Elizabeth & Edward Keller.

Il était peut-être 2h du matin, je ne savais plus trop. J'avais appelé un taxi pour me ramener chez moi vu que je n'étais pas en état de conduire. Parler avec Lukas m'avait ouvert l'esprit comme jamais sur ce qui s'était passé ce soir. Je ne pouvais pas ne pas revenir à l'appartement! Je l'aimais beaucoup trop et elle devait le savoir que je faisais de mon mieux. Elle devait savoir qu'elle était tout pour moi, que le monde tournait autour d'elle! Je dois bien l'avouer, je me sentais vraiment bien réchauffer par l'alcool, mais j'étais bien déterminé à lui dire tout ce que j'avais sur le coeur. Je ne voulais pas qu'elle me quitte, je serai perdu sans elle. Je payai le taxi et je marchai en direction de mon appartement. Disons que je ne pensais pas que les couloirs bougeraient autant. J'attrapai mes clés pour essayer de trouver la bonne pour ouvrir la porte... J'échappai à trois reprises mon set de clés, ce n'était pas facile du tout, tout bougeait.

- Méssaantes clés! Méchantes, méchantes clés!

Enfin, j'ouvris la porte et elle alla taper dans le mur. Je vis le chat arriver vers moi et je fis un signe de "chutt" avec mon index... Il allait réveiller Elizabeth. Je me suis mis à rire un instant et je tombai sur le tapis parce que je voulais enlever mes chaussures. J'aurais dû m'acheter des souliers à velcro. Je forçai mes chaussures pour les enlever. Et hoppp la lumière s'alluma dans la cuisine se qui m'aveugla un instant.

- C'est qui? Alloôoo qui est voutes étrangères de mon appartement? Vous êtes bien pitite.

Lorsque mes pupilles s'habituèrent à la lumière, je compris vite que j'avais en face de moi Eli, elle semblait un peu inquiète ou bien je ne savais pas trop. J'étais toujours au sol alors je mis mes deux mains au sol pour me redresser et aller lui faire un gros câlin tellement j'étais heureux de la voir.

- Wooww t'es là.. .t'es belll dans ta jacquette.

Je la serrai fort, elle sentait si bon, je ne pouvais pas me retenir de lui dire ce que j'avais sur le coeur parce que je ne voulais pas qu'elle s'en aille encore une fois, je voulais qu'elle comprenne qu'elle était tout pour moi.

- Jveux pas que tu partes, je t'ime de tout tout tout tout tout mon coeurrrrrr, jamais je te frai du mal okay? Je te veux! Tu me veux, on est fite pour être tous les deux deux des amoureux okay? Dis-moi que tu m'aimes... Je m'esscuse pour tout ce que tu as vu de moi, j'suis pas un ga bien... okay, je vais channger... promise!

J'espérais qu'elle ne m'en veule plus, qu'elle me jette pas dehors ou bien qu'elle me dise qu'elle divorce, ma vie serait fini, je ne sais pas trop ce que je ferai de ma vie sinon... Je partirai de Miami et je ne reviendrai jamais, je ne sais pas, mais je dirais que j'aurais dû mal à surmonter tout ça.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

C’est en sursaut que je me réveillai, j’avais le coeur qui me débattait alors que j’entendais un vacarme dans l’appartement. Je paniquais ma vie là! Naturellement, avec tout ce qui s’était passé, je commençais à penser au pire. J’attrapai donc le balai que j’avais oublié dans la chambre pour me diriger sur la pointe des pieds jusqu’à l’entrée, allumant toutes les lumières sur mon passage, dont celle de la cuisine qui fait s’exclamer l’intru dans mon appartement… qui en était pas réellement un. Je trouvais un Edward ivre, assit au beau de l’entrée en train de tirer de toute ses forces pour retirer ses souliers. Il se demandait qui j’étais avant de remarquer - et bien heureusement - que j’étais nulle autre que sa propre femme!

« Edward ?! Mais qu’est-ce que tu fabriques? Il est trois heures du matin… »

Je regardai ce dernier se lever, les mains à plat au sol, les fesses dans les airs pour finalement tituber jusqu’à moi et me faire un câlin. Je le trouvais tellement bizarre… surtout qu’il était en train de me complimenter sur ce que je portais. Bon, j’aurais probablement pas porter cette bonne vieille jacquette réconfortante en sachant qu’il allait finalement venir dormir à la maison. Il avait beau me dire que j’étais belle, j’avais beaucoup de mal à me trouver ne serait-ce qu’un peu attirante. Je croisai mes bras contre mon ventre pour cacher les petits oursons qui se faisaient un câlin sur cette dernière.

