Le jour se levait et je dormais encore paisiblement, enfin je dormais, paisiblement je ne sais pas trop. En tout cas lorsque Rincon vint me réveiller, ma tête me faisait horriblement mal, j'avais besoin d'une bonne dose de café et d'une douche. Je mis un moment avant de me décider à me lever et descendre pour me rendre dans la cuisine. Seulement une fois arrivé en bas, je voyais Sunny pencher sur le plan de travail en train d'écrire quelque chose. Je lui demandais alors ce qu'elle était en train de faire en précisant le fait que hier elle disait qu'elle ne me laisserait pas une seconde fois et pourtant j'ai l'impression que c'est exactement ce qu'elle est en train de faire. « Oses me dire que tu as envie que je reste. » dit-elle en se retournant brusquement, visiblement surprise. « Non en fait laisses tomber, je n'ai pas envie de savoir. Je t'ai dis ça hier soir, je ne pensais même pas que tu te souviendrais de ma venue ici, ou même de ce que j'aurai pu te dire tant tu étais ivre. Mais quoi qu'il en soit, je partais juste pour te laisser te réveiller tranquillement. J'ai été là toute la nuit. » dit-elle alors en essayant de se justifier. - une nuit Sunny ! Une putain de nuit c'est rien. Lâchais-je alors en la regardant. - Tu m'as laisser tomber alors que j'avais besoin de toi ! Alors non t'as raison je ne te veux pas ici, je veux plus te voir, jamais. Et la prochaine fois que tu me trouves complètement ivre, laisse moi ! J'ai réussis à m'en sortir sans toi pendant un an, je peux continuer. Dis-je alors ravalant la boule qui se formait dans ma gorge. Ça faisait tellement mal de dire tout ça, mais tellement de bien aussi. Et encore je me retenais pour ne pas dire quelque chose que je risquais de regretter ensuite. - Pourquoi t'es revenue hein ? Finis-je par demander doucement.

Se furent les rayons du soleil qui me sortir de mes songes. C'est alors que je me retrouvais aux côtés de Noah qui lui semblait toujours dormir paisiblement. Alors que je restais quelques minutes à ses côtés, je finis par me lever doucement, en prenant soin de ne pas le réveiller. Il dormait comme un bébé, et devait avoir besoin d'encore beaucoup d'heures de sommeil vu l'état dans lequel il s'était couché. D'ailleurs, il n'avait pas tardé à s'endormir, et fort heureusement pour moi, cela m'avait évité une discussion, façon je pense qu'il aurait été incapable de tenir un quelconque discours vu les litres d'alcool qu'il avait dû s'enquiller. Quoi qu'il en soit je regagnais la cuisine pour lui rédiger un petit mot, j'ignorais si c'était utile ou pas, mais bon, pour ma bonne conscience, je préférais ne serait-ce que lui dire que j'étais partie, pour ne pas qu'il pense que j'étais partie comme une voleuse. Mais bon, je n'allais pas le contempler pour prendre le risque de se disputer au réveil. J'en avais assez entendu. Alors que je terminais tout juste le mot, sa voix me glaçait le sang. Il était là. Derrière moi. Réveillé. Il m'avait vu. Et pensait que je voulais m'en aller sans qu'il ne le sache, comme si je comptais une nouvelle fois l'abandonner. Je pris alors mon courage à deux mains pour me retourner et lui faire face. J'avais du mal à le regarder dans les yeux, car tout ce que je voyais, c'était toute la haine qu'il pouvait ressentir envers moi. Je lui lançais une phrase, et me raviser rapidement, car je savais pertinemment que ce qu'il me répondrait me ferait plus de mal que de bien, et pas manqué. Ce qu'il me dit par la suite me brisait en mille morceau, moi, et le truc qui battait en trombe dans ma poitrine. A ce moment même, j'aurai voulu qu'on me l'arrache pour ne pas souffrir autant. Peut être que si on me l'enlevait je ne ressentirais plus rien. Je détournais le regard, avec pour seule envie, celle de partir loin. Puisque c'est ce qu'il voulait. Mon retour n'était pas une si bonne idée. Il est vrai que retrouver mes amis m'avait fait le plus grand bien, en revanche, Noah, ça me faisait plus de mal que de bien, et j'aurais du m'en douter. « Tu vois, c'est pour ça que j'ai préféré partir ce matin, pour te faciliter la tâche, pour que tu n'ai pas à te réveiller  à avoir à me faire face. Ne t'inquiètes pas, c'est ce que tu veux, je vais partir, et je ne t'embêterais plus. Plus jamais » concluais-je en accentuant le "plus jamais" comme il avait dit auparavant. Je tournais les talons, sentant les larmes me monter, prête à quitter sa villa, mais lorsque ma main s'emparait de la poignet de la porte d'entrée, il me demandait pourquoi j'étais revenue. Je n'avais plus aucune envie de parler, je n'avais qu'une envie, celle de rentrer chez moi. Je ne me retournais cependant pas. Je n'avais pas envie qu'il me voit faiblir. J'avalais difficilement ma salive, fermant les yeux. « On se fiche de savoir pourquoi je suis revenue » Façon, à quoi bon lui dire. Et puis à quoi bon lui dire toute la vérité. Il me détestait, c'est bien ce que j'avais voulu en partant, c'était désormais réussi.

Finalement le réveil fut encore plus brutal que tout le reste. Lorsque je vis Sunny dans la cuisine en train d'écrire sur un papier, je compris immédiatement de quoi il s'agissait. Je ne pu m'empêcher de lui rappeler ce qu'elle m'avait dit la veille pensant probablement que je dormais. Et nous revoilà reparti pour un tour. Je lui lançais que elle comptait me laisser encore une fois alors qu'elle m'as dit hier soir qu'elle ne me laisserait pas une deuxième fois. Elle me demandait alors d'oser lui dire que je voulais qu'elle reste, puis se ravisait en me disant qu'elle m'avait dit ça en pensant que je ne m'en souviendrais pas aujourd'hui. Je lui répondis alors qu'elle m'avait laisser tomber tandis que j'avais besoin d'elle et je lui balançais que je ne la voulais pas ici, ni que je voulais la revoir. Bien sûr je le regrettais aussi tôt. « Tu vois, c'est pour ça que j'ai préféré partir ce matin, pour te facilité la tâche, pour que tu n'ai pas à te réveiller à avoir à me faire face. Ne t'inquiètes pas, c'est ce que tu veux, je vais partir, et je ne t'embêterais plus. Plus jamais. » dit-elle d'un ton aussi dur que moi. Elle tournait les talons en se dirigeant vers la porte lorsque je lui demandais pourquoi elle était revenue. « On se fiche de savoir pourquoi je suis revenue. » dit-elle sans même se retourner. Je me rendais compte qu'elle avait tourner la page, parce qu'elle ne cherchait même pas à se battre pour ce qu'on avait, alors je la laissais partir, en restant planté comme un con pendant un moment dans la cuisine.