C'était d'un silence absolu dans la bibliothèque universitaire. Il y avait quelques étudiants dispersés dans l'immense pièce, éloignés les uns des autres, chacun ayant visiblement réquisitionné une table juste pour lui, pour s'y étaler et s'y retrouver plongé entre ses bouquins et ses cahiers. C'était désert à vrai dire, juste quelques têtes perdues dans les bouquins, et la bibliothécaire qui faisait parfois des allers-retours, ses talons claquant tout doucement sur le sol, tandis qu'elle cherchait à rester silencieuse pour ne perturber personne. Et à sa table habituelle, Andrea, avec quelques bouquins de cours, et d'autres documents. Les livres et papiers étaient étalés autour de lui, et devant ses yeux, son ordinateur sur lequel il travaillait, concentré. A la chaise voisine, elle était là, comme d'habitude. Non pas collée à lui, mais pas trop loin non plus, juste assez pour pouvoir elle aussi étaler ses affaires. Il ne faisait pas trop attention à elle, trop concentré dans son travail, mais il sentait bien sa présence. Quand elle était là, c'était un peu moins vide, moins solitaire... même s'ils n'échangeaient pas le moindre mot. C'était toujours cette même table, ces mêmes chaises, dans cette bibliothèque qui restait constamment à moitié vide et abandonné des étudiants qui préféraient travailler hors d'ici. Andrea aimait bien cet endroit, ces étagères regorgeant de livres, le bois ancien qui semblait sortir d'un autre siècle et qui donnait à la bibliothèque entière un air d'autrefois. Et puis, il y avait elle. C'était plaisant, apaisant. Elle restait des heures elle aussi, tout le temps. Parfois, quand il se perdait un peu dans ses pensées, il se demandait s'il devrait lui adresser la parole un jour, au lieu des vagues sourires lorsque par accident leurs regards se croisaient. Elle avait l'air d'être un peu comme lui. Il avait lu son prénom un jour, sur la couverture d'un de ses carnets. Il se demandait un peu à quoi ressemblait sa voix, et comment ce prénom pourrait sonner... Bref, il se reconcentrait aussitôt dans son travail, et les heures défilèrent, comme toujours. Elle fut la première à rassembler lentement ses affaires, et il la vit le faire du coin de l'oeil. Il faisait nuit déjà, un beau début de soirée d'hiver, les lumières allumées dans la bibliothèques donnaient à tout ça une atmosphère encore plus spéciale. Il la vit s'éloigner, et baissa le regard pour retourner dans son boulot, mais ses yeux se posèrent sur un carnet abandonné. Oublié sur le coin de la table. Il regarda le jeune femme, le carnet, la jeune femme, encore le carnet... et il se leva d'un coup pour prendre l'objet en main et courir après elle. « L... euh. » il commença, mais mal assuré, pas bien fort. « Livia ! » Voilà, c'était lancé, et ça eut le don de l'arrêter dans son chemin. Il sourit maladroit, tendant le carnet devant lui et vers elle. « Tu... euh. Ton carnet » dit-il en accord avec son geste.

