Nos échanges SMS n'aboutissaient à rien... et vu que j'avais dit à Dani de coincer Glenn, je pense que je devais faire pareil pour Lukas. Il n'était pas très aimable avec moi... Est-ce que je l'avais mérité? Je ne sais pas trop en fait... n'avais-je pas le droit de décider ce que je voulais pour ma vie? Pouvait-il comprendre que ce qu'il m'offrait c'était pour le moins bizarre après ce que Nightmare a dévoilé sur lui. Il m'avait expliqué le tout, mais vu qu'il faisait le téléphone rose, je pouvais dire que j'avais encore des doutes sur la personne qu'il était. Mais ce que je pouvais dire c'est que j'aimais beaucoup la personnalité de Lukas et on s'entendait plutôt bien avant, je m'ennuyais de ce que nous avions... bien sûr, sans le sexe. J'avais respiré un bon coup, j'avais fini le boulot tôt et je connaissais son horaire de la journée. J'avais pris en chemin une bouteille de vin pour ne pas me présenter les mains vident. J'espérais que lorsqu'il me verrai derrière la porte, qu'il allait ouvrir et me faire entrer. Disons que je me sentais plutôt seule, Chris travaillait tard et j'en avais marre de rester chez moi à l'attendre, je voulais voir des gens! Je roulai alors jusqu'à son appartement et je cognai à la porte. Doggy se mit à japper et je vis enfin le beau brun ouvrir. Le coeur me débattait beaucoup et j'étais sur le point de me mettre à pleurer, mais je ne le fis pas.

- Hey! Lançai-je en brandissant la bouteille de vin devant moi. J'aimerais bien qu'on discute si tu le veux bien.... on a des choses à se dire...

Je souhaitais vraiment qu'il fasse un effort, j'avais mis ma main sur la porte pour qu'il ne la ferme pas à mon nez... S'il le faisait, il était clair que j'allais pleurer. Heureusement, il ouvrit la porte et Doggy vint tout de suite me saluer.

- Salut beau mec... t'es en forme toi!!! Woua!!!

Il me léchait les mains et il bougeait dans tous les sens. Je tendis la bouteille à Lukas qu'il prit et se dirigea vers la cuisine. J'avais de la bave de chien sur mes mains alors, je me permis d'aller me laver les mains à l'évier. Il me montra ensuite le salon pour qu'on aille discuter... Je savais alors que ça ne serait pas facile... je ne savais pas vraiment par quoi commencer.

- Ça va bien? J'ai vu que.. tu avais rencontré une fille... ou des filles en fait?

Je m'installai sur le canapé en mettant mes mains sur mes cuisses attendant de voir ce qu'il allait me dire sur les filles en questions que j'avais vu sur son instagram. Ça ne m'avait pas plu du tout parce qu'il avait dit qu'il tenait à moi et là il se retrouvait tout de suite dans les bras d'une autre. Devais-je conclure que Nightmare avait raison, que c'était un gogoboy?

Je savais que mes propos envers Emily n’étaient pas très sympathiques mais c’était jusque-là le seul moyen que j’avais trouvé pour me protéger d’elle. Pour autant, même si elle me disait à chaque fois que j’étais méchant avec elle et qu’elle ne voulait plus entendre parler de moi, elle revenait vers moi. Je ne la comprenais pas … J’avais laissé son dernier texto sans réponse involontairement mais peut-être était-ce en fait volontaire inconsciemment ? Une énième fois je lui avais répondu de façon cinglante et elle n’avait pas appréciée. J’avais oublié de lui répondre par la suite, happé par le travail et le nouveau jeu vidéo que j’avais acheté pour faire passer le temps. Ensuite, j’avais été appelé par mes parents, me demandant expressément de rendre visite à mon grand-père au Texas. Celui-ci avait fait une crise cardiaque alors qu’il montait à cheval. Lors de sa chute il s’était cassé une côte. Cela m’avait un peu retourné et pendant quinze jours je n’avais donné signe de vie à personne sur Miami.

Cela faisait deux jours que j’étais revenu, mon grand-père ne voulait plus me voir dans ses pattes car il disait se sentir bien. J’avais repris le boulot non sans grande motivation. Ces deux semaines au Texas m’avait fait du bien, même si l’état de santé de mon grand-père m’avait préoccupé. J’avais pu prendre du recul sur ce qu’il s’était passé et j’avais pris la décision de reprendre ma vie en main. Je devais cesser de me battre pour quelque chose qui n’arriverait pas et pour quelqu’un qui ne me donnerait jamais rien de ce que je désire réellement. Des filles il y en avait des tas, j’en trouverais d’autre. Je venais de rentrer depuis un quart d’heure du travail que l’on frappa à ma porte. Doggy aboya afin de s’assurer que j’avais bien entendu. Je caressai la tête de mon chien et alla ouvrir en me demandant qui cela pouvait-il bien être. Je tournai la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Une jeune femme blonde bien familière se tenait sur le pas de ma porte, une bouteille de vin à la main.

« Emily … » lâchai-je avec surprise.

Elle apposa sa main sur ma porte et s’adressa à moi. Même si ces lèvres semblaient dire qu’elle allait bien, ses yeux voulaient dire le contraire. Cela me troubla. Pas seulement ces yeux. Non, sa présence me troublait. Je ne l’attendais pas. Elle me dit que nous devions parler. Je n’avais plus envie de parler, je n’avais plus envie de lui dire quoi ce soit. Même si mes premières pensées furent de la rembarrer de fermer la porte, ma main ouvrit la porte un peu plus pour la laisser entrer. J’avais l’impression que mon cerveau et mon cœur ne communiquaient plus ensembles. Mon chien vint saluer Emily qui s’empressa de le caresser en s’adressant joyeusement à lui. Un sourire m’échappa. La jeune femme se releva et me tendis la bouteille.

