Le temps passait si vite, ma fille avait déjà 4 ans. C'était son anniversaire aujourd'hui. Alors évidemment, cela ne loupa pas. Elle entra dans ma chambre telle une bombe en sautant sur le lit de ma chambre " C'EST MON ANNIVERSAAAAIRE!!!" criait-elle, heureuse, alors je riais un peu. " On va manger à McDo papa? Dis ouiiii!! " j'éclatais franchement de rire, ma fille il lui fallait vraiment rien pour la rendre heureuse. Affectueusement, je passais ma main dans sa douce chevelure blonde. " Tout ce que tu voudras mon ange. " rétorquais-je, en essayant de cacher ma fatigue. Ma fille était mon trésor, je ne pouvais rien lui refuser. " OUAAAAAIS!!! " s'exclama-t-elle, pleine d'énergie, en me sautant dans les bras. Je lui fis un bisou sur la tête en la faisant alors prisonnière de mes bras " Mouahahaha, tu peux plus t'échapper petit crapaud. " riais-je comme un  mauvais diable, elle riait aux éclats, mais faisait semblant de s'offusquer " Laisse-moooooi, je veux sortiiiir, papaaaa!! " riait-elle avec son petit rire d'enfant en essayant de me repousser de ses petites mains. Alors on rigolait. J'étais heureux que nous ayons ces moments père/fille. J'avais fait souffrir ma fille en étant trop absent. Je me souvenais que trop bien ses yeux larmoyants lorsqu'elle me voyait boire et que je la repoussais quand elle voulait jouer. Puis un jour, elle m'a dit, droit dans les yeux, en pleurant. " Je veux que t'arrêtes de boire, je veux mon papa. " de sa voix tremblante, j'avais été secoué. Et puis j'avais compris que je devais arrêter de me montrer égoïste. De toutes manières ce n'était pas en me plongeant dans l'alcool que j'allais avancer.  


Alors maintenant je lui accordais toute mon attention. C'était la personne que je chérissais le plus au monde. Elle était tout ce qu'il me restait de ma femme... Mais ce n'était pas grave. Je m'y étais fait. Du moins, ma fille ne serait plus le dommage collatéral de l'épreuve terrible que la vie avait placé sur mon chemin. De plus, c'était comme si, en grandissant, je voyais grandir sa mère en elle. Et si autrefois, cela me faisait du mal, maintenant cela me réchauffait le coeur. Ma fille était un miracle. " Bon allez, fini de jouer, direction l'école maternelle ! " déclarais-je toujours dans ce sourire qui revenait plus facilement sur mes lèvres ces dernières semaines. " Mais papaaaaa, je veux rester à la maison avec toooi." pleurnicha-t-elle en se lovant dans mes bras. " Pas de mais mon chaton. Et puis tu vas voir tous tes amis ! " assurais-je alors avec force et douceur pour lui faire voir le bon côtés de choses. Automatiquement, elle se mis à sourire " Ouiii ! Je vais voir mon amoureux ! " affirma-t-elle tendis que je riais jaune. Elle n'était pas un peu jeune pour ça ? Mais soit, si elle était heureuse. Alors nous allâmes à l'école. Il devait être 8h moins 10. La cloche allait sonner, alors je pressais Roxy pour qu'elle se dépêche en sortant de la voiture. Sauf qu'elle n'arrivait pas encore à bien pousser la porte et sortir. Surtout avec son gros sac-à-dos qui était plus grand qu'elle. Comme il y avait des bouchons sur la rue devant l'école maternelle, je ne me gênais pas pour sortir de la voiture et déverrouiller la porte arrière de la range rover sur laquelle il fallait forcer un peu. " Et voilà, la princesse est libérée." déclarais-je sur le ton de l'humour, Roxy allait partir comme un boulet de canon alors je la retenais " hep ! Mon bisou ! " réclamais-je tout de même, c'était essentiel pour passer une bonne journée " Papa, je vais être en retard. " rechigna-elle non sans sérieux, sur un ton de reproche. Mais je m'en fichais, je lui fis un bisou par la force, puis elle parti en courant rejoindre sa classe. Et mon regard protecteur, la suivait.

