Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Ces trois derniers jours, avec Alec, nous avions commandés à emporter auprès de quatre lieux différents. Nous avions testé presque toutes les saveurs du monde : asiatique, indien, français, italien ou encore marocain ! Notre bouche en avait eu pour tous les goûts, mais c’est assez pour moi. Pas que cela me déplaise de goûter des saveurs du monde, mais les plats à emporter c’était pas ce que je préférais le plus. Je savais cuisiner et je cuisinais assez bien alors je me disais qu’il était quand même malheureux de ne pas manger des plats maisons. En faite si nous avions fait cette cure c’est parce que ni l’un, ni l’autre n’avait vraiment eu le courage ou le temps de faire les courses ces derniers temps. Alec n’était pas très fan des supermarchés, avec la foule il ne se sentait pas très à l’aise alors je l’envoyais bien souvent à la supérette du coin, mais ils n’avaient pas tous les produits que nous consommions au quotidien. Je profitais alors de mon jour de congé et d’un peu de motivation passagère pour me rendre au supermarché. Il était grand temps de remplir les placards et le frigo. J’avais enfilé une tenue plus que décontracte, un simple jogging noir et un t-shirt bordeaux avec une paire de basket confortable. Je devais marcher jusqu’au bus puis marcher dans le centre commercial, autant être le plus à l’aise possible. Deux sacs de courses dans les mains, mon portefeuille dans ma poche, je me pressai pour que ma laborieuse corvée soit terminée au plus vite.

Au centre commercial, je savais ce dont j’avais besoin et donc je ne trainai pas dans les rayonnages inutilement. De toute manière je n’avais pas vraiment d’argent à dépenser pour des futilités. Je prenais le strict nécessaire et puis voilà. Alors que je regardais l’heure sur mon portable, je me rendais compte que j’allais bientôt avoir mes règles. Je ne savais plus si j’avais de quoi durer le temps de mon cycle. Je me dirigeai donc vers le rayon approprié à la recherche d’une boite de tampons et de serviettes hygiénique. De toute manière cela ne se perdrait pas. A côté des boites colorées, plus attirantes les unes que les autres, mon regard se posa sur une boite de cup menstruelle. J’avais vu la pub passait sur internet. Economie, plus écologique et moins contraignant, quoi que … Il fallait tout de même être agile de ses doigts. J’hésita. Je pris la boite la regarda, lisant toutes les lignes qui pouvait me donner envie de sauter le pas. Je reposai la boite et tourna le dos au produit. Je terminai mes emplettes avant de repenser à la cup menstruelle. Allez quoi, qui tente rien à rien. Je regardai à nouveau mon téléphone en rentrant dans le rayon. Malheureusement mon inattention m’amena à bousculer une jeune femme qui reculai d’un pas.

« Oh pardon … ! » m’excusai-je en relevant la tête. Je reconnu immédiatement la jeune femme. « Elizabeth ! Comment vas-tu ? »

Je lui offris un large sourire, contente de la revoir. Avec les vacances de noël qui étaient passées, cela faisait un petit moment que je ne l’avais pas vu. Cela me faisait plaisir de la croiser. En détaillant son visage, je remarquai qu’elle semblait quelque peu soucieuse. Sans le vouloir mes yeux passèrent de son visage aux produits dans son dos. Elle se trouvait être devant les tests de grossesse. Est-ce qu’il était de bon ton de la féliciter ? Ne voulant pas être trop envahissante je me tu.

