Daniel & Kath'

Motivée par ma journée de congé qui m’attendait, j’avais décidé de faire des crêpes en quantité pour toute la petite tribu présente à l’appartement. Malheureusement lorsque je partis à la recherche d’une malheureuse bouteille de l’appartement, impossible de mettre la main dessus. Ne voulant pas me stopper dans mes projets d’offrir un petit-déjeuner digne de ce nom aux deux hommes qui partageaient l’appartement, je pris mon porte-monnaie et partis à l’épicerie pour acheter de quoi faire mes crêpes. Lorsque je me trouvai dans le rayon du lait je ne sus pas vraiment quoi choisir comme brique de lait. Il y en avait vraiment de plein de sortes différentes. Quand j’étais au complexe on avait le choix entre la chèvre et la vache rien de plus, pas de lait entier, demi-écrémé ou je ne sais quoi d’autre. Comme à mon habitude je restai un moment à lire chacune des étiquettes en réfléchissant quel lait conviendrait le mieux. Lasse de n’être plus avancée, je pris la première qui ressemblait plus ou moins à celle que je prenais en supermarché. Je me mis soudain à penser que nous devions être à court de jus de fruit ou bien nous le serions très prochainement. Je me dirigeai donc vers le rayon des boissons et me retrouvai encore en proie à un choix terrible. Trop de choix tuer le choix. Je repérai le jus d’orange et pris une belle brique qui me semblait bien bonne. En me reculant d’un pas en arrière, je me cognai dans une personne. Je me retournai, gênée par ma maladresse.
 
« Oh excusez… »
 
Lorsque je fus face au visage d’un jeune homme qui m’était familier, la fin de ma phrase se perdit dans ma bouche. Je piquai un fard instantanément en reculant d’un pas. Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine. L’article de Nightmare me revint en mémoire et je me sentis encore plus mal à l’aise. J’avais eu l’intention de lui envoyer un message mais le courage n’avait pas été là.
 
« Daniel… Comment ça va ? » lui demandai-je avec un petit sourire timide.
 
Je me demandais s’il avait lu l’article. Il ne m’avait pas envoyé non plus de message à la suite de sa sortie, alors soit il se fichait de ce qui avait bien pu être écrit, soit il attendait que je le contacte. En faite, il n’y avait rien eu de bien particulier dans ses quelques lignes, mais le faite que Nightmare me mentionne comme s’il était une potentielle conquête me mettait un peu mal à l’aise. Je retournai la bouteille de jus d’orange que j’avais entre les mains, trahissant ma nervosité. Comment aborder le sujet ? Etait-ce le bon moment, là dans une épicerie de quartier ?
 

Daniel & Kath'

Pour une rare fois, j'avais décidé d'aller foire mon jogging à l'extérieur. Ça changeait du tapis roulant et j'avais plusieurs obstacles à franchir. Écouteurs dans les oreilles et un habillement sport, j'étais parti pour faire ma petite course. Au bout d'un moment, j'avais beaucoup trop chaud et terriblement soif. J'étais pas top niveau cardio pour être honnête. J'abandonnais assez rapidement. Il fallait que je passe quelque part me prendre un gatorade au supermarché du coin. Je détestais mettre les pieds là-dedans. C'était sale et il y avait beaucoup trop de gens. En allant directement au frigo des boissons hydratantes, on me recula dessus. La jeune femme s'excusa aussitôt et je la reconnue. C'était Kathelyn. Wow C'était quoi la chance qu'elle me tombe dessus ?

- Kathelyn!!! lui dis-je alors que mon visage s'illumina.
« Daniel… Comment ça va ? »lui demanda-t-elle timidement.
- Très bien merci ! J'étais sortie faire mon jogging et j'avais soif. Et toi ? C'est ici que tu fais les courses ? demandai-je alors.

Moi qui ne fréquentais jamais ce genre d'endroit, c'était tout de même incroyable de la croisée. Elle était là devant moi, belle à croquée avec son sourire charmeur. Je pouvais difficilement y résister. Je ne savais toujours pas qui était cette fille et elle m'intriguait toujours. J'avais d'ailleurs reçu un SMS à son sujet de la part de Nightmare. Apparemment, la belle Kathelyn voyait un autre mec. Je n'en faisais pas vraiment un cas. Toutefois, j'étais quand même impliqué.

- Excuse-moi si je ne t'ai pas donné de mes nouvelles. J'avais envie de t'écrire, mais je ne voulais pas paraître trop imposant ou déplacé... j'ai pas osé.

C'était plutôt parce que j'étais un gros flemmard qui rappelait rarement les filles. Je ne savais pas pourquoi j'agissais de la sorte. C'était comme si rien n'avait tellement d'importance. Mais pourtant, je la trouvais super cette fille, en même temps tellement inatteignable. C'était pas le genre à se dévêtir devant moi pour que je la baise. Je l'avais assez rapidement compris à ce niveau.

- Je suis content de te voir ! Si tu n'es pas pressée, on pourrait aller ailleurs tous les deux.

Je ne savais pas trop ce que le "ailleurs" signifiait, mais bon, si je le pouvais, j'avais bien envie qu'elle vienne chez moi. J'habitais tout près.
 

