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Tu voyais bien qu'au fil des jours, depuis ta sortie à l'hôpital que la douleur ne passait pas, elle ne faisait que de s'accentuer. Tu croyais d'abord qu'il y avait une sorte d'infection alors tu es allée à l'hôpital pour en être sûre et au passage leur dire que ce traitement ne te faisait absolument rien. Tu n'en arrivais plus à dormir tellement que ça te démangeait, te brûlait, te gênait. Mais ils ne pouvaient rien pour toi, estimant que tu n'avais pas un assez gros gabarit pour pouvoir élever les doses. Tu n'en pouvais plus, alors tu jettes tes boites à la poubelle, pestant contre ce soutient médical aussi inutile que ton traitement et tu prends contacte avec ton dealer de cannabis, lui demandant s'il connaissait quelqu'un qui avait quelque chose de plus fort. Il en connaissait un, du moins entendu parlé de lui et te disait même d'aller le voir au détour d'une ruelle car sa vente était vaste, il avait un peu de tout pour pouvoir satisfaire sa clientèle. Tu ne savais pas pourquoi il voulait que votre rendez-vous se fasse dans une ruelle alors que d'autres le faisaient chez eux, dans un hangar ou même dans une cave. Mais tu ne posais pas de questions car en vrai, ça ne t'intéressait absolument pas. Tout ce que tu voulais, c'est que l'homme en question puisse te donner ce que tu désires, quitte à te vider les poches mais au moins, ne plus pouvoir souffrir. Ce soir, à la tombée de la nuit tu vas dans le nord de la ville, d'abord t'enfiler une bière dans un bar et t'amener dans ce coin sombre et solitaire qu'était une des multiples ruelles qu'on pouvait trouver dans cette grande ville. Tu vois un homme nonchalamment adossé contre un mur, tu te doute que ce doit être ce dealer recommandé. « Salut. » Tu dis, ta main valide enfoncée dans la poche de ton jean. Tu lui montre ton bras immobilisé dans une écharpe médicale d'un signe de tête et lève une nouvelle fois tes yeux vers lui. « T'aurais pas un truc pour la douleur? Genre, quelque chose de fort. » Tu n'y connaissais rien en drogues pour être honnête. La seule drogue que tu prenais était du cannabis, rien de bien méchant lorsqu'on le compare aux autres substances. T'en fumes depuis ton adolescence alors ta petite réserve personnelle devrait être complètement consommée pour que tu puisses ressentir véritablement les effets maintenant.

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On se demande pourquoi on en est là... Alors on se compte que nos choix nous a amené à cette douleur, à cette solitude. Je pensais pouvoir y arriver, mais rapidement nos démons savent comment nous retrouver. J'avais reçu un message disant qu'on voulait avoir des médicaments et j'avais tout simplement dis où je me trouvais sans savoir à qui j'aurais affaire à nouveau. Mon commerce était beaucoup trop important pour que je le cède et je l'avais sû à mes dépens... Je ne savais pas trop comment je pourrais annoncer ça à Geane. Je savais qu'elle serait déçue et qu'elle me regarderait comme si j'étais la pire personne au monde. L'étais-je? Sans doute. Je devais donc voir un Joe arriver ce soir pour avoir ce qu'il désire... En même temps, n'étais-je pas comme un petit marchand de bonheur? Des fois, je me disais que ça serait mieux pour moi d'avaler tout ça et comme ça je ne ressentirai plus rien. Je m'installai au bar un moment pour prendre un whisky et le savourer tout doucement... Même lui, il n'avait plus le même goût... Je savais que j'étais en train d'échouer et je savais que la culpabilité m'envahissait. Je laissai mon verre à moitié vide et je quittai la place pour attendre dans la ruelle plutôt noire. Une silhouette s'était avancé vers moi et je fus surpris d'entendre une voix féminine me parler.

- Ah je vois Joe... qui est le diminutif de Johanna? Josianne? Joséphine? Je marche pas comme ça ma jolie, j'aime faire connaissance un peu avant de marchander. Allez, viens, je te paye un verre.

Peut-être cherchai-je seulement de la compagnie au final, comme je le faisais toujours. Cependant, c'était différent. Je voulais comprendre pourquoi une jeune femme au nom de Joe venait me voir ce soir. Je constatai rapidement avec la lueur d'un lampadaire lorsqu'elle bougea qu'elle avait une écharpe au bras.

- Il t'es arrivé quoi?

