Ses mots faisaient peut-être un peu cliché, mais ça me convenait parfaitement. C'était bon à entendre, je ne pouvais dire le contraire ! D'ailleurs, pour la peine, je l'attrapai par la main et l'attirai à moi pour lui voler un baiser retentissant. T'aurais bien pu ne pas aimer le fait que ce soit si grand, justement. Lui fis-je remarquer avec un petit sourire amusé. Mais si elle s'y faisait, alors c'était absolument parfait ! Parce que je tenais vraiment à  ce qu'elle vive très bientôt avec nous. Dès qu'on allait nous même nous y installer, tant qu'à faire. La visite se termina et nous prîmes la direction de la maison de mes parents. J'étais un peu amusé, et attendri, de la voir aussi nerveuse. Mais moi je suis un homme d'âge mûr maintenant. J'ai rencontré des situations bien plus périlleuses et stressantes. Lui fis-je remarquer sur un ton suffisant. Je faisais mon malin là. Mais ce n'était pas dit que je continue sur cette voie là, le jour J ! Avant de descendre de voiture, je lui volai un baiser pour le moins passionné, histoire de lui faire penser à autre chose. Et de torturer ses lèvres avec mon empressement. Je lui adressai un dernier coup d'oeil coquin, qui m'apprit que même ses yeux brillaient. J'aimais trop l'effet que j'avais sur elle, pour m'en priver.

Comme je m'y attendais, ma mère se montra particulièrement expressive, puisqu'elle sauta au cou de ma petite amie pour la saluer. Oh appelle moi Anne voyons ! Tu fais partie de la famille maintenant ! Et de toute évidence, elle en était -plus que- ravie. Il y eut l'apéro dans le salon, pendant que les enfants jouaient dehors, sans se soucier des adultes. Installé dans un coin du canapé, j'avais un bras sur le dossier de celui ci, derrière Alicia. J'étais moi même inconscient de ce geste protecteur et de rapprochement; Ce fut le regard attendri de ma mère et celui, calculateur, de mon frère, qui me firent m'en rendre compte. Ce dernier devait déjà être en train de planifier notre mariage, tant il était persuadé que c'était un passager obligé pour tout le monde. Je fus presque soulagé que l'heure du repas arrive et qu'on se lève tous pour rejoindre le jardin. Alicia me devança en rejoignant mes enfants pour s'en occuper.  Après une courte hésitation, je décidai de la laisser faire; Parce qu'elle faisait ça à merveille et parce que mes enfants l'adoraient assez pour ne pas lui mener la vie dure. Je m'installai donc à table  pendant qu'elle les emmenait, avec ma belle soeur, dans la salle de bain pour se laver les mains. Colinn ! Elle est absolument parfaite. Je pense qu'elle va rapidement devenir ma nouvelle meilleure amie ! Je n'eus pas le temps de répondre à ma soeur, qu'Alicia revenait. Je ne pu toutefois m'empêcher de rire de la réaction de ma soeur. Carrément hystérique ! Alicia, te revoilà. Colinn était justement en train de nous dire qu'il était absolument fou amoureux de toi. Je rougis un peu sur le coup. Parce que je n'étais pas du tout en train de dire ça -de dire quoi que ce soit en fait-. Et parce que ça me gênait qu'on étale ainsi mes sentiments.  D'autant plus qu'Alicia savait déjà très bien ce qu'il en état de mes sentiments pour elle. Ca va détend toi, je plaisante ! Ajouta-t-elle avec un regard moqueur. Vous êtes tellement beaux tous les deux, que vous me donneriez presque envie de me mettre en couple moi aussi ! Mon frère protesta en lui rappelant qu'il était là, lui aussi. Et qu'il avait été en couple avec la femme de sa vie, bien avant moi. Ma soeur le traita de jaloux en lui tirant la langue. Ce qui eut le don de bien faire rire les enfants. je suis désolé, c'est toujours comme ça. Fis-je mine de me plaindre auprès d'Alicia. Elle m'aimait trop pour prendre peur et me quitter pour si peu. Mais quand même !

