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 I have been one acquainted with the night. (elizabeth)

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(#)Sujet: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Ven 8 Juin - 16:57
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elizabeth — erwan
Il ne savait pas combien de jours ça faisait. Il ne comptait pas, ne faisait pas attention. Il n'en avait rien à foutre, de toute façon. Ce n'était pas lui qui avait choisi d'être ici, il avait suivi les ordres tout simplement. Chris était allé conclure un marché avec son boss, il avait obtenu de lui qu'Erwan vienne faire sa convalescence chez lui. Le jeune homme ne savait pas trop comment il s'y était pris. Peut-être qu'ils étaient devenus amis, qu'ils étaient associés, quelque chose de ce genre-là. Après tout, Chris avait aidé à vider sa salle de bain, il les avait aidés eux, contre Erwan. Il avait choisi le camp adverse, alors il devait certainement y avoir un accord ou quelque chose. Ca faisait quelques semaines déjà, qu'il était ici, ça au moins il le savait. Il était surveillé la plupart du temps et on lui avait retiré toutes possibilités de faire quelque chose pour sortir de sa situation, on lui avait enlevé tout objet susceptible d'être une arme envers lui-même. Il restait donc là, à faire semblant d'aller mal, de ne pas avoir les forces de se lever, d'avoir encore des douleurs dans ses bras entaillés. C'était vaguement vrai, mais pas au point de ne pas pouvoir bouger du lit. Non, il espérait juste qu'on finisse par le laisser, pour qu'il puisse agir une fois l'attention déviée. Mais Chris était toujours là, quelque part, c'était invivable. Il avait envie de vomir rien qu'à y penser. Et en réalité, il avait simplement le coeur brisé, à tel point que ça lui donnait des nausées, de savoir qu'il avait été trahi si brutalement par son ami, en qui il avait confiance. Plus rien ne serait jamais comme avant. Chris lui annonça ce matin-là qu'il avait appelé Elizabeth, qu'il lui avait parlé un peu de ce qui était arrivé, de ce qu'Erwan s'était fait, et maintenant, Elizabeth allait débarquer dans le but de le voir. Il n'en voulait pas à son amie. Elle, peut-être qu'elle l'aimait assez pour le laisser faire ses choix, peut-être que si elle avait été là... Non, il était idiot de penser à ce genre de choses, il avait été trahi par Chris, comment pouvait-il savoir ce que Elizabeth aurait fait ? Mais il n'avait pas de raisons de lui en vouloir, ni vraiment l'envie de la voir. Il ne voulait voir personne, il ne voulait plus voir qui que ce soit, il ne voulait plus être, tout simplement. Visiblement c'était trop compliqué à comprendre pour les autres, en particulier Chris. Il était là dans son lit, l'ours en peluche qu'il affectionnait posé à côté de lui. Il le caressait d'un air absent, c'était devenu son activité principale, puisque ses jours étaient faits d'ennui. Il se demandait quand Chris et son boss finiraient par se rendre compte qu'il était tout à fait en état de travailler. Peut-être que d'ici quelques jours, Chris allait commencer à faire venir des clients. Peut-être qu'il était aussi capable de ça, maintenant. Après tout, il fallait bien qu'Erwan soit à peu près rentable. Le bruit de la sonnette le tira de ses pensées, et ça, c'était certainement Elizabeth. Il ne bougea pas, continua de câliner son ours, et une ou deux minutes plus tard, la porte s'ouvrit et une jeune femme entra, avant de refermer derrière elle. C'était Elizabeth, Erwan le savait, même si son regard n'était pas sur elle. « Salut » il fit simplement, d'un ton vide, avant de finalement tourner la tête vers elle pour la regarder. Elle avait l'air d'aller bien, ou peut-être un peu hésitante, fragile, comme si quelque chose n'allait pas. Erwan ne savait pas si ça allait durer longtemps, ni pourquoi elle était là exactement. Pour voir à quel point il était un échec du début à la fin, peut-être.
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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Mar 12 Juin - 17:10
I have been one acquainted with the night.
elizabeth — erwan
Le petit monde parfait dans lequel je baignais depuis quelques jours s’était effondré à la minute où j’avais eu l’appel de Chris, un peu plus tôt dans la journée. Moi qui avait prévu de contacter Erwan très bientôt pour prendre de ses nouvelles et lui annoncer également que j’avais un petit bébé dans mon ventre là, mes plans changeaient du tout au tout. La nouvelle de la tentative de suicide de mon ami m’avait heurté comme un gros coup de poignard dans le coeur. Ça me faisait revivre bien des états d’esprits dont j’avais été victime moi aussi, il y a quelques années et dont je me battais encore à ranger loin dans ma tête. Le mal de vivre, c’était pas quelque chose qu’on décidait d’avoir, l’envie de plus être ici, de mettre fin à la vie qu’on nous avait donné par désespoir de pouvoir la supporter, c’était une maladie… Erwan avait toujours été une des personnes les plus positives avec la plus grande joie de vivre que ma petite vie à moi, m’avait permise de rencontrer. Je savais que ce n’était pas facile, qu’il avait un boulot qui - bien qu’il disait aimé - ne devait pas être le meilleur des mondes. Je ne savais pas pourquoi, et c’était même à se demander si Erwan le savait aussi. On ne décide pas de vouloir mettre fin à nos jours pour une seule raison bien précise, on le fait pour un tout qui semble trop gros. Quand le négatif empiète tellement sur le positif qu’on n’y voit que la fin de tout comme seule sortie échappatoire à notre mal.