« Euh… merci. Je crois que c’est la première et la dernière fois que tu vas la voir. »

Disons que je m’efforçais d’avoir toujours des pyjamas confortables mais mignons maintenant qu’on vivait ensemble. On avait beau être mariés. je tenais quand même à être le moindrement coquette puis souvent, je finissais par dormir nue… Edward vint me serrer de nouveau vraiment fort, tellement que j’en ai le souffle coupé l’espace d’un moment. Ça c’était beaucoup d’amour! Il se décolla de moi pour se mettre à me flatter le visage, un peu maladroitement… c’était pas particulièrement plaisant donc je lui pris ses mains pour écouter ce qu’il se donnait du mal à me dire. Son discours était déformé mais je comprenais où il voulait en venir. Il faut dire que le moment n’était probablement pas idéal par contre.

« Ok ok… chut… je t’aime Edward, voyons, il faut pas que tu penses le contraire. On a ça… » dis-je en lui montrant nos alliances « et ça...» dis-je en montrant nos tatouages « Et surtout, on a pleins de beaux sentiments et d’amour  dans nos coeurs qui vont nous faire passer à travers cette situation. » ajoutais-je en posant ma main sur son coeur qui battait tellement fort! « Mais je ne crois pas que cette nuit c’est le temps de s’expliquer. T’as l’air d’avoir bu… »

Ce dernier me fit un signe avec ses doigts comme quoi, c’était le cas ou tout petit peu… mais l’odeur de bière qui dégageait probablement de toutes les pores de sa peau me confirmait que c’était beaucoup plus qu’un petit peu. Je l’avais jamais vu ainsi… et que dire de sa manière de parler C’était inquiétant un peu, il semblait rester près de moi pour se tenir en équilibre. Je posai alors ma main dans son dos. Disons que je ne m’attendais pas à devoir m’occuper de lui dans cet état mais j’allais pas le laisser ainsi non plus, voyons! J’avais beau avoir un peu de colère dans mon coeur, je l’aimais beaucoup trop pour le laisser ainsi à son propre sort d’homme trop saoul.

« Ok viens à la chambre, on va aller faire dodo! Est-ce ça va? »

Je voulais qu’il me le dise s’il se sentait soudainement mal. Il mettait beaucoup de son poids de grand garçon sur la “pitite” femme que j’étais - comme il le disait si bien. Une fois à la chambre, je le laissai au beau milieu de la pièce pour lui sortir un pyjama et à peine avais-je tourné la tête que ce dernier était en train de fredonner une mélodie en se déshabillant… Mes yeux s’écarquillèrent alors.

« Ed tu.. ? » Je tenais son pyjama dans mes mains, figeant sur place un peu. « Est-ce que t’es en train d’essayer de me faire un striptease là? » dis-je en le questionnant du regard pendant qu’il essayait de détacher les boutons de sa chemise en se faisant bouger les fesses un peu… oh mon dieu, c’était clairement ça! Je posai immédiatement ma main sur ma bouche pour cacher le fait que je venais d’éclater de rire.  « Oh mon dieu Edward… arrête ça! Tu veux que je t’aide à te déshabiller? » demandais-je en riant toujours.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Retrouver Eli c'était tout ce qui comptait et je la retrouvai rapidement dans l'appartement à m'accueillir comme si de rien n'était, j'étais soulagé. Elle aurait pu me donner des coups de balais pour me faire partir, je ne sais pas trop. Je m'excusai auprès d'elle et lui fit le plus gros des câlins. Je lui dis un tas de trucs qui étaient vrais. Je l'aimais de tout mon coeur, je voulais rester son mari et je m'excusais pour ce que je ne lui avais pas dit. Je plissai les yeux un instant en mentionnant que je n'avais juste bu un petit peu. Elle ne voulait pas parler de ce qui s'était passé ce soir, mais semblait bien vouloir m'accorder son pardon.

- Luke mon ami... a eu pitié de moua... mais lui aussi ca ala pas for! On a buuu un piti peu... juste un piti peu. Jtaime, t'es bell...

Elle me prit ensuite la main pour me diriger dans notre chambre. Tout ce que je voulais c'était de l'épater et qu'elle veule me garder comme mari. Je me suis mis à fredonner une chanson de Céline Dion et à essayer de me dévêtir... Je voulais le faire pour elle, pour qu'elle m'aime encore plus. Les boutons de ma chemises étaient beaucoup plus serrés que je n'aurais cru.

- T'aime ça! T'aime ça? Viens!

