(#)Sujet: can you keep a secret ? (daniel) | Dim 17 Avr - 17:19
can you keep a secret ?
Moi, l'invincible et terrassante sœur McKay, celle qui avait mené la vie dure à nombre de personnes et qui était connue pour sa beauté légendaire (bon, peut-être que j'exagérais un peu), étais présentement pétrifiée devant la porte de Daniel Wood. Cela faisait quelques minutes déjà que j'étais plantée, ne sachant pas si je devais frapper ou non. J'avais fait tout ce chemin à pied, de chez moi jusque sa demeure, pour au final ne plus rien savoir. J'étais d'habitude très sûre de moi et ne reculais devant rien, et là... Je soupirais. Ma vie ne ressemblait plus à rien. Cela faisait des jours que je n'étais pas sortie de chez moi. Mon ventre s'arrondissait de jour en jour et je craignais que les autres s'en rendent compte. Si ce n'était pas déjà le cas. Bref, pour faire court, c'était la merde. Je ne gérais plus les choses. Je fuyais tous mes proches, mes rares amis. Je n'avais pas vu Jordan depuis assez longtemps. Daniel non plus. Et étrangement, ça m'énervait de ne plus le voir. J'avais besoin de lui. Mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Je savais bien qu'à ses yeux notre relation se limitait à du sexe. Il n'était pas très doué pour le dialogue et moi non plus d'ailleurs. Je détestais voir que je m'étais attachée à lui, car ce n'était pas son cas. Ou il le cachait très bien. Et pourtant, voilà que j'étais devant sa porte, à cogiter. Je ne pouvais plus me cacher. La façon dont nous nous étions quitté la dernière fois était un peu... abrupte. Il m'avait envoyé des messages depuis, et je n'avais pas pris la peine de lui répondre. Tout était trop compliqué. Je n'avais plus voulu le voir à cause de mon corps. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça. Cette grossesse était, à mes yeux, une humiliation. Plus l'échéance approchait, plus je paniquais. Seb avait voulu que j'avorte et maintenant j'étais prête à parier qu'il souhaitait que je l'abandonne ; sans son soutien, j'avais du mal à rester forte. Et si il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas, c'était de me sentir faible. Car là, très clairement, je l'étais. Je n'avais toujours aucune idée précise de l'identité du père. En clair, rien n'allait, et ne sachant plus vers qui me tourner, j'avais choisi de me rendre chez Daniel.
Qui me disait qu'il allait accepter de m'écouter ? Je ne le connaissais pas si bien que cela, je n'avais aucune idée de quelle serait sa réaction. Et c'était surtout ça que je craignais. J'avalai une grande bouffée d'oxygène, pris mon courage à deux mains et toquai. Quelques instants plus tard, le jeune homme vint m'ouvrir. Il eut l'air de me voir là, après tant de temps sans donner de nouvelles. Je baissai les yeux. La dernière fois que je m'étais pointée chez lui, j'avais été une véritable furie. Aujourd'hui, j'étais beaucoup plus calme. « T'inquiète, je vais pas me jeter sur toi aussi » fis-je doucement, un petit sourire triste aux lèvres. « Je peux entrer ? » demandai-je simplement.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Mer 20 Avr - 16:33
can you keep a secret ?
J'avais passé beaucoup de temps avec Wendy ces derniers temps. C'était une fille bien rigolote et qui était très simple à vivre. Je n'avais pas à me casser la tête avec elle. En plus de ça, elle ne voulait rien de sérieux et pour moi ça allait bien. Entre les cours et mes sorties de nuit, j'étais bien occupé. J'avais rarement plusieurs heures à moi pour ne rien faire. Mais aujourd'hui, c'était mon programme de la journée : ne rien faire. J'étais bien affalé sur mon canapé quand on toqua à la porte. Oh non ! Qui ce pouvait bien être ? J'avais commandé rien à ma connaissance. Seb et Wendy ne m'avaient pas laissé de message comme quoi ils passeraient. J'allai donc à reculons ouvrir cette porte. J'étais très surpris d'y voir Tia...enfin Eliza...Après toutes mes tentatives de la contacté, elle ressurgissait de cette façon. Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? La dernière fois, notre rencontre ne s'était pas très bien passé. Elle avait fini par rien me dire et quitter ma résidence.
- Ti...Eli ! Je ne pensais pas te revoir, lançai-je spontanément.
Cette fois-ci, elle semblait beaucoup plus sereine. Peut-être que j'allais pouvoir avoir enfin des explications, car elle avait visiblement la mine basse.
« T'inquiète, je vais pas me jeter sur toi aussi »dit-elle enfin. « Je peux entrer ? » J'ouvris la porte grande en guise de réponse. Elle serait toujours la bienvenue chez moi. Depuis le temps que nous nous connaissions, c'était la moindre des choses. J'en avais fait des trucs pour elle. Nous allâmes jusqu'au salon comme la dernière fois.
- Tu sais que j'ai essayé de te joindre des tas de fois ? Tu es difficile à suivre McKay... Même ton frère m'a dit de te laisser tranquille. Ça fait un peu non-sens pour moi.
J'avais essayé tous les moyens possible avant de lâcher prise. Je ne voulais pas me faire accuser pour harcèlement. Donc, c'était pourquoi j'avais cessé de la rejoindre. De toute façon, je frappais un mur à chaque fois. Le fait qu'elle soit ici en ce moment devait lui demander beaucoup d'efforts. J'ignorais totalement ce qu'elle allait me dire. Je ne savais pas trop si je devais être fâché ou calme qu'elle surgisse de cette façon chez moi pour enfin cracher le morceau.
- Alors, qu'est-ce qui t'arrive ? Dis-moi ? Je pourrais peut-être t'aider ? Qu'est-ce qu'il y a de si terrible à m'annoncer ?
