Il ne se plaignait pas, Erwan. Ce n'était pas son genre du tout. Il souffrait en silence, gardait tout pour lui, et quand même on lui demandait si ça allait, il disait toujours que oui. Bon, il voyait peu ses amis ces derniers temps, et les gens qu'il fréquentait ne s'inquiétaient que très rarement de son bien-être. Ca limitait bien les occasions de se plaindre. Seulement voilà, il était avec Chris, qui lui manquait terriblement depuis la dernière fois, même si Erwan était rempli de doutes sur ce qui s'était passé. Et Chris n'avait pas pu venir le voir depuis un moment, c'était la première fois qu'ils étaient séparés pendant si longtemps depuis leur rencontre. C'était suffisant pour qu'enfin, Erwan ose dire que tout n'allait pas génialement bien. Il n'en disait pas non plus beaucoup, et se taisait sur la presqu-entièreté des choses. Mais il se permettait de parler de sa fatigue, qui cachait bien plus que le simple manque. De toute façon, Chris ne savait que très peu de choses sur le quotidien d'Erwan, sur ce qu'il faisait  en-dehors de leurs rendez-vous et sur le genre de vie qu'il menait. Je suis désolé Erwan. Je vais m'arranger pour trouver une journée très rapidement, rien que nous deux. d'accord? Erwan hocha la tête. Il se sentait mal maintenant, que Chris s'excuse et tout, alors que ce n'était pas du tout son but initial de le faire culpabiliser. Erwan souffla ensuite à Chris qu'ils n'avaient pas beaucoup de temps... et exprima ensuite son envie de le revoir. La dernière fois, quand Chris avait serré son cou entre ses mains, il avait laissé de grosses marques sur la peau du jeune homme, des marques qu'il avait affectionnées pendant des jours, qui avaient commencé à faire partie de lui, qui étaient devenues la signature de Chris, une trace de possession qu'il avait signée sur lui. Il en voulait encore. Tu voudrais que je te fasses mal hein? Erwan hocha doucement la tête, timide, alors que Chris se rapprochait, posait ses mains sur les fesses d'Erwan, possessif. J'ai beaucoup d'idées en tête d'ailleurs... Oh, c'était une bonne chose ça. En quelques secondes, il fut porté jusqu'aux lavabos, et Chris le fit asseoir sur le meuble en marbre où il avait pris sa coke quelques minutes plus tôt. C'était oublié, pour le moment. Ses lèvres étaient toutes douces sur le cou d'Erwan, qui fermait les yeux pour profiter juste de ça, des petits mordillements qui s'ajoutaient. Et tu aimais que je te fasse quoi exactement Erwan? Dis moi. Et avec ça, il ouvrait la chemise d'Erwan pour aller jouer avec ses tétons. Ca n'aidait pas trop à se concentrer, mais bon, Erwan essayait de faire de son mieux pour fournir une réponse. « Que tu m'interdises de jouir. Que tu m'empêches de respirer. Que tu m'attaches et que tu me traites mal, j'aime quand tu me traites vraiment mal » il souffla avec un petit sourire, parce que c'était ça qu'il voulait, être maltraité. « Puis tous les jouets, les cravaches et - » Il fut brutalement interrompu par des coups sur la porte. « Erwan ?! T'es là, tu fous quoi ? » Oh, merde. Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent et il fit comprendre à Chris en quelques gestes qu'il fallait arrêter tout de suite ce qu'ils faisaient. « J'arrive ! » il cria pour celui qui l'attendait là-dehors. Descendant du meuble, il se rhabilla vite et arrangea ses cheveux, et il poussa Chris vers une des cabines de chiottes, en-face du miroir. « Cache toi ici, quoiqu'il arrive, tu sors pas et tu dis rien, c'est pas possible qu'on soit ensemble quand je suis avec lui ok, tu sais ça hein ? Tu restes caché » Et avec ça, il poussa Chris un peu plus à l'intérieur et tira la porte, pas pour la fermer entièrement, mais pour qu'elle cache son ami. Erwan se regarda une dernière fois dans le miroir, et alla ouvrir la porte principale qu'il avait verrouillée. « Tu faisais quoi là ? Tu parlais à quelqu'un ? » qu'il demanda en se glissant dans la pièce. Erwan sourit. « Non je chantonnais... comme y'avait personne » il répondit de suite avec un sourire, et visiblement c'était crédible, c'était suffisant. Le type ne trouva rien à dire d'autre. Silence, quelques secondes, un échange de regards, et finalement l'homme se tourna vers la porte qu'il venait de franchir pour à son tour tourner la clé et les enfermer ici.

