C’était rapidement devenu du grand n’importe quoi. Je n’aurais jamais pensé que embrasser mon ex dans ce bar allait déclencher une telle controverse et provoquer un aussi gros stress. J’avoue, j’étais la première surprise à me laisser tenter par ses avances, je m’étais quand même promis de le détester jusqu’à la fin de mes jours. Mais là, j’étais saoule, j’étais complètement gelée aussi et comme si tout ça m’avait pas assez réveillé sur la situation, je l’avais même invité à me suivre dans mon taxi pour qu’on se rendre ensemble jusqu’à l’hôtel. À l’intérieur de moi, je savais que c’était pas très brillant mais rendu là, ma conscience était bien loin, comme à chaque fois que j’abusais des bonnes choses, d’ailleurs. On se retrouva rapidement dans l’ascenseur à se foutre du self control, du moins, jusqu’à ce qu’on se fasse sensiblement prendre par des personnes voulant pénétrer l'ascenseur, au moins, on était rendu à notre étage. Rendu là, mon idée était bien clair sur comment on allait terminer ça. Je ne voyais plus vraiment Matt comme était mon ex, mais comme un un corps foutrement sexy que j’avais envie de baiser, tout simplement. Comme je vins pour entrer dans ma chambre, la main de ce dernier se posa sur la mienne, voulant ramener peut-être la raison entre nous mais je le regardai en ouvrant la porte bien grand, je m’en contre fichais des conséquences pour être honnête.
À peine à l’intérieur que ce fut l’explosion, je fus plaquée contre le mur de ma chambre, laissant nos mains parcourir le corps l’un de l’autre et l’excitation monter à un point tel où je perdais complètement contact avec la réalité., me laissant aller que par mon envie, par mes sens bien allumés. En un rien de temps, je me retrouvais couchée sur le lit, les mains retenues au dessus de ma tête, c’était une foutu bon début. Et… ce fut que le début qui fut bon. Matt fut trop rapide, probablement trop concentré à la tâche, du sexe fast food quoi! Quelques coups de bassin dans la même position qui était devenue plate au bout d’un moment, je l’entendis gémir puis, il se retira. J’avais l’impression que ça avait duré 2 minutes et clairement, j’avais ressentis pratiquement aucun plaisir dans tout ça. Ça aurait pu être vraiment bon si ça avait été plus appliqué. C’était pas du tout mon genre de baise, le genre de chose que j’aimais. Je savais que je pouvais être complexe sur ce qui me faisait prendre mon pied mais là, on voyait vraiment pas le sexe de la même façon. J’en avais eu des coups d’un soir, des trucs pas forcément appliqué mais là, ça avait été beaucoup trop…bof. En plus de ça, il ne semblait pas vouloir rattraper le truc, non, monsieur semblait bien satisfait de lui même, me demandant simplement si je voulais qu’il dorme aussi ou bien qu’il fiche le camp. Je pouvais être égoïste sur plusieurs points mais j’avais aucun respect pour un homme pour qui mon plaisir ne comptait en un gros zéro.
« J’en ai assez vu… tu peux dégager. »
Je me levai du lit, ne prononçant pas autre chose, je filai sous la douche en espérant qu’il foutre le camp pour de vrai. Comme de fait, à peine un instant plus tard, j’entendis la porte de ma chambre se fermer. J’appuyai le front contre la paroi de ma douche, fermant les yeux pendant que l’eau coulait sur ma tête.
« T’es une conne Emma… une vraie conne. »
J’avais vraiment pensé que ça aurait pu, au moins, être plaisant. Je préférais ne plus y penser, ne fait comme si de rien n’était, ça allait être beaucoup mieux ainsi. Je terminai de me laver puis hop, je filais dans mon lit encore bien chaud pour y dormir un bon coup jusqu’au lendemain matin. Le réveil ne fut pas particulièrement facile mais beaucoup moins pire que je le pensais. C’est le réception qui m’avait appeler, j’avais demandé à ce que ça soit le cas dans toutes les chambres afin qu’on ne soit pas en retard pour notre vol du retour. Je me préparai pour descendre au rez-de-chaussé afin de prendre le petit-dej. Naturellement, tous les gars étaient là et on me voyant arrivé, Olivier chuchota un truc à l’oreille de Matt. Of course, tout le monde savait mais je préférais ne pas entrer dans tout ça pour me diriger droit vers eux.