« Merci, mais tu n’étais pas obligé de venir … » j’aurais voulu m’arrêter sur ces mots « … les mains pleines. » Je refermai la porte d’entrée. « Tu connais déjà les lieux. » dis-je sur un ton que j’essayai de garder le plus neutre possible. Je ne voulais pas que mes émotions me trahissent.

Je me dirigeai vers la cuisine où je posai la bouteille sur le plan de travail. Emily se lava les mains et une fois cela fait, nous nous dirigeâmes vers le salon. Je ne savais pas trop quoi dire ni quoi faire. C’était … bizarre. Elle venait à l’improviste chez moi et je me trouvais un peu désemparé. Nous nous assîmes sur le canapé d’un bout à l’autre. Je raclai ma gorge et Emily pris la parole. Ces mots me frappèrent à l’estomac comme si elle venait de me lancer une brique. Elle m’espionnait donc sur les réseaux sociaux ? Je levai les yeux au ciel avant de lui lancer une réponse cinglante :

« Et toi, j’ai vu que tu étais … » mariée allai-je répondre mais mes mots se coincèrent dans ma gorge. « … ravissante. »  

Ravissante ?! J’avais pas trouvé quelque chose de plus niais encore ? Sérieux, je me maudissais sur ce coup-là. Je passai une main sur l’arrière de mon cou en m’enfonçant un peu plus dans le canapé. Je détournai mon regard vers mon chien qui se posait dans son panier et qui semblait être très curieux de voir comment allait se dérouler notre rencontre. Les yeux de mon chien se posèrent sur moi comme s’il voulait me faire passer un message. Je soufflai tout en me redressant. Mes mains se posèrent dans un bruit sourd sur mes cuisses. Mes yeux se posèrent sur Emily.

« Ecoute, j’ai eu un comportement puéril. Ces filles c’étaient juste pour te mettre la rage. Apparemment ca à attirer ton attention on dirait. Mais c’était con, très con. C’étaient juste des amies c’est tout. » Je me levai et m’avança vers Doggy pour le caresser. « J’ai fait le con. » Emily était dans mon dos mais je pouvais sentir son regard sur moi. Mon chien me mordilla ma main et je lui fis les gros yeux.

Je trouvais que Lukas feelait tellement doux, je ne comprenais pas trop ses messages haineux à mon égard en SMS... devant moi j'avais un homme plutôt gêné... ça se voyait bien et ça me mettait un peu mal à l'aise... comme s'il cachait quelque chose. Il est certain que je l'avais pris au dépourvu en venant chez lui, mais tout son corps montrait son inconfort, c'était un peu dommage de sa part. Je lui parlai tout de suite de ce que j'avais vu sur les réseaux sociaux parce que je dirais que ça m'avait dérangé. Il commença sa phrase comme je l'avais commencé pour finir avec "ravissante". J'avais réagit face à sa remarque parce que je ne comprenais pas trop, c'était comme s'il avait voulu dire autre chose et s'était rattrapé avec "ravissante", ça ne me plaisait de moins en moins d'être ici du coup. Puis, il m'indiqua que c'était pour me faire rager les photos avec les filles, qu'il avait fait le con.

- Oui, c'est bien le mot que j'aurais employer... "con"... Écoute, je sais pas pourquoi tu me fais ça, tu le prends peut-être mal mon mariage, mais là, tu t'organises pour que je te fous une claque. Je pensais pas mériter ça de ta part! Surtout les sms que tu m'envoies...

J'étais du genre franche et directe, il l'avait sans doute remarqué depuis le temps qu'on se connait, je n'allais pas passé par quatre chemins. Lukas s'était levé pour me faire dos, je ne sais pas pourquoi il se cachait là. Je me levai à mon tour pour aller lui faire face. Je posai ma main sur son bras pour qu'il me regarde en face.

- Mais qu'est-ce qui se passe? Tu peux m'expliquer parce que je ne comprends pas, je pensais qu'on pourrait redevenir amis tous les deux... Je me sens seule un peu tu sais? Je ne vois presque personnes d'autre que Chris et il rentre tard du boulot donc, je m'ennuie!

On avait une belle relation avant que tout ça n'arrive et maintenant il me fuyait. Peut-être que je devrais faire une croix sur lui, je ne sais pas, mais je sentais que j'allais être vite fixée.

- J'ai essayé de t'appeler sur la ligne rose et ton numéro n'existe plus... tu as arrêté?

On avait fait connaissance comme ça, sans échanger de mots cochons, c'était un peu drôle quand on y pensait, mais là, je n'avais pas pu lui parler comme ça. Quand j'avais essayé de l'appeler sur son cellulaire, il ne décrochait pas. Bref, on ne pouvait pas dire que je n'essayais pas... Maintenant, j'étais face à face avec lui, il ne pouvait pas me fuir... à moins qu'il ne me jette dehors.. J'en sais rien.

