resting is for the weak

NOAH & ANTEYNARA

Anteynara avait végété pendant presque deux semaines, commençant au fur et à mesure à reprendre sa vie en main et à faire les choses sans l'assistance de Noah. C'était agaçant, d'être clouée au lit pendant des jours et que lorsqu'elle put enfin recommencer à se balader et à faire des choses, il fallait faire attention à chaque mouvement. Plus d'une fois, elle s'oubliait et faisait un geste avant de grimacer et d'abandonner. Elle n'était pas stupide, elle savait que si elle n'était pas sérieuse avec sa guérison, ça prendrait plus de temps. Et certes, dans d'autres circonstances, elle aurait sans doute forcé comme une imbécile, mais elle avait plutôt confiance en Noah à présent, et s'il était là pour lui donner un coup de main, tant mieux. Alors au final, elle s'était remise plutôt rapidement, faisant tout bien dans les règles, histoire de pouvoir rentrer à Miami rapidement. La maison dans laquelle ils étaient restés était très bien, mais elle voulait se poser sur son canapé en cuir devant son écran plat et profiter de sa vie de rêve à Miami. Tout simplement. Et elle savait très bien que Noah ne voulait qu'une chose : rentrer. Alors au bout de ces deux semaines, ils avaient repris la route. Retrouver son lit avait été un moment marquant dont elle se souviendrait toute sa vie. Et même avant ça, le petit soulagement de voir que sa villa était encore entière, que personne n'était passé entre temps pour y foutre le feu ou y larguer une bombe ou tout autre scénario catastrophe du genre. Non parce qu'on peut jamais être sûr. Elle était aussi heureuse de voir qu'Arielle avait bien donné à bouffer à Pégase pendant qu'elle était en "voyage" et que l'arrosage automatique de son jardin avait continué de fonctionné. Enfin bref, le retour à la vie normale avait été agréable. Un peu trop agréable même. Elle avait pris la première journée de repos pour flemmarder encore un peu chez elle, faisant venir un médecin qui retira les points de suture et appliqua des crèmes sur sa cicatrice encore fraiche. Le reste de la journée, elle le passa avec Pégase, en train de bouffer des nouilles chinoises qu'elle s'était faite livrer. Le lendemain, elle se décida à faire quelque chose de sa vie, prit une douche, se refit son vernis à ongles, enfila un short en jean qui lui arrivait au ras du cul et un t-shirt, et elle sortit promener Pégase et faire un peu de shopping. Lorsqu'elle rentra chez elle, il était tard. Elle s'était arrêtée en chemin pour prendre un bagel et elle s'installa devant la télé pour le manger. Le soleil commençait à descendre quand elle reçut le message. Elle se pencha sur son téléphone et prit un moment pour le relire plusieurs fois. Une fois. Deux fois. Trois pour être sûre de ne pas halluciner. Mais non, c'était bien ça. Elle se mordit la lèvre, parce que c'était tout ce qu'elle pouvait faire, et laissa glisser le téléphone pour s'affaler au fond de son canapé en poussant un grognement. Le message était plutôt simple. En fait il n'y avait pas plus simple. Tue Noah, et on te laissera tranquille. C'était approximativement ça que disait ce putain de message. Antey ne se voyait pas vraiment tuer Noah. En fait pas du tout, c'était contraire à tout ce qu'elle  avait envie de faire. Noah avec qui elle venait de passer à peu près un mois, Noah à qui elle s'était attachée, Noah qui lui avait plus ou moins sauvé la vie... Le truc, c'était que si elle écoutait sa tête, aller chez lui et le mettre hors service était la meilleure solution. Ca réglerait ce problème une fois pour tout, et si c'était lui qu'on voulait mort, elle n'avait qu'à s'en occuper et après ça, sa vie reprendrait son cours. Tout simplement. Sauf qu'elle n'avait pas particulièrement envie de tuer Noah. En fait, l'idée de faire ça lui donnait envie de gerber. Elle se leva du canapé et alla dans son dressing pour ouvrir un tiroir et en sortir un flingue. Elle y vissa le silencieux, et glissa l'arme dans son short avant de la cacher avec son t-shirt. Anteynara mit ses baskets, prit son téléphone, et sortit de chez elle d'un pas décidé. Noah ne vivait pas loin, et elle eut simplement à marcher deux petites minutes d'un pas rapide pour arriver devant chez lui. Elle avança vers la porte d'entrée, et elle appuya sur la sonnette. Deux secondes plus tard, elle appuya encore. Puis elle appuya de nouveau trois fois d'affilé. Lorsque enfin la porte s'ouvrit, elle ne lui laissa pas le temps de trop réagir, entra tout simplement et balança un « Salut » en lui passant devant et s'invitant chez lui. Elle n'était pas encore décidée sur ce qu'elle allait faire, mais ignorer le poids de son arme dans son dos était impossible alors qu'elle se tournait vers Noah après avoir rapidement baladé son regard sur l'intérieur de sa villa, comme pour se rassurer au passage que ça ne valait pas la sienne.