Daniel & Kath'

En allant faire des courses à l’épicerie du coin, je ne m’attendais pas du tout à me retrouver face à face avec Daniel. Je n’avais pas eu assez de cran pour lui envoyer de message après l’article de Nightmare alors que je savais que j’aurais dû le faire. Mais lui non plus ne l’avait fait … Je me sentais tout de même mal à l’aise devant lui entre deux rayonnages. Il semblait heureux de me voir alors que j’étais toute gênée et que je lui demandais comment il allait. Il m’expliqua avoir été faire un jogging, d’où sa tenue de sport et qu’il s’était arrêté pour acheter à boire.
 
« Oui, j’habite pas très loin. J’avais besoin de quelques petites choses pour faire des pancakes. »
 
Je me mis à sourire, contente de mes projets de petit-déjeuner. Surtout que mes pancakes n’étaient pas pour n’importe qui et ca, ca me réjouissait davantage. Mon frère était à la maison et je voulais fêter ça comme il se devait.
 
- Excuse-moi si je ne t'ai pas donné de mes nouvelles. J'avais envie de t'écrire, mais je ne voulais pas paraître trop imposant ou déplacé... j'ai pas osé.
 
Je sentis une boule au creux de mon estomac se former. Je baissai les yeux quelques secondes vers la brique de lait que je tenais dans les mains. Fallait-il que j’aborde le sujet ou bien que je réponde normalement ? Je choisis la deuxième option.
 
« C’est pas grave, j’aurais pu moi aussi. Mais j’ai pas osé non plus. »
 
Je lui souris faiblement et timidement. Je ne savais pas si ce qu’il m’avait dit été vrai ou bien si c’était parce qu’il avait lu l’article et s’était senti blessé. Je me posais la question mais je n’aurais pas de réponse si je ne le lui demandais pas je suppose. Daniel me proposa alors qu’on aille se voir ailleurs si j’avais d temps devant moi.
 
« Et bien je dois rentrer, mais si t’as envie de m’accompagner jusqu’à chez moi pourquoi pas ? »
 
Je ne connaissais pas plus Daniel que la dernière fois que je l’avais vu et je n’aurais peut-être pas dû lui proposer de m’accompagner jusqu’à chez moi, mais maintenant c’était trop tard. Et puis si jamais quelque chose m’arrivait, Reid était à l’appartement donc il pourrait venir à mon secours en cas de besoin. Daniel accepta et je me dirigeai alors vers les caisses pour payer mon achat. Une fois hors de l’épicerie, je questionnai Daniel sur son sport matinal.
 
« Tu cours souvent le matin de si bonne heure ? Personnellement j’adore, ca fait du bien pour se mettre en route pour la journée. »
 
Aujourd’hui j’avais sauté le footing matinal pour aller jusqu’à l’épicerie, mais habituellement je courais au moins une heure avant de commencer ma journée.
 

Daniel & Kath'

C'était une belle surprise de rencontrer Kathelyn à nouveau. En fait, je pensais jamais la revoir de ma vie. Il faut dire que je n'étais pas vraiment dans mon plus chic habit. Je suais un peu tout de même après avoir fait mon jogging. La jolie brunette mentionna qu'elle n'habitait pas très loin et qu'elle était venue acheter ce qu'il lui fallait pour faire des pancakes. Elle semblait d'ailleurs très heureuse de tout ça. Je pris tout de même le temps pour m'excuser de ne pas lui avoir téléphoné. Ça n'avait pas l'envie qui manquait, mais j'étais assez lent pour donner signe de vie en général. Mais j'avais aussi lu l'article de Nightmare... Apparemment il y avait quelqu'un d'autre dans sa vie... Au moins je le savais.
 
« C’est pas grave, j’aurais pu moi aussi. Mais j’ai pas osé non plus. » dit-elle un peu gênée.

Pour être honnête, je m'en fichais un peu qu'elle ne m'avait pas donné signe de vie. Je ne l'avais pas non plus fait de mon côté. Je voulais quand même saisir le moment pour lui offrir de faire quelque chose tous les deux. Je ne savais pas trop quoi, mais au moins si nous pouvions rester un peu ensemble. Je n'avais pas été très loin avec elle la dernière fois. Je ne pensais pas que ce serait le cas aujourd'hui, mais tout de même, peut-être avait-elle un intérêt également à mon égard ?
 
« Et bien je dois rentrer, mais si t’as envie de m’accompagner jusqu’à chez moi pourquoi pas ? »

Chez elle ? La raccompagner ? Il était vrai qu'elle avait une pinte de lait et de quoi faire des pancakes entre les mains... Il fallait bien qu'elle dépose le tout. Mais cette sorte d'invitation à l'accompagner jusqu'à chez elle, je ne savais pas trop comment l'interpréter. Était-ce une astuce pour m'inviter par la suite à entrer chez elle ? Il fallait se le dire, c'était tout comme. Enfin, normalement quand une fille me proposait ce genre d'activité, cela se terminait chez elle dans son lit. Mes attentes étaient peut-être un peu trop hautes pour Kathelyn. Elle ne semblait pas être comme les autres filles d'ailleurs.

- Euh.. oui pourquoi pas ! Ça va me faire plaisir ! répondis-je enthousiaste.

