Par où commencer... A chaque fois qu'il était question de Sky (et c'était à plusieurs reprises faut l'avouer...), rien était plus clair pour moi. J'étais parti un mois en trip avec mes potes pour une raison évidemment... m'éloigner de tout cela. Cette situation était tout sauf évidente pour moi. Tous les facteurs étaient réunis pour ne pas que je sois à l'aise et que j'y arrive. A la base, j'avais juste ramassé la carte d'une jeune femme qui était tombée sur le sol. Malheur à moi d'être si gentil, j'avais levé les yeux et était tombé sur la plus belle créature qui me soit jamais donné de croiser. J'avais ensuite eu la magnifique idée d'échanger des mots avec cette dernière, afin de confirmer ce coup de coeur. Tout de suite, ça avait été évident. J'avais mis du temps à m'en rendre compte, mais une fois fait, je comprenais bien qu'il en était question depuis le début. Je l'aimais. Le premier problème était le suivant : c'était bien la première fois que ça m'arrivait. J'avais toujours crié sur tous les toits que je serais un éternel célibataire qui passerait de filles en filles justement parce que je n'avais jamais rien ressenti. Je pensais que j'étais immunisé de ça, que j'en avais eu assez du "couple" qu'était mes parents pour ne pas en devenir un moi-même. Je ne savais pas ce que c'était d'aimer, tous ces films d'amour là pour moi c'était de la fiction. Le seul amour que j'avais jamais connu avant ça c'était pour ma soeur, et encore à la limite pour Joe mais ça restait pas plus qu'amical. Il avait fallu donc premièrement que je me mette en tête à tête avec ce qu'on appelle les "sentiments" et qu'on apprenne à se connaître. Bien sûr, c'était déjà compliqué mais pourquoi en rester là? Après une très belle soirée de nouvel an passé à ses côtés plutôt qu'ailleurs... je n'avais plus eu de nouvelles du tout, pour ensuite apprendre que j'aimais la femme d'un autre... bien ma veine! Voilà qu'après "sentiments" j'apprenais à faire connaissance avec un autre symptôme appelé "coeur brisé" et "manque". C'est quoi ce complot? Mes potes m'avaient vu dans mon bordel et avaient décidé qu'il était temps de retrouver le bon vieux Chad Tate loin de tout ça, en vacances. Ils étaient loin de croire qu'ils auraient dû empêcher ce dernier de rejoindre le continent pour retrouver celle qu'il aime plusieurs fois... Ils m'en ont dit des trucs pour me convaincre.. Il fallait bien que je les écoute, car il fallait que je prenne du recul avec tout ça. Cette situation me faisait clairement souffrir, et je ne pouvais en vouloir à personne. Ce n'était la faute qu'à pas de chance s'il avait fallu que je craque sur ce joli visage ce fameux jour au musée. D'habitude, j'aurais eu tendance à fuir tout ça, parce que justement c'est plus simple de fuir la douleur que de l'affronter. Là, j'étais prêt à tout.
A peine rentré de ce mois entier de vacances que je sautais sur la première occasion de la voir. On discutait rapidement par sms - elle avait engagé la conversation je m'en étais assuré - et je lui proposais mon aide innocemment pour son installation dans son nouvel appartement. En réalité, j'avais du mal à me regarder dans le miroir sachant que j'étais sûrement la cause d'une séparation. Je ne savais pas si ça allait moi me mener quelque part mais.. je n'aurais jamais montré à Sky ce que je ressentais si j'avais su plus tôt qu'elle était avec quelqu'un. Je la savais maman, et quand j'avais parlé du père je n'avais jamais eu de réponses. Mais là, j'étais bien au courant. Ils divorçaient et je n'étais pas dupe.. Mais je gardais la tête froide. Ce qui m'importait, c'était le bonheur de Sky, avant le mien. Je venais donc à son aide, sachant en plus qu'elle était malade et allait doucement mieux, je voulais qu'il en reste ainsi et qu'elle ne se fatigue pas trop - même sans maladie je l'aurais fais. Je sonnais donc chez elle, après tout ça, avec tout ça sur le coeur. Elle ouvrait et c'était comme si mon coeur se remettait de battre maintenant qu'il l'avait vu. Je prenais une respiration car j'en avais oublié d'inspirer. Je souriais sans trop faire gaffe. salut, toi dis-je en m'approchant pour l'embrasser sur le front, profitant pour humer son odeur. Dans l'élan, j'enroulais mes bras autour de son petit corps qui m'avait tant manqué sans réfléchir à la conséquence de mes actes. Tant pis. Je n'étais pas à ça près. Je me reculais à contre-coeur, passant ma main pour une petite caresse sur sa joue. Puis, je levais le regard autour de nous. Quelques meubles étaient montés, il y avait des cartons et des pots de peintures partout, des planches et des outils. Ah ouai. y'a du boulot, faut qu'on s'y mette. lui dis-je alors, mains posées sur mes hanches genre grand bricoleur de l'extrême. on commence où, patronne? demandais-je. Je remarquais un meuble un tiers monté, la feuille explicative par terre, les pièces éparpillées partout. on va peut-être finir ça, je sens qu'il te casse la tête. Tu mets de la musique? Après j'te propose que tu me guides avec les pièces et je les monte.. après tu pourras y ranger tes affaires comme ça pendant que je finis l'autre dernier meuble et une pièce sera déjà finies, on pourra s'occuper du reste. Qu'est-ce qu'il faut encore faire, dis moi? demandais-je en m'avançant vers le meuble abandonné. Oui, je rentrais dans le vif du sujet rapidement. Faut dire, fallait que je pense à autre chose qu'à juste elle parce que dans le cas contraire j'allais pas du tout l'aider à finir son appartement..

Ça venait de plus en plus réel maintenant. Colton et moi, c’était terminé. On allait divorcer, j’avais les papiers avec moi mais j’avais encore besoin de temps pour le faire et mon mari me donnait jusqu’à la fin de l’été pour procéder. J’arrivais même pas encore à croire à quel point tout ça s’était passé rapidement, comme du jour au lendemain, plus rien n’était pareil. Je remontais la pente un peu, mais je m’en voulais toujours autant car je savais que Colton n’était pas dans son assiette, et c’était clairement de ma faute. À être la petite femme parfaite que j’avais été pendant des années, il n’en serait pas là présentement. Bref, j’avais beau culpabiliser, j’avais des choses à faire aussi, je devais donc faire obstruction de tout ça et continuer mon déménagement. Parce que oui, je n’allais pas rester chez mes parents indéfinitivement non plus. J’avais 25 ans, j’étais une grande fille, une maman et je devais prendre mes responsabilités de nouveau, surtout que là… j’allais mieux au niveau de ma santé, du moins.

