Je faisais encore et toujours des cauchemars de cette soirée-là. Cette soirée où tout se déroulait bien, on s’amusait, on buvait, on fumait autour d’un feu decamp. Puis BOOM, des espèces de dingues avaient décidé de prendre la joie qui s’y tramait pour y foutre l’horreur. J’avais beau être faite forte émotionnellement, j’avais les images du crâne que j’Avais fais exploser à coup de balles dans la tête. Simple mode de défense, m’avait dit les policiers, ouep… mais ça enlevait pas le fait que j’avais tué quelqu’un bon sang! Disons que moi et le meurtre, on était pas trop éloigné dans la vie de tous les jours… un petit détail que je criais par sur les toits mais de le faire par moi-même, c’était une toute autre histoire. J’essayais de faire comme si ça m'affectais pas, comme si j’étais pas en train de devenir dingue mais c’était pas facile. Aussitôt que je me retrouvais seule chez moi, j’avais ces putains d’images qui me revenait en tête, je me rejouait la scène sans cesse de quoi m'obséder, littéralement. J’avais donc trouvé la solution de justement pas me retrouver chez moi ou si c’était le cas, je m’arrangeais pour être tellement défoncé que j’avais peine à parler. Je rentrais chez moi et j’allais faire la morte dans mon lit le temps que la nuit passe et que je puisse me changer les idées de nouveau. Une vraie morte vivante, ouais! Mais là, je sentais que ça irait mieux car aujourd’hui, j’allais enfin chercher ma blessée de meilleure-amie pour la ramener dans son chez-elle. Disons que ça allait aussi m’apaiser l’esprit de la savoir finalement chez elle et pas dans cet endroit déprimant où ça sentait partout le mort et le désinfectant.

J’avais longé le corridor jusqu’à cette fameuse chambre où Joe avait élu domicile le temps qu’on lui répare l’épaule endommagé. Elle m’avait gardé un peu aux nouvelles d’ailleurs de ce que les médecins avaient dit à cet effet mais ça avait été très résumé, j’espérais toutefois que ça ne lui causerait pas de problèmes graves par la suite. Chambre 786, à la place de toquer, je ne fis que pousser la porte, déjà légèrement entrouverte pour y apercevoir aussitôt la belle brunette debout devant son lit à ranger des trucs dans son sac. « T’as fière allure comme ça Healy. » dis-je en m’accotant dans le cadre de la porte pour la regarder en riant un peu. Elle était dans sa petite robe d’hôpital bleu bébé, avec l’ouverture à l’arrière qui me permettait de lui voir un peu le cul. Mon commentaire me donna le droit de recevoir un t-shirt par la tête, m’arrachant un rire. « Baaah...au moins ça permet de voir que t’as le derrière encore intacte. Toujours aussi sex' Il aurait pu devenir tout plat à force de faire la morte dans ce lit. » ajoutais-je en haussant les sourcils avant de m’avancer sur le lit pour m’y asseoir en reposant le t-shirt dans son sac qu’elle était en train de terminer de remplir. Je jetai un coup d’oeil à la chambre, c’était petit, c’était laid, ça sentait le renfermé et la télévision était grande comme ma gueule. S’il y avait quelque chose de plus déprimant que de se remettre d’une balle dans l’épaule, c’était bien d’être enfermé ici en prime! « Alors, prête à foutre le camp d’ici? Mais je t’avertis, je sors pas avec toi d’ici si tu gardes ça sur toi. T’as beau être une rescapée de guerre, ça te donne pas raison de me faire honte un peu partout! » J’allais l’aider à lui foutre un chandail sur le dos s’il le fallait, de toute façon, je me doutais bien qu’elle devait avoir hâte de s’enlever cette horreur de sur le corps.


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Eh voilà, j’étais là pour récupérer ma victime de meilleure-amie. Naturellement, le spectacle qu'elle m’offrait dans cette horrible robe d’ĥopital me fit bien rire! Je ne pu faire autrement que d’y passer commentaire. La réponse de cette dernière me fit rire et je m’approchai donc de sa personne pour m’asseoir sur le lit et la regarder faire. « J’fais pas les trucs gratuitement, j'espère que t’es au courant! » dis-je en retournant sur mes pieds pour suivre les ordres de mademoiselle qui retirait enfin cette laideur qui couvrait son magnifique corps. « Aaaaah, je te préfère largement comme ça! » dis-je en haussant les sourcils avant de rire avec elle. Elle avait beau être blessée, elle restait toujours foutrement sexy. Je pris le pull posé sur le lit pour l’aider à l’enfiler car je voyais bien que madame commençait à perdre patience à force d’essayer par elle-même avec sa tête dure! Ça devait quand même pas faire du bien cette foutue blessure, vivement qu’elle reprenne sur elle et qu’elle soit en mesure de bien fonctionner toute seule. J’allais pas non plus être sa servante continuellement hein! J’avais beau l’aimer plus que tout, ma patience en matière de rendre service, avec des limites assez restreintes! Joe se contenta d’enfiler simplement un gros pull bien large. Ça semblait beaucoup plus confortable que l’horrible robe qu'elle portait quelques minutes plus tôt. « La ferme! » répondis-je simplement au fait qu’elle disait qu’elle voudrait bien abuser de ma gentillesse pour me faire faire des trucs qu’elle serait techniquement capable de faire, si elle n’était pas - un peu - handicapée.