La journée avait si bien commencé comment aurais-je pu prévoir que j'allais me recevoir un poing sorti de nulle part dans la figure? Et bien je ne pouvais pas. Alors c'est en entendant soudainement un hurlement digne des grands chefs indiens qui m'accorda à peine le temps d'un haussement de sourcil étonné, qu'un ovni s'abattu tout droit sur l'arrête de mon nez, me la défonçant tellement qu'elle en fit gicler un trait abondant de sang dans la continuité de la trajectoire de la frappe. Mon regard voyant le liquide rouge, comme en plein ralenti, s'étaler artistiquement sur le pavé. Objectivement, c'était dégueulasse. Etant un boxeur dans l'âme, je manquais de lui retourner la pareille avec peut-être un peu plus de force rien que par réflexe, mais m'arrêtais à l'extrême limite de son visage en voyant des traits féminins à la fois meurtris et innocents que je ne connaissais absolument pas. Arh! Je serrais alors le poing et le replaçais le long de mon corps, docilement. La jeune femme se mis alors à se justifier, elle semblait vraiment regretter ce qu'elle venait de faire. Ah oui? MOI AUSSI! Contrôle-toi luke, ne dis rien! Tu lui souris, tu dis que ce n'est pas grave et tout va bien, zeeeeen. " MAIS VOUS ÊTES COMPLÈTEMENT TARÉE? ET PUIS MÊME SI VOUS VOUS ÊTES TROMPÉE DE PERSONNE, ON N'AGRESSE PAS LES GENS DE CETTE MANIÈRE!!! " lui vociférais-je dessus sans parvenir à contrôler ma colère ombrageuse, en constatant que le sang continuait de couler sur mon t-shirt blanc. Elle avait de la chance que je ne sois pas très branché mode et que je m'en fichais. Lorsqu'elle voulu s'approcher de moi avec son mouchoir, je me reculais par instinct, le dos soudainement plaqué contre ma range rover noire qui se trouvait juste derrière moi. Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit elle s' empara de mon visage de sa main ce qui fit qu'elle se rapprocha, dans un même mouvement et peut-être inconsciemment, très près de moi. Or je n'étais qu'un homme... Et même si elle était habillée à la va-vite, même si elle avait des cheveux ébouriffés et hirsutes, cela me plut assez. A ce moment là, elle semblait loin de toutes ces femmes qui prennent soin d'elles, qui accordent plus d'importance à leur aspect physique qu'aux gens qui les entoure. Alors en voyant son air apeuré, son envie de réparer son erreur, et son regard d'une pure innocence timide... Un très léger et presque imperceptible sourire m'échappa. Tout en épongeant soigneusement mon nez blessé elle me demanda si elle pouvait faire quelque chose pour se faire pardonner, je l'arrêtais alors dans son mouvement. " Vous êtes entrain d'aggraver la situation, il faut que je mette la tête en arrière pour que tout s'arrête... " informais-je, d'un ton que j'essayais doux, je ne voulais plus me montrer méchant. " Mais si vous voulez, vous pouvez me payer un nouveau t-shirt. " ajoutais-je dans une tentative pour hisser le drapeau blanc, ce qui n'était vraiment pas mon fort. Je n'étais pas un homme de mot, mais un homme de coeur, d'acte. Je pris donc son poignet dans une de mes mains libres pour qu'elle arrête de continuer à me faire saigner. Puis elle se présenta, Alysse... c'était un joli prénom. " Luke. " rétorquais-je machinalement de ma voix grave alors en me redressant un peu de la voiture sur laquelle je m'étais appuyé pour lui serrer la main. Il ne fallait pas oublier que nous étions dans la rue complètement bouchonnée de l'école et que je me trouvais toujours en stationnement, ce qui me valait des coups de klaxons et de légères insultes. Les gens sont tellement aimables le matin, on se croirait à Paris. Sans cesser de regarder Alysse, je répondais à mes détracteurs " C'est bon, je bouge, PAS LA PEINE DE S'EXCITER! " déclarais-je en élevant un peu le ton mais avec le sourire cette fois-ci. Je levais les yeux au ciel puis je me déplaçais vers la portière côté passager de mon propre véhicule " Vous venez m'acheter mon nouveau t-shirt Alysse? " la questionnais-je dans un sourire en lui envoyant les clefs, une très légère teinte d'amusement dans le ton. " Mon nez n'arrête pas de couler et je ne peux pas conduire sans les mains... " me justifiais-je alors réellement en décidant de lui faire confiance, tout en plaçant de nouveau les mouchoirs sous mon nez. J'allais juste lui demander de se garer un peu plus bas dans la rue adjacente, histoire que les autres conducteurs derrière nous puissent avancer.

