Il était déjà tard, bientôt vingt heures, et Erwan n'avait pas énormément de temps devant lui. Il devait être de retour à la maison dans peu de temps, et surtout, il aimerait profiter de cette petite soirée dehors pour faire autre chose que juste ces foutues courses. C'était sa mission de la soirée, une liste de courses, rien d'extraordinaire. Il y avait dessus de la bouffe, et des conneries comme du papier toilettes et du dentifrice, tout ce dont ils avaient besoin et qu'on lui avait soigneusement noté sur sa liste. Il espérait sortir de l'épicerie rapidement pour pouvoir faire quelques tours dans le quartier, se promener, s'arrêter dans un café sympa et boire quelque chose comme... un chocolat viennois bien crémeux. C'était le genre de trucs qui pouvaient lui remonter le moral, lui donner du courage et de la motivation, le faire sourire et positiver un peu. Il le voulait vraiment son chocolat maintenant, à force d'y penser. Mais il y avait de plus en plus de monde dans le magasin, puisque tout le monde sortait du travail, et tout ce monde allait bientôt se retrouver à faire la queue pour la caisse, et là... Erwan n'avait pas du tout envie de perdre de son précieux temps pour ça. Il devait être de retour à la maison à l'heure, parce que sa journée était loin d'être finie et il bossait ce soir, alors... peut-être qu'il serait forcé de laisser tomber le chocolat viennois et ça, ça le perturbait énormément. La nuit allait être longue, et il comptait un peu sur la tasse débordante pour lui remonter le moral, lui donner la force et l'énergie. Mais bon, au fond, il savait que sans son chocolat, il survivrait, il s'en sortirait. Ce serait juste un peu plus difficile de se faire à l'idée. Il zieuta encore vers les caisses, remarqua qu'une personne s'était ajoutée à la file, et il se pressa donc, attrapa les paquets de gâteaux qu'il devait acheter et les cala dans son panier, avant de faire volte-face pour se diriger vers les caisses... sauf qu'il n'en eut pas l'occasion et se retrouva nez-à-nez avec une jeune blonde qu'il connaissait bien. Ca tombait un peu mal, c'était inattendu, et il resta bloqué un instant comme ça. Il ne pouvait pas se cacher et faire comme s'il ne l'avait pas vue non plus, puisqu'ils étaient littéralement face à face. « Oh hum... Salut » il dit, avant de sourire un peu. Il devait vraiment avoir une sale gueule, et se passa une main dans les cheveux, comme si ça pouvait le rendre un peu plus présentable.

« Ed, je vais chercher des trucs pour le petit-dej demain, je reviens vite. » criais-je à mon petit-ami qui travaillait toujours à la table de la salle à manger avant de fermer la porte derrière moi. Je voulais profiter des derniers instants de soleil pour me rendre à l’épicerie, question de faire de petites emplettes. Il nous manquait principalement de pain et de lait ainsi que quelques produits pour nettoyer l’appartement. On allait souvent le weekend ensemble, faire les courses mais il arrivait de manquer de truc avant la fin de la semaine, comme… là! On avait la chance de vivre tout près d’ailleurs, d’un marché où on pouvait tout se procurer, ça me faisait une belle petite promenade santé en même temps. Panier à la main, je déambulais entre les rangées, en cherchant un peu de quoi j’avais de besoin, restant ouvertes au possible achat de produit en rabais… surtout tout ce qui pouvait contenir du chocolat… eh oui, j’étais une grande victime et si faible vis à vis tout ce qui était un peu - trop - sucré. Je venais tout juste d’ailleurs de mettre des petits gâteaux dans mon panier lorsque je fis face à face avec un visage plus que familier. Tiens tiens, je ne m’attendais pas à tomber sur quelqu’un que je connaissais ici, et à cette heure - d’autant plus que je ne connaissais pas beaucoup de gens… encore moins un ami. « Erwan!? je suis heureuse de te voir! » dis-je en lui souriant bien sincèrement. J’avais aussitôt envie de lui demander comment il allait mais à le regarder plus attentivement, je compris que ça n’allait pas du tout. Il avait rien à voir avec le Erwan que je connaissais. Ses vêtements étaient foncés, ses cheveux en bataille - et pas très propre d’ailleurs - il avait la mine basse, les traits crispés, de grosses cernes creusaient le dessous de ses yeux… bref, j’étais immédiatement inquiète par son état. Ça prit quelques secondes d’ailleurs, avant que ce dernier ne me salue en retour, comme s’il était plus que surpris de tomber sur moi, en fait, c’était assez surprenant, considérant le fait qu’on ne s’était pas vu depuis longtemps et qu’il n’avait pas prit la peine de répondre à mon SMS. J’me disais qu’il avait une bonne raison au final, je ne lui en voulais pas. « Tu as changé de numéro de téléphone? Je te vois plus passer au café donc j’ai voulu prendre de tes nouvelles par texto… » En même temps, j’espérais que sa réponse viennent également répondre au pourquoi qu’il avait l’air si mal en point, car quelque part, j’étais un peu timide de lui demander, bien que je voulais vraiment pouvoir l’aider s’il se passait quelque chose de pas trop chouette dans sa vie. Après tout, ça servait à ça les amis, non?