Peut-être faisait-elle une rechute quant aux drogues. Ce ne serait pas la première fois dans son cas. Toutefois, même si elle en avait honte...me le dire n'aurait pas été dramatique. C'était un peu confus pour moi. Pour moi, tout ce disait. D'autant plus qu'Eliza et moi avions toujours été très proches. Je n'avais vraiment pas aimé comment s'était déroulé notre dernière rencontre. Je fixai alors l'intéressée. Elle fixait le sol et ne semblait pas aller très bien. Bon sang ! Avait-elle le cancer ? Tous les scénarios possibles me tournait dans la tête.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Lun 25 Avr - 19:16
can you keep a secret ?
J'appréhendais énormément la réaction de Daniel. J'ignorais totalement comment il allait réagir face à ma déclaration plus qu'improbable. Il parut d'ailleurs très surpris de me trouver devant sa porte, après avoir passé tant de semaines à l'ignorer de façon méticuleuse. Mais comment aurais-je pu me débarrasser de lui de façon définitive, franchement ? Je m'étais attaché à lui bien plus que je n'aurais dû le faire, et c'était sûrement cela qui me poussait aujourd'hui à lui annoncer ma grossesse. Car après tout il n'y avait aucune raison pour laquelle j'aurais dû lui dire : il n'était même pas le père... enfin, normalement. J'étais beaucoup plus paisible que notre dernière rencontre, ce qui parut presque l'étonner. Ce n'était pas dans nos habitudes de nous voir sans coucher ensemble. Mais bon, outre le fait que je me sentais presque dans l'obligation de lui annoncer ma grossesse, je lui devais des explications. Je me rendais bien compte que mon comportement de la dernière fois n'avait pas été très plaisante pour lui. En y repensant, j'avais même un peu honte. J'avais agis comme une véritable furie, je m'étais jetée sur lui comme si c'était mon bout de viande et je l'avais rejeté presque aussi furieusement. Ce n'était vraiment pas dans mes habitudes d'arriver chez les gens pour leur présenter des excuses, aussi espérais-je que Daniel n'allait pas se montrer insensible au pas que je faisais vers lui.
« Tu sais que j'ai essayé de te joindre des tas de fois ? Tu es difficile à suivre McKay... Même ton frère m'a dit de te laisser tranquille. Ça fait un peu non-sens pour moi. » Il avait totalement raison. Après notre dernière entrevue, j'avais totalement paniqué, et j'avais à tort pensé que l'ignorer serait la meilleure solution. Peut-être qu'il oublierait, avec un peu de temps... Mais non, ça ne ressemblait pas à Daniel. Je soupirai. Je ne pouvais pas me défiler une nouvelle fois, surtout qu'il avait parler de mon frère, qui pensait à tort que Daniel avait quelque chose à voir avec ma grossesse. Je plantai mon regard dans le sien.
- N'écoute pas Seb, il dit n'importe quoi... Tu le connais, au fond, c'est un grand hystérique. Disons simplement que ça n'a pas été facile pour moi, ces derniers temps, j'avais besoin... de me détacher un peu.
Je restais malgré tout assez vague. Je reculais toujours le moment où je devrais lui annoncer la grande nouvelle, tant cela m'effrayait. Je n'oserais probablement jamais le dire à quelqu'un, mais oui, j'étais terrifiée à l'idée de devenir mère. J'avais fait des choses dangereuses dans ma vie, trempé dans des histoires louches avec mon frère, et pourtant rien ne me faisait plus peur que cette responsabilité horrible que je m'apprêtais à avoir. « Alors, qu'est-ce qui t'arrive ? Dis-moi ? Je pourrais peut-être t'aider ? Qu'est-ce qu'il y a de si terrible à m'annoncer ? » Il était temps de me lancer à l'eau... J'avalai ma salive avec difficulté.
- C'est pas si terrible... Tu me connais, j'ai toujours tendance à en faire des caisses pour pas grand chose, dis-je d'un voix tremblante. J'avais du mal à m'exprimer. Je suis enceinte, de déjà cinq mois... C'est pour ça que j'ai pété un plomb la dernière fois, excuse moi, j'ai conscience de m'être très mal comportée. Les hormones me travaillaient, je suppose.
Bon. Là, je n'étais vraiment pas bien. Je me sentais terriblement faible. Ma voix tremblait, j'étais en position de faiblesse. Je me dévoilai et je n'aimais pas ça. J'utilisais l'excuse des hormones pour ne pas laisser transparaître mon trouble panique à l'idée de devenir enceinte. Ce bébé n'était pas encore né qu'il me gâchait déjà la vie, pensai-je amèrement. Ma gorge se serrait.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Jeu 28 Avr - 19:42
can you keep a secret ?
La soeur McKay avait décidé de ressurgir finalement. Il y avait des semaines que j'avais tenté de la joindre et je m'étais frappé à un mur à chaque fois. Voilà qu'elle était devant ma porte, sans doute pour enfin me dire ce qui n'allait pas chez elle. Honnêtement, j'en avais marre de ce petit jeu. Le plus simple aurait été de tout me dire dès le départ non ? Je ne manquai pas de lui dire que j'avais même contacté son frère, mais qu'il m'avait simplement répondu de la laisser tranquille.
- N'écoute pas Seb, il dit n'importe quoi... Tu le connais, au fond, c'est un grand hystérique. Disons simplement que ça n'a pas été facile pour moi, ces derniers temps, j'avais besoin... de me détacher un peu.
C'était vague. Elle voulait se détacher de quoi ? De qui ? Je fis entrer Eliza dans mon loft. Je n'allais tout de même pas lui fermer la porte au nez et lui dire de partir. J'étais pas vraiment de ce genre là. Je tentai le terrain avec elle à savoir ce qu'il y avait tout en lui proposant mon aide. C'était pas rien ça. J'étais très attentif à ce qu'elle allait me révélé.