Alors que j'étais entrain de la voir galérer avec la voiture et qu'un sourire s'était invité sur mes lèvres, sans que je le remarque, elle m'affirma qu'elle m'emmenait chez-elle. Pour le coup, j'étais surpris. " Ne vous dérangez pas, je vais me soigner tout seul, c'est pas grave. " déclarais-je avec gentillesse, autant dans le regard que dans le sourire. Je n'étais pas naïf, j'étais bon. " Ce n'est qu'un t-shirt.. " ajoutais-je en haussant les épaules, ce n'était pas important. Mais elle insista et lorsque nous fûmes face à un feu rouge, qui était très long, je me mis à l'observer discrètement. C'était tellement incongru comme situation. Nerveusement, je passais une main dans mes longues mèches blondes. En plus, je ne l'avais jamais vu alors que je venais tout de même souvent à l'école de ma fille. " Vous avez des enfants depuis longtemps? " la questionnais-je alors en brisant le silence, sans me cacher pour la regarder, c'était juste de la curiosité, j'espèrais que ce n'était pas trop indiscret. Très rapidement, nous arrivâmes chez la jeune femme, je me sentais curieusement gêné, j'avais l'impression d'entrer dans son intimité. Après tout notre appartement est la représentation de notre âme et notre vie, non? Je glissais mes clefs dans une de mes poches avant en l'observant traverser son salon, poser son sac dans le canapé. Elle me dit quelques mots auxquels j'acquiesçai dans un sourire poli. " Je vous attends. " déclarais-je, en glissant mes mains dans les poches arrière de mon pantalon. Qu'est-ce que je pouvais dire d'autres? Sans vouloir trop envahir son espace, je me rendais près de la table. Puis pendant qu'elle était partie, j'enlevais alors mon t-shirt d'un geste leste. Un miroir à proximité me renvoyait tous les bleus qui maculaient mon corps à cause de mon métier. D'ailleurs même si j'avais l'habitude d'être torse nu sur le ring, hors contexte, j'étais légèrement embarrassé que la jeune femme me voit dévêtu. Surtout lorsqu'elle rentra et que nos regards se croisèrent. Je sentais le rouge me monter aux joues, c'était ridicule... Elle s'approcha alors de moi. Alysse me donna alors les glaçons d'une main et les vêtements de l'autre. J'allais galérer un peu là... " Merci, je vous les rendrai... si vous... si je vous revois. " c'était débile ce que je disais, en comptant seulement sur le hasard j'allais faire comment pour la revoir en ayant ses affaires en même temps? Et pourquoi j'étais si gêné? Elle était passée où ma confiance en moi? Lorsqu'elle me demanda si je pouvais lui donner mon haut pour le nettoyer j'acceptais. J'avais rapidement constaté qu'il était inutile de batailler avec la jeune femme, elle semblait bornée. " Vous ne m'auriez pas pris pour Chris Johnson par hasard? " la questionnais-je dans un sourire, on se ressemblait comme deux gouttes d'eau lui et moi, ce ne serait pas étonnant que ce soit lui. A moins qu'il y ait une autre personne sur terre qui me ressemble à laquelle je pense pas encore... Je pensais alors à ce secret de famille qui avait faillit détruire les Denovan il y a plus de 20 ans... Enfin, il ne fallait pas penser à cela. C'était un sujet trop triste... Après ces pensées, je détournais de nouveau mon regard vers la jeune femme. C'était étrange, plus je la regardais, plus je la trouvais jolie...

