Il ouvrit doucement les yeux. Son visage était dénué d'expression, à l'image de ses pensées qui étaient entièrement vides. Il se demandait un peu ce qui arrivait, parce que jamais il n'avait cru à la vie après la mort. Pour lui, il n'y avait pas d'enfer ou de paradis, ou autre chose. Juste le néant, l'inexistence. Il s'était attendu à s'endormir, pour ne plus exister. Qu'il n'y ait plus rien après ça. Mais visiblement, il s'était trompé quelque part. Son regard parcourut les environs. C'était la chambre, toujours, avec le soleil du printemps qui passait par la lucarne et dessinait une demi-lune au sol. Il comprit vite, en regardant autour de lui. Peut-être que s'il avait cru à une vie après la mort, il aurait pu penser que c'était ça, mais là, c'était trop évident. Il était allongé dans son lit, des bandages énormes autour de ses avant-bras. Et il y avait Chris, plus loin, sur le fauteuil, endormi. Il avait d'immenses cernes, l'air de n'avoir succombé au sommeil qu'après des heures d'épuisement. Alors oui, Erwan comprit qu'il avait échoué. Dans la succession d'échecs lamentables qu'était sa vie, on pouvait ajouter cet épisode-là. Il se mit à pleurer, silencieusement d'abord, les larmes glissant sur ses joues. Il ne pensait plus à rien, simplement au fait que tout ça avait été pour rien, que son bonheur d'enfin cesser de vivre avait été vain, car la vie continuait, contre sa volonté. Il se remémorait ces instants qu'il pensait être ses derniers, et à quel point ça aurait été plaisant que tout s'arrête ainsi, et cette chance lui avait été arrachée. Quelqu'un avait pansé ses plaies et avait décidé pour lui de son avenir. C'était terriblement injuste, et Erwan était habitué à l'injustice de la vie, mais là... il avait cru que dans ce cas-là, on lui laisserait sa chance, qu'il y avait au moins justice dans la mort. Mais non, tout ce bonheur et cet espoir, ça avait été balancé par la fenêtre, et Erwan était de retour à son point de départ. Toujours en vie, toujours condamné à vivre son quotidien pitoyable. Il avait mille questions. Pourquoi ça n'avait pas fonctionné, qui l'avait trouvé, pourquoi est-ce que Chris était là... Mais il s'en fichait bien d'y répondre pour l'instant, trop occupé à tenter à tout prix de calmer sa panique qui pourtant continuait de monter. Un premier sanglot passa la barrière de ses lèvres, ouvrant la voie pour les suivants. Et soudain c'était comme s'il était incapable de s'arrêter, son torse se levant et redescendant au rythme rapide de ses respirations. Puis, du coin de l'oeil, il vit Chris bouger sur le fauteuil.

Après une semaine vraiment pourrie, il était de retour au Bricage avec Jancko. Cela lui faisait un bien fou de pouvoir reprendre le contrôle et il s'en donnait à coeur joie en ce moment même. Il fouettait le corps du jeune homme plus fort que d'ordinaire, laissant toute la frustration et tout le stress, accumulé sortir. Il avait aussi fait passer la puce de téléphone à Erwan et attendait un peu avec une certaine impatience de recevoir un message de lui. Quand il pensa à Erwan, un coup plus fort que les autres claqua sur le derrière du jeune homme, puis une deuxième et un troisième. Il laissa ensuite tomber le fouet et du bout des doigts, passa sur les marques laissées par ce dernier. Il le sentit alors frissonné et se réjouit de cette réaction. Ses mains se firent ensuite plus appuyer et il alla titiller des zones plus héros. Des bruits se firent alors entendre à l'extérieur, mais Chris passa outre et tourna autour du jeune homme pour lui faire face. Alors qu'il le prit bien en main et qu'il allait le prendre en bouche, le prénom d'Erwan qui se fit entendre dans un cri étranglé, coupa court à ce qu'il allait faire. Comme branché sur du 220V, il détacha le jeune homme, enfila sa chemise et couru pieds nus jusqu'au bout du couloir, où se trouvait la chambre du jeune homme. Il voyait un jeune homme en sanglots, la secrétaire qui prenait les paiements, elle était livide et le gorille qui gardait la porte retenait Chris d'une main ferme. Quand une voix demanda de l'aide, Chris lui fit part que s'il ne le laissait pas passer, il lui défoncerait la gueule et lui briserait les deux jambes, le privant ainsi de son travail. Le gorille ne marcha pas et c'est seulement quand le gérant de la boîte lui fit signe qu'il le laissa pénétré dans la chambre. Chris se dirigea alors dans la salle de bains, là où se trouvait tout le brou ha ah arrêta net quand il vit Erwan gisant dans un bain de sang. Il vit alors le médecin penser ses poignets et demander à ce qu'on le sorte de la baignoire. Il n'en fallu pas plus à Chris pour agir, il alla de l'autre côté et sortit le jeune homme, en douceur de la baignoire. Il suivit le médecin jusqu'au lit du jeune homme où il le déposa sur une serviette. Il sécha son ami pendant que le médecin le recousait et Chris eut un haut le coeur en voyant les plaies de son ami. Il se demanda pourquoi si cela allait si mal, il ne l'avait pas appelé? Pourquoi en était-il venu à cela? Pourquoi ne l'avait-il pas appelé à l'aide? Il observa le