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Ma vie était bizarre présentement. Il y avait du bon, mais il avait également du moins bon. Techniquement, on aurait tout simplement dû célébrer Edward et moi de ne plus avoir de dette grâce à Chris qui m’avait aidé à bien investir un petit montant d’argent qui avait porté fruit et commencer à faire un beau petit bébé d’amour pour agrandir notre famille mais la vie en avait voulu autrement. D’abord, Edward avait un pistolet avec lui depuis toujours et je l’ignorais… notre mariage n’était pas encore valide à cause d’une erreur d’immigration également. Déjà là… ça faisait beaucoup mais en plus de ça, j’avais appris des choses sur sa santé mentale qui me troublait à un point tel que j’avais du mal à ne pas y penser plusieurs fois par jour. J’avais fais des recherches - quand il n’était pas à la maison, naturellement. Plusieurs symptômes de la schizophrénie pouvait se rapporter à quelques uns de ses comportements mais il me disait qu’il n’était pas malade, et il ne prenait pas de médicaments et il fonctionnait très bien! C’était tellement compliqué tout ça! Et s’ajoutais à tout ça, les menaces de Léo, l’ennemi juré d’Edward. Je m’étais ramassée à l’hôpital à cause d’une crise de panique provoqué par ce dernier!

Et tout ça nous menait à aujourd’hui : moi devant les rangées de tests de grossesse à cause d’un retard de trois jours dans mes règles. On ne se protégeait plus depuis un moment Edward et moi car on avait décidé de ne plus le faire dans l’espoir qu’un petit ange se pointe le bout du nez mais là, j’angoissais. Avec tout ce qui se passait, je me disais que c’était pas le bon moment. Le pire dans tout ça était que je ne voulais pas en parler à personne : je voulais pas faire de faux espoirs à mon mari et je voulais pas impliquer d’autres personnes dans tout ça. Personne de mon entourage savait qu’on essayait - sans vraiment essayer - d’avoir un bébé. Bref, j’étais là en train de me ronger les ongles à regarder les diverses marques de tests. C’était lequel le meilleur? C’était cher en plus! Est-ce que j’étais mieux d’en prendre deux pour être certaine? Deux de la même marque? Non… deux de deux marques différentes à mon avis! C’est pendant que je me posais toutes ces questions que je ne remarquai pas la jeune femme qui fonça directement sur moi. Il faut dire que mons tress me faisait piétiné un peu. Je m'empresserai de m’excuser en tournant la tête vers la concernée avant d’y voir un visage familier.

« Kathelyn… wow! je… » Je m’attendais pas ça, j’en devins même automatiquement rouge comme une tomate. Cette dernière s’empressa de me demander comment j’allais mais la surprise me fit répondre quelques secondes plus tard. « Hum ça… » Je jetai un coup d’oeil aux étagères devant moi avant de fermer les yeux un instant pour les ouvrir, tenant toujours un test de grossesse dans mes mains... je pouvais rien faire, j'étais prise avec, j'allais pas non plus le lancer au bout de mes bras hein! « Excuse-moi ça va… ça va et toi? »

J’étais gênée, je ne pensais pas tomber sur qui que ce soit ici. Pas que j’étais pas contente de voir Kathelyn mais disons que j’aurais aimé que ça soit dans une autre situation que moi qui regardait les tests de grossesse… puis faut dire que c’était difficile à cacher que c’était pas ça que je faisais. C’était soit ça ou à côté… c’était les trucs contre les vaginites. Dans les deux cas, c’était… particulier disons.

« Ça fait longtemps. Je m’attendais pas à tomber sur toi ici tu… quel bon vent t’amène? » Bon ok… c’était juste étrange comme question surtout qu’elle tenait des tampons et des serviettes dans ses mains, c’était assez évident, disons-le! « Ahh oui, le fameux temps du mois hein! T’as fais de bons choix je… j’aime beaucoup ceux-là! » dis-je en tapotant un peu sa boite de tampons.  

Merde, ça allait de pire en pire, j’avais l’air tellement bizarre et je ne savais plus comment rattraper le truc là! Est-ce que je pouvais disparaître dans le plancher, svp?

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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J’avais malencontreusement bousculée Elizabeth par hasard au centre commercial. Une rencontre assez inattendue étant donné que nous nous étions rentrées dans un rayon des plus glamour. J’étais tout de même heureuse de la revoir, cela faisait un moment maintenant que nous nous étions pas vues. Je lui demandai si elle allait bien. Avec hésitation elle me répondit un léger ça va puis me retourna la question.
 