La bibliothèque était un endroit mythique pour la belle blonde. Pour elle, il n’y avait rien de mieux que le silence qui y planait et l’odeur des livres poussiéreux lui donnait envie d’y rester des heures. Elle pouvait ainsi se concentrer sur l’écriture de son bouquin sans trouver autre distraction. C’est pourquoi la demoiselle ne le faisait jamais chez soi, il y avait trop à faire. Serait-ce de la procrastination ? Elle ne croyait pas, seulement parfois, il était difficile de passer des heures devant un écran d’ordinateur alors que tant de chose était à faire dans son appartement… quoi que… Bref c’est pourquoi Livia passait le plus clair de son temps à une table bien précise de la bibliothèque de l’université. C’était comme dans les cafétérias… c’était comme si chaque habitué de l’endroit avait leur chaise et qu’il ne fallait déroger de cette habitude. Liv’ était alors assise, son ordinateur devant les yeux, quelques livres ici et là dispersés sur la table, car cette fois, ce n’était pour son roman qu’elle y était, mais bien pour ses études. Son professeur leur avait demandé d’écrire un texte sur la deuxième guerre mondiale, un sujet qui, avoue-le, la passionnait presque tout autant. La jeune femme était donc concentré dans son travail comme jamais, mais ressentie tout de même une présence. Cette présence constante et qui l’apaisait. Un inconnu venait souvent s’asseoir tout près d’elle, en silence de voulant sans doute pas briser la règle non écrite de l’établissement et des étudiants qui s’y trouvaient. Liv’ aimait sa présence et même qu’elle pouvait ressentir une certaine solitude lorsque le jeune homme n’y était pas… étrange n’est-ce pas ? Cela faisait des semaines que ça durait et jamais ils ne s’étaient adressé la parole.  Parfois, cela la démangeait de prononcer quelque mot, mais se ravisait aussitôt ne voulant pas déranger, comme à son habitude. Ils restaient alors là à croiser leur regard de temps a autre suivis d’un sourire timide ne sachant comment entamer une conversation.  Quelques heures passèrent et se fût maintenant le temps pour la demoiselle de quitter l’établissement afin de retrouver son chez-soi. Elle plaça ses trucs dans son sac en bandoulière et se mise en marche vers la porte de sortie jetant un timide coup d’œil à l’homme toujours plongé dans ce qu’il faisait. Elle tourna finalement la tête afin de poursuivre sa route sans embuche jusqu’à ce qu’elle entendit une voix qu’elle ne reconnaissait pas l’appeler par son prénom. Cette dernière se retourna en direction de cette voix et trouva l’inconnu planté devant elle son cahier de note en main. Il connaissait son nom ? Elle en fût surprise, mais de façon plutôt agréable elle en convenait. ‘’ Je.. Merci beaucoup.. Hmm ‘’ Dit-elle en tendant sa main pour agripper son cahier tout en donnant la chance à l’homme de se présenter à son tour. Livia était plutôt navré de ne pas connaître son prénom en retour, mais elle n’avait jamais du genre à remarquer les milliers de détails autour d’elle. ‘’ Ou avais-je la tête‘’ Continua t’elle dans un léger rire amusé et timide.

Est-ce qu'il était timide ? Peut-être un peu, mais il était plutôt certain que ce n'était pas ça qui faisait de lui un homme solitaire. Il n'avait pas peur d'aller vers les autres à ce point-là, non, il était juste un peu différent, et il le sentait. Jamais tout à fait sur la même longueur d'onde que les autres quand il s'agissait de parler de tout et de rien, d'avoir des conversations banales. Il aimait passer du temps dehors, et fréquenter les lieux publics où il croisait un tas de gens. Il aimait être avec ses quelques amis. Mais quand il était dirigé par ses envies de changer le monde, c'était comme si un être tout différent sommeillait en lui. Passionné, capable de s'animer et de prendre feu. Porter la voix devant une assemblée et attirer l'attention sur ses mots, employer un langage qui faisait lever les têtes vers lui. Quand motivé par une idée plus grande que lui, il brillait, prenait la lumière avec fierté et sans hésitation, puis... il disparaissait à nouveau pour redevenir un étudiant acharné et un peu trop préoccupé par ses bouquins pour qu'on lui prête vraiment attention. Alors, avec elle, là, à cette table... évidemment qu'il n'avait jamais cherché à avoir une conversation. Il était trop concentré, elle aussi, et même si parfois il avait eu envie de dire quelque chose, il semblait que pour eux deux le temps était trop précieux et entièrement dédié au travail. Seulement voilà, aujourd'hui elle quittait la table avec ses affaires et derrière elle, elle laissait un carnet. Il hésita un peu, puis il se dit que ça devait être un objet très important pour elle. A sa place, il n'aurait vraiment pas aimé perdre quelque chose ici. Il appela son prénom, prononcé pour la toute première fois par ses lèvres. C'était étrange. Elle lui fit face un moment, et il resta comme un con avant de se reprendre et de lui tendre le carnet, accompagnant son geste d'une phrase à deux balles. Je.. Merci beaucoup.. Hmm, fit-elle, visiblement aussi peu à l'aise que lui pour cet échange un peu bizarre. Elle tendait la main, et il avança du coup d'un pas pour poser le carnet dans sa paume. « J'm'appelle Andrea » il dit, rapidement, parce que soudain il se disait que ça devait être flippant, d'avoir face à soi un type qui connaissait notre prénom sans qu'on sache qui il était. Ou avais-je la tête, elle ajouta, au sujet du carnet sans aucun doute, avant de lâcher un petit rire, qui en entraîna un de la part d'Andrea aussi. Il glissa ses mains dans ses poches, ne sachant absolument pas quoi en faire. « Tu viens souvent ici ? » Quel con. Il était vraiment trop peu habitué aux relations sociales normales. « Enfin, oui... je te vois souvent en tous cas ! » Il parvint même à s'enfoncer un peu. Au pire, c'était juste une fille, une inconnue, il s'en fichait bien de ce qu'elle pouvait penser. S'il passait pour un con, ce n'était pas si grave. « T'es toujours grave concentrée » il ajouta après un temps, un peu plus détendu, et cherchant à peut-être démarrer une petite conversation ou quelque chose. S'il pouvait avoir un peu l'air cool, ce serait pas mal.