Pendant les heures qui avaient suivi ma conversation avec Chris, et en attendant que ça soit l’heure établie avec ce dernier pour passer voir notre ami commun, je faisais les cent pas chez moi. Ça inquiétait d’ailleurs mon mari, il me demandait si je voulais de l’accompagnement mais je pense bien que cette fois, j’avais envie qu’on soit qu’Erwan et moi…. même si techniquement je ne savais pas trop quoi dire. J’osais espérer que Chris n’ait pas d’attente à mon égard, qu’il ne me demande pas de faire quelque chose car je sentais que j’échouerais à ma mission. Mon seul et unique but en m’y rendant, c’était de voir comment il allait et lui montrer mon soutient à travers tout ça. Lorsque fut l’heure de partir, j'accepte toutefois la proposition d’Edward d’aller m’y déposer. Il connaissait bien Erwan et je savais que ça l’affectait lui aussi cette histoire. Une fois sur place, je remerciai mon amoureux d’un baiser avant de me diriger lentement vers la porte principale de l’immense demeure. C’était impressionnant de se dire qu’une seule personne vivait techniquement entre ces murs… toute cet espace, pour une seule personne! C’était un peu exagéré mais j’imaginais bien que lorsqu’on avait énormément d’argent comme Chris, on s’en moque pas mal de ce genre de chose. Je cognai donc tout doucement, en me disant qu’on allait peut-être pas l’entendre… je sonnai donc par la suite et c’est quelques secondes après que le copain d’Erwan m’ouvrit la porte en m’invitant à entrer, me remerciant d’être passé. Je le remerciai en retour de m'avoir informé de tout ça, j’aurais pas aimé resté dans l’ignorance. On me guida donc jusqu’à la chambre de mon petit musicien préféré, ce dernier allongé dans son lit avec une peluche. « Salut! » lui répondis-je, tout doucement en fermant la porte derrière moi tout en m’approchant de lui. Il avait le regard perdu… ou bien peut-être qu’il n’avait pas envie de me regarder non plus. J’aurais aimé arriver avec un discour préparé, un truc méga motivant à quel point la vie valait la peine d’être vécue mais quelque chose me disait que c’était pas ce qu’il avait envie d’entendre. Mon ami décida finalement de tourner la tête vers moi, il n’avait pas l’air bien, même qu’il avait l’air complètement détruit à vrai dire. « Je… je t’ai amené ça! » dis-je en sortant une peluche et du chocolat de mon sac. « Tu avais oublié la peluche qu’on t’a ramené du Canada la dernière fois que t’es venu chez moi… et puis, t’as toujours eu l’habitude de m’apporter du chocolat donc je te rends la pareille aujourd’hui! » ajoutais-je, un petit sourire sur le coin des lèvres en lui tendant les deux items… avant de me rendre compte qu’il valait peut-être mieux que je les dépose sur la table de nuit à sa droite, c’est ce que je fis. Un petit silence s’installa dans la pièce, je regardai un peu autour de moi en jouant nerveusement avec mes mains. « Je sais pas si tu…. enfin, si tu étais au courant que j’allais passer mais j’avais envie de te voir. Si t’es trop fatigué ou bien que t’as envie d’être seul, je resterai pas longtemps, promis. » Je voulais pas qu’il se sente mal à l’aise ou quoi que ce soit.
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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Sam 16 Juin - 0:38
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elizabeth — erwan
Il aimait Elizabeth vraiment très fort, mais depuis quelques temps, il l'avait un peu oublié. Pas Elizabeth, mais son amitié pour elle. Ce n'était plus une de ses priorités, et il avait trop de choses dans la tête. Mais ça faisait deux mois qu'il était là, chez Chris, et voilà qu'Elizabeth venait lui rendre visite. Il ne s'était pas interrogé à son sujet, trop occupé à rester là, seul, à s'ennuyer terriblement. Il n'avait rien à faire de ses journées, il était tout seul avec Chris à qui il ne parlait pas plus que nécessaire, ne pouvait rien faire de lui-même parce qu'il était un "danger". Il était ici comme en prison. Il avait cru que rien ne pourrait être pire que le Birdcage, ou sa vie chez Leo, mais il avait eu tort. Vivre ainsi chez Chris, c'était pire. Et en même temps, il savait aussi que tant qu'il était ici, et que Chris payait son patron, Erwan était à l'abri. Evidemment, il continuait de se demander si son ami n'allait pas finir par le louer à d'autres hommes, pour couvrir ses frais. Mais au moins, il savait que Sawyer ne viendrait pas le torturer ici. Il ne savait pas ce qui était pire, être là, ou être au Birdcage, où au moins on ne le traitait pas comme un enfant. Même après tout ce temps, il avait du mal à se dire qu'il ne haïssait pas Chris, car tout ce qu'il faisait de ses journées, c'était penser à sa situation et à la terrible injustice de tout ça. Penser que Chris le retenait ici, pour son propre confort, alors qu'Erwan ne voulait rien de tout ça. Il aurait aimé que quelque chose se passe, n'importe quoi, bon ou mauvais, mais quelque chose. Mais voilà qu'Elizabeth débarquait, avertie par Chris de sa présence ici. Il la salua brièvement quand elle entra, sans vraiment la regarder. « Salut! » elle répondit, et il tourna la tête vers elle. Il détourna le regard la seconde d'après, tandis qu'elle avançait vers lui. Il préférait regarder par la fenêtre, même s'il connaissait ce foutu paysage par coeur. Finalement, il leva les yeux vers elle, quand elle se retrouva à côté du lit. « Je… je t’ai amené ça! Tu avais oublié la peluche qu’on t’a ramené du Canada la dernière fois que t’es venu chez moi… et puis, t’as toujours eu l’habitude de m’apporter du chocolat donc je te rends la pareille aujourd’hui! » dit-elle, et il regarda la peluche et le chocolat qu'elle avait entre ses mains. Il avait complètement oublié ce cadeau. Complètement oublié aussi leur petit rituel du chocolat. Ca remontait. Il avait l'impression que c'était une autre vie, bien avant le Birdcage, tout ça, c'était l'époque où il était encore avec Orel. Ca eut le mérite de lui arracher un sourire microscopique... microscopique au point que même si ça lui demandait un effort fou, rien n'était lisible sur son visage. Le temps qu'il lève la main pour prendre les cadeaux, Elizabeth avait changé d'avis et déposé tout ça sur la table de chevet. Tant mieux. Son regard retourna vers la peluche qu'il tenait en main, et son amie restait là à côté du lit. « Je sais pas si tu…. enfin, si tu étais au courant que j’allais passer mais j’avais envie de te voir. Si t’es trop fatigué ou bien que t’as envie d’être seul, je resterai pas longtemps, promis. » Il haussa simplement les épaules. Il n'était pas fatigué. Juste mort d'ennui. Pourquoi serait-il fatigué ? Contrairement à tout ce que les autres pensaient, il n'était pas un petit animal blessé, fragile... Non, s'il restait là dans son lit à longueur de journée, ce n'était pas parce qu'il était malade, c'était parce qu'il n'avait envie de rien d'autre. Décidément, Chris n'avait rien compris, et il avait du raconter un tas de conneries à Elizabeth. « Pourquoi t'es là ? » il demanda, avant de se rendre compte que c'était peu agréable comme question, que ça donnait une fausse impression. « J'veux dire. Je suis pas très intéressant. Pourquoi t'es venue ? » il ré-ajusta, parce qu'il ne voulait pas qu'elle pense que c'était un reproche. Il se demandait vraiment pourquoi. Chris l'avait contactée ce matin-même, deux mois après, ça devait bien être pour une raison précise. « C'est Chris qui voulait que tu viennes ? » il demanda, parce qu'il était certain qu'il y avait quelque chose derrière cette visite. Il était devenu méfiant, peut-être, mais après tout ce temps, il attendait simplement que quelque chose se passe. Que Chris se lasse et qu'il cherche à faire avancer les choses, en se servant d'Elizabeth peut-être. « Il me garde enfermé ici. J'ai le droit de rien faire » lâcha-t-il, presque froidement, parce que ça le dégoûtait tout simplement.