- C'est pas si terrible... Tu me connais, j'ai toujours tendance à en faire des caisses pour pas grand chose. Je suis enceinte, de déjà cinq mois... C'est pour ça que j'ai pété un plomb la dernière fois, excuse moi, j'ai conscience de m'être très mal comportée. Les hormones me travaillaient, je suppose.
Je l'observai attentivement, bouche-bée par ce qu'elle venait de révélé. En fait, je ne savais pas trop si ce qu'elle venait de dire était réel ou si c'était moi qui divaguait. Puis, mon regard se porta sur son ventre. Bien qu'elle portait une veste, il y avait effectivement un petit ventre là-dessus. Et ce fut davantage évident qu'elle elle l'ouvrit. Eliza m'avait annoncé le tout comme une bombe qu'elle me mettait entre les mains. Qu'est-ce que j'étais censé faire ou dire ? Des tas de trucs me passèrent par la tête, à savoir qui était le père de cet enfant. Moi ? Non... c'était pas possible. Il ne fallait pas. Je me grattai la nuque. De toute ma vie, je n'avais jamais connu un tel malaise.
- Je...wow... tu arrives et tu me dis ça comme ça.
Les mots me manquaient véritablement. J'aurais voulu qu'elle en déballe davantage, mais je pouvais tout de même lire dans le regard d'Eliza qu'elle était effrayée. Ce devait être une dure épreuve pour elle de m'annoncer sa grossesse. Toutefois, j'avais besoin qu'on m'éclaircisse davantage certaines choses.
- Et vu ton état, je présume que tu es là aussi pour me dire que je suis le père de cet enfant ? Comment est-ce possible ? On a toujours fait attention à ce que je sache. Tu sais que je suis pas fait pour se rôle là.
J'avais cette vision d'horreur de moi en train de changer une couche à un bébé. Ce n'était vraiment pas pour moi d'avoir ce statut. J'étais réellement dégoûté et terrifié par cette annonce. Pourquoi n'avait-elle pas eu le courage de me le dire bien avant ? Maintenant, il était sans doute trop tard pour avorter. Je ne voulais pourtant pas de cet enfant. C'était trop gros pour moi. Et voilà...j'avais l'angoisse qui me rongeait.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Ven 29 Avr - 14:00
can you keep a secret ?
Ça y est, la bombe était lâchée. Il n'y avait plus de retour en arrière possible. Je regardais Daniel d'un air incertain. Les doutes m'envahissaient maintenant que tout était trop tard. Merde. Mais quelle connerie avais-je bien pu faire pour tomber enceinte, franchement... Je ne l'avais pas cherché mais il fallait bien admettre que ça me pendait au nez depuis un certain temps. Parfois, je me réveillais et j'avais oublié d'un petit être humain grandissait dans mon ventre. La réalité me revenait en plein dans la figure et c'était assez douloureux. J'aurais tellement aimé pouvoir retourner en arrière, et profiter encore de cette période insouciante de ma vie où je n'avais aucune responsabilité. Le monde s'offrait à moi, je pouvais tout faire... Et j'étais tombé enceinte. Je voyais vraiment cela comme la fin de ma jeunesse, l'arrêt brutal de ce qu'on appelle la "vie", la vraie, et le commencement d'une très longue série d'emmerdes. Je n'étais plus à l'aise dans mon corps qui avait enflé d'à peu près partout. Je ne voulais pas de ce bébé et pourtant je n'avais pas pu me résoudre à avorter. Probablement par fierté, juste pour prouver à tout ceux qui ne m'en pensait pas capable que je pouvais élever un enfant. En y repensant, je trouvais ça singulièrement imbécile. Daniel, bouche bée (qui ne l'aurait pas été) posa ses yeux sur mon ventre arrondi. Contrairement à toutes les autres femmes enceintes, je détestais poser mes mains sur mon ventre. J'aurais tout fait pour oublier le fait que j'étais enceinte. « Je...wow... tu arrives et tu me dis ça comme ça. » finit-il par dire, avec difficulté. Je ne l'avais jamais vu aussi pâle. Il était littéralement éberlué, mais sa réaction était parfaitement compréhensible.
- Ouais, désolée, moi aussi ça m'a secoué quand j'ai appris... Mais je te devais vraiment une explication, non ?
J'étais nerveuse désormais. Je n'arrêtais pas de me dire qu'annoncer cela à Daniel avait été une mauvaise idée. Il ne me verrait plus jamais comme avant. C'était fini, nos parties de jambes en l'air à l'improviste. Rien que cette idée me donnait la nausée. Je ne pourrais plus jamais faire ce que j'avais envie car j'aurais toujours à m'occuper du gosse, à vérifier qu'il avait mangé, qu'il était propre ou je ne sais quoi. Je ne savais même pas comment on s'occupait d'un enfant. Personne ne m'avait expliqué. Et ce n'était même pas comme si je pouvais me tourner vers mes parents.... Combien même si je le ferais, ce sont des nourrices qui nous ont élevés, mon frère et moi. Mon père était trop occupé à ses affaires pour consacrer du temps à ses enfants. « Et vu ton état, je présume que tu es là aussi pour me dire que je suis le père de cet enfant ? Comment est-ce possible ? On a toujours fait attention à ce que je sache. Tu sais que je suis pas fait pour se rôle là. » Ses paroles me firent un drôle d'effet. Dans ma panique, j'avais complètement omis de lui préciser qu'il n'était pas le père. Je me demandais quand même comment j'avais pu oublier de dire quelque chose d'aussi important. Décidément, quelque chose n'allait pas chez moi.
- T'es pas le père, Daniel, panique pas. Je t'aurais prévenu dès le départ, précisai-je. Je me sentais complètement idiote. Je trouve que ça t'irait plutôt bien, d'être père.