Il aimait bien le printemps, quand il ne faisait pas encore trop chaud, mais juste ce beau soleil et un petit vent. Il n'était pas habitué à ces températures, pas complètement, et pourtant cela faisait plusieurs années déjà qu'il avait quitté New York pour s'installer dans le Sud. Cependant, les début de l'été étaient toujours une belle surprise pour lui, comme s'il ne s'attendait pas à ce que ça vienne si tôt. Cela faisait plusieurs semaines déjà que les beaux jours étaient là, que les journées se rallongeaient, et dans tout ça, son moment préféré était celui juste avant la tombée de la nuit. Quand il commençait à faire un peu sombre, et que tout le monde semblait sortir du travail, que les gens se mélangeaient dans les rues dans l'air agréable du début de soirée. C'était de cet instant précis qu'il voulait profiter une fois sorti de l'épicerie. Ce serait de courte durée, juste le temps de passer au starbucks le plus proche, s'installer en buvant son chocolat et laisser le soleil descendre. Et quand il ferait plus sombre que jour, il se lèverait et prendrait le chemin de la maison pour revenir à la réalité et aller travailler. C'était un programme qui lui convenait, mais il fut perturbé par des imprévus. Ou plutôt un imprévu, qui se prénommait Elizabeth. Il effaça cette pensée, parce qu'Elizabeth était géniale et la considérer comme un imprévu, ce n'était pas très gentil. Mais bon, tout de même, il ne s'attendait pas à la voir, et il lui fallut un petit moment pour se remettre de sa surprise. « Erwan!? je suis heureuse de te voir! » fit-elle, toujours aussi gentille. En général, ça remplissait Erwan de joie de la voir, parce qu'elle avait quelque chose qui rendait les gens de meilleure humeur tout simplement, mais là... il était content, mais c'était bien différent de ses habitudes. Il savait aussi que ça n'avait rien à voir avec elle, que ça venait de lui, et qu'il devrait faire un effort, déjà qu'il n'était pas très présentable. Il lui sourit en retour. « Tu as changé de numéro de téléphone? Je te vois plus passer au café donc j’ai voulu prendre de tes nouvelles par texto… » elle lui demanda, et il baissa les yeux, un peu honteux. Il aimait bien Elizabeth, c'était son amie, et il n'en avait pas énormément, surtout pas des gens comme elle. Ca l'embêtait de l'avoir délaissée, alors que ça avait été pendant longtemps dans ses habitudes de passer régulièrement au café. Etde lui apporter du chocolat. Il était vraiment nul. « J'ai cassé mon téléphone et j'en ai pas encore de nouveau » il lui répondit. C'était faux, son téléphone était entier mais il était dans la maison, dans un tiroir auquel il n'avait pas accès. Il ne pouvait pas dire ça à Elizabeth, ce serait bien trop difficile à expliquer. Il était quand même surpris, parce qu'il ne s'était pas attendu à ce qu'on cherche à le contacter, il ne pensait pas que son absence serait si flagrante. « Je... je suis désolé, je voulais pas t'ignorer » ajouta-t-il. « Je suis super occupé en ce moment, c'est un peu compliqué » se justifia-t-il comme il le put, ne voulant pas l'embêter avec ses histoires. Il sourit. « Tu vas bien ? » il demanda ensuite. Au final, il était content de l'avoir croisée et s'il devait perdre un bout de sa soirée à discuter avec elle, ça lui convenait. Elizabeth lui manquait.