Là, entre les jambes de son ami, en lui titillant les tétons, il avait mille images en tête. Il voyait Erwan accroché à cette croix, tout à sa merci. Il se voyait très bien lui fouetter le derrière en lui demandant de ne pas émettre un son. Il observerait alors son visage, il le verrait serrer les dents puis, lâcher, au bout d'un moment un gémissement. Chris prendrait alors des pinces à tétons et le gadget pour serrer les couilles et les installerait sur Erwan. Il le torturerait alors avec un petit sourire en coin et s'arrangerait pour être partout sur lui. Quand Erwan lui apprit ce qu'il voulait, le jeune homme sentit son érection monter en puissance et son imagination fleurissante exploser. Il avait envie de le prendre là, tout de suite. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et une voix inconnue fit son entrée. Erwan se tendit alors et repoussa doucement le jeune homme en répondant à cette voix qui le cherchait. C'était l'autre, le client. Chris se tendit alors regardant la divinité devant lui qui étaient en train de remettre ses affaires en ordre. Il maudissait mentalement cet intrus pour le fait qu'il est Erwan pour la soirée et qu'ils les interrompent aux moments où ils allaient passer à l'acte. Il tenta de faire comprendre au jeune homme, en plaçant ses mains sur ses hanches, qu'il s'en foutait au client, qu'ils pouvaient le laisser attendre, mais, quand il vit le regard d'Erwan, il comprit. Le jeune homme le repoussa d'ailleurs gentiment jusqu'à une cabine. « Cache toi ici, quoiqu'il arrive, tu sors pas et tu dis rien, c'est pas possible qu'on soit ensemble quand je suis avec lui ok, tu sais ça hein ? Tu restes caché » dit-il pensant que Chris hochait la tête de mauvaise grâce. « Tu faisais quoi là ? Tu parlais à quelqu'un ? » Demanda alors le client.  « Non je chantonnais... comme y'avait personne » répondit alors Erwan la voix chantante. Chris essaya de calmer sa respiration. Il se dit que dans quelques instants, il entendrait les pas des deux hommes se diriger vers la sortie. Il attendrait alors quelques instants puis il retournerait à sa place à table et finirait par quitter la soirée après avoir donné un bon chèque. Mais encore une fois, rien ne se déroula comme prévu. Chris entendit des pas, mais le bruit qu'il entendit ensuite ne lui disait rien qui vaille. Il entendit le clic d'une porte que l'on verrouille de l'intérieur. Clic qu'il connaissait bien quand il allait dans un bar ou en boîte de nuit pour tirer son coup. Il serra alors les poings impuissants attendant la suite des événements.