Est-ce que ça m'intéressait vraiment? Un peu... L'ancien Seb n'aurait jamais posé la question, mais je pense que plus cette conversation allait être longue, mieux ça serait. Elle me suivit jusque dans le bar où je pu apercevoir ses traits. Une jolie jeune femme brune qui me faisait soudainement penser fort à Geane. Je me mordis le doigt à l'apercevant parce que c'était comme un signe qu'on me faisait? Il fallait que je lui laisse un message. J'avais sortis mon téléphone et je lui avais écris rapidement en douce le temps qu'on s'installe à quelque part dans le bar.

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L'étonnement se fit sentir jusqu'aux traits de ton visage. C'est la première fois que tu tombes sur un dealer comme ça. Il fait vraiment ça avec tous ses clients, aller prendre un verre et faire connaissance? Ça te semble si démesuré et tu es aussi prise de court que tu ne bronche pas. Pas même lorsqu'il te demande le diminutif de Joe. De toute façon, il n'a pas besoin de savoir ça, c'est pas comme s'il allait devenir ton ami. Juste un mec qui te vend ce que tu as besoin. T'aurais pu faire demi tour à la seconde où ce type apparemment nommé Sebastian débutait la marche pour se diriger vers le bar le plus proche, mais non tu le suis comme une débile. Et puis, en même temps, tu appréhendes un peu ce qu'il pourrait te fournir, si ça allait réellement fonctionner, si tu allais savoir bien le doser, si tu allais en devenir dépendante. Non pas que ça te faisait si peur que ça, mais, tu dépendais déjà assez de l'alcool et de tes petits joints quotidiens. Tu regardes droit devant toi, pressant le pas pour être à ses côtés et tu hausses l'épaule mobile quand il te demande comment tu t'es fais cette blessure. « On m'a tiré dessus. » Tu dis, baissant le regard sur tes pieds qui allaient et venaient. Depuis ta sortie d'hôpital, tu n'as jamais réellement prononcé ces mots, cette phrase. Ouais c'était pas normal qu'un homme débarque et tire sur les autres. Tu étais censée avoir un suivi médicale, un psy avec toi mais tu sais très bien que jamais tu ne lui rendras visite, certes c'était traumatisant, c'est tellement pas commun de se faire tirer dessus, mais tu gères à ta façon.
Entrant dans le bar, tu t'arrêtes un instant, jaugeant Seb comme il le faisait avec toi, un sourcil arqué, te demandant même pourquoi il te détaillait ainsi. Tu devais sans doute avoir une sale gueule à présent. Et tu pouvais même découvrir un léger mal être sur son visage, tu voyais bien qu'il n'allait pas si bien que ça, un homme qui péter le feu n'avait pas ces traits de visage. Trouvant ça bizarre, tu débute pour la première fois la marche, trouvant une petite table à l'écart, tu n'avais pas forcément l'envie d'être entourée de tous les picolos de la ville, tes maux se réveillent rapidement, commençant par la tête pour descendre jusque tout ton corps, alors un petit coin éloigné ne te ferait pas de mal. Face à face, tu regardes un peu partout avant de poser ton regard dans le sien. « Tu fais vraiment ça avec tout le monde? » Tu demandes intriguée. Avant de te commander un double whisky une fois que ton dealer eu commandé sa consommation.

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Je sentais déjà que la soirée allait être longue, mais pour l'instant j'avais une femme qui s'appelait "Joe" et qui voulait se droguer parce qu'elle avait mal à son bras. Un bras qu'elle avait mise dans une écharpe. Ça me faisait penser à Geane lorsqu'elle montrait des signes de faiblesses. J'avais invité la jeune femme à venir prendre un verre pour discuter avant que je lui fournisse le nécessaire. Est-ce qu j'en avais vraiment envie? Je ne sais pas trop en fait, j'avais pourtant essayer de m'éloigner de cette vie, mais je savais que ça ne serait pas du gâteau surtout avec ce qui se trame dans le coin depuis un certain temps. J'ai mis en colère de très gros nom et je savais que peu importe où je me trouverais en ville, je ne serai pas en sécurité. La jeune femme commanda un double whisky pour m'accompagner. Elle semblait timide en la regardant, mais vu son choix d'alcool, c'était une rebelle, une femme qui se pense forte. Néanmoins ici ce soir, je ne pouvais qu'apprécier le pouvoir que j'avais sur elle en ce moment. Un petit plaisir encrée au fond de moi même si j'essayais de repousser ce côté là de moi. La consommation me faisait cet effet, je n'étais pas un homme fréquentable et elle allait bien vite le savoir.

- Tu suis vraiment n'importe quel type dans un bar pour boire et qu'on te vende de la dope?

