Pendant notre voyage en Europe, Joy m'avait fait remarquer que je dessinais moins. Elle avait raison et ça me manquait un peu. J'avais tellement été occupé avec la construction de ma salle de sport - bientôt inaugurée - et l'organisation de ce voyage pour la féliciter de son courage pendant ses épreuves scolaires que j'avais carrément délaisser mon crayon gris. Pour remédier à cela, j'avais décidé de m'inscrire à un cours apparemment reconnu et sympa de la ville dans la galerie d'art. Le prof était réputé pour mener un cours sympa pour des gens qui savaient dessiner mais pas professionnel. Juste pour le plaisir. Si j'avais pu m'inscrire dans une grande fac (c'est à dire si j'étais né dans une famille normale...) j'aurais sûrement fais des études d'arts. J'aimais vraiment ça, même si à première vue quand on me voit on m'imaginerait pas dans un musée ou au calme derrière un chevalet. Pourtant, c'était quelque chose qui m'aidait vraiment dans ma gestion de la colère et des sentiments. Vu l'épisode que nous avions vécu en Espagne, j'en avais limite besoin de ce cours.
J'arrivais un peu à l'avance et quelques personnes étaient déjà là. J'avais caché à mon entourage entier ma passion pour l'art et je l'avais longtemps caché, d'où mon premier réflexe de vérifier qu'il n'y avait personne que je connaissais dans la pièce avant de me rappeler que ce n'était plus une tare. Néanmoins, il était bon de remarquer que je ne connaissais personne, c'était déjà ça. Je l'avais toujours fais en secret le dessin, avec Dani, ou encore Sky et maintenant Joy. Là j'étais dans un collectif bien public. Je remarquais que des binômes s'étaient formés. J'allais donc devoir le partager apparemment avec quelqu'un d'autre. Le prof m'accueillait et me présentait le tout,me disant en effet qu'il avait préparé des binômes via les inscriptions au groupe. J'attendais donc la personne qui serait avec moi. Il ne pouvait pas se diviser en quinze et êre avec l'oeil extérieur de quelqu'un était toujours plus efficace. Je suis quelqu'un de sociable mais j'espérais quand même m'entendre avec la personne qui aurait la place à côté de la mienne. Il n'y avait pas de prénom, rien, qu'une place chiffrée. Je ne pouvais donc pas anticiper la chose. Je me mettais alors à observer le matériel mis à disposition, attendant l'arrivée de tout le monde.
Je reconnaissais cette odeur entre mille. Sky. fis-je avant même de me retourner vers elle, qui semblait trouver sa place... celle à côté de la mienne. Mon coeur avait dû sauter un battement, voire deux. Il était logique qu'elle trouvait sa place dans ce cours, elle adorait l'art et même plus que moi. Mais la chance (ou malchance) pour qu'elle se retrouve en binôme avec moi, elle était impossible. Et pourtant.

La dernière année n’avait pas été facile pour moi. Entre mon infidélité, ma relation ratée, la fin de mon cancer, mon avortement, la mort de Leyla,  l’attentat terroriste dans l’hôtel dans lequel j’étais pour un contrat photo en Allemagne… disons que c’était assez pour me faire perdre totalement les pédales. C’est pourquoi, avant que je ne devienne complètement folle, j’avais décidé de voir une psychologue deux fois par semaine et ça me faisait un bien fou. Ça me permettait de pouvoir me vider la tête, le coeur et de parler avec quelqu’un à l’extérieur totalement de ma petite vie. Il faut dire aussi que j’avais fait certains choix qui faisait en sorte que maintenant, je n’avais plus vraiment d’amis dans mon entourage. Mais tout ça, c’était de ma faute. J’avais décidé d’opter pour une petite vie de famille, de me ranger à un âge probablement beaucoup trop jeune - pour moi - de le faire. C’est pourquoi maintenant je voulais profiter de toutes les petites occasions, profiter de la vie que j’avais, de la chance que je pouvais avoir malgré tout. J’étais pas prête à dire que j’allais vivre la jeunesse que je n’avais pas réellement eu - mais je n’allais pas non plus m’empêcher de quoi que ce soit. Quoi qu’il en soit, ma psy avait jugé bon que je m’inscrive à des cours de quelques choses que j’aimais beaucoup, de prendre du temps que pour moi, me consacrer à des projets. Me connaissant maintenant assez bien, elle m’avait donné des informations sur des cours d’arts qui se donnait quelques fois au courant de la semaine et elle avait suggérer à ce que je m’inscrive. Trouvant que c’était une bonne idée, j’avais appelé immédiatement en quittant son bureau et le lendemain, j’avais un cours en après-midi.