Je pris ses mains et je commençai à danser à ses côtés et je l'entendais rire, c'était amusant après tout. Eli commença à me déshabiller et je trouvais que c'était plutôt bien.

- Tu veux que je fasse l'amour Eli? Je pourrais le faire stu veux? Bon.. okay tu veux pas, mais je suis dispo si tu veux. Y'a beaucoup de veux dans cette phrases... ou ses phrases.. bref... SI TU MAIMES ENCOREEEEEE!

Je fis tourner ma femme un instant avant de m'arrêter un instant.. .OUFFF pas bonne idée... Je me laissai tomber sur le lit et je commençai à essayer d'enlever mon pantalon. Ma femme vint m'aider à m'en départir et elle s'attaqua ensuite à ma chemise qui n'avait pas été très coopérative avec moi.

- Je suis bon? Je te fais bien l'amour moua?

J'attrapai Eli par le cou et lui fis un bisou pour qu'elle reste sur moi un instant. Je voulais qu'elle me dise que je lui plaisais et que je faisais bien l'amour, je ne voulais pas que ça soit comme avec Lukas et Emily. J'espérais que Eli me dise la vérité. Disons que ça m'avait fortement troublé ce que Lukas m'avait dit et je ne voulais pas avoir le même problème que lui.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Je m’étais doutée oui, que c’était en compagnie de Lukas qu’il s’était mit dans cet état. Au moins, il avait été entre de bonnes mains de quelqu’un qu’il connaissait donc je m’en faisais pas trop. Il était rentré en sécurité à la maison, c’était tout ce que je demandais. Aux dires de mon très saoul de mari, son ami aussi avait quelques difficultés et ils avaient dû discuter en faisant passer l’émotion à gorgées de bière. À voir l’état d’Edward, cette histoire avait dû lui en mettre beaucoup sur le coeur parce que je ne l’avais jamais vu ainsi, il avait à peine le contrôle de son propre corps. C’est avec tant de bien que je mal que je l’aidai à se rendre jusqu’à notre chambre, il était tard et je voulais continuer à dormir. Il devait bien en faire autant. Cependant, ce dernier avait d’autres projets en tête pour nous deux. Il se mit à chanter du Céline Dion en se déshabillant. Je crois même qu’il essayait d’avoir l’air sexy à travers tout ça. C’était très difficile de ne pas rire à un tel spectacle!

« Aaah oui… j’aime ça! T’es très sexy! » dis-je, un peu sarcastiquement mais je me doutais bien qu’il n’allait pas cerner la nuance.

On me prit les mains pour me faire danser un peu, cette situation était tellement ridicule mais c’était à la fois tellement drôle! Disons que ça faisait une pause sur les grandes émotions que nous avions vécu aujourd’hui. Tout n’était pas réglé, mais on allait attendre demain, ça ne servait à rien de replonger dans le sujet à cette heure, ni même avec Ed dans cet état. Ce dernier était d’ailleurs en train de me proposer de faire l’amour, qu’il était disponible pour le faire mais encore là… je doutais que c’était une bonne idée. Je n’eus pas besoin de dire grand chose, il se répondait lui même et la minute d’après, j’étais en train de me faire tourner sur place avant qu’il se laisse tomber sur notre lit. Bon là, il était plus calme! J’en profitai pour le déshabiller comme du monde, il était plus facile à gérer que pendant qu’il dansait. Bien docile, mon mari me demanda toutefois s’il était bon au lit, s’il faisait bien l’amour. C’était la première fois qu’il me posait cette question et j’étais heureuse qu’il le fasse à un moment où oui… je le trouvais particulièrement moins gêné et plus  entreprenant. Je le laissai capturer mes lèvres un instant mais il goûtait la bière, c’était pas très agréable… Je me décollai alors, restant par-dessus lui, les jambes de chaque côté de son corps.

« J’adore faire l’amour avec toi! Tu t’améliores de mieux en mieux en plus! Pourquoi tu poses cette question là?  Tu aimes pas ça toi?  » demandais-je en le questionnant du regard.

Je le trouvais soudainement bien préoccupé par la sexualité. Je me demandais s’il y avait quelque chose que j’avais pu faire ou dit qui lui avait mit ça dans la tête? Il était saoul et généralement, c’était le moment parfait pour avoir des réponses à mes questions car il était pas gêné. Bon, c’était de l’abus peut-être mais s’il ne voulait pas de question, il n’avait qu’à pas m’en poser aussi hein! J’étais inquiète, je voulais pas qu’il manque de confiance. Oui, parfois… c’était pas assez long et avant, les bons moments étaient beaucoup plus rares que les mauvais mais là, c’était inversé… on était sur le bon chemin de la réussite de notre vie sexuelle! Je déposai un rapide baiser sur ses lèvres parce que ça goûtait la bière et j’aimais pas ça. Je me redressai pour continuer à retirer ses vêtements jusqu’à ce qu’il se retrouve en boxer. Il était tellement mou de partout que ce fut un réel de défi de lui retirer des vêtements… alors je ne voulais même pas penser à lui en mettre. En le voyant commencer à retirer son boxer, j’écarqullai les yeux et je l’arrêtai immédiatement.