« On doit partir dans environ 45 minutes. Si vous êtes pas devant l’hôtel, prêts à entrer dans le taxi, eh bien je vous laisse ici et vous vous arranger pour revenir à Miami comme des grands. »
J’avais particulièrement fait exprès pour ne pas regarder une seule seconde Matt en disant tout ça. J’avais pas vraiment envie d’avoir affaire à lui de toute façon. En voyant que je m’étais bien faite comprendre, je tournai les talons vers le buffet, je mourrais de faim. Mais ce n’est pas parce que je venais de faire quelques pas plus loin que je n'entendais pas Olivier dire au chanteur de son groupe :
« T’as pas assuré! Ça paraît bin trop! JE SAVAIS QUE T’ALLAIS PAS ASSURER MEC! BRAVO! »
C'était arrivé! Nous étions arrivé au point tant désiré. Je ne savais pas trop pour Emma, mais en ce qui me concernait, c'était ce que je voulais depuis un bon moment. Nous étions arrivés dans sa chambre et, bien rapidement, les choses s'étaient enchainées. C'était pas la baise du siècle, mais j'en avais grandement pour mon plaisir. Emma était superbe ! Je n'avais rien à redire. Quand nous eurent terminés, je demandai si elle voulait que je reste ou que je quitte. Après tout, c'était elle qui voyait.
« J’en ai assez vu… tu peux dégager. »
Et puis comme cela, elle se leva du lit et alla directement à la salle de bain pour faire couler l'eau de la douche. Bonjour les habiletés sociales. Je n'en fis pas trop de cas et alla à la recherche de mes vêtements qui trainaient un peu partout sur le sol de la chambre. Je m'habillai à moitié et gardai le reste dans mes mains. Je quittai finalement la chambre pour aller retrouver la mienne. Quand je rentrai dans celle-ci, Olivier était là coucher dans son lit.
- Puis ? Comment c'était ? Elle est chaude ? Toujours aussi cochonne que dans le temps ? - La ferme Ducon!
Je n'avais pas réellement envie de retourner dans ce genre de pattern. Je ne lui devais rien et je voulais pas refaire les mêmes erreurs du passé. J'avais l'habitude de bien rigoler et de bien dire des choses à mes potes, mais là... par respect, je devais bien ça à Emma. Je filai à mon tour à la douche. Et quand j'en sortis pour me coucher, Olivier ronflait bien comme il faut. Au moins, il n'allait pas me picosser pour savoir. Nous fûmes réveiller par le téléphone... DRINNGG DRINNGGG Quel son désagréable pour se faire réveiller. Je ne bougeai pas et mis l'oreiller sur ma tête pour éteindre le son. Je voulais dormir. C'est Dub qui me força à me grouiller le cul. Je n'avais pas vraiment le choix. Nous étions sur notre départ. Je m'habillai en vitesse et avec le reste du groupe nous filâmes jusqu'au resto de l'hôtel pour manger au buffet brunch. Bien sûr, on me passa des petits commentaires sur ma nuit avec Emma. Je savais gérer... je ne dis rien concernant tout ça. Cette dernière se pointa et se dirigea vers nous. J'étais content de la voir.
« On doit partir dans environ 45 minutes. Si vous êtes pas devant l’hôtel, prêts à entrer dans le taxi, eh bien je vous laisse ici et vous vous arranger pour revenir à Miami comme des grands. »
Je pensais avoir droit à quelques mots ou un petit bonjour, mais non, Emma ne me regarda pas une seule seconde. On aurait dit même que je n'existais pas. Elle alla au buffet pour se servir. J'étais un peu perplexe. Peut-être qu'elle voulait oublier la nuit dernière. Je ne savais pas trop quoi penser, ou bien elle voulait rien faire paraître devant le reste du groupe. Puis là, comme si ce n'était pas assez il fallait bien que les gars en rajoute.
« T’as pas assuré! Ça paraît bin trop! JE SAVAIS QUE T’ALLAIS PAS ASSURER MEC! BRAVO! » - Ta gueule, dis-je en le poussant. Elle bluffe c'est certain là ! C'est quoi tu t'es endormi sur la job Matty ? renchérit Steve. Mais fermez là ! Je vois pas où est le problème ! Lâchez moi!
