You're always worth it !

Ce soir était un grand soir. J'accompagnais l'un de mes plus gros client dans une soirée mondaine. Une soirée mémorable aux premiers abords. Toutes les filles sans cervelle s'étaient données rendez-vous pour accompagner les vieux croulants aux tables de black jack. Elles se comportaient d'une telle façon qu'il était difficile de croire qu'elles n'étaient pas de simples filles de joie. Oui, elles me tapèrent toutes sur les nerfs.

Je regardais défiler le festival de connes, un verre de Chardonnay en main. Mon client était en pleine discussion avec de grands ponte de la ville et me libéra pendant ce temps-là. Ces soirées commençaient à m'exaspérer de plus en plus. La clientèle n'était pas la plus adéquate pour que je puisse en même temps faire mon taff et refourguer la drogue que j'avais subtilisée au Cartel. Je déposais mon verre vide sur un plateau d'un serveur qui passait par là puis me dirigeais vers la sortie afin de prendre un peu l'air.

Mon chemin fut barré par un homme que je me pris de pleines faces. Manquant de tomber à la renverse grâce à ma fameuse longue robe mise pour l'occasion. Je fusse rattrapée de justesse par l'homme-poteau. Ces yeux, je pourrais les reconnaître entre milles. Chad.

Je l'avais rencontré dans un bar et la soirée fut assez intéressante. Nous avions passé la soirée à nous saboter nos plans, se défier et nous tirer dans les pattes pour finir d'une manière torride dans les vestiaires. Je l'avais laissé en plan au moment le plus opportun pour aller en mission Escorte. Il était grande-gueule, intelligent bref une personne forte intéressante pas comme les autres trous qui m'employaient. Je me mordillais les lèvres, un regard emplis de malice. Chad commença les hostilités avec une réplique bien à lui.

- Quel est l'aveugle qui t'a choisis comme escorte ce soir ?

Il fallait réfléchir vite. Ce soir, il ne gagnerait pas un seul point. Je le defiais du regard. M'approchais jusqu'à ce que mes lèvres atteignent son oreille. Je lui susurrais :

- Ton patron.

You're always worth it !

L'idée que Chad soit à cette soirée me redonna de la vivacité. Enfin une soirée mondaine où je n'allais pas m'ennuyer à mourir. Un large sourire s'afficha sur mes lèvres lorsque je me redressais face à lui. Première réplique parée, il fallait assurer pour la suite, car Chad ne se laisserait pas faire. Il attaqua rapidement sur mon physique. J'étais si moche que ça ? Ha ha, il allait regretter ses dires. Je haussais donc un sourcil, plantant mon regard le plus charmeur, tout en caressant subtilement de haut en bas la courbure de mon décolleté. Je ne rajoutais rien lorsqu'il continuait à me parler de mon salaire ou encore des filles qu'il allait draguer. Je déposais mon index sur le coin de ses lèvres avant de l'amener aux miennes afin de le glisser entre les miennes et de le lécher. Ne perdant toujours pas le contact visuel

" Excuse moi, mais tu baves"

Un sourire en coin, j'arrêtais mon cinéma et replaçai mes mains dans mon dos dans une position classe et distinguée lorsque mon client passa à mes côtés. Avant que Chad n'entreprenne quoi que se soit et fasse capoter mon contrat en allant jacqueter avec Mr client n°1, je l'attrapais par le bras et l'amenai derrière un poteau de la grande salle. Je le plaquai contre le marbre, plantai mon regard dans le sien et continuais les hostilités :

- Je suis magnifique et je le sais pas la peine d'essayer de me blesser sur ma mocheté qui est irréelle. Et tu ne peux pas dire le contraire. Depuis que je suis entrée dans ta ligne de mire, tu n'as plus jamais quitté mon regard pour mater par exemple le petit cul de la serveuse qui d'après moi vaut carrément celui de n'importe quel écervelées Kardashian.

Je levai un sourcil, le défiant du regard. Allait-il vérifier mes dires et s'en mordre les doigts ?

- Question fric, je ne suis pas à plaindre. Il faut dire que je gagne le salaire que tu trimes à avoir pendant un mois en une seule soirée et sans coucher. Je te laisse médité sur la question. Même si je te verrai plus en Chippendale. Tu n'as jamais pensé à faire carrière de ce côté-là ?

Ce soir, je me sentais invincible et au combien désirable aux yeux de Chad.
La partie était remise et je voulais à tout prix savourer la victoire. La dernière fois avait été si frustrante pour nous deux qu'il fallait remettre le couvert. Autant dire que la soirée était loin d'être finie.

- Tu es prêt à jouer Buddy ?

You're always worth it !

Chad était quelqu’un d’incroyablement détestable et au combien désirable. Il était intelligent, naturel et charismatique. Affubler d’un sourire de petit trou du cul, d’un regard hypnotique, et d’un visage et d’un corps à tomber. Il était malin et rapide. Joueur, taquin et compétitif. Le jeu venait de commencer et les griffes étaient de sortit. Les premières répliques fusèrent. Ne quittant le regard de chacun. Nous nous engageons dans une joute verbale endiablés.