« Non non.. garde-le! Enfin...ça te va si tu restes en boxer pour dormir? Est-ce que tu voudrais prendre une petite douche? Vas-tu être malade? Ok je sais c’est beaucoup de question en même temps mais je me suis jamais occupé de quelqu’un dans cet état… » dis-je, debout devant le lit, les mains sur les hanches… avait-il l’intention de bouger? Car il était en étoile au beau milieu du lit là… ça serait un sacré défi arrivé à le déplacer par moi-même.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Je me sentais bien de retrouver Eli chez nous. Je voulais maintenant qu'on ne se quitte jamais, qu'on ne se chicane plus non plus. Une fois sur le lit, j'en profitai pour demander à Eli si elle aimait ça faire l'amour avec moi parce que des fois je savais que je n'étais pas génial. Elle me rassura en disant qu'elle me trouvait meilleur qu'avant et c'est ce qui me rendit le sourire immédiatement.

- Nonnnnn J'adoreee ça!!!!! Cè juste que la copinte de Luk aime pas le sexe de Luk je pense. Je voulais èt sur!

Eli m'avait enlevé mes vêtements, il ne restait plus que mon boxer, j'avais l'intention de l'enlever quand je fus arrêter dans mon élan. Eli comment ça à me dire des trucs, mais je dirais que je n'avais rien compris. C'était difficile de me concentrer pour bien comprendre et là tout ce que j'avais entendu c'était des mots qui volait partout dans la pièce. Elle m'avait sans doute poser des questions, mais je dirais que mon attention s'était arrêté sur ses yeux.

- T'as de beaux yeux!

Je regardai le plafond un instant, j'étais plutôt bien dans cette position oui, mais en même temps tout tournait et je dirais que ça, c'était pas mal moins cool. Je redressai assis et je regardai ma femme un instant.

- Me sens pas bien!

Je ne sais pas trop si c'était parce que j'avais dansé, trop parlé... mais je dirais que le mal de coeur venait de me prendre. Je me levai tout doucement pour chanceler vers la salle de bain où je pris place sur le bord du bain en attendant que je sois malade. C'était rare que j'étais malade, mais là je dirais que j'avais un peu peur. J'allais pourtant bien toute à l'heure et là j'avais une soudaine envie de vomir.

- Excuse-moi Eli, jsuis un mauvais garçon! Va dormir, je vais dormir là moi.  

Je m'installai dans le bain, je dirais que le froid m'aidait beaucoup. Ce n'était pas très grand, mais c'était mieux que rien. Je préférais que ma femme ne voit pas tout ça et qu'elle aille dormir vu qu'on était en pleine nuit. Je l'avais déjà réveillé, donc je dirais que c'était déjà trop. Tout ce que je souhaitais maintenant c'est que je ne sois pas malade. J'avais bu pas mal oui, mais je préférais que mon estomac ou mon foie s'occupe d'éliminer toute cette bière.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

« Woah! Ça doit pas être une situation facile! Lukas doit être triste de tout ça... mais t'inquiètes pas pour nous! » 

Je lui fis un petit sourire en coin. Pour la suite, j'avais beau dire n'importe quoi à Edward, je voyais dans ses yeux qu'il n'était pas du tout là avec moi, je lui parlais et c'était un peu comme si je parlais le chinois. Penchée au dessus de lui, je restai un moment en suspend suite à mes nombreuses questions... auxquelles il me répondit que par un commentaire, un beau compliment sur mes yeux. Même complètement saoul et perdu il avait le don d'être encore complètement mignon!