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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Sam 23 Juin - 5:50
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elizabeth — erwan
Je me doutais bien que Erwan n’allait pas être au top de sa forme mais je ne me doutais pas qu’il allait se montrer si peu heureux de me voir. Disons que j’aurais pensé lui faire du bien en venant le voir, lui changer un peu les idées quoi. On a tous besoin d’un ami quelque part avec qui parler, à qui se confier. Erwan n’était peut-être pas au courant de mon bagages, de mon histoire mais je comptais peut-être en discuter avec lui aujourd’hui, s’il était prêt à l’entendre. Je voulais lui montrer que malgré le fait qu’on pouvait penser que tout était terminé, qu’il n’y avait plus de solution à nos problèmes, à notre malheur… que tout pouvait toujours finir par s’arranger et qu’après chaque tempête, le soleil finissait toujours par remontrer le bout de son nez. Erwan ne parlait pas beaucoup mais pour l’instant, ça allait… parce que j’avais des choses à lui dire, ou du moins, à lui donner. C’était du chocolat d’abord, ainsi qu’un cadeau qu’Ed et moi lui avions ramené de notre lune de miel. Il avait oublié la peluche chez moi mais je ne lui en voulais pas pour ça, ça pouvait arriver à tout le monde! Et puisqu'on ne se voyait pas beaucoup à cause de son métier… particulier, disons que je n’avais pas eu la chance de lui redonner avant aujourd’hui. Je l’avais toutefois gardé précieusement et je me disais que c’était un bon moment pour le faire. Ça lui ferait quelque chose à serrer quand son petit coeur allait pas bien, comme c’était le cas présentement. Je me sentais toutefois mal de lui imposer ma présence comme ça, surtout que c’était pas lui qui m’avait invité ici. Je l’informai donc que je pouvais toujours partir bientôt, s’il voulait continuer sa solitude.  Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Non pas que je pensais parler toute seule en venant ici mais disons qu’Erwan n’avait pas vraiment ouvert la bouche si ça n’avait pas été que pour me saluer brièvement. Je restai un peu sous le choc par sa question, disons que c’était assez direct et je ne savais pas trop quoi répondre à ça. Il du bien remarquer ma réaction puisqu’il se reprit un peu… mais c’était pas vraiment mieux. « Je te trouve toujours intéressant, t’es mon ami et je suis là parce que je tiens à toi et que je t’aime! Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu en plus... non? À mes yeux, ça me semblait être une bonne raison, restait plus qu’à savoir si Erwan pensait de même.

J’avais jeté un bref coup d’oeil au sol - sans trop de raison - c’était un peu pour faire quelque chose, à défaut d’être mal à l’aise d’être là. Mon ami continua avec ses questions, me demandant si c’était Chris qui voulait que je sois là. Je secouai la tête. « Non… enfin, pas directement. Il m’a fait part de la situation, du moins… d’une petite partie j’imagine puisque je ne connais pas ta version des faits mais c’est moi qui voulait passer pour te voir! Est-ce que ça te dérange? Parce que comme je t’ai… » Je n’eus pas le temps de terminer de parler qu’il me coupa en m’informant qu’il était gardé enfermé ici, à rien faire. « Oh! » déclarais-je, dans ma surprise. « Et j’imagine que tu lui as dit que tu n’aimais pas ça? » Bon, techniquement… qui aimait se faire enfermer comme ça sans possibilité de rien faire? Personne! Mais par là, je voulais surtout dire : avez-vous parler de cette situation? Probablement que Chris avait des bonnes intentions mais s’y prenait juste mal au final? J’étais certaine que justement, il ne voulait que du bien à Erwan, il avait peut-être peur aussi qu’il retente de s’enlever la vie. Ce qui était normal. Mais à mon avis, le laisser pourrir ici n’était pas la meilleure solution. « Qu’est-ce qu’il t’a donné comme raison? Je ne crois pas que ça soit la meilleur des solutions, peu importe de quoi il s’agit. T’as besoin de sortir d’ici, c’est pas bon pour le moral! » Déjà que son moral devait être à 1000 sous zéro, se couper comme ça de la société, du soleil… de contact, ça n’aidait pas! Je savais de quoi je parlais plus que personne.