J'étais le premier surpris par la force de mon amour pour Alicia et par la rapidité avec laquelle nous faisions évoluer notre relation. Sans doute qu'à notre place, d'autres personnes auraient prit davantage de temps pour apprendre à se connaître, avant de faire la rencontre avec les enfants puis carrément la famille. Mais nous n'étions clairement pas comme tout le monde. Notre lien était bien trop fort pour qu'on soit capable de le garder caché de tous. D'ailleurs, tout le monde vit tout de suite que c'était réellement l'amour fou. Mais pas celui qui s'estompe quand la passion se calme. C'était nettement plus profond et plus fort que ça. C'était fait pour durer. Je me voyais bien faire ma vie avec elle. Et je savais qu'elle ressentait exactement la même chose. Je me sentais véritablement aimé de cet amour totalement dingue et puissant, pour la première fois de ma vie. Et il fallait bien admettre que ça faisait un bien fou. Je ne m'en lasserais certainement jamais ! Si ma soeur me mit un peu mal à l'aise à étaler mes sentiments comme ça haut et fort, je me sentis tout de suite mieux quand Alicia enroula ses bras autour de moi. Et je rougis un peu, bêtement, à sa réponse. J'avais beau le savoir, ça me faisait toujours le même effet. Et qu'elle le dise comme ça sans la moindre gêne, devant tout le monde ... Eh bien oui, ça me faisait vraiment quelque chose. Je gardai le sourire quand elle s'éloigna un peu de moi en riant. J'aimais son rire. Tellement ! Je lui avouai avec un ton presque désespéré, que mon frère et ma soeur se comportaient toujours ainsi. A savoir, comme deux grands gamins. Avec moi aussi d'ailleurs. D'ordinaire, c'était même plutôt ma soeur et moi. Mon frère étant généralement un peu plus coincé. Mais pour une fois, il se lâchait. Alors j'ai hâte de les rencontrer ! Je souris encore une fois à Alicia et posai inconsciemment une main sur sa cuisse une fois qu'elle fut assise à mes côtés. Simplement pour maintenir un certain contact entre nous. Parce que j'en étais carrément accro. C'était comme une façon de me rassurer sur le fait qu'elle était là, près de moi. Tout au long du repas, je maintins d'ailleurs ce genre de contact. Quand ce n'était pas ma main sur sa cuisse, c'était mon bras sur le dossier de sa chaise dans son dos. Et je ne cessais de la regarder avec amour et même, admiration. Je peinais toujours autant à réaliser qu'elle était mienne. Qu'elle était ma petite amie. Bon ok, je trouvais que ce terme n'était pas assez fort pour la décrire. Pour la première fois de ma vie, je trouvais que le mot "épouse" conviendrait vraiment. Mais je chassai vite cette idée de ma tête tant je trouvais ça bête. Je n'étais pas le genre à me marier. Ce n'était qu'un foutu bout de papier qui ne servait à rien du tout !

A la fin du repas et après de longs au revoir, nous reprenions la route pour rentrer dans notre appartement. Je savais que ce n'était pas du tout la dernière fois qu'Alicia se trouverait au sein de ma famille. Tout au contraire même ! En route, elle ne se fit pas prier pour complimenter mes proches. Evidemment, ça me fit un bien fou de l'entendre dire tout ça. C'était forcément important pour moi, qu'elle s'entende avec eux. De la même manière qu'elle s'entendait à merveille avec mes enfants. Comme moi ? Je suis quand même un peu prétentieux moi. Et pas mal d'autres trucs pas forcément très glorieux ... Lui fis-je remarquer avec amusement. Soit, c'était surtout dans le cadre du travail que j'étais ainsi. Et en dehors, je l'étais un peu également. Mais nettement moins depuis que nous étions ensemble. Parce que de toute évidence, elle avait un effet sacrément positif sur moi. Elle me rendait bien meilleur que je ne l'étais au départ. Et je l'en remerciais pour ça. Parce que j'étais beaucoup plus heureux ainsi. Je ris aux éclats avec tout le monde, quand Alicia se rattrapa pour préciser à mes enfants, qu'eux aussi elle les aimait. Bien sûr qu'elle les aimait. Parfois, j'avais carrément l'impression que c'était elle leur mère. Et j'étais loin de m'en plaindre ! Et une fois chez moi, nous nous comportâmes comme une véritable petite famille. Nous prîmes le temps de nourrir les enfants et d'aller les coucher, avant de nous installer tous les deux devant la télévision. Plateau télé pour nous. Parce que c'était un excellent moyen de se retrouver rien que tous les deux, d'une façon on ne peut plus simple. C'était très agréable. D'être tranquilles et de pouvoir parler de tout et de rien. Ou de ne pas parler du tout. Ca aussi, c'était agréable ! Au fait ... je sais qu'on ne parle pas boulot une fois à la maison. Mais je viens de repenser que je vais bientôt participer à une soirée importante dans le milieu du journalisme. J'y vais toujours avec plusieurs employés importants. Tu crois que tu pourrais venir ? Même en tant que stagiaire, ça pourrait être bien que tu découvres ça, non ?