La timidité de la demoiselle l’avait toujours gardé à l’écart des autres, mais cela lui allait ainsi. Elle n’aimait pas se retrouver au bout milieu de l’action et surtout des sujets de conversation. Pour elle, passer du temps devant son ordinateur ou bien devant un bon bouquin comptait encore bien plus que de passer une soirée dans un bar ou un restaurant avec une tonne de gens. Elle était une jeune louve solitaire qui appréciait parfois une certaine compagnie, mais rien de trop extravagant. C’est aussi à cause de cette timidité que Livia passait tout son temps dans la bibliothèque et qu’après les semaines passées au côté de l’inconnu, elle ne prit pas la peine de lui dire quelques mots. Par ou commencer ou bien voulait-il lui parler étaient les questions qu’elle se posait très fréquemment alors elle préférait ne rien faire afin de ne rien gâcher. C’est aujourd’hui que tout changeant à leurs habitudes puisque la demoiselle eu oublié son carnet sur la table après son départ. En bon samaritain, l’homme c’était précipité à sa rencontre afin de lui remettre et la belle blonde en était fort contente. Il y avait tous ses notes pour son livre. Les personnages, les liens qui les unissaient, les lignes directrices de son histoire bref, bien des trucs importants. Liv’ s’en serait voulu de le perdre. La jeune femme le prit alors dans sa main tout en le remerciant comme il se devait. Andrea. Elle pouvait enfin mettre un nom sur ce visage qu’elle croisait très souvent. Avant qu’elle ne puisse ajouter quelques chose, l’homme lui demanda un truc qui l’a fit sourire d’amusement. Si elle venait souvent ici ? Drôle de question puisqu’ils se croisaient énormément. Il sembla se rendre compte de l’étrangeté de sa question puisqu’il se répondit lui-même. C’était comme s’il se faisait sa propre conversation et la demoiselle trouvait cela plutôt mignon dans un sens. Elle rigolait légèrement tout en plaçant son carnet dans son sac afin de ne pas le perdre de nouveau. ‘’ Oui, quand je fais un truc j’en oublie presque le monde autour ‘’ Dit-elle avec une voix amusée.Elle avait bien dit presque puisqu'elle avait remarqué le jeune homme. ‘ Mais je pourrais dire la même chose de toi. ‘’ Continua t’elle tout en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. ‘’ On se voit à cette table et jamais l’un de nous n’a prit la parole ‘’ Termina t’elle en souriant timidement. Elle avait souvent pensé le faire mais bon… maintenant c’était fait et peut-être qu’à l’avenir, la discussion allait être de mise.