« Euhh... merci. » 

Mais il ne répondait pas vraiment à mes questions, je ne savais donc pas plus quoi faire de lui. Je restais à genoux sur le coin du lit à le regarder faire l'étoile au beau milieu de ce dernier. Au bout d'à peine une minute par contre, il se redressa, affirmant qu'il ne se sentait pas bien. Oh lalala! Je me redressai immédiatement sur mes pieds, le regardant se lever du lit lentement pour marcher, tel un zombie jusqu'à la salle de bain. Je restais près de lui – comme si j'allais être capable de le rattraper en cas de chute, du haut de ses nombreux pouces de plus que moi... et kilos aussi! Il se rendit comme un grand à la toilette, je restai dans le cadrage de la porte, attentive à ce qu'il faisait et surtout prête à intervenir en cas d'incident. Il devait avoir le cœur qui lui levait mais il ne semblait pas capable de vomir quoi que ce soit. Monsieur Keller préféra alors d'aller s'installer dans notre petit bain... le spectacle était assez drôle de le voir, ce grand humain dans la trop petite baignoire et tout ça en boxer. Par contre ce qu'il disait, j'aimais pas ça! C'était pas vrai.

« Arrête de dire ça! T'es la meilleure personne du monde entier! Et puis... je suis ta femme dans la santé comme dans la maladie. Bon, t'es pas malade mais tu te sens pas bien donc ça s'applique aussi. Laisse-moi m'occuper de toi! »

Je quittai pour la cuisine où j'allai lui chercher un grand verre d'eau. Je reviens ensuite pour le voir, à moitié endormi avec le coup de travers et les jambes sorties du bain. Ça devait pas être le grand confort. Je me penchai au-dessus de lui en chuchotant son prénom, touchant du bout du doigt son front bien moite. Ce dernier ouvrit les yeux doucement, ses yeux étaient dans le même trou et il semblait ne plus savoir où il était. Ça faisait à peine deux minutes qu'il dormait.

« Donne-moi tes mains,  je vais t'aider à te sortir de là, on va aller dans la chambre, je t'ai installé une poubelle juste à côté du lit au cas où tu serais malade! » Il me tendit péniblement ses mains et je forçai de toute mes forces pour essayer de le lever de là. « Eddy, tu vas devoir t'aider, s'il te plaît mon amour! Je suis pas forte moi et t'es un grand monsieur. »

En marmonnant quelque chose de peu compréhensible, il fit l'effort – qui semblait surhumain pour se lever finalement, trébuchant à moitié en quittant son lit improvisé. Une fois sur pieds, je lui fis prendre de grandes gorgées d'eau et hop, on retourna à la chambre où je m'occupai de le mettre au lit, plus correctement que la dernière fois. Je pensais bien que l'alcool venait de l’assommer, il n'avait plus aucune énergie. J'avais l'impression de m'occuper d'un petit enfant comme j'avais l'habitude de le faire finalement. Je me couchai de l'autre côté du lit, pensant qu'on allait pouvoir dormir finalement mais... non. Je fus tirer du sommeil, ce qui me semblait être que quelques minutes plus tard par les bruits d'Edward en train de vomir à mes côtés. Vite, je me levai, pour contourner le lit, il avait visé juste mais il en avait aussi partout autour. Ça sentait la mort, c'était horrible. Prise par la fatigue, le découragement et toutes les émotions que j'avais eu dernièrement, je commençai à pleurer. J'aimais pas le voir comme ça d'abord mais là, c'était vraiment une journée de merde jusqu'à la toute fin. Je jetai un coup d’œil au réveil, il était au moins six heures du matin, on dormait depuis plus longtemps que je le pensais mais là... il y avait du vomis partout par terre et on pouvait pas laisser ça comme ça. Toujours penché, je m'approchai pour lui frotter le dos en reniflant mes pleurs un peu.

« Ça va mieux? »

Parfois, quand on se sent pas bien, il suffit que de ça pour se sentir mieux  ensuite. J'espérais qu'il avait désaoulé un peu et qu'il était plus docile parce que là, je riais plus comme lors du striptease... je désespérais surtout.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Je ne me sentais vraiment pas bien et tout ce que je voulais faire maintenant c'était dormir. Je dirais que la baignoire c'était l'idée la plus intéressante pour moi. C'était froid et c'est ce que je recherchais. Je m'installai à l'intérieur pour y fermer les yeux un instant. Je ne voulais pas déranger Eli, je voulais qu'elle aille se recoucher afin de dormir. Mon mal de coeur allait surement passer. Eli était bien trop gentille avec moi, je me disais que je devais être vraiment décevant. Elle me dit quelque chose que je ne compris pas avant de disparaitre. Je sombrai pendant un instant jusqu'à ce que je sente des doigts se poser sur moi pour me redresser. J'avais du mal à ouvrir les yeux, mes paupières étaient si lourde. Ma femme me tendit un verre d'eau que je pris par gentillesse pour une boire la gorgée la plus petite qui soit. Je lui tendis le verre avant de me laisser tomber contre la baignoire. Par contre, la jeune femme avait décidé autre chose pour moi. Elle voulait que je me couche dans le lit avec elle... J'ai compris qu'elle y avait placé une poubelle au cas où j'aurais envie de vomir. Dans un effort surhumain, je réussis de m'extirper du bain pour suivre Eli dans le lit. Je m'installai par contre par dessus les draps parce que j'avais trop chaud et je me tins près du bord si le pire arrive. Merciii, murmurai-je doucement avant de perdre la carte. Eli commença à bouger dans le lit et je l'entendis me demander si j'allais mieux. En ouvrant les yeux, je compris vite que j'avais été malade sans m'en rendre compte.

