Je m’appelle Maxence Winthrop, voici mon histoire.
Elle commence simplement à Miami. Une soirée légèrement humide et les cris d’un nourrisson ras de sa mère. Le premier enfant de la famille Winthrop venait d’ouvrir les yeux sur cette planète. Dans la famille, la médecine c’est une sorte de malédiction familiale. Les différentes générations de Winthrop. Elles sont souvent dans la branche médicale. Mes propres parents étaient eux même dans la médecine comme l’étaient mes grands-parents. Aujourd’hui, je dois très certainement être le seul de la famille à ne pas l’être. Une année plus tard, mon petit frère venait au monde et bien des années plus tard il avait pris la décision de suivre le chemin de nos parents. Ma petite sœur, elle ferait son apparition dans notre petit univers trois ans après mon arrivée.

Quant à moi, Maxence, je me dirigerais vers une carrière bien différente de celle des membres de ma famille. Un véritable Indiana Jones, c’est comme ça que me décrivaient mes professeurs à mes parents lorsqu’ils avaient le temps de se rendre aux rendez-vous. J’étais un véritable casse-cou faisant les quatre cent coups et profitant de la moindre occasion pour partir à l’aventure. Un poil bagarreur sur les bords mais surtout très protecteur. Il m’arrivait régulièrement de mettre dans le pétrin pour mon petit frère, tout cela sans qu’il n’en sache un mot. C’était ça ma définition d’un grand frère. Moi, Maxence Winthrop, j’étais l’aîné de la famille. Le protecteur et le super héros de mes cadets. C’est très certainement pour cette raison que j’ai toujours voulu devenir policier, aussi loin que je me souvienne de mon enfance, j’ai toujours voulu protéger mon frère et ma sœur.

Oui, un aventurier… C’était vraiment le terme parfait pour me décrire pendant de longues années. Je pense que c’est simplement parce que j’avais peur de m’enfermer. Le petit Max en moi, il était effrayé à l’idée de faire exactement la même chose pour le reste de sa vie. Cette routine quotidienne et ces grandes responsabilités. Une petite partie de ce Maxence me confirme aujourd’hui que c’était bel et bien le cas à l’époque. Ce morveux, il n’a jamais eu de réelles relations. C’était bel et bien mon cas. J’aimais courir après les femmes et j’aimais surtout qu’elles viennent à moi. Dans le fond, je crois que j’étais jaloux de la relation de Xavier avec Olivia. Elle était tout ce que j’aimais chez une femme. Je pense que dans le fond, j’essayais de combler cette partie de moi qui s’était accoutumé à l’idée qu’elle ne serait jamais la mienne…

C’était jusqu’au jour où elle et mon frère on mis fin à leur relation. Je suis certain que je me rappellerais cette journée pour le restant de ma vie. C’est elle qui à fait basculée ma vie sur beaucoup de plans. A la fois en bien mais aussi et surtout négativement. Elle avait débarquée chez moi en larmes. Olivia, elle était enceinte d’un nouveau Winthrop. Mon neveu. Le fils de mon petit frère qui prévoyait une grande carrière dans la médecine. Un jeune homme plein de talent et d’ambitions aux yeux de son aîné. J’ai pris une décision étrange. Ce petit Winthrop, il deviendrait mon fils adoptif. C’était le mieux à faire pour Olivia, le petit et surtout mon petit frère. Je crois que c’est l’amour inconditionnel que je lui portais qui m’a fait agir de la sorte ce jour-là. J’espérais qu’elle finirait par ressentir quelque chose pour moi si j’étais le père de son enfant.

Aujourd’hui, je ne regrette pas la décision que j’ai prise par rapport au petit gars. J’aime ce gosse, je donnerais ma vie pour ce gosse. Il est si attachant, si mignon et si gentil quand il n’a pas décidé de faire chier son père. Oui. Je suis son père. Depuis sept ans, je me lève chaque matin pour nourrir le môme. Je l’ai vu grandir, j’ai assisté à ses premiers pas et ses premiers mots. J’ai ressenti de la fierté à chaque fois que je l’ai vu mettre des points dans ses jeux avec ses copains. Je ressent de la fierté lorsqu’il me tend son carnet de bonne note avec son plus beau sourire de ses dents qui ne sont pas tombées. Quand il sort de l’école, la tête haute et la démarche fière de son père en uniforme venu le chercher avant la fin de son service. Je craque complètement. Je veux le voir grandir et être présent dans sa vie. Qu’il soit toujours fier de son père comme je suis fier de mon petit monstre.