Il était en pleine discussion avec Chris, et doucement la température montait entre eux. Ca lui avait manqué, sa voix, ses mains... Mais Smithson arriva pour les interrompre, coupant Erwan dans sa phrase en toquant à la porte pour lui demander s'il état encore là, ce qu'il foutait pendant tout ce temps. Sans attendre une seconde, il cessa le petit jeu et fit comprendre à Chris que non, ils ne pouvaient pas continuer, ils ne pouvaient pas ignorer. Il se remit en état, il se concentra sur Chris et le regarda dans les yeux, et il lui fit comprendre ce qui était important maintenant, qu'ils ne devaient surtout pas être vus ensemble, que Chris devait se cacher et ne pas se montrer pour que Smithson ne le voit surtout pas. Et lorsqu'il fut bien planqué, Erwan alla ouvrir et s'expliquer avec son client. Le mensonge, il passa très bien, parce qu'Erwan était innocent et qu'il ne mentait que rarement, que ce n'était pas un problème. Mr Smithson le regarda longuement, et finalement, il se tourna pour verrouiller la porte, avant de faire à nouveau face à Erwan. Il avança vers lui pour le pousser lentement vers les lavabos, l'appuyant contre le meuble de marbre. Erwan n'avait pas trop d'autre choix que de suivre le mouvement, et il rit un peu avec l'homme qui lui souriait grandement en le coinçant là. Ses mains glissèrent sur son corps, vers son entre-jambes. « Arrête, arrête, attends... qu'est-ce que tu fais ? » fit Erwan, entre quelques rires, alors que Smithson s'amusait comme un enfant. Ce n'était pas trop le moment, et il n'avait pas envie qu'ils s'éternisent ici, surtout que Chris était caché à quelques mètres. Pour réponse, la main de Smithson serra son sexe, et ses lèvres vinrent bouffer celles d'Erwan, sa langue envahissant complètement sa bouche. « J'ai attendu ça toute la soirée » il murmura, avant de se mettre à défaire la ceinture d'Erwan pour lui baisser pantalon et boxer. Puis il le retourna. « Tu me chauffes depuis qu'on est arrivés hein » souffla-t-il encore, se collant à lui et promenant ses mains sur son corps dénudé. Erwan aurait suivi le mouvement sans hésiter, sans broncher, mais il y avait Chris, et malgré tout, ça imposait une résistance en lui. Il était terriblement tendu et non, ils ne pouvaient pas baiser ici et maintenant ! « Attends, on peut pas - » il réessaya doucement, mais fut coupé. « Chuuut » souffla Smithson derrière lui, qui baissait son pantalon et enfilait un préservatif sur son sexe dressé. L'instant suivant, il se rapprochait encore pour frotter son sexe contre les fesses d'Erwan. « J'ai vraiment trop envie de toi pour attendre » il ajouta en le caressant, captant son regard dans le miroir qui était face à eux. « Non je... » Il n'eut pas l'occasion de finir sa phrase, Smithson, mains sur les hanches d'Erwan, s'enfonça en lui d'un coup en poussant un râle de plaisir. Et pour Erwan, tout ce qui restait à faire, c'était fixer un point devant lui, se mettre à observer avec beaucoup d'intérêt le robinet doré. Smithson, lui, commençait ses vas-et-viens en lui, claquant sa peau sur celle d'Erwan sans ménagement. « P'tain t'es bon » il entendait grogner. « Tu l'aimes ma queue, hein ? » Une question, d'autres questions du genre, elles se suivaient et se mélangeaient. « Oui » il chuchota, sans réfléchir, donnant simplement la réponse attendue. Le reste passa dans une sorte de bulle, Erwan se concentrait pour être bien, plaisant, pousser des gémissements parfois et faire plaisir à son client. Ce dernier passa une main devant Erwan pour commencer à le toucher, pour le caresser tout en continuant ses mouvements, et enfin, il vint, se déversa dans le préservatif, et continua de toucher Erwan qui était bien dur maintenant. Smithson le fit se tourner, pour l'avoir face à lui, et quand il jugea que c'était suffisant, il serra d'un coup ses doigts autour du sexe d'Erwan, cessant ses caresses. « Remet-toi en état et rejoins-moi » il dit doucement en déposant un baiser sur ses lèvres, lui collant une petite tape sur la fesse, avant de se rhabiller rapidement et de sortir sans regarder derrière lui. Erwan reprit son souffle et tenta d'oublier son érection, tout en remontant son pantalon et se dirigeant vers la cabine où il avait laissé Chris. « Désolé. Il est parti, c'est bon ! » fit-il, à bout de souffle, faisant de son mieux pour sourire à son ami.

