Emily & Ulrich

La vie de famille.

Les images revenaient sans cesse à mon esprits. Pas celles ou cette tarée me tire dessus, non… Celles où je suis incapable de faire de même. J’étais resté là pendant plusieurs secondes et c’était finalement Liséa qui avait tiré… Elle était bien plus forte que moi. En réalité je n’étais qu’un pauvre minable. Ma vie partait en vrille : d’abord Enzo, puis maintenant ça.  Là, j’avais juste envie de me retrouver à un bar, buvant jusqu’à ne plus me rappeler mon nom ! J’étais mal, terriblement mal mais je préférais garder ça pour moi puis qui cela pouvait-il intéresser ? J’avais frôler la mort, je devrais m’estimer heureux au lieu de m’en vouloir…Je résistai pour une seule et bonne raison : Enzo. Mais combien de temps cela allait-il durer ?!

En parlant de lui, j’avais rendez-vous avec l’assistance sociale qui suivait mon dossier depuis le début. On devait faire le point sur les derniers évènements… Amber arrivant complètement saoule au domicile des Gresley, avait semé le doute !  Les gresley avaient fait leur devoir en signalant cela et je ne pouvais pas leur en vouloir, mais c’était dur… Encore des personnes qui me prenaient pour un alcoolique incapable de s’occuper de son fils mais c’est moi qui avait demandé à le placer à cause de mon boulot. Ca prouvait ma bonne volonté, non ? Quoi qu’il en soit, j’avais avancé ma sortie de l’hôpital de deux jours pour pouvoir aller à ce rendez-vous. Je n’avais pas envie de me priver d’Enzo plus longtemps. J’avais besoin de le voir. Puis rester à l’hôpital pour quoi faire ? Quelques calmants apaisaient largement la douleur de mon bras !

Me voilà perdu dans mes pensées alors qu’on m’appelait. Enfin on appelait un Elrich Beckford… Encore une secrétaire incompétente. Car oui, cette jeune blonde ne pouvait être que la secrétaire de mon assistante sociale. « Ulrich, c’est ULRICH » dis-je simplement avant de m’avancer. La jeune femme m’informa d’un petit changement qui en réalité s’avérait être une TRES GROS CHANGEMENT.  Comment pouvait-elle reprendre mon dossier alors qu’elle ne me connaissait pas ?! « Depuis de début ?! » Non pas ça… c’était sûr, je n’étais pas prêt de revoir Enzo !

Okay, zen, ce n’était rien, juste un contre-temps. La jeune femme n’y était pour rien et la mettre en colère n’arrangerait pas mes affaires ! Rapidement, elle me posa une série de question. « Il a 3 ans et demi et ça 2 ans et demi qu’il est chez les Gresley et avant que vous le demandiez, c’était à ma demande, à cause de mon boulot. » Et puis là elle me demanda où était sa mère… Elle ne s’était pas dit une seule seconde qui si elle n’était pas cité, c’est qu’il y avait une bonne raison ?! Non, le manque de tact me le confirmait ! « Sa mère ? J’en sais rien, elle a pas vraiment laissé une adresse quand elle s’est barrée ! Avoir un enfant sourd, ça faisait tâche à son « CV »…  Mais si vous la retrouvez, faites-moi signe, j’aurais deux trois mots à lui dire. » répliquais-je avant qu’elle ne continue sur sa lancée. « J’ai pas vraiment d’adresse… Je suis garde du corps, spécialisé dans la protection rapprochée, alors je vis chez mes clients… Enfin là, je suis en arrêt maladie. » dis-je en montrant mon bras en écharpe comme pour l’expliquer. « Du coup je vis chez mon frère, mais c’est provisoire… je compte me trouver un logement et me stabiliser un peu plus. » en réalité, je pensais même arrêter la protection rapprochée. Travailler la journée suffirait et cela me permettrait de m’occuper d’Enzo. Enfin… si bien sûr je le récupérais…

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Apprendre que l’assistante sociale qui allait s’occuper de moi aujourd’hui n’était pas de d’habitude, ne m’enchantait guère! Ca allait se retournait contre moi, j’en étais certain! D’ailleurs alors qu’elle commençait déjà son interrogatoire, je commençai à m’énerver. Ce n’était pas contre elle mais plutôt contre le système lui-même. Je n’étais pas prêt de retrouver Enzo, j’en étais certain. « Je… ce n’est pas contre vous, c’est juste dur… ça fait presque deux mois que je n’ai pas vu Enzo, ça commence à être long, c’est tout. » C’était même très long et c’était bizarre de me livrer comme ça à cette femme mais après tout il le fallait bien pour qu’elle puisse avancer dans son « enquête ».