médecin recouvrir son ami d'une couverture de survie puis de sa propre couverture. Chris demanda alors comment était l'état de santé de son ami et le médecin lui avoua clairement qu'il préférerait le voir à l'hôpital plutôt qu'ici. Malheureusement, le propriétaire du Bricage avait d'autres choses à faire. Chris demanda alors au docteur ce qu'il pouvait faire pour l'aider. Le médecin attendit que le gorille quitte les lieux pour répondre et l'informer qu'il faudrait le sortir d'ici. Chris comprenait très bien où le docteur voulait en venir et il lui fit la promesse de tout faire pour le faire quitter cet endroit. Il montra ensuite à Chris, comment prendre la tension de son ami et l'informa qu'il devait la prendre toutes les demi-heures puis toutes les heures quand elle serait remonter dans la norme. Il devait l'appeler si cette dernière descendait en dessous de 6 et l'informa qu'il repasserait dans la soirée. IL quitta ensuite les lieux, laissant Chris seul avec Erwan. Lorsqu'il fut enfin seul, il s'assied à son chevet, pris doucement sa petite main fragile dans la sienne et laissa les larmes couler. Il se rendait bien compte qu'il avait failli le perdre réellement et pour de bon. Depuis qu'Erwan était entré dans sa vie, il avait oublié sa souffrance et avait appris à revivre. Le jeune homme était plus qu'un ami a ses yeux, c'était son sauveur! Comment avait-il pu vouloir mettre fin à ses jours? Il resta un long moment ainsi à pleurer toutes les larmes de son corps en maudissant celui qui l'avait brisé ainsi. Il lui promit aussi qu'il le retrouverait et le lui ferait payer pour tout cela! Chris avait déjà des idées quand au sort de ses agresseurs et il avait une hâte non dissimulée pour appliquer son châtiment! Mais pour l'heure, il devait s'occuper de son ami et il devait se reprendre pour ne pas paraitre dans un trop sale état.  Il se releva alors et alla passer un coup d'eau fraîche sur son visage. Il enleva sa chemise trempée et prit un t-shirt à Erwan qui était un peu trop serré pour lui, mais il s'en fichait. Il retourna ensuite dans la chambre et plaça le fauteuil non loin du lit pour qu'il puisse surveiller le jeune homme au plus près possible. Les heures passèrent ainsi et se ressemblaient. Erwan ne bougeait pas, mais respirait et tout doucement sa tension remontait. Néanmoins, Chris ne voulait pas dormir et quand la nuit arriva, il sortit une pilule de sa poche arrière. Il reçut alors un SMS de Lukas qui l'informait qu'il avait eu un accident de voiture mais qu'il ne voulait pas le voir pour le moment, car il n'avait toujours pas confiance en lui. Chris soupira alors tristement et répondit au SMS avant d'avaler cette pilule. Il savait que c'était mal, qu'il avait promis à son ami d'arrêter, mais pourquoi continuer cette promesse alors que lui-même n'avait pas tenu la sienne en ne l'appelant pas? Il haussa les épaules et se dit que sa vie avait plutôt bien tournée depuis qu'il avait rencontré Erwan. Même si son ancien meilleur ami lui faisait la gueule, il était heureux jusqu'à présent! Le médecin revint voir Erwan à ce moment, coupant court à ses réflexions. Il remercia Chris de l'avoir tenue informé et d'avoir bien suivis ses consignes. Il lui donna les consignes pour la nuit après avoir examiné et donné quelques médicaments en intraveineuse à Erwan puis, quitta la chambre, le laissant de nouveau seul avec son ami. Grâce à la pilule, il put tenir toute la nuit à regarder la belle endormit. Il passa son temps à aller et venir entre le lit et le fauteuil, caressant le doux visage du jeune homme quand il commençait à s'agiter. Il vit le lever du soleil, mais finit par sombrer quelques heures plus tard, à bout émotionnellement parlant. Lorsqu'il atteignit le sommeil profond, il entra dans un sombre cauchemar. Il était là, devant ce trou rectangulaire où l'on faisait descendre le cercueil d'Erwan. Edward tenait une Elizabeth pleurant à chaudes larmes dans ses bras pendant que lui se demandait s'il devait le rejoindre tout de suite ou attendre que tout le monde soit parti. Son cœur était en miettes comme si une partie de lui était morte avec le jeune homme. Il se rendit compte à cet instant qu'il souffrait mille fois plus qu'à ça rupture avec Emily, que le mal dont il souffrait présentement, il ne le souhaitait même pas à son pire ennemi. Il voulait juste disparaître, retrouver Erwan, quoi qu'il en coûte. Et il s'effondra là, juste devant le trou. Tout s'effaçait autour de lui jusqu'à devenir noir. Il émit un gémissement plaintif dans son sommeil, mais ce sont des sanglots qui se faisaient de plus en plus sonores qui finirent de le sortirent de son sommeil. Lorsqu'il ouvrit les yeux. Il trouva un Erwan éveillé et pleurant à chaudes larmes. Ni une ni deux, il se leva d'un bon pour le rejoindre sur le lit. " Bébé!" Dit-il en prenant son visage entre ses mains et en déposant un baiser sur sa joue. " Tu m'as foutu une trouille bleue!" Dit-il en essuyant les larmes qui ruisselaient ses joues. " Hey.... cela va aller.... Je suis là maintenant!" Dit-il en le prenant dans ses bras.