Il restait là, bien sagement dans la cabine avec toutefois, une petite ouverture pour voir ce qui se passait. Très vite, ses intuitions se révélèrent bonnes à son plus grand désespoir. Il voyait le client toucher Erwan et très vite, lui baisser pantalon et Boxer. Non, il ne pouvait pas faire cela! Il n'avait pas le droit de le toucher! Erwan était à lui non? Il redescendit vite sur terre quand il entendit Erwan demander à son client d'arrêter, non pas une fois, mais trois fois. Quand il vit l'autre connard baisser son pantalon, Chris se recula pour s'adosser doucement contre la paroi et mit son poing dans la bouche. "Que croyais-tu?" Ricane alors sa conscience. " C'est une pute! Il est payé pour sa tête de con!" se fout-elle ouvertement de lui. IL mordit alors encore plus dans son poing tout en serrant fort l'autre rester libre. Il entendit l'autre commencer se va et viens et Chris fut pris d'une nausée. Il ne savait pas pourquoi, mais son coeur le faisait atrocement souffrir.  "Mooohhhh, il a son petit coeur qui saigne? Pauvre bichette" Rigole encore plus sa conscience. Chris se disait qu'il devait sûrement halluciner, qu'il avait pris trop de drogue ou pire que celle-ci avait été coupée avec autre chose. Alors, il ouvrit les yeux et se pencha pour regarder dans la légère fente de la porte et ce qu'il vit lui fit encore plus mal. Il était triste mais aussi terriblement en colère! Erwan n'était clairement pas là, sinon il l'aurait vu dans le miroir. Pourquoi ne disait-il pas non? Cela l' enrageait! Mais il ne pouvait pas intervenir, pas encore. Il avait promis de rester là et Chris avait juré de respecter ses promesses désormais. Alors, tout en essuyant une larme qui roulait le long de la joue, il se remit contre le mur et attendit. Cela lui parut durer une éternité. Il essaya de répondre à sa conscience, lui disant que c'était elle la conne, qu'elle n'y connaissait rien et que clairement, il l'emmerdait. Malheureusement, les gémissements du gros porc qui prenait son ami le déconcentrait. Il boucha alors ses oreilles un petit moment, jusqu'à ce que la porte s'ouvre et que son regard tombe sur celui d'Erwan. « Désolé. Il est parti, c'est bon ! » fit-il, à bout de souffle avec un pseudo sourire. Chris regarda alors longuement son ami dans les yeux. Il prit ensuite son visage dans ses mains et essaya de contenir la rage et la tristesse qu'il avait au fond de lui. "Erwan... tu vas bien?" Demanda-t-il réellement inquiet pour lui. Il voulait que son ami lui confirme qu'il allait bien réellement, qu'il n'avait jamais dit non, mieux, qu'il n'était pas là et que Chris était en train d'halluciner. Qu'il allait revenir à la réalité, qu'il trouverait en face de lui une autre personne et pas le garçon à qui il tenait temps. "Il n'a pas arrêté... Mais tu as dit non!" dit-il alors plus comme une constatation qu'autre chose. "J'avais envie de lui défoncer la gueule alors qu'il te violait. Mais je t'ai promis de rester caché.... merde... putain... je suis désolé.... j'aurais du intervenir..."

Pendant que Mr Smithson le baisait, il faisait juste comme à son habitude, à s'isoler un peu, se cacher dans sa bulle pour que tout se passe plus rapidement, sans trop le toucher. C'était sa façon de se protéger, d'endurer, et pour les clients souvent, ça donnait l'impression qu'il était entièrement soumis et obéissant. C'était le bon compromis, en quelque sorte. Il fixait le robinet qui se trouvait dans son champ de vision, et oubliait un peu ce qui était en train de se passer. Ce n'était pas tant le fait de se faire baiser qui l'embêtait, mais plutôt de se dire que Chris était caché là quelque part, qu'il entendait tout et voyait peut-être même. Que quelques minutes plus tôt, ils avaient d'ailleurs parlé de sa jalousie naissante, de son incapacité à voir Erwan se balader avec quelqu'un d'autre. Alors là, ça devait lui faire mal à Chris, ça devait le gêner aussi, tout autant que ça gênait Erwan. Puis, il avait terriblement que Chris, avec son côté impulsif et chevalier servant, il ne se précipite hors de là pour faire une bêtise terrible qui les séparerait à tout jamais. Il espérait ne pas se tromper en lui faisant confiance, en croyant fort en lui, il espérait que Chris allait se souvenir de ce qu'il venait de dire, et qu'il n'interviendrait pas. Smithson se déversa dans le préservatif, après quelques paroles crues, une main touchant Erwan en essayant de le posséder encore un peu plus, et puis, il sortit de là. A peine fut-il parti qu'Erwan se rhabilla vite fait