Je parlai alors de la mère d’Enzo, avant de parler de ma situation actuelle. Autant dire que c’était compliqué pour moi sur tous les plans. « Je… compte en trouver un, mais pour l’instant je préfère rester un peu chez mon frère, c’est plus simple. » Puis je venais de le retrouver alors c’était l’occasion de vraiment réapprendre à le connaître. Je voulais profiter de sa présence tout simplement. « Je… oui, je souhaite le récupérer exclusivement. » avouais-je. C’était bizarre de me l’entendre dire à haute voix. Cela donnait à cette idée, plus de réalisme.

Malheureusement, je pris un coup en l’entendant me demander comment je m’étais blessé. Je ne pouvais pas mentir sachant qu’une enquête avait été ouverte. Là j’étais certain qu’elle ne me ferait pas confiance. « Je… si je vous le dis, je suis certain que vous allez me ranger dans une catégorie et que vous voudrez jamais me laisser approcher Enzo… » dis-je en baissant la tête avant de reprendre « J’ai pris une balle mais… c’est dans le cadre de mon métier… Enfin jusqu’à présent je faisais des protections rapprochées, mais c’est fini tout ça ! Je vais ralentir exprès ! » expliquais-je en espérant être convainquant. Puis, officiellement j’avais tiré sur la tireuse… Encore un chose qui n’allait pas être en ma faveur même si en réalité ce n’était pas moi. J’avais juste couvert Liséa car en étant garde du corps, tirer en cas de légitime défense était autorisé. Je la protégeais en quelque sort, du moins j’espérais que cela marche.

Elle me demanda alors si je voyais quelqu’un. Question un peu indiscrète mais qui en y réfléchissant était légitime. « Je travaille 6 jours par semaine et le dimanche je le passe avec Enzo, ça me laisse pas vraiment le temps pour rencontrer quelqu’un puis… j’ai pas vraiment envie d’imposer quelqu’un à Enzo. » avouais-je. Et sincèrement, je n’étais pas prêt à me laisser séduire par une femme qui s’enfuirait au moindre pépin. Je la vis écrire quelques mots sur mon dossier sans pour autant être apte à les lire. « Ecoutez, je sais ce que vous vous dites, que je suis inapte en avoir la garde. J’ai été alcoolique, je fais un métier à risque et je n’ai pas de logement mais… j’essaie de changer… Je suis pas le meilleur père au monde, c’est clair mais… je fais de mon mieux. J’ai toujours été là pour lui… C’est… Enzo, c’est la seule chose qui me permet de garder la tête hors de l’eau… Vous pouvez pas me l’enlevez… » c’était presque un supplice et elle devait probablement se dire que j’étais bien bas et au final c’était peut-être vrai mais… je voulais juste retrouver mon fils.

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Vivre chez Erwan n’était que passageait. Je ne comptais pas y rester indéfiniment mais cela m’aiderait jusqu’à que je trouve un appartement assez grand pour Enzo et moi. Puis je ne voyais pas en quoi cela pouvait déranger… Mais apparemment la jolie blonde n’était pas de cette avis. Elle voulait connaitre les antécédents judiciaires de mon frère. Merde… Bon techniquement je ne savais pas s’il avait un casier judiciaire ou non mais je connaissais son passé… Il s’était prostitué et.. il y avait de forts risques pour qu’il ait donc un casier judiciaire. Encore un élément qui n’allait pas jouer en ma faveur. « D’accord… » dis-je simplement. Je n’avais aucun intérêt à me la mettre à dos mais mon dieu, qu’est ce qu’elle commençait à me faire ch*er ! Elle se croyait supérieur à moi tout simplement parce qu’elle avait l’avantage ! Elle était probablement née avec une cuillère en argent dans la bouche et me jugeait sans me connaitre, et c’était bien ça le pire !