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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Lun 2 Juil - 23:11
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elizabeth — erwan
Elizabeth était là, et Erwan ne savait pas trop comment agir. Certes, elle était une de ses meilleurs amis, mais il n'avait à vrai dire pas envie de voir qui que ce soit. Pas envie de parler. Il n'avait envie de rien, tout simplement. Et il avait du mal à comprendre pourquoi on voudrait venir passer du temps avec lui, alors qu'il n'avait rien à offrir. « Je te trouve toujours intéressant, t’es mon ami et je suis là parce que je tiens à toi et que je t’aime! Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu en plus... non? » Bon, ça faisait sens, et il était entièrement d'accord avec le fait que ça faisait longtemps, trop longtemps. Il s'en voulait même peut-être un peu d'avoir voulu partir sans voir Elizabeth une dernière fois. Là au moins, c'était fait, et au prochain coup, il pourrait s'en aller sans regrets. Il hocha la tête, seule réponse qu'il donna d'ailleurs à la belle déclaration de son amie. Il aurait voulu lui dire qu'il l'aimait aussi, mais c'était coincé tout au fond de lui. Après un instant, il posa la question qui le titillait. « Non… enfin, pas directement. Il m’a fait part de la situation, du moins… d’une petite partie j’imagine puisque je ne connais pas ta version des faits mais c’est moi qui voulait passer pour te voir! Est-ce que ça te dérange? Parce que comme je t’ai… » Ile ne lui laissa pas la chance de finir, l'interrompit pour lui dire que Chris le gardait enfermé ici. Elizabeth, elle était gentille, elle l'aiderait peut-être. Surtout que comme elle venait de le dire elle-même, elle ne connaissait que la version de Chris, et non celle d'Erwan. « Et j’imagine que tu lui as dit que tu n’aimais pas ça? » Ca semblait évident. « Bah oui » il fit. « Ca le fait rire, tout ça » Et ça, ça avait profondément choqué Erwan, de voir Chris rire de son malheur. Il avait encore du mal à se dire que c'était le même homme, le même Chris que celui qu'il connaissait. « Qu’est-ce qu’il t’a donné comme raison? Je ne crois pas que ça soit la meilleur des solutions, peu importe de quoi il s’agit. T’as besoin de sortir d’ici, c’est pas bon pour le moral! » Oh Erwan n'avait pas vraiment envie de sortir, il s'en fichait pas mal. Et d'ailleurs, si Elizabeth avait pour plan de le faire sortir d'ici, elle allait être déçue. Il ne répondit pas, même pas à la question initiale d'Elizabeth. Il préféra laisser planer un silence, soudain perdu dans ses pensées. Il y avait toujours la peluche entre ses mains, et il jouait avec, en caressait les petites pattes tout en fixant le mur face à lui du regard. « C'est injuste. Que même pour ça, je puisse pas décider pour moi-même » il dit soudain, brisant le silence, les yeux toujours dans le vide. « Chris me traite comme un enfant. Il comprend rien. Il a signé un accord avec mon patron... alors je suis obligé d'être ici avec lui » il expliqua, essayant de cacher la haine qu'il avait désormais. « Il disait toujours qu'il était mieux qu'eux, qu'il voulait m'aider, être mon ami. Mais il s'en fout de ce que je veux, au final. Il a passé un accord avec eux, j'ai été bête pendant tout ce temps de croire qu'on était amis, depuis le début il les paye pour pouvoir me baiser. J'ai été trop idiot » Sa gorge se serrait mais il refusa de pleurer, refusa même que les sanglots se manifestent dans sa voix. « Il s'en fichait bien de tout ce qui est arrivé... il était juste inquiet de savoir quand mon cul serait de nouveau en état d'être baisé » il ajouta, les dents serrées. « Et maintenant je suis là pour qu'il puisse surveiller son jouet » conclut Erwan, avant de tourner la tête vers la fenêtre, serrant un peu plus l'ours en peluche contre lui.
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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Ven 6 Juil - 23:48
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elizabeth — erwan
C’était difficile d’entendre tout ce qu’Erwan avait à me dire mais je sentais qu’il avait besoin de se vider le coeur - surtout concernant Chris - donc je le laissais se confier à moi, en hochant la tête. Il avait beaucoup de colère en lui, surtout à propos de son ami de coeur car j’avais l’impression qu’il voulait l’aider à s’en sortir - ce qui était normal, alors que techniquement, Erwan était encore dans un état d’esprit où la seule chose qu’il voulait, c’était de se faire sauver. « Tu aurais préféré resté où tu vivais à… ton boulot que d’être ici? » lui demandais-je, néanmoins surprise. Ici, il semblait bien… alors que là-bas, c’était pas le meilleur des environnements à mon avis. Et je savais de quoi je parlais, j’y étais déjà entrée! Mon ami continua en parlant de sa relation avec Chris. Qu’au final, ils n’étaient pas des amis et qu’il voulait que le baiser. Je me sentis immédiatement mal à l’aise dans ses propos, il était cru… comme rarement je l’avais entendu l’être. Ça me faisait de la peine de voir qu’il pouvait penser tout ça. Je ne connaissais pas beaucoup Chris mais quelque chose me disait que c’était pas qu’une relation basé sur le sexe tous les deux. « C’est vraiment ce que tu penses? Parce que je vous ai vu ensemble et… je sais pas, j’avais l’impression que c’était plus que ça! » lui avouais-je, ne voulant pas aller à l’encontre de ce qu’il disait mais en voulant néanmoins lui donner mon avis sur tout ça. Puis, un petit silence s’installa entre nous. Je ne parlais peut-être pas, mais je n’en pensais pas moins… je jouais nerveusement avec le bas de mon t-shirt avant de me décider à me lancer. J’y avais pensé avant d’arriver ici et finalement, je venais deprendre la décision que j’allais lui déclarer quelques trucs qu’il ne savait pas sur moi.