C’était une sacrée surprise de tomber sur Erwan au beau milieu de l’épicerie et à cette heure en plus! Je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis un bon moment déjà et ce n’était pas à défaut d’essayer. Je lui en fit part d’ailleurs, ce à quoi il me répondit que son téléphone était malheureuse brisé. Oh, pas de chance… ça devait rendre les choses assez compliquées j’imagine… la prochaine fois, je tenterais de le rejoindre à l’aide des médias sociaux, peut-être que ça serait mieux? Bref, je ne pouvais que trouver qu’il avait mauvaise mine. Je le trouvais si beau mon ami, toujours bien habillé, avec son magnifique sourire et ses yeux tout brillants là… c’était comme s’il avait tout perdu la belle lumière qu’il portait en lui. Je trouvais ça triste… et je ne pouvais que me demander ce qui se passait avec lui. Je ne savais toutefois pas comment aborder le sujet, je me disais que c’était peut-être que la fatigue aussi, il disait être très occupé dernièrement. « Je comprends ça Erwan, t’inquiètes pas. » lui dis-je, un sourire bien sincère sur les lèvres. J’aurais pu lui dire le fond de ma pensée sur le fait que c’était tellement simple de donner signe de vie rapidement par message ou quoi que ce soit mais au final, il ne me devait rien… On s’entendait bien oui, mais s’il n’avait pas envie de venir vers moi, pour me raconter ce qui se passait dans sa vie, me dire comme le tout allait ou même juste parler de banalité, je devais respecter ça. Ce dernier me sortit un peu de cette pensée, me demandant si ça allait bien. « De mieux en mieux oui. » Je n’allais pas lui dire pour tout ce qui s’était passé avec mon enlèvement et tout, ça ne servait à rien d’en parler c’était derrière moi pour le moment et je voulais que ça en reste ainsi. C’était pas non plus quelque chose dont j’étais bien fière, surtout qu’Erwan ne connaissait pas réellement cette partie sombre de mon passé. « Oh, d’ailleurs on s’est pas vu depuis, c’est trop vrai… j’ai une grande nouvelle à t’annoncer! » Je relevai la main dans sa direction pour lui montrer mon alliance. On ne s’était pas vu depuis quoi? Noël? Gosh… ça faisait si longtemps oui! Chez Lukas, il y avait rencontré mon fiancé d’ailleurs. « Edward m’a fait la grande demande à la St-Valentin!!! On ne s’est pas encore arrêté sur une date pour le mariage donc on a pas commencé à envoyer les invitations mais si tu n’es pas trop occupé cette journée-là, ça nous ferait bien plaisir que tu y sois présent. » Après tout, il était l’un de mes seuls amis. « Et toi, comment tu vas? Ta musique prend beaucoup de ton temps? » Parce qu’aux dernières nouvelles, c’était pas mal ça qu’il faisait de sa vie donc j'imaginais bien que c’était la cause de  son emploi du temps chargé

Elizabeth était juste là, et il n'y avait pas moyen de faire comme s'il ne l'avait pas vue. De toute façon, ça aurait été assez horrible à faire, et malgré tout, il n'en avait pas l'envie ou la force. Tant pis pour les courses censées être rapides, il préférait passer un peu de son précieux temps à parler avec elle. Elle lui avait manqué, et il ne s'en rendait compte que maintenant, en l'ayant face à lui. Et gosh, il avait vraiment été nul, un ami pourri. Evidemment qu'elle avait essayé de le joindre, après qu'il ait pratiquement disparu sans prévenir. Et lui n'avait même pas répondu, n'avait pas été en position de le faire, mais ça, c'était son problème à lui. Il lui sortir une excuse de merde, un portable cassé, avant de s'excuser, de lui dire qu'il avait été occupé et que cela l'avait empêché de prendre de ses nouvelles. Elizabeth sembla comprendre, et il lui adressa un petit sourire timide, avant de lui demander comment elle allait. Elle était évidemment toujours aussi jolie, rayonnante, et Erwan était presque jaloux parce qu'il savait que derrière tout ça, il y avait le petit ami d'Elizabeth, celui qui contribuait à son bonheur, celui qu'Erwan n'avait plus depuis sa rupture avec Orel. Mais c'était la vie, c'était comme ça, et son amie était heureuse, c'était le principal. « Oh, d’ailleurs on s’est pas vu depuis, c’est trop vrai… j’ai une grande nouvelle à t’annoncer! » dit-elle soudain, ce qui attira son attention, et là, ses yeux se posèrent sur la bague qu'elle portait. Un grand "wow" se dessina sur ses lèvres alors qu'il admirait l'alliance, la voix d'Elizabeth reprenant. « Edward m’a fait la grande demande à la St-Valentin!!! On ne s’est pas encore arrêté sur une date pour le mariage donc on a pas commencé à envoyer les invitations mais si tu n’es pas trop occupé cette journée-là, ça nous ferait bien plaisir que tu y sois présent. » Ca faisait beaucoup d'informations d'un coup, mais il était tellement heureux pour elle. Il lui sourit, tendrement. « Wow félicitations ! Tu dois être tellement heureuse ! Tu me diras la date, et je ferai de mon mieux, c'est promis » il dit, une petite lueur dans les yeux. Il ferait de son mieux, oui, mais ce n'était pas certain qu'il serait là. Erwan avait du mal à voir l'avenir, il ne savait même pas où il serait dans quelques semaines, alors prévoir sa disponibilité pour un mariage... Il était complètement paumé. « Et toi, comment tu vas? Ta musique prend beaucoup de ton temps? » elle demanda ensuite et ça le ramena à la réalité, loin du mariage de son amie et de cette petite bulle de bonheur fugace que la nouvelle lui avait procurée. La musique. Et effectivement, ça faisait une éternité qu'il n'avait pas vu son amie, il avait tellement de choses à lui dire, tant de choses qui avaient changé dans sa vie. Il ne voulait pas lui larguer tout ça comme une bombe, mais il ne savait pas non plus comment s'y prendre. Il se mordit un peu la lèvre avant de se lancer. « Umm je fais plus de musique. J'ai tout arrêté. J'me suis débarrassé de mon label et tout ça... J'avais plus envie » il dit, puis il se souvint qu'Elizabeth était quelqu'un en qui il pouvait avoir confiance, quelqu'un qui ne le jugerait pas. C'était bien l'une des raisons pour lesquelles ils s'entendaient si bien tous les deux. « J'ai eu des problèmes avec un producteur aussi... tout le monde l'a lu dans un article sur internet » ajouta Erwan, un peu gêné de mentionner ça, parce que c'était vrai... toute la ville semblait être au courant, et chacun se faisait ses idées là-dessus, la plupart s'en fichait probablement. Mais Erwan, ça lui faisait encore honte, de savoir que quelqu'un avait écrit tout ça sur lui. Et que ses amis avaient pu lire ça. « Orel et moi c'est fini » il lança ensuite, subitement, parce que si c'était le moment de tout déballer, autant le faire. Et parce que tout était lié, qu'il ne pouvait pas penser à cette histoire d'article sans penser à Orel et à ce que ça avait entraîné. Il y a quelques mois encore, Orel et Erwan avaient été comme Elizabeth et Edward ajourd'hui. Amoureux, fiancés, à quelques mois d'un superbe mariage, heureux... Et tout s'était envolé si violemment qu'il ne savait même pas vers où aller pour commencer à ramasser les morceaux éparpillés.