Ça allait être une grande journée aujourd’hui, on transférait tout dans ma nouvelle maison et mon père était un vrai ange de m’aider à poser mes boites un peu partout dans les pièces. Il avait même peinturé une bonne partie de la maison la veille, question que ça sèche pendant la nuit et que je sois apte à tout placer convenablement aujourd’hui. Assise au sol en train d’essayer bien malgré moi de construire un foutu meuble IKEA avec des explications papiers qui ne veulent strictement rien dire. J’étais en train de perdre patience donc je lâchai tout pour prendre mon téléphone, question de me changer les idées un peu. Puis, j’appris que Chad était de retour en ville. Nous échangeâmes quelques SMS puis… même si je ne savais pas trop si c’était une bonne idée, il me proposa de passer m’aider dans mon déménagement et j’acceptai, devant trop de gentillesse de sa part. En réalisant qu’il arrivait bientôt, je me levai en vitesse, un petit instant de panique, je regardai autour de moi, puis je regardai ensuite ma tenue. Je ressemblais à une petite merde… il allait vraiment me revoir pour la première fois depuis plus d’un mois et j’allais ressembler à ça? Merde!!! Je fouillai dans mon sac à main pour sortir mon mascara, j’me disais qu’au moins ça… ça allait ajouter un petit plus à mon visage cadavérique crispé par le stress et la fatigue. Pour le reste du temps, je tournai en rond, incapable de me concentrer à aucune tâche… jusqu’à ce qu’on sonne à la porte. Gosh.

Je replaçai un peu mes cheveux avant de m’y diriger pour l’ouvrir finalement en essayant d’opter pour une attitude cool, relaxe… alors qu’à l’intérieur, mon coeur était un vrai tambour. « Hey...Sa.. Salut. » Oh god, c’était affreux, c'était la pire salutation qui soit, je bégayais!!!!! Je me pinçai les lèvres, essayant de reprendre sur moi. Il n’aida toutefois pas à ma tourmente en venant me prendre les hanches pour embrasser mon front. Ok, mes deux jambes avaient envie de fléchir et je ne savais pas trop comment réagir. Il me faisait un effet assez remarquable, et que dire de son parfum! Heureusement - ou malheureusement - il se décolla de moi, regardant un peu autour, le bordel dans lequel je vivais présentement. « C’est un vrai fouilli oui, j’arrive pas à voir la fin! » Yeah, j’avais réussi à faire une phrase, tout allait bien! Je commençais à reprendre sur moi. Je croisai les bras contre mon ventre, le regardant analyser un peu l’environnement. Il me demande par où on allait commencer et en voyant mon exaspération, il enchaîna en me proposant un plan qui faisait beaucoup de sens. « On y va pour ça alors! » dis-je en souriant. Je pointai le meuble qui me faisait justement du mal « Il reste cette bibliothèque pour le salon et ensuite, j’ai les meubles de ma chambre et de celle d’Eliott à l’étage. Il faudrait que je fasse une couche de peinture aussi dans ma chambre, c’est la seule pièce que mon père n’a pas eu le temps de faire. » Et il avait mal au dos le pauvre, donc j’avais pas voulu lui en demander trop, déjà qu’il avait été super gentil, comme Chad d’ailleurs. On s’installa donc au sol pour terminer ce foutu meuble après que j’ai mis de la musique, question de nous motiver un peu. « Au fait, j’ai pas grand chose à boire et manger ici, j’ai quelques bouteilles d’eau mais si t’as faim tout à l’heure, on peut toujours appeler une pizza ou peu importe, ce que tu veux! C’est moi qui offre pour te remercier! » C’était vraiment la moindre des choses! Je lui tendis alors les instructions pour qu’il regarde un peu le truc, il allait peut-être plus comprendre que moi et comme de fait, il posa la feuille pour commencer à assembler les choses comme un pro, c’était assez impressionnant je dois dire. Je lui donnai donc certains trucs quand il en avait de besoin. « Et alors ce voyage, c’était comment? » J’avais envie de savoir, j’avais vu plusieurs photos sur instagram et ça avait l’air magnifique!
 

Pendant un mois entier j'avais lutté pour ne pas rentrer, pour ne pas craquer à cette envie horrible de la voir, de la sentir près de moi, de la faire sourire. Ca avait été une épreuve assez intense, avec des potes qui faisaient tout pour m'aider. Heureusement que j'étais parti avec eux, d'ailleurs, parce que sans ça au bout d'une semaine j'aurais été de retour anticipé à Miami. Ils m'avaient donné toutes les raisons pour lesquels il fallait que je finisse le voyage et celle qui m'avait convaincu était de profiter, que rentrer n'apporterait aucune solution. Ils n'avaient pas tort, même si j'espérais l'inverse. A vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que j'espérais. Qu'elle tombe dans mes bras parce que maintenant elle était libre d'être avec un autre sans secrets? Je le priais en secret. Je ne suis pas dupe, je sais très bien qu'il faut que je prenne sur moi. Si ça se trouve, je ne lui plaisait pas du tout. Je n'avais jamais vraiment eu la preuve du contraire, alors que j'avais avoué de mon côté clairement que je l'aimais. Bon, dans un élan de colère certes mais je lui avais dis. Je me disais que sa séparation devait être de ma faute : d'un côté je me détestais car elle en souffrait, de l'autre j'espérais que ça ouvre une porte. L'amour est vraiment quelque chose d'horrible et de compliqué, qui nous fait ressentir des choses qu'on déteste et qu'on ne veut pas ressentir. J'aurais aimé ne pas compliquer sa vie, qu'elle soit resté avec son mari et son fils, en bonne famille. Il en était tout le contraire. Et malgré tous mes efforts pour tenter de contrôler tout ce que je ressentais, au bout d'un mois, quand elle ouvrait la porte, c'était le même tambourinement énorme sous mon torse. J'avais bien trop besoin d'elle, elle m'avait manqué à me trouer le bide. Je ne le montrais que par une petite étreinte et un baiser sur le front. J'aurais aimé en faire autrement, mais je gardais cela pour un rêve. Je venais vite au sujet principal : je venais l'aider après un échange de SMS. Je ne savais pas si c'était une bonne idée de le faire mais.. je fonçais sans réfléchir. Je ne réfléchis jamais quand il est question de Sky, faut dire. Je ne remarquais même pas son premier begayement. J'essayais de proposer un plan pour qu'on s'occupe au mieux et au plus vite de son appartement, pour qu'elle puisse y vivre avec son fils en toute sérénité. Elle me faisait l'état des avancements. Je trouvais que c'était raisonnable, on allait y arriver. Je lui proposais de mettre de la musique de fond et je fonçais sur le meuble en cours. Je levais la tête vers elle, pour la regarder un peu. Elle m'avait manqué, tellement manqué. Cela faisait mal, c'était très étrange. Elle était habillé un peu "dimanche" comme on dit et pourtant je la trouvais magnifique. En même temps si je l'avais trouvé en robe pour faire ça, j'aurais vu ça d'un mauvais oeil. Elle était naturelle, toute elle, dans sa petite tenue de grande décoratrice d'intérieur. Je lui souriais, peut-être bêtement. Alors que jusque là je gérais comme un chef, je laissais filer une planche entre mes doigts jusque mes orteils. oh quel co.... m'insultais-je sur le coup. Je respirais fortement, m'asseyant sur le sol deux secondes pour le frotter. Ca passait en une minute maximum. ça va t'inquiètes j'ai deux mains gauche parfois. Et je t'ai pas dis que je venais que pour la pizza? dis-je alors les yeux froncés, prenant un air sérieux avant qu'un sourire n'apparaisse pour la taquiner. Je levais les épaules. pour quelle autre raison serais-je venue que pour me faire payer une pizza, hm? continuais-je avec humour. Le meuble n'était pas compliqué à monter, ça allait. Vu l'avancement on aurait sûrement fini ce soir. La peinture n'aurait qu'à sécher. Je me concentrais sur le meuble quand elle coupa court au silence pour demander comment avait été ce voyage. Je levais le visage vers elle, comme si elle me sortait d'un rêve profond. oh heu oui c'était magnifique! on imagine pas que ce soit si beau..c'est indescriptible. Rien est vraiment très urbain là-bas, contrairement à ici. La nature est importante. Toutes ces forêts, ces falaises, ces étendues d'eau.. Et puis la culture est incroyable en Inde, j'ai beaucoup appris. Ils font la fête comme personne aussi, j'avoue. dis-je avant de rire légèrement. on a passé deux jours à Sydney aussi, excellent. Un accent bizarre mais, c'était incroyable de faire du ski nautique là bas.. et la plongée! c'était vraiment fou. lui répondis-je alors, très sincèrement. Hormis le fait qu'elle m'avait manqué, ces vacances avaient été idylliques. et toi, ça a été pendant ce mois? tu vas mieux? J'aurais voulu avoir plus de tes nouvelles mais le réseau là-bas par contre c'est une catastrophe. Je m'en veux un peu de pas avoir été là.. lui avouais-je alors, plongeant mon regard dans le sien. D'un coup, j'eus un éclair de lucidité. Mince! J'ai des cadeaux dans ma voiture. Oh bah il reste qu'une planche à ce meuble je vais chercher et je pose la finale. Tu pourras ranger tes affaires dedans pendant que je vais m'occuper d'abord de celle d'Eliott. Si les cartons sont lourds, que tu dois les bouger, dis le moi. En attendant fais pas de bêtises, je vais chercher mes cadeaux! dis-je en fonçant dehors, laissant la porte contre. Je revenais très vite avec un sac en main. Pour Eliott j'ai amené des pots de peintures qu'ils utilisent à la color'n'run. C'est des pigments, en fait. Je me suis dis qu'on.. que tu pourrais créer un truc magnifique sur un mur de sa chambre avec ça. lui dis-je alors en sortant les petits pots de couleurs très vives sur la table de cuisine installée. Je sortais un petit carton léger bien emballé. et pour toi.. voilà. lui dis-je alors. Dans la boite, entourés d'un beau papier de soie se trouvaient un pull 100% cachemire d'Inde blanc, un tube de soin aux huiles indiennes qui, je trouvais, sentait magnifiquement bon et un collier très fin, avec tout simplement une pierre précieuse taillée très finement, très discrètement pour un tout aussi délicat que Sky. J'espère que ça te plait.... BON, je finis ce meuble et je te fais les deux derniers en deux deux qu'on puisse peindre avant de manger.. oui je n'ai pas oublié ta proposition! Je changeais vite de sujet et je parlais très vite, dans mon embarras. Au fait, j'adore ce petit appartement. je suis sûr qu'Eliott va adorer et adopter très vite. tu fais un boulot incroyable, tu es une merveilleuse maman. ajoutais-je avec un sourire réconfortant. Je savais qu'elle avait peur de l'avis de son fils sur sa séparation avec son mari alors.. je cherchais les bons mots, malgré tout.