C’est bien heureuse que je m’étais dirigée à l’adresse qu’on m’avait donné. Je fus bien surprise de remarquer qu’il y avait pas mal de monde d’inscrit… C’était un peu la crainte que j’avais, me retrouver seule avec la prof et qu’elle soit constamment là, à regarder par-dessus mon épaule. Quand j’étais en train de peindre, j’avais besoin d’être dans ma bulle, de me concentrer. Je me présentai tout de même à cette dernière en lui demandant comment le tout fonctionnait. Elle m’indiqua ma place en me disant que mon binôme était déjà présent et qu’on avait le temps de faire un peu connaissance avant le début du cours. Je le remerciai donc, tout sourire avant de me diriger vers l’endroit où on m’avait assigné. La manière dont les chevalets étaient placés ne me laissaient pas voir l’identité de mon compagnon jusqu’à ce que je me retrouve tout près de lui...tout près de Chad. Je cru faire un arrêt cardiaque sur le coup, moi qui pensait ne plus jamais le revoir de toute ma vie… Enfin, qui l’espérais du moins. Clairement, si je l’avais vu, jamais je me serais approché de lui à ce point. Maintenant, je ne pouvais plus reculer, il m’avait autant vu que je l’avais vu et il avait même prononcé mon prénom. Il devait se sentir bien petit de se trouver devant moi, surtout après m’avoir jeté comme une vieille chaussette pour une autre fille. « C’est une blague… » soufflais-je en me passant la main dans les cheveux. Je ne voulais pas le regarder une seconde de plus. En fait, je ne voulais même pas rester à ses côtés une seconde de plus. Je réalisai à ce moment que je n’avais pas tout à fait fait la paix avec notre séparation. J’étais encore blessée et insultée. « T’inquiètes pas, tu auras pas besoin de me supporter bien longtemps, je vais demander à ce qu’on change avec une autre équipe. » l’informais-je en ramassant mon sac que j’avais posé au sol. Après tout, ça servait à rien de m’y installer si je changeais de place.

Je savais que ce cours de peinture serait bénéfique. J'en avais entendu que du bien, du prof, de la structure...C'était pour adulte dont ça allait être bien plus cool et plus sympathique, je pense. J'avais accepté d'y aller parce que Joy voulait que je prenne du temps pour moi, malgré le fait que mon temps c'était avec elle ou dans ma nouvelle salle de sport rien qu'à moi que je voulais le passer. Elle aimait ça, l'art, mais ce n'était pas notre plus grand point commun où nous pouvions nous retrouver. Je savais que ça lui passait vite au dessus. Je n'allais pas lui en vouloir, chacun a ses préoccupations. L'équivalent pour elle serait les soins des animaux. Autant comme elle pour l'art j'adore les animaux, mais dès que c'est trop technique elle peut m'oublier. Elle avait fait l'effort de faire pas mal de musée avec moi en Europe et elle avait été adorable d'ailleurs, je ne voulais pas trop lui en infliger.