- Ahh... non... je me sens surtout nul.

Mal de tête, assoiffé, je dirais que j'avais vécu meilleur jour. Je me redressai parce qu'il fallait que je ramasse tout ça et je ne voulais surtout pas que ma femme le fasse pour moi, déjà qu'elle avait dû me ramasser pendant la nuit. Je ne me souvenais pas de grand chose. J'entendis Eli renifler ce qui me fit penser qu'elle pleurait... Comment se sentir encore plus mal? Je me redressai et pris soin d'allumer la lampe pour éviter de marcher en plein de dedans.

- Ne t'en fais pas je vais tout nettoyer... Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a prit... Je ne t'ai pas fait mal j'espère?

À peine levé, j'étais encore un peu étourdit, mais là je devais faire bien des efforts pour essayer de me rattraper. Je voyais bien qu'elle était triste...

- Je ne le ferai plus! Promis!

J'imagine qu'elle s'était sentie forcée de m'aider alors qu'Elle ne le voulait pas vraiment après ce qui s'était passé. Au lieu d'arranger les choses, je crois que je les empirais et je ne savais vraiment pas quoi faire pour me rattraper maintenant. J'avais peur qu'Elizabeth veuille me mettre à la porte et pire encore divorcer. Je quittai la chambre pour me nettoyer d'abord et revenir avec des serviettes pour enlever le vomi qui jonchait le sol. Je me questionnais à savoir si je devais encore m'excuser ou bien m'en aller.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

C’était vraiment une journée merdique et voilà qu’encore, je me faisais réveiller une fois de plus par Edward qui était en train de vomir partout. J’avais tenté de m’occuper de lui du mieux que je le pouvais, malgré le fait que j’avais jamais pris soin de quelqu’un de trop saoul et voilà que c’était pas encore passé. Je lui demandai si ça allait et c’est à ce moment qu’il se leva, complètement perdu. Je compris qu’il avait été malade sans s’en rendre compte… génial! J’avais aussitôt contourné le lit pour voir les dégats et la poubelle n’avait pas été efficace : il y’en a avait partout. Dans mon découragement, ma fatigue et ma peine, ce fut plus fort que moi, je m’étais mise à pleurer. Je ne savais plus quoi faire de lui, j’étais vraiment exaspérée et j’avais pas envie de nettoyer tout ça, c’était dégoutant! Edward s’empressa d’ouvrir la lumière sur sa lampe de chevet et je n’eus pas le temps de sécher mes larmes. Je secouai négativement la tête à sa demande s’il m’avait fait mal… pas physiquement, non et c’était de ça qu’il voulait parler. Au moins, mon mari semblait un peu plus apte à pouvoir se gérer lui-même et donc, de ramasser son dégat. Je reniflai un bon coup en secouant positivement la tête à ses excuses.

« Ça serait bien que la prochaine fois, si ça arrive que ça soit dans la toilette… mais je sais que t’as pas fait exprès, c’est juste que… je suis fatiguée. »

À moins qu’il parlait de revenir tard la nuit complètement saoul? J’allais pas l’empêcher de boire non plus avec ses amis et j’allais pas non plus le laisser seul dans un état lamentable s’il abusait de l’alcool. C’était plus fort que moi, malgré tout, je devais prendre soin de lui car je voulais qu’il soit bien. Je savais que c’était pas son genre non plus de déborder ainsi, c’était la première fois que ça arrivait et j’espérais bien que ça en devienne pas une habitude.

« Tu peux tout mettre dans la machine à laver, je vais laver le lit également. Si tu veux continuer à dormir, je crois que tu devrais le faire dans le salon… » déclarais-je en commençant à défaire les draps.