pour aller retrouver Chris, s'excuser, de quoi c'était trop compliqué à comprendre, et le faire sortir de sa cachette. Erwan... tu vas bien? demanda Chris après un long silence, après l'avoir regardé, avoir pris son visage dans ses mains. Il paraissait tellement inquiet, pas furieux ou quoi, mais inquiet. C'était déboussolant. Erwan était un peu perdu, le regarda avec incompréhension. « Oui... oui » il marmonna incertain, cherchant où était le doute. Il allait bien. Il ne s'était pas attendu à ça. Silence. Erwan avait essayé de retarder les choses, avec Smithson, de l'arrêter, parce que Chris était là et que c'était gênant. S'il n'avait pas été là, il se serait laissé faire bien plus facilement. Il n'a pas arrêté... Mais tu as dit non! reprit son ami, légèrement outré, comme s'il se remémorait les évènements. J'avais envie de lui défoncer la gueule alors qu'il te violait. Mais je t'ai promis de rester caché.... merde... putain... je suis désolé.... j'aurais du intervenir... Erwan ne comprenait pas grand chose, entre les pulsions violentes de Chris, la mention d'un viol, les excuses qui n'avaient pas lieu d'être, et ces derniers mots qui le firent réagir. « Non ! Non, t'as très bien fait, tout est bien allé Chris, il sait pas que t'étais là et il le saura jamais et c'est le plus important... si tu t'étais montré, il en aurait parlé au Birdcage, et nous deux... ça serait fini tu comprends ? » il expliqua rapidement, parce que c'était très très important ça. Si un client se plaignait, ce serait terminé, ils ne pourraient plus jamais se voir. Et pour protéger leur amitié, Erwan était prêt à beaucoup de choses. « Tu m'en veux pas ? » il demanda ensuite, doucement, après un silence. Il avait un peu peur, peur que Chris lui dise qu'il ne pouvait pas faire ça, supporter sans arrêt de partager Erwan. Que c'était trop compliqué, si sans cesse ils devaient se cacher alors qu'il était pris d'une telle jalousie. La jalousie, c'était nouveau dans les histoires d'Erwan, dans ce travail. Ses clients n'étaient pas du genre jaloux, au contraire, ça leur plaisait parfois de se dire que le garçon qu'ils s'envoyaient avait fréquenté la moitié de leur cercle relationnel. Mais Chris, peut-être était-ce parce qu'il était devenu son ami, qu'il se souciait un peu de lui, ça devait changer quelque chose...

Il avait entendu et peut-être aussi un peu trop vu de chose ce soir qui faisait qu'il avait une forte envie de défoncer la gueule du Client de son ami. Erwan avait dit non trois fois et il ne s'était pas arrêté, il l'avait pris quand même. C'était un viol, ça aux yeux de Chris et pour la loi aussi, même si Erwan faisait un métier qui était illégal, il y avait des limites. La violence et le viol en faisaient partie. Il s'excusa alors de ne pas être intervenue. Il s'en voulait. Il lui avait promis de ne pas intervenir, mais là, il aurait dû rompre cette promesse. « Non ! Non, t'as très bien fait, tout est bien allé Chris, il sait pas que t'étais là et il le saura jamais et c'est le plus important... si tu t'étais montré, il en aurait parlé au Birdcage, et nous deux... ça serait fini tu comprends ? » Chris fronça alors les sourcils. Comment cela pouvait-il bien aller alors qu'Erwan, son ami le plus cher venait de se faire violer? Non, ça n'allait pas bien du tout! Au contraire, ! Néanmoins, ce qui frappa aussi Chris, c'est que s'il intervenait, il ne verrait plus Erwan! Et cela, alors cela c'était juste impossible. Une bataille fit alors rage dans sa tête. Que devait-il faire? Il devait faire réagir son ami, il devait lui faire prendre conscience que quand il disait non, c'était non!« Tu m'en veux pas ? » demanda-t-il tout doucement. Chris prit alors le visage d'Erwan dans ses mains et lui dit "Bien sur que non je ne t'en veux pas. Je ne t'en voudrais jamais. Mais tu dois comprendre un truc!" Dit-il en le regardant droit dans les yeux pour bien capter son attention. " Ce mec-là, ton client. Ce qu'il a fait, c'est puni par la loi de pas mal d'année de prison, est-ce que tu t'en rends compte? Il t'a violé Erwan! Qu'il paye ou pas n'y change rien, ça reste du viol!" Erwan avait l'air plus que septique à ses paroles. Pire encore, il avait l'air de penser le contraire. Chris soupira alors et fit quelques pas dans les toilettes pour essayer de se calmer. La colère montait de nouveau en lui. "Quand on dit non Erwan... c'est que l'on a pas envié! On ne dit pas non comme cela, tu comprends?" Demanda-t-il le plus sérieusement du mon en stoppant sa marche dans les toilettes.