Bref, je m’occupai de prendre son sac puis, je l’aidai à sortir finalement de l’hôpital. Ça devait lui faire un bien fou de finalement mettre les voiles, elle avait eu de la patience quand même d’y rester. Je crois que j’aurais tenté de m’enfuir plus d’une fois moi! Une fois à ma voiture, je lançai son bagages à l’arrière avant de m’asseoir derrière le volant. Une fois que madame fut installée, je m’assurai quelque seconde que son bras blessé était de l’autre côté et je la tapai assez fortement sur celui que j’avais juste à mes côtés. Naturellement, sa réaction ne se laissa pas tarder. « Encore heureuse que je t’ai pas tapé à l’intérieur. Je me suis retenue, un plan pour qu’une infirmière passe au même moment et m’empêche de partir avec toi! » Je bouclai ma ceinture avant de la regarder de nouveau. « T’as plus le droit d’me faire peur comme ça, merde. Je deviens quoi moi si tu crèves? Foutue égoïste de merde! » Bah ouais, c’était ma façon bien à moi de lui faire comprendre que j’avais eu peur pour elle, que ça m’avait bien angoissée tout ça. D’autant plus que j’avais clairement pas besoin de ça, après ce qui s’était passé de mon côté durant ce bordel de bain de sang! Naturellement, c’était ironique tout ça, c’était des blague, comme si elle avait cherché à se prendre une balle dans le bras hein!  Je descendis mes lunettes de soleil sur mes yeux pour finalement quitter ce parking et me rendre jusqu’à chez elle. « Ils t’ont donné des médocs pour ça? Quelque chose? Ça te fait encore bien mal?  Parce que je peux te trouver quelque chose pour te soulager rapidos! » J’avais des bons contacts à ce niveau, disons.





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Bon, enfin, je l’avais tiré de ce trou de la mort là en espérant ne plus à avoir venir la chercher ici. Cette nuit là, au camping, ça avait été la pire nuit de ma vie, probablement. Du moins, elle était clairement dans le top des plus terribles. D’abord ce fou qui avait décidé de nous attaquer comme des jambons autour du feu pour finalement avoir l'opportunité de le tirer dans la tête. Ça avait été une première pour moi et j’avais encore les images qui me hantaient continuellement. Tellement, que je devais sans cesse m’embrouiller l’esprit avec ce que j’avais sous la main, alcool, drogue. Je m’étais pas encore rendu jusqu'au coup sur la gueule mais s’il fallait ça pour dormir, j’allais pas hésiter à demander à Brady de m’en foutre une bonne droite, question que je tombe inconsciente pour oublier ces affrosités Ouais, c’était extrême mais c’était en train de me rendre malade. Lorsque j’avais entendu d’Anteynara que Joe était blessée quelque part, ça m’avait rendu encore plus malade. Heureusement, elle allait bien mais j’avais tellement eu peur que je ne pouvais que la gronder en lui ramenant un bon coup sur le bras ce qui la fit crier, of course. « Mon problème c’est toi qui frôle la mort, connasse! » répondis-je à son attaque verbale avant d’ajouter : « J’espère bien ouais! » Bon, comme si c’était possible d’avertir son agresseur hein! Mais au moins, elle comprenait l’essentiel : je m’étais fais du sang froid pour elle et s’il pouvait, ne plus jamais lui arriver de situation dangereuse comme ça, j’en serais bien heureuse!

