L'histoire de Dimitri ? Elle n'est pas compliquée, ni abracadabrante d'après lui. En réalité, elle est assez classique et insipide si on devait l'écouter parler. Il n'a rien connu d'exceptionnel, ou de passionnant. Pour lui, c'est une histoire sans saveur qu'il ne raconte pas.

Né en Russie d'un père russe et d'une mère ukrainienne, Dimitri n'a pas connu le sentiment de besoin. Papa était là pour couvrir toutes les dépenses, et l'argent c'était quelque chose de courant. C'était donc une vie facile. L'école n'était pas son truc. Et puis il s'en fichait. De toute façon, pour reprendre le business familial, pas besoin d'être une lumière et de faire des études. Enfin, c'est ce que son père lui rabachait. Alors il avait fini par le croire.

L'école en Russie, c'est un milieu corrompu, alors avec un peu d'argent, il est facile de changer de niveau sans penser au redoublement. L'avenir de Dimitri était tout tracé. Alors pourquoi devoir travailler ? Se reposer sur ses lauriers en billets était bien moins fatiguant.

Puis à l'âge de 14 ans, papa déménagea pour agrandir son business, pour fuir, pour recommencer autre chose... N'ayant pas droit à la parole, Dimitri suivit. C'est ainsi qu'il débarqua aux States, sans savoir parler anglais. Pendant longtemps, il détesta son paternel. La vie en Russie lui semblait tellement plus évidente. Mais papa s'excusa pour tout ça, lui rendant la vie encore plus facile qu'avant.

Alors Dimitri finit par oublier la rancoeur. Et à la place, il profita de la vie devenant à l'âge de 15 ans, réputé pour ses fêtes dans la sublime villa de monsieur Bakalenko. Evidemment, son anglais était assez... pathétique. Mais la fête est une langue universelle. Tout le monde comprend tout le monde : Alcool, cigarettes, argent, sexe...

La vie après ne changea pas, ne s'améliora pas. En fait, à 20 ans, Dimitri partit faire un road trip à travers les States, lassé de ce que son père lui offrait. Il lui manquait quelque chose. Dans sa voiture, cigarettes et carte bleue en poche, il parcouru les routes. Il découvrit nouveaux horizons, nouvelles rencontres et nouvelles mentalités. C'est comme ça qu'il débarqua à Miami avec son accent cassé, tel un cheveux sur une soupe lisse. Cela faisait à présent quelques mois qu'il était installé dans la ville et jusqu'à présent, il s'était fait... presque discret.

Malgré tout, la réalité commence à le rattraper. Et sa bulle de confort devrait bientôt exploser...