erwan, elizabeth & edward.

Ça me donnait toujours le sourire de me rappeler le beau moment qu’avait été mon mariage. Si c’était à recommencer, je ne changerait strictement rien. On avait fait ça à petit budget mais ça avait été parfait quand même et je pense bien que nos invités avaient passé un tout aussi beau moment. En tout cas, c’était pas mal ce que Erwan me fit comprendre avec ses petits commentaires qui me faisait sourire encore plus. Tout en restant sur le thème de la joie, j’annonçai à Erwan qu’on essayait de faire un bébé, Edward et moi. Il était le premier à qui j’en parlais et je ne voulais pas non plus le crier sur tous les toits car je ne voulais pas que ça devienne un stress pour nous deux. On avait dit qu’on allait arrêter la contraception et voir ce qui allait se passer mais bon, il y avait tout de même l’excitation à chaque mois de savoir si c’était la bonne fois! C’était pas encore arrivé mais on avait commencé depuis peu, il fallait se laisser le temps. Après lui avoir expliqué un peu ce qu’on aimerait comme famille, je demandai à mon ami s’il avait des choix de prénoms.

« Moon! Je trouve ça vraiment adorable! »

Mais mon attention s’était surtout porté vers ces paroles ultérieures où il m’avait fait part de son désir à avoir des enfants, et même peut-être à avoir sa propre garderie pour prendre soin de ceux des autres. Je trouvais ça tellement beau, car il disait ça en plus avec des étoiles pleins les yeux. Je pensais que c’était mon devoir d’amie de lui faire comprendre que ça pouvait être possible, que sa vie n’était pas à une finalité de rester à vendre son corps continuellement. En fait, j’espérais de tout mon coeur qui se sorte de cet enfer… mais rapidement, sa réaction me percuta assez violemment. Ça me déchirait le coeur en deux ce qu’il disait, comme si, vraiment, il croyait dur comme fer que rien d’autre pouvait lui arriver, que c’était son destin de rester au… birdcage comme il disait. Je me sentais immédiatement très mal et ça devait bien se voir dans mon visage.

« Je suis désolée, je voulais pas te faire réagir ainsi, ni même te fâcher… »

Était-il en colère? il avait pas l’air mais ses réponses à ce que je lui avais dit était assez intense donc je me disais que j’avais probablement touché une corde sensible. Je me penchai vers mon chocolat chaud pour prendre une bonne gorgée avant qu’Erwan ne change de sujet et me parle de nouveau du bébé que je voulais avoir dans mon ventre. Je compris que c’était vraiment un sujet clos pour ce qu’il faisait de sa vie, je trouvais ça dommage car j’aurais aimé qu’il prenne un peu plus de considération envers ce que je tentais de lui dire mais bon, c’était ainsi, je n’y pouvais rien. Il me toucha le bout le ventre du bout de son doigt, petit geste qui m’arracha un sourire bien malgré tout. Au moins, il me détestait pas.

« Ça me fait sentir tout bizarre de réaliser que je suis rendue là dans ma vie en fait, et de réaliser que j’ai trouvé quelqu’un de merveilleux qui a bien voulu que je prenne soin de son coeur en échange qu’il prenne soin du mien qu’on veuille ensemble se fabriquer une famille rien qu’à nous.  Je ne pensais pas que je voulais vivre ça, j’ai longtemps pensé que les histoires d’amour, c’était pour les autres… »

Disons que lorsqu’on est incapable de toucher et de se faire toucher, ça éloigne de beaucoup les possibilités d’avoir une relation amoureuse. Ça avait été un vrai cadeau du ciel, Edward, et je ne l’échangerais pour rien au monde. Même qu’il m’arrivait de penser au fait que s’il n’était plus là… à quel point je me sentirais complètement vide. Je préférais même pas m’aventurer sur de pareilles réflexions. J’étais là, avec Erwan à vivre un beau moment et je ne voulais pas gâcher tout ça car j’étais heureuse de l’avoir ici avec moi. C’était un vrai moment de qualité comme nous avions rarement. Toute émotive, je posai ma main sur son épaule pour le caresser tout doucement.

« Je t’aime Erwan, tu le sais ça hein? Je serai toujours là pour toi! »

C’était important pour moi qu’il le sache car je disais la vérité et jamais, il avait à se sentir seul ou incompris. J’allais toujours être pour lui. J’avais pas beaucoup d’amis mais ceux que j’avais, étaient plus précieux que n’importe quoi. Bref, on alla enlever nos masques qui nous laissèrent des peaux bien douces et par la suite, nous regardâmes un film ensemble que Erwan avait choisi. Un très bon choix d’ailleurs. Lorsque ce dernier se termina, il commença à se faire très tard, c’est pourquoi je me levai pour aller porter les deux tasses à la cuisine et passer voir à la chambre si Edward dormait. C’était pas le cas, il me disait qu’il m’attendait pour ça, c’était mignon. Je retournai donc voir Erwan en souriant.

« Bon alors t’as le choix… tu peux dormir dans notre lit, sinon on a un matelas gonflable qu’on peut mettre dans le salon, c’est comme tu veux. Edward ne dort pas encore donc t’as le choix. » lui dis-je avec le sourire, Edward savait déjà, c’était pas un problème de le sortir de la chambre, l’autre matelas était confortable aussi, on l’avait déjà utilisé en camping et on avait très bien dormi. Je voulais que Erwan se sente bien et passer une très bonne nuit de sommeil.