Je ne pensais pas revoir Chad de sitôt, du moins, pas aujourd’hui. Tout s’était décidé tellement rapidement et voilà qu’il cognait à la porte de mon nouvel appartement pour me venir en aide avec tout ça. C’était gentil de sa part mais je ne pouvais qu’être un peu stressée, vor même gênée de l’avoir devant moi, aussi beau, et tout bronzé par son long voyage. Je me trouvais un peu cruche, durant mes salutations et je tentais par tous les moyens de reprendre sur moi, j’avais pas particulièrement envie qu’il me trouve soudainement bizarre.  Je voulais pas que les choses changent entre nous, du moins, même si notre dernière conversation n’avait en rien été bien chaleureuse. Loin de là même et je m’en voulais encore. J’avais dis des choses qu’il ne méritait pas d’entendre et qui n’était pas nécessairement vraies non plus. Mais bon, je tairais ces pensées un peu plus loin dans ma tête, question de lui faire part un peu de ce que j’avais en tête pour le restant de la journée. Le jeune homme semblait bien motivé par la construction des meubles IKEA et c’était un foutue bonne chose car j’étais terriblement mauvaise dans le tout. Je sursautai un peu dû à la maladresse qui passa tout près d’échapper un juron. « Oh, merde, ça va!? » Je le regardai immobile s’asseoir au sol en respirant fort, espérant qu’il me dise de quoi il avait besoin - et s’il avait besoin de quelque chose. Heureusement, tout semblait ok… il parla même de la pizza que j’avais mentionné un peu plus tôt, ce qui m’arracha un sourire. « Ouais bah, ça serait bien que tu puisses la manger en ayant encore tous tes membres! » lui répondis-je en levant les yeux au ciel. Il était là pour m’aider, ça serait bête de se blesser!

On continua donc ce qu’on faisait, j’ouvrais les boites pour voir un peu ce qui s’y cachait. J’avais une petite idée de commencer tout placer ça, ça allait donc se faire assez vite je pensais bien. Puis, pendant que Chad continuait à construire le tout, je jugeai bon de taper la discussion, pas simplement pour combler le silence mais parce que ça m'intéressait vraiment aussi son voyage et tout. « Ça doit être tellement dépaysant ouais! Pas du tout comme ici! T'as de la chance de voyager comme ça, je rêve de faire le tour du monde depuis toujours. » lui dis-je en le regardant droit dans les yeux, un peu impressionnée par tout ce qu’il me disait. C'était pas trop possible pour moi de le faire mais j'aimais bien vivre tout ça à travers ses dires. Il avait des petites étoiles dans les yeux, probablement parce que repenser à tout ça le remplissait de joie et de merveilleux souvenirs. « Hey oh, t’as quoi contre les accents? » répliquais-je en haussant les sourcils, l’air faussement insultée. Fallait pas oublier : j’étais anglaise hein! L’accent australien, ça ressemblait beaucoup. Puis, ce fut mon tour de donner de mes nouvelles, je soupirai un peu, jouant avec un livre que je tenais dans mes mains. « Oh, ça va… je fais mon possible. Déjà niveau santé, ça fait du progrès donc c’est une bonne nouvelle en soi! » lui répondis-je simplement. J’avais pas particulièrement envie de parler de mon divorce avec lui non plus, je me disais que ça ferait bizarre et je ne pensais pas que de son côté non plus,  qu’il soit intéressé à entendre parler de mon mari.