Il pleurait, sanglotait, pris par la panique. Tout ce qu'il avait fait n'avait servi à rien. Il était toujours en vie, toujours dans cette chambre, toujours condamné à vivre une vie dont il ne voulait plus. Et c'était la pire chose qui puisse lui arriver, parce que visiblement, même mourir il n'avait pas le droit de le faire. Dans toutes les décisions qu'il prenait, il y avait quelqu'un pour lui mettre des bâtons dans les roues, pour le retenir en arrière. C'était horrible. Il n'avait aucun pouvoir sur lui-même, aucune liberté. Et peu importait le reste, ça n'avait pas d'importance qui était là aujourd'hui, parce qu'il savait qu'il existait une feuille quelque part, avec des noms inscrits. Et cette feuille allait le torturer encore et encore. Son seul espoir avait été de mourir, et même ça, on le lui avait ôté. Il était définitivement désespéré, vidé de tout, ne pouvant plus que pleurer sur son propre sort. Bébé! C'était Chris, qui posait ses mains sur son visage et venait lui faire un baiser sur la joue. Erwan n'avait pas envie de ça, il ne voulait plus de tendresse, il ne voulait plus de "bébé". D'ailleurs, il n'était plus un bébé, il était un adulte, et libre de ses décisions et de ses choix. Il pleurait encore, de tristesse et de rage. Il détestait le monde entier à un point inimaginable, et c'était nouveau, ça. Il en voulait à la Terre entière, parce que là, il ne pouvait rien se reprocher à lui-même... il avait tout fait pour réussir et le destin avait tout fait foirer. Tu m'as foutu une trouille bleue! Et Erwan n'en avait rien à foutre d'être égoïste, parce qu'il avait déjà donné beaucoup de lui-même pour les autres, maintenant il avait le droit de faire quelque chose pour lui. Il sanglota de plus belle, incapable de s'arrêter. Hey.... cela va aller.... Je suis là maintenant! Et voilà qu'il se retrouvait dans les bras de Chris, et non, ça n'irait pas. « Non non non non non non » il répéta, paniqué, s'extirpant de l'emprise de ces bras remplis d'amour. « Non » ajouta Erwan, après une pause, cherchant à se calmer pour avoir l'air plus posé, plus convaincant. « Tu dois partir d'ici Chris, tu peux pas être là » lui dit-il. Il était certain de ce qu'il disait, et il fallait que son ami comprenne. Erwan allait mourir. Il allait faire en sorte de mourir pour de bon cette fois-ci, et pour ça, Chris devait s'en aller. « Il faut que tu partes » affirma encore Erwan. C'était important, nécessaire même. Jusqu'à présent, le seul moyen pour lui d'avoir un peu de bonheur, ça avait été Chris. Désormais, plus rien n'était pareil, et pour qu'il touche du bout des doigts un instant de contentement, Chris devait s'en aller et le laisser seul. Erwan se redressa même pour arranger la chemise de Chris et rassembler un peu les affaires que son ami avait laissées sur la table de chevet. « Si tu veux que j'aille mieux... tu dois partir » dit-il, terriblement convaincu. Il n'y avait pas d'autre alternative, pas de solution. Chris allait faire son sac, quitter les lieux, et alors Erwan pourrait mourir. Il se demandait vaguement si les lames de rasoir étaient encore là, où s'il allait devoir innover autrement. Avec les quelques accessoires en cuir qu'il avait dans le placard, il devrait être en mesure de se pendre. Ou avec les médicaments qu'on avait laissés sur sa table de nuit. Il trouverait une solution. Une fois que Chris serait parti, évidemment. Dans un moment d'hésitation, Erwan se pencha rapidement pour déposer un baiser chaste et rapide sur les lèvres de Chris. « Vas-y » fit-il encore.