J'avais appris en arrivant que nous allions être en binome. Nous étions sûrement trop pour que le prof s'occupe de tout le monde et puis c'était plus ludique. Nous sommes adultes et nous sommes censés savoir nous entendre quoiqu'il en soit, vivre en société. Le seul truc c'est d'avoir de la chance et apparemment... Ce n'était ni mon cas ni celui de la personne qui s'approchait de moi. Sky. Evidemment. S'il y avait une personne que je connaissais qui aimait l'art, c'est bien elle. Chose qu'on avait partagé d'ailleurs. Sur le coup, je n'avais pas eu la même réaction qu'elle. Elle décidait sur le champ, m'ayant reconnu, qu'elle prenait son sac et demandait de changer d'équipe. Là y'avait rien de plus clair - elle m'en voulait toujours. Moi qui avait rapidement tourner la page, forcément de mon côté, elle avait l'air d'avoir encore du mal à le digérer. Pourtant cette affaire avait un passé de quelques mois. je pense plutôt que tu parles pour moi lui répondis-je alors qu'elle me disait que je n'aurais pas à la supporter longtemps. C'est elle qui devrait me supporter, je suppose, vu son regard. le dégoût est aussi une bonne inspiration pour l'art, tu devrais le savoir ajoutais-je alors pour lui faire comprendre que j'avais compris qu'elle m'en voulait encore et à la fois pour lui montrer que de mon côté je ne la haïssais pas du tout. J'assumais très bien avoir été amoureux d'elle un bon moment et je ne le cacherais pas. Finalement la vie en avait décidé autrement et c'était tout. j'pense même que si tu restais ça éviterais une esclandre et des regards de loin, et ça t'aiderait sûrement à craquer ce truc là que tu as l'air de faire bouillir rien qu'en me regardant. au pire je te laisserais la place si tu sors un couteau. c'est pas les cours d'art qui manquent dans cette ville. fis-je en levant les épaules. Oui y'avait une touche d'humour dans cette phrase mais je fonctionnais comme ça. Je pensais tout de même réellement que ce serait bénéfique pour elle comme pour moi de briser l'abcès. Quel meilleur moyen que l'art?

J’étais venue ici pour me changer les idées, pour me vider la tête sur une toile et passer un bon moment à faire ce que j’aimais le plus au monde : de la peinture. C’était donc tout heureuse que j’étais arrivée au studio, trouvant que c’était la meilleure des idées et le meilleur des choix que j'avais pu faire, que de m’y inscrire. Ça sentait déjà la peinture, les toiles étaient grandes et prêtes à ce qu’on y vide notre inspiration. Je m’étais donc dirigée vers la dame - celle qui semblait être responsable de l'atelier pour lui demander un peu comment les choses procédaient. Elle m’indiqua qu’on allait aujourd’hui, créer un tableau par binôme et que je pouvais aller m’installer à l’endroit qu’elle m’avait attribué. Sans regarder où j’allais vraiment - ou si mon accompagneur/trice était déjà présent, j’écoutai les directives avant de m’arrêter - très en état de choc - en y voyant Chad. Disons que je n’étais pas vraiment le genre de personne à détester qui que ce soit, j’avais rarement de l’haine en moi mais lui, il m’avait gâché la vie pendant longtemps. Me faisant sentir mal de ne pas agir comme il s’attendait que je le fasse, voulant accélérer les choses, ne respectant pas mon rythme pour finalement me jeter - au moment où j'étais prête à plonger dans une relation avec lui. Parce que j’avais un fils, parce que j’étais pas assez bien, parce qu’il avait trouvé mieux… voilà tout! Je lui en voulais beaucoup et je n’allais pas le cacher, bien que je prévoyais pas non plus lui crier dessus devant tout le monde. Simplement, je lui fis bien rapidement comprendre mon mécontement et mon envie de changer de partenaire. « Peut-être mais mon dégoût actuel est présent au point il