C'était tout étrange, de parler à cette fille pour la première fois. De prononcer son prénom même. Livia. Andrea le connaissait car il l'avait vu écrit déjà, dans un coin de ses affaires, au cas où un de ses cahiers se perdait et il fallait en retrouver le propriétaire. Mais malgré les heures passées près d'elle, à cette table, il ne lui avait jamais adressé la parole et n'avait même jamais entendu sa voix. Toujours seule, silencieuse, concentrée. Comme lui, à vrai dire. Une version féminine de lui. Alors voilà, il avait fallu qu'elle oublie un carnet pour qu'enfin il ose prendre la parole et l'interpeler avant qu'elle ne s'éloigne trop. Maladroit, beaucoup trop pour qu'on soit intéressé par lui, il lui tendit l'objet en question, et se présenta, avant de se lancer dans un embryon de conversation. Une question stupide, bien sûr, car cette rencontre qui n'en était pas vraiment une avait le don de le perturber un peu. Il se rattrapa comme il le put, se répondant à lui-même, et tenta de se montrer accueillant et sympathique. Deux choses qu'il était, sincèrement, mais derrière sa timidité. Oui, quand je fais un truc j’en oublie presque le monde autour, répondit-elle après avoir ri un peu avec lui. Il hocha la tête, comprenant bien cette façon de travailler. Mais je pourrais dire la même chose de toi. Et voilà, en plein dans le mille. Il sourit, un peu gêné mais curieux de continuer cette discussion, de voir s'il pouvait se tisser quelques liens avec quelqu'un qui avait des points en commun avec lui. On se voit à cette table et jamais l’un de nous n’a prit la parole, disait-elle ensuite, et c'était tout à fait vrai, une simple constatation des choses comme elles étaient. « Ouais... en vrai, j'aurais juste pas su quoi dire. Je suis pas trop doué pour ça, c'est vrai... comment on aborde quelqu'un qu'on connait pas sans avoir une raison bien définie de le faire ? » il lança avec un sourire en coin, sa question purement rhétorique. « J'suis pas particulièrement doué pour les relations sociales » il ajouta, comme si ce n'était pas évident. Il se disait qu'elle aussi devait être timide, ou hésitante. Livia, elle devait aussi se dire qu'adresser la parole à un inconnu sans avoir de raison, ça relevait de l'exploit... ou peut-être que ça, c'était dans les rêves d'Andrea, qu'il espérait s'être trouvé quelqu'un comme lui. « Et du coup, c'est pour tes cours que tu passes tout ton temps ici, ou bien c'est autre chose qui t'occupe à ce point ? » il demanda.

Plus la discussion allait de bon train plus la demoiselle se disait que les deux individus se ressemblaient plus qu’il n’en paraissait. En effet, il semblait tout aussi solitaire qu’elle et elle aurait pu y mettre sa main au feu. Qui avec un énorme cercle d’amis et l’envie constante de faire la fête passait tout son temps dans une bibliothèque entouré de bouquins ? Puisque Livia n’était pas du genre à initier une conversation, elle était très observatrice. C’est parfois dans le silence qu’il se disait un tas de trucs. Tout de même, la demoiselle n’était pas déçue d’avoir oublié son carnet de note sur la table. Ainsi, elle pouvait enfin connaître le nom de l’homme si souvent assis à ses côtés. Heureusement, la conversation ne se termina pas aussitôt le carnet redonné à son propriétaire. Tous deux faisaient des efforts enfin de discuter une fois pour toute. Sans était assez des sourire en coin, trop timide pour se dire quelques mots. Elle trouvait cela agréable, la belle blonde, de mettre l’instant de quelques minutes, cette solitude de côté. C’est alors qu’il répondit aux commentaires ou questionnements de la jeune femme sourire en coin. Elle ne s’était pas trompée, il était tout aussi doué qu’elle dans les relations interpersonnelles. ‘’ On est deux à ne pas l’être. ‘’ Répondit-elle dans une petite voix amusée accompagné d’un rire timide. C’est alors qu’il poursuivit en lui demandant la raison de ses présences à la bibliothèque. Elle parlait que très rarement de son livre. Liv’ ne voulait pas que tout le monde le sache si elle ne parvenait pas à le terminer. Qui sait, peut-être n’était-elle pas aussi douée qu’elle le croyait et qu’elle allait tout laisser tomber. Elle ne voulait pas avoir de compte à rendre, mais étrangement, elle ne sentait pas du tout de pression en l’avouant à Andrea. ‘’ Parfois mes études, mais plus souvent qu’autrement, je viens ici pour avancer mon roman. ‘’ Dit-elle timidement, d’une voix qui se voulait presque faible, comme s’il s’agissait d’un secret… et puis, nous étions tout de même encore les pieds dans la bibliothèque. Parler n’était pas chose conseillé dans cet endroit mythique. ‘’ Chez moi y’a beaucoup trop de distractions, j’y arrive pas. ‘’ Continua t’elle sans lui laisser la chance de dire quelque chose. Elle prononça ces paroles avec amusement en réfléchissant aux nombres de fois qu’elle avait voulu s’y mettre dans son appartement et que finalement avait trouvé autre chose à faire. Il y avait tant de bonne émission à la télévision ou bien trop de ménage à faire. Bref, toute les raisons étaient bonnes pour ne pas passer plus d’une heure devant son écran à écrire ses idées.