Nous nous dirigeâmes jusqu'aux caisses pour payer nos articles. Tout de suite en sortant du supermarché, je pris une gorgée de mon Gatorade. C'était rafraîchissant. Tout comme le fait que Kathelyn était en ma compagnie à présent.
 
« Tu cours souvent le matin de si bonne heure ? Personnellement j’adore, ca fait du bien pour se mettre en route pour la journée. »
 
Il était clair qu'elle se tenait en forme. Ça se voyait tout de suite. Pour ma part, j'étais pas le type le plus en forme en ville, mais j'entretenais quand même mon corps régulièrement. Nous marchions tranquillement l'un à côté de l'autre vers la résidence de Kathelyn.

- Normalement je m’entraîne dans ma salle de sport personnelle chez moi, mais ce matin j'avais envie de prendre un peu l'air. Ça n'arrive pas très souvent. Donc, voilà ma surprise que tu me sois tombée dessus. Ça veut peut-être dire quelque chose après tout... dis-je avec le sourire.

Je ne savais pas s'il fallait croire au destin, mais n'empêche que c'était toute qu'une coïncidence. Peut-être que finalement elle voudrait que l'on se voit plus régulièrement, qui sait ? Je ne savais aucunement à quoi m'attendre. Je ne savais pas trop comment je devais aborder les choses avec elle. C'était beaucoup plus facile quand j'étais bourré ou drogué.

- Tu sais que je vis pas si loin non plus d'ici. On pourrait peut-être aller jogger ensemble de temps en temps si tu veux. Ce serait déjà plus motivant pour moi .

Car honnêtement, c'était pas ce que je préférais de faire mon jogging dehors seul. Kathelyn et moi discutâmes d'un peu de tout jusqu'à ce qu'on arrive chez elle. L'endroit n'avait rien d'extravagant. C'était clairement pas comme dans mon quartier. Elle s'arrêta devant, le sourire aux lèvres. Je la trouvais toujours aussi fascinante et mystérieuse cette fille. Ne sachant pas quoi lui dire et surtout du fait que je ne voulais pas tout de suite la quitter.

- Alors c'est ici que Miss Texas demeure. Je peux entrer avec toi ?

Ma question sembla la déstabilisée quelque peu. C'était pas mon but. Si elle ne voulait pas, c'était tant pis. J'interprétais peut-être juste mal ce que son "raccompagne-moi" voulait dire.

 

Daniel & Kath'

Excuse ma maladresse

Quelle probabilité il y avait pour que je rencontre Daniel dans l’épicerie de quartier ? Peu. Et pourtant, c’est bien ce qui s’était passé. Heureusement pour moi, Daniel ne semblait pas être gêné par l’article qui avait été publié à notre sujet contrairement à moi. Il s’excusa et en fit de même pour ne pas avoir pris de nouvelles puis me demanda si j’étais tenté de faire quelque chose avec lui. Malheureusement j’avais prévu de faire des pancakes pour mon frère et Reid du coup je devais rentrer chez moi. En compromis, je lui proposai de m’accompagner pour que nous puissions continuer à parler ensemble. Pour faire la conversation, je le questionnai sur son jogging matinal.

- Normalement je m’entraîne dans ma salle de sport personnelle chez moi, mais ce matin j'avais envie de prendre un peu l'air. Ça n'arrive pas très souvent. Donc, voilà ma surprise que tu me sois tombée dessus. Ça veut peut-être dire quelque chose après tout...

J’haussai les épaules avec un petit sourire. Miami n’était pas une petite ville et c’était en effet une drôle de coïncidence que de le croiser de si bon matin. Surtout que je ne connaissais pas non plus une foule de gens dans le quartier alors peut-être que le destin essayait de nous faire passer un message.

« Qui sait … C’était peut-être parce qu’on n’a pas pris de nouvelles l’un de l’autre, du coup quelque chose nous a poussé à nous revoir ici. »

Je croyais en Dieu et au destin. Je pensais que rien n’arrivait dans la vie sans raison, même les plus petites choses. Je ne savais pas encore ce que voulait dire cette rencontre, cette deuxième rencontre d’ailleurs, mais je le saurais surement tôt ou tard. Daniel m’indiqua vivre pas très loin et me proposa de courir ensemble une prochaine fois, afin d’avoir une motivation pour faire du sport.

« Ce serait avec plaisir ! » répondis-je sans une once d’hésitation. Lorsqu’il s’agissait de sport, j’étais toujours prête et d’attaque. « Tu me diras quand tu veux aller courir. Il est rare que je n’y aille pas le matin. »

Nous continuâmes notre route en parlant de tous et de rien à la fois. Le trajet, avec un compagnon de route, me semblait beaucoup moins long qu’à l’aller. Presque j’en vins à regretter légèrement d’être arrivée aussi vite en bas de mon immeuble. Je regardai Daniel ne sachant pas trop comment mettre un terme à notre fortuite rencontre. Il me devança en prenant la parole et me demandant s’il pouvait venir chez moi. Je le regardai un peu étonnée.