Vous savez, c'était étonnant cette gêne en moi. Cela n'a jamais été une de mes grandes caractéristique. Mais il fallait croire que j'avais changé, j'étais un homme nouveau, avec ses faiblesses nouvelles. Et même lorsque je répondis aux mots de la jeune femme par un sourire, elle devait ressentir la timidité qui se dégageait de mon être. J'aurais aimé être l'homme qui a une confiance en lui à toute épreuve, mais depuis la tragédie, mes convictions avaient été si ébranlé qu'il me semblait difficile de redevenir l'homme si viril que je fus. Néanmoins, je n'étais pas une femmelette non plus. Il fallait juste que je me ressaisisse. Alors je lui fis un sourire " Vous avez sûrement raison, du moins je l'espère. " déclarais-je en me détendant sans quitter son regard bleu ciel, elle me faisait penser à une actrice que j'avais vu dans une série que ma fille regardait: glee... Je chassais cette idée de ma tête. C'était débile... Puis on s'asseya autour de sa table, elle me dit qu'elle ne connaissait pas l'homme dont je lui parlais. Je ne pouvais pas manquer le trouble qui semblait la tourmenter lorsqu'elle mordit sa lèvre. Puis, elle se mis à me raconter une histoire qui semblait être bien plus sombre qu'elle ne le laissait présager vu ses réactions et comment elle m'avait frappé. Pour le coup j'oubliais un peu la gêne de tout à l'heure et me sentais... touché. Elle était peut-être trop pudique pour l'admettre, mais elle semblait avoir vécu des choses terribles. Et cela me remonta cinq an en arrière, avec ma propre histoire, à ma femme séquestrée et violentée... jusqu'à la folie. Alors sans réfléchir, j'ai fait la transposition, ma main s'est portée sur la sienne, sans que je m'en rende compte. " Mais il est parti de votre vie maintenant, non? " la questionnais-je en cherchant dans ses yeux si cela s'était bien terminé, j'avais besoin d'un happy ending. J'en avais assez de tous ces psychopathes qui traînaient dans les rues. Où étaient les types normaux? Est-ce qu'ils existaient encore? Puis elle est partie pour s'occuper de mon t-shirt, et elle me lança qu'elle avait paniqué et que l'on paniquait toujours lorsqu'un fantôme du passé ressurgissait. Un sourire m'échappa.  " A qui le dites-vous... " murmurais-je sans qu'elle puisse l'entendre...


Puis Alysse revint, et elle se mis alors à parler de sa fille avec tellement de tendresse qu'un sourire se dessina sur mes lèvres. " C'est un bon choix de prénom. Elle doit avoir beaucoup de chance. " déclarais-je, en me sentant bien et détendu. J'adorais parler des enfants. J'étais un homme sensible et avec une mère qui semblait l'aimer à ce point, sa fille ne pouvait pas rêver mieux. Elle me rétorqua alors la question en me demandant si ma femme et moi étions les heureux parents de combien d'enfants. C'est lorsqu'elle me posa la question que je me rendis compte que je n'avais pas parlé de ma femme depuis... un an? Deux ans...? Peut-être même depuis sa mort en fait. Je sentis alors mon téléphone vibrer dans ma poche. " Excusez-moi, je suis désolé. " énonçais-je, en tâchant de rester respectueux tout en louant cette échappatoire, c'était plus qu'impoli, mais on ne pouvait jamais savoir si c'était quelque chose qui concernait Roxy. Au final, c'était pas cela, c'était un défis... alors je le rangeais, " Fausse alerte. C'était rien d'important... " énonçais-je en continuant de sourire tout en la regardant, il fallait que je réponde... alors j'ai perdu mon sourire, progressivement. " J'ai pas... plus ... de femme. " je m'étais reculé dans ma chaise, je ne voulais pas lui faire peur avec ce que je comptais lui dire. Surtout qu'un nuage était passé devant la fenêtre, la pièce s' en était considérablement assombri... je n'osais pas la regarder dans les yeux. " Vous savez l'homme qui vous traitait pas bien...et bien... ma femme faisait de même avec moi... Chaque soir, elle me donnait des coups de