Quand j’étais gamin, mon père me disait souvent qu’à un certain âge, tous les hommes se posaient et faisaient le point sur leur existence et commençaient à avoir des regrets. Je me souviens qu’il me donnait une tape sur l’épaule en me disant « fils, j’espère que ce moment t’arrivera le plus tard possible parce que ça voudra dire que t’aura été heureux tout ce temps ». Et merde, ce moment m’arrive alors que j’ai tout juste 45 piges. Un peu tôt pour refaire l’histoire de sa vie, pas vrai ? Un peu tôt pour les regrets… Mais ça me tombe dessus et je ne peux rien faire contre.

Je vous épargne l’histoire de mon enfance, ça n’a rien de très intéressant. Je suis né, j’ai grandi dans une famille moyenne avec mes parents et une petite sœur, bref, rien qui mérite vraiment qu’on s’y attarde. J’étais un gamin hyperactif, toujours trop bourré d’énergie et pour canaliser tout ça, mon père m’a rapidement inscrit dans une salle de sport et je me suis mis à la boxe et aux arts martiaux. J’en étais gravement passionné. Je savais que ça allait me poursuivre plus tard, que je ferais quelque chose de ces techniques apprises.

Mon parcours scolaire fut tranquille. Ni brillant, ni chaotique. Je fournissais le minimum et ça allait très bien. Mes parents n’attendaient pas de moi que je sois un brillant homme d’affaires, ni un futur médecin ou avocat. Ma sœur avait cette ambition, l’honneur était sauf. Moi, ils savaient que j’étais trop passionné par le sport : prendre des coups, en donner, être un gros dur sur un ring ; c’était ça ma vie ! Et j’adorais ces moments où je me retrouvais devant mon adversaire et où je lui éclatais la gueule. C’était vraiment jouissif.

Puis je me suis marié. J’avais tout juste vingt-et-un an et j’ai épousé ma petite copine du lycée. Beth voulait ça. Elle voulait le mariage, une famille, être un exemple de réussite. Je voulais vraiment lui offrir tout cela… du moins, je le croyais. J’étais tellement absorbé par ma carrière sportive que je ne voyais plus beaucoup le reste. Elle s’ennuyait à la maison, elle ne bossait pas franchement mais ça ne me dérangeait pas outre mesure. Sauf qu’elle voulait des enfants et… j’ai accédé à sa requête. Notre fils vint au monde l’année de mes vingt-cinq ans. James me comblait de joie, là n’était pas le problème, mais je ne me sentais pas la fibre paternelle. J’avais du mal, mais je faisais de mon mieux. Beth était aux anges, elle s’occupait du bambin, elle l’avait sa vie de rêve…

Deux années plus tard, vint au monde Zoey. Ma fille, une petite merveille. Je faisais en sorte d’être plus présent, d’être un peu plus à la maison et moins aux entrainements, mais j’avais des combats, des titres à défendre et on s’éloignait de plus en plus avec ma femme. Et puis, les tentations étaient trop fortes. J’avais été fidèle les premières années de mariage, mais après la naissance de James, je me suis laissé prendre au jeu de la séduction et de l’infidélité. J’allais avec des femmes, avec des hommes… quelle importance ? Je savais que ce milieu n’aimait pas tellement les gays ou même les bisexuels, mais je n’en n’avais rien à foutre. Le premier qui osait un commentaire sur ma vie privée se mangeait une droite, ça calmait plutôt bien les mauvaises langues.

Et puis j’ai eu trente ans. La crise de la trentaine, voyez le genre ? L’histoire d’un mec qui s’est marié et engagé trop tôt et qui remet tout en question. C’est à ce moment qu’est arrivé Althéo. Il est arrivé dans ma vie sans que je ne m’y attende et il a mit mon cœur sens dessus dessous. Je ne pensais pas que je tomberais amoureux de ce gamin, plus jeune que moi de dix ans, mais merde… je ne voyais pas l’amour selon les âges. J’étais épris de lui, je me sentais bien à ses côtés et c’était putain de fantastique ces moments que l’on passait ensemble. Il acceptait et adorait mon humour à la con, il me voyait tel que j’étais et cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Si seulement je n’avais pas été marié… Si seulement je n’avais pas eu cette vie… On s’adorait. On s’aimait. Mais nos vies étaient incompatibles. Il a fallu qu’on s’éloigne, qu’on reprenne nos distances et chacun a reprit le cours de son existence. Je dois admettre que j’ai eu du mal à m’en remettre, mais je me devais de garder la tête haute. Je ne pouvais pas me permettre d’étaler mes émotions devant ma famille et surtout pas devant mes gamins.

Les années se sont écoulées et j’ai continué de faire des combats. Je me suis amoché la gueule à de nombreuses reprises et j’ai fini par raccrocher les gants. La boxe, les arts martiaux, ça m’avait rendu heureux un temps, mais à 45 balais, je n’étais plus fait pour ça. À la place, j’ai ouvert ma propre salle, située dans un vieil hangar que j’ai refait à neuf. Je m’y sens bien. J’entraine des gars et des femmes aussi, y a pas de discrimination chez moi, y en a pour tous. Je suis devenu coach et j’suis sacrément fier quand je vois l’un de ces gars remporté des combats et des titres. Ah, j’ai divorcé aussi. Beth et moi, ça n’allait plus du tout. On s’est séparé il y a un peu plus de six ans maintenant. Les enfants ne l’ont pas très bien prit au départ, mais ça va mieux aujourd’hui. Je me sens proche d’eux, même s’ils vivent chez leur mère les trois quarts du temps.

  DERRIÈRE L'ÉCRAN.
Prénom et âge ▽ je suis un hobbit de 26 ans.
  D'où viens-tu? ▽ de hobbitebourg ?
  Où avez-vous connu le forum? ▽ on me l'a filé.
  As-tu envoyé deux terribles secrets sur ton personnage par message privé à Nightmare? C'est obligatoire. ▽ yep.
  Fréquence de connexion : ▽ régulière.
  Votre avis sur le forum ▽ j'aime bien.
  Tu es un scénario? De qui? ▽ nope.

 

Code:

[b]FRANK GRILLO[/b] [color=#ffffff]▽[/color] ADAM BIANCO. [/b]