Elle était entrée chez Noah sans trop se gêner, le saluant simplement avant d'avancer à l'intérieur. « Euh… salut ! Moi aussi j'suis content d'te voir. » elle l'entendit répondre tout en refermant la porte. Anteynara n'était pas tout à fait certaine qu'il serait toujours content de la voir une fois qu'il aurait compris ce qu'elle foutait là, mais ça faisait tout de même plaisir. Elle leva les yeux vers lui, l'observa alors qu'il bouffait son sandwich. Antey hésitait franchement, déjà premièrement, sur ce qu'elle allait faire, mais aussi sur un tas d'autres détails. Au final, si elle avait décidé de lui coller une balle entre les deux yeux pour en finir, elle l'aurait peut-être déjà fait. Avant leur petite escapade, elle l'aurait sans doute fait, tout simplement. A peine la porte fermée, elle aurait sorti l'arme, visé et tiré. Problème réglé. Sauf que ce n'était pas tout à fait pareil quand tu te retrouves face à quelqu'un avec qui tu as passé près d'un mois. « Tu va me dire ce qu'il y a ou tu compte arpenter tout le salon ? » elle s'arrêta en entendant ces mots, pour mieux fixer Noah. Elle n'avait toujours rien décidé, mais s'agiter comme une idiote n'allait pas l'aider. « Et puis comment t'as eu mon adresse ? » et la dernière question, elle la balaya très simplement de la main, l'ignorant pour sortir son téléphone. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, elle n'était décidée sur rien, et peut-être qu'y aller à l'instinct serait une énorme connerie, mais peu importe. Ce n'est pas comme si elle était prête à sortir son arme et à tuer Noah là, comme ça, de sang froid. Même dans le vif de l'action, elle n'était pas sûre d'y arriver. Et puis merde. « J'ai un truc à te montrer. » elle lui dit, les yeux baissés sur l'écran de son téléphone. Juste le temps de faire afficher le message. C'était un peu risqué, elle avait beau avoir confiance en Noah, peut-être qu'elle faisait une connerie. Peut-être qu'il avait reçu le même message la concernant et que les types derrière ça attendaient sagement qu'ils s'entre-tuent. « J'ai reçu ça. » elle dit, plus doucement, faisant glisser le téléphone sur la table, vers lui, lentement, les yeux braqués sur le visage de Noah pour apercevoir la moindre réaction.