« Je vais très bien ! »
 
Je lui offris un sourire alors que mes yeux rencontraient le produit tenu entre ses mains. Elizabeth me demanda ce que je venais faire ici. Cela semblait évident, nous étions dans un centre commercial, j’y venais faire mes courses, mais je savais que c’était plus par politesse et par envie de faire la conversation peut-être qu’elle me demandait cela.
 
« Mes placards étaient bien vides donc je suis venu faire le ravitaillement. Et puis j’avais besoin de produits un peu plus personnel. » dis-je en lui montrant les boites que je tenais dans les mains. Je les fourrai dans un de mes deux sacs de courses que j’avais posé sur le sol. Elizabeth me conforta dans mon choix de marque de tampons et serviettes hygiénique. « Je voulais essayer la cup menstruelle, mais je sais pas trop ce que ca vaut. Je me dis que je ferais pas mal d’économies avec ca. Tu connais peut-être ? »
 
Je me mis à rougir un peu. Notre conversation était typiquement féminin, plus féminin je crois qu’il y avait pas. C’était même assez intime dirais-je. C’était également un peu étrange de parler de ça mais si je pouvais récolter des conseils de la part d’une femme de confiance c’était pas plus mal. Je passai une main dans ma queue de cheval machinalement avec un sourire un peu gêné.
 
« Et toi … ? »
 
Ma voix était un peu hésitante. Je ne savais pas trop si je pouvais m’aventurer sur ce terrain là ou pas. Je savais qu’elle s’était mariée avec son copain mais mariage ne voulait pas toujours dire projet d’enfant … Alors je ne savais pas bien si c’était une bonne situation ou une mauvaise que de la voir devant les tests de grossesses.
 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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C’était pas que je ne voulais pas parler avec Kathelyn. Bien au contraire, c’était une jeune femme exceptionnelle avec qui je m’étais rapidement bien entendu mais là, disons que la surprise m’avait rendu bizarre… si j’étais en train de regarder n’importe quoi d’autre que des tests de grossesse, ma réaction aurait été différente, c’était certain. Elle me demanda comment j’allais, je lui rendis sa question dont la réponse fut positive. Puis, en étant tout aussi étrange qu’au début, je la questionnai sur ses raisons d’être ici aujourd’hui… J’avais juste envie de me cacher tellement j’assumais pas du tout de quoi j’avais l’air là! Après qu’on se demande pas pourquoi j’avais pas beaucoup d’amis… Comme si tout était parfaitement normal - et je la remerciais pour ça - Kathelyn me répondit sur ses tampons et serviettes, relançant même la conversation en me parlant de coupe menstruelle.

« Je connais oui mais je n’ai jamais personnellement essayé encore. Je sais que c’est avantageux économiquement et bon pour l’environnement mais je sais pas… ça m’fait peur un peu! » dis-je en riant quelque peu. « Ça semblait différent et l’idée de vider mon sang quelque part… aaaah...Mais bon, je devrais essayer avant de juger…  »

Disons que ça m’avait fait peur aussi en n’ayant pas de relation sexuelle de me mettre ça là… c’était beaucoup plus gros qu’un tampon quoi! Petit détail que je gardai pour moi par contre. Mon coeur s’emballa lorsque la jeune femme me retourna ma question à propos de ce que je faisais ici. Oh la la…

« Moi je… »

Je regardai la boite que j’avais dans la main pour lui montrer plus clairement. Elle me posait la question mais elle savait, c’était pas mal évident à mon avis. Il n’y avait pas de quoi avoir honte au final, je le savais bien mais c’était délicat...

« Ouais...C’est assez ironique… Moi c’est tout l’inverse de tes achats! Je t’avouerai que je ne sais pas lequel choisir… il a tellement de choix… c’est déjà stressant et de pas être capable de faire un choix, ce l’est encore plus en fait! » Je me tordis un peu la bouche en regardant les tablettes pour retourner la tête vers la jeune femme. « T’as déjà acheté ça.. toi? »

Je me disais qu’elle n’avait peut-être pas d’enfant mais comment en être certaine? Et puis… c’était pas nécessairement parce qu’on avait pas d’enfant qu’on en avait déjà fait. Parfois on doute, comme moi présentement… surtout que je me protège plus du tout.