Cet horrible cauchemar lui avait vraiment retourné l'estomac. Voir ce trou et ce cercueil, ça avait été de trop. Il tenait vraiment beaucoup à Erwan et ne voulait jamais, au grand jamais, le voir un jour dans un cercueil! Pourtant, c'est ce qui avait failli arriver! Ce qui serait arrivé si personne n'était entré dans cette chambre et ne l'avait trouvée à temps! Il ne savait pas qui exactement l'avait retrouvé mais il se promit de le remercier! Pour le moment, Erwan sortait de son sommeil et Chris alla près de lui, lui susurrant des paroles douces pour essayer de calmer les sanglots de son ami.  « Non non non non non non » Répéta le jeune homme paniqué tout en s'extirpant de ses bras. « Non » ajouta-t-il après une pause.« Tu dois partir d'ici Chris, tu peux pas être là » lui dit-il. Chris lui regardait Erwan étrangement, comme s'il cherchait a savoir s'il était devenue fou.  « Il faut que tu partes » affirma-t-il plus sûr de lui ce qui fit grogner Chris. "Même pas en rêve!" lui dit-il calmement. Il le regarda alors rassembler ses affaires a lui sur la table de chevet l'interrogeant du regard.  « Si tu veux que j'aille mieux... tu dois partir » dit-il, terriblement convaincu. Chris le regarda alors plus que septique. Comment pouvait-il lui demander cela? Se rendait-il compte de l'absurdité de ses paroles?  "Non, si je te laisse ça va pas arranger les choses!" Erwan le surprit alors en déposant un chaste baiser sur ses lèvres ce qui ne déplut pas du tout au jeune homme bien au contraire.  « Vas-y » fit-il encore. Chris soupira alors et prit le visage de son ami entre les mains. "Réveil toi bien parce que je ne partirais pas! Je l'ai promis à ton doc en plus et comme tes boss en on rien a foutre... bah faudra faire avec moi!" Dit-il en souriant. Il déposa un baiser sur son front puis prit soin d'envoyer un sms au dit docteur pour le prévenir du réveil de son patient. Il se redressa ensuite et alla avancer le fauteuil pour être plus proche du lit d'Erwan. Il était content qu'il se soit réveillé mais toujours inquiet pour lui. Il réagissait étrangement à vouloir qu'il parte pour qu'il aille soi-disant mieux et ne comprenait pas vraiment pourquoi il disait cela et où il voulait en venir! IL avait hâte que le médecin arrive pour qu'il lui explique si c'était normal. En attendant, il voulait parler un peu avec Erwan. "En attendant qu'il arrive... Tu peu me dire ce qui t'a passé par la tête? " Dit-il en le regardant très sérieusement, toute trace de sourire ayant quitté son visage. " Parce qu'il me semble que tu m'avais promis de m'appeler si ça n'allait pas... Mais j'ai jamais reçu ton appel... pourtant la puce est bien dans le téléphone, j'ai regardé..." Demanda-t-il alors encore plus sérieusement.

Chris devait s'en aller, et dès qu'il serait parti, Erwan sortirait de ce lit, fermerait la porte à clé, et trouverait la façon la plus facile de mettre fin à ses jours pour de bon cette fois-ci. Il ne comptait pas échouer une seconde fois, il espérait que le destin ait pitié de lui, qu'il se rend compte à quel point Erwan tout entier était un échec, et qu'il lui accorde cette petite faveur, de le laisser disparaître pour ne plus avoir à en parler. "Même pas en rêve!" Bien sûr, Chris ne comprenait pas, c'était logique. De toute façon, il était trop borné, il n'écoutait jamais rien. Mais là, c'était vraiment important, et Erwan devait être pris au sérieux. "Non, si je te laisse ça va pas arranger les choses!" Bien sûr que si, c'était la seule solution, d'ailleurs, le seul moyen pour qu'Erwan ait un peu de paix. Il déposa un baiser rapide sur ses lèvres, le dernier baiser, et lui fit encore une fois signe de partir. Et là, au lieu de quitter la chambre, Chris saisit son visage entre ses mains, ce qui eut le don d'agacer Erwan. Il n'aimait pas ça, pas là, pas maintenant. C'était comme quelque chose qui se refermait sur lui, des chaînes qui l'entravaient tout à coup. Il grimaça. "Réveil toi bien parce que je ne partirais pas! Je l'ai promis à ton doc en plus et comme tes boss en on rien a foutre... bah faudra faire avec moi!" Il était tellement sûr de lui, tellement arrogant. Comme s'il pouvait s'inviter ici, prendre des décisions... Et Erwan commençait à comprendre tout ce bordel. C'était une organisation entière contre lui, son patron, le médecin, Chris... Tous ligués contre lui, pour le forcer à vivre cet enfer. Il se demandait si Chris savait, s'il s'en fichait complètement, ou si malgré les belles paroles, tout ce qu'il voulait c'était baiser Erwan, peu importe le reste. C'était terrible, et pendant que Chris s'éloignait pour faire ce qu'il avait à faire, Erwan resta là comme un idiot, de nouvelles larmes coulant sur ses joues. La douleur était atroce, alors qu'il comprenait que même là, avec quelqu'un en qui il avait confiance, on ne le traitait pas tout à fait comme un être humain. Qu'il était prisonnier. Même avec Chris. "En attendant qu'il arrive... Tu peu me dire ce qui t'a passé par la tête? Parce qu'il me semble que tu m'avais promis de m'appeler si ça n'allait pas... Mais j'ai jamais reçu ton appel... pourtant la puce est bien dans le téléphone, j'ai regardé..." Erwan n'écoutait pas vraiment, trop perturbé par la découverte qu'il venait de faire. Mais ce foutu téléphone, qu'est-ce qu'il s'en foutait... Ca n'aurait servi à rien d'appeler Chris, il n'aurait rien empêché du tout. Il n'aurait pas pu, et Erwan n'aurait surtout pas voulu que Chris mette son nez dans les affaires du bordel. Surtout pas. De toute façon, c'était mieux d'ignorer ce qu'il disait, de ne pas écouter. Si Erwan y avait trop prêté attention, ça l'aurait blessé davantage. Il l'était assez comme ça, entièrement déchiré à l'intérieur, mille fois plus qu'il ne l'était jusque là, les yeux ouverts par la compréhension, et les larmes roulant sur ses joues. « Je pensais que t'étais différent. J'pensais que j'étais un peu différent... pour toi. Que tu me voyais » il dit doucement, en se levant du lit. « Que tu me ferais pas souffrir, et que tu me considérais comme une personne » poursuivit Erwan. « J'dois faire pipi » Et avec cette déclaration bien banale, il rentra dans la salle de bain et ferma la porte derrière lui. Il y avait encore des traces de son sang, un peu partout sur le sol et dans la baignoire. Il se retrouva face au miroir, comme la dernière fois. « J'ai fait beaucoup de choses pour les autres, Chris. J'ai donné mon corps, écarté les cuisses pour les autres, j'ai fait toute ma vie pour les autres comme un objet public que tout le monde utilise librement... j'ai donné vraiment beaucoup de choses pour les autres pendant toute ma vie » il continua à lui parler, à travers la porte, ouvrant la petite armoire à la recherche de ce qui pourrait lui servir. « J'suis une personne Chris » il dit, des pleurs contenus dans la voix. « J'ai le droit de m'appartenir à moi-même pour une fois au moins, sans que personne d'autre vienne faire de moi ce qu'il veut » Les rasoirs n'étaient plus là, retirés pendant son sommeil, certainement. Mais il y avait un tas de choses dans cette pièce, et il trouverait le moyen de se tuer.