« Euh … disons c’est pas que je veux pas … mais … » De ma main libre je me passai la main sur ma nuque avec nervosité. Je ne voulais pas blesser le jeune homme. « … mon grand frère est chez moi et mon coloc dors sur le canapé du coup il vaudrait peut-être mieux reporter à une prochaine fois. »

J’afficha une petite moue désolée sur mon visage pour lui faire comprendre que l’envie ne m’aurait pas manqué mais qu’il valait mieux éviter de déranger tout le monde. Et j’avais pas tellement envie non plus de ramener Daniel alors que Reid était présent. Je ne le connaissais pas assez pour risquer de le mettre mal à l’aise. Il parut déçu que je n’ai pas répondu négativement à sa question mais n’insista pas. Sans doute que le mot frère avait aidé à appuyer mes propos. Je regardai l’heure sur mon portable puis le jeune homme.

« Sinon … il y a un café au coin de la rue, avec de supers donuts … » dis-je en laissant un peu ma phrase en suspend en espérant qu’il comprendrait ma proposition.

L’esprit vif du jeune homme compris très bien ce que j’avais essayé de dire. Ma bouteille de lait toujours en main nous tournâmes les talons pour nous rendre quelques pâtés de maisons plus bas. Le café ne payait pas de mine vue de l’extérieur mais les apparences étaient bien trompeuses.

« Je l’ai découvert par hasard un matin. Ça sentait tellement bon, que ça à attisait ma curiosité. C’est devenu mon petit rendez-vous quotidien après le jogging. La récompense de l’effort. Ça devient plus motivant comme ça. »

Je souris au jeune homme et passa commande de deux cafés avec deux donuts avant de prendre place à une table. Je posais ma bouteille de lait sur le coin de la table et me défis de ma veste que je posais sur ma chaise. Nerveusement j’adressa un énième sourire à Daniel en cherchant quelque chose à lui dire mais rien ne me vint. Je ne le connaissais pas tant que ça, il était alors difficile pour moi de lancer un sujet de conversation. Le serveur arriva avec notre commande qu’il posa sur la table. Je le remerciai poliment et pris ma tasse de café dans mes mains.

Daniel & Kath'

Excuse ma maladresse

Kathelyn croyait au destin. Elle croyait également que si nous nous étions à nouveau croisé de la sorte, c'était bien parce que la vie avait quelque chose à nous dire. Personnellement, j'avais du mal à croire tout ça. J'étais pas un homme de foi, mais plutôt un homme de science. En même temps, ma famille était dans les produits pharmaceutiques depuis belle lurette. C'était un peu normal que la science domine mon univers. D'ailleurs, j'étais doué en chimie et en science. J'avais beaucoup de potentiel dans ce domaine, seulement, je me donnais pas la force d'accomplir grand chose. C'était mon côté paresseux encore une fois. Kath me proposa de courir avec elle le matin. Ce qui me semblait être une bonne chose. J'avais bien envie de la revoir et d'apprendre à la connaître plus. Nous marchâmes tous les deux en direction de sa résidence. Ce n'était pas bien loin de la mienne dit donc. Une fois devant son immeuble, je lui demandai si je pouvais entrer ! Après tout, elle m'avait tout de même proposé de la raccompagner. Peut-être avait-elle une petite idée derrière la tête ? J'étais toujours partant. D'autant plus que cette fille m'intéressait un peu.

« Euh … disons c’est pas que je veux pas … mais … mon grand frère est chez moi et mon coloc dors sur le canapé du coup il vaudrait peut-être mieux reporter à une prochaine fois. » me dit-elle avec une petite moue désolée.

J'étais également déçu de la situation, mais je pouvais comprendre que je n'avais pas d'affaire à me pointer là. Je n'avais pas trop envie de me retrouver devant son frère et son coloc. C'était des inconnus pour moi et je ne voulais pas non plus briser leur dynamique. Dommage ! Je me disais que peut-être ce serait pour une autre fois alors.

- Hoo.. je vois ! C'est dommage, mais je présume qu'on aura l'occasion de se revoir dans ce cas. Je sais où tu habites, dis-je avec un demi sourire.

Puis, elle mentionna qu'il y avait un café au coin de la rue et des supers donuts. Je voyais cela comme une belle proposition de prolonger notre rencontre en ce moment. J'en étais plus que ravi de pouvoir passer plus de temps avec elle. Kathelyn disait qu'elle avait trouvé ce café au hasard un matin. Elle se récompensait ici après son jogging. Arrivés devant le café en question, je trouvais que c'était plutôt charmant. Petit...mais charmant. Je savais maintenant où aller pour croiser la jeune femme plus souvent. Nous commandâmes deux cafés et deux donuts. J'allongeai les billets pour régler tout ça. Nous allâmes nous asseoir à une table en attendant qu'on vienne nous porter notre commande. Un petit silence ce fit pendant ce temps. Je me trouvais tout de même privilégier de profiter de son temps de la sorte alors que son frère et son coloc l'attendaient.

- Merci pour cette découverte ! C'est un bel endroit. Nous allons peut-être se croiser à l'occasion dans ce cas. fis-je alors.

Nos cafés et nos donuts arrivèrent sur la table. Nous discutâmes un peu de tout et de rien pendant que je dégustais le tout. C'était carrément une tuerie. C'était clair que j'allais y revenir. Je me demandais bien pourquoi je ne le connaissais pas. J'avais dévoré mon donut en moins de deux.

- Alors ton frère est chez toi et est-ce que vous êtes en bon terme tous les deux ? Il habitait aussi avec toi au Texas ? demandai-je alors curieux après avoir bu une gorgée de mon café.