Peut-être qu'elle avait raison et que je n'étais pas aussi prétentieux ni aussi froid que je pensais l'être. Il s'agissait sans doute vraiment d'une simple carapace que j'avais principalement quand je devais "jouer" mon rôle de patron. Alicia me connaissait bien mieux que je ne me connaissais moi même. Alors je pensais pouvoir lui faire confiance sur ce point là. Et tous les autres points. Ou peut-être que j'étais véritablement comme ça mais que tu m'as fais évoluer. Ca aussi, c'était possible. Le fait d'être bien plus heureux et d'avoir trouvé ma place véritable, pouvait bel et bien m'avoir fait devenir celui que j'étais vraiment. Enfin peu importe, l'essentiel c'était de savoir que nous étions fait l'un pour l'autre et qu'être ensemble nous rendait tous les deux très heureux. Une fois arrivés chez moi, nous nous comportâmes vraiment comme une parfaite petite famille qui avait déjà ses habitudes. Je gérais le repas pendant qu'Alicia s'occupait de la douche des filles. C'est fou comme tout semblait tellement plus facile maintenant que je l'avais dans ma vie. Avant elle, j'étais constamment en train de courir d'un enfant à l'autre en passant par la cuisine pour m'occuper du repas et des chambres pour y mettre un peu d'ordre. C'était la course constante. Et entre ici et le boulot également. J'étais épuisé et je ne m'en rendais compte que maintenant, alors que je pouvais enfin souffler un peu.

Nous pûmes même profiter de notre petit moment rien qu'à nous en tant que couple, avec un plateau télé. Bon sang ce que j'étais bien avec cette femme là ! Je posai ma tête sur le dossier du canapé pour poser les yeux sur elle tandis qu'elle caressait doucement mon crâne. C'était très agréable. Tout était agréable avec elle. Ca dépendra du programme. Mais je t'en reparlerai à ce moment là. C'est pas pour tout de suite. Je me penchai vers elle pour lui voler un délicat baiser. Nous abandonnions nos plateaux vides sur la table basse en attendant d'aller les ranger dans la cuisine, pour nous blottir l'un contre l'autre et regarder la fin de notre film. J'étais dans son dos, mon bras autour de sa taille et mon menton sur son crâne. Je pourrais rester ainsi contre elle, tout le temps. Non stop. Tellement c'était bon. A la fin de notre film, elle me sauta littéralement dans les bras pour que je la porte jusqu'au lit. Ce qui eut le don de m'arracher un rire franc et spontané. Dis donc, je crois que t'es en train de te princessiser. Quoi ? J'avais bien le droit d'inventer des mots, non ? Pour elle, j'en inventerais des tas tant elle était unique ! Malgré tout, je la portai jusqu'au lit où nous nous endormîmes évidemment dans les bras l'un de l'autre. Et je me réveillai avant le réveil au petit matin. Je gémis un peu et m'étendis entre les draps. Quand je posai les yeux sur elle, je constatai qu'elle dormait encore profondément et je me perdis dans la contemplation de sa petite personne. Elle avait beau très bien dormir, je ne pu m'empêcher d'éprouver l'envie de la réveiller ... Coquinement. Certainement parce que je savais que c'était le meilleur moment pour ça. Les enfants encore profondément endormis et les responsabilités repoussés à un peu plus tard. Là, c'était juste elle et moi. Mon amour ? Le réveil sonne dans trente minutes ... Vins-je souffler au creux de son oreille, entre deux baisers déposés dans la chaleur de son cou.