La situation devenait pour moi un peu oppressante en plus d’être déstabilisante. A chaque fois que Emily me posait une question, à chaque fois qu’elle me disait quelque chose j’avais envie de lui répondre de façon cinglante comme à chaque fois que je l’avais fait depuis son mariage. Je savais qu’elle ne méritait pas ça et je devais changer ma façon d’être avec elle. J’avais pris quinze jours de recul et j’avais décidé de passer à autre chose. Je pouvais être terriblement rancunier envers les gens qui me blessaient, mais cela ne jouait jamais en ma faveur, du moins en général. Je lui avouais avoir eu un comportement puéril pour la rendre jalouse et me traita de con. Emily, avec son caractère franc, appuya mes propos en me disant que je méritais de me prendre une gifle. Ses mots étaient forts mais sans doute n’avait-elle pas complètement tort ? Je sentis la main d’Emily se poser sur mon avant-bras et je pris sur moi pour ne pas rompre le contact brutalement. Je sentis son geste m’amener à la regarder en face pour répondre à ses interrogations. La jeune femme me confia s’ennuyer dans sa vie. Elle n’avait apparemment pas une vie sociale très trépidante et elle souhaitait renouer avec moi. Je ne savais pas quoi lui dire. J’étais partager entre de la compassion et de la colère.

« Je suis désolé. » dis-je simplement.

Ces trois mots pouvaient dire tout et rien à la fois. Mais en effet j’étais désolé, désolé pour beaucoup de choses, même pour certaines choses qui n’étaient pas de mon ressort, ni de ma faute. Cela m’attristait de la sentir aussi solitaire mais c’est elle qui avait provoqué cela. Par contre j’étais désolé, et cela était de ma faute, pour les sms. Elle me dit avoir essayé de me contacter sur le téléphone rose mais en vain.

« J’ai arrêté avec ça. Je suis un homme honnête maintenant et au moins je ne pourrais plus faire honte à personne … »

Car oui, je m’étais fait larguer par Emily dans un premier temps car elle avait eu honte de ce que je faisais dans la vie. Okay c’est vrai que je n’avais pas un deuxième métier très beau mais au moins je gagnais ma vie légalement et je remboursais mon prêt étudiant comme un honnête homme.

« Mon prêt a été remboursé, je peux me consacrer à mes boulot de véto maintenant. »

Je me défis de l’étreinte d’Emily. Celle-ci n’avait pas enlevé sa main de mon bras comme si elle semblait avoir peur que je m’enfuis ou que je me détourne d’elle. Mon regard se posa sur mon chien avant de revenir se poser sur la jeune femme.

« Je … je suis désolé que tu te sentes aussi seul dans ta vie mais … comprends que … » je réfléchis à ce que je voulais lui dire et comment lui dire sans la blesser. Ma voix était posée et douce. « … tu m’as blessé. »

Des mots simples, bien trop simples pour tout ce que j’avais envie de lui dire mais que je ne saurais comment le lui dire. J’avais pas envie non plus de rentrer dans une énième dispute avec elle surtout en face à face. C’est fourbe mais dégueulasse de penser ça, mais il était beaucoup plus facile de lui balancer des horreurs par sms qu’en face. Son visage remplis de tristesse je ne pourrais pas le supporter.

« J’ai mes tords mais tu as aussi les tiens, et je ne parle pas de ton mariage. Tu as pris une décision, soit. Mais tu m’as blessé toi aussi et tu n’as pas voulu le reconnaitre. Tu m’as quitté, tu t’es marié et sans me laisser le temps de me retourner tu me demandes d’être ami avec toi. Mets-toi à ma place pendant une seconde. Qu’est-ce que tu aurais ressentis si tu avais été follement amoureuse de moi, mais que tu n’avais pas su comment me le dire ? Que tu sois rejeté par celui que tu aimes parce qu’il a honte de toi ? Parce qu’une salope raconte des saloperies ? Et que lorsque tu veux faire les choses bien et recoller les morceaux, t’apprends qu’il va se marier ? Qu’ensuite tu te rends au mariage de ta meilleure amie et elle se marie avec celui que tu aimes ? Ca t’aurais fait quoi dis-moi ? »

Je fixai Emily du regard.

Me retrouver en face de Lukas pour discuter était pour moi une bonne façon de remettre les pendules à l'heure depuis le jour du mariage. Je lui remis sous le nez les SMS qu'on avait échangé et il s'excusa et semblait plutôt sincère pour ça, mais en même temps, il semblait le dire juste parce que je le confrontais en ce moment même. Je fronçai tout de suite les sourcils en laissant passer pour ne pas me mettre en colère et regretter ensuite mes paroles. Je lui parlai alors du téléphone rose. Je fus surprise d'apprendre qu'il avait laissé tombé parce que son prêt étudiant avait été remboursé. C'était bizarre...

- Lukas... ça ne faisait pas de toi quelqu'un de malhonnête...

C'était vrai, on s'était rencontré comme ça... Ça me faisait un peu de peine qu'il pense que c'était malhonnête... Il ne m'avait rien caché... bon, c'était impossible de me cacher ça vu mes appels pour lui. C'était moi la petite perverse au départ qui avait tenté la ligne rose. En fait, j'avais été un peu perdue, je me cherchais un ami... j'en avais trouvé un et là, il me fuyait.

- Je suis contente pour toi... wow!

Il devait être bien heureux de ne plus avoir de dettes. Pour ma part c'était une autre histoire, j'avais terminé l'école et maintenant je devais tout payé même si mes parents m'avaient bien aidé. Une jeune femme devait apprendre à se débrouiller toute seule et je ne voulais pas mêler Chris à ça. Lukas recula, ainsi je lui lâchai le bras. Mes bras vinrent se croiser sur mon ventre.. Sa réaction était des plus froides à mon égard. Je lui fis part de mes sentiments du moment. Je me sentais seule!