casseroles... elle m'insultait... elle me lançait des assiettes à la figure... Et je ne disais rien parce que je l'aimais... et qu'elle s'excusait toujours... mais un soir elle est allée trop loin... alors j'ai répondu... Je l'ai frappé, de toutes mes forces. Pour la première fois elle ressentait ce que j'avais pu ressentir... j'étais complètement enragé... jamais je n'avais ressenti une telle fureur, une telle rage de la détruire... tous les coups s'enchaînaient contre son ventre, son corps à terre me demandait pitié et pardon. Et moi je ne me contrôlais plus.. Elle est morte sous les coups... J'ai essayé de cacher son corps dans une cave, mais on la découverte, le corps rongé par la pourriture qui exaltait et les larves qui naissaient autour de ses yeux...c'était immonde... A cause d'un vice de procédure on m'a relâché... Une histoire de date je crois... Maintenant, j'essaie de vivre avec ce que j'ai fait, c'est effrayant ce que peut faire un homme en colère... j'ai vu un psy et maintenant cela va mieux. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, je ne suis pas... un taré... je suis quelqu'un de bon, ma fille compte sur moi, alors je dois rester fort pour elle, et c'est elle qui parvient à me rendre de nouveau heureux, à me faire comprendre que ma femme méritait sa mort... Je suis vraiment désolé de vous raconter cela, c'est vraiment pas vos problèmes en plus... " énonçais-je soudainement en me levant de ma chaise dans un grincement, faisant comme si je me rendais compte de l'horreur que je venais de dire " Vous allez croire que je suis un monstre... je ... je ferais mieux de partir. " ajoutais-je, plus sincèrement ébranlé, sans oser ni parvenir à la regarder dans les yeux. C'était très difficile pour moi, j'avais l'impression d'avoir perdu toute ma dignité, je passais une main presque nerveuse dans mes mèches blondes en cherchant la porte de sortie des yeux.

C'est vrai que je n'ai pas toujours su maîtriser mes gestes et lorsque je sens sa main se dérober sous la mienne, je constate que je l'avais touchée, au sens propre du terme. Elle rougit légèrement et moi-même, je me sens un peu peu rouge, de nouveau. Qu'est-ce qu'il me prend? Ce n'était rien... ce n'était qu'une main. Bon, celle d'une inconnue, certes... mais ... pas de quoi se mettre dans cet état, si? Alors je tâchais de rester maître de mes émotions en la regardant. Je n'étais plus un petit garçon, j'étais un homme. Inconsciemment, je me redressais un peu dans ma chaise.  Puis je me suis mis à raconter une histoire des plus morbides... je n'avais pas le choix... Je voyais son air horrifié, ma voix se fit plus hachée, plus lente par moment... comme si j'allais arrêter mon discours... mais je ne pouvais pas m'arrêter... Lorsque ses yeux se mirent à devenir larmoyant, je compris que j'avais franchi une limite. Elle avait dû vivre des choses similaires, ce n'était pas possible autrement. Et sur le coup, je m'en voulais terriblement... J'aurais voulu m'excuser, mais je n'arrivais même plus à le regarder dans les yeux. Je me sentais à la fois honteux et complètement paumé, je voulais juste partir. Alors que je cherchais désespérément la sortie des yeux, la jeune femme se leva face à moi. Certes, elle était plus petite, mais elle parvint tout de même à porter sur une main sur la mienne. Son contact me fit sursauter. Sa peau est si froide, encore un peu humide de l'eau ayant survécu au torchon. Mais son contact me ramène sur terre et me donne une sorte de destination immédiate: son regard. Elle a l'air tellement gentille. Et bousculant les clichés, c'est la jeune femme qui parvint à me rassurer. Je sentais les battements de mon coeur ralentir, retrouver un rythme normal... Sur le coup son sourire bienveillant me fit penser à ma mère... Curieuse impression... Néanmoins cela ne dura que le temps de quelques secondes. Elle se mis alors à me raconter des atrocités.



