Débordée par cette longue et pénible semaine, j'avais énormément à faire. De nouveaux dossiers ne cessaient de s'entasser sur mon bureau et de prendre tout mon temps. Depuis mon arrivée à Miami, je n'avais jamais eu autant de boulot. Les habitants de cette ville s'inquiétaient pour un rien et c'était sur mon bureau que leur inquiétudes apparaissaient. J'avais permis à deux employés à la fois de partir en vacances, ce qui alourdissait ma tâche. En temps normal, je n'y aurais vu aucun inconvénient, mais nous venions juste de commencer l'enquête sur un nouveau dossier qui me semblait anormal. Nous avions surveiller des activités louches et régulières à l'aéroport de Miami, nous faisant penser qu'un passager avait des trajets régulier pour traverser de la drogue de la Colombie jusqu'à Miami. Cette nouvelle acquisition de dossier et enquête me donnait du fil à retorde pour toutes mes autres tâches à effectuer au courant de la journée. Une collègue vint frapper à la porte de mon bureau, m'indiquant qu'elle et quelques autres allaient dans une brasserie pour le déjeuner et souhaitent que je les accompagnent. Au départ je m'y était opposé, mais je me dis par la suite qu'une petite pause ne ferait pas de tord. Je referma les dossiers qui se trouvaient devant moi, rangea un peu mon espace de travail
(Histoire d'être contente en revenant tout à l'heure) et ferma mon ordinateur, prête pour la pause.
Travailler en tant que directrice de la section terrorisme et espionnage de la CIA me demandait des tenues particulièrement propre et même chic. En ce temps-ci de l'année, Miami était un poil plus frisquet que le restant de l'année, mais nous pouvions tout de même qualifier la température de chaude et humide. Aujourd'hui, j'avais un
ensemble à la fois chic mais casual, me permettant d'aller déjeuner dans un endroit assez réputé sans me faire dévisager. Nous étions en ligne pour l'obtention d'une table lorsque quelqu'un me tapota sur l'épaule. Je me retourna sans trop comprendre et me retrouva en face d'Alessandro un ancien ami de la famille. Il avait toujours été un précieux ami de mon père et dans mon jeune temps j'avais bel et bien abusé de mes charmes afin de draguer l'entourage de mon défunt père. Il m'avait souvent rapprocher cette attitude, que je considérais aujourd'hui comme sournoise et déplacée pour l'âge que j'avais. Cependant, la journée de mon anniversaire de dix-huit ans, juste avant de partir faire la fête avec mes amis, Alessandro était venu rendre visite à mon père. Voulant user une nouvelle fois de mes charmes, j'avais tenter de séduire cet homme et avait finalement réussi. Malgré notre énorme différence d'âge, j'avais particulièrement apprécier l'avoir dans mon lit cette fois là.
« Tu embellis avec l'âge. » répondis-je à son commentaire, tout en lui faisant la bise. Afin d'avoir une conversation plus privée et parce que le restant de mes collègues étaient toujours en ligne pour une table, je leur fis signe que j'allais prendre un verre au bar en attendant. Je pris alors Alessandro par le bras et nous allâmes nous installer pour discuter. Commandant un cosmopolitain, je me retourna vers mon interlocuteur, posant ma main sur sa cuisse pour obtenir son attention.
« Jack est décédé.. » lâchais-je soudainement. Je ne pense pas qu'Alessandro était au courant du décès de mon père, étant donné que nous avions garder la chose secrète.
« Je pense que quelqu'un lui voulait du mal .. » poursuivis-je, en même temps que de caresser légèrement l'endroit ou ma main était posée.
Le café lui brûlait les lèvres, emplissant ses narines de cet arôme rempli d’amertume. Il regardait par la baie vitrée ce qui se passait, des gens marchaient le long de la rue et des voitures roulaient. Tout semblait bien calme ces jours-ci. Alessandro détestait le calme, c’était un signe de mauvais augure. Le calme venait toujours avant une tempête. Il restait tout de même sur ses gardes. Bientôt quelque chose allait se passer, une fusillade, un vol, un braquage ou un trafic. Assis à sa table, des lunettes de soleil vissés sur son nez, il regardait l’horizon d’un air lointain tout en réfléchissant à sa marchandise. Son cerveau ne s’arrêtait jamais de manigancer. Il fallait qu’il évite à maximum les policiers et ce qui pourraient les amener à lui. Il était sûr que s’il allait en prison, il n’en ressortirait que les pieds de devant. C’était le prix à payer pour le pouvoir, pour la richesse. De toute façon, il allait bientôt avoir la cinquantaine, pas de diplôme en main, un casier judiciaire, Alessandro ne pouvait qu’espérer devenir employé libre service dans une supérette bon marché avec un salaire de misère. Puis, Alessandro était respecté dans son domaine, il ne le serait pas en étant un vulgaire caissier. Il préférait mourir en prison plutôt que de devenir un véritable minable. Il tuerait tout le monde sur son passage s’il éviterait la prison. 