- Alors ce qui m'arrive, je le mérite si je comprends bien!

Je l'avais blessé oui... ok... mais là c'est lui qui me blessait en retour avec sa réaction. Je pense que venir ici était une grossière erreur. En fait, je ne sais pas du tout ce que j'avais cru que j'obtiendrai de lui. Il commença à me raconter qu'il prenait mal le tout, que si j'avais été à sa place j'aurais réagit pareil, je ne sais pas pourquoi, ça me fâchait ce qu'il me disait. J'attendais qu'il me parle d'amour, oui, il le fit, mais ce n'est pas ce que j'avais voulu entendre. Il se disait fou amoureux de moi! Je ne le voyais pas comme ça! Je soupirai lourdement! Je voulais rester zen, mais là, impossible!

- T'es vraiment un mec toi!!! Un putain de mec! Tu sais quoi, il me reste que ce mois-ci pour décider si je reste mariée ou pas et qu'est-ce que tu fais toi? Rien! Tu m'envoie promener à la première occasion et tu es froid avec moi... c'est ça que tu appelles fou amoureux? Sérieux Lukas je ne te crois pas! Pourquoi tu penses que je me suis mariée? J'avais des sentiments pour toi, mais quitte à me faire avoir une autre fois, j'ai préférée aller dans les bras d'un inconnu. Chris est bien! Il est vraiment attentionné avec moi! Il ne dit pas des paroles en l'air comme tu sembles le faire à la première occasion! C'était une grosse erreur de venir ici, je t'ai dit ce que j'avais à dire! Bonne vie! J'espère que tu trouveras tes couilles un jour!

Doggy jappa et me suivit jusqu'au hall d'entrée. J'ouvris la porte et il sortit en courant, ce qui me fit un peu paniquer quand même.

- Doggy!!! Non!

Lukas arriva derrière moi pour voir ce qui se passait, son chien venait de se faire la malle! Mes yeux s’agrandirent de peur parce que les voitures, ça pleuvait dans le quartier. La seule réaction qu'on eut tous les deux se fut de partir à la course pour chercher Doggy.

Je voulais faire comprendre à Emily que j’acceptais sa décision de se marier avec Chris mais que je n’acceptais pas qu’elle revienne comme une fleur à chaque fois me demander mon amitié comme si de rien n’était. Je voulais qu’elle comprenne que cela m’avait fait du mal tous ces évènements et que cela me faisait du mal de la voir demander le beurre et l’argent du beurre. Je voulais qu’elle comprenne que j’avais besoin de temps pour accepter, pour digérer, pour réparer. Mais apparemment, comme à chaque fois que je voulais expliquer les choses à Emily, celle-ci ne me comprenait pas. J’avais le don pour mal m’exprimer. Mon discours n’avait pas été haineux ou colérique non il avait été doux, enfin peut-être plus neutre devrais-je dire, mais cela avait mis la jeune femme en colère quand même. Cela me surprit et ses propos aussi. Des propos auxquels je ne m’y attendais pas. Avais-je bien entendu ? Emily était-elle venue pour que je sème le doute dans son cœur ? Après tous ce qu’elle m’avait dit ? J’avais bien compris les nombreux sms où elle me disait de ne plus l’embêter avec mes sentiments pour elle, que je devais l’oublier, qu’elle était bien avec son mari, blablabla … Et là elle venait en fait pour que justement j’ai ce comportement qu’elle ne voulait plus que j’ai ? Sérieusement, je ne comprenais plus les femmes. Je ne la comprenais plus.

« T’es sérieuse ? » dis-je en serrant les dents et les points.

Je doutais qu’Emily ait entendu mes mots, trop pressée de quitter mon appartement. Je donnai un coup de pied dans la place basse de mon salon, qui après coup fut une terrible erreur lorsque une douleur lancinante envahit mes orteils. Doggy avait suivi Emily comme pour la retenir de partir. Si je n’y avait pas réussis, ce n’était pas un chien qui arriverait se tour de force. J’entends dit la demoiselle s’exclamer et j’accouru pour voir ce qu’il se passait. Mon regard passa de celle-ci à la rue où mon chien courait droit devant lui. Je claquais la porte de chez moi et couru après lui, Emily faisant de même. J’avais envie de jurer contre elle mais je me disais que cela n’arrangerais certainement rien et que le mal était déjà fait de toute façon. J’essayai de me convaincre que mon chien s’arrêterait bien à un moment de courir. Alors que nous nous apprêtions à traverser une avenue, je vis le feu des piétons passer du vert au rouge et les voitures démarrer. Je m’arrêtais afin de ne pas me faire écraser mais je sentis Emily s’élancer. Sans réfléchir je l’attrapai par le bras un peu violemment en criant :

« Arrête ! Ca va pas ! »

Je ramenai le corps de la jeune femme sur le trottoir au moment même où une voiture déboulait à toute vitesse devant nous. Mon cœur battait fortement la chamade dans ma poitrine. Un peu plus et elle passait sous les roues de la voiture.

« T’es inconsciente. Je sais que tu t’en veux, mais évite de te suicider sous les roues d’une voiture s’il te plaît. Je ne veux pas avoir ta mort sur ma conscience. »

Je la fusillai du regard alors que je tentai de calmer mon rythme cardiaque qui s’était emballé dans ma poitrine. Je n’étais pas sûr que les yeux de la jeune femme qui se posaient sur moi allaient beaucoup m’aider. Je me rendis compte que je tenais toujours fermement le bras d’Emily alors je resserrai mon étreinte. Je devais sans doute lui avoir fait mal.