me coupe tout envie. » lui répondis-je en soutenant son regard. Il devait être surpris par ma réponse, moi qui n’était généralement pas le genre à envoyer balader qui que ce soit. Encore bien calme, ce dernier semblait vouloir calmer le jeu, il ne voulait pas attirer les regards, ni probablement avoir l’air du gars qui se fait rejeter. « T’as peur de ce que les gens peuvent penser si je demande à changer? » le coupais-je, un peu. « Si tu veux, je peux simplement dire que je supporte pas ton odeur, c’est tout. » ajoutais-je, un demi sourire sarcastique sur le coin des lèvres. « C’est pas des cours d’art qui manque, justement… Ça vient de prouver encore une fois que je suis la fille la moins chanceuse qui soit. » soupirais-je en roulant les yeux au ciel. J’essayais de garder sur moi mais j’avais la gorge serrée, j’aimais pas me retrouver en sa compagnie. Alors que lui, il ne semblait pas du tout avoir de problème avec ça. C’était énervant. « Tu trouves peut-être ça drôle, c’est peut-être amusant comme situation pour toi dans le confort de ta petite vie parfaite actuelle de tomber sur la fille que t’as jeté comme une vieille chaussette… mais ce l’est pas pour moi. »

Tomber sur Sky dans un cours d'art n'avait rien d'étonnant. Fallait quand même avoir un sacré cul pour se retrouver en binôme par hasard avec elle, par contre. Le pire dans tout ça, enfin une des choses assez folles on va dire parce que le pire était apparemment à venir, c'est que c'est Joy qui m'a poussé à refaire de la peinture, faire ça seul, prendre du temps pour moi. C'est avec ses paroles à elle que j'avais décidé de prendre ce cours hors de la maison. Elle pensait que c'était important qu'on garde notre vie rien qu'à nous, même si en général je voulais tout faire avec elle. Je l'écoutais. Après tout, nous n'étions pas vraiment doué avec ce qu'on appelait des relations et on se devait d'être très attentif l'un avec l'autre. L'ironie du sort était quand même là : c'était une parole de Joy qui m'avait par hasard amené face à Sky, en ce jour. Malgré tout ce qui avait pu se passer entre nous, je ne mis pas longtemps pour me rappeler que nous avions été amis à une époque et je ne me montrais pas hostile envers elle. De toute façon, pour moi, c'était une histoire classée. Je n'avais aucunes raisons de lancer des réflexions, d'être méchant, distant, quoique ce soit.
Ce n'était apparemment pas son cas. Il ne lui manquait pas une seconde pour décider qu'elle ne voulait pas rester. Je me mettais à lui dire que le dégoût pouvait être une bonne source d'inspiration pour l'art. Evidemment je ne voulais pas créer de problèmes dans ce cours dès le premier jour, mais j'aurais aimé aussi pouvoir crever l'abcès et l'art était un bon moyen de le faire, surtout dans notre cas. Je le pensais sincèrement. Evidemment, ça n'avait pas l'air d'être son avis. Elle me lançait que c'était un dégoût qui l'empêchait de faire quoique ce soit. Je levais les yeux au ciel. Je savais qu'elle n'était pas du genre à envoyer boulet les gens comme ça, quoiqu'elle pense d'eux. C'était ridicule, en fait. Je ne voulais que calmer cette affaire, trouver le bon côté de la chose, comme toujours. Mais évidemment, la méchanceté était plus simple que la sagesse. Quand elle me sortait qu'elle pourrait dire que c'était mon odeur qui la dérangeait, je la regardais avec son petit sourire. J'arquais un sourcil. Sérieusement? T'as quel âge? lui demandais-je alors. Elle voulait être dans l'affront, alors allons-y. Quel genre de personne sortait ça, sérieusement? En y réfléchissant, elle ne faisait que me conforter dans l'idée d'avoir décider de mettre un terme à tout ça. Ce sourire montrait qu'elle était fière de sa "vanne" qui était ridicule. Elle faisait sa victime