Chris refusait de quitter lieux! Comment Erwan pouvait envisager et lui demander cela? N'était-il pas ami? Il lui affirma alors calmement mais sérieusement qu'il ne bougerait pas! Il avait promis de veiller sur lui au médecin et il comptait bien la tenir! De plus, il n'avait du tout envie de quitter le jeune homme. Il avait eu peur et ne le quitterait pas avant qu'il ne soit totalement rétabli. Alors, assis dans le fauteuil, il lui demanda pourquoi il n'avait pas appelé.
« Je pensais que t'étais différent. J'pensais que j'étais un peu différent... pour toi. Que tu me voyais » il dit doucement, en se levant du lit. « Que tu me ferais pas souffrir, et que tu me considérais comme une personne » poursuivit Erwan. « J'dois faire pipi » dit-il en filant dans la salle de bain. Chris se leva alors d'un bon pour le rejoindre mais quand il actionna la poignée, la porte ne bougea pas. Erwan avait fermé la porte au verrou. "Bon sang Erwan, ouvre cette porte!" Dit-il en frappant deux fois de son poing. Il ne comprenait pas ce dont Erwan parlait et pourquoi il s'enfermait le dedans! Voulait-il recommencer? Heureusement, le personnel avait enlevé absolument tout dans la salle de bain, ne laissant que le strict minimum comme du savon, un gant de toilette et du papier toilette. « J'ai fait beaucoup de choses pour les autres, Chris. J'ai donné mon corps, écarté les cuisses pour les autres, j'ai fait toute ma vie pour les autres comme un objet public que tout le monde utilise librement... j'ai donné vraiment beaucoup de choses pour les autres pendant toute ma vie » il continua avant de reprendre après une courte pause.  « J'suis une personne Chris » il dit, des pleurs contenus dans la voix. « J'ai le droit de m'appartenir à moi-même pour une fois au moins, sans que personne d'autre vienne faire de moi ce qu'il veut. »  Les paroles de son ami lui donnèrent un coup au cœur. Comment pouvait-il le mettre dans le même panier que les autres? Comment avait-il pu passer à côté du mal-être de son ami? Qu'est-ce qui faisait qu'Erwan voulait en venir à se suicider? Tant de question auxquels il allait falloir des réponses! "Je comprends pas bébé!" dit-il en se laissant glisser contre la porte tout en passant les mains dans ses cheveux. " Je sais que tu es une personne et tu peux faire tout ce que tu veux mais là..." Dit-il en soupirant tristement au souvenir de son cauchemar duquel il était a peine sortie. " Pourquoi la mort? Qu'est-ce qui fait que tu veuille nous laisser Elizabeth et moi? Qu'est-ce qui s'est passer pour que tu veuilles nous abandonner?" C'était totalement incompréhensible pour lui. Quand ils se voyaient tous les deux, Erwan était toujours souriant, il riait même bien plus souvent qu'ici! Il se rappelait même leur journée au parc d'attractions, le sourire du jeune homme quand il faisait certains manèges. Son sourire énorme quand ils ont partagé leur glace. Comment avaient-ils pu passer de tout ce bonheur à tout ce malheur?