« Désolé pour ton bras. » Je n’arrivais pas à la lâcher, peut-être que j’avais peur qu’il ne lui arrive encre quelque chose. Qu’elle se marie ok. Qu’elle meure pas ok. Je finis quand même par me décider de lui lâcher le bras ne voulant pas provoquer de gêne entre nous. « C’est la direction du parc par-là, on a l’habitude d’y aller ensemble, peut-être y est-il allé … j’espère … »

Je réfléchissais plus à haute voix que je ne m’adressais à Emily. Le feu des piétons passa au vert et nous reprîmes notre course. Si je ne retrouvais pas mon chien il était certain que j’en voudrais Emily. Est-ce que Doggy l’aurait fait exprès de s’enfuir ? Ce chien était-il plus intelligent qu’il ne le laissait paraitre ? Ce serait vraiment trop extraordinaire ? Non sans doute qu’il avait juste besoin de sortir se dégourdir les pattes … Après quelques minutes de courses effrénés et notre rythme de course qui ralentissait, je proposais qu’on marche. Il avait de toute manière une bonne longueur d’avance.

« Au pire si quelqu’un le croise, il a son collier et il sera emmené chez le véto. »

Je tentais de me convaincre par tous les moyens possibles. Un silence s’installa entre nous. Je n’aimais pas les silences pesant. C’était une chance pour moi de m’expliquer avec Emily et il fallait que je saute sur l’occasion. Cependant, j’avais peur. Peur de dire encore des choses qu’elle comprendrait de travers. Le parc n’était plus qu’à quelques pâtés, une dizaine de minutes devant nous. Je m’arrêtai posai le bras sur le sien et me retourna face à elle.

« Pourquoi tu es venu me voir sincèrement ? » Je la fixai du regard. Je la connaissais trop bien pour espérer qu’elle me dise clairement ce que je croyais avoir compris, mais peut-être serait-elle honnête avec moi et avec elle-même ? Je décidai de la devancer en reformulant ma question. « Tu es venu pour essayer de recoller les choses entre nous pour construire une amitié ou bien pour que je te fasse comprendre que tu as fait une erreur et que tu dois divorcer ? »

Je m’étais promis de ne pas vouloir encore m’engueuler avec elle à propos de son mariage. Elle m’avait fait comprendre que je devais passer à autre chose, chose que je tentais de faire aujourd’hui. Mais si elle voulait que je lui ouvre à nouveau mon cœur il fallait qu’elle y mette du sien. J’en avais marre de me prendre des vents dans la tronche à chaque fois. Elle avait fait un choix et si elle ne faisait pas confiance en les sentiments que je lui portais je ne comprenais pas ce qu’elle venait faire là.

J'étais tellement mal!!! Le chien de Lukas venait de s'enfuir par ma faute et maintenant on avait perdu sa trace! J'avais fait mon grand numéro à Lukas comme je l'avais pratiqué devant mon miroir plusieurs fois et maintenant je partais d'un pas sûr... jusqu'à ce que Doggy vienne me troubler au plus au point. J'aimais beaucoup son chien et je savais à quel point aussi il l'aimait. Tous les deux on était partit à sa recherche à la course, mais on ne le voyait nulle part. J'étais paniquée, si ça arrivait à mon chien ou à mon chat, je ne sais pas ce que je ferais. Je ne remarquai pas les feux piétons et je m'avançai dans une avenue. Avant que je ne me rende compte de mon erreur, je fus attrapé violemment par le bras pour me ramener vers le trottoir. Lukas me regarda fâché comme je ne l'avais jamais vu. Mon dieu, c'était de ma faute! Je pensais d'abord que c'était à cause de son chien, mais non, c'était ma mort sur sa conscience qu'il ne voulait pas avoir. Il est vrai que je venais de vivre une frousse, mais j'étais très inquiète pour son chien.

- Je suis tellement désolée Lukas!!! Je... ne sais pas quoi te dire!

J'avais envie de pleurer parce que je m'imaginais déjà Doggy écrasé sous les roues d'une voiture par ma faute! Je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours si c'était le cas! On attendit que le feu vire au vert pour pouvoir traverser et on prit la direction du parc où lui et son maître avaient l'habitude d'aller. Lukas me lâcha le bras et je sentis légèrement une pression, il était clair que j'allais avoir une ecchymose, mais c'était bien mérité! Nous marchions et mon compagnon de marche essayait d'être optimiste, pour ma part, c'était impossible, je voulais retrouver son chien!!! Puis, je fus arrêtée, Lukas me fit me tourner vers lui, nous faisant arrêter sur le trottoir. Pourquoi voulait-il revenir là-dessus alors que son chien était perdu! Je n'étais pas du tout dans un état calme pour discuter. Je savais alors que j'allais dire des trucs de travers.

- Arrête! Je suis venue pour toi! Je.. J'en sais rien en fait! Je ne sais plus ce que je veux! Tu m'embrouilles là! Je sais pas ce que je dois faire, la date approche et je me dis toujours: "Et si Chris était pas l'homme de ma vie?" Qu'est-ce qu'il va m'apporter de plus? On a jamais vécu de querelle encore et lorsque ça arrivera, est-ce qu'il me tournera le dos et trouvera mieux? Quand ça fera 1 an, voire 5 ans qu'on sera ensemble, en aura-t-il pas marre de moi?