après ça en sortant qu'elle avait une chance sur mille de tomber sur moi et qu'elle était cette pauvre petite chouchoute qui n'avait pas eu la chance numéro deux. t'as vraiment pas changé en tout cas. lui fis-je alors. En ayant eu du recul, dans cette relation, j'avais remarqué un tas de choses sur Sky. Des choses que je ne voyais pas avant, trop aveuglé par ce que je pensais être de l'amour. Une de ces choses était celle-là : c'était le nombril du monde. Elle me sortait ensuite, sûrement dû au fait qu'être en sa compagnie ne me dérangeait pas, que je devais trouver ça drôle de tomber sur je cite "la fille que j'ai jeté comme une vieille chaussette" alors que je vie une "petite vie parfaite". Je posais à nouveau mon regard sur elle, un petit sourire de côté, amusé mais pas trop. ah ouai carrément. fis-je alors. J'aurais jamais cru qu'elle en était là. Elle m'en voulait encore, pensant qu'elle était la petite victime dans cette histoire. Un petit nombril. Personne d'autre qu'elle. C'était incroyable, quand même. en fait t'as vraiment rien compris. lançais-je alors avec ce même sourire amusé qui cachait en fait une énorme déception. Tout ce temps, elle s'était mis en tête que j'étais celui qui l'avait jeté comme une vieille chaussette, que j'étais le grand méchant loup. tu sais quand on passe à l'âge adulte on admets avoir ses torts. fis-je alors comme un grand frère qui parlerait sa petite soeur, écho à son truc de la puanteur plus tôt. J'avais pensé que l'art aurait pu crever l'abcès entre nous, car nous n'avions jamais discuté vraiment de tout ça après que ça se soit passé, mais elle n'avait même pas le bon sens de se dire que c'était discutable et tout simplement faisable, en fait. si ça t'arrange de penser que dans cette histoire tu es une petite sainte pauvre chérie qui a eu le coeur brisé et que j'ai été le méchant à te regarder souffrir et à en rire, vas y. peu m'importe ce que tu penses, maintenant. Tu vois, autant jusqu'aujourd'hui j'aurais pensé que tu avais... je sais pas... la maturité de comprendre et d'en parler si tu en avais besoin, si tu voulais éclaircir des choses... mais tu préfères jouer la victime et attendre d'être pleurée et applaudie. Son p'tit cinéma se fera sans moi. lui lançais-je alors. Elle me dégoûtait. Vraiment. Elle me confortait largement dans l'idée d'avoir décidé de m'éloigner. Néanmoins, un tas de ressentiments me brûlaient les lèvres. je trouve ça quand même fou de penser ce que tu penses apparemment de moi et de ma décision quant à notre relation après tout ce que tu m'as fais, à moi. Evidemment je suis assez grand, pour ma part, pour ne pas jouer la victime car je sais que j'ai mes torts mais franchement regarde toi dans un glace de temps en temps. lui fis-je avec un air de dégoût. Heureusement que la pièc était grande et que tout le monde discutait encore. j'te fais le tableau. une nana un mec qui s'entendent bien. Qui passent de bons moments ensemble.. cinéma, musée, p'tit déj, dîner même. Il tombe amoureux en secret, classique. Un soir de nouvel an elle l'invite à la rejoindre et boum, ça se concrétise. Lendemain matin le mec tout seul dans le lit et un mot. Evidemment le trou du cul qui tombe amoureux pour la première fois cherche à la retrouver et bam, qu'est-ce qu'il apprends? Elle est mariée et a un gamin. Le mec, qui a quand même des valeurs et du respect, se retrouve amant d'une nana dont il est malheureusement déjà amoureux qui s'est bien gardé de lui dire, évidemment. Mais non, pas d’inquiétude dans cette histoire parce que madame divorce! un véritable joujou le gars un jour elle l'aime et veut de lui un jour il n'existe plus... mais con comme il est il l'aime toujours lui, il lui fait des surprises... des cadeaux... il lui