J'écoutai attentivement ce qu'elle avait à me dire. Elle semblait bien aimer son frère et avoir une bonne relation avec lui. Tout le contraire qu'avec ma soeur, quoi. Après plusieurs minutes à se faire la discussion, je me dis que j'abusais peut-être un peu trop de son temps. Je voulais pas la retarder davantage. Déjà que tout ça n'était pas au programme depuis le début.

- Écoute, je ne veux pas vraiment te retarder plus longtemps ! Ton frère et ton coloc vont sûrement appeler la police si tu ne te pointes pas bientôt. J'espère qu'ils n'attendaient pas après toi.

Pas que j'avais envie de la quitter, mais c'était plus que je ne voulais pas qu'elle ait des ennuis.

Daniel & Kath'

La rencontre avec Daniel avait été assez inattendue. Combien de chance avais-je de le croiser dans la superette du coin un matin de week-end ? Très peu. Sans doute était-ce un signe du destin, mais quelle en était sa signification ? Aucune idée. Lorsqu’il me proposa de me raccompagner chez moi j’accepta. Sur le trajet nous discutâmes tranquillement jusqu’à ce que nous soyons arrivés devant mon immeuble. Sans détour, il me demanda s’il pouvait monter avec moi. Surprise et désolée, je lui expliquai que mon frère et mon colocataire dormait à l’appartement. Il sembla un peu déçu par ma réponse, ajoutant qu’à présent il savait où j’habitais. Je souriais avant de lui proposer de prendre un café situait un peu plus loin de chez moi. Tant pis pour les pancakes ! Une fois au café nous commandâmes et avant que je n’eu le temps de sortir de quoi payer, Daniel avait réglé le tout. Je lui confiai venir chercher un café après ma petite séance le matin, que c’était une agréable récompense après l’effort. Il me remercia de lui avoir fait découvrir le lieu et que l’on se reverrait peut-être à l’occasion.
 
« C’est bien mieux le grand air que de rester enfermer dans une salle de sport. »
 
Je souris en faisant référence à ce qu’il m’avait dit tout à l’heure. Daniel m’avait confié ne pas courir habituellement dehors, préférant rester chez lui faire son sport. Moi, la salle je ne la fréquentais que pour les cours d’arts-martiaux, je préférais courir dans les parcs le matin pour commencer ma journée. Il n’y avait rien de meilleur qu’un bon bol d’air, mis à part peut-être le donut qui suivait. D’ailleurs en parlant de ça, notre commande arriva et ni lui ni moi ne nous n’attendis plus longtemps. Daniel me questionna sur mon frère qui était chez moi pour le moment.
 
« Oui très. C’est la personne la plus proche de moi dans ma famille. C’est mon grand-frère, personne ne peut être à sa hauteur. » Je souris amusée par ce que je venais de dire. « Et oui il habitait avec moi au Texas, mais apparemment mon absence lui manquait trop car il est venu aussi à Miami ! Je suis bien contente de le retrouver ici.
 
En faite l’histoire était bien plus compliqué que ce que je venais de dire, mais la simplicité ne pouvait pas faire de mal. En faite mon frère avait fuit lui aussi la vie que nous menions jusque là au Texas, et après un road-trip en Europe il avait décidé de poser ses bagages chez moi pour mon plus grand plaisir.
 
« J’espère qu’il ne restera pas trop longtemps chez moi … On s’entend bien, mais il a tendance à se la jouer un peu trop curieux parfois et j’ai besoin de mon intimité. »
 
Un vrai grand-frère quoi. Je l’adorais mais quand il s’agissait de ma vie privée, certaines choses j’appréciais qu’elles restent dans mon jardin secret. Je terminai mon Donut et bu une gorgée de mon délicieux café bien chaud tandis que Daniel me dit ne pas vouloir me retarder trop. Sait-on jamais que mon frère et Alec appelle la police pour disparition inquiétante.
 
« Ils dormaient comme des loirs quand je suis partie de chez moi, donc t’en fais pas, je pense pas que j’aurais la police à mes trousses de si tôt. » Je plongeai à nouveau mes lèvres dans mon café pour en boire une autre gorgée. « Comment vas-tu occuper ta journée ? T’es peut-être attendu toi, t’as peut-être cours ? »
 
Je me souvenais bien qu’il m’avait dit suivre des cours en pharmacologie afin de reprendre l’entreprise familiale. Un beau geste qui semblait quand même assez contraignant quand on y pensait bien. Lorsque j’habitais au complexe, les métiers que l’on exerçait se transmettait souvent de père en fils et je m’étais déjà dit à l’époque que c’était assez triste de ne pas pouvoir développer son potentiel dans quelque chose que l’on aurait pleinement choisis.
 
« Ça doit être beaucoup de pressions, tes études non ? » Je regardai Daniel un instant avant de compléter mes propos. « Je veux dire, finalement tu suis cette voie, ces études parce qu’à la fin il y a un énorme enjeu. Je pense que ton père mise tout sur toi finalement. Je trouve que c’est courageux de ta part en un sens. »
 
Moi je n’avais pas ce genre de contrainte. J’avais choisi toute seule de suivre ma voie professionnelle et si un jour je voulais changer du tout au tout je le pouvais. Rien ni personne ne me serait déçu ou aurait des regrets, à part moi peut-être.
 