Il commença à pleuvoir directement à ce moment précis, le genre de grosses gouttelettes qui arrose bien au passage. Je relevai ma frange. Je me défis de sa main pour qu'il me lâche, mais je le regardai toujours en face.

- Tu comprends? J'ai jamais sû c'était quoi le grand amour! Jamais! Je ne sais pas à quoi il ressemble! Tout ce que je veux c'est au moins avoir la chance d'y goûter et tout ce que je peux te dire c'est que j'en sais rien!!! J'en sais rien! Comme t'as jamais eu idée!

Je repliai mes bras sur ma poitrine, on avait un chien à chercher et vite, avec cette pluie, il allait être encore plus difficile à trouver! Je continuai à avancer espérant que Lukas se bouge parce que tout ce que je voulais en ce moment c'était de trouver Doggy sain et sauf et que je puisse retourner chez moi me mettre sous les draps au chaud pour oublier cette soirée.

J’en voulais à Emily d’avoir voulu faire une sortie théâtrale de chez moi sans faire attention à mon chien. Celui-ci avait sauté sur l’occasion d’une grande porte ouverte pour aller découvrir la ville de Miami. Sans une once d’hésitation ni même fermer la porte de chez moi à clé, je m’élanca à sa poursuite accompagnée de la demoiselle. Je voyais qu’elle s’en voulait bien assez pour que je lui lance des reproches en pleine figure. Je préférais rester optimiste et essayer de me convaincre que nous allions finir par le retrouver. J’espérais juste qu’il ne joue pas au fou près de la route … En parlant de route, pas besoin d’être un chien pour passer sous les roues d’une voiture. Je rattrapai Emily alors qu’elle s’apprêtait à s’élancer sur la route où le feu pour les voitures était au vert. Heureusement, je la rattrapai à temps et il y eu plus de peur que de mal. La jeune femme s’excusa et je ne savais pas trop si c’était pour mon chien ou pour son imprudence. Peut-être était-ce pour les deux. Alors que nous reprenions nos recherches, je décidai de nous arrêter pour lui poser une question. Je me devais de mettre les choses au clair pendant que j’en avais l’occasion. Emily était agitée, certainement à cause de la fuite de Doggy, et sa réponse en fut de même. Je n’eu pas de réponse claire mais au moins elle s’était ouverte à moi plus qu’elle ne l’avait fait jusque-là. Elle me confia ses doutes et je me sentis un peu désemparé. Je n’étais pas objectif dans cette histoire et il me serait difficile de lui apporter une vraie réponse.

De grosses gouttes de pluies tombèrent du ciel. Mon regard se leva vers les nuages gris qui avaient pris place dans le ciel. Je n’étais sortis qu’avec un simple sweat-shirt à capuche et je n’étais pas sûr que la capuche me serve à grand-chose … Emily me demanda si je comprenais. Je posai mon regard sur elle. Je ne savais pas vraiment ce qu’elle attendait de moi. En fait je pensais le savoir, mais je m’étais tellement pris de vents quand j’avais essayé de lui ouvrir mon cœur, que j’avais peur de souffrir à nouveau en le faisant.

« Oui je comprends mais je ne peux pas t’apporter de réponse juste. Mes sentiments pour toi influencent tous ce que je peux penser et ce que je pense actuellement c’est que tu devrais divorcer. Pour moi on ne se marie pas sur un coup de tête avec un inconnu. Non, on se marie avec quelqu’un qu’on aime. Honnêtement, comment veux-tu que ton mariage marche si tu n’es même pas au clair avec tes sentiments ? » lui demandai-je sur un ton calme mais qui n’attendait pas de réponse. « Tu dis avoir eu peur de te faire avoir, par moi mais pourquoi ? J’ai toujours était honnête envers toi. Je ne pouvais pas être plus honnête en sachant que tu savais déjà la seule chose que je cachais à tout le monde. Ca m’a blessé quand tu as préféré croire Nightmare plutôt que moi. Personnellement, connaissant cette langue de vipère, je t’aurais laissé le bénéfice du doute, chose que tu n’as pas fait ? Pourquoi ? Parce que tu n’arrives pas à avoir confiance. Tu restes fixé sur ton passé et du coup tu n’avances pas dans ton présent et ton futur. L’amour c’est comme le saut à l’élastique. Au début ça fait peur, alors on s’oblige à sauter même si on une boule au ventre qui nous pétrifie, mais après on se dit que ça valait le coup et on recommence. Si tu ne sautes pas tu ne connaîtras jamais le grand amour. »

Sur ces mots je tournai les talons et repris la marche en direction du parc. La pluie n’avait pas cessé, non au contraire elle s’était même accentuée. J’étais à présent trempé de la tête au pied et ce n’était pas qu’une simple expression. Je sentais mes chaussettes prendre l’eau dans les chaussures et mes cheveux s’étaient aplatis le long de mon visage. Je ne devais plus ressemblait à rien. Un léger coup de vent se glissa dans mon t-shirt et je frissonnai. Je fermai mon sweat-shirt en espérant que cela ait un quelconque effet. Je me retournai discrètement pour voir si Emily me suivait. Ses cheveux avait perdu de leur forme habituellement bouclés et son maquillage commençait à couler, mais je l’a trouvais toujours aussi belle. Elle avait gardé ses bras sur sa poitrine, sans doute parce qu’elle avait froid. Je l’attendis afin d’être à sa hauteur.