Elle n'avait pas daigné me répondre pour son prénom, alors je n'allais pas vraiment faire d'efforts pour faire la conversation, ce n'était pas vraiment mon genre. Elle disait qu'elle avait reçu une balle dans le bras, je voulais être certain qu'elle n'était pas un flic ou quelqu'un pour me piéger d'abord.

- Une balle? Tu peux m'expliquer comment c'est arrivé? Après on regardera ce qui serait le mieux pour toi! Parce que j'ai avoir beau l'air d'être le premier type que tu croises dans la ruelle, mais je ne vends pas n'importe quelle merde.

Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche et j'En profitai pour jeter un coup d'oeil quand la serveuse revint avec nos verres. Je fis signe à la serveuse de revenir nous en reporter un nouveau dans 2 minutes. Je levai les yeux vers la jeune femmes devant moi et je lui fis signe de boire la première. Je ne répondis pas tout de suite à Geane parce que l'alcool avait attisé mes narines. J'attrapai mon verre pour le vider complètement. Succulent! Même rafraichissant, je regrettais d'avoir dit à la serveuse de repasser que dans seulement 2 minutes.

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« Du moment qu'on me paye le verre, ouais. » Ce n'était peut-être pas la réponse qu'il attendait et peut-être même qu'il n'en attendait pas. Alors tu décides de jouer le sarcasme, voyant qu'il répondait à une question par une autre question, en haussant les épaules. Voyant la serveuse revenir avec vos consommations, tu la remerciais d'un signe de tête tandis que Seb, lui, lui disait de revenir dans deux minutes. Tu le vois avaler sa boisson d'une traite, te demandant comment est-ce que tu aurais pu te faire tirer dessus. Peut-être doutait-il de toi. Tu le l'en blâmais pas. Mais devoir parler de ce qui pour toi a été la pire expérience de toutes, te noua le ventre. C'est vrai que depuis ta sortie d'hôpital tu n'as jamais réellement parlé de ce qu'il s'était passé ce soir-là, lorsque des individus mal intentionnés étaient venus semer le trouble et la peur aux yeux de tous. Lorsqu'on te demandait pourquoi tu portais cet écharpe, tu répondais qu'un simple et bête accident s'était produit, parce que, avec la douleur qui était toujours autant présente, il y avait aussi la douleur psychologique, tu avais cru mourir ce jour là, vivre tes derniers instants en te vidant de ton sang. Heureusement que Anteynara avait été présente pour t'aider, pour faire un garrot et prendre des mesures nécessaires à ta "survie". « Y'a quelques semaines y'avait un week-end d'organisé dans un camping. Des mecs qui sont arrivés et ont tirés un peu partout. Je m'en suis prise une à l'épaule. » Et ces dires, tu les avais craché comme si ta langue te brûlait alors que des birbes de souvenirs revenaient dans ta tête, des flashs, des images, ton sang pisser par ton trou de balle, la douleur, la peur et le mouvement autour de toi. Tu secoues la tête, buvant une longue gorgée de ta boisson, laissant le breuvage te brûler la gorge pour te prouver que tout était terminé, qu'aujourd'hui t'étais en vie, tu le ressentais. « J'y connais rien à ce que tu vends, si ça peut faire effets ou non. Que ce soit trop fort ou pas, si tu sais quoi me filer, alors s'il te plaît, ça serait pas de refus. » Comme si la marque de politesse du "s'il te plaît" t'avait coupé la langue, tu tentes de soutenir son regard même s'il y avait quelque chose dans ses yeux qui pouvait ne pas t'inspirer tant de confiances que ça. T'étais prête à claquer tes sous ce soir pour ne plus rien ressentir et surtout bien dormir.

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Finalement, ce que je pouvais dire c'est que la jeune femme était chiante et je me demandais vraiment pourquoi je lui avais demander de prendre un verre avant que je lui donne ce qu'elle veut. Sans doute pour la faire patienter tout simplement ou bien voir ma réaction. Parce que le fait que Joe soit devant moi, me donnait le goût de jouer. Je ne pouvais pas dire que la jeune femme était aimable, mais elle avait une poitrine bien en vue qui me plaisait bien. Elle se mit à me raconter son accident au camping, je dirais que c'était un peu inusité.

- Genre être au mauvais moment au mauvais endroit... Pas de chance!

Elle ne semblait pas raconter des conneries c'est pourquoi j'avais décidé que j'allais lui donner ce qu'elle voulait. Ma soeur s'était prise une balle pour moi alors je savais les dégâts que ça allait engendrer. Je ne posai pas de questions style médical parce que de toute façon ça ne me concernait pas. Je savais très bien ce qu'il allait lui falloir pour remonter la pente et c'était ce que j'avais pu donner à Geane. Je vis dans la voix et dans les yeux de la jeune femme qu'elle était en train de s'impatienter devant notre conversation ou notre verre à boire. Je levai les yeux en l'air tout en finissant mon prochain verre que j'avais eu. Je savourai toujours autant ce délicieux alcool dans ma bouche.