« On en a jamais parlé mais je crois qu’aujourd’hui, j’ai envie de me confier à toi sur une grande partie de ce que je suis. » Je me penchai à genoux devant son lit pour y poser mes bras à plat, tourné vers le haut afin qu’il voit mes nombreuses cicatrices le long de mes avant-bras. Certaines étaient blanches, d’autres encore rosées. L'automutilation faisait partie de ma vie depuis trop longtemps pour que ça soit facile pour moi d’arrêter mais j’allais mieux, beaucoup mieux. « La personne qui me fait le plus peur au monde, c’est moi-même parce que je sais que je suis capable de me faire vivre le pire. Avoir envie de disparaître, avoir envie de mettre fin à nos souffrances, à notre existence, je connais ce mal depuis longtemps, très longtemps. T’as pas idée combien de fois j’ai passé tout près de partir, sans qu’on me donne la chance d’achever le tout. Et je te mentirai pas :  ce mal de vivre, il me hante encore parfois, il prend sur moi et j’arrive pas à me contrôler. Je suis toujours en train de travailler sur moi et probablement que ça sera une lutte que j’aurai toute ma vie mais j’en suis venue à me dire que c’était comme ça et que je devais pas laisser le noir prendre le dessus sur les beaux moments de clarté. » J’étais émotive en lui disant tout ça. À part Edward, il était le seul au courant. Il faut dire que je n’étais pas très fière de ma maladie, parce qu’on pouvait bien le dire, c’était une maladie mentale d’avoir envie continuellement de mourir, de se faire du mal. C’était comme si ma douleur intérieure était si grande que je devais venir la contrebalancé par une autre sorte de douleur pour aller mieux. « Puis je sais bien que peu importe ce que je peux te dire, ça n’aura pas d’importance tant et aussi longtemps que tu ne le réalise pas par toi-même et tu en fais ce que tu veux de tout ça...mais j’te promet Erwan - et je te dirais pas ça si je le pensais pas,  que du beau et du bon, il y en a encore de disponible pour toi, et il y en aura toujours. Je sais qu’il n’y a rien de pire que d’être son propre ennemi, que devoir se battre contre soi-même mais il faut se battre et donner une chance à la vie de faire ses preuves. » Je soutenais son regard, bien que je ne voyais pas grand chose à cause des larmes. C’était difficile de vraiment savoir à quoi il pouvait penser présentement mais au moins, ça me faisait du bien de lui dire tout ça. Puis, sur une note un peu plus joyeuse, je me redressai en essuyant mes joues du revers de mes mains. « Et si j’avais laissé la vie quitter mon corps, je n’aurais jamais fait ta rencontre, celle d’Edward aussi. Et je n’aurais jamais pu savoir c’était quoi d’avoir une autre petite vie aussi, à prendre soin à l’intérieur de soi. » De la poche arrière de mon jeans, je sortis une petite photo d’échographie que je posai à ses côtés sur le lit, en espérant que cette bonne nouvelle, vienne au moins un peu mettre un baume sur son coeur en peine.


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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Dim 22 Juil - 16:57
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elizabeth — erwan
Chris avait signé un contrat, une location. Et l'objet de celui-ci n'était autre qu'Erwan. On ne lui avait pas laissé le choix, il avait été forcé de sortir de sa chambre pour suivre Chris jusqu'ici, car Chris était un client et Erwan était obligé d'obéir à celui qui donnait de l'argent pour le posséder. « Tu aurais préféré resté où tu vivais à… ton boulot que d’être ici? » demanda Elizabeth, et Erwan ne répondit pas. Ce n'était pas la question, ce n'était pas une histoire de préférer. C'était simplement qu'une fois de plus, on s'en fichait bien de son avis, de ce dont lui avait envie. On ne lui posait pas la question, on ne cherchait pas à l'écouter lui. Il n'avait aucun contrôle sur sa propre vie et ça le rendait malade. Erwan se contenta de hausser les épaules, puis il reprit en expliquant un peu plus clairement à Elizabeth la vision qu'il avait aujourd'hui sur sa relation avec Chris. Il s'en voulait, d'avoir pensé qu'ils étaient amis, que c'était différent entre eux. Tant qu'ils avaient le même but, tout allait bien, mais maintenant que leurs envies divergeaient, Chris avait révélé son vrai visage, celui d'un client comme un autre qui voulait le total contrôle de sa possession, de ce pour quoi il avait payé. Il avait été affreusement trahi, piégé même, et désormais il ne pouvait plus que compter sur lui-même. Elizabeth, elle l'aiderait peut-être. Elle comprendrait peut-être. Mais en même temps, Erwan ne voulait pas lui attirer des ennuis, et après ce retournement de situation cernant Chris, il ne savait plus trop de quoi était capable son "ami". Il ne voulait pas qu'Elizabeth ait des problèmes à cause de lui. Un silence s'installa, car il décida de ne rien demander. Il ne poursuivit pas, ne demanda pas à Elizabeth de le faire sortir d'ici ou de lui obtenir tel ou tel objet. De toute façon, elle ne l'aurait pas fait simplement comme ça, il aurait fallu qu'il soit convaincant. Il se tut simplement. « C’est vraiment ce que tu penses? Parce que je vous ai vu ensemble et… je sais pas, j’avais l’impression que c’était plus que ça! » dit-elle alors, et au lieu d'énerver Erwan, cette remarque le rendit plutôt triste. « Oui, moi aussi j'avais l'impression... mais j'avais tort. Parce que je suis bête et que je veux toujours voir le bien chez les gens » Il s'en voulait, il ne faisait que répéter cette même erreur. Tous les hommes qui l'approchaient se révélaient sous un nouveau jour après avoir pourtant eu l'air si bienveillants, si doux et attentionnés. Leo, Orel, Chris. Il se demandait ce qu'il y avait chez lui qui clochait si terriblement. « On en a jamais parlé mais je crois qu’aujourd’hui, j’ai envie de me confier à toi sur une grande partie de ce que je suis. » Il fronça légèrement les sourcils, se demandant dans quoi elle s'embarquait maintenant, mais il comprit en la voyant changer de position, et révéler ses avant-bras. Des jolis avant-bras pales, fins... et marqués d'une façon similaire aux siens. Ceux d'Erwan qui garderaient les cicatrices de son geste. Et la première pensée d'Erwan fut de se demander où ces marques avaient été tout ce temps, parce que cela faisait tout de même un moment qu'il connaissait Elizabeth. Il n'avait jamais vu ça, jamais fait attention ? Ou avait-elle toujours veillé à cacher ces marques ? Il n'en savait rien, mais il posa ses yeux sur les zig-zags et n'eut pas vraiment de réaction. Il préférait écouter. D'un côté, ça faisait sens, de se dire qu'ils n'étaient pas amis pour rien, que la vie avait bien fait les choses, qu'elle se débrouillait toujours pour réunir ceux qui avaient des choses à partager. C'était le