« Je t’aurais bien donné mon sweat comme dans les films, mais je crois que ca ne servirait pas à grand-chose vu son état d’humidité totale. »

Je lui souris alors que je tentais de détendre un peu l’atmosphère. Au loin j’apercevais l’entrée du parc. J’espérais qu’on retrouverait mon chien assez vite pour qu’on puisse se mettre au chaud rapidement. Je n’avais pas tellement envie de tomber malade. J’avais bien assez manqué le travail ses quinze derniers jours.

La pluie, j'aurais pu nettement m'en passé en ce moment précis, Doggy était introuvable, mais nous n'étions pas encore arrivé au parc que Lukas me mis au pied du mur pour que je lui dise mes intentions. Je n'avais pas réfléchi à ça, je ne pensais pas qu'il me poserait cette question là non plus, c'est pourquoi je répondis le plus spontanément possible. Je ne savais pas ce que je voulais en fait et j'étais venue ici que pour voir ce que ça pourrait donner avec Lukas... Hé bien pas grand chose à part que son chien s'enfuit à cause de moi. Lukas me parla du grand amour comme si c'était une évidence, ça me retourna l'intérieur complètement. Il avait utilisé des mots forts pour me faire comprendre que divorcer serait le mieux pour moi, mais ce n'est pas parce qu'il le disait que j'allais nécessairement le faire. Il avait essuyé son visage de sa main pour ensuite me contourner et avancer. Et moi, j'avais figé sur place comme une dinde parce que ça faisait réfléchir ce qu'il venait de me dire. Je ne connaissais pas cette sensation de sauter dans le vide! Ma bouche vint trembler légèrement et je tentai de ne pas pleurer, mais à quoi bon, la pluie était là pour cacher le tout. Le vent s'était levé comme si une tempête était attendue, je recroquillai mes bras contre moi parce que ça me fit frissonner quelque peu. Je commençai donc à marcher pour me concentrer sur ma venue ici, trouver le chien de Lukas. Il se tourna à nouveau vers moi pour m'attendre et me dire qu'il pourrait m'offrir son sweat comme dans les films. Je tournai négativement la tête, j'en avais pas besoin de toute façon.

- Allez... on va le chercher!

Une fois arrivé au parc, on cria son nom, mais on ne le trouva pas, il pleuvait tellement, ça ne valait même pas la peine de s'égosiller de la sorte. On se retrouva sous un arbre un instant, je pense que le mieux était de courir et rentrer chez lui.

- Je suis désolée pour Doggy! Vraiment!

Ma peine était immense pour ce joli toutou bien affectueux. Lukas me prit la main (oui oui) et on commença à courir vers la direction de sa résidence. Il allait tellement vite que j'avais du mal à le suivre, puis je me faisait fouetter par la pluie ça devenait grave l'inondation. Ce n'est qu'une fois rendu à la maison qu'on vit une jolie boule de poil japper nous attendant patiemment à la porte. Je criai son nom et j'allai l'entourer de mes bras tellement j'étais heureuse de le retrouver sain et sauf. Lukas ouvrit la porte et enfin, on était maintenant dans un endroit sec. J'étais tellement soulagée pour Doggy, Lukas n'avait pas idée! Je me suis mise à grelotter de froid dans l'entrée, je pense que maintenant c'était le temps de partir, sauf que je ne pouvais pas partir comme ça dans ma voiture, j'allais tout tremper.

- J'ai pas voulu te blesser quand j'ai lu l'article de Nightmare, je pense que... j'ai sur-réagit, elle dit bien des choses, mais souvent basé sur la vérité donc... je, on m'a tellement mentit que... je ... c'est ça ! Je suis pas parfaite! Je le sais bien!

Je n'osais pas avancer chez lui plus loin, j'avais peur de tout mouiller. Le fait est que je n'étais pas plus avancer maintenant que j'avais parlé à Lukas, il ne voulait sans doute pas être mon ami et comme ça on allait se séparer pour ne jamais se reparler. Je tremblais toujours, je pense que j'allais mourir d'hypothermie si Lukas ne se bougeait pas pour m'apporter un truc. Il me dit alors de le suivre et comme une petite fille timide je restai en retrait sans dire un mot et je le suivis jusqu'à la salle de bain où il me remis une serviette et ensuite il me dirigea dans sa chambre pour me sortir des trucs à mettre. Lukas avait déjà enlevé son sweat pour dévoiler ses muscles saillants.

- Merci!

Je me retournai pour enlever mon chemisier et y enfiler le sweat qu'il venait de me donner. C'était un peu bizarre de se trouver dans cette situation, mais ça prouvait tellement qu'il était un bon gars. Je ne voulais pas abuser non plus, je savais que je l'avais déçue.

J’avais été honnête avec Emily en lui disant que je n’étais certainement pas la meilleure personne qui pourrait lui dire quoi faire actuellement concernant sa vie sentimentale, j’étais bien trop impliqué dans cette histoire. Tout de même, je lui parlais d’amour du mieux que je pouvais. J’avais déjà vécu le grand amour une fois même cela avait eu une fin assez tragique. Je n’attendais pas de sa part une quelconque réaction, je voulais juste la faire réfléchir et apparemment cela avait fonctionné car Emily n’avait pas avancé d’un pas alors que j’avais repris la route sur une pluie diluvienne. Je plaisantai sur l’état de mon pull que je lui aurais bien prêté pour détendre l’atmosphère. Je voyais que mes mots avaient touché la jeune femme. Nous reprîmes notre route jusqu’au parc, tout deux trempés jusqu’à l’os. Le vent et la pluie eu raison de nous et nous décidâmes de mettre fin aux recherches. Tous ce que nous gagnerions à rester dehors c’était une bonne pneumonie. Je posai ma main sur l’avant-bras d’Emily alors qu’elle s’excusait.