- Bon... J'ai ce qu'il te faut, tu vas devoir gérer le tout parce que ce sont de forts narcotiques. En un rien de temps tu deviendras peut-être accro si tu as du mal à gérer les doses. Ça foutra la merde dans ta vie, mais si c'est pour te faire oublier ton mal et dormir, tu auras exactement ce que tu veux.

Je m'étais levé parce que ce n'était pas vrai que j'allais lui donner ce qu'elle voulait à la vue de tous. Je lui fis signe de me suivre jusqu'à dans cette petite ruelle où on s'était rencontré il y a plusieurs minutes. Je lui sortis le flacon, pas un gros, juste le parfait flacon pour la rendre accro. Cette envie qu'elle soit dépendante m'excitait et je savais fort bien que c'était mal.

- Allez, je te fais un bon prix pour cette fois... si tu as 200$ c'est ce que tu as droit, sinon c'est la moitié.

Avoir été comme le parfait salaud, j'aurais négocier autre chose, mais au moins je me contentai de garder le contrôle sur la jeune femme qui allait se procurer tout ça dans le but d'oublier son mal. C'était facile de profiter de la situation. Je regardai la jeune femme hésiter un instant tout en me regardant, elle devait sans doute se demander si elle devait me faire confiance à moi... Non bien sûr, elle ne devrait jamais me faire confiance et pourtant ce n'est pas moi qui allait lui dire.

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Être au mauvais endroit, au mauvais moment. C'était ça. C'était ce qu'il s'était passé ce weekend là, et si je m'étais écoutée, jamais je n'aurai mis les pieds là bas. Mais ça s'était produit, je ne pouvais pas revenir dans le passé, je devais faire avec. Et si j'essayais de garder toute ma patience, c'était uniquement parce que Sebastian avait de quoi me soulager. Terminant mon verre d'une traite, j'écoutais l'homme face à moi m'expliquer les risques, une forte dépendance. Ca me m'étonnait pas, alors je me levais à mon tour, le suivant jusqu'à la petite ruelle où nous nous étions rencontrés quelques minutes plus tôt. Je le regarde sortir un petit flacon, enfin, il n'était pas minuscule et apparemment, ça allait amplement me suffire, surtout si j'accordais bien les doses. Je fronce les sourcils un instant. « Euh, justement pour les doses je fais comment? J'y connais rien à tout ça donc si je peux éviter d'en faire une overdose ou d'en devenir dépendante. » Je lève mon regard vers lui. Je ne savais pas si je devais lui faire confiance. Une voix intérieur me disait de partir et de ne pas prendre ce flacon, parce que clairement, rajouter la dépendance aux antidouleurs allait peut-être faire de trop. Et me connaissant, s'il ne me donne aucune indication, je pense m'en servir plusieurs fois dans la journée ou même dans l'heure. Mais une autre voix me criait qu'elle en avait marre de souffrir et qu'elle voulait juste passer une bonne nuit sans avoir de douleurs, sans cauchemars. Par contre, le prix me mettait clairement sur le cul. Quand je disais être prête à claquer du fric, je n'aurai jamais pensé à autant. Mais bon, à ce moment là je ne réfléchissais absolument pas à ça, sortant mes billets récemment retirés du distributeur, je lui filais ses 200$ un peu à contre coeur. Je ne savais pas si sous ordonnance c'était moins cher mais je savais aussi que jamais l'hôpital ne m'en fera une, pensant que le traitement qu'ils m'avaient filés suffisait amplement. « Parce que normalement c'est plus cher que ça? Tu vends aux riches ou quoi? » Cette réflexion n'avait rien de méchant ou d'offensant, juste, je me doutais fortement qu'il ne fournissait pas tout le monde et rien qu'avec ça, il devait vachement bien gagner sa vie. Après tout, je n'y connaissais absolument rien à tout ça, il faisait sûrement son marché comme bon lui semblait, après tout, chacun son domaine. Je lui glisse les billets dans la main, la gardant tendue pour que ce dernier me donne mon dû.

