Janko & Kathelyn

Je devais déjeuner avant de prendre mon service au snack, si je ne mangeais pas je savais que j’allais passer une très mauvaise journée. Travailler le ventre vide c’était pas pour moi. Même si je pouvais grignoter discrètement sur mon lieu de travail, je préférais me remplir l’estomac une bonne fois pour toute que de mangeait des petits bouts tout au long de mon service. Je ne faisais pas autant de sport pour rien quand même … Mais par flemme de cuisiner je m’étais rendu au fast-food pas très loin de la plage afin de manger un rapide repas. A la caisse, je commandai ce que j’avais l’habitude de prendre et que je savais que j’aimais. Les fast-foods étaient un concept que j’avais connu en arrivant à Miami. En effet, ce n’était pas au complexe que j’allais trouver cela. A la caisse d’à côté j’entendis un jeune homme avec un accent de l’Europe de l’est commander. Son accent si particulier attira mon attention sans que je ne le veuille trop. Je me demandais d’où est-ce qu’il pouvait bien venir. La serveuse me demanda si je souhaitais avoir des sauces j’acquiesça d’un hochement de tête. Les paroles du jeune homme attirèrent à nouveau mon attention. Discrètement je le regardai chercher désespérément de la monnaie dans le creux de sa main. Il semblait manquer d’argent pour payer son déjeuner. Sans aucune hésitation j’ouvris mon portefeuille à la recherche d’un billet de 10$ que je lui tendis. « Tenez. » dis-je avec un sourire poli. Je n’attendais rien en retour de ce geste. On m’avait juste toujours dit d’aider son prochain et c’est ce que je faisais en ce moment même. Je le vis être gêné par ce geste, sans doute surprenant. C’est vrai que la bonté se faisait rare ces temps-ci. « Prenez-le et vous me rendrais la monnaie, ca me fait plaisir. » Je lui déposai dans la main et pris mon plateau prêt et laisser la place aux autres clients qui attendait leur tour. J’offris un dernier sourire au jeune homme qui compris très bien que je n’allais pas renoncer à lui donner de l’argent pour son déjeuner. Je me reculai de la file d’attente et me plaça sur de hauts tabourets pour commencer à manger. Je renversai mes frites sur mon plateau et en piocha une que je trempai dans le ketchup. Ça faisait du bien de manger. Je me mis à penser distraitement à des projets de voyage que j’aurais aimé faire, puis à des sorties cinéma qui m’intéresserait, le tout en mâchant un morceau de mon hamburger.
 

Janko & Kathelyn

J’avais fait une bonne action et je me sentais bien. Le geste que je venais d’avoir était totalement désintéressé et c’est ce qui faisait du bien. Je n’étais pas très riche au sein de mon porte-monnaie mais ce garçon en difficulté m’avait fait un peu de peine. Moi-même je n’aimais pas me sentir dans une situation délicate alors je pouvais bien imaginer ce qu’il avait pu ressentir lorsqu’il s’était rendu compte qu’il n’avait pas assez d’argent pour se payer son déjeuner. Le sortir de cette angoisse de devoir repartir sans rien et en ayant fait perdre du temps à tous le monde, c’était la moindre des choses. Alors que je mangeais mon hamburger et mes frites, un peu rêveuse, le jeune homme à qui j’avais tendus la main, ou plutôt un billet, vint e rejoindre. Il me demanda s’il pouvait s’installer à côté de moi car le fast-food était assez pauvre en places libres. J’hochai la tête avec un léger sourire en essayant ma bouche à l’aide de ma serviette. « Je vous en prie, j’attends personne. » Cela ne e dérangeait pas qu’il vienne s’assoir à mes côtés. Je remarquai après-coup et quand il commença à bredouiller quelques remerciements, que ses joues avaient rougies. J’avais l’impression de voir mon reflet en lui. Pas très sûr de soi, peur de déranger, mais avec un fond gentil. Oui j’étais certaine que ce jeune homme n’était pas quelqu’un de mauvais. Il me tendit le restant de ma monnaie. Je saisis les quelques pièces et les déposai sur un coin de mon plateau, près de ma boisson. « Ce n’est rien. Ça m’a fait plaisir. » Je piochai quelques frites et les mit dans ma bouche. Je souris au jeune homme. Je ne savais quoi dire d’autre. Je cherchai quelque chose, rapidement, pour alimenter une conversation. Cela me gênait d’avoir quelqu’un en face de moi, avec qui j’avais tissé un petit lien, et de ne rien lui dire. « Je m’appelle Kathelyn. » dis-je simplement comme si cela pouvait l’intéresser. Au moins il pourrait mettre un nom sur mon visage. J’enchaina avec une question peut-être un peu indiscrète. « J’ai remarqué que tu avais un accent, tu viens de l’Europe de l’est ? » Je pris une bouchée de mon hamburger. J’espérais ne pas le gêner avec ma question, personnellement, je savais que cela me troublait un peu lorsque quelqu’un me posait des questions un peu personnelles mais cela me faisait aussi plaisir.
 

Janko & Kathelyn

C’était une drôle de rencontre qui venait de se faire là. Dans la vie il y avait des choses qui se produisaient et on ne savait pas trop pourquoi. J’avais appris à saisir ces petits moments, avec plus ou moins de difficultés, car je ne pouvais pas savoir ce qu’ils allaient engendrés après. J’avais tendu la main à un jeune homme, dont le porte-monnaie n’était pas assez plaint. Il était venu s’installer auprès de moi pour manger son plateau repas et j’avais entamé la discussion en lui parlant de son accent fortement prononcé. Il me dit venir de Russie et s’appeler Janko. « C’est original comme prénom ! Je suppose que c’est Russe ? » l’interrogeai avec une pointe de curiosité. Je rêvais de voir le monde et trouver quelqu’un qui venait d’un pays situé sur un autre continent attisait mon envie d’en savoir plus. Le jeune semblait être un peu intimidé. Bizarrement le sentir plus timide que je ne l’étais me donnait confiance. J’avais envie de lui parler, de l’amener à se confier sur son pays. Cependant, je devais faire attention à ne pas le froisser. Je ne voulais pas me montrer trop invasive dans mes propos et sembler être incorrecte. « Je peux te demander pourquoi tu as quitté ton pays pour Miami ? » Je le regardai avec un sourire et piocha une frite que je mis dans ma bouche. « Ça doit te changer au niveau climat. Je vois la Russie comme un pays enneigé douze mois sur douze mais je pense que c’est pas vrai, n’est-ce pas ? » Je me mis à rire doucement. C’est vrai que dans mon esprit, la Russie c’était un peu comme l’antarctique mais je pensais bien que ça ne devait pas être le cas. Il devait quand même y avoir quelques mois sans que le pays soit recouvert d’un épais manteau blanc et où mes températures dépassaient le négatif voir même les dix degrés Celsius. Sinon je plaignais un peu les habitants. Je n’étais pas vraiment certaine de pouvoir vivre dans un tel pays au quotidien. En même temps, j’étais une texane, l’hiver ça ne me connaissait pas et à Miami … les flocons se faisaient quand même un peu rares. « Moscou est une jolie ville, enfin de ce que j’ai pu en voir en photo ou à la télé. Tu connais ? Tu y habitais peut-être ? » Je me rendais compte que je commençais à poser beaucoup de questions et qui pouvaient peut-être paraitre un peu trop indiscrètes. « Je m’excuse pour toutes mes questions … » dis-je en baissant les yeux et en saisissant mon hamburger afin d’y croquer un morceau avant qu’il ne refroidisse.