J’avais l’impression qu’on avait beaucoup à rattraper lui et moi depuis le temps qu’on s’était vu la dernière fois. Je ne voulais toutefois pas sembler méchante mais la dernière fois que j’avais eu affaire à lui, il avait vraiment meilleure mine que le Erwan que j’avais devant moi aujourd’hui. Je ne voulais pas croire à première vue qu’il n’allait pas bien, c’était peut-être juste la fatigue d’une journée épuisante, qui sait! Je profitai donc du fait que nous étions ensemble pour lui faire part de la grande nouvelle de mon futur mariage - et pour l’inviter par le fait même à venir célébrer le tout avec nous. Il était l’un de mes seuls amis et il était important pour moi qu’il y soit présent, bien naturellement, s’il était disponible cette journée là. « Merci et ouiiiii je suis tellement comblée Erwan, il est parfait, je l’aime de tout mon coeur et j’ai encore du mal à réaliser que je vais le marier! Tu l'as vu... il est tellement beau et gentil et parfait et tout !!!  » Je devais avoir des étoiles pleins les yeux en disant ça, justement. J’allais donc informer Erwan dès que je savais la date question qu’il puisse se planifier d’avance pour être présent. D’ailleurs, il semblait assez occupé et je me disais que c’était probablement à cause de sa musique sauf que… il s’avérait qu’il avait tout arrêté. J’en restai même bouche-bée pour la peine car je savais à quel point il aimait ça, il n’y pas si longtemps que ça d’ailleurs. « Oh zut! Et tu ne pourrais pas continuer à n’en faire…que par toi-même? Question de faire ce que tu veux, de la manière que tu le souhaite sans problème avec qui que ce soit d’autre? » Ça faciliterait les choses non? Je me disais que c’était très dommage qu’il s’arrête ainsi, il était passionné par ce qu’il faisait et il n’y a rien de plus beau que la passion chez quelqu’un à mon avis. Mais bon, si c’était réellement ce qu’il voulait, je me disais qu’il allait bien finir par trouver quelque chose qui allait lui plaire.

Alors que je pensais que ça allait être la pire nouvelle qu’il allait m’annoncer, j’étais pas prête à entendre la suite puisque le fait de l’entendre me dire que c’était définitivement terminé avec son fiancé… alors là,je ne l’avais pas vu venir du tout. J’eus l’impression que mon coeur s’était arrêté l’espace d’un moment. « Oh non Erwan, je suis tellement désolée… » dis-je alors que mes yeux se remplirent de larmes. J’avais toujours eu une très grande compassion d’abord mais il s’agissait de mon ami là, c’était encore pire et puis, il n’y avait rien qui me faisait plus de peine que la fin d’une histoire d’amour car c’était bien l’une des seules choses à laquelle je croyais dure comme fer : la beauté et la puissance qu’un peu d’amour pouvait faire. Et là, je ne parlais pas simplement de relation amoureuse mais je parlais aussi d’amour entre amis, ça aussi c’était important et ça pouvait guérir bien des blessures, même quand on pensait fermement l’inverse. « Est-ce que tu as le temps d’aller te balader à l’extérieur? On peut parler un peu si tu veux je… j’aimerais beaucoup faire quelque chose pour toi… n’importe quoi. Des fois juste de discuter, ça peut faire du bien, non? » C’était ça le rôle d’une amie après tout non? Je n’aimais pas le voir comme ça et j’avais bien vu dans son visage qu’il n’allait pas bien. Ça me faisait tellement de la peine et j’avais moi-même le coeur tout serré maintenant. J’avais pas envie de le laisser partir comme ça.  