Puis, tout d’un coup, Chad se leva en parlant de cadeaux. Toute surprise, je le regardai partir, ne comprenant pas vraiment ce qu’il avait fait là. Il avait ramené des cadeaux? Il m’avait vaguement parlé d’un truc pour Eliott mais là… Le beau brun revint peu de temps ensuite, les mains bien pleines. Il me présenta d’abord le cadeau d’Eliott, de la peinture pour pouvoir faire des trucs sur les murs de sa nouvelle chambre. « Oh Chad, c’est tellement une bonne idée!!!! » Personnaliser le tout, c’était vraiment cool! J’avais d’ailleurs déjà quelques petites idées! Ce ne fut toutefois pas tout, je relevai la tête en entendant « et pour toi… voilà. » Pour moi? Oh que je ne méritais tellement rien… encore moins de sa part, encore moins après tout ce que je lui avais fait vivre. « C’était tellement pas nécessaire Chad, tu le sais j’espère. » C’était déjà un cadeau aussi pour moi, qu’il rapporte un truc pour mon fils. Je ne pu toutefois qu’être touchée par l’attention, d’autant plus que le collier était magnifiques et que les huiles sentaient divinement bonnes. Je ne savais tellement pas comment le remercier!!! Alors que je vins pour dire quelque chose tout en m’approchant de lui, ce dernier reprit parole, ne me laissant pas le temps de pouvoir ajouter quoi que ce soit qu’il était déjà de retour dans les plans de meubles et de peinture. Je refermai la boite en lui souriant légèrement.  Au moins, il ajouta un petit truc qui me laissa la possibilité de reprendre la conversation.  «  C’est le plus beau compliment que tu puisses me faire, j’espère qu’il sera bien ici, c’est tout ce que je souhaite à vrai dire. » Même si moi je l’étais pas. Je m’étais dis que j’allais vivre pour mon fils, et lui seul. J’avais enfin l’énergie pour combler mon rôle de maman en entier et il méritait d’avoir toute mon attention maintenant que la maladie ne prenait plus une grande place dans mon quotidien.  « Hey… j’aime beaucoup le cadeau que tu m’as fais, c’est magnifique! Merci beaucoup… même si je pense sincèrement ne pas mériter tout ça, ni même l'aide que tu m'offres aujourd'hui! » Je posai ma boite par terre en m’approchant un peu de lui. « Pas après ce que je t’ai dis la dernière fois, et je voulais m’excuser pour ça. » Je soutenais un peu son regard, c’était troublant mais je voulais le faire pour qu’il y voit la sincérité dans mes yeux. « J’étais pas très bien et j’ai dis des choses que je regrette et que je ne pensais pas réellement! Je voulais pas être brusque ni même être méchante… »

 

Je n'avais pas réfléchi une seconde quand j'avais décidé de rejoindre Sky chez elle pour l'aider à finir son appartement. Elle avait besoin d'aide et j'étais ravi d'être la personne dont elle aurait besoin. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, c'est vrai. J'étais parti un mois pour essayer de m'éloigner, de ne plus penser à elle sans arrêts en vain. Je n'avais eu qu'une envie : rentrer la retrouver le plus rapidement possible. C'est vrai, nous avions eu une horrible conversation avant que je ne parte. Je dirais même que c'était une dispute, dans laquelle j'avais fini par lui dire que je l'aimais. Disons que ce n'était pas le meilleur moment pour le faire, c'est vrai. C'était un peu passé à la trappe, au milieu de nos reproches. J'avais été fidèle à moi-même, maladroit jusqu'au bout. Malgré ce qu'elle m'avait dit – qu'elle ne me devait rien, qu'elle allait crever de toute façon, qu'elle ne voulait pas me parler blablabla – je me tenais tout de même face à elle, en train de monter son meuble de salon, à peine rentré de voyage. Elle m'avait promis une pizza, c'était donc mon excuse pour être là. Je voulais juste la sentir près de moi. Elle m'avait manqué et mon cœur semblait revivre maintenant qu'elle était près de moi. Ca me faisait du bien de la voir, plus que ce que je ne pouvais l'imaginer. Elle semblait intéressée par mon voyage, alors je lui racontais. Je n'avais rien à lui cacher, j'aimais parler de tout et de rien avec elle. Elle me disait qu'elle avait toujours rêvé de faire le tour du monde. Je la regardais en plissant les yeux. Elle sous-entendait qu'elle ne pourrait jamais le faire, quelle genre de pensée était-ce ? « Oui, c'était plus que dépaysant. Si tu en rêves, tu le feras. » finis-je par dire avec le même sourire que celui qu'elle me faisait à cet instant précis. Il était comme automatique, une simple et sincère réponse au sien. Ensuite, elle réagit à ma remarque sur les accents, ce qui me fit lâcher un rire. « C'est bien trop facile de te faire râler. » fis-je en la regardant malicieusement. Je riais encore un peu avant de lui retourner la question. Chaque seconde à l'autre bout du monde m'étais dédié à me demander comment elle allait. J'avais appris avant de partir qu'elle était malade – ce qui ne m'avait pas aidé. Je m'imaginais souvent près d'elle, à prendre soin d'elle. Ca me rendait fou de la savoir seule, maintenant qu'elle divorcait. L'entendre me dire que sa santé allait mieux me réchauffait le cœur. Je lui lançais un sourire soulagé. Je me pinçais les lèvres par la suite. « Je suis très heureux de savoir que tu vas mieux. J'espère que ça continuera comme ça. Tu sais, je n'ai pas trop eu la chance de te le dire mais je te trouve très forte. Envers ton fils... même envers moi. Je n'aurais jamais deviné que tu étais malade, même si tu avais souvent des moments de faiblesse... tu es une vraie battante. » lui avouais-je. Je lui en avais voulu au début de ne pas me l'avoir dit. En réfléchissant, de l'autre côté du monde, j'avais saisi ce qu'elle avait voulu faire. De toute façon, j'étais incapable de lui en vouloir bien longtemps, même pour ça.
Je me souvenais avoir des cadeaux pour eux, tout à coup. Je ramenais la peinture pour la chambre d'Eliott et puis ceux pour elle. Elle semblait touchée, elle ne pensait pas les mériter. Elle bafouillait un peu en me remerciant. Je changeais de sujet un moment, parlant d'Eliott. Rapidement, elle revenait sur le sujet. Elle s'excusait de cette fameuse dernière fois. Elle me regardait dans les yeux. C'était perturbant et ça me montrait qu'elle ne mentait pas, à la fois. Je levais la main contre sa joue pour la caresser tendrement avant de la redescendre. « Arrête.. Je ne t'en veux pas, je ne t'en ai jamais voulu. J'ai été pas mal égoïste, je le sais. Ce mois m'a aussi permis de réfléchir et je n'ai pas assez pensé à ce que tu vivais. Je n'aurais jamais dû te dire tout ça non plus. » lui dis-je avec un sourire léger. Etais-je en train de dire que je n'aurais pas dû lui avouer que je l'aimais ? Je ne savais pas. Je ne savais pas parce qu'elle n'avait pas relevé d'une manière.. normale ce jour-là. Le fait est qu'elle savait, et je savais qu'elle savait. « Bon, on va finir la chambre d'Eliott avant de manger? » dis-je en regardant le meuble fini. On s'y rendait. « Je te laisse faire la peinture, je finis les meubles. » lui annonçais-je. C'était elle, l'artiste au final. Et c'était son fils. Je brisais vite le silence. « J'en aie parlé à ma sœur.. de ce que tu m'as dis ce.. fameux jour. Elle ne s'en mêlera plus, ne t'en fais pas. Je suis désolé qu'elle soit venue te voir.. On a une relation un peu étrange tous les deux. On a toujours été très protecteur l'un envers l'autre et elle pensait faire ce qu'il y avait de juste. Elle ne voulait pas te mettre mal à l'aise. » Je voulais la rassurer et lui donner en même temps des nouvelles. Elle avait été mise très mal à l'aise vis à vis de ma sœur et je détestais ça. Je voulais réparer cette affaire. Je me retournais. « Je ne supporte pas que quelqu'un agisse pour moi.. et surtout quand il s'agit de toi. Je.. enfin voilà. » Je ne savais pas moi-même ce que je pouvais dire ou non. « C'est très beau ce que tu fais là » dis-je levant mon regard vers ce qu'elle avait commencé.
Je n'avais qu'une chose en tête. « A propos de.. ce que je t'ai dis, ce jour là.. Je n'ai pas trop envie d'en parler mais.. je ne peux pas l'ignorer, je l'ai dis. Je ne veux pas que.. enfin, tu n'avais pas besoin de ça. C'est moi qui suis étonné que tu veuilles encore bien me voir, à vrai dire. J'ai un peu l'impression de.. enfin de ne pas être une bonne chose pour toi. Quoiqu'il en soit, sache que je n'attends rien. Je.. je veux juste que tu sois heureuse et si je suis ici c'est.. c'est simplement pour que tu aies un bel endroit où vivre et rapidement avec ton fils. Tu mérites d'être heureuse, quoique tu penses. Je ne veux pas que.. enfin que tu crois que j'ai d'autres buts. Tu m'as beaucoup manqué, c'est vrai je ne vais pas le cacher et ça me fait du bien de te voir. » j'avais beaucoup parlé, peut-être trop, mais c'est ma conscience qui se vidait. Je lui souriais doucement avant de retourner à mon meuble. « On a bientôt fini, tu vas vite pouvoir vivre tranquillement avec Eliott. Vous allez être bien, ici ! Puis j'espère que tu vas faire une crémaillère, que tout le monde voit ton œuvre ! » dis-je alors en me retournant doucement vers elle avec un sourire plus décontracté, alors qu'elle peignait. Son ventre se mis à grogner, elle avait faim. Je riais doucement. Oui oui j'ai bientôt fini!