destin, peut-être. Au fond, Elizabeth et lui avaient beaucoup de choses en commun, et ça lui faisait du bien tout autant que ça le rendait encore plus malade. Parce qu'il voulait qu'Elizabeth soit loin de tout ça. Il voulait qu'ils soient tous les deux loin de ça, mais s'il pouvait en sauver un seul, il aurait voulu que ce soit elle. Erwan était trop au fond pour remonter. Il n'en avait même pas envie. Tout ce qu'elle lui disait, il le comprenait bien, mais ça n'arrivait pas à faire écho pour lui. Ca le touchait, évidemment, c'était l'histoire de son amie, mais ce n'était pas la sienne. L'auto-mutilation, ce n'était pas quelque chose qu'il faisait, ce n'était même pas quelque chose qui l'attirait. Du moins pas de cette façon-là. Pour se punir, il avait d'autres moyens. « ... Je sais qu’il n’y a rien de pire que d’être son propre ennemi, que devoir se battre contre soi-même mais il faut se battre et donner une chance à la vie de faire ses preuves. » concluait-elle, et Erwan n'était pas du tout d'accord, il n'était pas convaincu, il ne se voyait pas attendre éternellement que quelque chose de bien lui tombe dessus. Il ne savait même pas ce qu'il voulait. Il continuait de regarder Elizabeth, qui était si émotive, et il s'en voulait de ne pas pleurer avec elle, de ne pas être d'accord avec elle. Mais il ne pouvait pas se forcer, il tenta un vague petit sourire de compassion, mais ça sonnait faux. « Et si j’avais laissé la vie quitter mon corps, je n’aurais jamais fait ta rencontre, celle d’Edward aussi. Et je n’aurais jamais pu savoir c’était quoi d’avoir une autre petite vie aussi, à prendre soin à l’intérieur de soi. » dit-elle encore, après s'être redressée. Elle sortit quelque chose de sa poche, et le posa sur le lit, à côté d'Erwan. C'était un papier, une photo en fait. Il la prit pour regarder, et constata qu'au centre de ce mélimélo grisâtre, il y avait un petit quelque chose. Un petit quelqu'un. C'était la première vraie échographie qu'il voyait. C'était étrange. Il eut un vrai sourire cette fois-ci, même s'il restait mince, et tendit à nouveau la photo à Elizabeth. « Je suis désolé » fit-il simplement après un silence. « Que tout ça... » il fit un vague geste de la main pour désigner tout ce que Elizabeth venait de lui dire, haussant en même temps les épaules, puis soupirant. Il ne savait pas comment s'exprimer, comment lui dire que ça ne changeait rien. « Je suis pas comme toi tu sais » il fit doucement, se laissant tomber un peu contre ses oreillers. Elizabeth et Edward étaient pour lui le parfait modèle d'un couple heureux, de deux personnes qui se rendaient heureuses. Et il n'arrivait pas à s'imaginer heureux de cette façon-là. Pourtant, il avait passé sa vie à idéaliser la possibilité d'être en couple, de trouver la personne parfaite, et d'être heureux avec lui ou elle. « J'arrive pas à avoir envie. J'essaye, mais... j'y arrive pas. Regarde, je finis toujours par retomber dans les mêmes situations, pourquoi à ton avis ? » Pourquoi est-ce qu'à chaque fois, il finissait à nouveau par se faire utiliser ? Parce que c'était facile peut-être, mais il y avait d'autres choses faciles. « Je suis cassé peut-être, tordu, ce qui pourrait me faire du bien, j'en ai pas envie... je suis pas comme toi » il ajouta rapidement, et c'était peut-être la première fois qu'il le disait haut et fort, qu'il avouait le problème. Il savait au fond que s'il était là, dans cette situation, c'était parce qu'il y était attiré à chaque fois. Il l'avait cherché. Et il ne se secouait pas pour obtenir autre chose. « C'est me faute tout ça. Je mérite pas que tu perdes ton temps avec moi, je suis désolé » dit-il après une pause. Quelque chose se serrait dans sa gorge. N'était-ce pas égoïste, de s'approprier l'amitié des autres, d'accaparer de l'attention, alors qu'il n'essayait même pas de se sauver ? Il était dégoûté de lui-même, en train de réaliser peu à peu que tout ça, c'était simplement de sa faute, parce qu'une part de lui avait choisi cette vie. Léo l'y avait introduit quelques années plus tôt, mais de sa propre volonté, il y était retourné. Il n'avait pas le droit de se plaindre, ni de faire du mal à qui que ce soit à cause de ses choix.
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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Mar 31 Juil - 3:06
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elizabeth — erwan
Erwan me fit indirectement comprendre que c’était bête de penser que Chris avait des sentiments pour lui, qu’ils se passaient quelque chose entre eux au-delà de leur relation… basée sur la sexualité. Et malgré tout - peut-être parce que lorsque ça concernait l’amour, j’avais envie d’y comprendre jusqu’au bout, mais je pouvais pas me résoudre à me dire que Chris n’avait pas d’amour dans son coeur pour mon ami. Ça me semblait tout simplement impossible. Je ne jugeai pas bon d’argument avec lui là-dessus, il avait l’air d’avoir son idée fait sur la chose et je ne voulais pas qu’il soit en colère contre moi, déjà que j’avais un peu l’impression que ma présence ici aujourd’hui n’était pas très appréciée. Je déciai donc d’aller droit au but. C'était important pour moi, au point où Erwan en était, de me confier à lui sur mes problèmes de mutilation, sur mon mal de vivre. Ça me prenait tout pour m’ouvrir de cette façon aujourd’hui, c’était un lourd secret que je gardais pour moi depuis très longtemps. Le seul au courant, c’était Edward… et même encore, il n’avait pas réellement conscience que ça m’arrivait encore, d’avoir des périodes où je m’échappais et je recommençais à tomber dans ce vice. C’était quelque chose qu’on ne pouvait pas expliquer… et qui était difficile pour les autres de comprendre mais c’était ainsi. Ce n’était pas parce que j’étais réellement malheureuse… mais ma blessure à moi, c’était plus qu’une fracture à la jambe ou bien une plaie ouverte, c’était une blessure à l’âme, dans ma tête, dans mon coeur et ça, c’était rarement guérissable. J’avais terminé le tout avec un petit message d’espoir. Je me disais que si c’était bon pour moi, ce l’était pour lui aussi. Peut-être que son bonheur, il allait le trouver d’une façon différente que moi mais tout de même… Il était possible! Je fus surprise par sa réponse, bien que son sourire en voyant l’échographie m’avait fait chaud au coeur. Il était désolé pour tout ça… Je le regardai sans rien dire, je voyais bien qu’il cherchait ses mots. Il vint pour ajouter qu’on était différent, qu’il n’était pas comme moi. « Je sais bien ça, tout le monde est différent et tout le monde trouve son bonheur d’une différente façon, trouve sa raison de vivre à de différents endroits… » Je voulais qu’il garde espoir même si présentement, c’était que du noir que je pouvais percevoir.