Il était vraiment heureux pour Elizabeth, de la voir si comblée de bonheur et toute prête à avoir une longue vie belle et heureuse avec Edward. C'était vraiment merveilleux, et ça lui faisait plaisir de se dire qu'au moins pour elle, les choses finissaient bien. Et pourtant, il fallait avouer que ça lui faisait un petit pincement au coeur, parce que lui aussi avait connu ce bonheur, celui des fiançailles, de la promesse, il avait eu le droit à tout ça. Puis ça s'était envolé si rapidement, et c'était désormais fini, de l'histoire ancienne. Plus de mariage à venir, plus d'Orel. Alors ça faisait un peu mal malgré tout, de voir le bonheur qu'il était si proche d'avoir lui-même, dans les yeux de son amie. C'était égoïste, aussi, et il valait mieux simplement être heureux pour elle. En tous cas, il allait faire son possible pour être là à leur mariage, vraiment. Il ne voulait pas rater ça. La conversation après ça dévia sur Erwan, sa vie à lui, et plus particulièrement la musique en premier lieu. Il lui avoua alors qu'il avait tout arrêté, lui parla même des problèmes qu'il avait eus. « Oh zut! Et tu ne pourrais pas continuer à n’en faire…que par toi-même? Question de faire ce que tu veux, de la manière que tu le souhaite sans problème avec qui que ce soit d’autre? » elle dit en réponse, visiblement surprise de la nouvelle qu'il lui avait annoncée. Il lui adressa un petit sourire. « Oh umm bah je continue à jouer, juste pour moi... mais je veux plus faire ça comme métier, vraiment pas » dit-il. Il trimballait toujours encore sa guitare partout avec lui, et son piano était sagement exposé dans l'appartement. Il n'y avait pas touché depuis un moment, mais il comptait le faire un jour. Il avait la musique partout en lui, alors cesser de jouer serait impossible, mais contrairement à ce qu'il avait pensé pendant toutes ces années et depuis son enfance, il n'était pas fait pour avoir une carrière dans ce monde-là. Pourtant, il avait eu du succès ces derniers mois, mais ça ne le rendait pas heureux... surtout pas avec ces gens-là, ceux avec qui il était forcé de travailler. Et voilà que, soudain, comme si ça avait eu besoin de sortir, il lui annonça qu'il n'était plus avec Orel. Les choses sortaient naturellement avec Elizabeth, elle inspirait la confiance, la sécurité, et c'était facile de s'ouvrir à elle. Et voilà qu'elle s'excusait, que ses yeux se remplissaient de larmes, et merde, il se sentait coupable, il se sentait affreusement coupable de l'avoir fait pleurer... si c'était effectivement pour cela qu'elle pleurait tout à coup. Même lui qui était de nature émotive n'avait pas ce niveau-là de compassion, et pour le coup, il se sentait encore plus mal. « Oh non... je voulais pas que tu pleures, je suis désolé, j'aurais pas du te dire ça, c'est nul » Il se sentait affreusement coupable, paniqué même, cherchant à trouver un moyen pour arrêter les larmes qui s'échappaient des yeux de son amie. « Est-ce que tu as le temps d’aller te balader à l’extérieur? On peut parler un peu si tu veux je… j’aimerais beaucoup faire quelque chose pour toi… n’importe quoi. Des fois juste de discuter, ça peut faire du bien, non? » Il n'était vraiment pas convaincu de ça, il ne pensait pas que parler puisse aider en quoique ce soit, pas actuellement, pas comme ça. C'était inutile, ça n'arrangerait rien. Mais, en même temps, passer un moment avec Elizabeth pourrait être bien. Il n'avait pas vraiment le temps, regarda l'heure rapidement en jetant un coup d'oeil vers l'horloge accrochée à l'un des murs du magasin. « Pas-... Je- » commença-t-il en secouant la tête avant de s'interrompre pour lui adresser un petit sourire. « Okay, oui, on peut faire ça » Et ainsi, ils passèrent rapidement à la caisse, réglèrent leurs achats et sortirent de là. Une fois dehors, ils marchèrent un peu en direction d'un endroit plus sympa, avec un peu d'espace et de verdure, ce qui était rare dans Miami. « C'était difficile ces derniers temps, mais je pensais vraiment que ça allait redevenir normal, comme avant... mais on s'est disputés et... c'était fini après ça. C'est ma faute, Elizabeth, j'ai tout cassé » dit-il alors, ne sachant pas par où commencer, quoi lui raconter, puisqu'elle avait proposé de se promener et de parler... et qu'il avait accepté. C'était bien pour dire quelque chose, au final.