Je me sentais singulièrement stupide. Pourquoi diable étais-je venu dire ça à Daniel ?! Il n'était pas concerné par tout ça, et pourtant, j'avais comme ressenti le besoin de le faire... Je me sentais vraiment mal, là. J'étais pas à ma place. Je me reculai un peu et baissai les yeux. Et merde.
- Excuse-moi, je ne sais vraiment pas pourquoi je viens t'embêter avec mes histoires... Excuse-moi de t'avoir fait peur, aussi, j'aurais du te dire dès le départ que c'était pas ton enfant. Je sais pas à qui en parler. Tout ça... ça me perturbe.
Et encore, "perturber" était un euphémisme. J'avais complètement paniquée, effrayée, pétrifiée, dépassée par la tournure des évènements.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Mer 4 Mai - 16:00
can you keep a secret ?
Tia avait débarqué chez moi en me tendant une grenade dans les mains. Elle avait déballé le fait qu'elle était enceinte. J'étais carrément sous le choc de cette nouvelle, car je ne pouvais penser autrement que j'étais le père de cet enfant. Il fallait le dire que moi et McKay on s'envoyait souvent en l'air, mais nous prenions quand même nos précautions. Cette annonce m'avait donné un sacré coup au visage. Je ne savais pas comment prendre cette nouvelle. Comme elle avait mis autant de temps à venir me l'annoncer, j'avais compris que j'étais c'était moi le père. Je lui dis que je n'étais pas prêt pour ça... Je ne voulais pas d'enfant. Point. Ce n'était pas pour moi.
- T'es pas le père, Daniel, panique pas. Je t'aurais prévenu dès le départ. Je me sentais complètement idiote. Je trouve que ça t'irait plutôt bien, d'être père.
Moi qui était en train de paniqué. Voilà qu'elle amena un soupir de soulagement chez moi. Ouf! Pourquoi ne l'avait-elle pas dit plus tôt en effet ? J'avais eu le temps d'avoir 10 000 scénarios en tête. Je me voyais mal assumé le fait que j'étais devenu père. Ce ne serait vraiment pas pour moi.
- Hé bien moi je ne trouve pas... mais ouf tu m'as fait vraiment peur. Tu aurais dû me le dire bien avant...oui.
Eliza était venue ici dans l'optique de tout me dire sur son attitude de la dernière fois et qu'elle m'ignorait depuis. J'en étais bien heureux. Toutefois, je ne m'attendais pas à une telle nouvelle. Qui était le père ? Et surtout était-elle en couple avec lui désormais ? Je me rendis compte que je ne savais strictement rien sur elle. Et pourtant, nous nous voyions toutes les semaines avant. Cela avait bien changé.
- Excuse-moi, je ne sais vraiment pas pourquoi je viens t'embêter avec mes histoires... Excuse-moi de t'avoir fait peur, aussi, j'aurais du te dire dès le départ que c'était pas ton enfant. Je sais pas à qui en parler. Tout ça... ça me perturbe.
Je déposai ma main sur son épaule. Je savais bien qu'elle était bouleversée par tout ça. Je trouvais tout de même qu'elle avait attendu trop longtemps pour ça. Seb était-il au courant ? Je voyais mal donné de bons conseils à sa propre soeur à ce sujet. Tia gardait-elle tout cela pour elle depuis le début ? C'était un peu insensé. En même temps, je ne savais pas trop pourquoi elle avait fait le choix de garder cet enfant.
- Écoute, tu as bien fait de venir m'en parler. J'aurais aimé que ce soit bien plus tôt, mais tu es là.
C'était pas vraiment ma spécialité comme problème par contre. Je ne serais pas vraiment la bonne personne pour lui conseiller comme il faut. Peut-être avait-elle juste besoin qu'on l'écoute. J'avais toujours été là pour elle. Je ne voulais pas faire exception cette fois. Par contre, McKay ne pouvait pas me dire cela sans me donner plus d'informations.
- Je suis quand même obligé de te demander quelques infos. Tu réponds seulement si tu en as envie. Je peux savoir qui est le père ? Est-ce qu'il le sait et si c'est le cas, il va prendre ses responsabilités ? Et pourquoi as-tu décidé de garder cet enfant ? Il me semble que tu es la dernière personne que je connais qui veut des enfants. Je suis un peu étonné....ne le prend pas mal.
Je marchais sur des oeufs, mais je voulais comprendre son point de vue. Peut-être que finalement elle se voyait incapable de mettre fin à cet enfant. Ou bien c'était son moyen à elle de tourner la page sur son ancienne vie et vivre sa nouvelle. Enfin bref, je voulais comprendre pourquoi elles avaient fait ces choix...sans la juger.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Dim 26 Juin - 21:35
can you keep a secret ?
Je me sentais bête. Même carrément stupide. Maintenant que j'avais lâché la bombe, je me demandais si ça valait vraiment le coup. Pourquoi avais-je ressenti l'étrange besoin de venir raconter tout ça à Daniel ? Ce n'était pas son problème, et puis on ne pouvait pas dire que nous étions des amis proches... À vrai dire, je ne savais pas ce que l'on était ou ce qu'il y avait entre lui et moi. Nos corps communiquaient très bien mais quand nous en venions aux mots, tout devenait plus compliqué. J'espérais juste que rien ne changerait dans notre relation à cause de ma grossesse, du moins pour l'instant. L'accouchement était prévu entre la mi-juillet et le début d'août. Plus le temps passait, et plus j'étais terrifiée. Un bon nombre de personne ignorait ma grossesse et je me trouvais presque forcée de les éviter, maintenant que mon ventre s'arrondissait. Je ne supportais pas cette situation, et je n'avais pas envie d'ignorer Daniel à cause de cet enfant. Je ne pouvais certes pas d'écrire quelle était la nature exacte de notre relation, mais je tenais à lui. Et en moi-même, j'avais sûrement l'infime espoir que c'était réciproque... Je me faisais sûrement des films, mais le fait était que j'avais besoin de quelqu'un, là, maintenant. Mon frère m'avait lâché -comment aurait-il pu en être autrement, me direz-vous- et je me sentais de plus en plus isolée. Il y avait bien Derek, mais bon... Au fond, on était pas si proche, pas au point que je puisse me confier à lui. Tout cela était compliqué à gérer. Je ne savais plus vers qui me tourner et Daniel... Je sentais que je pouvais me confier à lui. Cependant, maintenant que c'était fait, je me sentais idiote de l'embêter avec mes problèmes. Il avait sûrement autre chose à faire que de consoler une femme enceinte. Surtout que j'avais "omis" de lui préciser qu'il n'était pas le père, et qu'il venait d'avoir une belle frayeur. « Hé bien moi je ne trouve pas... mais ouf tu m'as fait vraiment peur. Tu aurais dû me le dire bien avant...oui ». Je restais coite pendant un moment.