Cela faisait vraiment un moment, qu'ils se voyaient ici tous les deux, toujours concentrés et occupés, utilisant ce débordement comme bonne excuse pour ne pas avoir à se parler. Et pourtant, même s'il était timide et solitaire, Andrea avait comme tout le monde besoin de personnes avec qui parler, des amis. Il n'en avait pas beaucoup, et la vérité était que lorsqu'il parvenait à briser la glace avec quelqu'un et que cette personne l'intéressait, il pouvait s'attacher très vite, et vouloir absolument ne pas perdre contact. Les amis étaient précieux, les gens dignes de confiance rares. Et là, le voilà soudain embarqué dans une conversation avec Livia, cette jolie blonde qui était toujours à cette même table, à travailler, acharnée et concentrée. Ne sachant trop quoi dire et souhaitant tout de même dire quelque chose, avoir une conversation, en apprendre un peu sur elle, il lui dit tout simplement la vérité de ce qu'il pensait, et de son malaise social. On est deux à ne pas l’être. fit-elle en riant tout légèrement, ce qui tira un sourire sur les lèvres d'Andrea. Elle avait l'air tout simplement adorable. Et évidemment, il était soulagé et ravi d'apprendre qu'ils étaient du même genre tous les deux, car une autre fille aurait certainement vu ce manque d'assurance de sa part complètement ridicule et stupide. Du coup, il reprit en lui demandant si c'était pour les cours qu'elle travaillait tant à la bibliothèque. Ca semblait peut-être évident, mais lui par exemple y bossait aussi beaucoup sur d'autres choses. Parfois mes études, mais plus souvent qu’autrement, je viens ici pour avancer mon roman. Il la regarda un moment, surpris et impressionné. « Wow » lâcha Andrea, dans un premier temps. Il lisait lui-même peu de fiction, bien moins qu'avant, quand il était gosse ou ado et qu'il avait tout le temps de le faire. Désormais, il était trop préoccupé par la réalité. Il eut à peine exprimé sa surprise qu'elle poursuivit. Chez moi y’a beaucoup trop de distractions, j’y arrive pas. Il hocha la tête, comprenant exactement ce qu'elle voulait dire, étant confronté au même problème. « Je connais ça ! » il lança, et voulut reprendre, mais il fut interrompu par l'arrivée de la bibliothécaire qui lui fit signe de se taire. Il leva les mains en signe de "pardon" et tourna à nouveau la tête vers Livia. « Moi aussi je travaille pas trop chez moi... entre la télé, la cuisine... » il lista rapidement, ayant baissé fortement son volume sonore. « J'ai Hector, ma tortue, et il est trèèèès distrayant » il reprit, un peu plus fort, si bien qu'une fois de plus il se fit rappeler à l'ordre. SE faisant tout petit, il se tourna vers la table où se trouvaient encore ses affaires et commença à mettre quelques trucs dans son sac. « Uhmmm tu voudrais aller se poser dans un café, pour continuer à parler ? » il proposa, maladroit et pas très sûr de lui. Il n'avait pas non plus mille choses à dire, alors c'était peut-être une mauvaise idée ?