C'était terriblement douloureux, de réaliser que même si jusque là il avait cru avoir Chris de son côté, ce n'était plus le cas. Erwan était seul, bien seul contre le monde entier. Et peut-être que c'était dramatique à n'en plus finir, que c'était énorme, tragique... mais c'était vrai. Il n'exagérait pas. Il était simplement seul, avec personne pour le soutenir ou l'aider ou respecter ses choix. Il avait le droit de prendre des décisions pour lui-même, non ? Pourquoi est-ce que d'autres personnes se sentaient légitimes de décider de son avenir à sa place ? Ca le révoltait, ça lui donnait envie de s'arracher les entrailles tant il était étranger à son propre corps, tant tout ça ne lui appartenait plus. Il se sentait pris au piège dans sa propre chair. C'était la pire sensation au monde. Il prétexta une envie de faire pipi, et ferma derrière lui, à clé. "Bon sang Erwan, ouvre cette porte!" il entendit Chris dire, de l'autre côté, tandis que lui redécouvrait la salle de bain, dans l'état où il l'avait laissée. Le marbre noir taché de sang. Dans d'autres circonstances, ça lui aurait fait froid dans le dos, mais pas là, pas aujourd'hui. Après un long silence, il reprit doucement, parce qu'il avait des choses à dire encore. Si ça devait se passer comme ça, alors au moins, il allait dire ce qu'il avait sur le coeur, comme ça peut-être que Chris finirait par comprendre que c'était la bonne solution, et il serait alors en paix avec tout ça. Erwan s'en voulait, oui, parce qu'il savait que Chris ne voulait pas le perdre, mais cette fois-ci, il comptait être égoïste un peu, parce que c'était sa vie, et il en faisait ce qu'il voulait. Pour une fois. Chris s'en remettrait, surtout s'il finissait par comprendre... Erwan ne trouvait pas ce qu'il cherchait, mais il n'abandonnait pas pour autant. On le sous-estimait souvent, on el pensait idiot ou fragile. Ce n'était pas le cas. "Je comprends pas bébé! Je sais que tu es une personne et tu peux faire tout ce que tu veux mais là..." Chris semblait être tout près, juste derrière la porte, et il avait l'air plus désespéré qu'en colère. Perdu. C'était uniquement ça qui donna un peu envie à Erwan de l'écouter, de lui parler. Si Chris s'était mis à lui faire des reproches, il aurait certainement fouillé plus vite pour trouver un moyen de se finir rapidement. Mais là, ça lui serrait le coeur malgré tout. "Pourquoi la mort? Qu'est-ce qui fait que tu veuille nous laisser Elizabeth et moi? Qu'est-ce qui s'est passer pour que tu veuilles nous abandonner?" interrogea Chris. Erwan n'avait pas de réponse à donner. Evidemment, l'élément déclencheur avait été Sawyer, mais même sans ça, Erwan n'aimait pas sa vie, il ne voulait plus de sa vie, ni d'une autre vie d'ailleurs. Il ne voulait pas blesser Chris, mais le jeune homme posait la question et il allait bien devoir lui répondre. « Je vous abandonne pas... vous avez pas besoin de moi. Et même. Tu peux me trouver égoïste et me détester si tu veux, je comprendrai. C'est mon choix... mon choix pour moi-même alors il faut me laisser ça » Il répondit, avant de fouiller la boîte dans laquelle se trouvaient des médicaments en vrac. Malheureusement, il ne restait rien de très utile. Principalement des pastilles pour la gorge et d'autres choses du même genre. Ca le désespérait. Quelqu'un avait fouillé la pièce pour en sortir tout ce qui pouvait lui être utile, quelqu'un avait pris du temps pour s'assurer qu'il ne pourrait pas se délivrer de sa douleur, pas ici. Et Erwan était rempli de bonnes intentions, mais il souhaitait à cette personne de connaître le malheur, vraiment. « Je déteste la vie, Chris. Y'a peut-être quelques petites choses bien, mais elles sont toutes minuscules en-face des mauvaises choses, j'en ai assez de souffrir pour rien. Je veux juste que ça s'arrête maintenant, j'veux que ça se finisse » il conclut.

Il était à présent assis contre la porte de la salle de bain fermé a clef, Erwan de l'autre côté. Les paroles du jeune homme le rendaient triste et il ne comprenait pas ce qui l'avait amené à vouloir en finir pour de bon. Il savait que le jeune homme avait vécu quelque chose d'extrêmement difficile, mais, la dernière fois qu'il l'avait vu, le moral n'était aussi bas. Pas au point d'en finir. Qu'était-il arrivé entre-temps? Qu'est-ce qui avait bien pu briser son ami pour qu'il veuille en finir lui-même avec sa vie? C'était la grande question et il la posa à Erwan, espérant avoir une réponse claire et précise. Il l'écouta alors lui dire qu'il ne les abandonnait pas, que c'était juste pour lui, qu'il voulait pour une fois être égoïste, ne penser qu'à lui. Il soupira doucement, comprenant que la situation était vraiment grave. D'autant plus quand le jeune homme de l'autre côté de la porte, l'homme qui le rendait joyeux d'ordinaire, ajouta : « Je déteste la vie, Chris. Y'a peut-être quelques petites choses bien, mais elles sont toutes minuscules en-face des mauvaises choses, j'en ai assez de souffrir pour rien. Je veux juste que ça s'arrête maintenant, j'veux que ça se finisse ». La douleur qu'il sentit dans ses paroles le frappa en pleine poitrine. Il ne pensait pas qu'il avait mal à ce point. "Je ne savais pas que..." dit-il alors plus bas, pas comme un murmure mais comme une pensée qu'il exprimait à voix haute. "Je pensais que ça allait quand on se voyait... qu'on était bien tous les deux..." Dit-il tristement, se rendant compte que non, Erwan n'allait pas si bien. Peut-être que ses sourires n'étaient pas tous vrais au final et qu'il jouait un jeu. Peut-être qu'Erwan ne tenait pas autant que lui a sa personne! Il passa doucement les mains dans ses cheveux comme-ci cela allait peut-être l'aider à trouver la solution au problème. Peut-être que s'il lui parlait a coeur ouvert, alors Erwan changerait d'avis...Il haussa les épaules avant de se lancer. " J'aime te voir sourire comme pendant notre sortie au parc d'attractions. Quand on a essayé les costumes, qu'on a mangé les glaces et déjeuné avec toute la troupe Disney. Je pensais que toi aussi tu étais heureux... Que t'était bien dans mes bras...." ajoutèrent-t-il en reniflant doucement. Il espérait que le jeune homme est ressenti la même chose et qu'il souriait peut-être en y repensant à cet instant. Que finalement, la vie n'était peut-être pas aussi pourrie qu'il le pensait, qu'il avait parfois, des moments de bonheur dans toute cette obscurité. " tu sais... si tu ne me dis pas ce qu'il s'est passé depuis cette soirée de merde... je ne peux pas comprendre... Qu'est-ce qui a fait que tu veuilles mourir? Dis-le-moi je t'en supplie!" ajouta-t-il toujours tristement en essayant de comprendre, réellement.