J’étais à la fois heureuse et inquiète d’être devant Erwan présentement. Heureusement, car ça faisait un bon moment mais inquiète car je réalisais que si je ne l’avais justement pas vu depuis un moment, c’était pas forcément pour une bonne raison. Il avait l’air mal en point, comme jamais auparavant. En lui parlant, je pris de ses nouvelles, je donnais des miennes et je tentais de cerner où était le problème, car il en avait un, l’inverse était impossible. En parlant de musique, je me dis que c’était peut-être ça, que les changements de plans de vie ébranlait beaucoup dernièrement. Il m’informa qu’il continuait à jouer, mais pour lui, sans vouloir en faire carrière comme c’était le cas autrefois. J’espérais de tout coeur que c’était un choix qui venait de lui et que ce n’avait pas été forcé ou bien que quelqu’un l’avait découragé. « Je vois, et maintenant… qu’est-ce que tu fais? » En gros, je voulais connaître ses nouveaux projets, ses nouveaux plans car ça m’intéressait, tout de lui m’intéressait! Je ne le jugeais pas du tout d’ailleurs dans tout ça, car moi aussi j’avais changé au niveau professionnel, je lâchais l’école pour continuer à travailler à temps plein et éventuellement me trouver une carrière dans mon domaine, dans les arts.

Et alors que je pensais que la musique était la mauvaise nouvelle de la conversation, Erwan m’annonça sa séparation avec son amoureux qui me brisa le coeur en deux. Il s’était arrêté de battre à ses dires, quelques secondes avant que mes yeux de se mettre à se remplir d’eau. J’étais tellement désolée pour lui, et le choc de la nouvelle… eh bien je le gérais tellement mal que je pleurais! « Non non… ne sois pas désolée Erwan… je suis contente que tu te confis à moi de la sorte, c’est juste que je m’attendais pas du tout à ça! » dis-je pour le rassurer, en voyant bien qu’il se sentait tout mal. Je voulais pas qu’il regrette de me dire des choses, bien au contraire. Je pris une grande respiration, question de reprendre sur moi et lui proposer même de sortir d’ici question de parler plus calmement ensemble. J’étais bien heureuse d’avoir qu’il accepte! On passa donc à tour de rôle à la caisse et nous sortîmes de l’épicerie, un sac dans les mains. J’envoyai d’ailleurs rapidement un SMS à Ed question qu’il ne s’inquiète pas du retard dans mon retour. Depuis mon enlèvement, disons qu’on était bien prévenant à cet effet, peut-être même un peu trop mais ça nous avait marqué, et avec raison.

On traversa donc la rue, question de trouver un petit parc sympathique où pouvoir parler en toute quiétude. C’est là que mon ami me confia que c’était difficile ces derniers temps, allant même jusqu’à mettre la faute de sa rupture dû à une seule dispute. Je secouai aussitôt négativement la tête. « Non non Erwan, tu ne peux pas mettre la faute entièrement sur toi alors que vous êtes deux dans l’histoire et même si je ne sais pas ce que tu as fais… je suis certaine que tu ne l’as pas fait dans le but de tout briser entre vous! C’est certain… vous vous aimez.. c’pas comme ça que ça doit se terminer! » Je voulais pas le croire, pas sur le point d’un mariage comme qu’ils l’étaient et amoureux aussi comme je les avais déjà vu. J’avais soudainement les yeux pleins d’eau, j’étais de nature très sensible et j’avais aussi beaucoup d’empathie à son égard, tout particulièrement envers lui, mon ami! « Vous vous êtes pas parlés depuis? T’es certain qu’il n’y a absolument rien à faire… il doit bien y avoir quelque chose à faire… une solution, des fois s’asseoir et discuter tranquillement et honnêteté, ça peut arranger les choses! » J’essayais de trouver des solutions mais c’était difficile en ne sachant pas trop ce qu’il avait fait. Peut-être allait-il m’en faire part par lui même car j’étais un peu trop gênée de lui demander carrément.

La conversation avait bien démarré, puisque Elizabeth, qu'il n'avait pas vue depuis longtemps, lui parla de son mariage futur avec Edward, son chéri. C'était une super nouvelle, et Erwan était heureux pour eux, mais ce n'était pas sans lui rappeler assez violemment que son bonheur à lui s'était envolé, qu'il y a quelques mois il était dans le même état qu'Elizabeth, mais qu'à présent c'était terminé. Il n'avait toujours pas digéré, mais il était réellement et sincèrement heureux pour elle. Cependant, c'était difficile de faire croire à qui que ce soit qu'il allait bien, et surtout à Elizabeth, à qui de toute façon il savait qu'il pouvait parler honnêtement. C'est ainsi qu'il lui fit savoir que la musique pour lui, c'était terminé, qu'il avait eu des désaccords avec sa production, et qu'à présent, il ne jouait plus que pour le plaisir, ayant changé de métier. Il n'avait pas envie d'entrer dans les détails à ce sujet, pour la simple raison que son amie serait certainement déçue, choquée ou gênée par ce qu'il lui aurait répondu, s'il avait été honnête. « Je vois, et maintenant… qu’est-ce que tu fais? » elle demanda malgré tout, et il fut un peu coincé soudain, parce que mentir était quelque chose qu'il détestait plus que tout. Mais lui dire la vérité, c'était impensable ! Elle ne voudrait peut-être plus être son amie après ça, si elle apprenait qu'il vivait dans un bordel et qu'il y vendait son corps, comme