Et comme de fait, il me donna pas mal raison en disant qu’il essayait de s’accrocher mais qu’il n’y arrivait pas, qu’il retombait toujours dans ses mauvaises habitudes. J’avais énormément de peine pour lui. « Arrête de dire que tu n’es pas comme moi, s’il te plaît. Je n’ai pas toujours été comme je suis aujourd’hui. » J’avais un passé extrêmement lourd mais ça, il ne le savait pas non plus. Je ne pensais pas que c’était bon pour son moral de savoir que son amie avait passé son adolescence à se faire violer par son père adoptif. Il allait déjà pas bien, je ne voulais pas accentué sa détresse émotionnelle. Je secouai immédiatement la tête lorsqu’il s’excusa de nouveau. « Non, t’excuses pas, si je suis ici, c’est parce que tu es mon ami, que je t’aime et que je serai toujours là pour toi. Tu ne seras jamais au grand jamais une perte de temps… » Et j’osais espérer qu’il me croit là-dessus. Il devait croire que des gens étaient là pour l’aimer, tout simplement. Je déposai la photo de l’échographie sur sa table de nuit. « Cette photo là spécialement pour toi, c’est ta copie! » lui dis-je en me redressant un peu de sur son lit. « Tu sais Erwan, c’est ta vie et même si le fait que tu n’en veux plus me provoque une peine incroyable, je sais que malgré tout, c’est toi qui a le dernier mot sur la suite des choses. » Je me penchai doucement vers lui pour déposer un baiser sur son front, laissant une petite larme rouler sur ma joue. « Permet-moi par contre d’espérer que tu t’accroches à la toute petite clarté qui peut rester quelque part. J’ai une chance incroyable de t’avoir dans ma vie, t’es mon meilleur-ami et j’aimerais que mon bébé ait la chance de pouvoir connaître son tonton Erwan. Qu’il puisse lui chanter des chansons et lui fasse goûter au meilleur chocolat... »


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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Jeu 9 Aoû - 18:35
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elizabeth — erwan
   Il ne voyait pas d'avenir, et tout ce que son amie lui disait, c'était bien trop abstrait pour lui. Elizabeth était douce, généreuse, belle, et elle avait rencontré un jeune homme tout aussi génial qu'elle, et elle avait trouvé son bonheur avec lui. Mais Erwan, il ne savait pas où son bonheur se trouvait. Il ne savait pas où le chercher, et pire que ça, il n'avait pas envie de le chercher. Il était fatigué, il voulait juste disparaître, s'endormir et ne pas se réveiller. C'était si simple, mais visiblement, il n'avait pas le droit d'obtenir ce qu'il désirait. Il était coincé ici, avec des gens qui ne le comprenaient qu'à moitié et qui ne se rendaient pas compte d'à quel point il n'avait plus rien à faire ici. « Je sais bien ça, tout le monde est différent et tout le monde trouve son bonheur d’une différente façon, trouve sa raison de vivre à de différents endroits… » Il n'avait rien à dire, parce qu'il savait au fond qu'elle avait tort, du moins à son sujet. Il avait l'impression que sa date d'expiration était passée et qu'il vivait au-delà de celle-ci, dans des jours qui ne lui appartenaient pas. Il n'avait plus sa place dans ce monde et il attendait simplement que les choses reprennent leur cours normal, il attendait de disparaître. « Arrête de dire que tu n’es pas comme moi, s’il te plaît. Je n’ai pas toujours été comme je suis aujourd’hui. » Il s'en doutait bien évidemment. « Moi non plus. » Non, à une époque, il avait eu des parents aimants, des ambitions folles, des rêves, un meilleur ami merveilleux dont il était terriblement amoureux... et aujourd'hui, la moitié de ces choses-là ne lui appartenaient plus, et l'autre ne lui faisait plus envie. Il ne lui restait plus très longtemps à vivre, et il ne voulait pas se fatiguer à essayer de faire des efforts. Subir ainsi, c'était plus facile. Il s'excusa de lui faire perdre son temps, parce qu'il se rendait bien compte que tout ce qu'on pouvait lui dire n'allait rien changer. « Non, t’excuses pas, si je suis ici, c’est parce que tu es mon ami, que je t’aime et que je serai toujours là pour toi. Tu ne seras jamais au grand jamais une perte de temps… » Ca le touchait, même s'il ne disait rien et ne laissait rien paraître. Il aimait Elizabeth plus fort que les mots eurent été capables de l'exprimer. Elle laissa l'échographie sur sa table de chevet. « Cette photo là spécialement pour toi, c’est ta copie! ... Tu sais Erwan, c’est ta vie et même si le fait que tu n’en veux plus me provoque une peine incroyable, je sais que malgré tout, c’est toi qui a le dernier mot sur la suite des choses. » En entendant cela, il releva le regard vers elle, un peu plus intrigué par ce qu'elle était en train de lui dire. Elle était la première à lui parler ainsi, à le considérer réellement comme un être indépendant, et à ne pas forcer sa vision des choses sur lui. C'était rassurant, dans un sens, de voir qu'il lui restait au moins une personne sur Terre qui l'aimait assez pour laisser son propre destin entre ses mains à lui. Il ferma brièvement les yeux quand elle déposa un baiser sur son front, et sentit une goutte tomber sur son visage, juste avant qu'Elizabeth se recule. Elle avait les yeux rouges, et Erwan avait du mal à comprendre comment l'idée de sa mort puisse provoquer tant d'émotions et de tristesse. Elizabeth et lui ne s'étaient vus que très rarement ces derniers mois, et s'il venait à disparaître entièrement, il était certain que sa vie à elle en resterait inchangée. « Permet-moi par contre d’espérer que tu t’accroches à la toute petite clarté qui peut rester quelque part. J’ai une chance incroyable de t’avoir dans ma vie, t’es mon meilleur-ami et j’aimerais que mon bébé ait la chance de pouvoir connaître son tonton Erwan. Qu’il puisse lui chanter des chansons et lui fasse goûter au meilleur chocolat... » Il fut déstabilisé par ces mots. Le bébé, une part