Je dû lui parler de mon accident de travail et de son origine. Rah le ton de sa voix dans son « AU MOINS une bonne chose pour vous qu'on vient de trouver! » Comme si, j’étais clairement un mauvais père. Encore une fois, je serai les poings comme si la constipation m’avait pris d’un coup et n’ouvris pas ma bouche. Mon calme légendaire s’effritait rapidement quand on s’attaquait mon fils et là je luttais vraiment pour ne pas exploser. « Une garde partagée, sérieusement ? Vous croyez vraiment que c’est plus sain pour lui de le balader entre les Gresley et moi ? » m’emportais-je finalement. Elle voulait peut-être que j’organise aussi des pique-niques entre eux et moi pour garder le lien tant qu’on y est ?!

Je m’enfonçais au creux de ma chaise alors qu’elle abordait mon problème d’alcoolémie. Problème réglé,  qui j’étais certain, était stipulé dans mon dossier. Mais bien entendue en un coup de baguette magique et un petit abracadabra, cette information s’était envolée. « J’ai pas touché à une goutte d’alcool depuis plus de 26 mois. » dis-je simplement. Je n’en pouvais plus de ses questions sans queue ni tête, qui n’avaient qu’un but : me faire perdre les pédales pour avoir une raison de m’enlever mon fils. Cette femme ne faisait certainement pas son boulot ! Aucune assistante sociale n’avait jamais osé me parler comme ça.  En même temps aucune n’était aussi greluche qu’elle ! Surement une fille pourrie gâtée, imbus d’elle-même, prenant des selfies dans toutes situations. Genre « pause pipi » ou « Mon chevalier Jedi m’a fait perdre ma chasteté ! »  Pfff, fille superficielle comme beaucoup en réalité. « C’est moi qui ait demandé à placer Enzo dans une famille d’accueil le jour où j’ai commencé les protections rapprochées.  Ca prouve ma bonne fois non ? Le fait que j’arrête les protections rapprochées pour des protections de base, ça prouve aussi ma bonne fois, non ? Je fais des efforts putain. Je… J’ai pas toujours assuré avec Enzo et j’en ai totalement conscience mais j’essaie de me racheter et vous m’aider pas vraiment… » lâchais-je avant que mon téléphone ne sonne au son des backstreet boys. Mince, j’avais oublié de l’éteindre.  « Désolé » dis-je simplement en l’éteignant.

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Okay, on ne peut pas dire que j’étais vraiment très calme avec la jeune femme mais en même temps, elle non plus! Elle posait un milliard de questions sur ma vie privée j’avais l’impression que ça lui faisait plaisir que je m’enfonce. Pourquoi la garde d’Enzo reposait uniquement sur une seule personne qui, de plus, était apparemment trop jeune pour ce métier. Elle n’avait clairement pas assez vécu de choses pour pouvoir comprendre ne serait-ce qu’un tiers de mon histoire. J’étai certain qu’elle se disait que je n’étais qu’un pauvre petit con encore alcoolique, qui ne méritait aucunement de retrouver Enzo. Bref, cette femme m’énervait, mais pas autant que le fait qu’il allait falloir que je la supporte jusqu’à la convalescence de sa collègue. J regrettai vraiment cette dernière qui était beaucoup sympathique et surtout au courant qu’elle ! «Yes, of course that's what I want./ Oui, bien sûr que c’est ce que je veux. » dis-je en essayant d’être le plus calme possible. Ne surtout pas la mettre en colère, c’est ce que je n’arrêtais pas de me répéter ! Il fallait que je la brosse dans le sens du poil ! … Plus facile à dire qu’à faire…