avant... comme quand il y avait été forcé. Puis, elle ne comprendrait surement pas sa décision. « Je travaille dans un club » il dit, et ce n'était pas faux, au final, ça manquait simplement de détails. Il ne s'étala pas sur le sujet, au contraire, et rapidement, il se retrouvait à parler de sa rupture. Décidément, en cinq minutes il avait réussi à balancer tout son malheur alors que ça aurait peut-être été mieux de juste faire semblant que tout allait bien, pour ne pas embêter Elizabeth. Surtout que la jeune femme était heureuse, une future mariée comblée. Il avait été égoïste et il s'en voulait, et maintenant Elizabeth pleurait à cause de lui. Il était vraiment incapable de faire la moindre chose comme il fallait. « Non non… ne sois pas désolée Erwan… je suis contente que tu te confis à moi de la sorte, c’est juste que je m’attendais pas du tout à ça! » dit-elle, et pourtant ça n'arrangeait rien à sa culpabilité. Il se mordit la lèvre, ne trouva rien à dire parce que d'après lui, il était responsable de ses larmes, et ça n'avait pas été cool de sa part de faire pleurer Elizabeth comme ça. Elle proposa ensuite de sortir de l'épicerie, d'aller se poser quelque part, et il hésita un peu mais finit par accepter, il avait un peu de temps devant lui. Ils prirent donc leurs affaires et payèrent leurs courses à tour de rôle, puis sortirent du magasin sacs en mains. Ils traversèrent et entrèrent dans le parc qui se trouvait en face, désert à cette heure-ci, et c'était tant mieux, ils avaient au moins un peu d'intimité. Erwan reprit alors, lui expliqua un peu mieux ce qui était arrivé sans pour autant donner de réelles informations sur la nature de leur dispute. Il ne voulait juste pas la décevoir. Elle n'était pas d'accord avec lui et secouait la tête, et il aurait du s'y attendre parce qu'elle était comme ça, elle voyait toujours le bon en tout le monde, et c'était une des raisons qui faisaient qu'Erwan tenait tant à elle, qu'il l'appréciait à ce point. « Non non Erwan, tu ne peux pas mettre la faute entièrement sur toi alors que vous êtes deux dans l’histoire et même si je ne sais pas ce que tu as fais… je suis certaine que tu ne l’as pas fait dans le but de tout briser entre vous! C’est certain… vous vous aimez.. c’pas comme ça que ça doit se terminer! » Ca semblait vraiment affecter Elizabeth, et heureusement qu'Erwan avait eu quelques semaines pour digérer, et des années d'expérience dans le fait de se durcir face à la vie. Peut-être même qu'il donnait l'impression que ça ne le touchait pas, qu'il était indifférent à tout, mais c'était juste sa façon de se protéger, en s'enfermant dans sa bulle, mettant sa conscience dans un coin bien protégé de sa petite tête. « Vous vous êtes pas parlés depuis? T’es certain qu’il n’y a absolument rien à faire… il doit bien y avoir quelque chose à faire… une solution, des fois s’asseoir et discuter tranquillement et honnêteté, ça peut arranger les choses! » Il secouait déjà la tête avant qu'elle n'ait fini de parler. C'était terminé, et il n'avait pas envie en plus de tout de se laisser espérer qu'il y avait une chance alors que ce n'était clairement pas le cas. Et même cette dispute, et tout ce que ça avait faire ressortir d'Orel et de lui-même, ça l'avait dégoûté d'une certaine façon, ça lui avait arraché l'envie. Mais ça ne voulait pas dire pourtant qu'il avait fait le deuil de leur relation, de son amour pour Orel, des années d'amour. Au contraire, c'était encore pire, ça le déchirait. « On s'est pas revus, non » il souffla doucement. « C'est pas sauvable de toute façon, y'a des choses qui marcheront jamais... » ajouta Erwan en regardant ses mains qu'il avait jointes devant lui, nerveusement, tournant ses doigts les uns autour des autres. Il avait envie de parler à Elizabeth, de lui dire les choses, mais il avait peur de la faire fuir. Enfin, il se disait... c'était son amie après tout ? Et elle l'avait toujours accepté... « Je l'ai trompé, pendant qu'il était à l'hôpital, avec un de mes producteurs qui aurait pu envoyer Orel en prison... J'avais pas le choix, c'était pour aider Orel, alors j'suis allé passer la nuit avec lui, dans sa chambre, et c'était horrible je te jure mais c'était le seul moyen... je crois » il avoua, à moitié sûr de lui, parce qu'il y pensait encore et encore et il ne voyait pas ce qu'il aurait pu faire d'autre, ne trouvait pas de solution, et pourtant... il devait bien y avoir quelque chose d'autre, un moyen de s'en sortir qu'il n'avait pas vu, comme Orel le lui avait affirmé le jour où il lui avait tout avoué. « Pendant tout ce temps on a fait comme si tout allait bien, comme si tout était normal, et j'crois qu'il a juste compris ce jour-là que je suis pas normal et pas comme il voulait que je sois, que j'ai changé depuis qu'on s'est quittés y'a quatre ans... » il dit ensuite, et malgré tout, une boule se formait dans sa gorge, et il avait presque envie de pleurer. « Il m'a blessé et il m'a reproché des choses que... enfin, je sais pas, des choses que je pensais pas qu'il me reprocherait un jour alors... voilà... c'est fini. Je suis juste pas fait pour ça. » il conclut, avec un haussement d'épaules un peu faux, comme pour se convaincre lui-même du fait que ça ne comptait pas plus que ça.