Si Chris s'était montré, ça aurait été la pire chose au monde. Smithson serait allé se plaindre, l'employeur d'Erwan aurait su, et on aurait fait comprendre à Chris que ce n'était plus la peine qu'il appelle le Birdcage, car il ne reverrait tout simplement pas Erwan. Le jeune homme n'avait jamais été confronté à cette situation, mais c'était clairement ce qui risquait de se passer si quelqu'un apprenait qu'il était plus qu'un simple client, et que sa jalousie provoquait chez lui des réactions qui mettaient en péril le business. Qui voudrait d'une pute qui se fait sans cesse suivre par son admirateur secret ? Non, Chris était resté caché, et c'était la seule et unique chose que Erwan lui avait demandé, alors quand il lui sortit qu'il aurait du intervenir, le jeune homme n'hésita pas à mettre les choses au clair. Soudain peu sûr de lui, ayant l'impression d'avoir fait quelque chose de mal, il lui posa sa question. Chris ne répondit pas de suite, mais vint saisir son visage entre ses mains. Bien sur que non je ne t'en veux pas. Je ne t'en voudrais jamais. Mais tu dois comprendre un truc! Ce mec-là, ton client. Ce qu'il a fait, c'est puni par la loi de pas mal d'année de prison, est-ce que tu t'en rends compte? Il t'a violé Erwan! Qu'il paye ou pas n'y change rien, ça reste du viol! Euh... Erwan était perdu. Chris disait n'importe quoi et il n'y comprenait absolument rien. D'ailleurs, ça devait bien se voir sur son visage, puisqu'il se mettait à froncer les sourcils dans l'incompréhension totale. Chris avait l'air si sérieux et intense qu'Erwan en esquissa un sourire. « Hein, quoi... Mais non... » il dit, légèrement, amusé par ce qui racontait son ami. Chris était merveilleux, mais il était toujours assez extrême dans ce qu'il faisait, et une fois de plus, Erwan assistait à ça. Il vit Chris soupirer, et ça ne présageait rien de bon, ça. Erwan ne voulait pas qu'ils se prennent la tête, pas pour rien, comme ça. Il le suivit des yeux, quand il se mit à faire les cent pas. Quand on dit non Erwan... c'est que l'on a pas envie! On ne dit pas non comme cela, tu comprends? lança alors Chris en s'arrêtant pour le regarder. Il était entêté, il ne laissait pas tomber, et si la première fois ça amusa Erwan, ce n'était plus le cas maintenant. « Pourquoi tu dis ça ?! » il interrogea, un cri du coeur, blessé. « C'est mon client, comme tous les clients, je comprends rien de ce que tu dis, ça a pas de sens... pourquoi tu fais ça ?! » Les paroles s'enchaînaient, comme s'il se parlait à lui-même, comme s'il paniquait. Il avait l'impression désagréable que Chris essayait de le pousser vers quelque chose, de lui faire voir les choses d'une manière dont il ne voulait pas. Il se voilait la face, il était borné.