Je le voyais du coin de l’oeil, rester là sans trop savoir quoi dire ni quoi faire. Je savais pas trop comment me comporter par rapport à tout ça présentement. Je préférais pas dire grand chose. Il se résigna à aller porter le tout pour se faire laver et bien rapidement, j’en fis de même pour partir le tout. Par la suite, je m’occupai de nettoyer le plancher car c’était pas qu’avec des serviettes que le plancher allait redevenir propre et faire partir la mauvaise odeur. Pendant ce temps, Edward semblait être sous la douche, ça allait probablement l’aider. J’allumai un petite chandelle, question de remettre un peu de fraîcheur dans la chambre et j’ouvris la fenêtre. Il était tôt, mais le soleil entrait déjà pas mal dans la chambre. Je me changeai pour enlever cette foutu jacquette et enfiler quelque chose qui allait cacher ma blessure au bras de la veille. Je retrouvai Edward couché sur le sofa à fixé le plafond, il semblait vraiment pas dans son état et ça me faisait un peu de la peine de le voir comme ça. J’arrivai donc vers lui avec un cachet pour aider son mal de tête et un verre d’eau que je posai sur la petite table du salon à ses côtés. Je pris place sur mes genoux devant lui en passant ma main doucement dans ses cheveux trempés par sa douche. Sa tête se tourna vers moi, son visage était aussi triste que le mien.

« J’aime pas ça me sentir comme ça par rapport à toi… c’est vraiment pas une situation agréable et je suis désolée d’avoir quitté rapidement hier. J’avais besoin de prendre l’air, c’était beaucoup à prendre pour mon petit coeur. »

Je prenais ma part des torts dans l’histoire. Sur le coup, je n’avais pas eu envie d’entendre ce qu’il avait à me dire. S’il voulait le faire maintenant, j’étais prête… et je voulais vraiment qu’on règle ça. Mais je pouvais également comprendre s’il se sentait pas bien et qu’il voulait attendre un peu.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

- Pardon... Pardon... Je vais tout nettoyer... recouche toi! Ouin.... faut laver les draps han?

Je me sentais vraiment mal d'avoir gaffer de la sorte en plus que hier ça avait mal fini tous les deux. Je pouvais dire que j'allais m'en souvenir longtemps de cette soirée avec Lukas où on avait bu un peu trop. Eli proposa de laver les draps et me conseilla d'aller dormir sur le canapé. Qu'est-ce que je pouvais répondre à cela? Elle avait bien raison de m'envoyer dormir là-bas vu toutes les bêtises que je fais. J'allais chercher le nécessaire pour tout ramasser... Serviettes, produits nettoyants, mais je dirais que je n'étais pas à ma plus grande forme pour y arriver. Je ne me souvenais pas de grand chose, mais je savais que peut-être que j'avais fait ou dit des trucs qui auraient pu gêner Elizabeth. Une fois que cela fut bien ramassé, je dirais que je feelais juste pour aller me recoucher, mais je devais aller me laver, vu que je puais le rat mort. Une fois la douche prise, je m'empressai de mettre un pyjama pour aller dans le salon. J'avais sorti une couverture pour au moins me couvrir un peu. Je dirais que je me sentais mal d'avoir mis Eli dans toute cette situation. Je savais qu'elle était très fâchée, je me questionnait beaucoup à savoir ce qu'elle pensait de moi maintenant. Je sentis ensuite des pas approchés et Eli s'installa à mes côtés pour m'offrir des cachets et de l'eau. Je ne pouvais que la remercier pour son bon geste. J'avais quand même peur de la suite. Je fus surpris de voir qu'elle s'en voulait. Je la serrai contre moi pendant un instant.

- Ne t'excuse pas, ça se comprend tellement... Je suis désolé que tu sois tombé sur tout ça d'un coup, mais je ne veux pas que tu doutes de moi. J'ai toutes les explications pour ce que tu as trouvé dans ma voiture et pour mes papiers...

Je repris une respiration parce que quand même, je n'avais pas été génial.

- Je veux pas que tu te sentes mal vis à vis de moi, ça me fait mal en dedans... J'ai cru que tu ne voulais plus de moi... et après avoir vomi partout, ça ne me surprendrait pas du tout...

J'appréciais qu'elle prenne le temps pour venir me voir et me parler de ses craintes parce que dans notre groupe de soutien, il était important de vivre nos émotions. Je regardai ma femme dans les yeux et j'étais prêt à lui donner toutes les explications nécessaires tout de suite même si je me sentais pas vraiment en forme.

- Je veux que tu saches que si tu as trouvé une arme c'était dans le temps où j'étais avec Leo et Nessa... Il m'a donné une arme alors que j'en voulais pas, mais il m'a forcé à la prendre et à suivre ses directives... Puis, j'ai gardé l'arme au cas où juste comme défense et je l'ai oublié là... Je suis désolé que tu l'ais vu... alors je vais m'en débarasser pour t'éviter que ça t'effraie. Je te jure, je n'ai jamais tué personne et je ne veux pas non plus blesser personne.