Dans le fond, je n'en savais rien si elle m'avait vraiment changé. Ou si elle m'avait simplement révélé à moi même. Parce que c'est vrai qu'en présence de ma famille, j'étais toujours plus doux, plus détendu et plus ouvert que lorsque je me trouvais dans mon entreprise. Mais ça n'avait quand même rien à voir avec ce que j'étais maintenant, avec elle. C'était petit en comparaison. Maintenant, je me sentais véritablement vivre. J'étais véritablement heureux et ça, c'était entièrement grâce à elle. J'étais au moins certain de ce point là ! Je pense que le bonheur changerait n'importe qui. Alors, oui, j'ai forcément changé. Parce que j'étais carrément heureux. Strictement rien à voir avec ce que j'avais pu ressentir tout au long de ma vie. Enfin si, bien sûr, j'avais été incroyablement heureux à la naissance de mes enfants. Mais à tous les coups, c'était un bonheur qui était entaché par ma petite amie de l'époque. Tellement heureux, que même le simple fait de partager un plateau repas avec elle, suffisait à me combler de bonheur. Même la porter jusqu'à notre lit, me plaisait. Quand bien même je la taquinai ouvertement à ce sujet d'ailleurs. T'es plutôt ma reine toi. Lui fis-je remarquer sur un ton taquin. J'avais déjà deux petites princesses desquelles je devais prendre soin. En tant que reine, elle m'aidait à prendre soin d'elle. Et nous prenions soin l'un de l'autre en plus de ça. C'était un bon deal, non ? En tout cas ça semblait convenir à tout le monde ! Une fois dans mon lit, nous nous endormîmes étroitement blottit l'un contre l'autre. Malheureusement pour elle, je fus réveillé avant la sonnerie du réveil. Ou heureusement, vu que j'étais certain qu'elle serait tout aussi partante que moi pour un réveil câlin. Même si elle ronchonna un peu au début. Ca m'amusait plus qu'autre chose. Et finalement elle me fit rouler sur les draps pour m'embrasser la peau en retour.

Je profitai de la position pour lui retirer le peu de fringues qu'elle portait en guise de pyjama et les balançai hors du lit. Pour mieux reprendre la place au dessus d'elle. Déjà, nous échangions des caresses brûlantes, des baisers fiévreux et une étreinte tendre et torride à la fois entre les draps qui protégeaient nos corps étroitement liés. Nous étouffions nos soupirs et gémissements de plaisir dans le cou de l'autre, pour ne pas faire trop de bruit. Quand bien même je doutais que l'on puisse réveiller mes enfants aussi facilement. Je préférais quand même ne pas prendre le risque et garder nos étreintes bruyantes pour des moments où nous serions tout à fait seuls. Ou pour ma future maison bien plus grande et beaucoup plus isolée. L'étreinte gagna en intensité avant de prendre tout naturellement fin. Je plantai mon regard brillant dans le sien et souris en découvrant le sien. Elle était dans le même état d'extase que moi, bien sûr. Un peu de sexe, c'est quand même mieux que trente minutes de sommeil. Rétorquai-je avec amusement. Et je ris de bon coeur avec elle quand le réveil nous rappela à la réalité. Timing parfait. Hm ... Je t'aime aussi. Lui soufflai-je d'une voix tendre, en repoussant délicatement une mèche de cheveux de son visage. Après ça, nous quittions le lit pour vaquer à nos occupations du matin. Désormais, je ne prenais plus ma douche seul le matin. Et même si j'avais envie de m'y prélasser quand elle était avec moi, nous la prîmes quand même assez rapidement. Avant d'aller les gérer les enfants, les petits déjeuners, l'habillement et tout le reste. Tout me paraissait beaucoup plus simple avec elle dans ma vie. La nouvelle organisation s'était faite tout naturellement. Aucun obstacle sur notre chemin !

Quand je la croisai au bureau, j'étais de bien trop bonne humeur pour pouvoir le cacher. Certains de mes employés me regardèrent d'une drôle de façon d'ailleurs. Je n'étais jamais aussi souriant ni aussi bavard. Je m'intégrais nettement plus aux conversations que d'ordinaire. Des conversations assez privées pour certaines. Bien sûr, je ne parlais pas davantage de moi. Mais je m'intéressais à eux et ça semblait les étonner et les flatter tout à la fois. Et tout ça, c'était quand même totalement "la faute" de celle que j'aimais. Qui m'envoya d'ailleurs un sms pour me faire quelques "remontrances". Ce qui m'amusait plutôt qu'autre chose en vérité. C'est plus fort que moi. La faute au sexe matinal. J'arrête pas d'y penser. Et puis tu peux parler toi. Je te signale que tu lorgnes mes fesses à chaque fois que je te tourne le dos. Lui envoyai-je en retour, plutôt fier de moi c'est vrai. Les jours filèrent ainsi, tous plus beaux les uns que les autres. Tout était réunis pour que je sois le plus heureux du monde. Des moments de famille parfaite en compagnie d'Alicia et de mes enfants. Des moments de couple tendre quand nous étions tous les deux. Des moments plus chauds quand la porte de la chambre était fermée. Et une complicité de travail réel et discrète au sein du magazine. Tout était parfait. J'étais de plus en plus heureux, pour ne pas dire euphorique, en sa compagnie. Et quand la fameuse soirée arriva, je me sentis presque nerveux. Parce qu'elle allait être là, super sexy, à quelques pas de moi. Mais que j'allais devoir me montrer sage en gardant mes distances.