Je ne voyais que cela, elle faisait exprès pour m'ignorer. Je pouvais pas croire que j'avais été aussi médiocre au point de ne plus vouloir me reparler. Voyons... Matt Sanders poche au lit ? C'était impossible. Jamais on me faisait cette remarque. Voilà que j'étais en train de douter de moi à ce moment. J'avais beau me repasser le film de notre nuit dans ma tête, je ne voyais pas trop où était le problème. Oui, j'avais peut-être été un peu trop rapide, mais c'était pas de ma faute si j'étais trop excité par elle. Emma avait plus de pouvoir qu'elle ne le croyait sur moi. C'est là que j'allai vers elle alors qu'elle se prenait des petites saucisses déjeuner. - Hey ! T'as bien dormi ? Écoute si tu veux oublier se qui s'est passé entre nous deux hier...c'est fine pour moi !
Je me prenais un peu de bacon en même temps. Si c'était son désir et qu'elle ne voulait pas que ça se reproduise, je n'allais pas la forcer non plus. C'était à elle que la décision revenait. Je respectais ça et je pouvais même moi aussi mettre très loin cette soirée dans ma tête. Je voulais au moins savoir ce qu'elle voulait faire. À lui voir le visage...elle se foutait royalement de ma gueule là. C'était pas la peine d'être aussi distante et froide avec moi.
- Woww... ok je comprends...t'as encore cette rancoeur après 10 ans. Je sais pas ce que je vais devoir faire pour réparer ça... Il me semble que le courant passait bien entre nous deux hier...à moins que tu bluffais. En tout cas, moi j'ai passé une belle soirée/nuit.
Je me distançai pour aller me prendre des petites patates. J'étais un peu frus qu'elle me traite de cette façon. Je le méritais sûrement quand même, mais l'orgueil en prenait un coup. Pis y'avait les gars qui nous regardait au loin à rire...Misère !
J’avais pas envie de parler avec Matt ce matin, de dealer avec cette situation. Je trouvais la Emmanuelle saoule bien conne de s’être rendue jusque là puisque ça avait amené rien de bon au final. Ça avait été un peu sauvage, la manière dont je lui avais fait comprendre que je voulais qu’il quitte la chambre mais la déception avait parlé, je l’admet. Peut-être que j’aurais aimé une prise deux oui, mais pas un dodo avec lui… chose qu’il semblait avoir en tête en me demandant si je voulais qu’il reste. J’avais bien dormi, c’était au moins ça. Et ma gueule de bois était beaucoup moins pire qu’elle l’avait déjà été. Deux tylenols plus tard, j’étais au buffet à informer les gars de notre départ imminent. Visiblement, le fait que je n’accorde pas d’attention particulière à Matt ne passa pas inaperçu, à peine étais-je plus loin que ce dernier vint à ma rencontre. Misère. Je soupirai.
« C’est déjà oublié. » déclarais-je, en continuant ce que je faisais.
Et c’est là, qu’il me pétait une sainte petite coche. Mais pourquoi est-ce qu’il réagissait comme ça alors qu’il venait tout juste de me dire que c’était ok? Il était en train de me dire que je lui en voulais toujours pour ce qui s’était passé il y a 10 ans et oui, peut-être que j’avais envie de jouer un peu avec son orgueil et ça me plaisait un peu de voir que ça fonctionnait. Mais à vrai dire, je ne voyais pas l’intérêt de lui cacher le truc, de faire semblant qu’il avait été un bon coup alors que c’était pas le cas. Puis, en petite crise de gamine capricieuse, il s’éloigna de moi, une petite moue sur le visage. Il avait pensé quoi? Que j’aurais accouru vers lui pour m’asseoir sur ses genoux pour commencer à l’embrasser? Je soupirai de nouveau, déposant les pinces des saucisses pour m’approcher de lui et plonger la cuillère dans les patates également.