« Et ta sœur, elle s’est pas lancé dans la pharmacologie aussi ? C’est parce que tu es l’ainé ou bien juste un homme qu’il veut te voir à la tête de son entreprise ? »
 
Il ne fallait pas se leurrer, des hommes d’affaires misogyne avec de vieilles traditions conservatrices bien ancrées c’était bien très répandus. Et de ce que j’avais compris, l’affaire de la famille du jeune homme était très puissante et florissante, cela ne me surprendrait pas que son père soit donc un de ces hommes-là.
 

Daniel & Kath'

Le hasard avait fait en sorte que j'avais recroisé cette superbe fille de la plage ! Elle avait également accepté que je la raccompagne jusqu'à chez elle. Je ne savais pas trop ce que cela signifiait, mais bon. Si je me fiais à Nightmare, elle disait qu'elle avait quelqu'un d'autre. Est-ce que ce quelqu'un d'autre existait toujours dans sa vie ? Sinon, est-ce que je lui plaisais ? Je devais admettre que j'avais un peu de mal à décoder tout ce qu'elle m'envoyait comme signaux. Une fois devant chez elle, je demandai pour monter avec elle, mais cette dernière me fit part du fait que son frère y était ainsi que son colocataire. okkk ? Quel intérêt de m'emmener jusqu'à chez elle dans ce cas ? Elle proposa d'aller au café du coin. J'acceptai malgré la légère déception de ne pas pouvoir l'accompagner jusqu'à dans son appartement. Valait mieux en fait, car j'avais pas envie de connaitre son frère ni son coloc. Malgré tout, elle me fit découvrir un petit endroit assez chouette pour prendre un café. Je la questionnai quelque peu sur son frère. Apparemment les deux étaient assez proches, assez pour que ce dernier vienne aussi s'établir à Miami. Ma soeur aussi avait fait un retour à Miami, mais contrairement à la situation de Kathleen, nous étions loin de bien nous entendre.

« J’espère qu’il ne restera pas trop longtemps chez moi … On s’entend bien, mais il a tendance à se la jouer un peu trop curieux parfois et j’ai besoin de mon intimité. »

Je lui souris après avoir pris une gorgée de mon café bien chaud. Il était étonnamment très bon.

- Je peux comprendre ça. Je me vois mal partager l'appartement avec ma soeur. Je pense bien qu'on voudrait se tuer. Bon, mon père y habite, mais en fantôme. Je ne le vois presque pas.

Et quand je disais presque pas, c'était pratiquement jamais. Il avait une copine ou plusieurs, c'était nébuleux tout ça. Je questionnais pas vraiment. C'était sa vie et il en faisait bien ce qu'il voulait. De cette façon, il ne se mêlait pas de ce que je faisais de mon côté et c'était tant mieux. Je terminai mon donut en même temps que Kathleen. J'étais assez surpris de la qualité de la nourriture et du café ici. C'était certain que j'avais l'intention de repasser. Je la questionnai sur le fait qu'elle voudrait peut-être rentrée si elle ne voulait pas qu'on appelle la police. Cela ne semblait pas vraiment la déranger. Elle mentionna que son frère et son coloc dormaient très profondément quand elle était partie et que ça l'étonnerait fort bien qu'ils se rendent compte de son absence. Tant mieux alors.

« Comment vas-tu occuper ta journée ? T’es peut-être attendu toi, t’as peut-être cours ? »

Je regardai l'heure sur ma montre. J'avais rien au programme en fait. Enfin, si mais j'avais pas réellement l'intention d'aller à mon cours aujourd'hui. Quand il faisait beau et chaud comme ça, j'aimais bien passer ma journée à ma piscine.

- Non pas du tout. J'avais prévus une journée piscine aujourd'hui, dis-je en riant. Tu vois comme mes journées sont bien remplies. Non sans blague, j'ai un cours, mais je n'ai pas envie d'y aller.

Je souris. Elle allait bien voir que mes journées étaient assez simples et pas trop épuisantes. Au moins mon sport était fait pour la journée. Pour le reste, j'allais pouvoir chiller au soleil. Au diable mon cours d'Analyse de la communication scientifique. Je reprendrai une autre fois. De toute façon, j'avais quelqu'un qui me prenait des notes en tout temps. Kathleen me demanda si mes études me donnaient beaucoup de pression. Elle ajouta que puisque mon père visait beaucoup pour moi, que ce devait être assez contraignant et épuisant. Je poussai un soupir. Cette situation me dépassait quelque peu. J'avais pas trop envie d'en parler.

- Merci ! Mais honnêtement, si j'avais le choix je me demande bien ce que je ferais dans la vie. Comme ça mon tracé est déjà fait. Je n'ai pas de questions à me poser. Je sais pas si je serai heureux là-dedans, mais c'est comme ça et je n'ai pas vraiment le choix.

Je n'osais même pas imaginer la réaction de mon père si je lui disais que j'en avais rien à foutre de son entreprise et que je voulais pas gérer une si grosse boîte. Devoir gérer des problèmes importants et des milliards de dollars chaque jour... je ne savais pas si j'avais les nerfs assez solides. J'avais l'impression que l'entreprise allait couler sous mes pieds une fois qu'elle serait à mon nom. Je ne voulais pas trop y penser pour le moment. Je vivais chaque moment comme si c'était le dernier.