Elle alla se maquiller de son côté, en compagnie de mes filles. Je comptais faire un bref passage par la chambre quand même, pour récupérer mon costume. Mais m'arrêtai en entendant leurs voix derrière la porte. Enfin surtout celle d'Alicia qui prenait le temps de leur expliquer quelque chose. De très beau d'ailleurs. A sa façon, elle contribuait vraiment à l'éducation de mes filles. En leur donnant un excellent exemple et en leur expliquant des choses pour qu'elles grandissent en devenant des jeunes femmes aussi bien que possible. Mon coeur tambourina frénétiquement dans ma poitrine alors que je réalisais pour la énième fois, qu'elle était une mère parfaite. Qu'elle en serait une, un jour. Si elle voulait bien porter un enfant de moi. Notre enfant ... Moi je le voulais. Pas tout de suite parce qu'elle était jeune. Mais un jour, dans quelques années. J'attendis la fin du speech pour entrer dans la chambre, sourire au coin des lèvres. Assez longtemps pour savoir que t'es parfaite, sur tous les plans. Je ne pouvais pas employer le terme "une mère parfaite" devant mes filles ni même devant elle. Parce que malheureusement, elle n'était pas leur mère. Quand bien même j'adorerais ça ... Je déposai un baiser sur le front de chacune de mes filles et un sur les lèvres d'Alicia, avant de récupérer mon costume et m'éclipser pour me préparer. Je ris à sa réaction quand elle me retrouva quelques minutes plus tard. Je vins me coller à elle et passer une main dans son dos, pour l'attirer doucement à moi et lui voler un nouveau baiser. Juste du bout des lèvres pour ne pas abîmer son maquillage. Aucune de ces femmes ne t'arrivera à la cheville. Et je le pensais vraiment. Elle éclipsait déjà toutes les autres, sans aucun mal !