« Calme-toi les SPM, s’il te plaît. Je vois juste pas l’intérêt à faire semblant que j’ai pris mon pied alors que c’était pas le cas. C’était du sexe garocher, pas du tout mon genre. On est juste pas sur la même longueur d’onde, that's it. »
Je le savais maintenant. Et puis, j’aimais mieux me rester avec cette image de lui. Ça aurait été quoi au final s’il avait parfaitement répondu à mes attentes? Je serais tombée accro à lui et ça nous aurait mit dans une drôle de situation, chose que je ne voulais pas. De toute façon, ce n’était pas trop mon genre de m’attarder trop longtemps sur la même personne, j’avais appris ça à mes dépends : ça commençait à développement des sentiments et gosh, que je voulais pas gérer ça moi, des histoires de coeurs brisés.
« Pis hey Matt, je bluffe pas moi. S’il y a bien quelque chose que tu peux pas me reprocher, c’est d’être honnête. » Du moins, la plupart du temps. Quoi qu’il en soit, Il pouvait comprendre par là que oui, le courant avait bien passé et je n’avais pas fais semblant, comme je ne faisais pas semblant non plus que j’avais été déçu par ce qui s’en était suivit. « 40 minutes dans le lobby Sanders. »
Je lui volai un bacon dans son assiette avant de tourner les talons et aller m’installer seule à une table. J’en profitai pour répondre à quelques courriels, j’avais déjà une proposition de cachet pour le groupe mais c’était pas assez à mon goût, je savais que je pourrais leur avoir plus.
Je voulais comprendre. Comprendre pourquoi Emma m'ignorait de la sorte. Je n'aimais pas vraiment qu'on se fiche de ma gueule de la sorte, c'est pourquoi j'allais directement vers elle pour mettre l'heure juste sur ce qui s'était passé. Bien vite elle me dit que c'était déjà oublié la soirée que nous avions passé ensemble. Cela me vexa tout de même un peu, mais j'étais prêt à accepter qu'elle ne voulait pas retenter l'expérience. Ça se voyait tout de même qu'elle avait pas trop envie de me parler. Je lui reprochai qu'elle m'en voulait encore même après 10 ans.
« Calme-toi les SPM, s’il te plaît. Je vois juste pas l’intérêt à faire semblant que j’ai pris mon pied alors que c’était pas le cas. C’était du sexe garocher, pas du tout mon genre. On est juste pas sur la même longueur d’onde, that's it. »
Je restai bouche-bé. Je devais halluciner. Me faire dire que j'avais été nul !!! Ça ne se pouvait pas ! Ce commentaire là n'était pas arrivé souvent dans ma vie. Je ne savais pas quoi lui dire en retour. Que j'étais bourré et drogué ? Que ça avait affecté mes compétences ? Mon orgueil de mâle alpha venait d'en prendre un coup. Du sexe garoché ! Pas sur la même longue d'onde ! Ça me semblait impossible pour moi. J'étais donc le seul à avoir apprécié. Si au moins elle m'avait plus guidé un peu... cela aurait peut-être été différent. Je ne la connaissais plus moi...je ne savais pas ce qu'elle aimait. Je ne m'en étais pas soucié parce que de toute façon, nous étions un peu à la ramasse. J'allais tourné les talons quand elle continua :
« Pis hey Matt, je bluffe pas moi. S’il y a bien quelque chose que tu peux pas me reprocher, c’est d’être honnête. » dit-elle avant de me voler un morceau de bacon. - C'est bon j'ai compris! Dis-je offusqué.
Je retournai vers les gars, qui eux, avaient regardé de loin notre réaction. Emma voulait qu'on soit dans le lobby dans 40 minutes. Elle alla s'installer seule à une table. Je venais de vivre la plus grosse honte de ma vie. Les potes savaient pertinemment que je venais de me prendre un râteau. Ceux-ci pouffèrent de rire en voyant à quel point j'étais contrarié.
- Coudonc Sanders, tu t'es vraiment endormi sur la job ? Tu lui as fait quoi pour qu'elle soit aussi frette avec toi ? se moqua Dubois.
Je n'avais même pas eu le temps de m'asseoir que je lui vidai le contenu de mon assiette au visage. C'était plus fort que moi. Je n'avais pas envie de rire de cela. C'était vraiment pas le temps de se moquer de moi. Je les abandonnai pour retourner dans ma chambre pour ramasser mes affaires et ma valise. Je fus le premier dans le lobby à attendre sur un banc, lunettes de soleil sur les yeux, écouteurs. J'avais envie de parler à personne.