« Et ta sœur, elle s’est pas lancé dans la pharmacologie aussi ? C’est parce que tu es l’ainé ou bien juste un homme qu’il veut te voir à la tête de son entreprise ? »

Mon père avait tenté à ce qu'Emma ait une part de l'entreprise, mais cette dernière avait décliné le tout. Puisque j'étais resté avec Robert, je n'avais pas vraiment le choix de mettre la main à la pâte. J'assistais déjà à quelques réunions de l'entreprise. Je voyais peu à peu comment la gestion se faisait. Et c'était totalement emmerdant.

Elle a eu la chance de pouvoir s'enfuir bien loin et de refuser toute implication dans l'entreprise. Elle est revenue depuis peu à Miami. Je la soupçonne de vouloir une part, mais
ça reste à voir.

Cracher sur autant d'argent pour finalement revenir et vouloir quelques miettes ? Ce n'était pas impossible. Je ne connaissais pas assez ma soeur pour connaître ses intentions. Son retour était bien curieux en fait. Malgré tout ce que je pouvais dire, elle y avait droit à sa part et si ça pouvait alléger un peu ma charge de travail dans le futur, pourquoi pas ?

- C'est un milieu plus difficile que tu ne pourrais le croire. Je veux pas t'embêter avec tout ça. C'est un milieu assez critiqué aussi.

Avec tous les recours collectif et les poursuites judiciaires, c'était assez pour nous donner des cheveux blancs. Des milliards de dollars étaient perdus chaque semaine. Maintenant que nous avions terminé notre petit casse-croûte et notre café, il fallait bien que cela se termine un moment donné. Je ne savais pas si j'aurais la chance de la revoir. Je voulais jouer franc jeu avec elle.

- Excuse-moi de changer de sujet et de te demander ça, mais j'ai cru comprendre que tu voyais quelqu'un d'autre. C'est toujours le cas ? Parce que je ne voudrais pas te faire perdre ton temps et le mien.

Daniel & Kath'

Même si je ne connaissais que très peu Daniel, cela me faisait plaisir de partager un café avec lui dans l’un de mes endroits préférés post-sport, appelons ça comme ça. Alors qu’il me disait ne pas vouloir trop me retarder, je lui retournai la question en lui demandant ce qu’il allait faire de sa journée, s’il devait aller en cours. Apparemment c’était bien loin d’être inscrit au programme, préférant piquer une tête dans la piscine. Je le questionnai sur les attentes de son père et comment il gérait tout cela, allant même lui demander si ça sœur s’était elle aussi lancée sur les traces de leur père. Daniel semblait un peu résigné par le rôle qu’il avait à tenir. Cela me fit un peu de peine. On devrait tous pourvoir tracer notre propre chemin et être heureux d’en avoir pris la décision. Mais apparemment ce n’était pas un droit acquis par tous. Sa sœur, quand à elle, avait échappé à ces responsabilités. J’haussai les épaules légèrement lorsqu’il ajouta qu’il pensait que celle-ci était revenue à Miami juste pour avoir une part dans l’entreprise. Je ne la connaissais pas, je ne pouvais la juger.
 
- C'est un milieu plus difficile que tu ne pourrais le croire. Je veux pas t'embêter avec tout ça. C'est un milieu assez critiqué aussi.

 
C’est vrai que j’avais beaucoup de fois lu dans les journaux des histoires à propos des laboratoires pharmaceutiques. Que les médicaments pouvaient rendre les gens plus malades qu’ils ne l’étaient déjà. C’était tragique mais il fallait aussi voir le nombre de vies qu’ils pouvaient sauver. La science était quelque chose de difficile à apprivoiser.
 
« Tu sais, j’ai été élevé dans une famille où on n’utilisait pas vraiment de médicaments. Mes parents étaient plutôt du genre plantes et bonne soupe. Et vraiment quand tu as connu ce manque de médication, tu te rends compte de la chance que l’on a de pouvoir en avoir quelques fois. »
 
Comme beaucoup de gens, nous étions quelques fois malades, pas de grosses maladies, des petits rhumes, des petites douleurs, … mais nous n’avions pas à porter de main un flacon d’aspirine, des antibiotiques, ou un simple antidouleur. Non on faisait avec ce qu’on nous autorisait à avoir. Aujourd’hui je me rendais bien compte qu’un simple cachet d’antidouleur pouvait vraiment aider. Oui les médicaments pouvaient avoir des effets secondaires, mais ils aidaient quand même pas mal. Daniel interrompit mes pensées furtives avec une question que j’avais tenté d’échappé quelques temps plus tôt. Je le regarda en faisant tourner ma tasse entre mes mains.
 
« Oui c’est vrai. » dis-je simplement. Je soupirai doucement. Les mots qu’il avait prononcés n’aurait pas eu le même impact je pense s’il n’avait pas ajouté ‘le mien’. « Je fréquente un garçon depuis quelques mois, mais j’avais pas d’arrière-pensées te concernant … Peut-être que toi oui ? »
 
J’étais un peu nerveuse d’avoir ce genre de conversation avec lui. Avec n’importe qui d’autre de toute manière. Je n’étais pas très doué à tout ce qui touchait au sentimental. On ne m’avait pas élevée comme ça. Je me remis bien sur ma chaise, jouant toujours avec ma tasse. William m’avait prévenu, sans doute que Daniel ne pensait pas la même chose que moi, mais j’avais espéré que ce ne serait pas le cas.