Ce qu'il avait vue là, quelques instants plus tôt avaient été un déchirement pour Chris. Il avait vu, son ami, la personne qui lui redonnait le sourire, l'envie de vivre, se faire violer sous ses yeux. Chris s'était promis de ne plus jamais trahir une promesse. Il avait plusieurs fois manqué à sa parole, notamment avec Lukas, et l'on avait bien vu où, cela l'avait mené. Il avait donc décidé que coûte que coûte, il respecterait ses promesses. Mais c'était quelque chose qui restait compliqué pour lui. Comme aujourd'hui. Il avait eu envie d'intervenir, envie de casser la gueule à ce connard qui n'avait pas écouté. Envie de sortir de sa cachette pour l'attraper par le col et lui demandé s'il savait ce que voulait dire le mot "NON". Mais non, il avait respecté sa promesse et à présent, il s'en voulait énormément. Même si Erwan lui dit qu'il avait bien fait de rester caché, Chris pensait tout le contraire. Il essaya alors de faire comprendre son point de vue à son ami, mais cela se révéla plus compliqué que prévu. Erwan ne pensait pas du tout avoir été violé. Pourtant, Chris avait vu et entendue le non de son ami. « Pourquoi tu dis ça ?! » Demanda Erwan dans un petit cri aiguë. « C'est mon client, comme tous les clients, je comprends rien de ce que tu dis, ça a pas de sens... pourquoi tu fais ça ?! » Chris laissa alors échapper un rire grinçant. Il savait qu'Erwan couchait avec ses clients, cela ce n'était pas nouveau. Mais il savait que ce qu'il avait vu là, ce n'était pas couché, c'était du viol. "Erwan, bordel, je t'ai vu! La porte n'était pas complètement fermée, tu sais! Ta voix et ton regard n'exprimaient pas du tout l'envie!" Dit-il en se passant les mains dans les cheveux! Comment lui faire comprendre cela exactement? Il reprit alors ça marche de long en large des toilettes pour hommes, essayant de trouver les bons mots. "Même si c'est ton métier, même si tu es payé pour cela, quand tu dis non Erwan, c'est considéré comme un viol! Croit moi, je sais de quoi, je parle." Dit-il alors en soupirant. Il revint alors vers le jeune homme, prit son visage de nouveau dans ses mains et le regarda droit dans les yeux comme pour sonder son esprit. IL ne comprenait pas le raisonnement du jeune homme en face de lui et, il espérait, par ce biais, comprendre peut-être. "Dans ton regard, tu disais non, dans ta voix, tu disais non. Ce n'était pas pour jouer un rôle, tu le pensais!" Dit-il, toujours en le regardant dans les yeux. "Imagine, je te force à faire un truc dont tu n'as pas du, tout envie! Par exemple, je te force à manger un truc que tu détestes par-dessus tout! Ce n'est pas gentil, c'est mal!" dit-il en regardant le jeune homme pour voir s'il avait compris où il voulait en venir. "Bien, et bah là, c'est pire, c'est comme si t'avait mangé non pas une chose que ne t aimait pas mais tout un camion!"

Ca partait loin, et maintenant que Chris parlait de viol, Erwan se sentait presque attaqué. Il était simplement en train de faire son travail, et son ami essayait de lui donner des idées mauvaises. Erwan ne pouvait pas laisser faire, il ne pouvait pas se laisser influencer. Peut-être que Chris ne comprenait pas. En tous cas, il se braqua, évidemment, et lui expliqua que Smithson était un client, qu'il avait d'autres clients, et que ce que disait Chris n'avait simplement pas de sens. Pourquoi faire ça maintenant, alors qu'il savait bien de quoi était fait le quotidien d'Erwan ? Sa réaction fit rire Chris, un rire mauvais, qui effraya presque Erwan. Erwan, bordel, je t'ai vu! La porte n'était pas complètement fermée, tu sais! Ta voix et ton regard n'exprimaient pas du tout l'envie! Il restait perplexe. Bien sûr que son regard n'exprimait pas l'envie, ça ne lui faisait aucunement plaisir de se faire baiser comme ça. Il n'avait pas envie de ce gars, pas plus qu'il n'avait envie de tous les autres d'ailleurs. Il y avait peut-être l'occasionnelle exception, et il y avait Chris, évidemment, mais c'était tout. Le reste, ils étaient des clients, et Erwan laissait faire les choses sans se poser de questions car c'était tout simplement ainsi. Chris faisait à nouveau ses aller-retours, et Erwan le suivait du regard. Même si c'est ton métier, même si tu es payé pour cela, quand tu dis non Erwan, c'est considéré comme un viol! Croit moi, je sais