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Je profitai d’être lancée sur une conversation purement féminine avec Elizabeth pour lui demander un avis sur la coupe menstruelle. J’avais lu des commentaires sur internet plus ou moins convaincant mais quoi de mieux que d’avoir un avis de quelqu’un qu’on connaissait réellement ? Manque de chance pour moi elle n’avait jamais testé ce produit, m’avouant même que cela lui faisait un peu peur. Je pouvais la comprendre. C’était si …. Inhabituel comme technique. Et c’est vrai que le fait de devoir la vidée, la lavée pouvait être un peu plus contraignant qu’un simple tampon qu’on jetait à la poubelle après utilisation. Mais bon, si je ne tentais pas je ne saurais pas ! Lorsque je lui retournai sa question, la jeune femme hésita à me répondre. Elle m’expliqua être là pour l’inverse de ma raison. Je lui souris gentiment lorsqu’elle m’exposa détresse avant de secouer négativement la tête.
 
« Non jamais. Je pense que tous se valent sinon ils ne seraient pas vendus. Je prendrais peut-être pas le moins cher on sait jamais qu’il soit moins performant, même si je sais que le prix ne veut pas forcément dire qualité. »
 
Dans sa situation c’est ce que j’aurais fait. Psychologiquement j’aurais pris celui qui était en milieu de gamme. Pas le moins cher car j’aurais peur que le teste ne fasse défaut et pas le plus cher car ca n’en valait pas forcément la peine.
 
« Si tu veux être certaine du résultat, prends-en un deuxième peut-être ? »
 
Je n’étais sans doute pas la meilleure conseillère qui soit étant donné que je n’étais jamais passé par cette étape-là dans ma vie, mais je faisais de mon mieux. Au complexe, les tests de grossesse ca n’existait pas. De toute manière à quoi ça aurait servi ? L’avortement n’était pas quelque chose qui se pratiquait donc si bébé il y avait dans tous les cas il fallait le garder. Test ou pas test rien n’y changeait. Ici, à l’extérieur, les femmes avaient le choix.
 
« Est-ce que ça va allait ? » lui demandai-je légèrement inquiète, la voyant regarder les tests de grossesses anxieuse. « Est-ce que ton copain, ou plutôt mari maintenant, est chez vous ? »
 
Je m’inquiétais un peu de la voir rentrer chez elle toute seule et faire ce test sans un soutien. Elle ne semblait pas très heureuse de devoir en passer par là, mais peut-être m’inquiétai-je pour rien. Mon instinct me disait qu’elle redoutait un peu le résultat sous forme de petites barres.
 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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J’essayais d’aider Kathelyn du mieux que je le pouvais mais je n’y connaissais pas grand chose en coupe menstruelle. Je la trouvais bien courageuse de vouloir l’essayer, je savais que économiquement et environnement parlant, c’était le meilleur choix mais j’étais pas prête à me rendre là. Le principe d’aller vider sa coupe dans l’évier et d’aller le chercher les doigts là en bas… ça m’intéressait pas vraiment. D’autant plus que vu la grosseur, j’avais du mal à m’imaginer qu’on pouvait pas le sentir. Bref, la conversation tourna vers moi et je n’eus pas trop le choix de lui informer la raison de ma présence ici, surtout que je me tenais devant les tests de grossesse que j’avais une boite dans les mains. Je lui fis part de mes interrogations tant qu’au choix à prendre. Il y en avait tellement, j’écoutai donc Kathelyn attentivement en secouant positivement de la tête.