- Excuse moi.
Je tâchai ensuite de m'excuser pour ma venue imprévue et pour tout, d'ailleurs. J'étais désolée de l'importuner et aussi d'avoir débarquer chez lui comme ça. Je n'avais pas envie que cela devienne une habitude chez moi. Donc oui, moi, Tia McKay -ou devrais-je dire Eliza, car c'était comme cela que j'avais choisi de m'appeler-, je présentais des excuses. J'espérais que Daniel comprenait à quel point j'étais sincère, car il n'était pas coutume dans la famille McKay de s'excuser pour quoi que ce soit. Daniel posa une main sur mon épaule. Je frissonnai. Au moins, il ne me rejetait pas, et j'en étais heureuse. Je plantai mon regard dans le sien, ne sachant pas trop à quoi m'attendre. « Écoute, tu as bien fait de venir m'en parler. J'aurais aimé que ce soit bien plus tôt, mais tu es là ». Ses paroles me réconfortèrent. Je lui souris doucement. Vraiment, j'étais heureux qu'il accepte de m'écouter. Je m'étais toujours considérer comme quelqu'un de très fort mentalement. J'étais forte et plus important encore, j'étais une battante. Je ne laissais rien ni personne, pas même la vie, me traîner dans la boue. Je m'en sortais toujours et ne laissais jamais paraître aucune de mes failles. Or, en ce moment, je me sentais faiblir. C'était incroyablement désagréable que de se sentir faible. La grossesse me fatiguait et je remettais tout en question dans ma vie. Est-ce que je devais continuer mes études ? Est-ce que je n'allais pas me dégonfler après l'accouchement et abandonner l'enfant ? Je ne savais même pas quel était le sexe de l'enfant. Je n'avais pas voulu le savoir. À l'annonce de ma grossesse, je m'étais réconfortée en me disant que ce bébé était une occasion en or d'utiliser Derek, mais maintenant, cette idée ne semblait plus aussi tentante. Je ne savais pas quelle attitude adopter. J'étais encore une enfant moi-même et ne pouvais me résoudre à abandonner définitivement ce statut en donnant la vie.
Daniel reprit la parole d'un ton très doux qui me surprit. « Je suis quand même obligé de te demander quelques infos. Tu réponds seulement si tu en as envie. Je peux savoir qui est le père ? Est-ce qu'il le sait et si c'est le cas, il va prendre ses responsabilités ? Et pourquoi as-tu décidé de garder cet enfant ? Il me semble que tu es la dernière personne que je connais qui veut des enfants. Je suis un peu étonné....ne le prend pas mal ». Le rouge me monta aux joues. Pas de colère, non, mais d'embarras. C'était presque gênant de parler de tout ça avec Daniel. C'était gênant de parler de ça tout court. Je n'avais cependant pas le choix ; je n'étais pas venu chez lui pour lui annoncer ça et repartir sans rien dire d'autre. Il méritait la vérité et de toute façon, je n'en pouvais plus de me taire.
- Tu penses bien que je ne voulais pas d'un enfant... C'est un accident. Et c'est pas vraiment étonnant que ça me soit arrivé, en fait, soupirai-je tristement.
Je savais parfaitement quelle genre de réputation je me traînais à Miami et je ne pouvais même pas faire taire les rumeurs. J'aimais les hommes et les hommes m'aimaient, c'était indéniable. Je pris une lourde respiration avant de continuer. Je ne comptais pas révéler toute la vérité à Daniel. Non, je ne pouvais pas lui dire que Derek Watts n'était pas réellement le père. Vraiment pas.
- Le père... je fis une pause. Celui qui assumera les responsabilités sera un excellent père, j'en suis sûre. Bien meilleur que moi, c'est certain. Ma formulation était hasardeuse et laissait deviner que le père n'était pas exactement celui qui assumerait l'enfant. Et j'ai été obligé de le garder, malheureusement... Il était trop tard pour avorter quand j'ai appris.
Je fis une pause. Je me souvenais parfaitement de cet instant, en sortant des toilettes, test de grossesse à la main. J'avais eu la nausée pendant vingt minutes en apprenant la nouvelle.
- C'est tellement bizarre, Daniel... J'ai ce... ce "truc" qui grandit en moi et je ne sais pas quoi faire. J'suis perdue. Tout le monde me dit que je ne suis pas prête, même Sebastian, et... Je commence à croire que c'est vrai. Personne ne me soutient, et en même temps, je les comprends. J'ai fait une énorme connerie. Je vais avoir des responsabilités et tout un tas de truc... Ça me soule. Tu ne peux pas savoir à quel point j'aimerais ne pas être enceinte, vraiment.
Mes paroles étaient crues et dures, mais c'était la vérité. Je ne voulais pas de cet enfant, et pourtant, je ne pouvais pas faire autrement. Maintenant que j'avais tout arrangé avec Derek, je ne pouvais plus faire machine arrière.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Lun 27 Juin - 3:45
can you keep a secret ?