« Oh bah tu sais, avec un enfant c’est pas facile… il lui faut un minimum de confort et tout et je ne pouvais pas partir comme je le voulais avec ma maladie. » Disons que mon rêve de tour de monde avait bien prit fin dès le début de ma relation avec Colton qui lui, n’était pas trop partant avec l’idée de découvrir le monde avec moi. Il avait des enfants, c’était normal. J’avais donc peu à peu arrêter de chérir ce rêve car c’était de me faire du mal pour rien quelque part. J’aurais pu y aller seule, mais ça n’aurait pas été la même chose et ma famille aurait fini par me manquer. Voilà que j’étais maman maintenant et voyagez avec un enfant, ça pouvait devenir compliqué. Bref, je pourrais peut-être commencer par des petits voyages d’une ou deux semaines pour voir comment ça va. C’était à voir. Quoi qu’il en soit, pendant son petit récit de voyage, Chad avait fait une remarque sur l’accent des australiens, ce qui me fit aussitôt réagir considérant que j’étais anglaise et que moi aussi, j’avais pas l’accent typique américain. « C’est vrai que tu réussis très bien dans ce domaine! » dis-je en lui tirant la langue avant de continuer de faire ce que je faisais. J’étais toutefois heureuse de lui dire qu’au niveau de ma santé, il y avait des améliorations, c’était bien la seule sphère de ma vie qui allait en s’améliorant d’ailleurs. Fallait bien prendre les bonnes nouvelles et les bons trucs un à la fois. « Disons qu’Eliott est rapidement devenu une bonne motivation pour rester forte. J’avais pas envie qu’il ait une image de sa maman malade. Il mérite pas ça. » J’étais toutefois pas prête à dire que j’avais été brave à son égard, j’avais surtout été faible… et menteuse. Mais ce genre de commentaire ne ferait que foutre en l’air l’ambiance donc je gardai cette pensée pour moi et je me contentai de lui sourire, tout simplement.

Tout avança très bien et une fois le salon terminé, Chad avait quitté un moment pour revenir avec des cadeaux. Pour Eliott, d’abord mais également pour moi… ce qui me rendit aussitôt mal à l’aise car je ne méritais pas ce cadeau, encore moins après tout ce que je lui avais dis la dernière fois. Je secouai la tête à ce qu’il me répondit d’ailleurs. « T’as pas à t’en vouloir pour quoi que ce soit, t’as toujours gentil, trop gentil! » Une gentillesse que je ne méritais plus, non plus. En fait, je ne l’avais jamais mérité dès le début. La conversation semblait rendre le jeune homme mal à l’aise parce qu’il changea de sujet en me parlant de la suite des plans. « Oui, c’est un bon plan. » dis-je en me levant, un peu mal d’avoir abordé le sujet alors que clairement, s’il avait changé le tout aussi rapidement, c’était qu’il ne voulait pas parler de ça avec moi. Peut-être même qu’il était passé à autre chose, ce qui ne serait pas mal en soi, surtout pour lui, car il méritait beaucoup mieux que d’être pris dans cette histoire. On se rendit donc en silence jusqu’à la chambre de mon fils où je comptais faire des petits dessins de voiture et tout. C’est ce qu’il adorait donc pourquoi pas! je savais que ça lui ferait méga plaisir. J’avais déjà hâte de voir son visage s’illuminer en voyant le tout. Puis alors que j’étais en train de tracer le tout, Chad reprit la parole. Je m’arrêtai donc pour le regarder continuer la conversation. « Oh Chad, fallait pas… je voulais pas foutre la pagaille entre vous… tellement pas! Et puis, je pouvais comprendre sa réaction, c’était normal, elle voulait uniquement te protéger d’avoir mal. J’aurais fais la même chose avec mon frère… enfin, avec Kyle. » Parce que bon, ils se connaissaient les deux au final! Chad n’aimait pas qu’on se mêle de ses histoires, encore moins quand il s’agissait de moi. Je le regardai un instant sans rien dire… essayant de comprendre ce que ça voulait bien pouvoir dire avant qu’il ne change une fois de plus de sujet, définitivement, il n’était pas du tout à l’aise avec les conversations sérieuses. Il était bipolaire de la conversation. « Merci, mais attend de voir le résultat final, ça sera encore plus génial! » dis-je en souriant doucement tout en me retournant.

Puis à peine avais-je commencé, qu’il se remit à parler, comme s’il en avait tellement en même temps sur le coeur qu’il ne savait pas comment gérer tout ça et que ça sortait par vague. Je ne pouvais qu’être là pour l’écouter parce que c’était important pour moi d’avoir cette conversation, autant que lui au final. Plus il parla, plus je cru comprendre certaines choses. Il ne voulait pas que je pense qu’il était ici avec de mauvaises intentions. Je me disais que finalement, il avait probablement réalisé que cette histoire était du grand n’importe quoi, qu’il avait fait un pas vers l’avant, qu’il avait fait la paix avec tout ça. Quelque part, j’étais heureuse pour lui mais je ressentais un gros pincement à mon coeur à l’imaginer s’éloigner peu à peu éventuellement. Je me disais donc qu’il fallait que je profite de l’instant présent, alors qu’il faisait part d’une gentillesse incroyable à mon égard. « Si tu savais à quel point ton bonheur est important pour moi Chad. Je veux que tu sois heureux, tu le mérites tellement! Dans les derniers mois, j’ai appris à connaître un homme incroyable et jamais au grand jamais je vais regretter notre rencontre. C’est certain que j’aurais aimé mieux faire les choses, faire le moin de dégât possible. C’est surprenant que tu ne sois pas en colère contre moi après tout ça… et avec ce que tu fais aujourd’hui, ça prouve encore plus ce que je dis, tu as un coeur en or! » Et la femme qui allait le conquérir et qui allait en prendre soin aura une chance incroyable!

