire je vais te sauver, reste avec moi. dis-je prenant ses deux bras dans chacune de mes mains alors qu'il était replié sur lui-même, main sur le torse où il devait être touché. Je ne savais pas quoi faire, j'avais les mains pleines du sang de mon meilleur ami et je me détestais. J'avais gardé le couteau, c'était déjà une chose de bien faite. Quand on arrivait pour le secourir il sombra, je le voyais. Je priais les mecs qui soignaient au black de faire vite, ce qu'ils firent, me foutant dehors parce que j'étais trop stressante. Après une longue conversation avec le boss, il me dit de prendre mon meilleur ami et de le remettre chez lui avant qu'il ne voit où il était, vu qu'il ne se souviendrait pas de l'allée de toute façon. Je lui promis et à peine soigné, alors qu'il était encore dans les vappes je le raccompagnais chez lui, l'allongeant dans son canapé. Je me mettais contre lui, ayant peur de le perdre d'un coup. Je n'étais pas attaché à grand monde, et c'était la raison. Tout se passait mal autour de moi. C'est malgré moi que je m'endormais là, je n'aurais pas dû. Le couteau était dans un plastique sur la table de la cuisine.

Tous ces évènements semblaient la dépasser, à tel point qu’elle essayait une nouvelle fois de prendre la fuite. Comme si tu allais vraiment la laisser faire. Tu l’avais rattrapé lui expliquant que quoi qu’il arrive tu ne la laisserais pas t’abandonner une nouvelle fois à cause de ces hommes. Elle finit par comprendre, décidant d’aller se soigner, le problème, c’est qu’elle ne pouvait pas se rendre à l’hôpital car elle était toujours supposée morte et donc par conséquent, ils lui demanderaient surement des papiers, alors elle te rassurait en te disant qu’elle allait rejoindre son boss pour se soigner mais te promettait de te rejoindre chez toi. Tu essayais de lui faire confiance, tu savais qu’elle était de parole, alors tu rentrais chez toi prendre une petite douche, ainsi qu’un café le temps qu’elle revienne. La connaissant, elle allait sans doute repasser par la fenêtre alors tu laissais cette dernière ouverte attendant patiemment son retour. Retour qui se faisait presque deux heures plus tard, par la fenêtre comme de bien entendu. Elle vint prendre place à tes côtés te demandant si tu avais pu réfléchir. Evidemment, ta première question semblait finalement rhétorique puisque tu t’attendais à ce genre de réponse. Elle semblait cependant approuver ton idée de poser une caméra tout près de l’endroit où vous aviez de nouveau enterrer le corps. « Je vais te filer un sweet à capuche, je vais en faire de même et on va s’y rendre en vélo histoire de gagne du temps parce qu’à pied on y sera jamais » lâches-tu avant d’aller enfiler ce qu’il faut pour camoufler votre visage. Et hop, direction l’endroit où vous étiez plus tôt dans la soirée pour y installer la caméra. Avant ça, tu passais chez un proche qui devait surement avoir ça, et pas manqué. Tu frappais à la bonne porte, un bon camé qui avait ce qui fallait, et qui te la prêtait contre un petit sachet. Quel salaud. Tu lui balançais au visage, puis quitter son squatte pour vous rendre à l’endroit indiqué. Là, Siobhän te demandait de lui faire la courte échelle pour l’accrocher à l’arbre qui était pile dans l’axe de l’endroit où vous aviez enterré son ex. Tout semblait se déroulait comme vous le pensiez, seulement voilà, alors que vous tourniez les talons pour vous apprêtez à rentrer chez toi, tu sentis quelqu’un te planter quelque chose dans le torse, tu poussais un cri avant de t’effondrer au sol, tu te sentais faible, la douleur était violente, et le sang gisait au sol. Tu te recroquevillais sur toi-même te sentant incapable de faire quoi que ce soit. Si tu bougeais tu ne savais pas ce que tu encourais. C’est alors que tu entendais Siobhän s’exclamait, et se rapprocher de toi. « Ca va, t’inquiètes pas… » soufflais-tu, en essayant de respirer doucement par la même occasion. La douleur ne cessait d’accroître. Tes mains étaient remplies de ton sang. Tu en avais la tête qui tournait, tu te sentais mal, tu te sentais partir. Tes yeux se fermaient, et tu te laissais partir, allongé sur cette pelouse, dans un bain de sang.
Lorsque tu te réveillais, Siobhän ne tardait pas à t’aider à rentrer chez toi, tu ne savais pas où tu étais. Instinctivement, tu posais ta main sur ton torse où tu sentais comme un gros pansement. « Qui est-ce qui m’a fait ça ? Qui m’a soigné ? » L’interroges-tu subitement, tandis qu’une douleur te rappelle à l’ordre à chaque pas. « Putain » lâches-tu en grimaçant avant de la suivre doucement. Au bout d’un bon moment vous arriviez enfin chez toi, tu t’étalais sur ton canapé, soufflant un bon coup avant de t’endormir tant tu te sentais faible. Tu n’avais la force de rien, pas même la force de parler tant cela te faisait mal. Tu sombrais dans les bras de Morphée. Le lendemain matin, tu te retrouvais à ce même endroit, ta meilleure amie à tes côtés. Tu essayais de bouger mais en vain. Doucement tu te souvenais de la soirée d’hier. En une soirée, tu avais vécu pleins de choses. Le retour de Siobhän. Le déterrement de son ex meilleure amie, pour l’enterrer ailleurs, puis ensuite, cette personne qui t’avais poignardé. Cette personne dont tu n’avais pas réussi à voir le visage. Il t’avait peut être eu là. Mais tu finirais par l’avoir ce connard.  Tu étais déterminé. Il est hors de question que tu les laisses gagner. Tu te levais en vain pour aller boire un verre d’eau et prendre connaissance de l’état de ta plaie. Par chance, tu ne réveillais pas ta meilleure amie. Après avoir bu tu allais dans la salle de bain et levais ton tee-shirt pour voir que tu avais un gros pansement. Tout ce qui te démangeais, c’était d’ôter ce pansement pour voir ce qui se passait là-dessous.