Il était enfermé ici, seul, et c'était l'unique point positif à tout ça. Il ne savait pas exactement quand la solitude était devenue si importante, parce que jusque là, la présence de Chris avait été son oxygène. Maintenant, il ne voulait que le fuir. C'était trop difficile d'être efficace avec lui dans la pièce, avec sa voix dans ses oreilles. C'était trop compliqué de se concentrer et d'avoir les pensées claires. Erwan devait être seul, Chris devait partir. Et dans la pièce qui devait être son tombeau, il ne trouvait rien. Ces salauds avaient tout retiré, ils avaient vidé ses armoires de ce qui lui appartenait, lui avaient volé encore un peu de ses possessions. Encore la preuve que personne n'avait une once de respect pour lui, que rien ne lui appartenait, pas même les conneries qu'il avait dans sa salle de bain. Chris s'était associé à tout ça, il en était certain maintenant, même s'il aurait aimé espérer encore que ce n'était pas le cas, que Chris ne s'allierait jamais avec ces gens, qu'il était loin de ça, de l'autre côté d'une frontière bien tracée et infranchissable. Comme un ange sur son épaule pour le sauver des diables se tenant de l'autre côté. Il n'y avait ni ange ni diable, juste le néant et la solitude. C'était peut-être mieux ainsi, ce serait bien plus facile pour la suite. Il voyait bien, en fouillant, qu'il n'y avait plus rien ici pour l'aider, alors il essaya encore d'expliquer à Chris, de lui faire comprendre que c'était tout ce qu'il voulait. "Je ne savais pas que... Je pensais que ça allait quand on se voyait... qu'on était bien tous les deux..." Erwan ne savait pas que Chris était si naïf. Et vraiment ça l'énervait, parce que cette personne qui ne savait absolument rien essayait de contrôler sa vie. C'était injuste, le monde à l'envers. Il soupira. Il ne savait même plus quoi dire, comment expliquer. Est-ce que ça allait ? Evidemment qu'il y avait eu des moments de bonheur, de joie, mais toujours sur le fond dramatique et macabre qu'était sa réalité. Les moments avec Chris avaient toujours été comptés, limités par le compte à rebours et l'idée très concrète que bientôt, il retrouverait le bordel et ses clients. Même dans ses bras, il n'avait jamais pu se séparer entièrement de la réalité. « Non » répondit-il simplement. C'était mieux de ne pas développer, même si c'était dur et blessant, même si ça faisait mal. Chris lui faisait mal lui aussi, alors Erwan ne devait pas hésiter. De toute façon, il avait compris depuis longtemps que la vie n'était qu'une guerre où on jouait à se faire mal jusqu'à ce que ça se finisse enfin. Il n'y avait rien de beau ou de joyeux à cette existence involontaire. "J'aime te voir sourire comme pendant notre sortie au parc d'attractions. Quand on a essayé les costumes, qu'on a mangé les glaces et déjeuné avec toute la troupe Disney. Je pensais que toi aussi tu étais heureux... Que t'était bien dans mes bras...." Il aurait pu rire, s'il n'avait pas été dans une telle détresse. Il ne savait pas trop dans quel monde vivait Chris, comment il pouvait penser que des contes de fées arrangeraient ses problèmes. Entendre ça lui donnait simplement envie de crever plus vite. "tu sais... si tu ne me dis pas ce qu'il s'est passé depuis cette soirée de merde... je ne peux pas comprendre... Qu'est-ce qui a fait que tu veuilles mourir? Dis-le-moi je t'en supplie!" Evidemment, le nom en six lettres lui revint en mémoire sur l'instant, mais Erwan ne parlerait pas de ça. De toute façon, plus les minutes passaient et plus Sawyer devenait petit dans la masse de mal-être qu'il avait en lui. Un détail sur une liste trop longue. « Ca fait longtemps que je veux être mort. C'est juste qu'en une semaine, couché seul et sans rien faire, j'ai eu le temps de peser le pour et le contre. C'est pas venu sur un coup de tête. » il expliqua simplement. « Et c'est pas une visite dans un parc d'attractions, une foutue glace, ou une rencontre avec Mickey, Donald, la Reine des Neiges et le Père Noël... qui vont arranger quelque chose. J'suis pas un gamin à qui tu racontes des histoires. Ca existe pas la magie, ça fait longtemps que j'le sais, pas besoin de me prendre