Je lui demandai par la suite si elle avait de quoi la soulager parce que si c’était de la morphine qui lui fallait, j’étais capable de lui en trouver facile, comme pour n’importe quel médocs ou drogue d’ailleurs. Cette dernière semblait soudainement intrigué parce que je pouvais lui procurer. « Tu me prends pour qui? J’ai de bons contacts!  Tu me dis ce que tu veux et dans maximum 30 minutes on l’a. » Au moins, elle était au courant si sa petite ordonnance n’était pas efficace. Je m’arrêtai sur le chemin du retour, à la pharmacie pour aller cherche ce dont elle avait de besoin. Pendant qu’elle parlait avec la pharmacienne qui prenait ses renseignements, je fis le tour des rangées. C’est devant les couches de soutien pour personnes âgées que ma meilleure-amie vint me rejoindre en m’informant que ça ne devrait pas être bien long avant d’avoir les médocs, fallait qu’elle prépare le tout à l’arrière. J’affirmai d’un petit signe de la tête avant de lui tendre un beau gros paquet de couches. « Quoi, maintenant que t’es handicapée, t’es pas à risque de te chier dessus? » demandais-je, j’eus bien évidemment droit à une tape sur mon bras, à mon tour ce qui me fit rire. « Joe ça suffit, la dernière fois, ton petit caca, ça me dérangeait pas de l’essuyer mais S’IL TE PLAIT, rends toi à l’évidence que tu te l’ai trop prit souvent dans le cul et que t’as des petits problèmes d’incontinence maintenant! » ajoutais-je, plus fortement, ce qui me valut le regard horrifié d’une bonne vieille dame qui passait par là. Bon, j’allais me calmer, à force de crier comme ça… j’allais me faire sortir d’ici! C’est juste que c’était juste tellement long d’attendre pour son petit contenant de médoc! Ça aurait été plus efficace avec mes contacts.


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« Je suis une femme d’action, que veux-tu. » Eh ouais, j’avais jamais été douée pour exprimer mes émotions, mais ça, elle le savait. Elle avait dû comprendre toutefois que je m’étais fais du soucis pour elle, que je tenais à elle et que je ne voulais plus jamais que quelque chose comme ça lui arrive, bien que c’était hors de notre contrôle. Cette dernière me demanda ensuite si ces connards avaient eu le temps de me faire quelque chose. Ne voulant pas trop y penser, je me contentai de serrer mon volant dans mes mains avant de baisser mes lunettes de soleil sur mon nez. « Ça va » répondis-je simplement, en espérant que ma réponse lui convienne. Je préférais m’assurer de son bien être à elle car lorsqu’il était question de moi, c’était trop compliqué. Je l’informai d’ailleurs que c’était assez facile de lui trouver de la morphine ou truc beaucoup plus puissant que ses anti-douleurs si ça lui allait pas. Elle se mit à me parler d’alcool et tout. « T’es une grosse débile qui va se mettre à rouler des yeux en convulsions dans son vomi ouais. » Elle pouvait ainsi facilement comprendre ce que j’en pensais de son idée de débile, même si je me disais bien qu’elle disait encore une fois, du gros n’importe quoi.

Bref, je l’accompagnai donc jusqu’à la pharmacie parce que je me doutais bien qu’elle n’allait pas attendre avant d’aller chercher son ordonnance. Ne voulant toutefois pas me faire chier à attendre les trucs, je déambulais un peu dans les rangées et c’est lorsque je me trouvai devant les couches que ma meilleure-amie vint me rejoindre. Je ne pu d’ailleurs m’empêcher de lui passer des commentaires et bien naturellement, sa réaction se fit entendre très fortement. Elle m’envoya chier et c’est en riant que je répliquai : « Ouais bah, je suis dans le bon rayon pour ça! » dis-je en secouant le sac de couches que je tenais toujours dans mes mains. Sac qu’elle m’arracha d’ailleurs pour me le balancer dessus tout en riant avec moi. Bon, avant de se faire foutre dehors, je déposai le tout en place. « Ça c’est si je me rends là! Espérons pas! » Je voulais pas mourir en étant pleine de merde! Je préférais vieillir un peu plus jeune mais encore capable de fonctionner par moi-même. Et puis, je consommais tellement n’importe quoi et j’allais probablement crever avant la ménopause. Ouais bon ok, c’était un peu terrible de penser ainsi! Je ris en me laissant pousser vers la sortie puis, une fois dans la voiture, Joe fit un commentaire tout à fait inapproprié. Je fus tellement surprise par tout ça que je la regardai quelques secondes sans rien dire. « Eh bien fous le camp de ma bagnole, fais pas chier et appelle la. » Je lui lançai un regard de feu avant de monter le son de la radio assez fort pour ne plus entendre ce qu’elle allait dire. De toute façon, j’avais plus envie de faire la conversation avec elle si elle continuait à faire sa déplaisante. Je quittai le stationnement en faisant crisser les pneus et c’est sans échanger un mot que nous arrivâmes chez elle. Techniquement, j’avais pensé rentrer et m’occuper d’elle un peu, du moins, m’assurer que tout allait mais là, j’avais envie de bouder. Je ne coupai donc pas le moteur de la voiture mais Joe ne bougeait pas. Je baissai donc le volume de la radio et c’est tout en regardant devant moi que je lui dis : « Tu comptes rester là encore longtemps? T’as eu une balle dans l’épaule, t’es pas devenue paraplégique. »