- Honey ! J’arborai une petite moue coquine, Tu sais bien que l’exta c’est pour les putes bas prix que tu te tappe !

Mon client se tenait non loin de nous. Oui, c’est vrai. Ce soir je n’étais pas très assidue. Mais Edgard était un client régulier et pouvait permettre quelques écarts de conduite de ma part s’il ne voyait rien. J’avais donc amené Chad derrière un poteau pour poursuivre les hostilités. Le fait qu’il résiste me frustrait au plus haut point. Je ne supporte pas les défaites. Chad me fit remarquer amusé qu’être droite comme un poteau dans ma robe était dommage. Je balayais ses dires d’une main avant de démentir son allusion sur ma beauté inexistante. Puis le défiais sur le fait qu’il n’avait pas retenu le cul digne d’une Kardashian de la serveuse derrière moi. Mon regard planté dans le sien, je laissai échapper un léger rire lorsque le beau brun me titilla sur le fait qu’il l’avait peut-être déjà sauté.

- Elle serait soit déjà partit en pleurant sur sa vie pathétique ou alors morte de rire au vu de ton anatomie.

J’haussai un sourcil puis continua dans ma lancée en parlant de son salaire et de sa future carrière de chippendale. Il rit puis commenta le fait que je flirt durant mon travail. Je fis une moue de petite fille. Arborais un air innocent tout en triturant mes doigts.

- Ce n’est pas de ma faute si je suis gourmande.

Lorsque Chad frôla ma hanche, mon attitude changea de tout au tout. AU salopard, m’attaquer sur mes faiblesses comme ça sans aucune gêne. Je réprimais un frémissement avant de lui demander s’il était prêt. Chad m’attira à lui d’un geste vif. Surprise, nos lèvres à quelques centimètres. Je sentais l’adrénaline s’infiltrer dans mes veines. Il se délectait de cette emprise, je le savais. « Let’s play ». Ces simples mots furent l’effet d’un coup de feu lancé avant une course à mes oreilles. Le beau brun me lâcha puis me souffla qu’il allait me donner la note que valait le cul de la serveuse. Je lâchais un rire discret en le suivant du regard.

Cette pauvre petite Bambi allait se faire défoncer par le chasseur. Oups !Pardon reprenons plus convenablement. Cette pauvre enfant allait tomber dans la gueule du loup. Elle le dévorait du regard en s’éloignant dans une pièce qui je suppose allait être témoin de certains ébats. Chad revint vers moi un sourire de vainqueur aux lèvres.

Je fronçais les sourcils devant son air suffisant. Ce mec est une vraie tête à claque parfois. Et voilà, j’avais raison il va se venter. Il me confirma que j’allais recevoir une photo comme preuve ou alors un film. Il me lança une petite pique sur la cour des grands qui m’arracha un sourire.

- Buddy, tu dis ça à une escorte ancienne étudiante en sexologie.

Je l’attirais à moi par sa ceinture, mes doigts entre sa peau et le tissu.

- Je ne suis plus une petite fille depuis longtemps.

Chad m’adressa un clin d’œil et s’enfuit dans la salle ou semi-Kardashian l’attendait.

Le casino avait investi dans un jardin extérieur, je décidais donc de finir ma coupe de champagne à l’air frais et de fumer un peu.

De la terrasse en hauteur, je pouvais voir le jardin dans son intégralité. Quelques hommes d’affaires se délectaient d’un cigare en parlant politique mais rien de plus. Dans l’ombre, Je posais mon verre sur le rebord du « balcon » avant de fumer une roulée agrémenté d’un peu d’herbe. Mon portable vibra et afficha un MMS de Chad. La preuve en photo. J’étouffai un rire puis rangea mon cellulaire entre l’élastique de ma cuisse et cette dernière.

Un homme vint à ma rencontre. Quelques clins d’œil, un sourire charmeur, une main baladeuse. La proie était dans mes griffes. Je laissai ma coupe et mon stique sur le petit balcon et l’entraina dans un recoin. La tête dans mon cou, je lui subtilisai sa montre comme trophée avant de le laisser pour conte. Seul et sans montre. Ce type n’avait aucun intérêt, il était fade sans personnalité. Je revins auprès de ma coupe et ralluma mon mégot éteins.

Je pris mon téléphone, pris discrètement en photo mes seins et l’envoya en réponse à Chad. En relevant la tête de mon écran, je vis Chad arriver vers moi en se pavanant. Je fis mine de regarder une montre imaginaire, prit une mine déçus puis haussais les épaules.

- Je n’ai pas loupé grand-chose la dernière fois.

Chad affichait un air fier « tu as réussi à brancher un mec qui aurait osé lever le regard vers toi, en dehors des moments où tu dois faire la maîtresse d'école pour le fantasme du vieux crouton? » Agacée, j’haussais un sourcil et lui tendis la montre du dernier candidat en titre en guise de réponse. Je l’attrapais par sa cravate, l’attira à moi tout en laissant courir mes doigts le long de sa mâchoire.

- La maitresse pourrait vous donner une punition ? Tendez vos doigts monsieur Tate.

Lui susurrais-je en enroulant ma jambe à la sienne, collant mon corps au sien. J’adressais vers lui un sourire taquin.