pour un idiot. Ouais, c'était bien à Disneyworld, mais ça règle pas mes problèmes ! J'en ai rien à foutre de Disney ! J'AI PAS ENVIE DE VIVRE, TU PEUX PAS COMPRENDRE CA, PUTAIN ?! » il se mit à crier avec rage, crachant son venin avec toute la colère qu'il avait en lui. Il n'y avait plus rien de son innocence et de sa douceur, juste la fatigue et l'épuisement qui ne faisaient que noircir et pomper tout ce qu'il y avait de bon en lui. Juste l'amertume laissée par l'injustice de tout ça, par la totale incompréhension à laquelle il se heurtait, de la part de celui qui avait commencé à compter énormément pour lui. « Pourquoi tu veux me forcer à vivre si c'est la chose dont j'ai le moins envie ? » il demanda, plus calme mais toujours avec le même venin, la voix sombre. « Tu les as aidés à prendre tout ce que j'avais ici ? C'est toi qui a volé mes cachets et les rasoirs ? » il demanda encore, avec la même voix, et quelque chose de dangereux qui planait, sous ces questions. Comme s'il s'en doutait, comme s'il le mettait en garde, appuyé les deux mains sur le bord du lavabo et le visage face au miroir. Il tremblait un peu, de colère, de peur, de désespoir. Il se faisait presque peur à lui-même, les cheveux dégoulinant de sueur, la peau luisante. Comme un blessé à l'agonie. Un demi-mort.

Il avait pensé ou espérer, peut-être, que son ami à qui il tenait plus que tout, avait été heureux quand ils sortaient tous les deux. Pour lui, cela avait été les meilleurs moments de ses derniers mois. Grâce à Erwan, il avait repris goût à la vie, là ou tous les autres avait essayé et échoué. Le rencontrer avait été sa délivrance. Alors, l'entendre lui dire ces mots-là, lui firent vraiment mal au coeur. Juste trois petites lettres, qui annonçaient un ouragan de vérité qui balayerait tout sur son passage. Chris se demanda jusqu'ou le mal-être de son ami allait et lui demanda de lui expliquer. Il n'était pas comme ses super-héros qu'on voit à la télé avec des superpouvoirs, Il n'était qu'un simple humain et pour savoir ce que les autres pensaient, ils devaient le lui dire. Alors, l'Assis contre le mur près de la porte, la tête sur les genoux et un air dépité bien cacher, il lui demanda. Il écouta alors Erwan lui dire que cela faisait bien longtemps que ça n'allait pas. Pire encore, que cette semaine passée seul allongé n'avait fait que confirmer ce qu'il pensait. Son coeur se serra mais il laissa son ami continuer. Il le laissa dire sa vérité qui lui brisait le coeur. Quand le jeune homme lui posa des questions, il eut un temps avant de répondre. " Avec le docteur oui..." souffla-t-il alors au bord de ses limites. Comment pouvait-il lui expliquer comment il voyait la chose? Comment lui dire ce qu'il n'avait jamais dit? Il réfléchit encore avant de répondre, essayant de bien choisir ses mots pour les dit au jeune homme enfermé à quelques mètres à peine de lui. " Je peux pas te laisser faire ça parce que je tiens trop à toi nigaud!" Dit-il avec un petit sourire en coin pensif. " J'étais dans le même état que toi avant de te rencontrer, laisser pour son meilleur ami par la fille qu'il aime! Je n'arrivais pas a remonter, j'étais ivre et droguer H24, je ne sortais pas beaucoup mais quand je sortais, c'était pour coucher avec TOUT ce qui bougeait. " Dit-il avec un rire sans joie. " Puis j'ai couché avec un mec et je suis venu ici. Sans doute le plus beau jour de ma vie." Dit-il en se levant pour commencer à faire les quatre cents pas. " Alors oui, je suis peut-être qu'un sale con d'égoïste, mais que veux-tu? Je suis un connard Erwan! Tu peux me frapper si tu veux, mais je ne te laisserais pas passer l'arme à gauche parce que je tiens à toi et j'ai besoin de toi!" Dit-il en levant les bras en l'air puis en laissant retomber en se souvenant qu'Erwan était toujours enfermé dans la salle de bain. Il alla contre celle-ci et posa une main contre. " Je te propose un truc Erwan, Viens à la maison le temps de te remettre! Laisse-moi te prouver que la vie vaut la peine d'être vécu! Si je n'y arrive pas, alors je te laisserais tranquille!" Dit-il en espérant du plus profond de son être que le jeune homme allait accepter.