« Oh tu sais, j’ai pas beaucoup d’amis. Disons que les dernières années ont été prit par ma vie de famille donc mon entourage se résume à….. mon fils. Mais si lui est heureux devant la peinture, c’est tout ce qui compte! » dis-je en souriant. Bon, c’était un peu triste de se dire que j’étais pas mal seule au monde maintenant. Ça faisait loser un peu mais bon, la vie était ainsi. Les petits bruits de mon ventre interrompu un peu notre conversation. Ils ne passèrent pas inaperçu car le jeune homme devant moi en fit le commentaire. « T’inquiètes, il est capable de tenir encore un peu. » dis-je avant de poser mon pinceau et de l’entendre grogner de nouveau. « Bon ok, puisque tu dis avoir fini bientôt, je vais appeler la pizza! » ajoutais-je finalement en riant parce bon, j’avais pas énormément mangé aujourd’hui et disons que le fait que la maison soit beaucoup plus avancé que tout à l’heure enlevait beaucoup de stress et faisait en sorte d’ouvrir mon appétit. Je descendis pour aller prendre mon téléphone et appeler une pizza ainsi que des breuvages et tout et tout! On allait bien se régaler et heureusement, la petite dame de l’autre côté du fil m’annonça que la pizza devrait être chez moi d’ici une dizaine de minute. Comme je raccrochai, Chad m’informa qu’il avait terminé à la chambre de mon fils. Il allait donc simplement nous rester ma chambre mais ça, ça serait après avoir mangé. « Oh super! Et bonne nouvelle, on devrait pas attendre longtemps avant de s’empiffrer!!! » On méritait une bonne pause pour le moment. On prit donc place sur le canapé du salon. « Alors… tu comptes faire quoi de l’été maintenant que t’es revenu? Tu vas prendre d’autres vacances ou bien le boulot t’attend? »


 

Il ne pouvait pas dire où ils en étaient, tous les deux. Dans son esprit, leurs deux âmes se confondaient et ne faisaient qu'une. Dans la réalité, ils étaient éloignés et un mur s'érigeait entre eux. Un sentiment d'étouffement l'envahissait de l'intérieur. Il aurait voulu hurler, lui dire que ça lui faisait mal, lui dire qu'il ne voulait qu'elle. Pourtant, il restait là à monter ses meubles comme un bon "ami" après un temps de séparation, à se raconter leur vacances. Il trouvait ça ridicule, très inconfortable mais il s'en taisait. Il parlait de tout et de rien, alors que c'était une toute autre conversation qu'il lui aurait fallu. Chad est un maladroit, il ne sait pas comment s'y prendre. Il aurait aimé savoir, à cet instant précis. C'était le cas de le dire, car au plus la conversation continuait, au plus la douleur se faisait sentir. Il avait une boule dans la gorge qui méritait l'entrée en compétition. Il aimait entendre qu'elle guérissait du cancer, néanmoins. Il aimait savoir qu'elle allait mieux, même s'il n'avait pas fait grand chose pour ça, à part espérer de. Il aimait l'entendre parler d'Eliott, de son installation dans cet appartement. Il souriait tout de même, le petit Chad torturé. Il souriait parce qu'il ne pouvait pas faire autrement en sa présence. Il souriait un peu comme un idiot. Il a une mère formidable lâcha t-il un peu comme un cheveu sur la soupe tandis qu'il était question d'Eliott. C'était question de dire "tu es formidable" avec un mot d'excuse, en somme. Il était très doué, à ce jeu-là. Il arrivait à lui faire des compliments à gogo mais avec ce petit mot d'excuse qui le faisait passer inaperçu. C'était idiot, parce que c'était par conséquence qu'elle ne comprenne pas que c'est bien lui qui la trouvait formidable. C'est à cause des attitudes comme celles-là qu'il sentait qu'elle s'éloignait. C'est avec des réflexions comme celles-ci que les soirées qui avaient finies en baiser, gestes affectueux - voire pire - s'éloignaient. Il avait l'impression à cet instant précis qu'il n'avait fait que de les rêver, que ça n'était jamais arrivé, au vu de l'attitude de Sky. C'était une chose qui, évidemment, lui tordait d'autant plus le coeur.

Il lui offrait ses cadeaux, elle appréciait. Ils se mettaient à finir la chambre du petit, elle peignait. Il aimait la voir peindre. Il commençait à parler de choses qui l'embêtaient, puis changeait de sujet et ainsi de suite. D'abord, il parlait de sa soeur. C'était un sujet sensible et pourtant, il l'abordait. Il avait très peu apprécié l'attitude de sa tendre soeur et il voulait s'en excuser. Elle ne semblait pas comprendre, encore une fois, l'importance que ça avait pour lui. Il tournait sa tête vers elle. Oh si, il fallait. On s'était promis de ne plus jamais se mêler des affaires de l'autre, même par protection. Et puis ça t'a éloigné. Deux choses qui m'ont fait plus de mal que de bien. lâcha t-il un peu agacé, pas par Sky mais par le fait que sa soeur ait fait ça. Il ne se rendit même pas compte de ce qu'il venait de dire malgré lui. Il la regardait avec sa peinture, il disait qu'elle était déjà jolie. Je suis sûr qu'on finira par l'exposer dans dix ans dans un musée de fou à Paris, tous les chinois viendront la prendre en photo! déconnait-il alors légèrement. Il savait qu'elle avait un grand talent, quoiqu'il en soit. Il croyait en elle. Il finissait par dire ce qu'il avait sur le coeur - il s'excusait de ce qu'il avait dit durant leur dispute, qu'il n'était pas là avec de mauvaises intentions et tout ça. Seulement, elle ne le prenait pas du tout de la bonne manière. Ce qu'elle dit faisait complètement le contraire de ce qu'il avait voulu dire. Comme quoi, il était vraiment maladroit. Même quand il voulait se confier, c'était tout l'effet inverse. Il se renfermait comme un escargot. Il baissa le regard, il tourna la tête vers le mur. Sa gorge se nouait. Pourquoi avait-il dû l'ouvrir? Sa réaction était carrément "amicale". Ses mots résonnaient en lui "tu as un coeur en or" "je veux que tu sois heureux" et "faire le moins de dégâts possibles"... la totale. Des mots qui donnent une excellente conclusion du "on est amis" qui lui fendait le coeur. Ils avaient parlé de crémaillère, d'appeler les pizzas mais Chad ne parlait plus. Il la suivait dans la cuisine, le pied lourd. Il ne leur restait plus que la chambre de Sky, génial. Ils n'avaient pas fini. Vu la douleur qui l'habitait, il avait envie de prendre les jambes à son cou. Il fallait qu'il prenne le dessus. Il souriait faiblement, forcé pour lui répondre, essayer de faire genre de rien. Elle l'emmenait dans le salon. Il s'assit pas tout près d'elle, vu son ressenti. Elle engagea la conversation. Il la regardait un long moment. Il ne savait plus comment il devait la regarder. S'il devait se souvenir d'elle, lui dire "au revoir". Il avalait fortement. Il souffrait, à l'intérieur. Il se rendait compte qu'il avait laissé un bon blanc. Il se râclait la gorge. hmmhmm heu.. je pense que je vais aller au camping là qui est organisé. puis.. j'irais à quelques fêtes peut-être.. j'irais courir avec le chien. je dessinerais. je ferais du sport. Je vais profiter. lui répondit-il un peu vaguement, sans trop la regarder. Il savait qu'il manquait quelque chose. Il la se forçait à la regarder à nouveau. et toi? demanda t-il. Il fallait faire face, petit Chad. Ce n'était qu'une passade.. Si elle ne s'accrochait pas, n'en souffrait pas, pourquoi toi tu devrais?