La jolie blonde trouvait tout un tas d’excuses pour me dire clairement que je n’allais pas retrouver mon fils de si tôt ! GE-NI-AL ! « It would make you happy ... / ça vous arrangerait bien… » chuchotais-je alors qu’elle affirmait que la porte était grande ouverte. « Yes I want to have it! Basically this appointment should just allow you that I didn’t start drinking again and this is the case. I'm not crazy about destroying everything! Do you have children?... That's what I thought/ Oui je veux l’avoir ! A la base ce rendez-vous devais juste vous permettre que je n’ai pas recommencer à boire et c’est le cas ! Je suis pas con au point de foutre tout en l’air ! Vous avez des enfants ? … C’est ce que je pensais. » dis-je alors qu’elle me faisait signe que non de la tête. «I sincerely wish you this happiness in the years to come, because it really is… A child represents everything. It is for me… I have not as much galley since his birth for you to take it now. Since he was there, it has always been him and me against the rest of the world. You know, My family is composed of him and my brother. It’s all. I don’t say that to complain or whatever, but… You work as if Enzo were a vulgar folder… And it's not. It has been almost two months since I have not seen him, that no news of him is given to me. I'm supposed to react how, eh? /Je vous souhaite sincèrement d’avoir ce bonheur dans les années à venir, parce que ça l’est vraiment et… un enfant ça représente tout, du moins pour moi. J’ai pas autant galérer depuis sa naissance pour qu’on me le prenne maintenant. Depuis qu’il est là, ça a toujours été lui et moi contre le reste du monde. Vous savez, ma famille se compose de lui et de mon frère, c’est tout ! Je dis pas ça pour me plaindre ou quoi que soit, loin de là mais… vous travaillez comme si Enzo n’était qu’un vulgaire dossier… Et ça ne l’est pas… ça fait presque deux mois que je ne l’ai pas vu, qu’on ne me donne aucune nouvelle de lui. Je suis sensé réagir comment, hein ? » éclatais-je. Ce n’étais pas vraiment contre elle que j’en avais mais plutôt contre moi et le fait que pendant presque 3 ans, j’avais préféré le laisser à des inconnus plutôt que de me battre avec lui.

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Okay, parlait de sa vie privée n’était probablement pas le truc le plus intelligent à faire mais j’étais du genre à penser que tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas comprendre! Et là clairement ce n’était pas son cursus universitaire qui allait lui permettre de comprendre. Elle semblait être bornée et j’avais beau me démener, je n’arriverai à rien ! Dans le meilleur des cas, je retrouverai Enzo dans 2-3 mois. 2-3 mois, c’était long…Surtout quand ça faisait déjà 2 mois que j’étais sans nouvelle.

Me voyant arriver à bout de nerfs, elle commença à planifier les prochains rendez-vous, à commencer par mon frère qui m’hébergeait. J’avais confiance en lui mais il avait un lourd passé et si la jeune femme le découvrait, ça n’allait pas jouer en ma faveur. En même temps, elle n’avait aucune raison de le découvrir, si ? Sauf si elle suivait assidument Nigtmare… Mais ce n’était en aucun cas une preuve recevable, si ? Roh !!! j’’étais en train de me torturer l’esprit alors que pour l’instant, rien n’était fait. J’avais juste à briefer mon frère sur ce qu’il ne devait pas dire et tout irait sur des roulettes ! « Oui ça me va… » de toute façon, je n’avais pas vraiment le choix.

Elle continua sur sa lancée en me demandant quand est-ce que j’étais disponible pour commencer. Je l’étais à la seconde si elle le voulait ! « Le plus tôt possible. Je suis déjà installé chez lui et il se rendra disponible. » affirmais-je. Je savais qu’Erwan ne me laisserait pas tomber sur ce coup-là. Il avait tellement hâte de rencontrer Enzo qu’il allait se démener tout autant que moi ! « De l’alcool chez mon frère ? Attendez, c’est pas parce qu’il aura 2-3 bouteilles en stock pour sa consommation personnelle que ça veut dire que moi j’y touche. » répliquais-je. Ca serait même bizarre qu’il n’en ait pas du tout ! « Et il n’a pas non plus un passé de criminel. Il fait de la musique, il est en couple et y’a pas plus stable que lui comme mec ! » dis-je en espérant que ce soit vrai, parce qu’au final, le Erwan qui m’avait quitté il y a 4 ans n’était clairement plus le même.