de quoi, je parle. A vrai dire, Erwan trouvait ça plutôt terrible d'entendre ces choses-là, de voir sa situation comparée à ça, à ce que Chris avait vécu et qu'il utilisait aujourd'hui comme une arme contre lui. Ce n'était pas juste. « C'est pas pareil » dit-il doucement, et Chris vint alors vers lui pour prendre son visage dans ses mains et le regarder dans les yeux. Dans ton regard, tu disais non, dans ta voix, tu disais non. Ce n'était pas pour jouer un rôle, tu le pensais! Imagine, je te force à faire un truc dont tu n'as pas du, tout envie! Par exemple, je te force à manger un truc que tu détestes par-dessus tout! Ce n'est pas gentil, c'est mal! Erwan n'aimait pas ça, il ne comprenait d'ailleurs rien du tout au possible rapport avec la situation, et il n'aimait pas qu'on lui parle comme à un gosse. Bien, et bah là, c'est pire, c'est comme si t'avait mangé non pas une chose que ne t aimait pas mais tout un camion! Okay, il était perdu. La comparaison ne lui parlait pas du tout, d'ailleurs. Il fronça les sourcils et secoua un peu la tête. « Je comprends rien à ce que tu racontes, ça a rien à voir » Tout ça l'avait énervé, et il n'avait plus envie d'être sagement là, le visage entre les mains de Chris. Il s'éloigna un peu pour respirer. « C'est pas les mêmes règles que dans la vie normale, ok ? C'est mon client et quand il paye je fais tout ce qu'il veut, c'est comme ça ! Ca existe pas le viol » Rien que dire ce mot lui semblait étrange, comme s'il sortait d'une toute autre réalité. D'un monde différent. Evidemment, personne n'avait jamais fait ce coup-là à Erwan, de lui parler de viol. C'était nouveau. « Puis ce que tu as vu ou pas dans mes yeux ou ma voix, ça a aucune importance... » ajouta-t-il encore.

Il essayait de lui faire comprendre qu'il venait d'être violé sous ses yeux. Qu'il avait toute vue de ce qu'il s'était passé et que pour lui, même si on payait, quand on disait "NON", il fallait arrêter. Chris avait été violé, il y a bien des années de cela. Il savait donc de quoi il parlait. Malheureusement, le jeune homme en face de lui, ne l'entendait pas de cette oreille. À son avis, c'était son travail, rien de plus normal donc. Cela révoltait le jeune homme qui marchait de long en large, cherchant le moyen de lui faire comprendre. Il finit par lui montrer par A+B dont il avait raison. Lui montrant plusieurs comparaisons qu'il pensait simple pour appuyer ses dires. Il pensait que le jeune homme allait se rendre compte du mal qu'il venait de subir, qu'il comprendrait et finirait par lui avoué qu'il avait raison et qu'il ferait plus attention. Mais parfois, il y a un grand pas entre ce que l'on voudrait et ce que l'on peut avoir. C'était encore une fois le cas ici. Pire encore, son ami semblait être énervé à présent.  « Je comprends rien à ce que tu racontes, ça a rien à voir »Dit-il alors sur un ton sans appel qui fit ouvrir grand les yeux de Chris. « C'est pas les mêmes règles que dans la vie normale, ok ? C'est mon client et quand il paye je fais tout ce qu'il veut, c'est comme ça ! Ca existe pas le viol » Ces paroles-là, c'était un peu le pompon pour Chris. Métier ou pas, s'il y avait viol, c'était un crime point! On pouvait payer pour du sexe bien sûr, mais pas pour violer quelqu'un. Là c'était trop pour lui.  « Puis ce que tu as vu ou pas dans mes yeux ou ma voix, ça a aucune importance... » Chris laissa alors son poing dans le mur suite au parole du jeune homme qui venait, peut-être sans le vouloir de lui briser le cœur. Comment pouvait-il penser cela après leur nuit à l'hôtel?  "Penses-tu sérieusement ce que tu viens de dire Erwan?" Demanda-t-il cachant mal sa colère. Les deux hommes se regardèrent alors un long moment en silence puis Erwan lui confirma qu'il pensait ce qu'il venait de dire, aux grand dames de Chris qui serra fort les poings. "Moi je ne m'en fou pas Erwan! Ce que j'ai vue dans tes yeux et entendus dans ta voix, c'est NON bordel! T'était pas là, t'étais même pas dedans putain, t'en avait pas envie merde!" Chris laissa son poing frapper le carrelage du mur à ses côtés. Il avait besoin d'évacuer et vite. Cela le mettait clairement en colère et pas qu'un peu. "T'es pas un putain d'objet Erwan, t'as des sentiments merde, il faut les respecter! Je comprends que tu puisses t'en foutre autant!"