Elle avait aimé un homme qui aimait violer des femmes et les tuer?? Qu.. quoi??? " Vous avez aimé un violeur assassin? " la questionnais-je, totalement en état de choc. Pour le coup, j'aurais voulu reculer. Mais après tout, elle avait accepté l'histoire que j'avais raconté, qui j'étais, moi, pour la juger? Alors je me retins d'ajouter tout autres paroles maladroites. Et puis j'étais bien placé pour savoir que l'on ne choisissait pas de qui nous tombions amoureux. Elle porta alors sa main sur ma joue, et j'eu l'impression de me statufier sur place. J'ignorais quoi dire ou comment réagir... j'étais paralysé. Et pour le coup j'avais des doutes sur la rémission de cet homme. C'était forcément un psychopathe et les tarés mentaux ne se remettaient jamais vraiment de leur maladie... Enfin, j'avais suffisamment fréquenté les asiles psychiatriques pour le savoir... La folie revenait toujours. Néanmoins, je ne voulais pas la blesser. Elle semblait encore beaucoup tenir à cet homme. De plus, elle semblait vraiment croire au fait que ce qui était important c'est qui nous étions actuellement. Au moins, j'étais apaisé. Ou alors c'était le choc de ce qu'elle venait de m'annoncer, je l'ignorais. Alors pour détendre l'atmosphère, j'allais m'asseoir sur son canapé, jetant un oeil à la pendule. Il était tôt encore... " Au moins, vous n'avez tué personne... " un léger rire m'échappa. Je n'imaginais pas une femme aussi douce tuer qui que ce soit. Enfin douce... n'oublions tout de même pas qu'elle m'a cogné assez fort pour me faire pisser le sang... Peut-être que je ne devrais pas trop rester longtemps chez-elle... ? ça se trouve c'est peut-être une psychopathe??? Et sur le coup mes yeux s'écarquillèrent de frayeur... Je devrais carrément partir... Néanmoins en me plaçant sur le canapé, la jeune femme se trouvait entre moi et la sortie. Alors mon regard l'étudia presque, d'un côté elle me semblait adorable et bienveillante, de l'autre... elle me semblait complètement dingue... Elle était peut-être bipolaire? Je me reculais un peu dans le canapé lorsqu' un chat venant de la fenêtre sauta agilement sur le sol de l'appartement pour venir renifler mes pieds... Mais j'étais où là franchement? J'avais l'impression d'être dans la quatrième dimension.


" Euh... c'est le votre? " questionnais-je la jeune femme, en souriant tout de même... je n'étais pas très à l'aise avec les animaux. Puis il se mis à me grimper dessus, non sans planter ses griffes à travers mon jean au passage. Une légère grimace plus tard, et il était entrain de frôler ses moustaches curieuses contre mes joues, deux pattes aux griffes acérées sur mon torse nu... Peut-être sentait-il l'odeur de sa maîtresse sur ma joue, mais en tous cas, il se mis à miauler doucement en me caressant avec sa petite tête... Néanmoins, moi j'étais comme paralysé dans le canapé, j'essayais tellement de lui échapper que j'allais finir couché sur le canapé. C'était un peu embarrassant... " Vous pouvez le reprendre s'il-vous-plaît... ? " demandais-je à la jeune femme avant de me faire complètement dominer par un chat... Au moins la boule de poil m'avait fait penser à autre chose. Et quand je regardais de nouveau la jeune femme, je ne pouvais pas croire qu'elle pouvait faire du mal, du moins qu'elle pouvait être une meurtrière, alors je me détendis un peu. C'est moi qui  devenais fou.