Je trouvais ça particulier que Chad soit aussi gentil avec moi. Il était là, à m’aider à monter les meubles, à peindre et à faire tous les petits travaux dans ma nouvelle maison comme si rien ne s’était passé. Comme si je n’avais pas été horrible avec lui la dernière fois alors que de son côté, il avait juste voulu se montrer compatissant, juste gentil… comme toujours il l’avait été avec moi. Le truc était que… je ne voulais pas continuer à lui faire du mal. Je voulais mettre une barrière entre nous. D’abord à cause qu’on s’était laissé trop emporter dans ce qu’on avait de spécial tous les deux… ça avait gâché mon mariage, oui… mais d’un autre côté, je n'oublierais pas non plus la conversation que j’avais eu avec Dani, sa soeur, qui m’avait avoué n’avoir jamais vu son frère dans un pareil état, que ça l’avait réellement ébranlé cette histoire. Je voulais pas être celle qui le rendait malheureux, je voulais pas continuer à lui faire du mal parce que jamais ça n’avait été mon cas, jamais je n’avais voulu faire de mal à personne volontairement. J’étais pas comme ça, du moins, je l’étais maintenant… car j’avais détruit trois coeurs : celui des deux hommes, et le mien également. Cependant, de ce qu’il m’avait dit plus tôt, Chad semblait avoir été en mesure de prendre du recul à mon égard… me laissant comprendre que j’étais probablement qu’une amie à ses yeux désormais et c’était tant mieux pour lui, maintenant. Même si je l'avoue, ça me fit un petit choc droit au coeur. Bref, d’ailleurs, on se mit à parler de la soeur de Chad, j’essayais de lui faire comprendre que c’était trois fois rien mais pour lui, ça semblait très important.  « Chad, elle tenait simplement à me faire comprendre des choses, ce qui est parfaitement normal venant d’elle. Elle s’inquiétait pour toi et je semblais être la raison de tout ça. Ça va maintenant, t’inquiètes pas! » Je voulais pas qu’il continue à lui en vouloir, c’était sa soeur. J’avais déjà assez brisé de chose autour de moi, je ne voulais pas être en plus la raison qui allait foutre en l’air sa relation avec sa soeur! De quoi m’en vouloir ENCORE PLUS que je m’en voulais déjà… et ça, c’était énorme déjà.

« N’importe quoi! » dis-je en riant tout en regardant ce que j’étais en train de peindre dans la chambre de mon fils. Il me parlait de chinois, de musée et de tout ce tralala comme si ça allait éventuellement devenir un oeuvre d’art. N’exagérons pas, quand même! Mais c’était très drôle. Bref, on termina le tout pour finalement que j’appelle la pizza au rez-de-chaussé. Heureusement, elle arrivait bientôt car mon ventre s’était mit à grogner. Je venais tout juste de raccrocher lorsque mon… ami(?) vint me rejoindre pour prendre place au salon en attendant notre succulent repas bien mérité. En attendant, je décidai de continuer la conversation… un truc bien simple sur ses plans pour le restant de l’été. Je l’écoutai en le regardant alors que lui, il avait le regard assez fuyant. Au moins, il me retourna la question. « Hum, eh bien...je compte faire des activités le plus possible avec Eliott car dès Septembre, il commence la garderie car je vais recommencer le boulot comme avant. J’dois t’avouer que j’avais bien hâte de reprendre mon train train quotidien. » dis-je en souriant, j’étais assez carriériste de nature, j’adorais me tenir occupé. C’était pas pour rien qu’en plus d’avoir mon studio photo, je travaillais pour le bureau chef d’une grande compagnie de vêtement dont ma mère était la grande superviseur. Il fallait toutefois que j’écoute mon corps, surtout au début, car après avoir été si longtemps en arrêt, je devais me reprendre tranquillement en selle et pas m’overbooker de travail dès le début, j’allais pas gérer. « Donc du coup, j’ai prévu aller au parc aquatique, au zoo et au parc d’attraction. Il commence à avoir l’âge où c’est plus facile de faire des activités avec lui! Je sens qu’on aura beaucoup de plaisir. » ajoutais-je, en remarquant bien que finalement, j’étais la seule à avoir un peu d’entrain dans cette conversation. Je ne comprenais pas, Chad semblait plutôt maussade depuis quelques minutes à vrai dire. Il devenait marabout quand il avait faim ou quoi? « T’es certain que ça va toi? T’as pas l’air dans ton assiette… » Je fronçai un peu les sourcils en le regardant, inquiète.



 