Je ne savais pas trop ce qui avait pris Tia ou Eliza à attendre autant de temps pour venir m'en parler. La dernière fois, elle s'était enfuie et n'avait pas voulu me parler par la suite. Ce n'était pas parce que je n'avais pas été tenace, ça non, car à tous les jours ou presque, je lui avais envoyé un text de m'appeler. Au bout d'un mois j'avais arrêté de la harceler. Puis, elle était revenue vers moi, d'elle-même sans même que je fasse les premiers pas. Et voilà qu'elle me disait le pourquoi de son étrange agissement. Elle était enceinte. Bien sûr, la première réaction fut de penser que c'était moi le père. Horrible vision d'ailleurs. Ce n'était pas pour moi le rôle de parent. Au moins, elle alla me rassurer par la suite que ce n'était pas moi le père. Quel soulagement tout de même ! Moi qui avait eu peur une fraction de seconde. Au moins, je n'étais pas coupable de son état. Malgré tout, je voulais tout de même avoir des réponses, car trop de questions se bousculaient dans ma tête. Eliza et moi nous retrouvions souvent à nous confier l'un à l'autre. C'était bénéfique à chaque fois même si nous n'aimions pas vraiment parler de nos sentiments propres. Elle était désolée pour tout. Je lui dis qu'elle avait fait une bonne chose en venant ici pour m'en parler. J'étais certain qu'elle était tout de même un peu désemparée. Je serais toujours présent pour elle. C'était comme ça avec Tia et ce le serait toujours. Puis, je cherchai à savoir plus d'informations sur le paternel de cet enfant qui allait naitre bientôt. Je sentis la gêne l'envahir immédiatement. Bien sûr qu'elle avait honte de ce qui lui arrivait. Qui ne le serait pas ? Je serais pareil si j'avais mis enceinte une fille autour de moi.
- Tu penses bien que je ne voulais pas d'un enfant... C'est un accident. Et c'est pas vraiment étonnant que ça me soit arrivé, en fait, dit-elle la mine basse.
J'étais tout de même perplexe quant à cette annonce. L'avortement existait justement pour ce genre bévue. Pourquoi n'avait-elle pas agit en conséquence ? Il me semble que je connaissais assez bien Eliza pour savoir qu'elle aurait été immédiatement se faire retirer l'embryon de son corps. Peut-être qu'elle l'avait su trop tard ? J'avais dû mal à croire que l'on pouvait ignorer longtemps une grossesse. Mais bon, j'étais un mec moi, je ne pouvais pas comprendre ces trucs là trop compliqué. Il ne fallait pas s'en cacher Eliza couchait un peu avec qui elle voulait. Je faisais pareil de mon côté, mais peut-être plus prévoyant qu'elle. C'était toujours moins compliqué pour un gars dans ce temps là. J'étais tout de même là à attendre d'en savoir plus sur cette histoire. Ce ne devait pas être facile de parler pour elle...mais elle n'y avait plus trop le choix maintenant.
- Le père... *PAUSE*. Celui qui assumera les responsabilités sera un excellent père, j'en suis sûre. Bien meilleur que moi, c'est certain. Et j'ai été obligé de le garder, malheureusement... Il était trop tard pour avorter quand j'ai appris.
La soeur McKay parlait un peu en paraboles à mon avis. Je devais deviner un peu ce qu'elle sous-entendait. Au moins, elle avoua avoir appris trop tard sa grossesse pour avorter. Elle comptait mettre en adoption son poupon à la naissance de ce que je devinais. Peut-être ne savait-elle pas qui était le père biologique de son enfant. Des démarches beaucoup trop compliquées à prendre de toute façon, surtout si elle voulait se débarrassée de l'enfant.
- C'est tellement bizarre, Daniel... J'ai ce... ce "truc" qui grandit en moi et je ne sais pas quoi faire. J'suis perdue. Tout le monde me dit que je ne suis pas prête, même Sebastian, et... Je commence à croire que c'est vrai. Personne ne me soutient, et en même temps, je les comprends. J'ai fait une énorme connerie. Je vais avoir des responsabilités et tout un tas de truc... Ça me soule. Tu ne peux pas savoir à quel point j'aimerais ne pas être enceinte, vraiment.
Alors là j'étais un peu perplexe. Finalement, elle ne voulait pas offrir la garde à quelqu'un d'autre. Eliza était jamais très facile à suivre. En fait, c'était difficile pour moi de tout mettre les morceaux de puzzles en place, car il me manquait plusieurs pièces. Je mis ma mains sur celle d'Eliza, en guise de support. J'étais carrément nul dans ce genre de situation. Et je savais encore moins ce que ça faisait que de porter un enfant. Et je ne le saurais jamais. Une bonne chose en soit.
- Tu sais Tia, sinon il existe toujours des alternatives. As-tu pensé à l'adoption ? Je ne doute pas de toi, mais si tu pense que ce serait une meilleure option pour l'enfant et toi, tu devrais peut-être y songer. Comme cela tu n'auras pas à angoisser à tout moment.
C'était limite horrible ce que je lui disais. Rien pour consoler quoi. À porter cette chose pendant 9 mois, je me doutais bien que des liens pouvaient se créer et que s'en départir pouvait être éprouvant émotionnellement. Je me repris, car je me sentais tellement maladroit dans ce que je lui disais, les choses ne sortaient pas comme je le voulais.
- Mais sinon tu peux te tromper. Peut-être que tu seras une très bonne mère, même si ça peut être un peu étrange. Moi aussi j'ai dû mal à te voir dans ce rôle, mais cela pourrait être surprenant. Parfois on dit que l'instinct maternel prend le dessus. Tu l'as peut-être en toi.