Toi par contre, tu gardes vraiment le suspens de ta tenue jusqu'au bout ! Et je sentais que j'allais avoir du mal à rester sage pendant toute la soirée. Je filai pour emmener mes enfants chez mon frère avant de rejoindre le lieu où devait se passer la soirée. Nous nous y retrouvâmes avec le reste de l'équipe. Et en effet, je n'avais déjà d'yeux que pour Alicia. J'avais plus de mal que jamais à rester à l'écart. Et c'était difficile pour moi de me concentrer sur les jeunes femmes qui venaient me parler alors que je rêvais juste de rejoindre celle que j'aimais. Certaines me tenaient vraiment la jambe bon sang. Elles riaient à gorge déployée à chaque fois que je parlais, posaient une main sur mon bras pour attirer pleinement mon attention ... Et moi je me contentais de sourire poliment en leur répondant sur un ton tout aussi poli, sans jamais cesser de chercher Alicia du regard. Qui gardait trop ses distances à mon goût. Heureusement, elle fut de nouveau non loin de moi quand arriva la séance photos. Le genre de truc qui ne m'intéressait pas du tout et que je trouvais même chiant. Je n'avais rien d'une star quand même. Mais ils semblaient particulièrement apprécier de me prendre en photo. Ca commença avec toute mon équipe. Ensuite Alicia fut mise de côté. Je devins nettement plus froid et plus fermé en sachant qu'elle était de nouveau trop loin de moi. En sachant qu'elle avait été éjecté des photos. Parce que personne ne la connaissait et que du coup, elle était moins importante. Et pourtant tellement photogénique, ça devrait compenser pour le moment, non ? En attendant qu'elle se fasse un nom dans le milieu ... Il y eut quelques photo en solo. Quand ce fut mon tour, je demeurais obstinément fermé, avec la seule hâte de pouvoir m'échapper enfin du champ des appareils. Alicia fut un peu plus éloigné de moi encore. Elle était totalement dans l'ombre et je parvenais à peine à l'apercevoir. Et même si elle se voulait rassurante, je la sentais blessée. Ce connard de photographe la rejetait comme une mal propre. Ce fut donc presque un réflexe pour moi. De balancer un regard noir au type en question et de m'approcher pour attraper la main d'Alicia. J'entremêlai tout de suite nos doigts pour la faire revenir près de moi. Si je devais être pris en photo, je voulais que ce soit avec elle. Parce qu'elle méritait qu'on s'intéresse à elle. Pas uniquement parce qu'elle était vraiment à tomber. Mais aussi et surtout parce qu'elle allait vite faire parler d'elle dans le milieu. Ca, j'en étais bien certain ! Et puis même moi, j'étais tout de suite plus détendu avec elle à mes côtés. Je mis quelques secondes avant de réaliser que ma façon de la tenir par la main, montrait bien le genre de relation que nous entretenions. Mais je n'arrivais pas à le regretter. Si je finis par libérer sa main, ce ne fut que pour enrouler mon bras autour de sa taille et l'attirer plus près de moi encore. Je te fais seulement gagner quelques mois. Dans quelques temps, c'est toi qui me fera de l'ombre dans le milieu. Lui soufflai-je tout bas, en lui souriant. Soit dit en passant, je suis vraiment soulagé qu'on ait l'appart' pour nous tout seuls cette nuit ... Ajoutai-je au creux de son oreille. Et l'expression de son visage qu'elle afficha à ce moment là, eut le don de m'arracher un rire qui ne manqua pas d'être immortalisé par les appareils qui continuaient de crépiter tout autour de nous. Chose assez stressante pour quelqu'un qui n'y était pas habitué. Enfin, je pris la peine de regarder les objectifs. J'étais plus détendu maintenant. Plus souriant même. Je dévorai encore une fois du regard Alicia et vins lui voler un tendre baiser avant de me reculer pour qu'elle soit seule dans le champ des appareils. Et je l'observais amoureusement, d'une façon on ne peut plus évidente tandis qu'elle faisait l'effort de rester là sans moi. Je lui permis quand même de ne pas subir trop longtemps cette "torture" en la rejoignant et en récupérant sa main pour quitter les lieux en faisant un dernier signe aux photographes. J'avais le coeur qui battait la chamade tandis que nous étions rejoints par le reste de l'équipe pour aller maintenant nous installer à table. J'espérais éviter les remarques sur notre couple inattendu. Et j'espérais surtout qu'Alicia ne m'en voulait pas trop d'avoir finalement affiché notre relation de la sorte. De l'avoir pas mal affiché, elle.

Et quand bien même cette étreinte l'aurait plus épuisée qu'autre chose, j'en aurais quand même été fier. Parce que, très sérieusement, je ne voyais pas de meilleure façon de débuter une journée. Pas avec elle en tout cas. C'était juste le pied de partager un tel moment dès le réveil. Torride et tendre à la fois. Et en toute logique, la journée qui suivit se passa incroyablement bien. J'étais d'une superbe humeur et je voyais bien que c'était son cas également. Même si je me forçais à rester un tant soit peu éloigné d'elle. Garder mes distances, quelle épreuve ! Même pas en rêve ! Je supporterais pas de devoir rester sage cinq jours entiers ! Et je le sais parce que t'es pas assez réactive et qu'à chaque fois que je me tourne, t'as les yeux encore baissés. Je rangeai finalement mon téléphone pour ne plus être tenté de la taquiner ainsi. Il fallait retrouver notre sérieux quand même, pour affronter la nouvelle journée de boulot. Il n'empêche que nous trouvâmes un véritable équilibre au cours de la semaine suivante. J'étais vraiment heureux et ma vie était bien complète désormais. Ca se confirma encore quand elle adopta un véritable rôle de mère à l'encontre de mes filles. Et ça te rend parfaite à mes yeux. Assurai-je quand même. Je n'en démordrais pas. Elle était parfaite. A mes yeux, elle l'était. Dans le rôle de mère, assurément ! Je disparu le temps de m'habiller et quand je revins vers elle, je sentis bien qu'elle était vraiment en train de douter à propos de cette soirée. Plus trop certaine de vouloir s'y rendre. Mais moi j'y tenais trop pour la laisser se défiler ! Si tu parles de ça, sache que ça t'es également complètement, définitivement et irrémédiablement réservé. Tout en parlant, je m'emparai de sa main pour la glisser directement sur mes parties. Oui ok, c'est vrai ... J'étais tellement bien et à l'aise avec elle, que je me lâchais vraiment sur tous les plans. En même temps, ça avait vite été très ... "Coquin" entre nous. Il suffit de se rappeler que je l'avais attaché à un lit d'hôtel alors même que nous n'étions pas encore ensemble, pour le savoir ...