Je ne sais pas si je reprendrais la même décision aujourd’hui. A l’époque, lorsque Olivia à annoncée la nouvelle à Xavier. Mon petit frère à couper définitivement les ponts avec moi. On était comme Bonnie & Clyde. Lucky Luke & Jolly Jumper. Jimi Hendrix et sa guitare. On était complice. J’étais si protecteur et fier de mon petit frère, que c’est pour son avenir que j’ai pris cette décision de prendre en charge le petit monstre qui allait venir comme un ouragan. J’ai accepté l’idée que mon frère ne pouvait pas digérer cette nouvelle. Une nouvelle vie commençait. Une étrange vie. J’étais le père d’un petit garçon qui n’était pas le miens mais que j’élevais avec fierté. Amoureux d’une femme qui ne ressentait rien d’autre que de l’affection pour ma propre personne. Je pense que si je n’avais pas eu les épaules si solides, il y a longtemps que mon arme de service m’aurait servi à mettre fin définitivement à cette histoire.

Un imposteur. C’est ce que je suis devenu depuis quatre ans quand j’ai fait ma demande en mariage à Olivia. J’ai une vie de rêve. Un petit garçon qui fait les quatre cent coups mais qui travaille correctement à l’école. Un petit monstre qui m’appelle Papa alors qu’il n’a pas une seule goutte de mon sang. Une femme splendide qui m’accompagne a mon bras lors des évènements organisés par le departement. Une maison parfaitement convenable ainsi que la voiture de mes rêves dans le garage. Je fais même le boulot que j’ai toujours voulu faire depuis mon enfance. Le problème, c’est que tout cela. C’est de la poudre aux yeux. Le petit n’est pas mon enfant, ma femme ne m’aime pas alors que m’étouffe dans les sentiments que j’ai pour elle… J’essaye d’être l’homme et le mari parfait. Bon dieu, j’essaye.

Je pense que sans Alexandre, il y aurait longtemps que j’aurais divorcé de ma femme. A la limite, pour faire une dernière bonne action pour la famille de mon frère, mon arme de service aurait réussi à lui offrir un beau petit paquet d’argent si une balle transperçait mon cerveau. Le truc c’est qu’il y a Alexandre. Mon fils. Oui. MON fils. A défaut de devenir l’homme parfait pour Olivia. Je peux au moins essayer d’être le père parfait pour Alexandre… Qu’est ce que je raconte ? Vous lisez mes conneries ? J’aime ce petit, j’aime cette femme mais je suis un imposteur…

Perdu. Oui. Voilà ce qui me décrirait parfaitement aujourd’hui. Je suis perdu. Mon frère est de retour en ville. Je suis heureux d’apprendre que mon petit frère est à nouveau chez lui mais je suis en colère. Je suis jaloux. J’ai peur. Tout ce que j’ai construit depuis sept ans, bien que j’en soit malheureux à en crever. Tout pourrait disparaître en l’espace d’un clin d’œil. Il va tout me prendre… Il va m’éloigner d’Alexandre. MON ALEXANDRE ! MON FILS !
J’aimerais juste un putain de signe. Un seul putain de signe ! Jesus, Boudha, Allah, Bob l’éponge, Jimi Hendrix ou même Walter Disney ! Que quelqu’un me donne un putain de signe ! Que dois-je faire ?! Arrêter l’imposture avant qu’il ne soit trop tard ou essayer de reboucher les fissures.

Qui sait, peut être aurais-je de la chance. Demain, pendant une patrouille. Un petit dealer pourrait m’abattre d’une balle dans la tête et mettre fin a tout ça. Personne ne saurais jamais rien et tout rentrerais dans l’ordre…


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[b]CHRIS WOOD[/b] [color=#ffffff]▽[/color] Maxence Winthrop. [/b]