J'avais encore du mal à me faire à cette idée n'empêche. Avec le passé de cette fille, j'avais quand même quelques doutes. Et si elle rechutait ? Qui s'occuperait de cet enfant ? Est-ce qu'il méritait de vivre cela ? Certainement pas. Voilà pourquoi elle devait y réfléchir longuement, ce qui était sûrement déjà fait. Je ne savais pas trop ce que Tia s'attendait de moi, mais j'étais pas vraiment doué pour conseiller dans ce genre de choses.
- Tu savais que ma mère ne m'a pas adressé la parole depuis près de 5 ans ? Ne sois pas ce type de mère. S'il te plaît.
Je lui donnai un baiser sur le front. C'était tout ce que je voulais qu'elle fasse. Comment pouvait-on mettre au monde un enfant et subitement cessé de lui parler ? Depuis que j'avais décidé d'habiter avec mon père, c'était ainsi. Je ne pouvais pas croire que l'on pouvait effacer son propre fils de sa vie. Quelle pute ma mère.
- Si tu veux, tu peux rester chez moi le temps de te trouver quelque chose. Tu ne manqueras de rien. Et je serai de super compagnie... bien que, ne le prends pas mal, mais les femmes enceintes ne m'attirent pas vraiment. On pourrait être colocs. dis-je avec le sourire.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Ven 1 Juil - 23:11
can you keep a secret ?
Au moins, Daniel prenait tout ça très bien. J'avais craint qu'il ne me repousse, ou qu'il reste impassible. À sa place, je n'aurais pas su comment réagir face à ce genre de situation. Ça n'était pas évident de voir débarquer chez moi une femme enceinte au bord de la crise de nerfs. Je n'avais plus personne vers qui me tourner : j'évitais mes amis et Seb m'avait lâché. Son attitude m'avait particulièrement dégoûté. Je savais très bien quelle réaction Seb allait avoir, surtout que j'avais discuté avec Geane un peu auparavant. J'avais cependant eu l'infime espoir que mon frère me soutienne, à défaut de me comprendre... Mais non. Alors dans le bordel qu'était devenue ma vie, je n'avais pensé qu'à Daniel. Ce choix pouvait paraître idiot, car même si on couchait régulièrement ensemble, on ne se connaissait pas plus que ça. Je ne savais quasiment rien de sa vie, rien de lui. Et lui non plus ne savait pas grand chose de moi. Pourtant, à cet instant précis de ma vie, j'avais choisi de me tourner vers lui. Il n'y avait plus que lui, de toute façon. J'avais quelque peu douté de ce choix, après lui avoir annoncé ma grossesse, car j'ignorais quelle serait sa réaction. Je ne le voyais pas comme quelqu'un de particulièrement sensible à la détresse d'autrui, et vu comment s'était déroulé notre dernière entrevue... Mais, à ma grande surprise, le jeune homme se montra très doux à mon égard. Daniel me posa même quelques questions essentielles, comme par exemple l'identité du père. Cette question paraissait évidente, et pourtant, je ne sus pas quoi lui répondre. Est-ce que je devais être honnête avec lui et lui dire que je mentais à tout le monde en prétendant que le père était Derek Watts ? Ou devrais-je lui révéler la véritable identité du père ? Après quelques instants de réflexion, je choisis de rester vague dans mes explications. Mine de rien, cela faisait un bien fou de parler de ce que j'avais sur le coeur. C'était quelque chose que je faisais rarement, trop rarement, faut d'oreilles attentives. Je faisais la forte, mais je savais qu'au fond, j'étais extrêmement seule. Qui était vraiment pour moi dans les moments dures ? En qui avais-je assez de confiance pour pouvoir me confier librement ? La question était jusque là restée sans réponse.
Daniel m'écouta attentivement, puis parut réfléchir quelques instants. Il ne devait pas trop savoir comment gérer la situation, aussi prenait-il du temps pour choisir ses mots avec soin. « Tu sais Tia, sinon il existe toujours des alternatives. As-tu pensé à l'adoption ? Je ne doute pas de toi, mais si tu pense que ce serait une meilleure option pour l'enfant et toi, tu devrais peut-être y songer. Comme cela tu n'auras pas à angoisser à tout moment » Pour dire vrai, je commençais à être un peu agacée par le fait que tout le monde me dise que je devrais considérer l'option de l'abandon. Mais je savais que c'était différent pour Daniel. Il était sincère, me le disait en connaissant mes sentiments, mes véritables sentiments, et pensait à moi. Il avait entièrement raison. J'angoissais terriblement à l'idée de devenir mère, mais ce n'était peut-être qu'un stress pré-accouchement. Et puis, j'avais toujours vu dans les films qu'il était très dur, au final, de séparer une mère de son enfant, même quand celle-ci a souhaité l'abandonner. Et puis, si j'abandonnais mes droits de mère sur l'enfant, j'abandonnais aussi les aides et l'argent que je pourrais toucher de la part de Derek, et même si cette idée me révulsait de plus en plus, j'étais prête à aller jusqu'au bout. « Mais sinon tu peux te tromper. Peut-être que tu seras une très bonne mère, même si ça peut être un peu étrange. Moi aussi j'ai dû mal à te voir dans ce rôle, mais cela pourrait être surprenant. Parfois on dit que l'instinct maternel prend le dessus. Tu l'as peut-être en toi » reprit Daniel. Ses paroles me touchèrent et un petit sourire me vint aux lèvres. J'étais touchée parce que je savais que Daniel parlait franchement, il ne cherchait pas à me mentir en me disant des choses fausses et lambdas. Il connaissait mon caractère un peu extrême et ses conseils me touchaient réellement.
- Une bonne mère... Je ne pense pas, honnêtement. Regarde, je ne suis même pas capable de m'occuper de moi-même, je suis obligée de venir pleurer chez toi... dis-je avec un sourire triste. Je ne sais même pas quoi penser, en fait. Je ne sais pas ce que je veux pour cet enfant. Je ne sais pas si je veux juste prouver à tout le monde que je suis capable de faire ce dont ils me croient incapable, si je veux cet enfant pour un intérêt purement égoïste ou si c'est quelque chose d'autre...