« Hum, non tu as raison. Je vais y aller avec cette marque! J’ai vu des annonces à la télévision en plus, je crois qu’il est assez populaire! » dis-je en reposant celui que j’avais pour prendre celui dont je parlais. « Et pour être certaine… je vais en prendre deux oui. »

Finalement, c’était bien qu’elle soit là, c’était juste d’avoir un deuxième avis que j’avais besoin au final. Juste ça, m’enlevait un gros poids sur les épaules.

« Merci beaucoup! » lui dis-je, un petit sourire sur le coin des lèvres.

Maintenant, il ne restait plus qu’à passer à la caisse et rentrer chez moi faire pipi là-dessus. Mon dieu, pourquoi est-ce que ça me rendait dans un pareil état? Je ne pensais pas être aussi stressée par tout ça! La jeune femme sembla voir un peu l’inquiétude dans mon voyage puisqu’elle me demanda si ça allait aller et si mon mari était à la maison. Je secouai négativement la tête pour sa dernière question.

« Non… il, il est au boulot et je voulais en profiter justement pour le faire pendant ce temps… » commençais-je en haussant les épaules. « C’est qu’il veut vraiment un bébé, il veut qu’on commence une famille, moi aussi mais… mais  lui il est prêt depuis longtemps et je veux pas lui faire de faux espoirs. Je lui dirai peu importe le résultat du test quand même mais voilà… Je suis seule là-dedans en ce moment. »

J’étais extrêmement pensive, comme si j’étais à peine présente. Disons que mon esprit voyageait beaucoup et j’étais en train de vivre tellement d’émotion différente. J’avais envie de lui annoncer qu’on attendait un petit bébé mais j’étais stressée avec tout ce qui se passait. En revanche, je savais que ça le rendrait triste que je lui dise que j’avais passé un test et que je n’étais pas enceinte finalement. En réalisant que j’avais le regard perdu pendant plusieurs secondes et que la jeune femme était toujours devant moi.

« Je... je... suis désolée… ça me stress énormément. J’ai un peu de mal à bien gérer la situation je crois… Je veux pas te rendre mal à l’aise ou quoi que ce soit… j’aurais aimé qu’on se revoit dans une différente situation. »

Elle avait pas à supporter tout ça, la pauvre. Je pouvais comprendre si elle décidait de retourner à ses achats, ça serait normal en même temps.

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Je n’avais aucune connaissance en matière de tests de grossesse mais tant bien que mal j’essayais de rassurer Elizabeth. Je lui conseillai d’en prendre deux et de prendre les pas trop bas de gamme, sait-on jamais. Elle me remercia avec un léger sourire. Je voyais bien que d’appuyer son choix lui avait fait du bien, comme soulagé un peu. M’inquiétant qu’elle ne rentre seule et qu’elle soit face au résultat de son test, je lui demandai si Edward était chez eux. Je pensais qu’elle devrait peut-être être soutenue à ce moment-là quoi que soit le résultat. Elle m’expliqua que son mari était au travail et que c’était d’ailleurs réfléchis. Ses confidences me touchèrent le cœur. Cela semblait être loin d’être simple son histoire de bébé.
 
« Si le test est négatif, ce ne sera pas de ta faute tu sais et il comprendra. Vous êtes encore jeunes, vous avez le temps d’essayer. »
 
Je posai ma main sur son avant-bras pour lui montrer que je la soutenais. Pendant un instant la jeune femme semblait s’être perdue dans ses pensées. Je la regardai sans rien dire. Peut-être réfléchissait-elle à mes propos ? Ou bien avait-elle la tête tout simplement remplie d’incertitudes et de craintes. Elizabeth revint à elle et s’excusa.
 
« C’est pas grave, tu n’as pas à t’excuser tu sais. » Je lui offris un petit sourire. « Est-ce que … est-ce tu voudrais que je t’accompagne jusque chez toi ? Te savoir seule à faire ce test … Disons que si tu avais une compagnie peut-être que ce serait mieux, non ? »
 
Je ne voulais pas paraitre trop envahissante dans sa vie privée mais je me devais de lui demander. Si je ne l’avais pas fait je m’en serais certainement mordue les doigts et je me serais demandé si tout se passait bien. A sa place j’aurais aimé que quelqu’un soit avec moi ou que l’on me le propose du moins.
 