« Je te connais pas beaucoup, mais t’as l’air d’être sympa et je me suis dit qu’on aurait pu peut-être être amis ? »
 
J’appréciais discuter avec Daniel. Il m’apportait un point de vue nouveau sur ce la vie à l’extérieur du complexe. Il me montrait qu’il y avait quand même des ressemblances avec la vie que j’avais pu mener. Même dans un monde de libertés, il y a avait quand même des personnes emprisonnées.
 

Daniel & Kath'

Nous nous étions arrêtés dans un petit café pour en boire accompagné d'un donut. Je n'avais pas su dire non à la belle brune, même que ça me faisait plaisir d'être avec elle en ce moment. Nous discutâmes d'un peu de tout et de rien. Le sujet sur ma carrière future avait été mis de l'avant encore une fois. Je ne voulais pas l'embêter plus longtemps avec ça.  C'était pas parce que j'avais pas envie de reprendre l'affaire familiale que je devais chialer devant elle.
 
« Tu sais, j’ai été élevé dans une famille où on n’utilisait pas vraiment de médicaments. Mes parents étaient plutôt du genre plantes et bonne soupe. Et vraiment quand tu as connu ce manque de médication, tu te rends compte de la chance que l’on a de pouvoir en avoir quelques fois. »

J'écarquillai les yeux à l'entendre. Quel gros manque de jugement de la part de ses parents. Je ne pouvais concevoir que certaines personnes pensaient guérir avec des plantes ou de l'homéopathie. En même temps, avec une famille qui possède une compagnie pharmaceutique... difficile d'aller vers la médecine alternative.

- J'ose même pas imaginer vivre sans de vrais médicaments. T'as vu le petit garçon qui est mort d'une méningite alors que les parents lui donnaient que des produits naturel ? Il aurait pu être en vie encore aujourd'hui. Je trouve ça pitoyable. Les parents sont accusés de négligence criminelle ayant causé la mort.  

Fallait vraiment ne pas croire en la science pour agir de la sorte. Il me semble qu'il serait plus sécuritaire de croire au médecin qu'un gourou qui vend des trucs qu'il dit être naturel. Ces gens étaient vraiment inconscients.

- Mais je peux comprendre dans un sens...plusieurs médicaments peuvent rendre dépendants ou devenir mortels si la dose n'est pas respectée. Ça peut faire peur...

Suffisait d'avoir eu une mauvaise expérience pour ne plus faire confiance à la science. Les erreurs médicales étaient nombreuses également. Disons que le sujet était pas mon préféré. C'est pourquoi je décidai de changé de sujet et d'aller droit au but avec Kathleen. Je voulais savoir si elle voyait réellement quelqu'un. Ma question sembla la surprendre sur le coup, mais elle me répondit que oui elle voyait effectivement quelqu'un.

« Je fréquente un garçon depuis quelques mois, mais j’avais pas d’arrière-pensées te concernant … Peut-être que toi oui ? »

Sa réponse me piqua légèrement sur le vif. Alors, pourquoi passer du temps avec moi ? Pourquoi accepter que je la raccompagne, et encore, pourquoi m'inviter à venir prendre un café ? C'était un peu confus pour moi tout ça. Si elle voulait rien de moi, elle n'aurait pas voulu que je passe autant de temps avec elle. Pour moi c'était un peu contradictoire.  Je regardais Kathleen qui semblait visiblement mal à l'aise de tout ça.

- En effet, je pense qu'on avait pas la même vision des choses, répondis-je un peu vexé.
 
Je ne savais pas quoi dire d'autre. J'avais envie de quitter tout simplement et de la laisser en plan. Mais quel idiot j'avais pu être de croire qu'elle allait s'offrir à moi tôt ou tard. Ou bien c'était elle qui croyait que l'on pouvait se la jouer amis-amis.

« Je te connais pas beaucoup, mais t’as l’air d’être sympa et je me suis dit qu’on aurait pu peut-être être amis ? »

J'eus un petit rictus lorsqu'elle déballa le tout. Franchement. J'étais pas ce genre de gars qui se faisait des amies. Il n'était pas question qu'elle me raconte en détails ce qu'elle faisait avec son mec. J'en avais tout simplement rien à foutre. Je lui avais dis des trucs assez perso à cette fille. Je croyais que ce serait un peu plus entre nous deux, mais je m'étais bien trompé. En fait, elle m'avait laissé croire que nous serions plus que des amis.
 
- Amis ? Sérieusement ? Si j'aime être avec toi c'est pas pour qu'on soit amis pour être honnête. Ça s'arrête là Kathleen. Je ne perdrai plus une seule minute de mon temps avec toi. Je pense que tu t'es bien trompée à mon sujet. Et si tu veux éviter les ambiguïtés... n'accepte pas qu'un gars te raccompagne et ne l'invite pas non plus à aller prendre un café...  Comme cela il saura qu'il ne t'intéresse pas.

Je laissai un billet de vingt dollars sur la table et je quittai. Je laissais Kathelyn seule derrière moi. Non mais, elle me prenait pour qui ?