« T’en fais pas, il connait le chemin de la maison. Il reviendra j’en suis sûr … » Mon regard se fixa droit devant moi avec l’espoir d’apercevoir mon chien mais il n’en fut rien. « Viens on rentre. »

Je saisis la main d’Emily qui semblait transit de froid et la motiva à courir jusque chez moi. Plus vite on serait arrivé plus vite on pourrait se sécher. J’avais grandement hâte de me changer pour me réchauffer. C’était une vraie tempête qui s’abattait sur nous. Je maudissais Doggy pour avoir fui l’appartement sous un tel temps. Nous arrivâmes bien vite chez moi et quelle ne fut pas surprise en arrivant que de voir mon chien en bas de la résidence.

« Sérieux Doggy ! » pestai-je.

Ce chien avait eu la bonne idée de rentrer dès que le temps s’était gâté, contrairement à nous qui avions persisté à le chercher. Emily fut tellement soulagée de le voir sain et sauf qu’elle me lâcha la main pour aller entourer mon chien de ses bras. Je posai ma main sur l’épaule d’Emily et caressa mon chien alors que celle-ci se relevait. Elle s’adressa à moi en reprenant la conversation que nous avions eu plus tôt.

« Elle déforme toujours la réalité à son avantage, tu devrais le savoir. Et essaie d’avoir confiance en les gens qui t’aiment … Allez viens rentrons avant d’attraper la crève. »

Doggy en tête, nous rentrâmes dans l’appartement où la température intérieure me fit légèrement frissonner. Mes vêtements collaient à ma peau et je n’avais qu’une envie m’en débarrasser. Cette sensation était vraiment désagréable. Je me déchaussai pour ne pas mettre plus d’eau qu’il y allait en avoir dans l’appartement et dit à Emily de me suivre. Je fis un crochet par la salle de bain où je pris deux serviettes afin de se sécher puis je nous emmenai dans la chambre afin de lui donner des vêtements secs, sweat et jogging.

« Ca va trop grand mais au moins c’est sec. » lui lancai-je avant d’enlever mon sweat-shirt et mon t-shirt collants.

Elle me remercia puis se retourna dos à moi pour enlever son chemisier trempé. Mes yeux ne purent s’empêcher de se poser quelques instants sur sa peau nue. Ses cheveux laissaient perlés quelques gouttes le long de son cou. Je détournai mes yeux ne me sentant pas en droit de pose ce genre de regard sur elle. J’enlevai mon pantalon et profitai qu’elle est le dos tourné pour enlever également mon boxer. Je n’eus malheureusement pas le temps de mettre un boxer sec et un pantalon qu’Emily se tourna vers moi. Elle s’exclama surprise et je ne pus m’empêcher de rire.

« Ca va c’est pas comme si tu m’avais jamais vu nu. »

J’attrapai mon boxer et l’enfila afin de dissiper la gêne qu’elle pouvait avoir et enfila par-dessus mon jogging. Je saisis ensuite ma serviette de bain afin de me sécher les cheveux qui gouttaient sur mon t-shirt et qui me faisaient frissonner. Une fois cela fait je ramassai mon linge humide et me dirigeai vers la porte.

« Si tu veux faire sécher tes vêtements, tu peux les mettre dans la salle de bain. Y a aussi un sèche-cheveux dans le placard, tu fouilles. Je vais me préparer un thé, tu veux quelque chose ? Café, thé, chocolat ? »

J’attendis sa réponse et tourna les talons pour me rendre dans la salle de bain où je mis mon linge dans la baignoire. Je ne voulais pas les mettre dans la panière de linge sale et risquer de tremper tout le reste. Je lancerais une machine plus tard. Je me dirigeai ensuite dans la cuisine où je nous préparai de quoi nous réchauffer. Pendant que les boissons chauffées, je m’assis à la table de la cuisine où mon regard se laissa poser sur la bouteille de vin qu’Emily avait rapporté. Je sursautai lorsque la voix de celle-ci me parvint derrière mon dos.

« Pardon, je … j’étais … perdu dans mes pensées. Je t’en prie installe-toi. » lui dis-je en me levant et en lui faisant signe de s’assoir. Je pris deux tasses et ce que j’avais fait chauffer pour nous servir. Une fois cela fait je pris place avec elle autour de la table. J’hésitai un instant avant de parler, mais à quoi bon se taire ? Je m’adressai à elle les yeux fixés dans ma boisson chaude : « Je t’aime vraiment beaucoup Em’ et je veux qu’on arrête de se disputer. » Je relevai la tête vers elle et me leva pour aller dans le salon chercher une enveloppe que je lui tendis en revenant. « Alexie m’a dit de ne pas te l’offrir et de t’ignorer. Apparemment cela te ferait revenir, elle n’avait pas totalement tord vu que tu es chez moi. Enfin bref … c’était le cadeau que je voulais t’offrir pour noël, je voulais qu’on le fasse ensemble mais aujourd’hui je crois que ce ne serait plus très approprié … »

Dans cette enveloppe contenait les billets pour une demi-journée en montgolfière suivis d’un pique-nique champêtre inclus dedans. Cela me faisait mal au cœur de lui offrir surtout qu’elle ne l’utiliserait pas avec moi mais certainement avec Chris … Mais je ne savais pas quoi en faire et ce cadeau m’avait beaucoup tenu à cœur.