de lui ne voulait pas blesser ce petit être, ne voulait pas l'abandonner... même si cet enfant n'était que le petit de son amie, et qu'il n'avait aucun lien avec Erwan... mais tout de même. Elizabeth semblait avoir envie qu'il fasse partie de la vie de son enfant, et une part d'Erwan ne voulait pas les décevoir. Ne voulait pas la décevoir elle, surtout. Il était soudainement triste, n'avait pas pensé causer tant de tristesse, et il se retrouvait désemparé et pour la première fois depuis longtemps, il y avait une petite part de doute en lui. « Je veux pas rendre qui que ce soit triste » il déballa, rapidement, après un long silence. Comme si les mots s'étaient bousculés hors de sa bouche. « Je pensais pas... » il commença, avant de marquer un temps, puis de partir sur une nouvelle idée. « C'est juste que... je crois que j'ai passé assez de temps à me faire du mal pour ne pas en faire aux autres. C'est injuste Eli... Tout le monde me dit de pas faire ce que j'ai le plus envie de faire. J'ai envie de rien d'autre. Alors je veux bien rester un peu, mais ça fait trop de temps que je fais des choses pour faire plaisir aux autres. Je vais exploser » il avoua, et c'était comme une mise en garde, un petit avertissement mêlé à une vague promesse. « C'est peut-être égoïste de vouloir mourir. Mais qu'est-ce qui est le plus égoïste entre ça, et obliger quelqu'un qui n'en a pas envie à vivre ? » questionna-t-il, et c'était une interrogation qui le poursuivait depuis très longtemps déjà. En voyant la réaction de Chris, c'était devenu une sorte d'obsession pour lui, dans ses longs moments de solitude. « Je suis tellement fatigué de tout » lâcha-t-il finalement en retombant contre les coussins et fixant son regard dans le vide. S'il en avait été capable, une larme aurait peut-être pu couler sur sa joue à ce moment-là, mais il semblait qu'un mur infranchissable s'était hissé entre son coeur et ses émotions.
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(#)Sujet: Re: I have been one acquainted with the night. (elizabeth)  |   Jeu 16 Aoû - 1:37
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Je ne souhaitais jamais à personne ce genre de situation. Ce genre de moment où on doit aller rendre visite à un ami qui a comme plus grande envie, de mettre fin à ses jours. Et pourtant, le pire dans tout ça était que je pouvais comprendre et j’étais à la fois tellement mitigé entre le fait que je savais comment il pouvait se sentir et l’envie de le convaincre de ne pas le faire. Et pourtant, plus je lui parlais, plus je réalisai qu’il devait avoir fait le tour de la question plusieurs fois dans sa tête et qu’il n’avait probablement rien que je pouvais lui dire aujourd’hui, en tout cas, qui allait le faire reconsidérer la chose. Je lui annonçai donc ma grossesse avec bon espoir que ça allait mettre un peu de joie dans son coeur. C’était une bonne nouvelle et je voulais qu’il sache que j’aimerais de tout coeur - et même que c’était important pour moi - s’il pouvait être dans la vie de mon enfant. Aussitôt, je vis quelque chose changer dans son regard, comme une petite étincelle, une émotion quoi! Il en vient à me dire qu’il ne voulait pas rendre qui que ce soit triste. « Mais c’est normal Erwan qu’on soit triste que tu aies le souhait de nous quitter, on t’aime beaucoup. » Il fallait qu’il le comprenne… et c’était surprenant que ça ne lui traverse pas la tête que sa mort pouvait laisser un vide! Comme s’il se croyait vraiment seul au monde. Ça faisait mal d’entendre que ce qui désirait le plus au monde c’était d’en venir à bout, de rendre l’âme. Je ne pensais jamais être confronté à une telle conversation un de mes jours. Je n’avais jamais été très douée avec les mots… sur le coup, j’aurais tellement aimé que mon coeur me sorte de me poitrine pour qu’il se mettre à parler de lui-même. Ou bien qu’Erwan puisse voir en moi, comment je pouvais me sentir à travers tout ça. Il parlait que c’était peut-être égoïste de mourir mais que ce l’était aussi d’obliger quelqu’un à vivre. Mon coeur se pinça, une larme muette se fraya un chemin sur ma joue. « Je sais bien Erwan… je sais. Mais c’est parce qu’on sait bien ce que c’est d’être ceux qui restent en bas et à qui tu vas terriblement manquer. » Je ne savais pas trop ce qu’était la mort mais on disait toujours que c’était ceux qui étaient encore en vie qui souffrait le plus là-dedans et c’était bien vrai. On disait que quelqu’un qu’on risquait d’aimer, était quelqu’un qu’on se risquait à perdre aussi mais je ne voulais pas que ça se termine comme ça. J’avais besoin de lui, j’avais besoin de mon ami… et en pendant ça, je réalisai à quel point mon discour était égoïte. Je regardai un moment mon ami qui se laissait tomber dans les coussins en disant qu’il était fatigué de tout ça. Je me frayai un petit chemin sur son lit, pour venir me coucher à ses côtés, passant ma main doucement sur son bras pendant qu’on se plongeait dans un petit silence. Pas le genre de silence qui créer un malaise, juste le genre de silence qui faisait du bien, après une conversation aussi émotive. Doucement, la tête d’Erwan se tourna vers moi pour me regarder, on était dans notre petite bulle rien qu’à nous deux et j’aimais ce moment avec lui, malgré tout l’envers de la situation. « Je suis désolée d’être égoïste et d’avoir envie que tu continues d’être dans ma vie mais j’y peux rien, c’est plus fort que moi. J’espère que tu m’en veux pas pour ça. » Ma main quitta son bras pour se poser sur sa joue que je caressai de mon pouce. « Je vais te laisser, j’ai pris assez de ton temps et je te remercie d’avoir eu cette conversation avec moi. Je veux juste que tu me promettes quelque chose… » lui dis-je en soutenant son regard. « Je veux que tu me promettes que c’est pas la dernière fois qu’on se voit.  »



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