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Me voilà dans une ruelle sombre avec une femme qui désire prendre des anti-douleurs. Elle n'avait donc pas peur? C'était étonnant de voir les petites minettes se ruer vers des inconnus sans qu'il n'arrive rien de grave. En même temps, je dirais que les femmes cherchent sans cesse les ennuis. Je regardai à nouveau mon téléphone et Geane continuait à m'écrire... Elle avait écrit que j'étais capable de me contrôler. Je pense que j'avais déjà plongé dans l'alcool, je lui avais pourtant demandé de venir ici, mais il faut croire qu'elle pense que tout va pour le mieux. Je regardai la jeune femme devant moi encore une fois et je lui présentai ce que j'avais pour elle. Bien sûr qu'elle ne savait pas comment doser et bien sûr qu'elle ne savait pas ce que je lui donnais. Mais ses questions laissaient présager qu'elle allait tout gober de ma bouche... Je roulai des yeux un instant et je me demandais vraiment ce que je foutais là avec cette fille qui était plutôt "cruchette".  

- Voici de la morphine, deux cachets par jour voire 3 maximum. Agit en 30 minutes. Ne pense pas pouvoir t'envoyer en l'air ou travailler si tu en avale 3 d'une shot.. 1 à la fois, je te le conseille, sinon à toi de voir! Pour la dépendance haha... c'est à toi de doser ma belle parce que je ne serai pas derrière ton épaule pour te dire quoi faire. Alors soulagement ou pas ?

Je lui montrai le flacon et je mis mon autre main à côté paume vers le haut en attendant qu'elle me donne le fric que j'avais demandé. Bien entendu, elle fut surprise du prix que je lui faisais. Visiblement j'avais affaire à une fille qui allait sombrer. Je n'étais pas du genre sauveur, j'étais du genre faire tomber les gens dans la noirceur. J'avais eu envie de résister à cette noirceur pendant un instant, mais c'était plus fort que moi, j'en retirais du plaisir. Elle pensais que je vendais qu'aux riches... sacrée nigaude.

- Faux, je vends point... je m'en moque si tu sors de Beverly Hills ou d'un quartier mal famé. Tu payes le prix demandé ou tu vas ailleurs. C'est comme ça que ça marche... Si ton médecin ne t'en a pas prescrit c'est pour une bonne raison... Si tu n'es pas capable de payer on peut s'arranger autrement aussi!

Elle me tendit une liasse de billets verts et je lui remis le flacon. Je comptai pour être sûr que le compte était bon. Je glissai ensuite les billets dans ma poche.

- Donne-moi ton téléphone.

Elle parut surprise de mon ordre, mais il fallait savoir comment me rejoindre cette fois pas par l'entremise de quelqu'un d'autre. Elle finit par me le donner et je la regardai avec un petit sourire en coin quand je rentrai mon numéro. Je lui rendis illico.

- Quand 2 semaines auront passées ou tu auras terminé... tu décideras si tu en veux encore ou pas. Cherche S dans ton téléphone et texte-moi. Pas d'appel et tu ne donnes à personne ce numéro compris?

Je pense que j'avais fait le tour, maintenant ma seule envie c'était de retourner au bar pour m'enchaîner une série de verres de whisky. Je savais que la jeune femme risquait d'en redemander, j'avais l'habitude que ça fasse ça. Elle ne savait pas trop à quoi s'attendre, moi oui.

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Quelque chose au fond me disait de ne pas lui faire confiance et de repartir bredouille. Mais la douleur avait eu raison de mon intuition et c'est alors que je m'emparais du flacon de médicaments, demandant des renseignements sur ça. Il avait l'air clairement blasé, mais pourquoi faisait-il ça s'il n'était pas apte à vouloir conseiller ses clients. Ok on était tous des drogués mais beaucoup ne voulaient pas finir dans le caniveau. Cependant, je tente d'écouter ses instructions. « Je te dirai si je suis soulagée dans deux semaines. » Je range le flacon dans ma poche de blouson, et le voir même prendre mon téléphone pour qu'il y enregistre son numéro, si je voulais avoir affaire avec lui dans deux semaines, lorsque le flacon sera enfin terminé. J'acquiesce d'un signe de tête comme pour lui montrer que j'avais compris. Je n'étais pas débile, même mon dealer habituelle je ne lui envoyais que des messages lorsque j'en avais grand besoin. « Ouais j'ai compris. » Je fourre à nouveau mon téléphone dans ma poche arrière de jean et recule d'un pas, pensant que nous en avions enfin terminé. « Merci pour le verre et ça. » Une voix dans ma tête persistait à me crier que j'avais fais un mauvais choix, que j'allais le regretter. Et son regard sombre à Sebastian ne pouvait que conforter ma voix intérieure. Je plisse du nez, et file chez moi pour pouvoir enfin prendre ces cachetons et profiter d'une vraie nuit de sommeil, espérant que ça allait fonctionner.