« J’ai du temps devant moi donc ca ne me dérange pas du tout, si tu as besoin de moi. »
 
J’éclaircissais les choses car nous nous étions tout de même rencontrées dans le centre commercial tandis que nous faisions nos courses chacune de notre côté. Elle devait sans doute pas vouloir me déranger mais cela n’était pas le cas. Aider mon amie c’était important pour moi.
 
« Je pense que plus vite le test serait fait, plus vite tu seras fixée et tu pourras alors agir en fonction du résultat. Quel qu’il soit. »
 
Il fallait qu’elle cesse de tergiverser car cela n’arrangeait rien. Sans se test elle ne pouvait que ce se faire des hypothèses qui tournaient encore et encore dans sa tête avec le seul but de la déstabiliser.
 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Je ne pensais pas que ça allait me stresser à ce point de me rendre à la pharmacie pour m’acheter un test de grossesse. Ça faisait quatre jours que je devais commencer mes règles et encore rien… donc je me disais que c’était peut-être un signe, qui sait. Je n’avais pas voulu alarmer Edward dès maintenant, je savais qu’il voulait être papa, il voulait d’ailleurs beaucoup de bébé. Ça mettait un peu la pression mais je savais que je ne devais pas. Je voulais juste tellement lui donner ce qu’il voulait, je savais que ça ferait terriblement son bonheur. Ce dernier travaillait présentement sur un gros dossier en plus donc lui enlever ce stress de moi, c’était un beau cadeau à lui faire à mon avis. Kathelyn s'aperçut bien rapidement de mon stress et en lui expliquant que j’étais seule dans tout ça présentement, cette dernière jugea bon de me rassurer et pour la peine, je pensais bien que c’était en plein ce dont j’avais besoin d’entendre.

« Tu as raison… et puis, on essaie pas depuis longtemps donc… on a encore le temps hein. »

Je fis un petit sourire en coin. On était mi-février, on avait commencé à essayer que depui 1 mois et demi environ. Et puis, on s’était dit qu’on allait pas se mettre de pression, qu’on allait juste arrêter la protection et voir ce que la vie avait à nous ouvrir. C’était moi qui se faisait trop d’espoir et probablement trop de crainte en même temps. Je m’excusai d’ailleurs à la jeune femme qu’elle tombe sur moi dans un moment pareil, où j’avais complètement l’esprit ailleurs. Je voulais pas qu’elle croit que j’étais pas heureuse de le voir, bien au contraire. Heureusement, cette dernière ne m’en tenait pas rigueur, elle me proposa d’ailleurs de m’accompagner chez moi pour faire le test afin que je ne sois pas seule. Ça ne lui dérangeait pas… elle avait rien de prévu.

« Wow c’est… c’est tellement gentil Kathelyn. Je crois… je crois que j’ai envie de dire oui. Merci, ça me soulage énormément. »

Ça n’avait pas été la meilleure des idées pour une fille aussi angoissée que moi de faire ça toute seule. Et puis, depuis qu’elle était là, elle avait les bons mots pour m’aider. Je me disais que ça serait donc le meilleur des scénarios. Je ne pouvais que hocher la tête à ce qu’elle me dit par la suite. Je lui fis signe que j’allais payer et elle était prête également à le faire. J’étais un peu gênée de le faire mais la caissière était tellement sans émotion et avait l’air tellement à se foutre de son job que je n’étais même pas certaine qu’elle remarqua qu’il s’agissait des tests de grossesse… et si c’était le cas, elle en avait rien à foutre. Ça rendit la situation moins pire à mon avis. Après que mon amie ait passé à la caisse, nous quittâmes ensemble à l’extérieur.