Je voulais pas croire que c’était réellement terminé entre Erwan et Orel. Oui, je savais que parfois, l’amour n’était pas éternel, que des couples se séparent, d’autres se forment mais quand je voyais deux personnes qui s’aimient autant, j’aimais penser que la vie allait les garder ensemble pour toujours. J’aimais aussi penser ça de mon couple mais peut-être que ça jouait contre moi d’être aussi romantique et optimiste… car dès le jour où ça se brisait, ça me détruisait totalement. Et là, il s’agissait même pas de ma propre relation et j’étais devenue toute émotive, alors imaginez! Après avoir payé, nous étions sortis à l’extérieur mon ami et moi, question de discuter autrepart qu’au beau milieu d’une rangée d’épicerie où l’intimité n’y était pas du tout. Il tentait de me faire comprendre que C’était fini pour de bon alors que moi, je voulais rester positive, pour lui… et quelque part aussi pour l'image que j’avais de l’amour. « Mais… mais qu’est-ce qui s’est passé? » me risquais-je finalement à lui demander, malgré le fait que j’avais pas voulu le faire plutôt, ne voulant pas me montrer trop indiscrète. Mais là, j’avais besoin de le savoir.

Ou peut-être pas au final car l’entendre me dire qu’il avait été forcé de coucher avec quelqu’un d’autre dans le but de protéger son copain, c’était vraiment la pire chose qui soit. Je restai figée, alors qu’il continuait son histoire. Limite, je ne respirais même plus alors qu’il m’expliquait la détérioration de son couple. Ma main s’était posé aussitôt sur mon coeur qui avait fait un saut énorme suite à toute cette histoire. Je m’attendais tellement pas à ça que sur le coup, par la surprise, j’avais l’impression que j’allais être malade. Son histoire, c’était un vrai couteau dans mon petit coeur déjà trop souvent meurtri par des histoires d’horreur ainsi. Je ne comprenais pas ces monstres qui étaient prêts à tout pour forcer quelqu’un non consentant à avoir des relations sexuelles avec eux. Je croyais bien que c’était la chose qui me dégoûtait le plus au monde et je savais de quoi je parlais, j’en avais été victime aussi et je ne souhaitais pas ça à personne, même pas à mon pire ennemi. J’étais soudainement étourdie, j’avalais difficilement la salive et bien malgré moi, mes yeux s’étaient remplies de larmes.  « Erwan je… » Je me levai donc en me tenant sur le banc un instant, j’avais besoin de prendre quelques bouffées d’air parce que sur le coup, j’avais envie d’éclater en sanglot.

Au bout de quelques secondes, je me tournai vers mon ami pour lui dire d’une voix complètement brisée par l’émotion : « Excuse-moi, c’est que… c’est que je suis sensible à ce genre de chose et je me reconnais un peu à travers tout ça. » lui avouais-je en reprenant de grandes respirations dans le but de me calmer. J’étais frustrée car j’aurais aimé rester forte et en contrôle, mais c’était pas moi, c’était pas possible. J’avais été trop endommagé à ce niveau pour l’être. « Je peux pas croire que y'a des gens qui... que... des gens horribles comme ça, qui foutre en l'air la vie de d'autres... qui se permettent de le faire en sachant très bien les impacts! C'est monstrueux.  »  Ça me mettait hors de moi!!!! Je séchais rapidement mes larmes pour prendre les deux mains de mon ami et le regarder bien sérieusement dans les yeux. Je me sentais tellement impuissante et pourtant, j’aurais aimé lui enlever toute sa peine et le voir sourire de nouveau. Je l’aimais mon ami et il ne méritait tellement pas de vivre tout ça, d’endurer autant car il méritait tout le bonheur du monde. « Je suis tellement désolée Erwan… tellement! J’aimerais vraiment faire quelque chose pour toi. Est-ce que je peux? N’importe quoi pour t’aider! Où est-ce que tu vis présentement? Est-ce que tout va bien? Parce que si t’as besoin de quoi que ce soit… je veux pas que tu hésites! Tu t sens peut-être seul présentement et j'imagine que je ne peux pas égaler le manque mais je veux que tu saches que je suis là pour toi, toujours!  » Que ça soit un endroit où rester pendant un moment, de l’argent… de la compagnie… peu importe! J’étais pas remplie de ressource, je vivais pas mal du minimum mais j’étais prête à tout donner pour quelqu’un que j’aime dans le besoin.