Pour ce qui est de mes papiers.

- Je ne sais pas trop ce qui s'est passé pour mon dossier à l'immigration, mais ne t'en fais pas, je suis sûr que c'est un oubli de leur part parce qu'avant de me marier, j'avais fait toutes les démarches pour que ça soit correct.

Je ne sais pas si ça la rassurait, mais je l'espérais vraiment beaucoup. Je ne voulais pas qu'elle ait peur de moi ou qu'elle se sente trahie... Bref, je voulais tellement qu'elle me croit. Je n'étais pas vilain, enfin je crois pas!

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Ça n’avait pas été une bonne journée la veille, ni même une belle nuit qui venait de passer. Edward était entré complètement saoul et voilà que je m’étais fais réveiller car mon cher amoureux avait vomit une bonne partie de l’alcool qu’il s’était enfilé hier. Ça sentait la mort, il en avait partout et je ne pouvais tout simplement pas continuer à dormir dans ce genre de situation. Je devais avoir dormi 3h-4h dans ma nuit, j’étais épuisée et tellement émotive à la fois. Une fois tout nettoyé, y comprit Edward, j’allai retrouver ce dernier au salon pour discuter un peu. Je voulais pas passer une seconde de plus à vire cette situation qui me faisait beaucoup de peine. J’avais décidé de prendre les choses en main, m’excusant la première de l’avoir quitté en apprenant tout ça. Rapidement, Edward m’avait attiré à lui pour me serrer dans ses bras. Je l’avais serré de nouveau, fermant les yeux un bref instant avant qu’il ne reprenne parole pour me dire qu’il allait tout m’expliquer. J’étais prête à l’écouter attentivement, même si je sentais que ça allait me bouleverser émotionnellement.  Comme je m’étais bien doutée, en repensant à la situation, l’arme trouvé dans sa voiture datait de sa drôle d’époque où il trainait avec de mauvaises fréquentations. Il m’affirma toutefois qu’il allait s’en débarrasser qu’il ne voulait pas que je sois apeurée car il n’était pas dangereux. Je bougea la tête de haut en bas rapidement.

« Je crois que je préférerais que tu t’en débarrasses, oui. T’es beaucoup mieux que tout ça… »

Que la violence, que les armes et que tout ce que ça pouvait impliquer. Disons que ça m’avait fait très peur à la minute où je l’avais vu car jamais je n’aurais pensé une seule seconde qu’Edward en possédait, c’était pas son genre. Mon mari enchaîna ensuite avec l’invalidité de ses papiers d’immigration qui faisait en sorte que techniquement, on était même pas mariés présentement… symboliquement oui mais pas légalement en tout cas. Il devait se rendre au bureau de l’immigration rapidement pour en savoir plus à ce sujet et essayer d’arranger les choses.

« Je te crois Edward, mais j’ai peur que ça ne soit pas au niveau de tes papiers, qu’ils réalisent en fait que t’es pas admissible à vivre ici. Quand t’es rentré aux États-Unis… tu avais techniquement le droit de rester 6 mois sans visa… est-ce que tu as fais des demandes par la suite ou bien tu as oublié? »

Je voulais pas qu’il prenne mal mes questions mais je le connaissais bien mon mari, il avait le don d’oublier des choses des fois, et je devais lui rappeler. Il était un peu dans la lune donc il avait peut-être pas réalisé tout le travail que ça pouvait comporter d’avoir une citoyenneté américaine. Il avait de la chance toutefois de venir d’un pays “ami” et non pas du Pakistan, par exemple.

« Il n’y a pas que ça… qui me chicotte Edward. » Je lui fis un petit visage incertain, je savais que j’allais sur une pente dangereuse mais il abordait tous les sujets, sauf le plus important de tous, à mon avis. « Quand t’es allé les deux fois en psychiatrie, c’était pourquoi? » Je savais que la première fois, c’était en rapport avec ses parents mais ça avait toujours été flou pour moi, la deuxième fois, avant Noël, j’étais même pas au courant. « Tu sais, les deux fois… tu t’es sauvé. Ça m’inquiète d’entendre ce genre de chose. Ils t’ont dit quoi les médecins là-bas ? »  demandais-je d’un ton très calme tout en soutenant son regard, il savait bien que je le jugeais pas, je voulais juste comprendre.

Peut-être qu’au final, il avait besoin d’aide… c’était pas anodin de se retrouver là-bas, encore moins deux fois.

(c) Liliana