J'étais complètement déconnecté à partir de maintenant. Je tirais la tronche, limite. Je n'arrivais plus à sourire, plus à penser à autre chose que ce qu'elle avait dit. "ça va maintenant, t'inquiètes pas", "tu mérites d'être heureux", "je ne regrette pas de t'avoir rencontré"... Tous ces mots résonnaient dans ma tête et faisaient mal, clairement mal. Je réalisais tout à coup que je ne savais pas où tout cela pouvait nous mener. En fait, ça faisait aussi mal de l'admettre mais... je commençais à comprendre que tout ceci ne nous mènerait à rien.  C'était vraiment horrible, comme sensation. J'avais une boule dans la gorge énorme, j'avalais sans cesse mais elle ne partait pas. Je devenais silencieux tout à coup, alors qu'elle me racontait ce qu'elle allait faire avec Eliott. Je trouvais tout ça adorable, c'est sûr. J'aimais bien l'entendre parler de projets, même si c'était avec son fils et pas avec moi - je m'étais fais à l'idée de tout ça. J'aimais la voir me dire qu'elle allait passer du temps avec son fils, profiter d'être guérie, travailler à nouveau. Je sais combien elle aime son travail et étant moi même un mordu de ce que je fais dans la vie, je ne peux que comprendre ça. La conversation aurait pu être totalement différente, c'est certain. J'aurais pu lui dire que j'étais heureux de la voir si heureuse, avec des projets, qu'elle passe du temps avec Eliott, qu'elle soit si forte... Je le pensais, tout ça. Pourtant, ça ne sortait plus. Je la regardais, sans rien dire. Je la détaillais dans ma tête, je la trouvais si belle. Je convertissais ce sentiment en douleur. Quand elle me demandait si ça allait, on sonnait. je vais ouvrir lui dis-je en me levant pour récupérer les pizzas. Je revenais les mettre sur la table. Je ne pouvais pas ne rien dire, être silencieux comme ça. Pour qui je me prenais, là? J'étais celui que je ne voulais pas être, celui qui allait la mettre mal à l'aise alors que tout ce que je voulais c'était de la voir heureuse, avec ou sans moi. Il fallait que je rattrape le coup. Je soufflais légèrement pour reprendre mon souffle, coupé par ma douleur. je suis très content que tu sois heureuse comme ça. Que tu puisses reprendre le contrôle de ta vie, que tu passes du temps avec Eliott. Vraiment. Je suis désolé d'avoir eu un coup de mou. lui dis-je alors. En temps normal je l'aurais embêté avec sa pizza, on aurait fini pleins de sauce tomate sous la douche à se battre ou que sais-je mais.. je n'avais pas envie de tout ça. Je voulais juste en finir. A peine ma pizza avalée que j'allais dans la chambre de Sky pour attaquer les dernières choses à faire. J'avoue qu'à cet instant précis, je n'avais juste envie d'une chose : m'en aller. J'avais trop mal pour rester si longtemps près d'elle, après tout ce qu'elle avait insinué. Je ne savais plus comment faire, plus quoi dire. Je lui avais pourtant hurlé que j'étais amoureux d'elle, un mois avant. Je venais de dire que j'avais pas aimé le comportement de ma soeur justement parce que c'était elle, que c'était particulier. Je volais à sa rescousse à la seconde où elle me le demandait. Je sais que je ne suis pas doué avec tout ça, que c'est nouveau pour moi, mais là j'étais vraiment perdu. Je voulais à la fois ne pas être égoïste et ne pas la mettre mal à l'aise par rapport à tout ça. Seulement à la seconde qui suivi, le sentiment de douleur était de plus en plus fort. Je devais arrêter le meuble que j'avais bien entamé pour me retourner vers Sky qui elle aussi, avait commencé à s'occuper. Je prenais sa main pour qu'elle se relève et sans qu'elle puisse contrôler ni anticiper quoique ce soit je la tirais contre moi. Je l'attrapais à la hanche pour la garder contre moi et je plaquais mes lèvres contre les siennes. Je le faisais sans réfléchir, avec tout le mal et le bien que ça pouvait me faire. Il fallait que je sache, ça ne pouvait plus continuer ainsi. Je lui donnais un baiser passionné avant de me reculer très légèrement, de frôler ses lèvres avec les miennes pour lui souffler : si tu veux que je m'en aille, tu me le dis maintenant et je ne reviendrais plus. lui dis-je clairement. Je voulais que ce soit clair, que je l'entende. Il fallait, que je l'entende. J'en avais besoin.  

On était là, au salon à parler de nos projets pour la fin de l’été, c’est d’ailleurs toute heureuse que je me mis à lui détailler mes plans, mais également à lui annoncer que j’allais recommencer à travailler plus régulièrement. Du moins, reprendre un rythme de vie plus conventionnel que celui que j’avais avant avec mes soins et mes traitements qui prenaient beaucoup de bon temps… et de mon énergie aussi! J’osais espérer que c’était la dernière bataille que j’avais avec celui-ci car même au tout début, je n’avais jamais pensé m’en sortir alors le prochain - s’il en avait un - je ne me voyais pas affronter tout ça une troisième fois. bref, pour l’instant je voyais le positif, ça en était beaucoup pour la guérison ça. Par contre, niveau positivisme, ça ne semblait pas être le cas du jeune homme devant moi qui n’avait pas dit un seul mot depuis longtemps. Lui qui parlait sans arrêt habituellement, c’était plutôt bizarre. Je le questionnai d’ailleurs à ce propos mais on sonna à la porte et on pouvait dire qu’il avait été sauvé par la cloche. Je commençais à penser qu’il avait tout bonnement plus envie de me parler. Ce dernier revint quelques minutes après avec la pizza et je lui donnai un billet. « C’est moi qui règle! C’était ça le plan! » dis-je en souriant. Il pouvait quand même pas me refuser ça, c’était ma façon de le remercier. On commença à manger et heureusement, il retrouva l’usage de la parole. « C’est correct, je comprends. Tu en a fait beaucoup tu sais déjà. Si tu veux partir chez toi après avoir mangé, tu peux y aller. Va te reposer, ça va te faire du bien. Tu dois pas avoir beaucoup arrêté depuis ton retour de voyage?!? » Parce que, c’était pas reposant voyager hein!

On continua à manger et à peine avions-nous terminé que Chad semblait avoir toujours dans ses plans de terminer ce qu’on avait commencé à l’étage. On retourna donc à ma chambre où il fallait monter le lit, deux tables de nuit ainsi que ma commode. Je me demandais si on allait avoir le temps de tout faire. Sinon, j’allais continuer seule demain, c’était pas plus grave que ça. Alors que je jetai un coup d’oeil aux boîtes posées au sol, Chad revint vers moi pour me prendre la main et san que je me doute de quoi que ce soit, il m’attira vers lui d’un coup. Main à la hanche, il m’embrassa sans hésiter, comme si c’était la chose qu’il voulait le plus au monde présentement. Je fus tellement surprise que pendant quelques secondes, je ne bougeai pas. Mais ça, ce ne fut que quelques secondes à peine avant de lui rendre son baiser avec passion. Je me sentais perdre le contrôle, totalement, une fois de plus. Son contact avait un effet foudroyant chez moi. C’est lui qui arrêta l’échange, restant toutefois tout près de mon visage. J’avais la respiration courte et l’envie de me rapprocher pour profiter de ses lèvres de nouveau. Ce qu’il me dit toutefois, me ramena un peu à la raison. « C’est pas ce que je veux...» soufflais-je en continuant à le regarder dans les yeux. Mais oui, il y avait un mais. Je fermai les yeux, prenant une grande respiration avant devenir accoter mon front contre le sien. C’était tellement souffrant comme situation que ça me faisait mal en dedans, ça serrait mon coeur tellement fort que j’avais l’impression d’étouffer. « Tu devrais me détester, ça serait plus facile pour nous deux Chad. » commençais-je en me décollant tout doucement, il avait toutes les raisons de me détester en plus : je lui avais mentis sur plusieurs aspects et encore là, j’étais même pas en mesure de lui dire où je me trouvais dans ma vie tellement j’étais perdue. « Je veux plus te faire de mal, j’veux plus être une source de douleur et de peine pour toi… tu mérites beaucoup plus que ça… Je suis perdue, j’ai l’impression que jamais je pourrais t’apporter le bonheur que tu mérites. » Ces paroles furent tellement difficiles à dire que les larmes me montèrent aux yeux. « Je pourrais te dire de m’attendre mais je suis certaine que ça te feras passer à côté de pleins de belles choses… » Je supportai son regard quelques secondes avant de glisser mes deux mains sur son visage et l’embrasser de plus belle, tellement fort qu’il recula de quelques vers l’arrière. « Mais je sais que plus te voir me feras souffrir également mais je dois arrêter de penser à moi, je dois penser à toi, à ton bien. » soufflais-je contre ses lèvres en caressant sa joue de mon pouce.