Antey sortit son téléphone pour retrouver le message. D'un côté elle essayait de gagner du temps. Elle enchaînait les conneries et les erreurs de débutante parce que clairement elle en avait quelque chose à foutre de Noah. Tuer des gens ne la gênait pas en général, mais il y avait plusieurs raisons qui rendaient son boulot difficile tout à coup. Le fait qu'elle devait peut-être un peu la vie à Noah, le fait qu'ils avaient passé des semaines ensemble et que lui planter un couteau dans le dos ne l'enchantait pas. Et puis le fait que peut-être elle s'était attachée à lui et n'avait pas envie qu'il meure, tout simplement. C'était assez humain comme réaction. Elle glissa le téléphone vers lui pour lui faire lire le message qui demandait explicitement sa mort. Elle observa son regard, cherchait à y lire quelque chose. Mais c'était comme si ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle avait du mal à savoir si c'était honnête, ou s'il jouait un jeu, s'il faisait semblant. « Pourquoi tu le fais pas ? Ça t'éviterais un tas d'emmerdes. » Et c'est sûr que ça la sortirait de cette situation de merde, mais Anteynara était débrouillarde, elle ne comptait pas choisir la première solution qui s'offrait à elle juste comme ça. « Parce que j'ai pas très envie » elle répondit doucement, tout en passant sa main dans son dos pour sortir son flingue. Elle hésitait, c'était clair, et s'il voulait se défendre, elle lui laissait sa chance. Ses gestes étaient lents comme pour inciter Noah à lui arracher le flingue des mains et lui dire d'arrêter ses conneries. « Et j'ai toujours eu un goût pour les emmerdes » elle ajouta, avec un vague sourire sur les lèvres. Elle leva l'arme doucement et colla le canon au front de Noah. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Elle faisait n'importe quoi. Elle ne comptait pas le tuer, elle savait ça depuis qu'elle avait reçu ce putain de message alors ce serait bien d'arrêter d'essayer de se convaincre qu'elle en était capable. Pour le coup, elle allait loin niveau voilage de face, alors qu'elle restait plantée là à le regarder et se mordre la lèvre et même si elle était prête à jurer que son bras ne tremblait pas un peu, ça aurait été un mensonge.

Noah ne se défendait pas, il ne réagissait pas, c'était déstabilisant et ça rendait à la fois les choses extrêmement faciles, et beaucoup trop compliquées. Elle aurait préféré qu'il réagisse, qu'il la menace, qu'il se foute de sa gueule et lui dise d'aller se faire foutre. Elle répondait honnêtement à sa question, et lentement, elle collait le bout de son flingue au front de Noah, sa lèvre coincée entre ses dents, son bras tremblant. C'était tellement frustrant de voir qu'il ne bougeait pas, qu'elle pouvait lui trouer le crane en bougeant un peu son index, et que lui il était là à attendre que ça se passe. Putain elle avait envie de lui hurler dessus, de lui crier à la gueule de faire quelque chose. « Tu devrais pourtant même pas te poser la question… tu m'as dit que c'était ton taf, fais le un point c'est tout. » Peut-etre qu'il essayait de l'énerver pour qu'elle se décide à le faire, vraiment. Elle avait des envies violentes tout à coup, mais pas celle de lui coller une balle, plutôt l'envie de lui foutre un poing dans la face pour le réveiller un peu, et parce qu'elle était la seule à décider de ce qu'elle faisait ou non. Peu importe son taf. Me dis pas c'que j'dois faire, elle aurait voulu répliquer, histoire de se défouler sans pour autant lui tirer dessus. Mais elle resta silencieuse comme si elle attendait quelque chose. Peut-être qu'il voulait vraiment crever, et là elle n'y comprenait plus rien parce que quelques jours plus tôt ça semblait pas être dans ses plans. Non parce que si c'était ce qu'il voulait, elle aurait du le laisser se faire planter ce soir-là, en sortant du bar, et tout aurait été bien plus simple. « Ou alors tu ne veux pas le faire, parce que tu ne pourrais plus te taper de super parties de jambes en l'air. » Il ajoutait alors, riant un peu. Elle n'arrivait pas à savoir si c'était un rire nerveux ou si ça l'amusait vraiment. Mais l'évocation de leurs semaines au Canada la fit sourire, juste un peu, parce que dans le fond il n'avait pas tort. Pas complètement. « T'es vraiment trop con » elle souffla entre ses dents serrées, appuyant un peu plus l'arme contre son front, l'enfonçant un peu dans sa peau. Anteynara soupira, un coup, comme pour se décider à faire quelque chose parce qu'ils ne pouvaient pas rester comme ça éternellement. Elle devait faire un truc. Tirer ou pas. Elle regarda Noah dans les yeux un moment, s'autorisa à le regarder. Au final, ce fut son corps et non son cerveau qui prit la décision. En un quart de seconde, l'arme se décolla de la tête de Noah et Antey se jeta sur lui, brutalement, et s'empara de ses lèvres avec violence. Elle glissa le bout de son arme sur le torse de Noah jusqu'à ce que son bras retrouve sa place le long de son propre corps, détendu.