« Bon j’ai pas de voiture donc… on va devoir prendre l’autobus, je suis désolée… »

Je n’avais pas l’argent pour m’acheter une voiture. C’était Edward qui en avait une et puis, j’avais même pas le permis donc bon. On attendit donc à l’arrêt et heureusement, ce dernier arriva rapidement. On avait qu’à n’en prendre un avant d’arriver chez moi.

« Désolée pour le ménage, je ne pensais pas qu’on allait avoir de la visite. » lui dis-je en débarrant la porte, un petit sourire sur le coin des lèvres. « C’est pas très grand mais on est bien… » Pas que j’avais honte de mon appartement mais disons que c’était pas très luxueux non plus. On avait qu’une chambre mais c’était dans nos plans de déménager bientôt. « On a commencé à regarder pour quelque chose de plus grand… »

Parce que bon, c’était pas ici qu’on allait pouvoir avoir notre famille. Je ne pensais pas qu’on pouvait s’offrir une maison mais on avait un peu plus d’argent qu’au début donc déjà, un appartement avec 2 ou 3 chambres ça serait bien à mon avis. Mon chat vint nous saluer en se frottant contre nos jambes.

« Je te présente Charlot, on l’a trouvé dans une ruelle alors qu’il était tout bébé. À l’époque Edward et moi nous étions que des meilleurs-amis donc on a fait la garde partagée! » C’était quand même rigolo. « Bon… j’ai pas très envie de pipi en ce moment donc… tu veux boire quelque chose avec moi? Café, thé, jus, boisson gazeuse… eau? » demandais-je en replaçant à la va-vite les coussins sur le canapé et en ramassant un verre vide qui traînait sur la table basse.

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Mes paroles avaient eu l’air d’avoir fait un peu d’effet sur Elizabeth. J’avais l’impression de la sentir être un peu plus soulagée et lorsque je lui proposai de l’accompagner chez elle pour ne pas qu’elle soit seule elle me remercia. Je ne trouvais pas que mon geste était si extraordinaire que ca mais pour la jeune femme je voyais que c’était beaucoup. Sur mes conseils, elle prit donc deux tests de grossesse et passa à la caisse. Je régla également mes courses et nous sortîmes pour attraper un bus. Elizabeth s’excusa de ne pas avoir de voiture.
 
« Oh mais t’en fais pas, j’ai pas le permis donc je fais tout en bus. Ça me dérange pas ! »
 
Je souris à la jeune femme. On s’habituait vite quand on avait pas le choix de se déplacer autrement qu’en bus. Il faudrait que je pense peut-être à passer mon permis un jour. Qui sait cela me serait peut-être utile. Pour le moment les transports en commun me convenaient, la ville était assez bien desservie. Lorsque nous arrivâmes à l’appartement d’Elizabeth, celle-ci s’excusa pour le ménage et pour son logement qui était petit.
 
« L’important c’est de s’y sentir bien. »
 
Elle m’informa qu’ils recherchaient quelque chose de plus grand et je la comprenais. Lina, Alec et moi vivions dans un trois pièces pour trois et nous nous sentions un peu à l’étroit. Alec n’avait même pas de chambre … le pauvre ! Un petit chat vint nous saluer, certainement attiré par le bruit de notre entrée. Il était tout mignon. Je m’accroupis pour lui tendre ma main et le caresser.
 
« Coucou Charlot. T’es très beau toi tu sais ? » Je caressai le chat qui se mit à ronronner doucement. Sans doute qu’il appréciait ca les caresses. Je n’en savais trop rien. « J’ai pas d’animal chez moi, mais de voir ton chat ça donne envie ! » Je souris un peu amusée.
 
Je savais qu’il n’était pas pensable de prendre un animal pour le moment. Je commencer tout juste à gagner de l’argent pour assurer mon indépendance vis-à-vis de Lina alors ce serait de la folie que d’adopter un chat ou un quelconque animal d’ailleurs. Mon hôte me proposa de boire quelque chose en attendant que sa vessie ne se remplisse et qu’elle puisse faire son test.
 