Très calmement, je lui offris un immense sourire avant de quitter la chambre pour m'occuper des enfants. Nous nous retrouvâmes un peu plus tard à la soirée. Et comme je m'y attendais, Alicia était à tomber. J'étais totalement subjugué. Il suffisait que je la regarde plus de cinq secondes, pour que mon coeur s'emballe dans ma cage thoracique. Vivement qu'on rentre, vraiment. Elle était belle. Sexy aussi. Et ressemblait à une princesse en même temps. Tellement, que je ne comprenais pas du tout que les photographes ne veuillent pas du tout d'elle sur les photo. Et la façon qu'ils eurent de la rejeter, me confirma que je devais arrêter le massacre. Je ne me fis donc pas prier pour aller la récupérer par la main. Elle eut un moment de doute, bien sûr. Fais moi confiance Alicia. Lui soufflai-je du bout des lèvres, avant de l'attirer tout à fait à moi. Oh crois moi, tu ne passeras pas longtemps inaperçue. Et c'est pas juste l'homme amoureux qui parle. C'était aussi le patron. Celui qui n'avait eut d'autre choix que de reconnaître son incroyable talent. Parce qu'elle avait tout fait pour me faire ouvrir les yeux ce jour là. Et que je ne pouvais que lui en être infiniment reconnaissant aujourd'hui. Parce qu'elle apportait beaucoup à mon magazine, en plus d'apporter à ma vie. Parce qu'elle était unique en son genre et que j'étais excité à l'idée d'assister à son ascension dans le milieu. Parce que je savais sans l'ombre d'un doute, qu'elle aurait droit à tout ça. Qu'elle deviendrait grande. Certainement qu'elle prendrait les reines de son propre journal ou magazine. Parce que je me doute bien qu'elle voudra faire plus que de "simplement" travailler pour qui que ce soit. Même si le "qui que ce soit" c'est moi. Et le jour où elle décidera de s'envoler, je ne lui en voudrai pas le moins du monde. C'est même là tout ce que je lui souhaite.

Joueur, je lui soufflai quelque chose de très intime au creux de l'oreille. Seule elle pouvait l'entendre de toute façon. Et sa réaction fut immédiate. Ca eut le don de m'arracher un rire franc et léger. En douceur, je m'éloignai un peu d'elle. Contente-toi de sourire mon amour. Me contentai-je de lui souffler en disparaissant tout à fait du champ de vision des appareils photo. Et je la dévorais du regard en silence, le sourire toujours aux lèvres. J'étais fasciné par sa beauté. Et je n'arrivais pas à croire qu'elle était mienne. Je ne la laissai quand même pas trop longtemps dans cette galère et fini par revenir à elle pour l'entraîner à l'intérieur avec moi. Mais nous fûmes interrompus par une jeune femme, micro en main et accompagnée de toute l'artillerie lourde, qui avait quelques questions pour moi. Mon expression passa de très détendue à franchement froide. Vous auriez peut-être du mieux préparer vos questions avant de les poser. C'est ma petite amie et une future journaliste de grand talent, que vous venez de comparer à une escort girl. Le seul point positif, c'est que c'est une façon comme une autre de la complimenter sur son physique. Par contre, je vous conseille vivement de vous reconvertir. Je lui fis une bref hochement de tête en guise de salut, avant de m'éloigner de nouveau. J'étais resté aussi courtois que possible. Parce que je n'étais pas un impulsif et que je n'étais pas vulgaire pour un sou. Mais bon sang, je l'aurais bien insulté celle là. Je suis vraiment désolé Alicia, j'avais pas du tout pensé à ... Ce genre de trucs. Et maintenant, je commençais à culpabiliser un peu. Elle avait le droit de m'en vouloir pour un tas de trucs. Parce que je venais de l'afficher devant plein de gens. Parce qu'elle s'était faite traiter d'escort. Et parce qu'elle apparaissait comme étant la petite amie d'un grand patron, alors qu'elle voulait gravir les échelons avec la seule aide de son talent. Il y avait peu de chance pour qu'elle ait envie de bosser pour moi encore bien longtemps, maintenant ...