Il y avait d'un côté ce qu'elle devait faire, de l'autre ce qu'elle voulait faire, et ces deux choses n'allaient pas ensemble, au contraire, elles s'opposaient totalement et Antey ne savait pas quoi faire. Il fallait qu'elle se décide, qu'elle fasse quelque chose, absolument. Et elle avait peut-être réussi à se persuader qu'elle était capable d'aller au bout, elle était venue jusqu'ici, elle avait sorti son flingue et l'avait pointé sur lui, et il ne restaitplus qu'à appuyer maintenant. C'était facile, vraiment, rien de compliqué. Il n'y avait même personne pour l'en empêcher, puisque Noah ne se défendait pas. Sa seule barrière, ça semblait être elle-même. Et Anteynara avait tendance à aller au bout de chaque job, elle avait tué un paquet de types, certains plus coupables que d'autres. Quand elle commençait quelque chose, elle ne s'arrêtait pas avant la fin. Alors là, elle avait eu trop de fierté pour admettre qu'elle ne pourrait sans doute pas tirer, au final. Mais il ne s'agissait pas de faiblesse ou d'une autre connerie dans le genre, c'était plutôt qu'Anteynara était la seule à décider de ce qu'elle faisait, et que même un job, ou des menaces, tout ça, ça n'allait pas dicter ses choix. Et peut-être que se convaincre de ça, c'était un moyen de mieux avaler la vérité, celle qui disait qu'elle ne pouvait juste pas tirer sur Noah parce qu'ils venaient de passer un mois ensemble et qu'elle le considérait comme un ami. Et de toute façon, là face à lui avec son destin entre les mains, ses pensées n'avaient aucun sens et elle était incapable de réfléchir. Elle lui balança une phrase à peine insultante, pour essayer de se convaincre qu'elle avait la situation entre les mains alors que ça montrait certainement le contraire. « C'est c'qui fait mon charme. » et ouais, il avait sans doute raison. Elle ne l'aurait probablement pas baisé s'il avait été moins con. Et au final, ce fut juste le fait de ramener la conversation à ce qu'ils avaient fait pendant ces semaines qui la poussa vers sa décision. Celle de décoller l'arme de son front et de se jeter sur lui pour l'embrasser, laissant glisser le flingue sur son torse. La main de Noah se posa sur la sienne, ses doigts retirant l'arme de son emprise, et c'était plutôt une bonne idée de s'en débarrasser avant qu'un coup ne parte par erreur. Ou alors elle faisait la connerie de sa vie et lui laissait l'occasion en or de lui prendre l'arme pour au final retourner complètement la situation à son avantage. Elle n'y croyait pas trop, à cette seconde option, et puis même s'il s'avérait qu'elle aurait dû, Antey s'en fichait un tout petit peu là, alors qu'elle continuait de l'embrasser. Elle le laissa la soulever pour l'asseoir sur le comptoir, alors qu'il se retrouvait entre ses jambes. Les baisers descendaient dans son cou, ses mains se baladaient, et Anteynara laissa juste tomber un peu sa tête en arrière, les paupières à moitié baissées. Elle laissa Noah lui retirer son t-shirt, et alors qu'il reprenait ses baisers sur la poitrine d'Antey, une des mains de la jeune femme se glissa dans les cheveux de Noah. Elle le laissa faire, puis sa main se précipita vers la braguette de Noah. Elle défit le bouton, baissa la braguette et plongea sa main dans son jean pour le caresser par-dessus son boxer. Avec son autre main, elle tira un peu sur ses cheveux, histoire de décoller son visage de ses seins, et elle reprit possession de ses lèvres, tout en refermant ses jambes derrière celles de Noah, histoire de l'emprisonner là, contre le meuble de la cuisine, contre elle.