Je repris ma respiration pendant un moment. Il y avait évidemment quelque chose d'autre qui me tracassait.
- Et puis, j'ai peur de merder de nouveau. J'ai peur de redevenir comme ça, comme quand je traînais avec Seb... De tremper de nouveau dans ses sales affaires. C'est pas une vie de naître McKay... Tu vois ce que je veux dire ? Je ne peux pas me permettre de faire de la merde nouveau...
Ces questions me taraudaient tout particulièrement. Je pensais en avoir fini avec les sales affaires de Seb, l'ultraviolence, les trafics divers... Mais je n'étais pas à l'abris de replonger de nouveau dans tout cela. La violence était inscrit dans mon ADN et coulait dans mes veines. La violence était la marque de fabrique des McKay. En fait, ce que je craignais était de ne pas être aussi forte que ce que je pensais. « Tu savais que ma mère ne m'a pas adressé la parole depuis près de 5 ans ? Ne sois pas ce type de mère. S'il te plaît. ». Mes yeux s'écarquillèrent. J'ignorais tout cela. D'une certaine manière, j'étais touchée qu'il me confie cela.
- Je suis désolée... Je te promets que je ne serais pas comme ça.
Nous restâmes quelques instants sans rien dire, puis Daniel s'approcha de moi et déposa un baiser sur mon front. J'étais surprise de son geste. Je ne l'imaginais pas capable d'une telle douceur, surtout pas après notre dernière rencontre. J'étais contente qu'il n'éprouve aucune sorte de rancoeur envers moi. Je ne pus m'empêcher de sourire, d'un sourire vrai et sincère. Je ne cherchais plus à me cacher, désormais. Les barrières étaient tombées. Je savais désormais que je pouvais me confier à Daniel, du moins tout me laissait le penser. « Si tu veux, tu peux rester chez moi le temps de te trouver quelque chose. Tu ne manqueras de rien. Et je serai de super compagnie... bien que, ne le prends pas mal, mais les femmes enceintes ne m'attirent pas vraiment. On pourrait être colocs. » continua-t-il. Mon sourire s'élargit. Daniel était vraiment adorable, et je trouvais ça dommage que nous n'ayons pas eu plus de discussions sérieuses par le passé.
- Tu es sûr que c'est une bonne idée ? On ne risque pas de s'entretuer au bout de trois jours ? dis-je en plaisantant. Plus sérieusement, merci beaucoup Daniel... Vraiment, du fond du coeur. Ça me touche beaucoup.
Sans trop savoir ce que je faisais, je pris sa main dans la mienne.
(#)Sujet: Re: can you keep a secret ? (daniel) | Mar 19 Juil - 18:57
can you keep a secret ?
|| Sorry pour l'attente, j'étais en vacances. J'aurais dû aviser ||
Eliza était dans l'incertitude la plus totale quant au futur rôle qui l'attendait. C'était sans doute normal. Si j'avais été le père de cet enfant, je l'aurais été tout autant. Ce serait même plus que freakant. Elle avait également peur de replonger dans ses anciennes habitudes. Pour ça, ce n'était pas gagné. Malgré tout, je pouvais peut-être faire une différence dans sa vie. Je lui proposai donc de venir s'installer un peu ici le temps qu'elle se place et qu'elle fasse du ménage dans sa vie. Je ne voulais pas nécessairement vivre avec un bébé, mais je ne pouvais pas non plus tourner le dos à Eli. C'était pourquoi je lui tendais la main. Je doutais que Seb ait été aimable avec elle lorsqu'elle lui avait annoncé.
- Tu es sûr que c'est une bonne idée ? On ne risque pas de s'entretuer au bout de trois jours ? dis-je en plaisantant. Plus sérieusement, merci beaucoup Daniel... Vraiment, du fond du coeur. Ça me touche beaucoup.
Je voyais cette petite lueur d'espoir et de gratitude dans ses yeux. Il y avait beaucoup de soulagement aussi. Elle prit ma main dans la sienne. Je crois bien que c'était ce qu'elle attendait de moi. Je souris quelque peu. Je m'étonnais moi-même à agir de la sorte. En même temps, j'allais pas laisser Eliza avoir des problèmes. J'en étais incapable.
- Peut-être que je vais avoir envie de te tuer au bout de 3 jours, mais tu sais, je ne suis pas ici très souvent, alors, installe-toi confortablement dans la chambre d'amis le temps de faire de l'ordre dans ta vie. Et quand bébé sera là, on veillera à ce qu'il ne manque de rien.
Jouer le père ? Certainement pas, mais je pouvais aider financièrement si c'était un problème. Par contre, elle ne devait pas s'attendre à plus venant de ma part. J'aimais jouir pleinement de ma liberté et je tenais à mon sommeil. De toute façon, connaissant Eliza, elle n'en demanderait pas autant de ma part. C'était amplement suffisant qu'elle puisse compter sur moi pour vivre ici. - Tu t'installes quand tu veux. J'aviserai mon père de ta présence. Ça ne le gênera vraiment pas. Il n'est jamais là de toute façon.
Et même si je ne lui disais rien, il ne se rendrait compte de rien. Il s'en ficherait bien. Même qu'il voudrait surement contribuer pour l'argent. - Par contre, ne compte pas sur moi pour être présent à l'accouchement. C'est pas trop mon truc et je ne tiens pas à être traumatisé pour le reste de ma vie.
Je ris quelque peu. Je préférais réellement mourir plutôt que d'assister à ça. Ce semblait être toute une épreuve. Honnêtement, j'étais pas assez fort pour supporter ça même si c'était pas moi qui vivait le tout. Donc, je ne voulais pas être présent pour ce moment.