« Ce que tu prendras ça me conviendras. »
 
Je la suivis dans la cuisine où j’attendis patiemment qu’elle me serve à boire. Discrètement et curieusement j’observais sa déco. Je remarquai un dessin dans un coin. Cela ressemblait un peu au style de ma prof de dessin.
 
« Il est beau, c’est toi qui l’a fait ? » lui demandai-je. « Quand est-ce que tu te lance à faire une expo ? Tu as beaucoup de talent, tu devrais te faire connaitre du grand public, je suis sûre que tes peintures pourraient marcher ! »
 
Peut-être qu’après mon œil novice s’enthousiasmait trop mais personnellement je trouvais ses œuvres vraiment très belles. Il était dur de vivre de sa passion, mais qui ne tentais rien n’avais rien !
 

Je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main …

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Je ne pensais pas inviter quelqu’un chez moi. Ça arrivait que très rarement à vrai dire car on avait pas un appartement très propice à recevoir des gens. C’était très petit mais on avait fait en sorte d'aménager le tout d’une manière très conviviale et on s’y sentait bien également. Mais éventuellement, on voulait aller vers quelque chose de plus grand, surtout si je tombais éventuellement enceinte, il n’y avait même pas de chambre pour un petit bébé. C’était d’ailleurs pour ça qu’on était ici… avec Kath à la place que je sois seule et pour la peine, j’appréciais sa présence. Ça me calmait énormement. Puis, fiston Charlot vint nous faire des coucou en ronronnant aux caresses de la jeune femme, je ne pouvais que sourire en voyant cette petite scène.

« Pourquoi pas en adopter un? » lui dis-je en souriant. « C’est un bon petit compagnon et malheureusement, y’en a beaucoup qui n’ont pas de famille pour les aimer! Si c’était que de moi, j’en aurais pleins… mais j’ai décidé de me marier à la place de devenir une femme à chats! » ajoutais-je en lâchant un petit rire.

Et puis, où voulez-vous que je mettre plus de chat? Ça commencerait à sentir mauvais et c’était pas ce qu’on voulait hein! Peut-être qu’on en aurait un autre quand on sera dans un plus grand appartement, qui sait! Je proposai ensuite à Kathelyn quelque chose à boire, elle m’indiqua qu’elle allait prendre la même chose que moi. Je décidai donc de nous servir deux verres de jus d’orange. C’est en revenant vers elle que je la vis observer un de mes dessins, me compliment à cet effet. Je devins aussitôt un peu rouge.

« Oh oui… merci, c’est gentil! » dis-je timidement. J’avais pas l’habitude d’exposer mes dessins à quelqu’un d’autre qui n’était pas Edward. Il faut dire que je passais la majorité de mon temps à dessiner donc ça serait un peu difficile de toujours me cacher. « J’ai… enfin j’ai jamais considéré l’idée de faire une expo… il y a tellement de talent pour si peu d'opportunité que ça peut sembler décourageant parfois. Et puis, je me considère pas vraiment comme une peintre, je préfère surtout dessiner à vrai dire. Je viens tout juste de commencer à envoyer mon portfolio à différentes maisons d’édition, j’aimerais beaucoup être illustratrice… on verra si quelqu’un veut bien me donner ma chance! »

Je lui fis un petit sourire, ça me touchait toutefois qu’elle me complimente ainsi sur ce que je faisais. C’était quelque chose de très important dans ma vie, le dessin. Ça m’avait toujours permis de m’évader quand ça allait moins bien et encore aujourd’hui, c’était tellement un bon moyen de s’exprimer.

« Et toi alors, comment ça va niveau boulot? La dernière fois qu’on s’était parlé, tu prévoyais aller travailler dans un snack, c’est bien le cas encore? »

Je voulais en apprendre un peu plus sur elle. On se connaissait pas beaucoup mais je trouvais que c’était vraiment une chouette fille. Suite à ma question je pris deux bonnes grosses gorgées de jus d’orange. Je me disais que je devais bien commencer à boire si je voulais aller faire pipi un jour.