tends des perches et se prends un.. deux.. trois... quatre... dix huit rateaux! Bam dans sa gueule mais aveugle et amoureux comme il est tu déconnes! Il va pas tourner le dos cet abruti. Pourtant ses amis lui disent, même sa meilleure amie qu'il se mets à dos pour l'amour qu'il porte à cette nana! Il se mets à changer... fini le mec un peu fou qui sort sans réfléchir, qui est drôle, foufou.. non il se range juste pour lui plaire à l'autre. Puis un jour il se regarde dans le miroir il ne se reconnaît plus! Il part faire le tour du monde et il n'arrive toujours par à l'oublier! Il se prends un gros vent par la nana qui dit que jamais ils pourront être ensemble alors que le gars ça fait plus d'un an qu'il timbe comme un con! Il finit par écouter sa meilleure amie (trop tard évidemment...), à voir d'autres filles, à ressortir.. il commence à peine à s'y faire qu'elle revient lui dire qu'en fait finalement p'tete qu'il vaut bien la peine et ce trou du cul lui accorde cette chance! et elle recommence! Il se prends des vents une fois deux fois.. Mais non. Il aurait dû s'y faire. Il aurait dû encore s'en prendre parce qu'après tout il l'aime non? Mais non c'est un connard il en a mare de souffrir tu te rends compte? Haaaan j'y crois pas l'enculé! En face de lui y'a une meuf à peine réceptive, alors oui qui dit qu'ils sont ensemble, de temps en temps elle fait l'effort mais elle est ailleurs, carrément ailleurs et lui qui n'a jamais eu de relations de sa vie il a pas le droit de pas comprendre, nooon, il a pas le droit de se détacher, d'avoir du mal à lui faire confiance après tant de mensonges, avoir du mal à se faire à l'idée que c'est un ancien amant qui s'incruste dans une famille toute faite alors que sa plus grande peur à lui c'est le terme "famille" mais qu'il fait des efforts pour cette nana là mais non l'enculé il va préférer arrêter tout ça et redevenir lui-même... Bannissons-le! En plus tu te rends compte maintenant il est heureux avec une autre meuf!! Elle qui est si attentive, qui ne lui mets aucun vent, qui ne lui a jamais menti... Pourquooooi? lui dis-je alors d'une traite en me foutant royalement de sa gueule. Je me levais alors, prenant un ton bien plus calme. Eh ouai Sky. j'aurais pu m'expliquer autrement. Etre moins con que ça, ne pas te le dire comme ça, ne pas essayer de te faire comprendre - je suis sûr que de toute façon tu resteras dans ta version du je suis le méchant de a à z. je n'aurais jamais dû te dire oui quand tu es revenue ce soir-là et je le sais très bien. elle est là mon erreur et je te l'ai déjà dis l'autre fois mais je te le répète - je suis désolé, sincèrement. J'admets ça. Je m'étais déjà éloigné de toi et je t'avais déjà oublié mais j'ai voulu croire que tout ce dont j'avais cru une année entière était possible. Mais j'étais amoureux d'une Sky que tu avais voulu me montrer mais que tu n'étais pas. C'était aussi simple que ça. Tu m'as laissé assez de recul pour m'en rendre compte une fois avec toi. Je suis presque sûr que je n'étais qu'une passade, qu'un truc qui te disait que tu étais belle, qui te sortait de ton quotidien de mère en instant de divorce... J'en suis sûr mais moi contrairement à toi je ne t'en voudrais jamais, parce que je comprends. Ma "petite vie parfaite" d'aujourd'hui comme tu dis montre bien que ça n'aurait jamais fonctionné de toute manière. Mais si ça te fait un passe temps de me détester, soit. fis-je en haussant les épaules. c'est Joy qui m'a amené ici, c'est ça le plus drôle. Le destin voulait sûrement me montrer que j'ai eu bien raison. Sur ce je te laisse toi et ton dégoût. Bonne journée fis-je en me levant, allant expliquer à l'organisateur que j'avais un imprévu et je le remerciais quand même et je prenais la sortie.