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Pourquoi est-ce qu’elle fallait qu’elle me cherche comme ça avec un sujet qu’elle savait, clairement, qui me mettait de hors moi? Parfois je me disais que ça l'amusait me provoquer au point où j’avais de lui foutre sa tête dans un mur. Le pire était que j’étais rarement capable de la faire chier en revanche. Habituellement, c'était pas un problème que j’avais mais là, va savoir… c’était différent. C’était un travers que je détestais au plus haut point de Joe et pour la peine, j’avais plus envie de lui parler. Après tout, si elle voulait discuter ou même baiser, elle avait tout ça avec sa Brooke si précieuse et tant aimée. Je commençais sérieusement en avoir marre de cette situation et j’avais juste envie de l’envoyer chier la première fois qu’elle m’apppelait. C’était dans des situations comme ça que je me disais que notre amitié c’était de la foutaise. Bon… ok j’étais hors de moi et je rageais dans ma tête sans réellement pensé tout ce qui s’y tramait, j’avoue.  Ça me m’empêchait pas toutefois, une fois devant chez elle, de simplement lui faire signe de foutre le camp. J’avais bien en tête que le pardon allait être pour la prochaine fois. Ce n’était toutefois pas les plans de Joe qui me demanda, sans trop me demander le choix en fait, de me la calmer et de la suivre chez elle. Non mais j’hallucinais là? « Rêve! » Non mais elle faisait exprès pour me mettre hors de moi et ensuite, elle me faisait passer comme si c’était moi le problème dans l’histoire. Elle était complètement folle cette fille mais bon sang, c’était chiant car j’étais réellement incapable de m’en détacher. Elle était trop importante à la fois. Drôle de relation, j’en conviens.

Voyant que je n’étais pas du tout réceptive à ce qu’elle me disait, ma meilleure amie décida de prendre donc les grands moyens en retirant les clés du moteur. Elle se prenait pour qui de faire ça et de quitter ensuite la voiture comme si elle était la reine du monde? « NON MAIS T'ES SÉRIEUSE? » criais-je de l’intérieur de ma voiture avant de donner un coup sur mon volant. Je soupirai avant de sortir à mon tour, c’était soit ça où je faisais la grève à attendre ici comme une conne. J’ouvris la portière arrière pour récupérer son sac et aller à la rencontre de la brunette qui attendait contre la porte de son immeuble. « T’es vraiment la pire des garces! » me contentais-je de déclarer en passant devant pour pour pousser la porte de l’immeuble et continuer le chemin que je connaissais si bien jusqu’à la porte indiquant le numéro de son appartement. J’attendis quelques secondes, le temps qu’elle me rejoigne et qu’elle s’occupe de déverrouiller le tout pour y entrer à la suite d’elle. J’avais l’impression d’entrer dans un endroit inhabitée depuis 100 ans, les rideaux étaient tous fermés et il y avait une odeur de renfermée. Je laissai son sac au sol en grimaçant un peu. « Ta piaule sent la merde  » Je pris aussitôt l'initiative d’ouvrir les fenêtre pour changer l’air ici. Ça faisait un petit moment qu’elle n’y était pas donc bon, ça pouvait se comprendre. « T’as de quoi bouffer ce soir ou bien tu vas te laisser mourir de faim pour mon plus grand bonheur? » demandais-je, sarcastiquement en croisant mes bras contre mon ventre en soutenant son regard quelques secondes. Mais comment est-ce qu’elle pouvait être aussi canon après avoir passé je-ne-sais combien de temps dans un lit d’hôpital tout pourrit? Fait chier! « Pizza? » proposais-je, finalement. Elle avait toujours mes clés de voiture et j’allais pas me laisser crever de faim ici Voyons que c’était une proposition qui lui plaisais, j’attrapai mon téléphone dans la poche arrière de mon jeans et comme je cherchais le numéro de la pizzera, cette dernière s’était approché tout doucement de moi, ayant remarqué une marque à mon cou qui tournait vers le mauve. En sentant ses doigts frôler ma blessure au même moment où elle me questionnait à cet effet, je bougeai aussitôt la tête pour qu’elle me lâche. « C’est rien, enfin, rien que je pense que tu veux savoir! » J'avais dis le tout, un petit rictus sur le coin de mes lèvres. Je disais des choses à Joe, mais pas du tout non plus. Je savais que je pouvais avoir des tendances un peu intenses parfois.

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